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samedi, 03 avril 2021

Shakespeare et Dante ? Deux dangereux précurseurs du nazisme, selon la gauche post-moderne

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Shakespeare et Dante ? Deux dangereux précurseurs du nazisme, selon la gauche post-moderne

par Manlio Triggiani

Ex : http://novaresistencia.org/

La ‘’culture de l'annulation’’ (’’cancel culture’’) continue de faire de nouvelles victimes, et les dernières en date sont d’éminentes figures comme Dante Alighieri et William Shakespeare, accusés de racisme, d'antisémitisme et d'homophobie. Les intellectuels et les universitaires font maintenant pression pour qu'ils soient exclus des programmes des écoles et des universités ou, au moins, "réécrits" pour les "temps modernes".

Shakespeare? Mieux vaut ne pas le lire, ou mieux encore, le censurer parce qu'il était antisémite, peut-être un précurseur du national-socialisme... Cela ressemble à une blague, mais en Grande-Bretagne, un écrivain anglais de 77 ans, spécialisé dans les livres pour enfants, Michael Bridge Morpurgo, a essayé de faire passer cette idée. La controverse a éclaté et Bridge Morpurgo a ensuite corrigé sa position, déclarant dans une interview à un journal britannique qu'il n'est pas vrai qu'il ait décidé de censurer certaines pièces ou tragédies du grand Barde anglais, en particulier Le Marchand de Venise. Un revirement peut-être déterminé par la controverse.

Le fait est que cette "sortie" malheureuse est le résultat d'une maladie typique du monde post-moderne: le politiquement correct. En son nom, ils veulent effacer la civilisation, les idées des grands de la littérature, de la politique, de la philosophie, dans le but de réécrire leur pensée, de construire une réalité inventée, fausse mais adaptée à la société que la gauche et les champions des soi-disant "droits de l'homme" veulent réaliser. Bridge Morpurgo, après tout, est en train d'écrire un livre qui s'intitulera Tales of Shakespeare et on ne sait pas s'il censurera ou non le grand écrivain à sa manière. Pour l'instant, il veut juste "moderniser l'auteur anglais" pour le rendre plus attractif. En bref, avec un crayon bleu et rouge, il veut corriger le bon travail de William... L'auteur a déclaré à un autre journal anglais qu'après avoir lu Le Marchand de Venise, il avait pensé ne pas le présenter à nouveau aux jeunes parce qu'il raconte l'histoire d'un escroc vénitien juif, Shylock, ce qui pourrait "favoriser les préjugés contre les Juifs". Pour cette raison, l'écrivain a déclaré que la pièce de Shakespeare "n'est pas une pièce qu’il aime". Je n'ai pas refusé d'inclure la pièce, a-t-il dit, mais personne ne m'a dit de l'inclure. J'ai choisi les dix pièces qui seraient incluses". En bref, certaines des plus grandes œuvres de la culture occidentale doivent être corrigées ou effacées, et demeurées inconnues. ‘’C'est ignoble de ne pas s'intéresser à la grande littérature’’, a déclaré Chris McGovern, président de la "Campagne pour une véritable éducation", mise sur pied pour défendre Shakespeare. "Il est évident qu'il y a beaucoup de choses offensantes dans Shakespeare, mais les enfants ne veulent pas être protégés lorsqu'ils lisent de la grande littérature".

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En ce qui concerne Shakespeare, l'avertissement de ne pas s'engager en faveur du contenu de ses pièces a déjà été émis il y a trois ans pour La Comédie des erreurs et Titus Andronicus, une histoire de vengeance et de pouvoir, car l'histoire, qui se termine par un bain de sang, inclurait des contenus de violence sexuelle, de machisme, etc. Auparavant, les Bacchantes et Hippolyte d'Euripide étaient dans le collimateur du politiquement correct. Aux États-Unis, le politiquement correct atteint des paroxysmes, y compris des paroxysmes de ridicule, mais c’est plus compréhensible là-bas. Aux USA il n'y a pas de vraie culture, tout est le résultat de l'interprétation du moment, l'interprétation des écrivains et de leurs idées est toujours basée sur des idées contemporaines, un filtre qui ne permet pas de comprendre la grande culture antique, médiévale et moderne et surtout finit par émousser le sens critique. À l'université de Columbia, le "Comité de vigilance pour le multiculturalisme" a demandé il y a plusieurs années que les œuvres d'Ovide soient retirées du programme parce que ses Métamorphoses étaient "un texte qui, comme de nombreux livres du ‘canon occidental’, contient du matériel offensant". Récemment, le livre Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell a été accusé de racisme et de ne pas être ‘’politiquement correct’’. Tandis que Huckleberry Finn de Mark Twain a été retiré du programme car il était "antisémite". Bref, une sorte d'Inquisition et de censure des grands auteurs, une mise à l'index pour effacer, sous de fausses accusations, le meilleur de la culture européenne.

C'est là un processus de "révision" qui a même impliqué, il y a quelques années, notre Dante Alighieri.

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Le père de la culture italienne a été accusé d'antisémitisme, d’homophobie et d’islamophobie. Plus ennemi du ‘’politiquement correct’’ que cela, tu t’évapores... L'association Gherish92 a proposé en 2019 de bannir Dante des écoles car il serait "l'exemple emblématique" de l'antisémitisme et de la discrimination religieuse à cause de son œuvre majeure La Divine Comédie. Les aigres censeurs font référence aux punitions auxquelles Judas, Mahomet, les sodomites, sont soumis. Et le Canto V du Paradis ("...Si l'avidité du mal vous appelle, soyez des hommes, et non des brebis folles, de peur que le Juif parmi vous ne se mette à rire !...") transpirerait le racisme. Judas a été enfermé à Judée, par Dante, parce qu'il était un traître à Jésus, non parce qu'il était juif et Mahomet (Canto XXVIII de l'Enfer) parmi les semeurs de discorde parce qu'il était un hérétique, non parce qu'il appartenait à une autre religion.

Le problème n'est pas l'antisémitisme, le racisme. Ce qui est nécessaire, c’est de développer la capacité à contextualiser certaines attitudes, certaines croyances, sans les juger selon des paramètres d'aujourd'hui qui n'ont pas de sens par rapport aux faits existants d'il y a des siècles ou des millénaires. La discrimination d'un homme ou d'un peuple en tant que telle n'a pas de sens, elle doit être combattue aujourd’hui, mais, pour ce qui est du passé, elle doit être replacée dans la dynamique politique et sociale de ses propres périodes historiques, où elle avait un sens pour certains hommes et certains peuples. Selon le "politiquement correct", au moins la moitié de la culture européenne devrait donc être effacée, si ce n'est davantage. Sont antisémites Sénèque, l'empereur Claude, Quintilien, Tacite, Voltaire, Kant, Hegel, toute une partie de l'Église catholique, Martin Luther, Wagner, Dostoïevski, Marlowe, Yeats, Céline, etc. Tout doit être effacé ou réécrit, pour les forcer à dire quelque chose de différent. Or ce sont des auteurs et des œuvres qu'il faut contextualiser, et souvent le "politiquement correct" fait passer des expressions et des situations pour du racisme, alors que ce racisme inventé n’a pas existé. Même la société britannique Disney a décidé de retirer certains dessins animés de la distribution parce qu'ils contiendraient des récits racistes. Voilà que sont stigmatisés le raciste Mickey, Dumbo, Les Aristochats, Peter Pan, Dingo et Donald Duck, Robinson, Mowgli, La Belle et le Clochard. Ces dessins animés contiendraient du racisme, de la discrimination, etc.

Le racisme, l'antisémitisme, sont aujourd’hui un prétexte pour pratiquer un nouvel iconoclasme (ndt : propre aux calvinistes et aux wahhabites). En réalité, ce sont les valeurs et la culture européennes qui sont attaquées et qui doivent être anéanties. Il est bien vrai qu'à l'époque du mensonge universel, dire la vérité est un acte révolutionnaire !

Source : Barbadillo

Cyber et compétition militaire, la nouvelle frontière

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Cyber et compétition militaire, la nouvelle frontière

Par Elisabetta Crevatin

Ex : http://osservatorioglobalizzazione.it/

SolarWinds a subi cet hiver l'une des cyberattaques les plus structurées de ces dernières années, impliquant l'espionnage de près de dix-huit mille de ses clients, dont plusieurs agences gouvernementales américaines. Bien que le montant exact des données volées, et donc le préjudice économique infligé par les pirates, soit encore incertain, cette opération est comparable au célèbre Moonlight Maze. Les nouvelles concernant les opérations informatiques sont désormais à l'ordre du jour, considérant que la pandémie de Covid-19 n'a fait qu'accélérer le processus de numérisation, et a rendu les institutions et les entreprises impliquées dans la campagne de vaccination contre le Coronavirus, telles qu'AstraZeneca et Pfizer/BioNtech, particulièrement sensibles aux attaques des espions.

Le cybermonde fait désormais partie intégrante de notre société, faisant de la cybersécurité une priorité pour les entités publiques et privées, et cela affecte également le domaine militaire. À cet égard, Europe Unie a organisé une conférence le 25 février sur les conséquences des cyberattaques sur la sécurité militaire, en invitant des experts de renom, dont Benedikt Franke et Denis Mercier, à analyser ces questions et à fournir des informations intéressantes.

Avant d'aborder ces sujets, il est toutefois important de rappeler qu'il existe trois types différents de cyberattaques, en fonction des infrastructures ou des sujets visés par les opérations. On parle d'espionnage lorsqu'une attaque vise à obtenir des informations sensibles, comme dans l'affaire SolarWinds que nous venons de citer. Une opération subversive a, au contraire, pour objectif de déstabiliser et de mobiliser un grand nombre de personnes, souvent pour discréditer des personnalités qui détiennent le pouvoir politique ou économique, par exemple, par le biais de la propagande. Enfin, le sabotage est un type d'opération informatique dont le but est d'endommager des infrastructures physiques, comme ce fut le cas avec Stuxnet, qui a compromis plusieurs installations nucléaires du gouvernement iranien. Si une attaque subversive nécessite un haut niveau de mobilisation sociale, mais est technologiquement facile à concevoir, on peut avancer le contraire pour les opérations visant le sabotage.

Quel que soit leur type, ces attaques ont des répercussions constantes sur la sécurité et la défense, car elles peuvent compromettre des informations gouvernementales, mobiliser des groupes sociaux par la propagande et endommager des installations publiques. Quels sont donc les problèmes de cybersécurité les plus urgents auxquels les militaires sont confrontés ?

Tout d'abord, il y a la question de l'attribution, car la majorité des cyberattaques se produisent de manière anonyme, ce qui rend difficile de cerner l'identité des pirates. La situation est encore plus compliquée lorsqu'il s'agit de déterminer si les pirates ont des liens avec des agences gouvernementales, comme ce fut le cas pour les cyberattaques pendant la guerre en Géorgie. Bien qu'il existe de nombreuses preuves que les pirates étaient en contact avec le gouvernement russe, il n'est toujours pas possible d'établir avec certitude si ce dernier porte une responsabilité partielle dans l'opération. De plus, comme l'a dit Denis Mercier lors de la conférence d'Europe Unie, l'anonymat entraîne un haut niveau d'incertitude dans le secteur militaire, qui se retrouve non préparé à réagir à l'attaque qu'il a subie.

Parallèlement au problème de l'attribution, M. Mercier a souligné le manque de préparation de la communauté internationale pour établir un plan d'action prédéfini en fonction du type de cyberattaque reçue. Quelle est la limite au-delà de laquelle elle peut générer une réponse militaire dans laquelle des armes de guerre sont utilisées ? Comment les gouvernements occidentaux réagiraient-ils si les infrastructures publiques étaient sabotées ? Bien que le nombre de simulations et d'entraînements mettant en scène des "cyber-guerres" ait augmenté ces dernières années, aucun code de conduite clair n'a encore été établi.

Les cyberattaques génèrent des maux de tête supplémentaires dans le secteur de la sécurité, car il est très facile d'obtenir les moyens nécessaires pour mener une cyberattaque, contrairement, par exemple, aux armes à feu, qui sont soumises à un contrôle international strict. Les militaires sont donc confrontés à un grand nombre d'acteurs étatiques et privés qui pourraient devenir des pirates informatiques. À cet égard, Benedikt Franke a fait remarquer que les acteurs terroristes ou les gouvernements autoritaires ont la possibilité de mener des cyberattaques, avec le risque potentiel de faire un grand nombre de victimes. Contingent qui déstabiliserait grandement l'Occident.

Face aux innombrables menaces, la cybersécurité fait désormais partie intégrante de la sécurité internationale et constitue une priorité dans le secteur militaire. La communauté internationale investit de nombreuses ressources pour mieux se préparer dans ce domaine, en encourageant la coopération entre les États dans l'échange d'informations sensibles et en les incitant à moderniser leurs arsenaux militaires. On ne sait pas encore dans quelle mesure les progrès technologiques affecteront les guerres futures et la cybersécurité, mais on sait que les cyberattaques feront parler d'elles pendant longtemps.

18:44 Publié dans Actualité, Défense | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actuaité, défense, cyberguerre, espionnage | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Pourquoi Houellebecq est Grand ?

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Café Noir N.17

Pourquoi Houellebecq est Grand ?

Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde.
Émission du Vendredi 02 avril 2021 avec Pierre Le Vigan & Gilbert Dawed.
 
Auguste Comte, Maurice Bardèche, Bernard Maris, Charles Maurras, Friedrich Nietzsche. – Les Femmes, le Féminisme, l'Homme, la Misogynie, la Sexualité, le "Communisme Sexuel", la Société "Sadienne".
Sur le "Communisme Sexuel" : La Nuit qui Vient de l'Orient, Serge de Chessin, Librairie Hachette (1929).
 

« L’Amérique qui est de retour » se heurte à la réalité multipolaire

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« L’Amérique qui est de retour » se heurte à la réalité multipolaire

Par Moon of Alabama

L’Organisation mondiale de la santé a récemment publié son rapport sur l’origine du virus SARS-CoV-2 qui a provoqué la pandémie de Covid-19. La plupart des scientifiques s’accordent à dire que le virus est d’origine zoonotique et non une construction humaine ou une fuite accidentelle d’un laboratoire. Mais les États-Unis veulent faire pression sur la Chine et ont conseillé au directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom, de continuer à mettre l’accent sur la culpabilité potentielle de la Chine. Il a agi en conséquence lorsqu’il a commenté le rapport de son agence :

Bien que l'équipe ait conclu qu'une fuite de laboratoire est l'hypothèse la moins 
probable, cela nécessite une enquête plus approfondie, éventuellement avec des
missions supplémentaires impliquant des experts spécialisés, que je suis prêt
à déployer.

Le département d’État américain a sauté sur l’occasion en demandant à ses alliés de signer sa déclaration commune sur l’étude des origines de la COVID-19 menée par l’OMS, qui demande un accès plus libre en Chine :

Les gouvernements de l'Australie, du Canada, de la Tchécoslovaquie, du Danemark, 
de l'Estonie, d'Israël, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Norvège,
de la République de Corée, de la Slovénie, du Royaume-Uni et des États-Unis
d'Amérique restent fermement résolus à collaborer avec l'Organisation mondiale
de la santé (OMS), les experts internationaux qui ont une mission essentielle,
et la communauté internationale pour comprendre les origines de cette pandémie
afin d'améliorer notre sécurité sanitaire mondiale collective et notre réponse
à cette pandémie. Ensemble, nous soutenons une analyse et une évaluation
transparentes et indépendantes, exemptes d'interférences et d'influences
indues, des origines de la pandémie de la COVID-19. À cet égard, nous partageons
les mêmes préoccupations concernant la récente étude menée par l'OMS en Chine,
tout en soulignant l'importance, pour l’avenir, de travailler ensemble à
l'élaboration et à l'utilisation d'un processus rapide, efficace, transparent,
scientifique et indépendant pour les évaluations internationales de telles
épidémies d'origine inconnue.

Le plus intéressant dans cette déclaration est la liste des pays alliés des États-Unis qui n’ont pas signé cette déclaration.

La plupart des principaux pays de l’UE, notamment la France, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne, en sont absents. Tout comme la Nouvelle-Zélande, membre des Five-Eyes. L’Inde, alliée des États-Unis dans l’initiative anti-chinoise Quad, n’a pas non plus signé. Cette liste de signataires de la déclaration conjointe est un résultat étonnamment maigre pour une initiative « conjointe » des États-Unis. Elle est sans précédent. C’est le signe que quelque chose a craqué et que le monde ne sera plus jamais le même.

Les premiers mois de l’administration Biden ont vu une rupture dans le système globaliste. Tout d’abord, la Russie a réprimandé l’UE pour ses critiques hypocrites de problèmes internes à la Russie. Biden a ensuite qualifié Poutine de « tueur ». Puis le ministre chinois des affaires étrangères a dit à l’administration Biden de fermer sa gueule au sujet des problèmes domestiques chinois. Peu après, les ministres des affaires étrangères de la Russie et de la Chine se sont rencontrés et ont convenu de renforcer leur alliance et d’éviter le dollar américain. Ensuite, le ministre chinois des affaires étrangères est parti en tournée au Moyen-Orient. Il y a rappelé leur souveraineté aux alliés des États-Unis  :

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Wang a déclaré que les objectifs attendus avaient été atteints en ce qui concerne 
une initiative en cinq points sur la réalisation de la sécurité et de la stabilité
au Moyen-Orient, qui a été proposée pendant la visite. "La Chine soutient les pays de la région pour qu'ils puissent résister aux pressions
et aux interférences extérieures, pour qu'ils explorent de manière indépendante
des voies de développement adaptées à leurs réalités régionales"
, a déclaré Wang,

ajoutant que les pays devraient "s'affranchir de l'ombre de la rivalité géopolitique
des grandes puissances et résoudre les conflits et les différends régionaux en
tant que maîtres de la région."

La tournée de Wang a été couronnée par la signature d’un accord avec l’Iran qui a changé la donne :

Il est évident que le pacte Chine-Iran s'inscrit profondément dans une nouvelle 
matrice que Pékin espère créer avec les États arabes du golfe Persique et l'Iran.
Le pacte fait partie d'un nouveau récit sur la sécurité et la stabilité régionales.

« L’ordre international fondé sur des règles décidées par les États-Unis » est enfin terminé. La Russie et la Chine l’ont enterré :

Les pays d'Asie et d'ailleurs suivent de près le développement de cet ordre 
international alternatif, dirigé par Moscou et Pékin. Et ils peuvent également
reconnaître les signes du déclin économique et politique croissant des États-Unis. Il s'agit d'un nouveau type de guerre froide, mais qui n'est pas fondée sur
l'idéologie. C'est une guerre pour la légitimité internationale, une lutte
pour les cœurs, les esprits et l'argent dans la très grande partie du monde
qui n'est pas alignée sur les États-Unis ou l'OTAN. Les États-Unis et leurs alliés continueront d'agir dans le cadre de leur
narrative, tandis que la Russie et la Chine feront valoir une narrative
concurrente. C'est ce qui est apparu clairement au cours de ces quelques
importantes journées de diplomatie des grandes puissances. L'équilibre mondial du pouvoir est en train de changer et, pour de nombreux
pays, il serait judicieux de miser désormais sur la Russie et la Chine.

La contre-mesure américaine évidente à l’initiative russo-chinoise consiste à unir ses alliés dans une nouvelle guerre froide contre la Russie et la Chine. Mais comme le montre la déclaration commune ci-dessus, la plupart de ces alliés ne veulent pas suivre cette voie. La Chine est un trop bon client pour être évincée. Parler des droits de l’homme dans d’autres pays peut plaire à l’électorat local, mais ce qui compte finalement, ce sont les affaires.

Même certaines entreprises américaines trouvent que la voie hostile suivie par l’administration Biden ne peut que leur porter préjudice. Certaines demandent à la bande à Biden de baisser le ton :

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Dave Calhoun.

Dave Calhoun, directeur général de [Boeing], a déclaré à un forum d'affaires en 
ligne qu'il pensait qu'un important différend avec l'Europe concernant les
subventions aux avions pourrait être résolu après 16 ans de querelles au sein
de l'Organisation mondiale du commerce, mais il a comparé cette situation aux
perspectives de la Chine. "Je pense que politiquement (la Chine) est un problème plus difficile pour cette
administration que pour la précédente. Mais nous devons toujours commercer avec
notre plus grand partenaire au monde : La Chine"
, a-t-il déclaré lors du sommet

de l'aviation de la Chambre de commerce des États-Unis. Faisant état des multiples différents, il a ajouté : "J'espère que nous pourrons
en quelque sorte séparer les problèmes de propriété intellectuelle, de droits
de l'homme et autres de ceux concernant le commerce et continuer à encourager
un environnement de libre-échange entre ces deux poids lourds économique. ...
Nous ne pouvons pas nous permettre d'être exclus de ce marché. Notre concurrent
s'y engouffrera immédiatement."

Avant la débâcle de son 737 MAX, Boeing était le plus gros exportateur américain et la Chine était son plus gros client. Le MAX n’a pas encore été recertifié en Chine. Si Washington maintient son ton hostile à l’égard de la Chine, Boeing sera perdant et l’européen Airbus fera un malheur.

Biden annonce donc que « l’Amérique est de retour » pour s’entendre dire qu’elle n’est plus nécessaire dans le rôle surdimensionné qu’elle jouait auparavant. Si Washington n’est pas capable d’accepter le fait qu’il ne peut plus jouer « unilatéralement » mais qu’il doit suivre les vraies règles du droit international, nous pourrions vivre des moments intéressants :

multipolarité,actualité,politique internationale,géopolitique,états-unis

Glen Diesen.

Question : Enfin, craignez-vous que la détérioration des tensions internationales 
ne conduise à une guerre ?  

Glenn Diesen : Oui, nous devrions tous être inquiets. Les tensions ne cessent

de s'intensifier et il y a de plus en plus de conflits qui pourraient déclencher
une guerre majeure. Une guerre pourrait éclater à propos de la Syrie, de l'Ukraine,
de la mer Noire, de l'Arctique, de la mer de Chine méridionale et d'autres régions. Ce qui rend tous ces conflits dangereux, c'est qu'ils s'inscrivent dans une
logique de "gagnant-vaincu". Le fait de souhaiter ou de pousser activement
à l'effondrement de la Russie, de la Chine, de l'UE ou des États-Unis est
également une indication d’une mentalité « gagnant-vaincu ». Dans ces conditions,
les grandes puissances sont davantage prêtes à accepter des risques plus importants
à un moment où le système international se transforme. La rhétorique de la défense
des valeurs démocratiques libérales a également des connotations claires de jeu à
somme nulle, car elle implique que la Russie et la Chine doivent accepter
l'autorité morale de l'Occident et faire des concessions unilatérales. L'évolution rapide de la répartition internationale du pouvoir crée des problèmes
qui ne peuvent être résolus que par une véritable diplomatie. Les grandes puissances
doivent reconnaître que leurs intérêts nationaux divergent, puis s'efforcer de
trouver des compromis et des solutions communes.

Le président russe Vladimir Poutine a demandé à plusieurs reprises la tenue d’un sommet des dirigeants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU :

Poutine a fait valoir que les pays qui ont créé un nouvel ordre mondial après la 
Seconde Guerre mondiale devraient coopérer pour résoudre les problèmes d'aujourd'hui. "Les pays fondateurs des Nations unies, les cinq États qui ont la responsabilité
particulière de sauver la civilisation, peuvent et doivent être un exemple"
,

a-t-il déclaré lors d’une sombre cérémonie commémorative. Une telle réunion "jouera un grand rôle dans la recherche de réponses collectives
aux défis et menaces modernes"
, a déclaré Poutine, ajoutant que la Russie était

"prête pour une conversation aussi sérieuse."

Un tel sommet serait l’occasion de travailler sur un nouveau système mondial qui éviterait l’unilatéralisme et la mentalité de bloc. Comme les États-Unis apprennent aujourd’hui que leurs alliés ne sont pas disposés à suivre leurs politiques anti-chinoise et antirusse, ils pourraient être disposés à négocier un nouveau système international.

Mais tant que Washington restera incapable de reconnaître son propre déclin, une tentative de résoudre le problème une fois pour toutes par la violence n’en est que plus probable.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone