mercredi, 15 janvier 2025
La fin du premier quart du siècle: ce que nous réserve 2025
La fin du premier quart du siècle: ce que nous réserve 2025
L'avenir de l'Europe en 2025
Ernesto Milà
Source: https://info-krisis.blogspot.com/2025/01/el-final-del-pri...
L'avenir de l'Union européenne n'est guère réjouissant.
La politique européenne est marquée par la dérive d'une cour de fonctionnaires retranchés dans les institutions européennes, sans ligne directrice précise et à la traîne, notamment de l'Agenda 2030 et de l'Accord de Paris sur le climat; ils sont déboussolés parce que leur projet - faire de l'Union européenne la « jambe » régionale de la mondialisation - peut être considéré comme un échec. En effet, la guerre en Ukraine notamment, mais aussi la folie exprimée dans chacun des dix-sept « objectifs » et 164 « cibles » de l'Agenda 2030 et les résultats qui en découlent, sont totalement contraires aux intérêts européens et identifiés à l'« ultra-progressisme »; ils ont pris de court les responsables de l'UE, qui hésitent à changer le cours pris par la fédération, alors même que l'« euroscepticisme » progresse dans chacun de ses États membres. La mauvaise gestion de l'UE dans tous les domaines a réussi à nous rendre « anti-européens », même ceux d'entre nous qui, très jeunes, considéraient la « nouvelle dimension nationale de l'Europe » comme une nécessité pour être compétitifs dans le monde bipolaire issu de la Seconde Guerre mondiale et de la défaite des pays européens (y compris la France et la Grande-Bretagne).
On croit généralement que l'UE est gouvernée par un « conseil des ministres » dirigé par un « président de l'UE ». En réalité, il n'en est rien: le gouvernement effectif est formé par une cour de fonctionnaires, les seuls à bien connaître l'écheveau des « directives », « lois », « règles » et « principes d'action », « traités » et « accords » qui, dans la pratique, constituent un corset d'acier qui empêche la gestion efficace et positive de l'UE. Quant au Parlement européen, ses pouvoirs sont limités autant que son budget est illimité ; son rôle est celui d'une « soupape de sécurité démocratique », mais sans pouvoirs effectifs et sans réelle possibilité de changer le cap suivi depuis la Conférence de Maastricht.
Aujourd'hui, plus que jamais, l'Union européenne est sans doute l'institution la plus anti-européenne jamais créée. De plus, c'est une institution suicidaire: lorsque des accords sont conclus pour faire venir des denrées alimentaires du Mercosur ou d'Afrique, il s'agit de condamner à mort l'agriculture européenne et, dans le cas des pays africains, de leur offrir la possibilité de faire chanter l'Europe en la menaçant de lui couper les vivres, sans compter qu'à partir de janvier 2025, les denrées alimentaires en provenance de ces pays ne seront plus soumises à des contrôles sanitaires, alors que l'on sait que les pesticides, herbicides et fongicides, interdits comme toxiques dans l'UE, sont utilisés massivement en Afrique.
Sans compter que les politiques énergétiques, industrielles et économiques, ainsi que la permissivité en matière d'immigration, dans à peine 20 ou 30 ans, feront que l'UE et chacun de ses membres continueront à baisser en niveau d'industrialisation et seront dépassés par des pays des cinq continents: telle est la tendance actuelle (par exemple, le niveau d'industrialisation, d'armement et d'efficacité dans la gestion gouvernementale est bien plus élevé au Maroc qu'en Espagne, on peut donc imaginer ce que sera la situation en 2050); dès lors la situation de Ceuta sera bien pire en 2050, de même que celle de Melilla et des îles Canaries, et même de certaines parties du territoire péninsulaire).
Le plus terrible est que, chaque année, des dizaines de jeunes universitaires européens quittent le continent, accablés par l'instabilité de l'emploi, les impôts et le manque d'opportunités, pour s'installer dans des pays qui prospèrent à un rythme beaucoup plus rapide, avec une stabilité croissante, une planification et un avenir garanti... tandis que des millions d'immigrants arrivent dans l'UE avec une formation culturelle réduite à quasi rien et sans aucune préparation à l'emploi, en provenance d'autres cultures et religions (avec un pourcentage élevé de revanchisme et de parasitisme économique).
Le slogan « Oui à l'Europe, mais pas comme ça » pourrait être ravivé. Et même l'idée beaucoup plus radicale, mais sûrement beaucoup plus efficace, de « réinitialiser » l'UE et de repartir à zéro dans la construction de l'Europe, étant donné qu'il est maintenant très clair ce qui a échoué dans le projet. Disons-le autrement: « Si l'UE persiste dans la voie tracée depuis Maastricht, l'Europe meurt » ou, enfin, plus clairement encore: “L'UE doit mourir pour que l'Europe vive”.
L'année 2025 commence par une instabilité politique dans les deux «locomotives européennes», la France et l'Allemagne. En Allemagne, la «coalition impossible» des sociaux-démocrates, des libéraux et des écologistes s'est effondrée. De nouvelles élections ont été convoquées pour le mois de février. Tout le mystère de ces élections réside dans la manière dont l'AfD se confortera en moyenne dans le pays. Nous savons que lors des dernières élections régionales dans les Länder de l'Est, l'AfD s'est imposée comme le choix préféré de l'électorat, et la question est de savoir si cette tendance se confirmera également dans les régions l'Ouest. Tout porte effectivement à croire que, dans tous les cas de figure, l'AfD sera également renforcée dans l'Ouest.
Et la question est : combien de temps le centre-droit chrétien-démocrate pourra-t-il maintenir sa « ceinture de santé » contre l'AfD sans subir un déclin de son propre électorat? À l'heure où nous écrivons ces lignes, le chancelier autrichien a chargé la FPÖ de former un gouvernement... ce qui constitue un dangereux précédent pour les stratégies de «cordon sanitaire».
Le fait que des partis similaires gouvernent en Italie ou en Hongrie et tendent à être hégémoniques en Europe centrale et orientale, et même aux Pays-Bas, et sont présents dans tous les pays nordiques, crée des précédents dangereux pour l'issue des élections dans les « locomotives européennes ». En effet, contrairement aux dramatisations des théoriciens du "cordon sanitaire face à l'extrême droite", dans tous ces pays où ces partis sont au gouvernement, aucune liberté n'a été perdue, aucun acquis social n'a été remis en cause: l'État a simplement été mieux géré et les «idées martiennes» des gouvernements progressistes ont été abandonnées.
En France, la gigantesque erreur de Macron fut de convoquer des élections législatives anticipées, avec un résultat inattendu pour lui (il n'a pu éviter une victoire de la gauche grâce au « second tour » et au « cordon sanitaire » contre le Rassemblement national). Cela a fait que depuis lors - pour la première fois en 2024 - deux gouvernements sont tombés et que les socialistes, aujourd'hui chargés de former un gouvernement, rencontrent des difficultés identiques.
Il semble inévitable que, tôt ou tard, Macron soit contraint de convoquer de nouvelles élections législatives et il paraît difficile que, compte tenu du chaos ethnico-social que connaît la France et de l'échec des Jeux olympiques (une vitrine internationale qui a démontré au monde entier que Paris est complètement « arabisée » et « africanisée » et que les délires progressistes de la cérémonie d'ouverture n'étaient rien d'autre qu'un hymne à la laideur la plus emblématique), le même résultat se maintienne. Si les partis de centre-droit continuent, officiellement, à maintenir la politique du « cordon sanitaire », nombreux sont ceux qui, observant les résultats de cette politique - initiée en 2002 avec le passage de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles - concluent qu'elle a conduit à un Front national, devenu Rassemblement national, de plus en plus fort, tandis que le centre-droit s'affaiblit de plus en plus. Il est difficile pour les dirigeants des partis de centre et de centre-droit de rectifier cette orientation, mais il est beaucoup plus probable que l'électorat le fera. Voter pour le Nouveau Front Populaire au second tour, c'est voter pour une « gauche martienne » de plus en plus déconnectée de la réalité et engluée dans ses propres délires d'« ingénierie sociale ».
Quels que soient les résultats de ces deux élections, il faudra y ajouter les changements qui interviendront dans la politique internationale, voire dans la « culture » hégémonique. Il semble de plus en plus clair que le pendule, qui, dans un sens, a atteint sa limite extrême avec le « wokisme » et qui avait commencé son mouvement avec le « politiquement correct », commence à changer de direction. Et cela aura des conséquences dans les pays européens. De plus, il est inévitable que le résultat des élections américaines ait un impact immédiat sur l'Europe. Et, dans ce domaine, la première conséquence sera une augmentation des dépenses de défense. La seconde est la prise de conscience que ce qui restera de l'Ukraine après la fin de la guerre ne rejoindra jamais ni l'OTAN ni l'UE. De même, si l'Europe a besoin d'une « défense commune », l'OTAN n'est certainement pas l'instrument le plus approprié. Sa « remise à zéro » est aussi nécessaire que celle de l'UE. Il s'agit d'adopter une nouvelle politique étrangère: cesser de considérer la Russie comme un « ennemi » et commencer à la voir comme un « voisin » avec lequel les liens commerciaux et économiques n'auraient jamais dû être rompus.
Les conséquences de ces deux processus électoraux n'échappent à personne:
- d'une part, si l'AfD progresse largement aux élections allemandes, le « cordon sanitaire » contre l'« extrême droite » ne pourra être maintenu que dans la durée, au prix de la prise en charge par la coalition gouvernementale d'une partie des budgets de l'AfD, notamment en matière d'immigration, de sécurité, d'énergie et de discipline budgétaire. Il en va de même en France.
- D'autre part, il se peut aussi que le « cordon sanitaire » se brise et que la droite assume la réalité: au 21ème siècle et face à l'Agenda 2030 et aux délires ultra-progressistes, il n'y a que deux positions possibles, soit avec le nouveau conservatisme (régénération + tradition), soit avec l'ancien ultra-progressisme (toujours en avant pour foncer vers le précipice). Il n'y a pas de « troisième voie », sauf au niveau idéal.
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L'OTAN et la peur européenne
L'OTAN et la peur européenne
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-nato-e-la-paura-europea/
L’OTAN a peur. Plus précisément, ce sont les pays européens qui constituent, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’ossature de la soi-disant Alliance Atlantique qui ont peur. Cette alliance représente, en réalité, une extension du pouvoir des États-Unis, le pays vainqueur de la guerre, qui s’est rapidement organisé pour assumer un contrôle global sur le monde.
Elle fut certes contrée par le Pacte de Varsovie, conçu et mis en œuvre par l’Union soviétique. Mais il convient de rappeler que Staline ne décida d’organiser la domination de Moscou sur l’Europe de l’Est qu’après la création de l’OTAN par les Américains. En d’autres termes, le système de contrôle soviétique de l’Europe de l’Est, indéniablement rigide et oppressif à bien des égards, fut essentiellement une réaction. Une réaction à ce que le Kremlin interpréta, non sans raison, comme un système d’alliances visant à l’exclure et, à terme, à le faire tomber. Ce système, c’était l’OTAN.
Cela devrait déjà nous amener à réfléchir sur la prétendue vocation défensive de l’Alliance Atlantique, une idée constamment relayée par nos grands médias, bien que les raisons en soient rarement convaincantes.
Ce qui devrait nous faire réfléchir encore davantage, c’est le fait que non seulement l’OTAN existe toujours aujourd’hui, mais qu’elle s’est étendue, principalement aux dépens de l’ancien empire soviétique. Elle a pénétré le cœur même de la Russie et a incorporé, outre presque tous les satellites de l’URSS, des « États » comme les pays baltes – Lituanie, Lettonie et Estonie – qui faisaient partie de la Russie depuis trois siècles et qui n’avaient jamais, auparavant, été véritablement « indépendants ».
Cette révolution de l’échiquier géopolitique s’est réalisée, somme toute, avec une rapidité notable et, il faut le dire, avec un cynisme politique remarquable. Car les accords officiels passés entre le président américain Reagan et Gorbatchev, dernier secrétaire du PCUS et, de fait, liquidateur de cet empire, étaient bien différents à l’époque du déclin du pouvoir soviétique.
Profitant du désarroi de la Russie et de son chaos interne durant les années folles et dissipées d’Eltsine, l’OTAN s’est ainsi étendue, dévorant peu à peu ce qui restait de l’ancienne zone d’influence de Moscou, jusqu’à mettre la main sur l’Ukraine grâce à un véritable coup d’État, dirigé par Washington. Comme l’a révélé Victoria Nuland, principale instigatrice de ce coup, un rôle qu’elle revendique encore aujourd’hui avec fierté.
Les conséquences de l’appétit insatiable de l’OTAN
Les conséquences de cet appétit insatiable de l’OTAN sont désormais visibles aux yeux de tous. Une Russie, qui s’est redressée sous la direction de Poutine, n’a eu d’autre choix que de réagir en attaquant le régime de Kiev, lequel réprimait avec une violence inouïe les 30 % de la population d’origine russe, partageant la même langue, culture et histoire. Kiev poussait également ouvertement l’Ukraine dans les bras de l’OTAN.
Un conflit qui, jusqu’à présent, est resté limité au territoire ukrainien et ne s’est pas élargi au niveau européen et mondial grâce à la volonté de Poutine. Il faut dire clairement que, jusqu’à aujourd’hui, c’est presque uniquement le Kremlin qui a empêché l’escalade du conflit, en faisant semblant d’ignorer la présence, sous des bannières masquées, de troupes américaines et européennes aux côtés de l’armée ukrainienne.
Cette volonté d’éviter un affrontement frontal a été mise à rude épreuve par les provocations constantes de l’OTAN.
Et ceci est dit sans éprouver de sympathie particulière pour Poutine ni pour le système russe. Mais la réalité ne peut être comprise que si l’on cesse de la masquer ou de la couvrir d’un épais manteau de mensonges.
Un changement majeur à l’horizon : Le retour de Trump à la Maison Blanche
Cependant, une grande nouveauté se profile : le retour de Trump à la Maison Blanche. Et cette fois, Trump semble décidé à aller droit au but, sans accepter d’entraves ni de compromis.
Trump est convaincu que l’OTAN est désormais obsolète, inutile, voire un fardeau coûteux pour les États-Unis, qui doivent s’en débarrasser.
Il ne s’agit pas là d’une excentricité du président élu, mais bien de la position et de la conviction d’une large partie de la population américaine, et surtout de ce monde industriel et commercial que Trump a ramené, en force, à la Maison Blanche.
Ce monde, cette Amérique, ressent depuis longtemps l’OTAN comme un poids, un fardeau dont il est nécessaire de se défaire au plus vite.
À moins que l’OTAN ne commence véritablement à investir dans l’armement et à se rendre disponible pour le combat. C’est ce que Trump avait déjà demandé, sans détour, à ses « partenaires » européens, les laissant littéralement stupéfaits.
Car le bellicisme de certains responsables européens repose toujours, et en tout cas, sur la puissance des États-Unis. Découvrir qu’il leur faudrait assumer un rôle militaire actif laisse Ursula von der Leyen sidérée et Macron, ou un chancelier allemand déjà sur le départ, sans voix. Et, par pure charité patriotique, faisons semblant de ne pas évoquer l’attitude indécente de la politique italienne, toute entière – majorité et « opposition » – comme l’a surnommée le directeur de notre publication, Augusto Grandi.
En conclusion : Un monde qui a radicalement changé
Pour conclure, quatre-vingts ans se sont écoulés depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est beaucoup, énormément de temps. Pendant ce temps, le monde a radicalement changé. Les défis de la nouvelle époque exigent une attitude très différente de la part de tous les « acteurs ».
Il est grand temps d’en finir avec cette mascarade d’une Europe belliqueuse et belliciste, mais uniquement en paroles. Car, après tout, c’est l’Amérique qui lui offre une « protection », et ce sont d’autres, comme les Ukrainiens, qui vont mourir à la guerre.
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Le lepénisme parodique: avenir de la politique française?
Le lepénisme parodique: avenir de la politique française?
Par Frédéric Andreu
La modernité est d'essence parodique. Tout ce qu'elle touche avec ses doigts sales se transforme tôt ou tard en une doublure spectrale et parodique du réel. Les places publiques de nos villes sont elles-mêmes remplies d'oeuvres parodiques: l'art dit "contemporain". Si la marque de la "Grande Parodie" s'observe dans le champ de l'art, à combien plus forte raison elle s'observe dans les autres aspects de la société !
Je n'invente rien ; René Guénon a largement développé cette thématique au cours de développements intuitifs dont il avait le secret...
Devenu la nouvelle norme politique, le lepénisme n'échappera certainement pas à ce dédoublement du réel. Demain ou après-demain, "tout le monde" sera lepéniste exactement comme "tout le monde" est aujourd'hui gaulliste. La droite sera sans doute lepéniste et la gauche le sera encore plus que la droite.
Jean-Marie Le Pen est mort.
La disparition du "Menhir" semble presque imposer d'elle-même une sorte de pause métaphysique. Le sentiment que les témoins de l'enterrement ont été l'encre avec laquelle l'Histoire s'est écrite. Dans les cafés, les places, les salles d'attente des médecins, on discute. On se regarde. On s'interroge. Un immense point d'interrogation, individuel et collectif, est désormais planté dans notre avenir collectif.
"Que va devenir une France dont la population historique sera devenue minoritaire ? Dans les faits, elle l'est déjà dans beaucoup de quartiers, à Paris, dans d'autres villes, mais les gens de ces cafés l'ignorent car ils ne voyagent pas.
Cette question, lancinante, commence même à hanter le petit microcosme médiatique, les faiseurs d'opinion toujours en retard d'une longueur sur le peuple. Nombre de belles consciences journalistiques qui, hier encore, fustigeaient la personne et les idées de Jean-Marie Le Pen tombent aujourd'hui le masque. Le consensus médiatique commence à se fissurer. Ce qui se disait hier en privé: "L'immigration sauvage est en train de défigurer mon quartier" ; "J'ai rencontré Le Pen ; en fait, ce n'est pas vrai du tout, cet homme n'est pas antisémite" (propos du journaliste Serge Moati), se dit désormais sur la place publique...
Serions-nous collectivement en train de réaliser que l' "anti-Lepinisme" était avant tout un décor en carton pâte ? Un montage ?
Peut-être bien. Comme l'a avoué publiquement Lionel Jospin: "L'anti-fascisme, c'était du théâtre !". Relisons ensemble, chers lecteurs, le courageux propos de Jospin tenu le 29 septembre 2007 au mitan d'une émission de France-Culture :
« Pendant les années du Mittérandisme, nous n'avons jamais été face à une menace fasciste. Donc... tout cet anti-fascisme n'était que du théâtre. Il n'y a jamais eu une situation de menace fasciste. Nous n'étions même pas face à un parti fasciste ».
Nous pesons chaque mot de cette déclaration. Et nous louons Lionel Jospin de l'avoir prononcé. L'anti-lepénisme ne serait donc qu'une posture, voire une imposture ? Peut-être bien. Il servait hier de paravent à la somme des petites hypocrisies individuelles. Il sert le consensus. Et le consensus sert le "système". Hier, le décor ; demain, la parodie. Hier, l'anti-Lepénisme ; demain : "faire du Le Pen sans Le Pen"?
Les générations qui viennent le constateront sûrement: dans dix ans, dans vingt ans, les candidats brandiront les slogans et les analyses de Le Pen afin d'accéder au pouvoir.
Mais ils n'appliqueront pas ses idées. Les moineaux ne peuvent appliquer les idées d'un aigle. Bien sûr que non ! Les moineaux politiques sont faits pour picorer les miettes électorales ; les aigles sont faits pour prendre de l'altitude et observer le petit monde des hommes depuis les hauteurs.
Au-delà des circonstances, au-delà même des hommes qui font l'Histoire, le plus difficile à comprendre - et à faire comprendre - est que la modernité est d'essence remplaciste. Elle est une "doublure" du réel. Elle n'est pas le réel. Elle est son fantôme subliminal qui hante notre château intérieur. Notre imaginaire individuel et collectif.
Ce tropisme du "double" a notamment été décrit dans l'ouvrage « le Règne de la Quantité et les Signes des temps » de René Guénon. Un autre visionnaire. Il n'est même plus besoin de "prouver" ce « règne » puisque nous l' "éprouvons" aujourd'hui tous plus ou moins consciemment. Quand nos rues sont remplacées par d'autres peuples, nos traditions sont remplacées par des machines. Quand les écrans remplacent les dieux. Et ces remplacements sont eux-mêmes remplacés à mesure que la courbe du progrès s'accroît. Le syndrome parodique est particulièrement prononcé dans un pays où l'un des emblèmes nationaux est une construction métallique. La tour Eiffel. Bien que mythifiée en son temps par les artistes de la Modernité, cette tour est, selon une possible lecture anthropologique, le totem du village global. Elle dit beaucoup de ce remplacement des axes véritables, axis- mundis, totem, arbre symbolique autour duquel tourne la société mécanique.
La parole publique est elle-même traversée par ce syndrome du "double". Cela s'appelle la double éthique, le double discours. Un siècle de cette fausse parole aura asséché considérablement la nappe phréatique de la patrie. Les arts officiels, artefacts bidulaires et sans âme, reflètent parfaitement cette fausse parole. Ils reflètent le primas de l'économie sur la politique et celui de la finance sur l'économie.
Je ne vois pas de raison pour que le "lepénisme" ne connaisse pas, lui-aussi, une ou plusieurs doublures subliminales. Depuis la mort du Général de Gaulle, les idées du Général, conspuées hier, sont aujourd'hui banalisées, normalisées. La façade médiatique est une chose ; le réel en est une autre. Le lepenisme risque fort de subir la même inclinaison.
Feu Jean-Marie Le Pen, enterré depuis quelques heures, que l'antilepénisme de décor tombe en miettes. Derrière lui, apparaît un autre décor : le lepénisme sans Le Pen. Le lepénisme dont on appliquera pas les idées.
"Le Pen avait raison sur l'immigration massive ; il avait raison sur l'avortement de masse", les deux processus mortels du système. Il avait raison sur la Russie", sur l'écologie, entend-t-on déjà dans la bouche vérolée de certains journaleux et théatreux qui, hier encore, le conspuaient sans vergogne. Les mêmes qui rampaient dans l'antiracisme de consensus, deviennent des rampants et des repentants du lepénisme.
Des couilles de moineau de ces journaleux et théâtreux, il ne sort que de la pisse.
Ils chantent, ces moineaux, les slogans et les "éléments de langage" que les écoles de "com" leurs ont appris à postuler ; ils peuvent convaincre la société hypnotisée par les écrans, mais les gens de France les conspuent. En fait, ce sont les éternels "bourgeois de 1789", ennemi du peuple. Demain, ils pourront faire élire un candidat "lepeniste" ? Ils le feront d'ailleurs sûrement. Et alors ? Qu'est-ce que cela changera au fond ?
Pour répondre à cette question de prospective, il n'est peut-être pas inutile de rappeler que les vrais pouvoirs sont, en France, détenus par une oligarchie. Cette oligarchie détient l'outil industriel. Et détenant ce pouvoir cybernétique, elle n'a pas besoin de se soumettre au système électoral. Elle n'a même pas besoin de se mêler à la politique. Elle détient l'énergie, le processus techno-scientifique, l'industrie agro-alimentaire, les laboratoires, etc. Pour elle, la politique consiste simplement à s'assurer que le prochain président n'entravera pas le développement du dispositif anthropophage. C'est tout.
Cette oligarchie est le véritable gouvernement mondial d'où les "titans" - ennemis des dieux - tirent leur domination.
Est-il seulement nécessaire de développer ce point ? Il a déjà été explicité notamment par les frères Jünger. Et dans les mythes et les légendes qui contiennent les différents octaves du sens, ces ultra-violets et ces infra-rouges de la compréhension humaine.
En revanche, il n'est peut-être inutile de rappeler un fait historique que beaucoup de français ignorent...
C'est en plein milieu de la nuit que les parents de cette oligarchie se sont réunis pour définir l'hymne national et la devise de leur république. Pour être précis : entre le 3 et le 4 septembre 1870. Et pour être encore plus précis : aux alentours de minuit.
Pourquoi en pleine nuit ? C'est aux historiens de nous le dire. Pourquoi en 1870 et pas en 1789 ? La réponse à cette question est plus aisée à définir. Les témoins vivants de 1789 n'ont guère applaudit à la révolution qui a mit la bourgeoisie au pouvoir. Ils n'ont guère brandit les trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge empruntées au drapeau des États-Unis d'Amérique. Les vrais témoins directs de 1789 n'ont pas non plus applaudit à la république sanguinaire ; ils ont a contrario acclamé le retour de Louis XVIII sous les applaudissements !
C'est donc 80 ans après la révolution bourgeoise de 1789 - lorsque les témoins étaient décédés ou très âgés - que l'Histoire a été réécrite.
C'est bien connu ; l'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs.
La république industrielle autoproclamée de 1870 marque une étape déterminante dans la modernité. L'oligarchie mercantile de 1789 est enfin parvenu à son but : monter sur le trône. Cette oligarchie bourgeoise et cosmopolite a tué une grande partie la France organique. Et elle continue de le faire. Elle a exterminé les traditions et les appartenances locales.
Pour ce faire, son tropisme est toujours la « contre initiation ». Sa méthode : la planification techno-administrative. Son but : détruire les cellules protectrices de la société.
C'est pourquoi on peut dire que son instinct véritable est le viol. L'immigration massive lui sert à violer la cellule nationale ; le planning familial lui sert à détruire la cellule familiale ; la piqûre vaccinale, lui sert à pénétrer la cellule biologique.
La nation, la famille, la bio-cellule, sont les déclinaisons d'échelle variable du féminin sacrée. C'est pourquoi, on peut dire, avec René Guenon, que le viol de ce féminin sacré relève de la contre-initiation ou de l'initiation noire. En d'autres termes, du satanisme.
Cette oligarchie peut d'ailleurs s'afficher catholique, protestante, juive ou athée, progressiste ou conservatrice, cela n'a pas plus d'importance que les mots pour le dire. Elle est l'ennemi intrinsèque du peuple, de son Histoire et de son avenir. En d'autres termes : elle est un double parodique de l'aristocratie véritable. Encore et toujours le syndrome du double !
Un détail très peu connu et pourtant hautement significatif : en quittant l'hémicycle cette nuit du 4 septembre 1870, ces braves députés avaient oublié de définir les armoiries de la France.
Étrange, vous ne trouvez pas ?
Simple « détail » de l'Histoire ou, a contrario, signe hautement révélateur ?
S'il est vrai que les blasons reflètent l'' "âme des peuples", le secret des nations, la polyphonie des possibles, alors est-il vraiment étonnant que le blason de la France, cette nuit-là, ait été oublié ?
Celui qui aurait pu recouvrer les armoiries à la France est mort hier. A 96 ans. Sous les cris haineux d'une petite bande d'extrémistes réunis - cela ne s'invente pas - place de la république. Les symboles parlent d'eux-mêmes. Il suffit d'ouvrir souvent les yeux et de regarder.
"[...] Beaucoup de gens qui l'aime l'attendent là-haut.
Beaucoup de gens qui l'aiment le pleurent ici-bas.
Bon vent, bonne mer Papa".
(Marine le Pen, épitaphe à son père décédé le 7 janvier 2025)
14:27 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parodie, actualité, france, europe, affaires européennes, jean-marie le pen, lepénisme | |
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Le soutien de Macron à Zelensky a coûté à la France 66.000 faillites d’entreprises
Le soutien de Macron à Zelensky a coûté à la France 66.000 faillites d’entreprises
Enrico Toselli
Il est talentueux, Emmanuel Macron. La question est de savoir s’il est plus compétent en politique étrangère, en politique économique ou en politique intérieure. Car le président français, indéniablement infatigable dans ses multiples activités, a pleinement profité du système présidentiel français pour intervenir dans tous les domaines possibles.
Ainsi, grâce à sa clairvoyance, la France a été évincée de l’Afrique, perdant crédibilité et prestige, mais surtout d’énormes revenus et des ressources stratégiques à faible coût. Elle a laissé la place, dans les pays africains, à ces « méchants » Russes que le pauvre Macron combat en Ukraine avec l’argent détourné de l’économie française et des citoyens coupables de l’avoir élu.
Les résultats, brillants, ne se sont donc pas fait attendre sur le front économique intérieur. En 2024, plus de 66.000 entreprises françaises ont fait faillite, un nouveau record des 15 dernières années. Parmi ces nombreux désastres, on compte également celui de la marque historique Le Coq Sportif, fondée en 1882 et désormais placée sous administration judiciaire.
D’ailleurs, la crise est flagrante, et le génial Macron, sans la moindre politique économique crédible, dépense à tout-va uniquement pour soutenir son ami Zelensky.
À cela s’ajoute une instabilité politique totale provoquée par les manœuvres électorales insensées de Macron pour conserver son siège à l’Élysée. Il a organisé le chaos, montant tout le monde contre tout le monde, dans le seul but d’empêcher le succès du Rassemblement National de Marine Le Pen et Bardella. Résultat : quel que soit le gouvernement formé, il ne dispose jamais de la majorité nécessaire pour tracer une voie claire vers la reprise.
La seule issue serait le départ de Macron. Mais il semble ignorer la signification du mot « démission ».
13:50 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel macron, france, europe, affaires européennes | |
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Vers un grand espace trumpiste?
Vers un grand espace trumpiste?
par Georges Feltin-Tracol
Donald Trump n’est pas encore entré en fonction et il multiplie déjà les propositions-chocs. Friand de déclarations osées sur son propre réseau social ou sur celui de son nouvel ami Elon Musk, le futur 47e président des États-Unis montre une vraie constance dans ses prises de position géopolitiques.
En 2019, alors 45e locataire de la Maison Blanche, il avouait volontiers annexer le Groenland. Il aurait aimé l’acheter. La proposition suscita un mélange de stupeurs, de ricanements et de réprobations. En décembre dernier, l’homme d’affaires a réitéré sa demande qui n’est donc pas une plaisanterie.
L’océan glacial Arctique prend une valeur stratégique majeure. C’est le seul au monde où se font face les littoraux russe et étatsunien. Donald Trump sait que le territoire des États-Unis s’est largement formé grâce à des achats successifs de territoires. Le plus célèbre reste en 1804 quand la France de Napoléon Bonaparte vendit tout le bassin hydrographique du Mississippi, la grande Louisiane, pour 80 millions de dollars. Cette vente ouvrit la voie à la « conquête de l’Ouest » et au mythe mobilisateur de la Frontière. En 1819, cinq millions de dollars permirent l’acquisition de la Floride espagnole. En 1848, au terme d’une effroyable guerre d’agression, le traité de Guadalupe oblige le Mexique à céder aux États-Unis pour quinze millions de dollars tout le Mexique septentrional (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, Nevada) en plus du Texas déjà annexé. En 1867, Saint-Pétersbourg vend pour 7,2 millions de dollars l’Alaska et se prive d’être une puissance tricontinentale. En mars 1917, Washington donne 23 millions de dollars au Danemark pour posséder une part des Îles Vierges dans les Antilles.
Tous ces précédents historiques rendent donc plausibles les intentions marchandes de Donald Trump. Le Danemark serait encore sollicité. En effet, malgré un large statut d’autonomie interne, le Groenland reste un territoire danois. La plus grande île du monde après l’Australie conserve un lien ténu avec Copenhague. Cependant, dès 1985, un référendum autorisa la sortie de l’« Île verte » de la CEE (Communauté économique européenne). Membre fondateur de l’OTAN, le Danemark a fait de sa dépendance boréale un pivot indispensable pendant la Guerre froide. Jusqu’en 1992, on recensait deux bases militaires (seule se maintient celle de Thulé, renommé). Les prétentions étatsuniennes sur le Groenland sont fondées. Mais son rattachement aux États-Unis ne viendrait qu’après l’absorption du Canada.
Avant même son investiture, Donald Trump a avancé sa volonté d’augmenter les droits de douane de 25 % envers les produits canadiens et mexicains. Vice-ministresse et ministresse canadienne des Finances, Chrystia Freeland, a démissionné, le 16 décembre dernier. Craignant une guerre commerciale âpre et difficile, elle a refusé de cautionner la politique de Justin Trudeau qui aggrave le déficit. Ottawa a levé la taxe sur les produits et services jusqu’à la mi-février et entend offrir une chèque de 250 dollars canadiens aux travailleurs au printemps 2025. Cette distribution d’argent public s’apparente à un arrosage clientéliste dans la perspective d’élections législatives prévues en octobre.
Chantre du multiculturalisme, du wokisme et du financiarisme, Justin Trudeau sait que Donald Trump ne l’apprécie guère. Sa faible popularité auprès des Canadiens indique son déclin politique traduit par l’annonce de sa démission, le 6 janvier 2025. Redoutable bête politique, Trump ne se prive de se moquer du chef du gouvernement canadien qu’il qualifie de gouverneur ! Ces derniers temps, le futur président étatsunien a répété qu’il verrait bien le Canada devenir le 51e État des États-Unis et ainsi supprimer « une ligne artificielle », à savoir la frontière canado-étatsunienne. Si ce projet se réalise, les nouveaux États-Unis (avec le Canada donc) deviendrait un très vaste État avec 19.818.187 km² ! Un des avantages de la fusion du Canada et des États-Unis permettrait de redéployer les services douaniers et les unités de surveillance de frontières sur le flanc méridional en face du Rio Grande et de Cuba.
Comment se passerait cette intégration? Le Canada se fondrait-il en tant qu’ensemble étatique unitaire au risque de déséquilibrer les rapports internes (la Californie n’apprécierait pas de perdre son premier rang…) ou bien cette assimilation passerait-elle à travers les dix provinces et les trois territoires du Nunavut, du Nord-Ouest et du Yukon? La population canadienne de langue anglaise approuverait-elle d’ailleurs cette absorption?
On ignore en France l’existence de mouvements indépendantistes en Alberta, riche en hydrocarbures, au Manitoba et, plus anecdotique, dans le Saskatchewan. Comment réagiraient enfin les communautés francophones du Québec, d’Acadie et de l’Ouest en cas d’intégration par le grand voisin du Sud ? Il est fort plausible que l’hypothétique élévation du Canada en 51e État fédéré se fasse dans un cadre unitaire et indivisible. Pas sûr dès lors que Washington consente aux velléités sécessionnistes du Québec et des autres territoires canadiens-français. Maints responsables indépendantistes québécois ont prôné le continentalisme nord-américain.
L’intégration du Canada aux États-Unis ouvrirait la voie au rattachement du Groenland par l’intermédiaire du Nunavut. Les Inuits sont cousins des autochtones groenlandais. « Notre Terre » en inuktitut attirerait inévitablement une population du Groenland pour l’heure rétive à toute union avec l’Oncle Sam. Un parti indépendantiste d’extrême gauche assure le gouvernement autonome du Groenland. Quant aux Canadiens plus progressistes que les Étatsuniens, leur admission redonnerait bien des couleurs au parti démocrate.
Les Canadiens se moquent pour l’instant des intentions trumpiennes. Le premier ministre conservateur de l’Ontario, Doug Ford (photo), dont le frère, Rob, fut le maire sulfureux et stupéfiant de Toronto (2010 – 2014), a dès à présent menacé la Maison Blanche de représailles pour l’application de toutes mesures protectionnistes décidées par le futur président Trump. Il a même plaisanté en souhaitant acheter l'Alaska et en y ajoutant le Minnesota et Minneapolis. L’Ontarien aurait cependant intérêt à se taire s’il ne veut pas connaître une petite « révolution colorée » chez lui. En outre, un scandale mêlant finances et sexe arrive si vite de nos jours…
Le 21 décembre dernier à Phoenix en Arizona, Donald Trump évoquait l’avenir du canal du Panama. Il critiquait des tarifs de passage onéreux pour les navires étatsuniens. Il s’offusquait de la présence de travailleurs chinois. Ainsi visait-il indirectement le projet chinois de construire au Nicaragua un canal transocéanique concurrent. Fort du succès du canal de Suez inauguré en 1869, le Français Ferdinand de Lesseps propose de construire un canal dans la partie la plus étroite de l’isthme centraméricain. En 1889, les États-Unis rachètent les droits de sa compagnie pour un montant de quarante millions de dollars, puis incitent la bourgeoisie locale à se révolter contre la Colombie. Le Panama devient indépendant en 1903. Un an plus tard, la constitution panaméenne reconnaît aux États-Unis le droit d’intervenir militairement et octroie une région de 1432 km² de part et d’autre du canal. En 1977, Jimmy Carter signe un nouveau traité qui accorde la souveraineté du canal au Panama malgré la présence de six bases militaires US. Le 31 décembre 1999, le Panama acquiert la pleine souveraineté sur tout le canal. Entre-temps, le 20 décembre 1989 commençait l’opération « Juste Cause ». George Bush père ordonnait l’invasion militaire du Panama et l’arrestation du général Noriega accusé de trafic de drogue, largement aidé par la CIA et d’autres officines de l’État profond yankee.
La déclaration de Donald Trump a soulevé un formidable mécontentement populaire au Panama dont la population garde en mémoire cette intervention militaire inique. Les manifestants brandissent des affiches grossières à l’encontre de Trump. Il sera très difficile au prochain secrétaire d’État de convaincre les dirigeants du Panama de rendre le contrôle du canal à moins que les États-Unis s’engagent dans une nouvelle aventure armée comme Trump l’a laissé entendre. Il préconise enfin de changer le golfe du Mexique, vraie « Méditerranée méso-américaine », en golfe de l’Amérique.
Sceptique envers l’utilité de l’OTAN qui forme un grand espace euro-atlantique intégré, y compris avec le Canada et le Groenland, Donald Trump a compris que le XXIe siècle sera le temps des États-continents. Si l’apport démographique du Canada et du Groenland demeure relatif (375.750.000 habitants), les nouveaux États-Unis d’Amérique du Nord et de l’Arctique disposeraient d’une formidable étendue ramassée (21.984.273 km²) avec des ressources minières, énergétiques et agricoles peu exploitées. Les projets d’expansion de Donald Trump ne sont pas à prendre à la légère. Son ambition expansionniste pourrait-elle finalement réconcilier un mouvement trumpiste qui se divise à propos de la question brûlante de l’immigration entre la base MAGA nativiste et les oligarques de la High Tech, Elon Musk en tête ?
GF-T
- « Chronique flibustière » n° 139 mise en ligne sur Synthèse nationale, le 14 janvier 2025.
13:34 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, géopolitique, canada, groenland, panama, états-unis | |
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