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mercredi, 20 octobre 2021

Le libéralisme 1.0 et la quatrième théorie politique : alliés dans la lutte contre la grande réinitialisation

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Le libéralisme 1.0 et la quatrième théorie politique: alliés dans la lutte contre la grande réinitialisation

Michael Krumpmann

Source: https://katehon.com/de/article/liberalismus-10-und-die-vierte-politische-theorie-verbuendete-im-kampf-gegen-den-great-reset?fbclid=IwAR113oSt4JaQUejFILXpmrv2blo5XzdGhalarDefDUzoUCUp-S_7Cs3azSg

Dans son texte "Libéralisme 2.0", Alexandre Douguine a proposé une invitation informelle aux libertariens à rejoindre la quatrième théorie politique et la lutte contre le libéralisme de gauche et le Great Reset. Avant de devenir moi-même un partisan de Douguine, je fréquentais les cercles libertariens et j'étais, tout particulièrement, un partisan enthousiaste de Ron Paul. Je pense donc que je devrais réfléchir à la manière dont les autres libéraux/libertariens peuvent trouver leur chemin vers la "quatrième position". Parce que je fus l'un des premiers à avoir accepté cette invitation de Douguine.

Il y a quelques questions et points essentiels que ces libéraux devraient prendre en considération - à commencer par l'individu: bien sûr, l'individu en tant que sujet de la première théorie politique doit être remis en question. C'est là que le dilemme du hérisson de Schopenhauer entre en jeu. En gros, cela signifie que lorsque les gens se rapprochent les uns des autres, ils peuvent se faire du mal. La position des droits de l'homme chez les "liberals" actuels est maintenant que l'on doit veiller à ce que les gens ne se rapprochent pas trop les uns des autres de manière non intentionnelle. Les droits de l'homme sont désormais perçus comme des barrières imaginaires entre les gens.

Ce à quoi mène cette pensée est visible en Occident depuis 2020: les éléments clés dans la situation nouvelle sont les masques obligatoires et la distanciation sociale obligatoire, mais aussi des problèmes tels que la pornographie ou certaines idées anti-familiales du féminisme.

Au cours des dernières décennies, la technologie numérique a également fait un travail terrible en isolant les individus de leurs semblables. Le philosophe américain Curtis Guy Yarvin (photo), alias Mencius Moldbug, a imaginé que la pire des punitions serait d'enfermer une personne seule dans une capsule et de la faire vivre dans un monde virtuel imaginaire. Pour un nombre effrayant de personnes, cependant, c'est déjà la réalité de la vie aujourd'hui. Le Great Reset de Klaus Schwab semble intensifier massivement ces problèmes.

Il est donc dangereux de définir l'individu uniquement comme un sujet qui a besoin d'être protégé de ses semblables.

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Pour résoudre ce problème, il faut accorder plus d'attention à l'autre facette du dilemme du hérisson: l'homme ne peut pas vivre sans les autres. De nombreux philosophes ont également affirmé que l'être humain individuel ne peut se définir et être perçu que s'il vit avec d'autres êtres humains. Heidegger a dit : "Être, c'est être avec" (Mitsein) et Martin Buber a dit: "Le Je ne devient le Je que par le Tu". Les églises chrétiennes ont longtemps prêché exactement cette position, à savoir que l'individu a une dignité à laquelle il a droit, mais qu'il ne peut la vivre pleinement qu'en communauté avec d'autres personnes. La pensée compétitive ne mène nulle part à long terme.

Et un point très important pour les libéraux et libertariens est également que tout affaiblissement de la communauté naturelle, et tout plan visant à libérer l'individu de ses semblables, ne mène en fin de compte qu'à un renforcement du gouvernement et à une privation progressive des droits de l'individu. C'est pourquoi la communauté est nécessaire, également pour préserver la liberté.

La famille et les voisins sont plus à même d'aider l'individu dans son besoin que l'État-père.

La première théorie politique est une manifestation de la modernité et fait donc partie de la décadence.

Cependant, Douguine a très bien montré dans ses travaux précédents que dans les deuxième et troisième théories politiques, outre les courants dominants anti-traditionnels, il y avait aussi des gens comme Ustryalov (Oustrialov), Evola, Herman Wirth, etc. qui aspiraient à préserver ou à revenir à la tradition.

Il en va de même pour le libéralisme. Douguine a déjà fait référence à la célèbre description de Hayek sur l'importance de préserver les traditions. Son disciple et futur chancelier Ludwig Erhard, avec son appréciation de la famille traditionnelle et de la classe moyenne, peut être vu sous un jour similaire. Mais il existe d'autres exemples : Hans Hermann Hoppe et Janusz Korwin-Mikke avec leur opinion qu'une société libre n'est possible qu'en restaurant les institutions traditionnelles, comme la monarchie. Également Robert Heinlein, dont les œuvres décrivent l'importance du code du guerrier, ainsi que des idées sexuelles rappelant fortement des religions telles que le tantrisme.  Il ne faut pas oublier que les dernières principautés d'Europe, notamment Monaco et le Liechtenstein, font également partie des "pays préférés" de nombreux libéraux/libertariens.

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Hans Hermann Hoppe, Janusz Korwin-Mikke et Robert Heinlein

En tant que libéral qui veut arriver à la quatrième position politique, on devrait trouver et promouvoir de tels éléments pro-traditionalistes de son propre camp, permettant ainsi une "révolte contre le monde moderne (libéral)".

Il faut ensuite que le libéral, ou le libertarien, se rende compte que le libéralisme n'est pas la "seule chose qui rende heureux" et qu'il peut y avoir d'autres voies vers la liberté, qui peuvent peut-être être combinées à la sienne. Par exemple, les idées de Limonov et de Charles Fourier sur les petites communautés villageoises indépendantes qui peuvent déterminer leurs propres affaires et commercer entre elles seraient beaucoup plus tolérables pour un vrai libéral (ou un vrai libertarien) que le (pseudo) capitalisme d'État occidental d'aujourd'hui. Les existentialistes comme Nietzsche, Heidegger et Kierkegaard montrent bien que la liberté exige une attitude intérieure et que l'"homme de masse stupide" ne peut pas vivre librement même dans un État libre, car la liberté doit aussi inclure la liberté de ne pas être capitaliste. La liberté doit aussi inclure, par exemple, le fait de rejoindre un ordre monastique et de ne plus vouloir rien savoir de l'argent.

Par conséquent, le projet occidental de bombarder la démocratie dans d'autres pays doit également être combattu et rejeté du point de vue de la liberté. Mais il y a aussi des voix dans la première théorie politique qui sont contre cet "Empire américain". Un très grand nombre d'entre elles ont été bien présentées par Murray N. Rothbard dans son livre The Betrayal of the American Right. Ron Paul, bien sûr, est également connu pour une position similaire. Korwin Mikke a même plaidé pour une alliance anti-américaine entre la Pologne et la Russie.

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Dans "Constitution européenne", Jean Thiriart décrit une économie largement libre, quoique sous la primauté de l'armée, ce qui serait également acceptable pour les libéraux.

Dans "L'horizon de l'empire idéal" et "Le nouveau monarque de Thaïlande", Douguine lui-même a écrit sur l'idéal traditionnel d'un roi qui "gouverne sans gouverner", et qu'un bon roi doit idéalement faire si peu que la plupart des citoyens ne remarquent même pas son existence. Un tel dirigeant serait en fait beaucoup plus agréable pour les libéraux qu'une démocratie comme l'actuelle RFA.

Outre la question de savoir si l'homme peut également devenir libre par des moyens non libéraux, les libéraux/libertariens devraient également se demander quels aspects de leur propre position empêchent la liberté au lieu de la promouvoir.

Enfin, il convient de mentionner que l'écrivain américain d'extrême droite et parfois secrétaire de Joseph McCarthy, Francis Parker Yockey, a rédigé une critique détaillée de la pensée libérale.  Il a écrit que la pensée libérale était fondée sur l'idée que l'homme est si rationnel qu'il peut décider lui-même de son existence et n'a pas besoin du paternalisme de l'État. Mais les libéraux ont fait l'erreur de ramener l'État par le biais du minarchisme. Selon lui, un libéral conséquent devrait être un anarchiste.
On peut certes avancer l'argument selon lequel les adeptes du libéralisme 2.0 n'ont pu acquérir autant d'influence que parce qu'ils ont mis sous leur contrôle des appareils d'État tels que la télévision publique, l'éducation, le système judiciaire, etc. et que, volontairement, personne n'aurait eu l'idée qu'il existe 36.000 genres. Il existe, bien sûr, des arguments de poids en faveur d'un État fort et d'un État en général. Il faut seulement se demander si un "Great Reset" aurait pu émerger du libéralisme si les libéraux n'avaient pas écouté John Locke et Adam Smith, mais des gens comme Bakounine, Kropotkine ou Proudhon.

Les points positifs que l'on peut obtenir et apprendre du libéralisme sont, outre l'idée de liberté, surtout l'idée de décentralisation. Julius Evola a bien décrit le fait que les sociétés traditionnelles n'étaient pas des États centraux où un seul gouvernement gérait tout pour l'empire, mais des principautés et des provinces dotées d'un haut degré d'autonomie. Les libéraux sont également de grands partisans de l'idée de décentralisation.

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