mardi, 25 janvier 2011
Dominique Venner présente: "Histoire de l'armée allemande 1939-1945" de Philippe Masson
Dominique Venner présente:
Histoire de l'armée allemande 1939-1945 de Philippe Masson
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dimanche, 23 janvier 2011
D. Venner: l'homme de guerre et la Cité
Dominique VENNER:
L'homme de guerre et la cité
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/
En 1814, au terme des guerres napoléoniennes, l’écrivain en vue qu’était Benjamin Constant écrivait avec soulagement : « Nous sommes arrivés à l’époque du commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre, comme celle de la guerre a dû nécessairement la précéder. » Naïf Benjamin ! Il reprenait l’idée très répandue d’un progrès indéfini favorisant l’avènement de la paix entre les hommes et les nations.
L’époque du doux commerce remplaçant celle de la guerre… On sait ce que l’avenir a fait de cette prophétie ! L’époque du commerce s’est imposée, certes, mais en multipliant les guerres. Sous l’effet du commerce, des sciences et de l’industrie, autrement dit du « progrès », elles ont même pris des proportions monstrueuses que personne n’aurait pu imaginer.
Il y avait cependant quelque chose de vrai dans la fausse prévision de Benjamin Constant. Si les guerres ont continué et même prospéré, en revanche, la figure du guerrier a perdu son prestige social au profit de la figure douteuse du commerçant. Telle est bien la nouveauté dans laquelle nous vivons encore provisoirement.
La figure du guerrier a été détrônée, et pourtant l’institution militaire a perduré en Europe plus qu’aucune autre après 1814. Elle perdurait même depuis l’Iliade – trente siècles - en se transformant, en s’adaptant à tous les changements d’époque, de guerre, de société ou de régime politique, mais en préservant son essence qui est la religion de la fierté, du devoir et du courage. Cette permanence dans le changement n’est comparable qu’à celle d’une autre institution imposante, l’Eglise (ou les églises).
Le lecteur sursaute. Surprenante comparaison ! Et pourtant...
Qu’est-ce que l’armée depuis l’Antiquité ? C’est une institution quasi religieuse, avec son histoire propre, ses héros, ses règles et ses rites. Une institution très ancienne, plus ancienne même que l’Église, née d’une nécessité aussi vieille que l’humanité, et qui n’est pas près de cesser. Chez les Européens, elle est née d’un esprit qui leur est spécifique et qui, à la différence par exemple de la tradition chinoise, fait de la guerre une valeur en soi. Autrement dit, elle est née d’une religion civique surgie de la guerre, dont l’essence tient en un mot, l’admiration pour le courage devant la mort.
Cette religion peut se définir comme celle de la cité au sens grec ou romain du mot. En langage plus moderne, une religion de la patrie, grande ou petite. Hector le disait déjà à sa façon voici trente siècle au XIIème chant de l’Iliade, pour écarter un présage funeste : « Il n’est qu’un bon présage, c’est de combattre pour sa patrie » (XII, 243). Courage et patrie sont liés. Lors du combat final de la guerre de Troie, se sentant acculé et condamné, le même Hector s’arrache au désespoir par un cri : « Eh bien ! non, je n’entends pas mourir sans lutte ni sans gloire, ni sans quelque haut fait dont le récit parvienne aux hommes à venir » (XXII, 304-305). Ce cri de fierté tragique, on le trouve à toutes les époques d’une histoire qui magnifie le héros malheureux, grandi par une défaite épique, les Thermopyles, la Chanson de Roland, Camerone ou Dien Bien Phu.
Dans la succession chronologique, l’institution guerrière précède l’Etat. Romulus et ses belliqueux compagnons tracent d’abord les limites futures de la Ville et en fondent la loi inflexible. Pour l’avoir transgressée, Remus est sacrifié par son frère. Ensuite, mais ensuite seulement, les fondateurs s’emparèrent des Sabines pour assurer leur descendance. Dans la fondation de l’Etat européen, l’ordre des libres guerriers précède celui des familles. C’est pourquoi Platon voyait dans Sparte le modèle achevé de la cité grecque, plus et mieux qu’Athènes (1).
Aussi affaiblies soient-elles, les armées européennes d’aujourd’hui constituent des exceptions d’ordre dans un environnement délabré où des fictions d’Etats favorisent le chaos. Même diminuée, une armée reste une institution fondée sur une forte discipline participant à la discipline civique. C’est pourquoi cette institution porte en elle un germe génétique de restauration, non en prenant le pouvoir ni en militarisant la société, mais en redonnant la primauté à l’ordre sur le désordre. C’est ce que firent les compagnonnages de l’épée après la désagrégation de l’Empire romain et tant d’autres par la suite.
Dominique Venner
1. Dans Les métamorphoses de la cité, essai sur la dynamique de l’Occident, (Flammarion, 2010), s’appuyant sur la lecture d’Homère, Pierre Manent met en évidence le rôle des aristocraties guerrières dans la fondation de la cité antique.
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mardi, 28 décembre 2010
Dominique Venner: un maestro para el euroculturalismo
Dominique Venner: UN MAESTRO PARA EL EUROCULTURALISMO
Ex: http://urkultur-imperium-europa.blogspot.com/
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dimanche, 29 août 2010
L'Europe en dormition
L’Europe en dormition
Depuis la fin des deux guerres mondiales et leur débauche de violences, l’Europe est « entrée en dormition » (1). Les Européens ne le savent pas. Tout est fait pour leur masquer cette réalité. Pourtant cet état de « dormition » n’a pas cessé de peser. Jour après jour, se manifeste l’impuissance européenne. La démonstration en a été assénée une nouvelle fois durant la crise de la zone Euro au printemps 2010, prouvant des divergences profondes et l’incapacité d’une volonté politique unanime. La preuve de notre « dormition » est tout aussi visible en Afghanistan, dans le rôle humiliant de forces supplétives assigné aux troupes européennes à la disposition des États-Unis (OTAN).
L’état de « dormition » fut la conséquence des catastrophiques excès de fureur meurtrière et fratricide perpétrés entre 1914 et 1945. Il fut aussi le cadeau fait aux Européens par les États-Unis et l’URSS, les deux puissances hégémoniques issues de la Seconde Guerre mondiale. Ces puissances avaient imposé leurs modèles qui étaient étrangers à notre tradition intellectuelle, sociale et politique. Bien que l’une des deux ait disparu entre-temps, les effets vénéneux se font toujours sentir, nous plongeant de surcroît dans une culpabilité sans équivalent. Suivant le mot éloquent d’Elie Barnavi, « La Shoah s’est hissée au rang de religion civile en Occident » (2).
Mais l’histoire n’est jamais immobile. Ceux qui ont atteint le sommet de la puissance sont condamnés à redescendre.
La puissance, d’ailleurs, il faut le redire, n’est pas tout. Elle est nécessaire pour exister dans le monde, être libre de son destin, échapper à la soumission des impérialismes politiques, économiques, mafieux ou idéologiques. Mais elle n’échappe pas aux maladies de l’âme qui ont le pouvoir de détruire les nations et les empires.
Avant d’être menacés par divers dangers très réels et par des oppositions d’intérêts et d’intentions qui ne font que s’accentuer, les Européens de notre temps sont d’abord victimes de ces maladies de l’âme. À la différence d’autres peuples et d’autres civilisations, ils sont dépourvus de toute conscience de soi. C’est bien la cause décisive de leur faiblesse. À en croire leurs dirigeants, ils seraient sans passé, sans racines, sans destin. Ils ne sont rien. Et pourtant, ce qu’ils ont en commun est unique. Ils ont en privilège le souvenir et les modèles d’une grande civilisation attestée depuis Homère et ses poèmes fondateurs.
Les épreuves lourdes et multiples que l’on voit poindre, l’affaiblissement des puissances qui nous ont si longtemps dominés, les bouleversements d’un monde désormais instable, annoncent que l’état de « dormition » des Européens ne saurait être éternel.
Dominique Venner
Notes:
1. J’ai développé cette interprétation historique dans mon essai Le Siècle de 1914
(Pygmalion, 2006).
2. Réponse d’Elie Barnavi à Régis Debray, À un ami israélien, Flammarion, 2010.
Source : Dominique Venner [1]
Article printed from :: Novopress Québec: http://qc.novopress.info
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