vendredi, 25 juin 2021
L'Islam a découvert l'Amérique et y prépare le "logement" des Frères musulmans
L'Islam a découvert l'Amérique et y prépare le "logement" des Frères musulmans
Gaston Pardo
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a maintenu en public, le 18 novembre 2014, sa thèse selon laquelle les musulmans ont découver l'Amérique. L'homme d'État turc est convaincu que "les musulmans ont fait cette découverte en 1178". Au 12ème siècle. Presque trois siècles avant Christophe Colomb. Erdogan invoque à l'appui de sa thèse historique "que de nombreux scientifiques très respectés en Turquie et dans le monde" sont les garants de sa déclaration.
En même temps, il regrette que de nombreux croyants n'aient pas confiance en eux. Une proclamation comme celle d'Erdogan ne peut avoir qu'un seul but : établir un droit d'occupation en faveur de l'islam sur des terres aujourd'hui sous la domination des descendants des guerriers chrétiens qui ont combattu, sans succès, les musulmans lors des croisades.
Les croisades étaient des mobilisations de masse au sein desquelles il y avait quelques guerriers, et d'autres qui étaient surtout des aventuriers attirés par la promesse qu'ils seraient autorisés à piller les lieux qu'ils occupaient, comme ils le firent d'ailleurs à divers endroits de Byzance. Leur but était de sauver un tombeau vide à Jérusalem.
Erdogan et les Frères musulmans en Afrique
Une cellule clandestine des Frères musulmans égyptiens, une organisation qui s'est développée illégalement en Afrique du Nord, a été localisée au Soudan en février 2020 ; elle prévoyait de mener des opérations clandestines à Khartoum, la capitale de ce pays. De même, au Caire, la capitale de l'Égypte, un ressortissant égyptien a avoué avoir réussi à entrer au Soudan avec deux passeports syriens qui lui avaient été remis par des fonctionnaires turcs.
Les terroristes étaient liés à d'anciens députés égyptiens appartenant aux Frères musulmans, dont Gamal Hanafi, Yasser Hasanein et Abdul Hadi Shalabi, qui faisaient partie du gouvernement égyptien renversé en 2013.
Selon les autorités soudanaises, les membres égyptiens des Frères musulmans sont arrivés sur le sol soudanais en provenance de Turquie. Les cerveaux de leurs opérations étaient Muhamed Abdul Malik al-Haluji, mort en Turquie en novembre 2019, et Mohamed al-Buhairi, le directeur égyptien des opérations de la confrérie en Afrique. Il a apparemment des vues sur l'autre côté de l'Atlantique depuis un poste d’observation libyen.
Le réseau Buhairi au Soudan
Buhairi, 77 ans, est une figure centrale de l'organisation mondiale des Frères musulmans, recherchée par les services de sécurité égyptiens depuis l'époque de Gamal Abdel Nasser (dirigeant du pays entre 1952 et 1970). Il est arrivé au Soudan dans les années 1990. Dans quel contexte ? Celui de l'organisation fondée en 1928 à Ismaïlia, en Égypte, par le professeur Hassan al-Banna, soit la confrérie des Frères musulmans (FM), qui mène aujourd'hui des activités militantes dans plus de 70 pays (Soudan, Jordanie, Syrie, Palestine, Maghreb, Libye), est l'une des plus anciennes et des plus importantes organisations islamistes sunnites au monde.
S'il n'est pas souhaitable de condamner en bloc ses membres, il faut en revanche qu'un fait historique doit rester ancré dans notre mémoire politique: les rêves d'Al-Banna en 1928, peuvent se réaliser aujourd'hui en faisant régner sur terre une théocratie globale fondée exclusivement sur la loi islamique (charia) et sur un califat islamique qui englobera d'abord les pays arabes, puis les disciples de Mahomet dans le monde. Et enfin le monde entier.
Contexte
Après la "révolution égyptienne" de 1919, le Royaume-Uni a reconnu l'indépendance de l'Égypte en 1922. Fouad Ier adopte alors le titre de "roi d'Égypte". Et lorsque, le 19 avril 1923, on discute de la première constitution, qui contient certains des fondements d'un État moderne, les Égyptiens, pour montrer l'importance du document, déclarent que "la Constitution est notre Coran".
Ce à quoi Hassan al-Banna répond: « Non! Le Coran est notre Constitution. Le Prophète Mohamed est notre chef, le Jihad est notre chemin, et la mort pour la gloire d'Allah est notre plus belle aspiration. (...) La nation se lève avec la prière et ne renaîtra que sous l'impulsion de la charia islamique ».
Pour Hassan-al-Banna (photo), le fondateur des Frères musulmans, et son point de vue est partagé aujourd'hui par les tendances wahhabites en Arabie saoudite, tous les États laïques doivent être démantelés.
Un processus continu
Les efforts d'unification du leader turc
Erdogan a réalisé des investissements pro-Bechir qui ont conduit à la signature d'accords militaires et de renseignement avec le Soudan en mai 2011. Les deux parties se sont engagées à coopérer en matière de formation militaire, de communications et de recherche technologique. En décembre 2017, Erdogan s'est rendu au Soudan pour créer le Conseil de coopération stratégique de haut niveau, ce qui a conduit à la signature de douze accords, comme la location de l'île soudanaise de Suakin à la Turquie.
En avril 2019, Erdogan tourne ses sympathies vers l'opposition clandestine soudanaise, bien encadrée par les Frères. Et comme en Égypte et en Syrie, Erdogan a déclaré que s'il ne pouvait pas prendre le contrôle de l'État soudanais, il le détruirait.
Défections dans le cercle intime d'Erdogan
Ibrahim Kalin, l'un des principaux conseillers d'Erdogan, et l'homme d'affaires turc Abdulah Tivnikli, ont déploré le fait que les manifestants de la Confrérie se soient retirés en Égypte, tandis que Tivnikli a déploré que le mouvement Hamas à Gaza, qui est un autre allié d'Erdogan, pourrait être la prochaine victime des Frères dans la région arabe.
Le chef de l'organisation terroriste imaginaire Al-Qaida a appelé les musulmans du monde entier à commettre de nouvelles attaques. Pour Ayman Al-Zawahiri, les cibles des djihadistes doivent être des Américains, des Européens, des Israéliens ou des Russes. Ça n'a pas d'importance.
Al-Qaïda semble être un moteur capable de mobiliser ses cellules dans le monde entier.
Le professeur Xavier Raufer est le plus grand expert occidental en matière de terrorisme. On a commencé à parler d'Al-Qaida dans les instances gouvernementales américaines peu après les attentats contre les tours jumelles de New York en septembre 2001. Oussama ben Laden était considéré comme le chef du groupe, même si, bien que le magnat saoudien y ait été actif, il n'a jamais prétendu en être membre. Le groupe est resté silencieux alors que l'Émirat islamique était actif. Récemment, le groupe "terroriste" renaissant, qui n'a jamais été mentionné par Oussama, a jeté l'anathème sur l'État d'Israël.
Tout a un sens dans le projet musulman ottoman
Le 24 juillet 1923, le traité de Lausanne annule le traité de Sèvres et crée la Turquie moderne en respectant les exigences de Mustafa Kemal Ataturk, qui ordonne la restauration de Sainte-Sophie et l'offre à l'humanité, transformant le temple en musée en 1934.
Mais le 24 juillet 2020, précisément à l'occasion de l'anniversaire du traité de Lausanne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a transformé l'ancienne cathédrale de l'Empire romain d'Orient, la seconde Rome, en mosquée.
On peut voir à travers l'histoire comment les religions ont changé de caractère et, si l'on remonte au Moyen Âge, le christianisme s'avérerait être la religion la plus violente à la surface de la terre, celle qui a le plus persécuté les "autres". L'Islam a été beaucoup plus tolérant (...). Ce qui montre simplement que les religions n'ont pas une fonction permanente de violence ou de paix". C’est Nadia Gost (Khost), universitaire syrienne, qui a fait cette déclaration parue par voie de presse le 20 juin 2013. Elle a été rééditée en 2020 sur le site Arret sur info.
Évoquant le riche patrimoine culturel de son pays et ses traditions de tolérance religieuse, Nadia Gost/Khost rappelle qu'il fait partie intégrante du tissu humain social arabe. Pendant ce temps, le nettoyage ethnique et religieux est une étape du projet israélo-occidental visant à diviser la Syrie en mini-États religieux et nationalistes.
D'une pierre deux coups l'intellectuelle Gost/Khost démontre que la guerre qui démantèle la Syrie n'est pas confessionnelle, mais une dévastation qui dépend de l'emploi de mercenaires fanatiques enrôlés par Israël, l'Occident et leurs alliés du Golfe pour démembrer un pays qui leur offre une forme nette de résistance.
"Cette citation de l'universitaire syrienne elle-même soulève une question: que signifie le Jihad (guerre sainte) et quelle est sa place, quelle est sa relation avec les forces influentes du système mondial? Le Jihad signifie-t-il la résistance aux forces impérialistes, aux côtés des aspirations populaires et d'un projet politique, social et culturel? Ou se sépare-t-il du peuple, en réalisant des projets étrangers financés par des fonds étrangers?
Le christianisme, fille de l'Orient
Selon notre auteur, Nadia Khost (photo), les colonialistes occidentaux sont le pilier du christianisme, et le christianisme: la réalisation du projet israélo-occidental et le déchaînement de bandes extrémistes contre la population dont l'activité défigure la religion musulmane, de telle sorte que les nations syrienne et irakienne s'éloignent de l'histoire et de la tradition arabes: de la recommandation d'Omar ibn al Gatab ; de la défense par Saladin Ayubide des chrétiens de Jérusalem ; ainsi que du premier État arabe (Omeyyade).
Bilad el Cham, désigne la région qui couvre le territoire des États actuels de Syrie, y compris le dit Sandjak d'Alexandrette (la partie annexée par la Turquie), la Jordanie, le Liban, la Palestine occupée et une partie de l'Irak. Dans l'histoire du Moyen-Orient, dont il existe de nombreuses versions, la région de Bilad el-Cham est considérée comme le berceau de l'islam et du christianisme. Et cette conviction des historiens arabes permet au chef de l'Etat turc de s'arroger des droits indiscutables. Oui, indiscutable car ajoutant la thèse de la découverte de l'Amérique par les musulmans au 12ème siècle à la recherche d'une origine commune du christianisme et de l'islam dans le Bilad el Cham.
L'Amérique latine face à l'Islam
L'augmentation éventuelle des migrations islamistes vers l'Europe et l'Amérique ne doit pas être considérée comme comparativement indésirable, mais seulement comme une tentative de dompter les élites locales de ces deux régions du monde, qualifiées d'"Occident". Les élites qui agissent dans ces domaines sont de moins en moins ancrées dans la population et sont qualifiées d'"élites sans peuple". Les Etats américains ne doivent pas opposer aux migrations islamiques la vision européenne.
Sur le Vieux Continent, les élites paient par l'internement de millions de migrants les ravages causés aux peuples périphériques par le génocide et pour avoir déclaré les territoires conquis comme territoires d'outre-mer et leurs habitants comme sujets coloniaux. En Amérique, comme nous l'avons vu avec les colonisations espagnole, anglaise et portugaise, dont les protagonistes ont agi différemment des autres sujets européens, la colonisation a été réalisée sur la pratique intense du génocide et sa population n'a jamais été considérée comme un outre-mer dérivé de diverses métropoles.
L'Islam peut être une solution en Amérique, entre autres parce que personne ne s'oppose, pour l'instant, à son implantation et à la propagation de sa doctrine. En outre, il est inadmissible qu'en Amérique nous nous engagions dans une querelle avec l'Islam, car il n'est pas dans notre intérêt d'être une seconde partie dans le conflit d'un autre.
Note : L'installation par les Britanniques au Québec de contingents de membres des Frères musulmans, rejetés en principe par la population francophone, est appelée un accommodement.
00:26 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, frères musulmans, turquie, erdogan, néo-ottomanisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
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