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mardi, 06 février 2018

Du dextrisme et de la révolution conservatrice

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Du dextrisme et de la révolution conservatrice

Ex: http://oragesdacier.info

Philosophie magazine titrait sa dernière revue « De quoi la gauche est-elle malade ? ». On pourrait en dresser une longue liste, mais il faut voir plus clairement une névrose multiple. Elle est amnésique, schizophrène et paranoïaque : menteuse, elle voit des choses qui n’existent pas, se crée des peurs paniques, devient colérique et de mauvaise foi. Certains diront qu’elle n’est pas malade mais simplement bête. Nous aimons à penser que les symptômes et la bêtise peuvent largement se cumuler, comme on a pu malheureusement l’observer depuis trop longtemps. Mais qu’en est-il à droite ?
 
Gaël Brustier (ancien collaborateur d’Arnaud Montebourg) a été le premier à parler de « dextrisme » à propos d’une lame de fond de droite, qui a supplanté dorénavant la gauche culturelle, voire la gauche tout court. Non sans quelques erreurs, il a bien vu que la synergie des mouvements contre le Mariage pour tous a donné pour résultat un « Mai 68 conservateur ». Puis, Guillaume Bernard a pris le pas en parlant de mouvement « dextrogyre » pour évoquer la même direction que prenaient les tournures politiques. Enfin, Patrick Buisson, dans son ouvrage revendicatif et revenchard, a repris la notion de Gaël Brustier en parlant de « dextrisme ».

Ces observateurs de la vie politique ne se sont pas trompés. Depuis quelques années déjà, il y a bel et bien une rupture des digues liée à la désillusion d’une société prospère, mondialisée et ouverte sur l’Europe. Nous n’y voyons que précarité, chômage de masse, insécurité et immigration de masse. Vision peut-être pessimiste mais néanmoins réaliste des circonstances présentes.

Est-ce à dire que le Français est un populiste en puissance ? Pour des journalistes vivant au cœur de Paris, se déplaçant en vélib’ ou en métro, et ne connaissant rien du Français moyen hors une vision phantasmée du beauf de province, oui. Pourtant, par principe, le peuple est doué d’une logique implacable. Certes on peut l’influencer, et les hommes politiques et industriels dépensent des fortunes en publicité et marketing pour cela, mais il est loin d’être bête. On peut dire même qu’il est conservateur. Prenez pour exemple des Corses, dont les élections régionales ont tourné en faveur d’une gauche corse, elle reste nationaliste, réfractaire à l’immigration et à la diversité.

Le problème dans tout cela, c’est d’y voir le terme conservateur seulement en ce qu’il veut conserver des acquis. Le conservatisme se doit d’allier des principes fondateurs, des valeurs, telles que l’autonomie et l’enracinement, qui appellent en effet à des sacrifices ou des consentements pour la France. Acheter français, acheter des produits frais cultivés en France, éviter autant que faire ce peut le « made in China » ou le « Hollywood-Disneyland-Apple ». Plus encore, le conservatisme, même présent comme logique et comme sentiment de bon sens, de « common decency » telle que le formulait George Orwell (un anarchiste-conservateur), doit être aujourd’hui transcrit politiquement. Il est bienheureux que la logique populaire française se mette en marche pour des situations ubuesques où l’idéologie de l’homme politique prend le pas sur l’expérience et sur la cohérence !

Il faut désormais transformer le tir, et tout faire pour que ce conservatisme soit dorénavant un facteur de victoire politique. Et non, Fillon est tout sauf conservateur, hormis si on prend pour lui la définition péjorative de celui qui conserve ses acquis (ou ses émoluments, comme sa femme qui a 500 000 euros de biens mal acquis dans une sorte d’emploi fictif d’assistante parlementaire).

9782081333208FS.gifQu’on puisse avoir des doutes ou des réclamations sur un parti comme le Front National est logique, mais la victoire politique doit s’abstenir d’une réaction similaire à celle qui pourrait avoir lieu à la buvette du coin. D’autant plus dans une situation de fait majoritaire où ce parti doit obtenir 50,1% des voix pour réussir. Et cela, aussi bien pour les présidentielles que pour les législatives.

Les dernières élections, départementales, municipales et régionales ont montré que le vent tournait en sa faveur. Il est temps que pour les deux prochaines élections, ce vent favorable continue de souffler. D’ailleurs, un élément en ce sens s’observe avec les primaires. C’est juridiquement un non-sens que d’avoir des primaires. Cette américanisation des élections est bien la preuve d’une altération de la vie politique française. Il y a des primaires aux Etats-Unis que parce que les Américains ne peuvent pas élire directement leur président et doivent passer par des grands électeurs. En France, depuis 1962, les électeurs choisissent directement leur président en deux tours. Les deux tours de la présidentielle, voilà nos primaires. Effectuer des primaires à la droite libérale et chez les socialistes-libéraux montrent un élément fondateur de l’avancée du conservatisme. C’est la désacralisation totale des hommes politiques dans ces partis qui se ressemblent et l’absence de chef naturel, sans compter la victoire de l’ego. Tout le monde veut devenir le calife à la place du calife. Sans pour autant réussir une quelconque unité, car ils ne sont pas légitimes ni compétents pour devenir des chefs. On peut être capitaine, mais il faut le mériter et le prouver, c’est encore plus difficile dans la reconnaissance de devenir un chef de bataillon.

Autre exemple de désacralisation, c’est l’atteinte physique des hommes politiques (mais justifiée). Il semblait improbable pour un de Gaulle, un Chirac ou un Mitterrand d’être pris à parti. A partir du moment où l’absence d’incarnation en tant que chef, où l’esprit vil et mercantile, méprisant à l’égard du peuple a pris le pas, alors toute forme de respect disparaît logiquement. Mais la justice des puissants prend le pas pour condamner les actes de revendication des faibles, à savoir nous.

A nous donc de ne plus être faibles. En premier lieu en évitant de garder un tropisme d’esprit conservateur en famille, mais bien de le revendiquer, comme par exemple aux élections présidentielles et législatives.

Cela s’accompagne d’un point plus important, accoler le terme révolution à celui de conservateur. Nous ne voulons pas garder des acquis, faire comme si de rien n’était. Bouger dans l’immobilisme, cela a été le quinquennat Hollande, ou les législatures avec Angela Merkel. Il est important de refonder le système. Pas de le réformer : quand les fondations d’une maison sont mauvaises, on ne change pas les portes et fenêtres, on détruit pour rebâtir. Cette opportunité de 2017 est un moyen supplémentaire d’avancer pour faire changer les choses. 2017 ne va pas tout changer, mais au moins, elle permettra de meilleures dispositions pour que notre Nation soit épargnée des dégâts idéologiques du libéralisme mondialisé et de ses conséquences (chômage, précarité, immigration). 
 
Le choix vous appartient donc, mais sachez juste que les préceptes liés au Baby-boom et à Mai 68 sont obsolètes. Pour paraphraser les politiciens repus, il faut changer de paradigme. Macron, Fillon, Valls et consorts représentent les deux faces opposées d’une même pièce. Engagez-vous en politique, formez-vous, lisez, réinformez-vous, adhérez, créez des associations. Tous ces éléments si anodins sont aujourd’hui subversifs, parce qu’ils ne sont pas compris dans la liste de l’acceptable exigée par un système soft-totalitaire qui demande la résignation consolée par la consommation.
 

lundi, 30 mars 2015

Majorité silencieuse, gens ordinaires, bon sens commun, décence…

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Majorité silencieuse, gens ordinaires, bon sens commun, décence…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

Les partis politiques cherchent à conquérir des « parts de marché », une clientèle qui leur permettra de peser plus lourd, de conquérir d’autres parts d’influence, réelles ou médiatiquement amplifiées. La gauche cultive la notion de pauvreté, pourtant relative et dépendante du niveau  subjectif où est mise la barre. Comme il y aura toujours quelqu’un sous ou à la limite de cette barre arbitraire, il y aura une clientèle à courtiser avec des objectifs  forcément jamais atteints. Dans la même veine de la discrimination ou du racisme (délits qui relèvent de l’Inquisition religieuse et de la lutte contre le Mal, le Démon) il y aura toujours au moins une personne susceptible qui se sentira discriminée et justifiera la poursuite de la lutte infinie et du mandat des Inquisiteurs autoproclamés. Pour ceux qui aiment les histoires psychologiques, la posture idéologique de la gauche moraliste ressemble à une fable  de Watzlawick : la poudre anti- éléphants. Surpris de voir un homme dans un train ouvrir sa fenêtre à chaque arrêt et répandre de la poudre dans l’air, un voyageur curieux lui demande le sens de son activité. Je répands de la poudre pour faire fuir les éléphants répond celui-ci.  Mais il n’y a pas d’éléphants dans cette région ? Justement parce que je répands cette poudre…

Définir des problèmes fictifs ou philosophiques sans existence ou ampleur réelle et imposer une solution inquisitoriale. Tout en affirmant que si les problèmes diminuent, ils restent toujours encore suffisamment importants pour durcir encore plus la Loi et donner plus de pouvoir aux associations victimaires. Et ainsi pourrir la vie des gens ordinaires, forcément pêcheurs, voilà une pratique idéologique de gauche. Peut-on imposer le respect systématique, la folie de l’égalité par la Loi et la menace ? Bien sûr que non. La pensée conservatrice, imprégnée de la philosophie grecque, du christianisme civilisationnel, du libre-arbitre pense que l’amour du prochain est un choix individuel, raisonnable mais qui ne saurait être imposé systématiquement avec menace de sanctions et de condamnation à l’Enfer médiatique. C’est un choix philosophique, religieux mais qui a des exceptions.

Une religion toute Amour de l’Autre ou du Prochain n’existe pas, sauf comme Idéal à atteindre, effort sur soi-même. S’il est sage de savoir tendre l’autre joue, le recours à l’auto-défense légitime, le recours à la force, l’enfermement des délinquants violents est une nécessité aussi pour protéger les libertés individuelles, la sphère privée, la propriété. Le rôle de l’Etat est de garantir la sécurité, d’imposer des limites, des règles communes, la protection du Droit contre l’arbitraire du plus fort ou du plus nombreux. Pour incarner cette position conservatrice de bon sens, l’écrivain G. Orwell (auteur de « 1984 ») a   inventé le concept de « bon sens commun », de décence. Antitotalitaire, partisan du « moindre mal » comme limite aux interventions de l’Etat, il croit aux vertus des gens ordinaires, le bon sens, la majorité silencieuse qui représente mieux cet idéal d’innocence (ne pas nuire) que celui de la classe moyenne qui  définit seulement des conditions économiques. La critique de la religion du progressisme systématique, la critique du gaspillage, l’imposition de limites à la croissance économique infinie, à l’usage de la technologie pour améliorer  les fonctions humaines  (transhumanisme) le retour aux valeurs religieuses (ce qui relie) avec ses rituels d’enracinement et de résolutions symbolique des conflits sont les valeurs morales de l’esprit de résistance contre le totalitarisme du Marché. Et à la domination totalitaire des Droits de l’Homme individualiste qui s’attaquent aux liens naturels et culturels, aux différences et à la complémentarité des sexes, au bon sens commun, au sentiment d’appartenance commune pour imposer un vivre ensemble totalitaire et atomisé. Le Droit de tout individu d’imposer ses exigences à tous les autres…L’intérêt général, le bon sens commun, la modestie, l’acceptation de limites, voilà les valeurs de demain…

Dominique Baettig, 24 mars 2015