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jeudi, 06 septembre 2018

Terre & Peuple magazine nos. 75 & 76

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Communiqué de "Terre & Peuple-Wallonie"

TERRE & PEUPLE Magazine nos 75 et 76

Le numéro 76 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré sur le thème ‘Vivre ensemble ?

Pierre Vial, dans son éditorial intitulé ‘Yankees go home’ remarque que le retrait des Etats-Unis du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, après leur retrait de l’UNESCO, ne fait que confirmer la politique unilatéraliste et isolationniste de l’axe Washington-Jérusalem.  « Sous les airs de clown parano qu’ils se donne, Trump surfe habilement sur les caractères profonds du tempérament yankee, mélange d’évangélisme niais et d’impérialisme marchand. »

Karine Champy réussit avec éclat un exercice de haute voltige qui revient à suggérer que le temps, esprit du Cronos, n’existe pas pour nous malgré tous les sabliers pour le mesurer.  En opposant le temps abstrait, scandé par l’horloge à calculer, et les temps concrets, ceux que nous vivons.  A cette procédure, elle fait comparaître des témoins prestigieux, dont Pascal et Heidegger, Lewis Mumford et Christiaan Huygens (voir le dictionnaire, lequel ne se résume pas).

Pierre Vial ouvre le dossier central ‘Vivre ensemble ?’ par le contre-exemple du melting pot américain, image d’Epinal démentie par les faits.  Ce qui a donné naissance au peuple américain, c’est tout ce qui, en Europe, ne supportait pas l’Europe, les puritains, protestants, pères pèlerins fuyant la dépravation, tous nourris de culture biblique, qui fuient vers cette nouvelle Terre Promise.  A l’entrée, ils y planteront la statue de la Liberté qui annonce, à l’intention des paumés de la terre, piétistes allemands, Mormons, Hamish : « Mon flambeau les guidera au seuil des portes d’or. »  Pour faire fructifier le nouveau Canaan, tous oublieront leurs racines et souvent leur langue maternelle, leur succès étant la marque de l’approbation divine.  Ils sont hypocrites, car leurs principes républicains d’égalité ne s’embarrassent pas de contradictions : les pères de l’indépendance avaient des esclaves et Lincoln lui-même, malgré l’abolition, se déclarera opposé au droit de vote pour les Noirs et aux mariages mixtes.  Le génocide des Indiens est plus hypocrite encore et il faudra des Américains comme le cinéaste d’origine irlandaise John Ford pour leur rendre justice : « Nous les avons roulés, volés, tués, assassinés, massacrés. »  L’auteur épingle au passage les personnages qui peuplent la littérature populaire et le cinéma américains : le gangster, le policier véreux, le politicien vendu…  On a les héros qu’on mérite.  Pas sur les champs de bataille en tout cas.  Les Yankees n’ont prévalu qu’au prix d’une guerre civile souvent atroce pour les Sudistes.  En réalité, ils redoutent l’esprit guerrier.  Ils ne consentent à se risquer que sur des terrains préparés où tout a été pulvérisé et réduit en cendres.  Ils supportent mal le choc de la réalité et la défaite au Vietnam leur est apparue injuste.  Ils sont adeptes de ‘peace and love’.  Et ne pensons plus qu’à faire du dollar.  Mais il reste le problème noir, qui paraît insoluble.  La discrimination positive bafoue le sacro-saint principe d’égalité républicaine.  Elle n’empêche pas l’africanisation des grandes villes et les émeutes périodiques avec violences, incendies et pillages, dont la médiatisation ne manque pas de susciter des vocations chez nous.

Alain Cagnat s’applique à définir le vivre ensemble par l’opposition de deux extrêmes :  une métropole du vivre-ensemble, Marseille, et la vie ensemble dans un petit village de la Provence de Giono, de Pagnol, de Mistral, si petit que la chapelle n’est plus desservie, ce qui convient aux habitants qui n’ont aucune envie d’être divisés entre cagots et laïcards.  Ils ont, au contraire, l’habitude d’être solidaires, tel ce 31 juillet 1989 quand la canicule et un Mistral de 120 km/h ont déchaîné la fournaise sur les collines boisées.  Tout le village a passé l’hiver à déboiser et replanter.  Entre temps, quand les colères brutales de la Durance noient les gens des bas, les gens des hauts les recueillent en attendant la décrue.  C’est cette solidarité qui fait que tous se retrouvent ponctuellement autour de la stèle du monument aux morts, qui porte quinze noms pour la grande Guerre (et un seul pour la dernière).  Et qui fait que le Front National fait ici un carton, « alors qu’il n’y a encore ni Maghrébin ni Noir ! ». Mais qui fait aussi que personne ici ne descend jamais à Marseille.  Car la ville de Raimu et de Fernandel est devenue le melting-pot de cent soixante dix nationalités, le laboratoire du ‘vivre-ensemble’, lequel est le contraire de la vie ensemble.  C’est l’enterrement des utopies républicaines d’assimilation et d’intégration des étrangers et le triomphe du communautarisme:  les allochtones sont encouragés à conserver leurs modes de vie et les autochtones à s’y adapter.  Cela aboutit à une mosaïque de ghettos, zones de non-droit gouvernées par des caïds et gardées par des petites frappes armées jusqu’aux dents.  Marseille n’est qu’un modèle du genre, qui compte en France huit cents zones où l’Etat  est incapable d’assumer sa mission de sécurité civile.  Dans le même temps, tout est rentré dans l’ordre musulman, car les grands frères ont remis leurs parents dans le droit chemin et voilé les beurettes, quand elles ne sont pas renvoyées au bled, mariées de force et parfois excisées.  A l’heure de la prière, la circulation de certaines artères s’arrête.  Ce n’est pas la concorde pour autant car il y a rivalités et surenchères entre Frères musulmans, salafistes et wahabites.  Une minorité de souchiens s’accroche, qui ne se résignent pas.  Tandis que les traitres des élites, marxistes égalitaristes, trotskistes internationalistes, patrons capitalistes et chrétiens universalistes, persistent à prêcher qu’il faut être hospitalier.  Leurs réseaux oeuvrent, en toute illégalité, avec l’indulgence des tribunaux, à l’invasion, distribuant des manuels du migrant avec les astuces pour faciliter la tâche et obtenir les aides sociales.  Tout cela au mépris des règles de contrôle sanitaire et des avertissements de l’OMS : des maladies depuis longtemps éradiquées sont réactivées (gale, variole, tuberculose).  Le choléra, la peste, les maladies vénériennes font peser des menaces graves.  Mais il y a également la menace sur la santé sociale : les pays où cohabitent des communautés inassimilables (ancienne Yougoslavie, Balkans, Ukraine) sont des foyers de guerre civile.  Quant aux pays métissés (Etats-Unis, Brésil), le racisme y est présent dans toutes les communautés.  Un tel avertissement fait aussitôt traiter celui qui le tient de raciste !  Depuis l’épuration, une clique a pris le pouvoir par une dictature soft, qui muselle toute opposition, mais ils ne nous feront pas taire : Ne baissez pas les yeux !

Robert Dragan a recueilli le témoignage d’un paysan breton qui a vécu l’expérience des Zadistes NDDL.  Il les classe en deux catégories :

  • Les lettrés, issus des facs, anciens enseignants, très politisés, organisés, agressifs (surtout les femelles), d’orientation LGBT, antispécistes, antifa. Ce sont des professionnels de la révolution, devenus très efficaces avec le temps. Ils occupent les maisons
  • Les gens de la rue, punks à chiens, anarchistes volontairement peu organisés, chair à canon des premiers. Certains sont érudits.  Ecologistes de surface avec une incroyable capacité à souiller l’environnement.

Les deux factions se méprisent comme elles méprisent le pays et ses habitants.

Jean-Patrick Arteault rapproche une série de définitions du néologisme ‘vivre-ensemble’, dont celle du Dictionnaire de Novlangue, pour qui l’oligarchie feint de préconiser la cohabitation harmonieuse, alors qu’elle provoque le communautarisme et l’individualisme, son admonestation ne s’adressant qu’aux autochtones.  Et celle de Paul-François Paoli, qui juge que c’est le plus niais des stéréotypes : hormis l’instinct de conservation, l’instinct sexuel et les affinités de tous ordres qui génèrent une compatibilité d’âme, les humains ne font que se supporter : « Le prêchi-prêcha des clergés divers, qui affirment la beauté de la diversité tout en s’en prémunissant, est indécent. » Il s’agit soit d’un concept d’une banalité affligeante, soit d’une arme de déstructuration massive des blancs d’Europe et des primo-colons d’Amérique du Nord et d’Océanie.  Le message n’est pas adressé aux blancs d’Israël.  Ni aux blancs d’Afrique du Sud, où l’assassinat d’un noir par un blanc provoquerait un séisme, alors que l’inverse est reçu comme simplement normal.  Pour l’auteur, la généalogie de cette idéologie est complexe.  Il y a d’abord le multiculturalisme anglo-saxon né dans les campus américains, lesquels ont généré une mythologie sur l’affrontement de la majorité blanche patriarcale avec diverses minorités ethno-culturelles, mais également socio-culturelles, qui sont victimisées.  Le vivre-ensemble est alors l’apprentissage de la repentance.  Il y a ensuite le républicanisme laïc français, issu des Lumières, qui vise à créer une humanité abstraite, avec un citoyen universalisable, dans une France résumé du monde, voire monde potentiel, et à dissoudre l’homme ancien pour former une humanité nouvelle.  Mais les nouveaux entrants ne sont pas réceptifs à ces idéaux.  Avec les autochtones, les vicaires républicains répètent le mantra du vivre-ensemble sur un ton comminatoire.  Avec les allochtones, ils sont quasiment suppliants.  Il y a également l’oligarchie économique, qui pratique la politique à courte vue de la baisse des salaires des autochtones et camoufle ses intérêts sous une posture morale : les chances pour la France.  Il y a encore la gauche révolutionnaire.  Orpheline de la classe ouvrière, qui s’est embourgeoisée, voire laissé séduire par le populisme, elle est à la recherche d’exclus de substitution, ethniques, mais aussi sexuels.  Il y a aussi le catholicisme post-Vatican II, qui renoue avec ses racines primitives.  Les allochtones n’ont qu’un mépris justifié pour cette église à plat ventre. Il y a encore les Bo-Bos de la bisounourserie diversitaire, socialistes  ou macroniens, sociétalement de gauche et libéraux en économie.  Cadres de l’oligarchie, ils pratiquent l’entre-soi avec la haine de soi, alibi moral des renégats. Porteurs de valises de l’immigration illégale, ce sont nos vrais ennemis avec qui une entente ne sera jamais possible.  Il y a enfin certaines élites juives inconscientes qui « semblent avoir contribué à créer un nouveau Golem qui a commencé à se retourner contre elles ». On voit des juifs quitter la France et en tout cas certaines zones qui ne sont plus sûres pour eux.  « Penser dans ces conditions, vu la frustration immense des musulmans à l’égard du sionisme que le dîner annuel du CRIF continuera d’être couru, c’est s’illusionner gravement. »

Jean-Patrick Arteault se laisse interviewer sous l’intitulé ‘Survivre au vivre-ensemble’.  A la question ‘Le vivre-ensemble, impératif pratique imposé aux Européens, est-il possible et désirable ?’, il répond que les mondialistes le désirent.  Mais il remarque que, si Marine Le Pen juge que l’immigration est, hélas, irréversible, elle ne l’est pas plus que ne l’était le caractère français des départements français d’Algérie au milieu des années ’50.  Il s’agit à présent de construire un autre rapport de forces.  Mais il estime cependant que tout rapprochement avec la Reconquista est incapacitant : elle a duré 900 ans ; sa légitimité n’était pas mise en doute ; les Espagnols ne connaissaient pas alors notre effondrement moral et démographique et leurs élites ne collaboraient pas avec les envahisseurs.  Il juge malsain, et stratégiquement stupide, l’espoir d’une guerre civile.  Il faut cependant s’y préparer dans une cohabitation transitoire, pour survivre à celle-ci sans en pâtir, tout en développant des comportements qui créent un rapport de forces favorable.  En articulant des familles, des clans, des réseaux, afin de construire des pouvoirs économiques, sociaux, d’influence, de capitalisation de savoirs.  Nous vivons en territoire occupé, non seulement par des allochtones et leurs collaborateurs, mais sous un régime qui contrôle l’Etat et fait adopter des lois liberticides.  L’affrontement est contre-productif.  Dominique Venner nous suggère les modèles d’Homère et, plutôt qu’Achille, Ulysse, qui n’est pas moins courageux, mais plus réaliste.  Il faut se défaire de l’idée de retrouver le peuple d’hier, mais relever des ruines des bribes de matériaux sains.  Devenir le parasite des parasites.  Notamment rechercher la sécession résidentielle, ou la migration pendulaire quotidienne, éviter toute friction (d’où les albo-européens sortent toujours perdants), éviter les liens intimes et même les contacts et s’en tenir à une politesse impersonnelle.  Une haute qualité humaine des allochtones (laquelle est courante) ne rend pas tolérable notre submersion par leur nombre.  Il faut écarter même les plus gentils.  Il faut les inciter à partir, et au besoin les contraindre, sans haine et tant que possible sans violence, ce qui ne dépend pas que de nous.  Mais un allochtone isolé peut se fondre avec nous sans dommage, témoin Alexandre Dumas.

Roberto Fiorini cite Louis-Auguste Blanqui (1805-1881), « l’Enfermé » qui, lorsqu’il n’était pas en prison, mettait en place des sociétés secrètes, des « familles » et des « saisons », pour donner forme au mouvement de résistance ouvrier.  Il invite les bannières T&P à trouver des socles d’activités pour former des communautés locales, autour des fêtes de la famille, des repas et des chants en commun, du partage des savoirs.  Ce communautarisme local, notre vivre ensemble clanique, doit être nourri par l’esprit d’initiative de chacun, dans la lignée des Lansquenets, serviteurs de leur pays.

Robert Dragan livre un catalogue très fourni des divinités pyrénéennes, tant basques qu’indo-européennes, avec une profusion de détails, d’indications et de recoupements.  Un régal pour les mordus, une curiosité pour le reste.

Robert Dragan, encore, campe un portrait attachant d’un païen normand, Patrick Grainville, académicien français tout frais émoulu, qui avait à 29 ans, avec son roman Les Flamboyants, décroché le Prix Goncourt 1976.  Le commun l’avait trouvé un cabotinage d’érudit, illisible à cause d’une surabondance de termes étranges.  Robert Dragan l’acquitte de cette prévention à partir de trois de ses oeuvres de maturité.  L’orgie, la neige, qui évoque son adolescence, au pays, au cours de l’hiver, particulièrement rigoureux, de 1962.  Quand il ne court pas alors les forêts et les champs, chassant aux côtés de sa chienne, il s’initie aux gestes de l’amour avec une petite camarade.  En fusion avec les éléments et les animaux, sa joie éclate vierge de toute culpabilité.  Mais la fin de l’hiver et la mort de son chien évacuent cette présence au monde.  Pensé plus que vécu, le plaisir décroît.  Le paganisme ne repose pas sur un arrière-monde, mais sur l’Etre au monde, l’in der Welt sein heideggerien.  La seconde œuvre citée, Le paradis des orages, véhicule, elle aussi, l’obsession de la perte de la spontanéité, non plus celle de l’enfance, mais celle des désirs de l’adulte.  L’auteur, maniaque du corps féminin, métamorphose sa passion en poésie, pour en figer la beauté.  L’effort n’est pas inutile, car c’est la vie qui est adorée ici.  Il cite Hölderlin : « Etre un avec tout ce qui vit, dans un sain oubli de soi, retourner au sein de la totalité de la nature, voilà le sommet des idées et de la joie, voilà les saintes cîmes, le lieu du repos éternel. »  La troisième œuvre, Le Dernier Viking, est une fable rabelaisienne qui présente une poignée de triviaux Normands contemporains, qui vivent l’épopée des divinités vikings autour de la réparation d’un manoir gravement endommagé par les bombardements.  Le propriétaire, qui en a confié la réparation a un artisan du village, a dilapidé sa fortune.  Il temporise pour payer le maçon qui finalement s’impatiente.  Le maître cède alors à la colère et à la méchanceté, effrayant l’autre qui laisse traîner l’affaire jusqu’à prendre le parti de l’oublier.  Mais le maître reste ulcéré de remords, jusqu’à ce qu’on lui découvre le crime originel d’Odin, qui n’a pas payé lui non plus le bâtisseur d’Asgard.  L’oeuvre reprend le fonds des autres : la mort des êtres et des cultures, la renaissance de la chair, de la vie et des Dieux qui suit le Ragnarök.

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Le numéro 75 de TERRE & PEUPLE Magazine est centré autour du thème 'Au milieu des ruines'.

Dans son éditorial, Pierre Vial allume une flamme du souvenir, pour raviver la mémoire de l'Abbé Gillard.  Et en même temps celle de ses deux compagnons-bâtisseurs, deux prisonniers de guerre allemands qui, en 1942, l'ont aidé à relever son 'église du Graal' à Tréhorentec, en lisière de la Forêt de Brocéliande.  Elle rayonne, avec l'imagerie arthurienne, la mystique du sang.  Avec son message au passant 'La porte est en-dedans', elle invite à une salutaire introspection et à un combat spirituel de fidélité, de foi en soi-même. Sur quoi Pierre Vial rappelle l'appel de Dominique Venner aux veilleurs, qui doivent être à la fois des poètes, qui forgent l'épée magique', et des combattants.

Pieuse camaraderie de combat avec Lucien Rebattet, Pierre Vial intitule 'Les Décombres' sa contribution pour définir la décomposition avancée de la société occidentale, accélérée depuis 1945.  Dans une logique hémiplégique, qui dresse une partie du peuple contre l'autre, les vainqueurs n'ont pas fait le détail et ils discréditent les contestataires, en les classant dans l'extrême-droite.  Nombreux sont les identitaires qui ne l'assument que par défi, car elle recouvre des idées et des personnes répugnant à leur tradition völkisch.  Face à ce choix binaire artificiel, il reste une troisième voie, celle de l'unité de destin du peuple, dans l'affirmation sereine de son identité, à la fois raciale et culturelle.  En France, depuis 1945, plusieurs générations d'identitaires ont milité dans des mouvements activistes: Jeune Nation, FEN, Europe Action (dont Terre & Peuple a repris l'héritage), Ordre Nouveau, PFN et enfin le Front National, qui est apparu comme pouvant faire rempart contre l'immigration-invasion grâce à l'union d'électeurs de toutes les couleurs politiques.  Marine Le Pen a trahi cette espérance et la confiance de tous ces militants.  Il reste l'appoint, non négligeable, du national-catholicisme (dont on ne peut oublier comment il a traité le sacrifice de Dominique Venner) et de l'Institut Iliade (aseptisé à l'intention de la bien-pensance en oubliant la fidélité au sang).  Le sabordage de la Nouvelle Revue d'Histoire est une autre trahison à la pensée de Dominique Venner, qui professait, comme Jean-Claude Valla, que l'histoire est un enjeu décisif.  Pour l'auteur, la voie électorale permet de diffuser des idées, mais la conquête du pouvoir est hors de portée.  Rivarol n'est plus, malgré des plumes comme Martin Peltier-Hannibal et Roberts Spieler, le carrefour qu'il a été quand y cohabitaient des tendances diverses.  Réfléchir & Agir est dynamique dans sa ligne radicale et l'initiative de Synthèse Nationale réalise de fructueux échanges.  Contre le broyeur des consciences de l'appareil médiatique audio-visuel, Philippe Milliau assure heureusement la ré-information, avec les équipes de qualité de Télé-Libertés et de Radio-Libertés, sauf à inviter des radicaux comme Pierre Vial, qui ne manquerait pas de franchir la ligne rouge en rappelant que les races existent.  Ce n'est pas le cas de Radio Méridien Zéro et de son antenne lyonnaise L'Echo des Cannuts.  A signaler à Lyon également, le Bastion Social, émule du sympathique Casa Pound italien.  Il ne faudrait pas oublier le vigilant Fdesouche, ni Faits & Documents du regretté Emmanuel Ratier.  La Nouvelle Droite et le GRECE (que Pierre Vial a dirigé de 1978  1986) ont été la colonne vertébrale d'une communauté de travail, de combat et de foi (avec un rayonnement international qui perdure),  grâce notamment à des esprits brillants tels que Giorgio Locchi et Guillaume Faye, sans oublier Alain de Benoist.  Ce dernier a averti, depuis la fin des années '80, ne plus avoir les mêmes convictions, notamment sur l'immigration et le racialisme.  Le GRECE n'a plus qu'une existence virtuelle et la revue Eléments, de haute qualité, n'a pas une ligne très claire sur le grand remplacement des peuples européens.  Alors, que faire ?  D'abord rester lucide sur ce qui est réalisable.  Bien que tout soit possible là où il y a une volonté et une base idéologique claire, malgré les tabous: la fidélité à la tradition qualifiée de boréale par Dominique Venner.  Elle servira de boussole doctrinale pour tenir le cap dans les vicissitudes.  L'objectif n'est pas de séduire des intellectuels, mais de mobiliser les braves gens qui ont le droit d'être ce qu'ils sont et de vouloir le rester.  C'est la ligne du populisme identitaire, celle de la survie des peuples blancs.  Elle suppose la critique radicale d'un libéralisme cosmopolite qui ne cache même plus sa volonté de tuer les peuples pour s'imposer.  Il faut le remplacer par un socialisme proudhonien, qui implique l'élimination des prébendes et des parasites, avec l'ambition d'édifier une Europe des patries charnelles, où les pouvoirs fédéraux ne sont que subsidiaires.  Avec, en priorité, des mesures natalistes: les Blancs doivent faire beaucoup d'enfants.  Il faut faire tant que possible sécession du Système et constituer des groupes de solidarité locaux avec des objectifs de la vie quotidienne.  Et un élan mystique sans lequel rien de grand ne peut se faire.

Alain Cagnat dresse l'inventaire des misères, révoltantes, de l'armée française.  Il y a d'ailleurs déjà longtemps qu'elles ont dépassé le niveau du ferment révolutionnaire.  Un inventaire ne se résume pas, mais certains détails sont plus révélateurs que les chiffres globaux, certains commentaires plus éloquents que les statistiques.  Et ces hontes, souvent à peine croyables, pullulent comme la vermine sur un lion déchu !  L'armée de terre semble au tréfonds.  La moitié de ses chars Leclerc est cannibalisée pour faire fonctionner l'autre et nombre d'équipages n'ont plus manoeuvré ni tiré avec leur engin depuis plus de deux ans.  Les équipements des fantassins sont obsolètes ou de troisième main au point que nombreux se paient sur leur solde leur sac à dos, leur duvet, leur chaussures, leur gilet pare-balles !  50% des hélicoptères sont en panne et la fragilité des survivants a failli être dramatique au Mali, car des vies sont pendues à ces bouts de chandelle.  L'armée de l'air n'est pas mieux logée: alors que Russes, Américains et Chinois développent leur avion de combat de la cinquième génération, la France n'a pas de projet de remplacement de ses Rafale (1970) ni de ses Mirage (encore antérieurs), qui ne rencontrent heureusement pas d'adversaires dans les ciels de Syrie, d'Irak, de Libye ou du Mali.  Les avions de surveillance AWACS sont la risée des alliés: les Boeing 707 datent de 1950 et leur remplacement, et l'achat d'Airbus, est sans cesse reporté.  Pour ce qui est de la marine, le porte-avions est en grande révision depuis janvier 2017 et ne reprendra la mer qu'en fin 2018.  La France a choisi de ne pouvoir qu'un peu et pas toujours.  Seuls 33 bâtiments de ligne sont opérationnels sur 98, alors que le domaine maritime français (12 millions km²) est le premier du monde, et les autres rouillent.  La marine n'a plus les moyens de ses missions.  Pour ce qui est de la dissuasion nucléaire (à laquelle les Anglais ont eu la sagesse de renoncer), il est extrêmement coûteux et pas raisonnable d'envisager que la France déciderait d'envoyer un missile atomique, fût-ce sur Pyongyang.  L'opération Serval au Mali est lamentable.  La logistique est mal assurée, notamment par des Antonov ukrainiens, les munitions se perdent, le kérozène fait défaut et doit être fourni par l'armée algérienne, les officiers doivent recourir à leur téléphone portable pour communiquer entre eux, les hommes n'ont qu'un lit pour deux, dans des tentes sans climatisation, il n'y a pas de WC et même pas d'eau potable, les semelles des brodequins se décollent sur les rochers brûlants, tranchants comme des rasoirs qui déchirent les pneus, il manque de roues de secours et les convois en panne sont en péril mortel.  Dans cette république dévoyée, la guerre n'est plus qu'un hochet destiné à redresser  les cotes de popularité.  Ces opérations sont en général des missions que les soldats ne peuvent que réprouver: au Koweït, dans un corps expéditionnaire de 550.000 hommes, les 15.000 soldats français n'ont qu'un rôle humiliant; au Rwanda, les Français, piégés faute d'ordres, n'ont pu qu'assister au génocide de 800.000 Tutsis; en Serbie, les aviateurs ont enragé en silence à devoir bombarder les villes d'un pays ami; en Afghanistan, l'armée française s'use depuis dix ans pour un résultat nul; en Côte d'Ivoire, Sarkozy a utilisé le contingent pour déposer le Président Gbagbo et le remplacer par son 'ami' le musulman Ouattara; en Libye, le même Sarkosy a éliminé Kadhafi, pour des raisons très personnelles, avec des conséquences désastreuses; en Centrafrique, l'armée française a été contrainte d'abandonner les milices chrétiennes à leur sort face aux milices musulmanes.  Conclusion: à vouloir être présent partout, on en vient à n'être suffisant nulle part.  Le bouquet: l'opération Sentinelle, met 10.000 hommes, équipés visiblement de manière hétéroclite et hébergés dans des conditions souvent lamentables, sur les trottoirs des synagogues et des écoles juives de la métropole.  La cerise sur le gâteau est le logiciel de paie Louvois qui amène de nombreux militaires à ne pas percevoir leur traitement et qui a dû être remplacé par le logiciel Source Solde, qui devrait être opérationnel d'ici à 2020 !  Politique budgétaire, la France, qui déplore sur les dix dernières années 154 morts et 620 blessés (hors accident), ferme l'Hôpital du Val-de-Grâce, de loin le meilleur en Europe.  Les 700 points noirs des conditions de travail et de vie des militaires et de leurs familles, d'une liste dressée en 2014 sont pour la plupart restés en l'état, notamment les 79 centres de restauration (sur 350) qui devraient fermer pour infraction aux règlements d'hygiène !  Un rapport de la Commission des Finances du Sénat note, à propos des hébergements militaires, "Lorsqu'ils existent, leur état est souvent extrêmement dégradé, proche de l'insalubrité."  Les statistiques des désertions sont tenues secrètes, comme celles des suicides.  Les décisions de Chirac, de supprimer le service national, et de Sarkozy, de retourner dans l'OTAN, confie la sécurité du pays à un organisme étranger totalement inadapté aux conflits du XXIe siècle.  Il se base sur la stratégie de la supériorité technologique, dont on a éprouvé la faiblesse avec la série des échecs américains, depuis la Corée jusqu'à l'Irak.  L'OTAN est impuissante face à la subversion musulmane malgré la puissance de ses armements, outils que la France n'a pas les moyens de se payer, avec un budget militaire de 44 Mds$ (USA: 622 Mds; Chine: 192 Mds; UK: 54 Mds; Russie: 48 Mds; Allemagne: 35 Mds).  Aucune loi de programmation militaire n'est jamais respectée au détriment du renouvellement des matériels.  On sacrifie le long terme au court.  Contrairement aux anglo-saxons, les cadres français sont invités à se taire.  Ce qui est démoralisant -dans le sens de la moralité autant que du moral-, c'est le cynisme de décisions déterminées par l'opportunité démocratique plutôt que par la nécessité politique.  Le nombre des effectifs musulmans est estimé entre 10 et 20%.  En 1990, un rapport du Centre de sélection au ministre de la Défense notait déjà l'intransigeance tournant à la provocation des JFOM (jeunes français d'origine maghrébine).  Rien ne permettant d'escompter une amélioration entre temps, au contraire, il est temps de se préparer au vilain temps.

Evoquant Antonio Gramsci, Didier Carette dénonce l'opération de déculturation et de stérilisation morale menée contre les peuples européens, pour les réduire à une masse indifférenciée, gérable de manière systématisée, en peuplant son oisiveté de spectacles et de jeux d'ordinateurs.  Il déplore la disparition, au nom de l'égalité des chances dans la scolarisation, des héritiers culturels au sens que les disciples de Pierre Bourdieu donnent à ce concept.  Aujourd'hui, alors que la démultiplication des communications ouvre des perspectives immenses de savoir, ils rêvent plutôt de devenir vedette idole médiatique. Dans le même temps, les masses sombrent dans l'illettrisme et dans un conformisme avilissant.  L'auteur désigne comme responsable le mondialisme et son corollaire, la culpabilisation des Européens.  A l'issue de la WW2, dès 1946, les communistes occidentaux ont conquis l'espace culturel, avec l'appui de la caste des bonzes socialistes (en France, notamment Jack Lang), qui se sont appliqués à couver les professionnels de la culture.  Laquelle s'est très vite déclinée au pluriel, sur le modèle de plus en plus hétéroclite et superficiel de la société américaine, éveillant des réflexes communautaristes.  Toutefois, de nos propres réactions à la déliquescence, il ne subsiste guère que les ouvrages de nos maîtres, Jean Mabire, Dominique Venner, Pierre Vial, et le refuge du culte d'un passé révolu.  Mais l'auteur ne désarme pas pour autant, citant précisément le premier (Pas de combat politique sans projet culturel.) et ensuite le deuxième (Mourir en combattant plutôt que se rendre.)

Plus optimiste, voire réconfortant, Robert Dragan propose, dans sa recension de 'Le nationalisme blanc', la synthèse de l'Américain Greg Johnson, si pas d'accélérer l'effondrement, d'utiliser la décadence à préparer l'avenir.   A la différence des Européens, pour lesquels leur race blanche n'est pas constitutive de leur nationalité, Tocqueville a décrit l'établissement aux Etats-Unis d'une nation blanche, les WASP, à laquelle sont venus s'agréger d'autres Européens, les autres immigrants, Noirs, Latinos, Asiatiques.  Dans le système mondialisé, l'économie renforce la tendance à développer de grandes métropoles, mégapoles souvent multimillionnaires, où le modèle du melting pot le cède au 'salad bowl' ethnocentré, avec des quartiers noirs, blancs, latinos, arabes, indiens, chinois.  Votre identité n'y est plus définie que par des différents, lesquels vous excluent selon votre type racial.  Seul l'occidental considère encore que son identité tient à son adhésion à des valeurs.  Greg Johnson milite pour une identité blanche reposant sur la diversité d'opinion (notamment religieuse) et de nationalité ethnique (de l'empire boréen, mais certainement pas de l'empire anglo-saxon).  Ce 'projet pour le XXIe siècle' résout le problème de l'opposition des forces maritimes et continentales autant que des querelles des micro-nationalismes.  Cette sortie 'par le haut' d'un empire albo-européen est moins le fait des élites que du tréfonds du peuple.  Greg Johnson n'en salue as moins la Nouvelle Droite française, Alain de Benoist et Guillaume Faye et leurs thèmes de la métapolitique, du remplacement de l'hégémonie des idées anti-Blancs par le pouvoir d'imposer les paramètres du débat et de continuer sans cesse de débattre, d'être l'axe autour duquel tout tourne, le dieu d'Aristote. Pour déconditionner le peuple, il prône une élite peu nombreuse de penseurs et de militants, qui ne sont pas des hommes d'appareil, mais des conservateurs de ce qui doit survivre.  Ce qui doit être évacué, c'est l'esprit bourgeois d'avidité et de peur, de l'esclave né qui se vend lui-même.  Il s'agit de générer une vraie élite faite d'intellectuels (prêts à mourir pour des questions de principe) et de guerriers (prêts à mourir pour des questions d'honneur) qui conjuguent leurs vertus.  Le fonds du problème est moral et psychologique: déraciner dans le peuple des Blancs, prédisposés à l'universalisme, le sentiment de leur culpabilité.  Il s'agit de les déconditionner.  En cas de succès, Johnson est partisan d'un système aristocratique sur des modèles tels que l'oligarchie catholique et le régime vénitien.  Le mouvement identitaire gagnerait à miser sur les acteurs d'une contre-culture de référence aux frustrés: le ressentiment est contre-productif.

Irène Dimopoulou assume la direction d'Emporos, un journal grec historique, fondé en 1896, qui a joué un rôle déterminant durant la Guerre des Balkans dans la libération de la Macédoine et de l'Epire de l'occupation turque.  La liberté est son sujet, la liberté qui vit dans la terre même quand elle est emprisonnée sous le tarmac.  La liberté qui vit dans le sang.  L'ennemi des Européens n'est caché que parce qu'ils craignent, par lâcheté, de le nommer.  Irène Dimopoulou n'est pas lâche.  Fille des Grecs qui sont morts à Missolonghi, elle est déterminée, comme bien des hommes et des femmes de l'Alliance Populaire Aube Dorée, à libérer la Grèce des usuriers, quoi qu'il puisse en coûter.  Comme l'ont été et le sont restés les huit députés AD qui ont été jetés en prison et n'en sont sortis, sans procès, qu'après 18 mois.  Irène Dimopoulou, après avoir cité Périclès, "Etre libre a une saveur exquise.", emprunte sa conclusion à Platon, "La victoire sur soi-même est la plus grande.", remarquant que la racine du mot grec Eleutheria (liberté) est à trouver dans la forme future du verbe venir, Eleusomai, je viendrai !

Roberto Fiorini rend compte du séminaire international qui s'est tenu du 15 au 17 décembre 2017 à Chisinau (Moldavie).  Un aréopage d'intellectuels y a débattu d'un système alternatif au capitalisme financier.  Pour justifier le choix de son pays pour une rencontre qui devient une tradition, Igor Dodon, président de la République, a souligné le fait que la Moldavie se trouve au point de fracture des deux parties de notre continent, artificiellement divisé, et qu'elle est à la fois latine et orthodoxe, occidentale et orientale.  Il remarque que nous sommes passés du capitalisme classique à une concentration qui crée des déséquilibres catastrophiques, entre les régions et entre les couches sociales: un tiers des Moldaves ne survit qu'en travaillant à l'étranger et il n'y aura aucune chance de relance sans un certain patriotisme économique.  Poutine est d'ailleurs lui aussi souverainiste, comme l'est Trump.  Le moment est venu de se débarrasser des mythes néolibéraux, de rompre avec le principe magique de la 'main invisible' du marché et de la primauté de l'économique sur le politique et de se dégager de la masse écrasante des mégastructures multinationales et de la mondialisation unipolaire.  La seule option réaliste pour la Moldavie est eurasienne: s'associer avec le groupe de pays auxquels elle est liée par toute son histoire.  Pour Hervé Juvin, qui a été conseiller économique de la Chine, le modèle capitaliste, qui organise une répartition des plus inégalitaire des ressources, n'est pas viable sur une planète aux ressources limitées.  L'Union Européenne est son bras d'exécution, au moment où le projet économique chinois prend en compte le fait que l'homme ne peut subir durablement un système mortifère, qui empoisonne l'eau, l'air, les terres cultivées.  Le temps qui vient sera celui des peuples libres et sauvera les diversités.  Pour Alexandre Douguine, le capitalisme aliène les moyens de production au détriment de la communauté organique, société intégrale des producteurs et des consommateurs.  Le travailleur intégral consomme ce qu'il produit, construisant ainsi quelque chose de sacré, la souveraineté, la pérennité de la vie de la communauté organique.  Le capitalisme de nos jours consacre le divorce de l'individu d'avec la personne communautaire en suscitant en lui des besoins factices.  Il faut restituer à l'homme intégral le pouvoir de cheminer au côté de sa commuauté qu'il préserve.  Douguine recommande la lecture de l'ouvrage de Juvin 'Le mur de l'Ouest n'est pas tombé', alors que la chute de celui de l'Est ruine durablement le projet d'Eurasie, dont la réalisation reléguerait la puissance américaine aux marges du monde.  L'économie n'est pas une science naturelle, inéluctable, mais une construction, qui supporte des accords bilatéraux réalistes, préférables au système totalement ouvert de l'OMC.  Valérie Bugault regarde le capitalisme en juriste.  Le droit anglo-saxon impose partout une subversion du droit civil par le droit commercial, lequel permet à l'anonymat des capitaux d'accaparer toujours plus de biens réels au moyen d'un argent qui l'est de moins en moins, organisant ainsi la domination mondiale de l'économique sur le politique.  Les banques centrales, régulées par la BRI, la Banque des Règlements internationaux, à Bâle, émettent la monnaie, et demain une monnaie 'tout numérique' qui permettra de neutraliser le particulier, en le privant d'accès à son argent.  Le droit permettra-t-il d'aller encore plus loin vers la dictature mondialiste ?  Ou d'y mettre fin, par une volonté qui est à trouver plutôt dans les BRICS que dans l'Occident actuel ?  L'écrivain Slobodan Despot remarque qu'une commission de cinq inconnus a décidé de mettre fin à la neutralité de l'internet, lequel a obtempéré.  Il en conclut qu'il ne faut plus écrire que sur papier, dépenser son argent que dans son voisinage, se faire des amis plus jeunes que soi et faire des enfants.  Emmanuel Leroy note que, en pendant à la grand-messe de Davos, Chisinau est devenue la capitale de la multipolarité.  Il épingle le verset 19 du chapitre 3 du Deutéronome, qui commande: "Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt," alors que le verset 20 est un appel à l'usure et au pillage des autres !  Lucien Cerise regrette que la Moldavie s'engage dans un partenariat avec l'Union européenne, car elle s'expose au risque d'être, comme l'a été la France, subvertie par son ingénierie sociale (sa fabrique du consentement).  Le modèle ukrainien est significatif à cet égard.  Dimitris Koustantakopoulos (ex-Syriza) invite à la lucidité à l'endroit du discours du personnel démocratique.  Notamment François Hollande qui, pour se faire élire, proclame: "La finance est mon ennemie," et nomme ensuite Macron ministre de l'économie !  Et Alexis Tsipras, élu pour combattre le système libéral et qui se met à son service.  Il rappelle que, quand le capitalisme risque de perdre la main, il n'hésite pas à déclencher des conflits, y compris mondiaux.  Alessandro Sansoni signale que les banquiers, dans leur rôle de financiers, s'autorisaient à l'origine à créer de la monnaie scripturaire, ouvrant des crédits garantis sur les dépôts dans le rapport de neuf pour un.  Mais ce rapport a eu tendance à tant s'élargir que Lehmann Brothers était engagé à près de trente pour un !  Il en déduit la nécessité d'un retour du global au local, seul contrôlable.

Helmut Mueller reconnaît que l'Autriche a changé, les Autrichiens du moins, comme nombre d'Européens qui s'inscrivent dans une phase prérévolutionnaire.  Mais pas l'Autriche de Sebastian Kurz, qui ferait plutôt partie de ceux qui comptent bien endiguer cette vague.  L'homme fait partie de l'European Council for Foreign Relation, où il a la chance de rencontrer Georges Soros dont il partage l'opinion quant à l'immigration.  Son partenaire gouvernemental Heinz-Christian Strache converge avec lui sur l'augmentation du Quota de réfugiés.  L'un comme l'autre sont prêts à payer le prix d'un soutien sioniste, ni pires ni mieux que l'AfD allemand, que le Jobbik hongrois, que le Président Trump.  Arthur Fournier-Dupont traite de l'impression en volume ou fabrication additive, dite Impression 3-D, qui serait la troisième révolution industrielle.  Il s'agit d'un invention française de 1984.  Elle consiste à imprimer strate par strate de la matière sur l'ordre d'un ordinateur qui gère un fichier numérique contenant les données en trois dimensions de l'objet à produire, le plus souvent en matière plastique, mais également en métal, en céramique, en béton.  Cette technique permet une plus grande souplesse, une plus grande précision, des économies de matière, de moyens de stockage, de main d'oeuvre et ne laisse aucun déchets.  L'Impression 3-D est déjà largement pratiquée par Boeing et Dassault en aéronautique, en cristallerie par Daum et Baccara, dans des jouets, de l'armement, la construction de maisons.  Tout cela est bel et bon, mais il ne faudrait pas que cette créativité de l'Home Faber européen en vienne à affaiblir son esprit et finalement provoquer sa disparition, l'industriel asséchant en lui l'artisan.

Les Brigandes: Nous croyions connaître plus ou moins ces brigandes, mais en fin de compte plutôt moins que plus.   Nous avions, bien entendu, remarqué leurs masques, qui les marquent plus qu'ils ne les masquent, surtout quand se confirme l'allusion aux Vendéens et au qualificatif que leur imputaient les Révolutionnaires, disqualifiant appel à les massacrer.  Sans bien approfondir, nous avions pris ces Brigandes pour des cathos tradis.  Et puis il y a eu l'affaire que nous avons lue, et même relue, dans notre Rivarol.  Avec perplexité pour sa violente agressivité, laquelle cadrait mal avec l'intelligente tradition, dans ce journal, de la critique courtoise à l'égard des compagnons de combat contre la Gueuse.  Jérôme Bourbon nous a pourtant généreusement dispensé les témoignages d'une intelligence à la fois subtile et guerrière, toujours bien charpentée.  Son réquisitoire d'ostracisation nous a mis d'autant plus mal à l'aise que l'un d'entre nous, en passant par la Lorraine et l'Hérault, a piqué une tête jusqu'à la tanière de ces loups noirs.  Il s'y est attardé quelque temps et juge l'expérience positive, voire très positive.  Il n'a pas investigué sur l'orthodoxie des idées des membres de la communauté, mais il a partagé leur pratique identitaire, leur orthopraxie, en rupture avec l'individualisme matérialiste bourgeois, de confort et de sécurité.  Ces brigands ne sont certainement pas athées, profondément spiritualistes, imprégnés de christianisme, mais d'orientation gnostique.  Il ne s'agit pas tant pour eux de transmettre en chansons une ligne idéologique que de réagir viscéralement à la destruction de notre civilisation.

Pierre Vial, enfin, s'est servi une savoureuse delikatesse avec le dernier livre de Bernard Lugan 'Heia Safari'.  On savait que ce cri de guerre des corps de supplétifs africains avait servi de titre au bel hymne de l'Afrika Corps, que le Maréchal Rommel affectionnait particulièrement: il évoquait ses panzers fonçant, après la France, à travers l'Afrique.  L'article rappelle que ce cri avait été avant cela celui du glorieux corps expéditionnaire du Général Paul von Lettow-Vorbeck.  Au moment où éclate la guerre de 1914-18, il ne comporte que 3.500 askaris noirs qu'encadrent 265 sous-officiers et officiers allemands.  Opposé à plus de 300.000 hommes des forces britanniques, belges, portugaises et sud-africaines, alors qu'il est coupé de tout ravitaillement, il va aller de victoires en victoires, grâce à sa tactique du 'repli offensif'.  Il achèvera son épopée en se rendant maître de la Rhodésie, lavant ainsi l'honneur de l'armée allemande.  Le Général von Lettow rentre alors en Allemagne, qu'il va, à la tête d'un corps franc, nettoyer des insurgés communistes.

Il fondamentalismo protestante negli USA

Alcune note su religiosità evangelical e dissimulazione della postmodernità

Gli avvenimenti succedutisi dopo gli attentati dell’11/9/2001 hanno sensibilmente accresciuto l’interesse deimedia sulla questione delle relazioni tra USA ed Europa e tra il cosiddetto “Occidente” – che queste rappresenterebbero – e il mondo islamico. Tenuto conto che le vaghe nozioni di “Occidente” e di “Islam”, come è stato a lungo ripetuto, non possono sic et simpliciter rimandare a blocchi culturalmente monolitici, è lecito,da europei, chiedersi se il primo dei due concetti possa correttamente indicare la sostanziale unità di “visioni del mondo” ­­– e quindi di intenti geopolitici – tra gli Stati Uniti d’America e l’Europa (un’Europa che, peraltro, consiste attualmente solo in un moloch burocratico privo di una politica e di un esercito comuni, senza considerare gli enormi squilibri economici che la caratterizzano al suo interno).

Prendiamo le mosse dalla storia religiosa, a nostro parere punto di osservazione privilegiato per tentare di comprendere le dinamiche culturali sottese alla formazione dell’identità americana, che, senza menzionare altri influssi certamente determinanti ma posteriori, può essere a ragione ritenuta un’identità “religiosa”, nello specifico fondata sul protestantesimo di orientamento congregazionalista. Come è noto, la società statunitense si costituì a partire da una frattura con quella europea; per i Pilgrim Fathers, i poco più di 100 puritani inglesi che nel 1620, sbarcati dal Mayflower, fondarono la colonia di Plymouth (Massachussets), l’Europa costituiva una realtà oppressiva da cui separarsi per inaugurare una nuova civiltà (se si dà uno sguardo ai biglietti americani da un dollaro, vi si legge l’inequivocabile mottoNovus Ordo Seclorum)[1]: in questo senso, gli USA possono essere considerati da un lato come il prodotto storico-culturale del rifiuto europeo di una Weltanschauung calvinista radicale, dall’altro come il tentativo di formazione, per l’appunto, di un nuovo ordine, fondato su principi etico-religiosi incompatibili con quelli del vecchio continente. 

Attualmente, il camaleontico panorama religioso a stelle e strisce è caratterizzato dalla presenza di un crogiolo di fedi e credenze nel quale non è sempre facile districarsi: ad una robusta dose di cattolicesimo non del tutto romano si giustappongono ­– per citare due forme di espressione del “sacro” tipicamente statunitensi – le evasioni neo-gnostiche del New Age e la più inquietante deriva satanica, nelle sue declinazioni “acida” ovvero “occulta”; oltre, ovviamente, alla galassia delle denominazioni protestanti, che vanno dalle Chiese liberal che ammettono il sacerdozio femminile e sdoganano l’omosessualità alle apparentemente sedate milizie antigovernative: il pluralismo, si dirà, è l’anima della democrazia (in particolare statunitense).

Ora, i principi informatori del congregazionalismo seicentesco costituiscono il punto di partenza di un iter che, sulla base del minimo comune denominatore del ritorno ai fundamentals della fede e di una ermeneutica biblica rigidamente letterale – ciò che inevitabilmente produce una prospettiva di stampo apocalittico-millenaristico –, ha condotto alla nascita del cosiddetto “fondamentalismo”, venuto alla luce per l’appunto in contesto protestante statunitense nei primi decenni del XX secolo. Oggi una tale tendenza si concentra per lo più nell’ambito delle denominazioni pentecostali, battiste ed evangelical, riscuotendo particolare successo fra i ceti medio-borghesi e nelle aree rurali della Bible belt; ma non risulta essere assente neanche negli stati a forte maggioranza liberal, motori dell’economia e della cultura americana, quali New York e California.

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Il fondamentalismo, categoria tassonomicamente utilissima ma necessariamente generalizzante (in quanto costituita a partire da un processo di astrazione), costituisce negli USA un fenomeno articolato, anche in ragione della complessità della società in cui è inserito: in primis, esso non è in toto riducibile – come talune generalizzazioni giornalistiche sembrerebbero far credere – all’ambito della destra religiosa[2], sebbene questa ne abbia spesso egemonizzato la visibilità a livello mass-mediatico e l’influenza a livello politico. A tal riguardo, si pensi al caso dell’ex presidente degli Stati Uniti J. Carter, battista georgiano di orientamento politicamente e teologicamente progressista (a motivo del quale si è staccato dalla Chiesa battista del sud, che al contrario mantiene posizioni conservatrici in materia di omosessualità, sacerdozio femminile ed evangelizzazione degli ebrei)[3]; si noti in particolare che l’orizzonte dei valori etici dei protestanti “radicali” à la Carter, fondato sull’umanitarismo e sul solidarismo, risulta essere indubbiamente più prossimo ai fermenti controculturali di fine anni ’60 che agli orientamenti della medesima destra religiosa. Anche sulla questione centrale delle relazioni tra fede e politica, il fondamentalismo statunitense propone una serie di posizioni contrastanti, che spazia dall’assoluto disimpegno degli Amish – dipendente dal loro “escatologismo spiritualizzato” di fondo – alla prepotente pressione esercitata sull’amministrazione Bush, all’inizio del nuovo millennio, dalla religious right, che tende alla sacralizzazione della nation under God: sacralizzazione che, nelle discutibili elucubrazioni di P. Robertson, massimo rappresentante dei telepredicatori statunitensi ed intimo di G.W. Bush, si realizzerà secondo il modello di una teocrazia americano-cristiana che, a parte la difficoltà storica di applicare un tale sistema nell’ambito del Cristianesimo (per di più anglosassone!), appare certamente meno una opzione meditata che non una involontaria parodia di lontani e maldigeriti echi provenienti da certa teologia politica medioevale. L’adesione ad una chiesa fondamentalista, peraltro, garantisce generalmente una esperienza emotivamente forte e totalizzante, in cui non vi è posto per la separazione tra vita e fede – e dunque tra politica e religione –, semplicemente perché la prima è inglobata nella seconda: dal che promana un sostanziale disconoscimento del principio occidentale (statunitense) di separazione dell’autorità civica da quella religiosa.

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Agli occhi di un europeo, le modalità di estrinsecazione del culto delle sette protestanti determinano, in linea generale, due ordini di reazioni: da un lato, di fronte alle forme di espressione rituale della “Chiesa elettronica”, vi è l’impressione di un trattamento “grossolano” del sacro, neanch’esso esentato da quella tendenza alla spettacolarizzazione che costituisce uno dei tratti essenziali dell’American way of life; dall’altro, la liturgia e l’iconografia in uso in special modo presso le chiese calviniste suscitano la percezione di una assenza della dimensione simbolica: ciò si manifesta significativamente secondo le polarità, opposte ma in certo senso convergenti, dell’eccesso e della “semplificazione”. Nell’arcipelago fondamentalista si passa, infatti, da “chiese” che sono teatri, palazzetti dello sport o stadi, nei quali la musica gospel e rock (!) fa da contraltare ad un atteggiamento e ad un vestiario sommamente irrituali, a luoghi di culto freddi, spogli e banali, del tutto privi dei simbolismi propri dell’arte cristiana tradizionale.

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Il fondamentalismo statunitense, piuttosto che attuare il topos protestante del recupero del Cristianesimo originario, sembra quindi, da questo punto di vista, dar luogo ad una “fuga in avanti” che mescola un’attitudine postmoderna inevitabilmente influenzata dallo stile di vita statunitense, una teologia ridotta appunto ai fundamentals e la riduzione della religiosità ad ethos e/o ad esperienza emotiva: la religione è, in specie nel caso emblematico dei pentecostali, spiritual healing, culto di guarigione, ovvero counselling, cura pastorale talora esperibile via cavo. Le derive “miracolistiche” non sono peraltro del tutto sconosciute nel cattolicesimo, manifestandosi in particolare nell’ambito del movimento del “Rinnovamento nello Spirito” – che gode di solidi sostegni anche all’interno della Chiesa romana –, all’interno del quale, non a caso, si “scavalca” di fatto la gerarchia ecclesiastica (in altro abito, negli “scrutini” dei neocatecumenali, un laico può giudicare i progressi spirituali di un sacerdote, decidendone l’avanzamento ai livelli superiori del “cammino”): in questo senso, una relazione “pubblica” con il sacro assolutamente priva di mediazioni non può non avere come corollario la negazione dell’idea di gerarchia. Inoltre, lo spirito “settario”, elemento che accomuna i pentecostali ai carismatici nostrani, costituisce sia una indiscutibile forza di attrazione verso tali movimenti – garantendo al fedele la partecipazione ad un sistema chiuso ed autoreferenziale, che propone una visione del mondo accessibile a tutti e delle risposte chiare ai quesiti essenziali –, sia la sua intrinseca debolezza, impedendo in tal modo l’adesione ai movimenti in questione da parte di fette maggiori di credenti.

Ad ogni modo, il fondamentalismo costituisce, a ben guardare, l’altra faccia del laicismo, rispetto al quale si è storicamente posto come reazione: reazione in specie rivolta contro l’illanguidimento delle Chiese storiche protestanti, compromesse, mediante l’elaborazione di una teologia “liberale”, con i processi di laicizzazione/secolarizzazione operanti in Occidente; la posizione al riguardo della destra religiosa, al contrario improntata alla valorizzazione pubblica della fede cristiana, risulta significativamente in contrasto con la linea dello stesso protestantesimo “tradizionale”, se si pensa solamente al fatto, da tempo acclarato sulla base dei celeberrimi studi di M. Weber, che è stata proprio l’etica protestante (nello specifico calvinista) ­– e non genericamente “il Cristianesimo” – a plasmare il capitalismo e, di rimando, il mondo moderno con il suo corollario di riduzione della fede a fatto privato[4].

Tuttavia, il rimedio fondamentalista al decadimento del protestantesimo istituzionale, cui si faceva cenno sopra, rischia di rivelarsi più problematico del male che vorrebbe curare, essendo privo di autorevoli riferimenti ad un saldo “centro”. Inevitabili sono, in tal senso, ulteriori degenerazioni, di segno apparentemente opposto, ad esempio di ordine “sincretistico”: a dimostrazione di ciò, si pensi al caso della Chiesa cristiana avventista del settimo giorno, che mescola un messianismo a base di continue profezie sulla parousía – peraltro costantemente smentite dai fatti! –, usanze ebraiche (il sabato come giorno di riposo), un salutismo tipicamente moderno inaugurato dai corn flakes del dott. Kellog ed un orientamento politicamente e socialmente progressista, fondato su di una ideologia umanitaria ed espresso, tra l’altro, nella ferma condanna della pena di morte (ciò in netta controtendenza rispetto alle altre Chiese evangelical)[5]. A questo proposito, ci sembra che una tale problematicità derivi essenzialmente da quello che può essere considerato il “peccato originale” del protestantesimo, condotto alle estreme conseguenze nei suoi (inevitabili?) esiti fondamentalisti: l’incomprensione del fatto che, laddove la relazione “privata” del credente con Cristo è eminentemente personale e diretta, quella “pubblica” con il sacro – implicante in primo luogo l’interpretazione del testo biblico – deve di necessità assumere una mediazione ecclesiastica autorevole.

Alcuni temi etici concernenti in particolare il versante della difesa della vita, portati avanti per lo più dalla destra religiosa, inoltre, non contrastano con il magistero della Chiesa romana; anzi, in alcuni casi la critica dei telepredicatori alla ingiustizia di alcuni provvedimenti legislativi in materia di aborto e di eutanasia sembra essere più convinta di quella cattolica, grazie ai toni generalmente urlati che contraddistinguono gli infiammati sermoni dei pastori fondamentalisti (si pensi anche alla questione della preghiera nelle scuole pubbliche, sulla quale gli ambienti evangelical continuano a dare battaglia: questione, tra l’altro, inestricabilmente legata al principio di laicità dello stato, in merito al quale si sono più volte favorevolmente pronunciati gli esponenti del protestantesimo storico): in effetti, a parte gli irriducibili contrasti a livello antropologico, ecclesiologico e teologico con la Chiesa cattolica ed ortodossa, colpiscono le forme del discorso pubblico proprie della “Chiesa elettronica”. In questa declinazione postmoderna della fede cristiana è del tutto assente – anzi, è negata ­– la nozione di tradizione, perlomeno nell’intendimento cattolico e ortodosso del termine. In realtà, la prospettiva dei settori più aggressivi degli evangelical americani è basata sulla necessità di una “guerra culturale” – ciò che riduce il Cristianesimo a fatto politico e morale.

Preaching_at_Bele_Chere_2007.jpgIl protestantesimo, e a maggior ragione le sue derive fondamentaliste, costituiscono dunque la recisa opposizione al Cristianesimo “tradizionale”, annoverando tra i loro principi fondanti un’antropologia tendenzialmente disincarnata, il recupero di una dimensione morale che sfocia spesso nel moralismo, la tesi della predestinazione assoluta calvinista, che rischia di ridurre l’uomo a “burattino” della divinità, la critica del ritualismo cattolico; si aggiungano a ciò il totale misconoscimento della nozione di gerarchia, operato in virtù di un livellamento democratico ed egualitario tipicamente anglosassone, e la commistione tra un’ostentata morigeratezza pubblica (cui non sempre corrisponde un’analoga condotta privata…) ed un individualismo che trova la sua sublimazione nel liberismo economico: uno dei classici topoi, quest’ultimo, del discorso di certo protestantesimo, estremizzato dalla asserzione calvinista secondo cui il successo economico è segno della benedizione divina. A questo proposito, si dovrà prima o poi riconoscere che le presunte “conquiste” della società postmoderna (comunque quasi esclusivamente di ordine tecnologico e materiale) dipendono in larga misura dal notevole abbassamento degli standards morali in uso presso la civiltà occidentale[6], e sono state ottenute a costo di una gigantesca sperequazione nella distribuzione delle ricchezze: ciò che costituisce il portato di una concezione mercantilistica dell’esistenza (applicata persino alla divinità!), concezione di cui l’assunto calvinista sopra citato rappresenta un significativo esempio.

Per concludere queste brevi osservazioni, ci sia concessa una provocazione di ordine storico-culturale. La civiltà postmoderna, nata con la legittimazione morale del bombardamento atomico di Hiroshima, operazione che ha contribuito a liberare l’umanità dal tabù dell’indiscriminato massacro di civili[7] e dall’imperativo etico della pietà per i vinti, può essere considerata in questo senso l’esito apocalittico dell’utilitarismo liberale di scuola anglosassone. La giustificazione di quella immane strage – che ha costituito la eloquente dimostrazione della barbarie della guerra moderna (si badi bene: non tanto della guerra in sé, ma della guerra moderna) – ha determinato il definitivo collasso di un Occidente già in crisi secolare: in una parola, la morte dell’Europa. Pure, siamo certi che l’avanzamento politico della destra evangelica, in particolare negli anni dell’amministrazione Bush jr, abbia coinciso con il riemergere del sacro negli Usa? Oppure eravamo di fronte ad una colossale, ma al tempo stesso sottile dissimulazione di concreti interessi economici e geopolitici – peraltro contrastanti con quelli del resto del mondo –, che si occultavano dietro la maschera di quei “valori cristiano-americani” formalmente accettabili (e spesso in buona fede e sostanzialmente accettati) agli occhi di un’opinione pubblica spesso fuorviata dalla “civiltà delle immagini”?

Marco Toti.



[1]D. Fennell, La fragilità della civiltà postoccidentale, Trasgressioni, 28, maggio-agosto 1999, 68-69.

[2]P. Naso, God bless America. Le religioni degli americani, Roma 2002, 67-68.

[3]Ibidem, 68-69.

[4]A tal proposito, riteniamo in questa sede opportuno smascherare il gigantesco equivoco, alimentato in Italia da potenti lobbies di “atei devoti” e di più o meno “strani cristiani”, rappresentato dalla tesi della “discendenza diretta” del liberalismo classico  ­– e dunque di uno dei fondamentali nutrimenti ideologici del mondo moderno ­– dal Cristianesimo (ovvero dal cattolicesimo: ma il liberalismo fu condannato, ad es. da S. Pio X!): ciò che consente la quantomeno spericolata asserzione di una naturale convergenza-complementarità di valori tra l’amministrazione statunitense di Bush jr e la gerarchia vaticana. Equivoco, questo, motivato da un intento politicamente e scopertamente antiislamico ed “occidentalista”: dunque, a ben guardare, antioccidentale in quanto “filoamericano”. In realtà, il mondo moderno, sia nella sua declinazione “giacobina” che in quella liberale di origine anglosassone, nasce da una interpretazione specifica dei precetti cristiani, ossia dal loro trasferimento dall’ambito spirituale a quello mondano: tanto è vero che il medesimo liberalismo, molto spesso supporto politico del protestantesimo statunitense, costituisce, allo stesso modo del socialismo scientifico, un’ideologia in nuce economicistica; e proprio in quanto ideologia, come il materialismo marxiano, si sviluppa a partire da un “escatologismo”, a sua volta procedente da una lettura non “tradizionale” del Nuovo Testamento.

[5]Naso, op. cit., 69-71.

[6]Fennell, cit., 73.

[7]Ibidem, 66 (l’espressione “liberazione dal tabù del massacro dei civili” si trova ibidem, 72).

Cultuurmarxisme - Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

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Cultuurmarxisme

Essaybundel van Paul Cliteur e.a.

door Johan Sanctorum

Ex: https://doorbraak.be

Het is duidelijk dat er een nieuwe intellectuele wind waait in de lage landen, met een reeks denkers/auteurs die het zinkende eiland van de politieke correctheid verlaten hebben. Een aantal van hen ontmoeten we in de nieuwe essaybundel ‘Cultuurmarxisme’, samengesteld door filosoof-jurist Paul Cliteur.

CM-PC.jpgHet probleem van zo’n essaybundel, waarin we naast Cliteur namen terugvinden als Sid Lukkassen, Maarten Boudry, Derk Jan Eppink, en Wim van Rooy, is uiteraard de consistentie en de overlappingen. Soms krijg je wel eens een déjà-lu, ofwel tegenspraken waarvan je denkt: hadden ze dat niet beter eens uitgeklaard. Toch is het een interessante caleidoscoop van meningen en invalshoeken geworden, die ingaat op het fenomeen van de politieke correctheid, met de term cultuurmarxisme als sleutel. Ons artikel van woensdag j.l., ‘Het grote gelijk van links’, was daar een goede aanloop toe: een lectuur van een Knack-column getekend Bert Bultinck, die alle ‘witte’ Vlamingen per definitie als racisten beschouwt, uitgezonderd zichzelf allicht. Wat hem meteen de status geeft van moreel rechter, therapeut, zelfs orakel.

Betutteling van minderheden

Waarover gaat cultuurmarxisme? Over de manier hoe links via de media en de culturele instellingen haar eigen gelijk steeds weer te voorschijn goochelt. Journalisten, schrijvers, artiesten, culturo’s… allen behoren ze tot een nomenklatura die zichzelf in stand houdt als elite die onderdrukt, censureert, terwijl ze beweert voor vrijheid, democratie en emancipatie te gaan.

Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen.

Historisch is de term onverbrekelijk verbonden met de theorieën van de Italiaanse communist Antonio Gramsci (1891-1937), die vaststelde hoe links de greep op de arbeiders – die massaal naar de partij van Mussolini overliepen- verloor, en zich genoodzaakt zag het geweer van schouder te veranderen. Sid Lukkassen beschrijft die ommekeer op pittige en goed gedocumenteerde wijze. De nagestreefde culturele hegemonie van het Marxisme 2.0 stelde zich tot doel het volk van zijn vals bewustzijn (sic) te bevrijden door de media en de cultuurwereld te monopoliseren en van daaruit de revolutionaire waarheid te propageren. Niet langer was de klassenstrijd het ordewoord, wel de fameuze Lange Mars door de Instellingen. Een verschuiving van economie naar cultuur dus, via een soort Trojaansepaarden-tactiek.

Daardoor verloor het originele socialisme zijn band met het volk, en tendeerde de linkse doctrine naar een universele slachtoffercultuur: alle mogelijke minderheidsgroepen of benadeelden (vrouwen, allochtonen, holebi’s…) worden het fetisj van een intellectuele minderheid die haar getalmatige minoriteit wil omzetten in morele superioriteit. Of zoals Maarten Boudry het uitdrukt: ‘… de doorgeschoten verheerlijking van ‘diversiteit’ en de betutteling van minderheden, die ontaardt in een soort ‘Olympisch Kampioenschap van Slachtofferschap’. Zo ontstond een ‘surrogaat-proletariaat’ terwijl de werkende klasse massaal naar (centrum-)rechts overliep en de pococratische dogma’s weghoonde, wat de linkse elite nog meer in de rol van eenzame wereldverbeteraar duwde. Het is een vicieuze cirkel, een zelfversterkend mechanisme.

Advertentie

Hoewel wij het cordon hebben, manifesteert politieke correctheid zich in Nederland als sociaal fenomeen misschien nog extremer dan in Vlaanderen. Denk maar aan de jaarlijks terugkerende Zwartepietendiscussie en de spandoeken van groenlinks die de Syriëgangers verwelkomen. Udo Kelderman gaat daarbij specifiek in op die Nederlandse Zwartepietenkwestie en het dwangmatig refereren aan de slavernij: alle kleurlingen die in Nederland rondlopen zijn zogenaamde ex-slaven, wat de autochtoon in de rol van ex-slavendrijver duwt en dus schuldig aan misdaden tegen de menselijkheid. Door die paranoïde stigmatisering, ook gesignaleerd door Sebastien Valkenberg en Puck van der Land, manoeuvreert links zich in de rol van geweten-van-de-natie, waarbij tal van samenlevingsproblemen rond bijvoorbeeld migratie gewoon worden weggeblazen. Wie er toch aandacht aan besteedt, hoort bij fout-rechts en verliest alle intellectuele credibiliteit. Zo heb je natuurlijk altijd gelijk.

Totalitaire tendensen

De uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden.

Een consequentie van het cultuurmarxisme, dat zweert bij de bovenbouw en de instellingen, is tevens de uitbouw van een sterke bureaucratie met repressieve tentakels die de burger bij de les moeten houden. Denk maar aan parastatale vzw’s als UNIA. Het fenomeen profileert zich ook via de groene betuttelingsmanie en de stigmatisering van de burger als vervuiler, waar Jan Herman Brinks een bijdrage aan besteedt. Maar ook in het onvoorstelbare waterhoofd dat EU heet, de supranationale schoonmoeder die steeds meer bevoegdheden naar zich toetrekt: het uitverkoren domein van Derk Jan Eppink die stevig van leer trekt tegen de EU als neo-cultuurmarxistisch project. Het verklaart de rabiate eurofilie van oude ‘68ers als Paul Goossens en revolteleider Daniel Cohn-Bendit, deze laatste ook niet toevallig bekeerd tot het groene gedachtegoed. Wat Paul Cliteur doet besluiten dat het cultuurmarxisme fundamenteel een ondemocratische beweging is.

Dat vermoeden van een omfloerste dictatuur wordt gestaafd door de soms discrete, soms manifeste affiniteit van linkse westerse intellectuelen met totalitaire systemen en regimes, met Mao-China uiteraard als model waar de ’68ers zich op verkeken, en het bezoek van J.P. Sartre aan de Sovjet-Unie van de jaren vijftig als archetype. Een affiniteit die Eric C. Hendriks in de verf zet.

De bijdrage van Wim van Rooy mag in dat opzicht ook niet onvermeld blijven, daar waar hij postmoderne theoretici als Derrida en andere ‘68ers of nakomelingen analyseert als uitvoerders van een nihilistisch weg-met-ons-project, een identitaire deconstructie die finaal uitloopt op de masochistische omarming van een anti-democratische geweldcultuur als de islam. Hetzelfde geldt voor de bizarre alliantie tussen feminisme en islamofilie, een fenomeen dat Jesper Jansen belicht.

‘Complotdenken’

De gemeenschappelijke noemer van alle bijdragen is enig cultuurpessimisme waar ik me niet altijd kan in vinden. Met name lijkt me de banvloek over de postmoderne denkers niet helemaal terecht, want hun behoefte aan deconstructie, met Nietzsche als verre stamvader, treft elke vorm van totalitair denken en zeker ook religieuze ideologieën als de islam. Het westerse denken is fundamenteel kritisch en de ironie is nooit ver weg, iets wat we van de antieke Griekse filosofie hebben overgehouden en moeten blijven koesteren. Dat is nu net het kenmerk van het cultuurmarxisme: het mankeert elk gevoel voor humor, evenals de grote monotheïstische systemen trouwens.

Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert

Het spreekt vanzelf dat links heel de gedachtegang van dit boek zal wegzetten als een ridicule complottheorie. Misschien geeft de ondertitel ‘Er waart een spook door het Westen’ daar ook wel enige aanleiding toe. Is het echt zo dat er ergens in een bunker door topintellectuelen wordt beraadslaagd over de controle van de culturele instellingen, de media en het mainstreamdiscours? Natuurlijk niet, zegt Paul Cliteur, het is veel erger dan dat, want dan konden we het ding makkelijk oprollen. Het gaat daarentegen om een duurzaam paradigma dat zich via netwerking, sociale druk en soms regelrechte chantage of dreiging met broodroof reproduceert. Een fenomeen waar Puck van der Land, Sebastien Valkenberg en Emerson Vermaat bij stilstaan. Men zou het ook kunnen zien als iets viraals, een kwaadaardig proces dat zich geautomatiseerd heeft en uitwoekert, voorbij de generatie van de ‘68ers die vandaag overigens hun pensioensleeftijd hebben bereikt zonder dat we hun erfenis zomaar kunnen dumpen. Perry Pierik heeft het over kneedbaarheid en besmettelijkheid: ‘Het woord cultuurmarxisme is zo beladen, omdat het een proces aangeeft van ideeën en krachten, dat als semtex plakt aan het gereedschap van de progressieve wereld, waarmee de Gutmensch zijn morele gelijk veilig probeert te stellen.’

De remedies?

De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit

Dat maakt het ook zo hachelijk om er tegenin te gaan, en het discours over cultuurmarxisme voorbij de klaagzang te tillen. Zijn er tegenstrategieën mogelijk, methodes, attitudes, werkmodellen die de cultuurhegemonie van links kunnen doorbreken? Slechts enkele auteurs durven het aan om een alternatief te formuleren. Samensteller Paul Cliteur pleit voor een weerbare democratie: dat is een democratie die zich niet passief-pluralistisch laat vullen met alle mogelijke politieke tendensen of religiën, maar die georiënteerd verloopt, met een duidelijk kompas, gericht op het voortbestaan en de bloei van die democratie. Niet elke levensbeschouwing komt in aanmerking om door de rechtstaat zomaar aanvaard te worden, ze mag zich niet suïcidaal gedragen. Deze toetssteen geldt in de eerste plaats voor de drie grote totalitaire ideologieën van vorige en deze eeuw, namelijk fascisme, communisme, islamisme. De rechtstaat dient een breed gedragen wettelijk kader te creëren waarin hij zichzelf beschermt tegen aanvallen van buitenuit, denk aan de islam die de godsdienstvrijheid inroept om uiteindelijk de sharia te kunnen instellen. Anderzijds zou dit weer kunnen leiden naar een weldenkende consensusdemocratie met cordons etc. – Het debat hierover is zeker nog niet ten einde.

Sid-portret-boekenbeurs-300x300.pngSid Lukkassen komt tot een andere conclusie: de culturele hegemonie van links moeten we laten voor wat ze is. We moeten compleet nieuwe, eigen media, netwerken en instellingen oprichten die niet ‘besmet’ zijn door het virus en voor echte vrijheid gaan: ‘De enige weg voorwaarts is dus het scheppen van een eigen thuishaven, een eigen Nieuwe Zuil met bijbehorende instituties en cultuurdragende organen. Die alternatieve media zijn volop aan het doorschieten, Doorbraak is er een van.

Eric C. Hendriks pleit in het afsluitende essay ten slotte voor een zekere mate van chaos (‘rommeligheid’) en échte diversiteit, niet de geënsceneerde diversiteit van links, maar gebaseerd op individuele mondigheid en autonomisme, bloemen die bloeien vanuit het ‘burgerlijke midden’. Dat is een mooi einde. Zo’n boek, zelfs over het cultuurmarxisme, mag niet eindigen als een klaagzang van een stel querulanten. Er is hoop, er schuilt kracht in de basis, het volk is moe maar niet uitgeteld, niet alle jonge intellectuelen doen in hun broek, er ontluikt een tegendemocratie.

‘Cultuurmarxisme’ is een plaats in uw boekenkast zeker waard, misschien naast ‘De Langste Mars’, want goed gezelschap versterkt elkaar. Op negen november e.k. gaan de auteurs van beide,- Paul Cliteur,  Sid Lukkassen en ondergetekende,- een panelgesprek aan op de Antwerpse boekenbeurs. Nu al noteren.

France diplomatie-Macron AN II : Un fiasco diplomatique total

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France diplomatie-Macron AN II : Un fiasco diplomatique total

 
 
Auteur : René Naba
Ex: http://www.zejournal.mobi

« Il y a plusieurs sortes d’intelligences dont la bêtise n’est pas la moindre». 

Thomas Mann.

Le président Emmanuel Macron a inauguré le 27 Août à Paris la XXVIe conférence des Ambassadeurs de France, deuxième exercice du genre depuis son élection à la magistrature suprême, en 2017. Retour sur le fiasco diplomatique français à l’arrière plan des objectifs inavoués de la diplomatie française sous la mandature Macron.

Sauvé par le gong

Sauvé par le gong. Pour paradoxal que cela puisse paraître, Emmanuel Macron est redevable de sa nouvelle visibilité internationale à Vladimir Poutine, si pourtant vilipendé par la presse française, en ce que la lune de miel entre Jupiter de France et le gougnafier de l’immobilier américain a tourné en lune de fiel.

Diner privé à la résidence de George Washington, le père de la nation américaine, discours devant le Congrès, pichenette pelliculaire sur l’épaule du président français, accolades, embrassades, poilade et fortes empoignades… Tout un tralala et patati et patata. Et puis patatras.

Certes, Vladimir Poutine, ainsi que se gaussaient les éditocrates français, éprouvait un besoin pressant de sortir de son isolement et d’alléger la Russie des sanctions économiques qui la frappaient du fait de son annexion de la Crimée et de son soutien victorieux à la Syrie. En un parfait synchronisme, la caste intellectuelle française, symptomatiquement, donnait d’ailleurs de la voix pour freiner une orientation dictée impérativement par le principe de réalité et le désastre français en Syrie, en mettant en garde contre une « alliance qui serait contraire aux intérêts de la France».

Cf à ce propos la tribune co-signée par les pontifiants Nicolas Tenzer, Olivier Schmitt et Nicolas Hénin.

C’était sans compter sur le rebond du prix du pétrole (80 dollars le baril) qui a donné une bouffée d’oxygène au trésor russe. C’était sans compter aussi sur l’unilatéralisme forcené du plus xénophobe président de l’histoire américaine qui a eu raison de la belle complicité entre deux présidents si antinomiques.

La pêche aux voix, à six mois des élections américaines du mid term (mi mandat), cruciales pour le locataire de la Maison Blanche, a terrassé la belle amitié entre la grande démocratie américaine et la « Patrie de Lafayette». En état de lévitation, Emmanuel Macron s’est retrouvé subitement en suspension devant un vide abyssal avec pour unique perspective la risée universelle.

Tuile supplémentaire, l’euphorie du Mundial 2018 dont il espérait un rebond de popularité a tourné court, phagocytée par la ténébreuse « affaire Alexandre Benhalla », dont les basses oeuvres élyséennes ont révélé la face hideuse du macronisme.

Dans l’allégresse de son élection, le président français fraichement élu avait pourtant brocardé son hôte russe, en juin 2017, dans le majestueux site du Château de Versailles, ironisant sur le travail de propagande des médias russes. Le lancement de la version française de Russia Today avait d’ailleurs donné lieu à un concert d’indignation invraisemblable de la part d’une caste journalistique qui émarge peu ou prou sur des budgets du grand capital ou des budgets publics de l’audiovisuel français, dont la quasi totalité des grands vecteurs relève d’ailleurs du service public, comme en témoigne cette liste non exhaustive (France télévision, Radio France, France 24, RFI, RFO, TV5 CFI), alors que la presse écrite est sous contrôle des conglomérats du grand capital adossés aux marchés publics de l’état (le Monde du trio BNP (Berger, Niel Pigasse), le Figaro (Dassault, aviation), Libération-l’Express (Patrick Drahi, téléphonie mobile), le Point (François Pinault), Les Echos (Bernard Arnault), le Groupe Canal + (Vincent Bolloré, le prospecteur d’une Afrique qui n’est « pas encore entrée dans l’histoire », selon l’expression de l’hôte de son yacht, Nicolas Sarkozy).

Ci joint un échantillon de la prose développée lors du lancement de RT

Sauf que la diplomatie russe s’inscrit dans la durée et le long terme et que Vladimir Poutine a survécu à quatre présidents français (Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron). De surcroît, le pardon des offenses est la marque des grands hommes.

Un an plus tard, dans un retournement de situation rare dans l’histoire, l’hôte russe brocardé a entrepris de renflouer le novice, dans un geste d’une élégance qui constitue la marque de l’assurance.

La scène, raffinement suprême, s’est déroulée devant le plan d’eau du non moins majestueux site du palais des Tsars à Saint Petersbourg, l’équivalent russe de Versailles.

Un repêchage juste au dessus de la ligne de flottaison. Car entre la Russie et la France, il existe une différence d’échelle. Celle qui distingue une puissance planétaire souveraine, d‘un sous traitant des États-Unis dans ses anciennes zones d’influence en Afrique et au Moyen Orient quand bien même il se situe au 2e rang mondial de par son domaine maritime de l’ordre de 10 millions de Km2. Suprême humiliation, le plus ancien allié des États-Unis se retrouve à la merci de ses sanctions économiques.

Dans l‘ordre symbolique, la différence d’échelle trouve d’ailleurs son illustration la plus concrète dans celle qui distingue un des grands diplomates de l’époque contemporaine, d’un bureaucrate poussif et sans relief… Entre l’impassible et inamovible russe Serguei Lavrov, en poste depuis 2004, et son homologue français Jean Yves Le Drian, y’a pas en effet photo. Deux des prédécesseurs du français, Alain Juppé et Laurent Fabius, projetés sur le tatami par le russe, peuvent en témoigner.

Sur ce lien, le traitement énergisant réservé par Sergeuï Lavrov à Alain Juppé et Laurent Fabius :

L’erreur d’Emmanuel Macron, voire son malheur, aura été son absence d’empathie cognitive pour la quasi totalité des protagonistes des conflits du Moyen orient et son étonnant alignement sur un atlantisme exacerbé, alors que ce pur produit de l’intelligentzia française aurait dû pourtant se livrer à cet exercice qui consiste à se mettre intellectuellement à la place de l’autre pour comprendre les enjeux. Cela lui aurait épargné les avanies, alors qu’il se savait héritier d’une décennie diplomatique calamiteuse, du fait d’une double mandature présidentielle chaotique du post gaulliste Nicolas Sarkozy et du socialo motoriste François Hollande.

Un Moyen Orient sous la coupe atomique d’Israël

Dans son discours prononcé mercredi 24 avril 2018 devant le Congrès américain, M. Emmanuel Macron se proposait d’aménager un Moyen orient placé sous la coupe atomique d’Israël. « L’Iran n’aura jamais d’arme nucléaire. Ni maintenant, ni dans cinq ans, ni dans dix ans », a déclaré le président français, s’engageant en outre à réduire la capacité balistique de la République islamique iranienne de même que son influence régionale au Yémen, en Irak et au Liban, sans accompagner cet engagement d’une mesure de réciprocité concernant le désarmement nucléaire d’Israël.

Dindon de la farce, Emmanuel Macron a dû donner un violent coup de barre à sa politique moins d’un mois après sa profession de foi pour éviter le ridicule, en ce que l’idylle Macron-Trump tant célébrée par la presse française a finalement débouché sur une fracture transatlantique sur fond d’une guerre commerciale potentielle des États-Unis contre l’Union Européenne du fait du retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien.

Pis, le sommet du G7, le 10 juin 2018, a viré lui aussi au fiasco avec un tweet rageur de Donald Trump qui a complètement torpillé l’accord final. Avec dédain, la Russie a d’ailleurs refusé de réintégrer le barnum occidental préférant se tenir à distance du capharnaüm, qui s’est déroulé en toile de fond du sommet tripartite de Shanghai (Chine, Russie, Iran). Anormalement négligé par la presse occidentale, ce sommet, tenu le même jour que le G7, a mis au point la stratégie de riposte de l’axe de la contestation à l’hégémonie atlantiste, par un soutien multiforme à l’Iran.

Au delà du psychodrame occidental, la posture diplomatique de Jupiter de France a ainsi révélé les objectifs inavoués de la diplomatie française sous sa mandature: Un Moyen orient dénucléarisé, à faible capacité balistique iranienne, placé sous la coupe atomique d’Israël. Un pays qui dispose pourtant d’un arsenal de près de deux cents ogives à charge nucléaire, soustrait à tout contrôle international. Mais ce fait là, le petit génie de la vie politique française feint de l’ignorer.

Le strabisme divergent d’Emmanuel Macron

La sécurisation d’Israël ne saurait se traduire par une soumission permanente à la terreur atomique israélienne de l‘Asie occidentale, zone intermédiaire entre l’OTAN (Atlantique Nord) et l’OTASE (Asie du Sud Est), deux pactes militaires de l’Occident qui enserrent la Zone. Ni sa sanctuarisation par une dépossession de la Palestine.

Atteint de strabisme divergent, ce président d’un pays qui a coprésidé au découpage du Moyen orient en application des accords Sykes Picot, a invité l’Iran à ne pas déployer une position hégémonique au Moyen Orient, sans mentionner là aussi, ni le rôle de l’Otan, ni celui des États-Unis, pas plus celui d’Israël, voire même de la France et du Royaume Uni, encore moins le terrorisme islamique d’inspiration wahhabite. Un rare cas de stratégie surréaliste.

La posture macronienne relève de l’outrecuidance d’un pays, pourtant un des grands pollueurs atomiques de la planète, équipementier du centre atomique de Dimona (Israël), de l’Afrique du sud du temps de l’Apartheid et de l’Iran impériale via le consortium Eurodif, par ailleurs co-belligérant d’Israël contre l’Egypte (Suez 1956), de l’Irak contre l’Iran (1979-1989) et des Etats Unis et du Royaume Uni contre la Syrie (2018).

Pour aller plus loin sur la coopération nucléaire franco israélienne, ce lien :

Sur le potentiel nucléaire israélien :

Et sur la politique arabe de la France, ce lien :

L’outrecuidance macronienne s’était déjà illustrée dans ses fausses prévisions présidentielles sur l’annonce de la fin de la guerre anti Daech en Syrie, prévue, selon lui, pour fin février 2018, et la reprise de contact avec le pouvoir syrien. Contredite dans les faits, cette prédiction surprenante a révélé rétrospectivement l’amateurisme de ce président inexpérimenté dans les affaires internationales.

Il en a été de même sur le plan européen où la formation en Italie d’un gouvernement populiste, comportant plusieurs ministres ouvertement eurosceptiques, est venu porter un coup d’arrêt aux ambitions européennes du lauréat du Prix Charlemagne 2018.

L’exigence française de désarmer les formations para militaires chiites, -le Hezbollah libanais et le Hached Al Chaabi irakien (la Mobilisation Populaire)-, mais non les Peshmergas kurdes d’Irak, de même que les manigances françaises visant à démembrer la Syrie via la création d’une entité autonome kurde dans le nord du pays, relèvent de ce même dessein.

Toutefois, la décision de 70 tribus arabes de la riche plaine centrale de la Syrie de déclarer une guerre de guérilla contre la présence des « envahisseurs américains, français et turcs », le 1er juin 2018, pourrait refroidir quelque peu les ardeurs belliqueuses d’Emmanuel Macron, faisant resurgir le cauchemar de Beyrouth, avec l’assassinat de l’ambassadeur de France Louis Delamare, et le double attentat contre l’ambassade de France dans la capitale libanaise et le PC du contingent français de la force multinationale occidentale, en 1983 et 1984.

Fsné.jpgUn Maître espion « représentant personnel du président Macron pour la Syrie »

Luxe de sophistication qui masque mal un rétropédalage discret, Emmanuel Macron a nommé le 27 juin François Sénémaud, ancien directeur du renseignement à la DGSE, « représentant personnel du président de la République pour la Syrie». Cette astuce diplomatique devrait permettre au président français de contourner l’épineux problème de l’ambassade française à Damas, fermée sur ordre d’Alain Juppé, en mars 2012 et de lui éviter de désavouer ainsi publiquement ses deux prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande

L’absence d’affectation territoriale du représentant français en Syrie pourrait constituer l’indice d’un timide dégagement de la France de l’opposition of shore syrienne pétromonarchique, en pleine débandade, en ce que « le représentant personnel du Président de la République pour la Syrie » pourrait l’habiliter à des contacts avec le pouvoir syrien en raison de son affectation fonctionnelle de sa mission « pour la Syrie».

Autrement dit, permettre au grand espion français de grappiller à Genève ou à Astana quelques miettes d’informations et oeuvrer ainsi en coulisses pour tenter une reprise progressive des relations diplomatiques entre les deux pays. Un exercice hautement aléatoire, tant la méfiance est grande du pouvoir syrien à l’égard de Paris.

Dans le même ordre d’idées, le double triomphe électoral des formations chiites, tant au Liban qu’en Irak, au printemps 2018, et le revers corrélatif de son protégé libanais Saad Hariri, ont retenti comme des camouflets majeurs de ce novice français et vraisemblablement douché ses ardeurs.

L’exigence du désarmement du Hezbollah libanais a coïncidé avec la décision du trésor américain de placer sur la « liste noire du terrorisme » Hassan Nasrallah et le conseil de gouvernance de sa formation en vue d’entraver la formation du nouveau gouvernement libanais post élections, à tout le moins de dissuader le rescapé Saad Hariri de toute coopération future avec la formation chiite, dont les états de service en Syrie ont largement contribué à renverser le cours de la guerre.

La liste a été établie le 16 mai 2018 au lendemain du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et du carnage israélien impuni de Gaza, en concertation avec les pétromonarchies suivantes : l’Arabie Saoudite, Bahreïn, Les Emirats Arabes Unis, Qatar et le Sultanat d’Oman. Des états satellites de l’Amérique, réputés pour leur grande probité politique et leur pacifisme déclaré.

Au delà des apparences, le ciblage de l’Iran et du Hezbollah libanais figuraient en filigrane dans le projet diplomatique d’Emmanuel Macron comme en témoigne la structure diplomatique mise en place à son accession au pouvoir.

Cf sur ce lien le dispositif diplomatique présidentiel

L’instrumentalisation de l’histoire de France au prétexte des turpitudes de la collaboration vichyste

Que de surcroît le terme « Palestine » ait été complètement gommé de son discours américain, alors qu’Israël se refuse à la constitution d’une commission d’enquête internationale sur le carnage qu’il a commis à Gaza depuis le 30 Mars 2018, soit au total 97 tués et près de quatre mille blessés, confirme son extrême mansuétude à l’égard de l’état hébreu, de même que pour le Royaume saoudien, ordonnateur d’un massacre à huis clos du peuple yéménite.

La France macronienne mettra toutefois un bémol à son tropisme israélien lors du nouveau carnage israélien, le 14 Mai 2018, reconnaissant le droit à la liberté d’expression des Palestiniens et à leurs manifestations pacifiques. Elle annulera dans la foulée le déplacement du premier ministre Edouard Phillipe en Israël pour le lancement des festivités France Israël organisées pour la célébration du 70me anniversaire de la création de l’Etat hébreu. Un bémol, un laps de temps, avant de recevoir à Paris le 5 juin le premier ministre israélien, moins d’un mois après le 2e carnage israélien contre Gaza.

En juin 2018, un an après son entrée en fonction, Emmanuel Macron a dû se résoudre à l’évidence et acter un double constat d’une grande amertume. Le jeune premier de la politique internationale ne disposait pas du moindre levier d’influence sur les fauves du calibre de Donald Trump (États-Unis) et Benyamin Netanyahu (Israël). Le retrait de Total et de Peugeot du grand marché iranien en a apporté une preuve éclatante, révélant au grand jour l’absence de moyens de riposte aux décisions des dirigeants de ces deux grands alliés de la France.

Pis, en recevant à trois reprises le premier ministre israélien en moins d’un an, notamment à l’occasion de la commémoration de la « Rafle du Vel d’Hiv », la déportation par la police française des juifs français sous le régime de Vichy (1940-1944), Emmanuel Macron « contribue à instrumentaliser l’Histoire de France », selon l’expression de l’historienne Suzanne Citron.

Sur ce lien, la tribune de Suzanne Citron

Manoeuvres conjointes navales franco israéliennes pour la première fois depuis 1963

En dépit des protestations de façade, la France, sous le mandat d’Emmanuel Macron, a repris ses manoeuvres conjointes avec la marine israélienne interrompue depuis 55 ans. Pour la première fois depuis 1963, deux bâtiments de la marine israélienne ont participé à des exercices communs au large de Toulon en compagnie de la marine française, en juin 2018. La corvette INS Eilat et le navire lance-missile INS Kidon ont participé avec la frégate La Fayette à un large éventail de scénarios. Des chasseurs volant à basse altitude ont simulé le lancement de missiles anti-navires. Les exercices comprenaient aussi des entraînements au tir d’artillerie. Selon le Colonel Ronen Hajaj, commandant le département de l’entraînement et de la doctrine, « La France voit en Israël un partenaire maritime fort dans la région». En 2016 et 2017, le nombre de navires de guerre français ayant fait escale à Haifa et le nombre d’escales de bâtiments américains.

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Le déploiement stratégique occidental face à l’Iran

Doux rêveur ou redoutable ignorant ? Quoiqu’il en soit, Emmanuel Macron à Washington a dilapidé son capital de crédit, signant l’arrêt de mort d’un ré-équilibrage de la diplomatie française par son alignement aux thèses les plus extrêmes du néo conservatisme israélo-américain.

Sa profession de foi tranche en effet avec les capacités stratégiques d’un pays généralement considéré à capacité limitée, malgré ses claironnades périodiques. Elle témoigne de surcroît d’une tragique méconnaissance des réalités stratégiques régionales, alors que face à l’Iran, le Golfe apparaît comme une gigantesque base flottante américaine.

La zone est, en effet, couverte d’un réseau de bases aéronavales anglo-saxonnes et françaises, le plus dense du monde, dont le déploiement pourrait à lui seul dissuader tout éventuel assaillant. Elle abrite à Doha (Qatar), le poste de commandement opérationnel du Cent Com (le commandement central américain) dont la compétence s’étend sur l’axe de crise de l’Islam qui va de l’Afghanistan au Maroc ; À Manama (Bahreïn), le quartier général d’ancrage de la Ve flotte américaine dont la zone opérationnelle couvre le Golfe arabo-persique et l’Océan indien.

S’y ajoutent, Djibouti, plateforme opérationnelle conjointe franco américaine dans la Corne de l’Afrique, la base relais de Diego Garcia (Océan indien), la base aérienne britannique de Massirah (Sultanat d’Oman) ainsi que depuis janvier 2008 la plate forme navale française à Abou Dhabi ; sans compter une vingtaine de bases américaines déployées dans le nord de la Syrie et de l’Irak, pour le faux prétexte de combattre les alliés objectifs des pays occidentaux, les groupements islamistes Daech et Al Qaida.

Enfin, dernier et non le moindre des éléments du dispositif, Israël, le partenaire stratégique des États-Unis dans la zone. En superposition à ce dispositif, des barrages électroniques ont été édifiés aux frontières de l’Arabie Saoudite et des Émirats Arabes Unis pour décourager toute invasion ou infiltration.

L’Iran, en contrepoint, est soumise à embargo depuis 38 ans, entourée par quatre puissances nucléaires (Russie, Inde, Pakistan, Israël) et a dû riposter à une guerre d’agression menée par l’irakien Saddam Hussein pour le compte des pétromonarchies pendant dix ans (1979-1989).

La préconisation d’un accord de substitution à un précédent accord international, négocié pendant douze ans par sept parties dont l’Iran, la Russie et la Chine et entériné par l’ONU ; que, de surcroît cette proposition ait été lancée en partenariat avec un président américain totalement affranchi du Droit international par sa reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d’Israël, relève de la désinvolture à tout le moins d’un amateurisme.

Ce faisant, Emmanuel Macron s’est hissé au rang de l’adversaire le plus farouche des aspirations du Monde arabe et musulman à la sécurisation de son espace national, à égalité avec Nicolas Sarkozy, Laurent Fabius et Manuel Valls, les petits télégraphistes des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien et sur la question palestinienne.

À égalité aussi avec son repoussoir, François Hollande, le ROMEO de la « chanson d’amour » en faveur d’Israël dans la cuisine de Benyamin Netanyahu, le premier ministre du gouvernement le plus xénophobe d’Israël.

La France au Yémen, un chacal

Le dos au mur, après la débandade de l’opposition off shore pétromonarchique syrienne et les avatars de Saad Hariri, son cheval de Troie libanais dans les projets de reconstruction de Syrie, la France a engagé ses forces spéciales auprès de ses alliés déconfis, –tant au nord de la Syrie auprès des Kurdes séparatistes, qu’au Nord du Yémen en soutien à Abou Dhabi pour la prise du port de Hodeida–, dans une tentative désespérée de demeurer dans le jeu de crainte d’une évacuation définitive de la scène régionale.

Au Yémen, la France a mis à la disposition de la coalition pétromonarchique une escadrille de 6 AirBus pour le ravitaillement en vol des chasseurs bombardiers de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, ainsi que 4 « Rafale » opérant depuis la base de Djibouti pour des vols de reconnaissance du théâtre des opérations et de repérage satellite.

Trois mois après le début du conflit, en mars 2015, un avion ravitailleur Airbus 330-200 MRTT a été livré à l’Arabie Saoudite, le dernier d’une flotte de six. En avril 2017, deux de ces avions étaient déployés au Yémen. Indispensables à la guerre en cours, ils ravitaillent en vol les F-15 saoudiens.

Des canons Caesar 155 mm de l’entreprise française Nexter, des hélicoptères de transport Cougar du groupe EADS et des drones de renseignement militaire SDTI de l’entreprise française SAGEM sont livrés à la coalition saoudienne; En 2016, la France a livré 276 blindés légers. Ce lot est composé de blindés légers Renault Sherpa light et Vab Mark 3 du groupe Renault Trucks Defense, originellement destinés au Liban.

Au delà de la fourniture du matériel militaire, la vocation naturelle de ce pays grand marchand d’armes, la France a assuré le blocus maritime du Yémen, prenant la relève des Saoudiens lors de la phase de révision des vedettes saoudiennes, en sus de la mise à disposition de la coalition d’un détachement des forces spéciales en vue d’épauler les envahisseurs du Golfe.

La chaine TV libanaise Al Mayadeen, constituée par des dissidents d’Al Jazeera, a comparé le comportement de la France à un « chacal se repaissant des miettes » du vautour américain. « Emmanuel Macron s’imagine être plus futé que les dirigeants britanniques en enrobant son intervention militaire au Yémen par des considérations humanitaires, justifiant la présence des militaires français aux côtés des assaillants des Emirats Arabes Unis par la nécessité de déminer le port de Hodeida », a ajouté le commentateur de la chaîne.

Le zèle de la France au Yémen vise à compenser sa défaite militaire en Syrie dans l’espoir de pouvoir conserver un strapontin diplomatique dans la renconfiguration géo stratégique qui s’opère au Proche orient

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Le syndrome de Suez

Près de dix ans d’interventionnisme débridé tous azimuth au Moyen orient, le syndrome de Suez hante à nouveau la France. L’agression tripartite menée par les deux puissances coloniales de l’époque, le Royaume Uni et la France, et leur créature Israël, en 1956, contre l’Egypte nassérienne avait entrainé une rupture de dix ans entre la France et le Monde arabe et un reflux considérable de l’influence française dans la zone, dont elle ne s’est jamais complétement remise.

Le nombre des locuteurs francophones au Liban, de l’ordre de 77 % dans la décennie 1950-1960, a ainsi chuté drastiquement au profit des locuteurs anglophones, s’inversant au profit de l’anglais (60 % pour l’anglais, 40 % pour le français).

Ce fiasco diplomatique tranche avec la prospérité boursière du grand patronat sur fond de fronde sociale avec son cortège de grèves de cheminots et du personnel d’Air France, des protestations des agriculteurs et des étudiants.

La France, en 2018, est devenue la championne du monde en matière de distribution de dividendes aux actionnaires, alors qu’elle était reléguée à la 7e position parmi les puissances économiques mondiales, supplantée désormais par l’Inde.

Le produit intérieur brut (PIB) de l’Inde a dépassé, pour la première fois, celui de l’Hexagone, en 2017, reléguant la France au septième rang des économies mondiales, selon le site de la Banque mondiale. Le PIB de l’Inde en 2017, première année de la mandature Macron, a ainsi atteint 2 597 milliards de dollars contre 2 582 milliards pour la France. En contrechamps, selon un rapport de l’ONG Oxfam publié lundi 14 mai 2018 et intitulé « CAC 40 : des profits sans partage », les groupes du CAC 40 ont ainsi redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices entre 2009 – année de la crise financière mondiale – et 2016, soit deux fois plus que dans les années 2000. Cela a conduit ces entreprises à ne laisser « que 27,3 % au réinvestissement et 5,3 % aux salariés », ajoute OXFAM qui dénonce des choix économiques qui nourrissent une « véritable spirale des inégalités».

Pour aller plus loin sur ce sujet :

Plus policé que le gaullo-atlantiste Nicolas Sarkozy, plus suave que le socialo atlantiste François Hollande, Emmanuel Macron n’en a pas moins conduit une diplomatie aussi désastreuse pour la France que ses prédécesseurs.

Que le disciple du philosophe Paul Ricoeur procède à un tel artifice aussi grossier tranche avec les qualités abusivement attribuées au plus jeune Président de la République française.

L’Occident ne dicte plus son agenda au Monde

L’ours russe est mal léché. Ce fait est connu et reconnu. Mais face au brachycéphale d’outre atlantique, il va falloir, Manu, réviser ses classiques car nul n’ignore depuis Jean de La Fontaine, même les cancres, que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (le Corbeau et le Renard).

Autre classique à réviser : L’Europe ce n’est pas l’OTAN. Pas que l’OTAN. « L’Europe, c’est de l’Atlantique à l’Oural, car c’est l’Europe, toute l’Europe qui décidera du destin du Monde».

Tel est le mot d’ordre légué par le Grand Charles, « Libérateur de la France » au micron de France, dans un discours prémonitoire prononcé à Strasbourg en novembre 1959, dix huit ans avant la naissance de son lointain successeur.

L’horloge du monde n’est plus plantée, -du moins plus exclusivement plantée- à Washington, d’autres capitales du Monde disposent désormais de leur propre fuseau horaire. « L’Occident ne dicte plus son agenda au Monde », constatera, amer, dans un rare éclair de lucidité, François Hollande, avant de jeter l’éponge, vaincu par ses déboires de Syrie. Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, plus laconique, édictera que le Monde est passé à « la phase post occidentale».

Pour un pays qui traîne un lourd passif militaire: Quatre capitulations militaires en deux siècles (Waterloo 1915, Sedan 1880, Montoire 1940, Dien Bien Phu 1954), soit le double de l’Allemagne (pour les deux Guerres Mondiales du XX me siècle 1918, 1945), et zéro capitulation au Royaume Uni, -record absolu parmi les pays occidentaux-, il est à craindre, à n’y prendre garde, que ne surgisse une nouvelle « déposition d’un vaincu » d’« une étrange défaite». (Marc Bloch).

Pour aller plus loin sur le thème de la diplomatie française sous Emmanuel Macron


- Source : Madaniya (Liban)