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lundi, 02 février 2015

Paul Jamin: Anarchist van de lach

Karl Drabbe:

Paul Jamin: Anarchist van de lach

Ex: http://www.doorbraak.be

alidor.jpgCartoonisten staken altijd al de draak met het Belgische politieke bedrijf. Paul Jamin deed dat voor, tijdens én na de Tweede Wereldoorlog, in de collaboratiepers en later in De Standaard.

Het jezuïetenweekblad De Vlaamse Linie (1945-'53) grossierde in oud-collaborateurs. Auteurs, tekenaars, venters, gastredacteurs. Niet weinigen waren hun burgerrechten kwijt en slijtten voorheen hun dagen in een Belgische repressiecel. Allen hadden ze met de Duitse bezetter samengewerkt, sommigen met het nationaalsocialisme geheuld. En toch was het dreamteam van het door de jezuïeten in leven geroepen compromisloos katholieke weekblad een broeihaard van ontluikend Vlaams-nationalisme en een handige wegbereider voor het dagblad De Standaard dat langzaam zijn Vlaamse wortels herontdekte.

Lode Claes, Victor Leemans, Filip De Pillecyn. Het zijn maar enkele van de vele namen van oud-collaborateurs die het weekblad elke week klaarden. Tekenaars ook, zoals Pil en Jam, de noms de plume van Joe Meulepas en Paul Jamin. De Franstalige Gentse jezuïet Maurice Claes-Boúúaert was de ronselaar van velen voor de redactie van het Vlaamsgezinde weekblad. Ze werkten er een tijdlang onder de toen progressieve hoofdredacteur pater Karel van Isacker sj. Het betekende de rehabilitatie voor velen.

Pieter-Jan Verstraete, veelschrijvende historicus van de Vlaamse Beweging in en rond Wereldoorlog II, publiceerde nog maar net een brochure over cartoonist Jam zoals hij signeerde in de tijdschriften van de REX-beweging voor en tijdens de oorlog, in collaboratiekrant Le Soir, legerkrant Brüsseler Zeitung en na zijn vrijlating - als Pat en Kler - in De Standaard, De Vlaamse Linie, De Linie en vooral - als Alidor- in het Brusselse rechtse satirische weekblad Pan (dat enkele jaren terug is opgeslorpt door Père Ubu dat hij nog zelf mee oprichtte). Hij tekende tijdens een tienjarig verblijf in Dortmund ook voor de Ruhr Nachrichten, een job die hij te danken had aan de oud-adjunct-hoofdredacteur van de Brüsseler Zeitung die directeur was geworden van het Duitse blad. Eigenaardig, want de ooit ter dood veroordeelde collaborateur - als eerste door prins Karel gratie verleend; zijn straf werd omgezet tot levenslag - mocht niet naar Duitsland reizen, omwille van de cartoons die hij tijdens de oorlog in de collaboratiepers publiceerde.

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Niet alleen de hogervermelde jezuïet Claes-Boúúaert heeft een belangrijke rol gespeeld op het levenspad van de cartoonist, of de oude chef van de Brüsseler Zeitung. Zo ook zijn goede vriend Georges Rémi - Hergé, tekenaar van Kuifje - die hem binnenhaalde in de rechts-katholieke krant Le XXième siècle, en hem zijn eerste baan bezorgde. Ook oud-Dinaso-burgemeester van Sint-Niklaas en eerste naoorlogse hoofdredacteur van De Standaard, Willem Melis, die hem bij het dagblad betrok.

Verstraete schreef een beknopt rechttoe-rechtaan biografietje, gespijsd met tientallen prenten van de getalenteerde politiek cartoonist die overigens heel z'n leven bevriend bleef met de notoire REX- en SS-leider Léon Degrelle. Oud-De Standaard-journalist Gaston Durnez noemde hem de 'anarchist van de lach', die - zoals het een echte cartoonist betaamt - lachte en spotte met iedereen die het publieke podium betrad, op de eerste plaats politici. De spot drijven met en (zo) kritiek leveren op het politieke bedrijf, is wel de rode draad in het leven van de gevierde tekenaar.

Deze brochure is te verkrijgen bij de auteur tegen overschrijving van €6,85 (verzendkosten incl.) op rekening  BE64 4627 2867 9152 van P.J. Verstraete, 8500 Kortrijk.

Titel boek : Jam - Alidor alias Paul Jamin
Auteur : Pieter Jan Verstraete
Uitgever : Pieter Jan Verstraete
Aantal pagina's : 40
Prijs : 6.85 €
ISBN nummer : -
Uitgavejaar : 2015

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De bevrijding volgens Alidor - Tekening voor "Pan"

mardi, 30 août 2011

Hommage à Paul Jamin (1911-1995)

Picard/’t Pallieterke:

Hommage à Paul Jamin (1911-1995)

 

A l’occasion du centenaire de sa naissance

 

dupont.jpgL’un des derniers numéros du journal satirique bruxellois “Père Ubu/Pan” (11 août 2011) comprenait un encart fort intéressant: quatre pages consacrées à Paul Jamin (1911-1995), qui fut, pendant de longues décennies, le principal caricaturiste de “Pan” d’abord, de “Père Ubu” ensuite. Aujourd’hui les deux feuilles ont fusionné pour devenir “Ubu/Pan”, le seul hebdomadaire satirique de droite en Belgique francophone (et les critiques acerbes de cette feuille disent qu’elle est “islamophobe”). Paul Jamin a été indubitablement l’un des meilleurs caricaturiste dans la Belgique d’après guerre.

 

C’est parce qu’on célèbre le centième anniversaire de sa naissance qu’“Ubu/Pan” a voulu attirer l’attention de ses lecteurs. Jamin était natif de Liège. Sa biographie peut se lire en parallèle avec la période la plus effervescente de l’histoire au 20ème siècle. Jamin et sa famille émigrèrent assez tôt à Bruxelles. Au départ, il ne semblait pas prédestiné au dessin. A l’école, les résultats qu’il obtenait dans cette branche étaient au mieux “bons”. Jamin avait toutefois des talents cachés. Il avait à peine dix-sept ans quand il fut impliqué dans le lancement du supplément-jeunesse du quotidien catholique de droite “Le Vingtième Siècle”. Pour ceux qui connaissent bien l’univers de la bande dessinée, ce supplément-jeunesse, baptisé “Le Petit Vingtième”, est une référence. Car c’est dans cet encart que furent publiées les premières aventures de Tintin. Jamin et Georges Remi (alias “Hergé”) étaient tous deux des protégés du charismatique Abbé Norbert Wallez, patron du “Vingtième Siècle”. Le journal étaient d’obédience conservatrice et autoritariste, résolument catholique, et cultivait une sympathie certaine pour le régime de Benito Mussolini en Italie.

 

On ne doit pas sous-estimer l’influence de Paul Jamin sur “Le Petit Vingtième”. Trop d’analystes de cette époque font l’équation entre cet encart destiné à la jeunesse et Hergé mais il ne faut pas oublier que ce fut Jamin qui patronna la naissance de Quick et Flupke et fut l’inspirateur de leurs innombrables gags. Il y a plus à dire encore à ce propos: au moins un biographe d’Hergé signale, en conclusion, que c’est grâce à Jamin que des personnages comme les Dupont/Dupond n’ont pas disparu des aventures de Tintin. Hergé voulait les supprimer mais Jamin a pu le convaincre de ne pas le faire.

 

Bon élève de l’Abbé Wallez, Jamin n’était pas insensible au charme des idées d’Ordre Nouveau. On ne s’étonnera pas, dès lors, qu’en 1936, il ait abandonné “Le Petit Vingtième” pour rejoindre “Le Pays Réel”, le journal de combat de Rex et de son leader flamboyant, Léon Degrelle. Jamin et Degrelle sont alors devenus amis pour la vie. Jamin publia dans “Le Pays Réel” quantité de caricatures sous le pseudonyme de “Jam”. N’oublions pas que Rex, à ce moment-là, était un jeune mouvement politique encore très proche de l’aile droite du “pilier catholique” et de l’Action catholique. Ce n’est que lorsque le Cardinal Van Roey estima que c’était péché de voter pour les listes de Rex que le mouvement bascula dans la marginalité (“Il essaie de me crosser” disait Degrelle).

 

Mais Jamin est toujours resté fidèle à Degrelle. Y compris lorsque ce dernier s’est rapproché de l’occupant allemand pendant la seconde guerre mondiale. Jamin appartenait aux cercles d’Ordre Nouveau qui demeuraient “belgicains”. Dans le petit univers médiatique francophone de Belgique, ces groupes de la collaboration belgicaine ont été délibérément effacés des mémoires. Jamin, qui en faisait partie, estimait, tout comme le Roi Léopold III et son entourage d’ailleurs, que le salut pouvait venir d’une nouvelle Europe sous domination allemande. Aux yeux de Jamin, il fallait essayer de tirer le meilleur profit de cette situation. “Jam” ne se contenta pas dès lors du seul “Pays réel” mais dessina aussi ses caricatures mordantes pour “Le Soir” (alors sous contrôle allemand), pour “Le Nouveau Journal” (de Robert Poulet) et pour le “Brüsseler Zeitung”. On n’insistera jamais assez sur le fait que les collaborateurs du “Nouveau Journal” de Poulet étaient convaincus qu’ils plaidaient pour une “politique d’accomodement” avec les nationaux-socialistes, avec l’approbation du Palais de Laeken.

 

Après l’entrée des troups anglaises dans Bruxelles en septembre 1944, on n’a tenu compte d’aucune de ces nuances: Jamin fut arrêté et condamné à mort. Il échappa au peloton d’exécution mais ne fut libéré qu’en 1952. Il reprit une carrière de caricaturiste sous le pseudo d’”Alidor” dans les colonnes du journal satirique “Pan”. Tout comme dans “’t Pallieterke”, le journal satirique anversois, les figures politiques qu’étaient Achiel Van Acker, Paul-Henri Spaak, Théo Lefebvre et Gaston Eyskens constituaient les principales têtes de Turc. “Alidor” commit aussi des dessins pour le “Standaard”, “De Vlaamse Linie” et “Trends”. On ne peut affirmer avec certitude s’il a été engagé dans ces deux dernières publications par le Sénateur Lode Claes (Volksunie) qui avait son mot à dire dans chacune d’elles.

 

On remarquera que Jamin ornait toujours sa signature “Alidor” d’une petite couronne. C’est une allusion à Léopold III, prétend aujourd’hui “Ubu/Pan”. Alidor était un léopoldiste convaincu mais après la guerre et la question royale, il ressentait une réelle frustration: Léopold III, à ses yeux, avait laissé froidement tomber les hommes qui l’avaient soutenu.

 

Jamin n’a jamais pris ses distances par rapport à Léon Degrelle. Il allait régulièrement lui rendre visite dans son exil espagnol. Il faut encore mentionner que Jamin a quitté “Pan” en 1990 parce qu’il n’était pas d’accord avec le nouveau propriétaire de la feuille, Stéphane Jourdain. Au cours des dernières années de sa vie, Jamin a donc dessiné pour “Père Ubu”, un journal qu’il a fondé avec son ami Henri Vellut (qui, pendant la campagne des Dix-Huit Jours, en mai 1940, avait perdu un oeil). En 2010, quinze ans après sa mort, “Pan” et “Père Ubu” ont fusionné.

 

PICARD/ ’t Pallieterke.

(texte paru dans ’t Pallieterke, Anvers, 24 août 2011).