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lundi, 30 mars 2015

Majorité silencieuse, gens ordinaires, bon sens commun, décence…

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Majorité silencieuse, gens ordinaires, bon sens commun, décence…

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national

Ex: http://www.lesobservateurs.ch 

Les partis politiques cherchent à conquérir des « parts de marché », une clientèle qui leur permettra de peser plus lourd, de conquérir d’autres parts d’influence, réelles ou médiatiquement amplifiées. La gauche cultive la notion de pauvreté, pourtant relative et dépendante du niveau  subjectif où est mise la barre. Comme il y aura toujours quelqu’un sous ou à la limite de cette barre arbitraire, il y aura une clientèle à courtiser avec des objectifs  forcément jamais atteints. Dans la même veine de la discrimination ou du racisme (délits qui relèvent de l’Inquisition religieuse et de la lutte contre le Mal, le Démon) il y aura toujours au moins une personne susceptible qui se sentira discriminée et justifiera la poursuite de la lutte infinie et du mandat des Inquisiteurs autoproclamés. Pour ceux qui aiment les histoires psychologiques, la posture idéologique de la gauche moraliste ressemble à une fable  de Watzlawick : la poudre anti- éléphants. Surpris de voir un homme dans un train ouvrir sa fenêtre à chaque arrêt et répandre de la poudre dans l’air, un voyageur curieux lui demande le sens de son activité. Je répands de la poudre pour faire fuir les éléphants répond celui-ci.  Mais il n’y a pas d’éléphants dans cette région ? Justement parce que je répands cette poudre…

Définir des problèmes fictifs ou philosophiques sans existence ou ampleur réelle et imposer une solution inquisitoriale. Tout en affirmant que si les problèmes diminuent, ils restent toujours encore suffisamment importants pour durcir encore plus la Loi et donner plus de pouvoir aux associations victimaires. Et ainsi pourrir la vie des gens ordinaires, forcément pêcheurs, voilà une pratique idéologique de gauche. Peut-on imposer le respect systématique, la folie de l’égalité par la Loi et la menace ? Bien sûr que non. La pensée conservatrice, imprégnée de la philosophie grecque, du christianisme civilisationnel, du libre-arbitre pense que l’amour du prochain est un choix individuel, raisonnable mais qui ne saurait être imposé systématiquement avec menace de sanctions et de condamnation à l’Enfer médiatique. C’est un choix philosophique, religieux mais qui a des exceptions.

Une religion toute Amour de l’Autre ou du Prochain n’existe pas, sauf comme Idéal à atteindre, effort sur soi-même. S’il est sage de savoir tendre l’autre joue, le recours à l’auto-défense légitime, le recours à la force, l’enfermement des délinquants violents est une nécessité aussi pour protéger les libertés individuelles, la sphère privée, la propriété. Le rôle de l’Etat est de garantir la sécurité, d’imposer des limites, des règles communes, la protection du Droit contre l’arbitraire du plus fort ou du plus nombreux. Pour incarner cette position conservatrice de bon sens, l’écrivain G. Orwell (auteur de « 1984 ») a   inventé le concept de « bon sens commun », de décence. Antitotalitaire, partisan du « moindre mal » comme limite aux interventions de l’Etat, il croit aux vertus des gens ordinaires, le bon sens, la majorité silencieuse qui représente mieux cet idéal d’innocence (ne pas nuire) que celui de la classe moyenne qui  définit seulement des conditions économiques. La critique de la religion du progressisme systématique, la critique du gaspillage, l’imposition de limites à la croissance économique infinie, à l’usage de la technologie pour améliorer  les fonctions humaines  (transhumanisme) le retour aux valeurs religieuses (ce qui relie) avec ses rituels d’enracinement et de résolutions symbolique des conflits sont les valeurs morales de l’esprit de résistance contre le totalitarisme du Marché. Et à la domination totalitaire des Droits de l’Homme individualiste qui s’attaquent aux liens naturels et culturels, aux différences et à la complémentarité des sexes, au bon sens commun, au sentiment d’appartenance commune pour imposer un vivre ensemble totalitaire et atomisé. Le Droit de tout individu d’imposer ses exigences à tous les autres…L’intérêt général, le bon sens commun, la modestie, l’acceptation de limites, voilà les valeurs de demain…

Dominique Baettig, 24 mars 2015

 

jeudi, 25 avril 2013

La radicalité contre la dictature des minorités !...

La radicalité contre la dictature des minorités !...

 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia et consacré au mouvement populaire et à sa nécessaire radicalisation s'il veut pouvoir ébranler les minorités qui nous gouvernent...

Jean-Yves Le Gallou dirige la fondation Polémia et a récemment publié aux éditions Via Romana un essai percutant intitulé La tyrannie médiatique.

 

La radicalité contre la dictature des minorités

Chaud, chaud, chaud ! Le printemps sera chaud. Car les majorités se révoltent contre la dictature des minorités.

Minorités sexuelles

Il y a, selon l’INSEE, 100.000 couples homosexuels en France, soit 0,3% de la population ; et 10.000 enfants – 0,003% de la population – vivent au domicile de ces couples homosexuels. Une minorité de ces minorités réclame qu’on change des règles multimillénaires pour les adapter à leur situation individuelle ou à leurs caprices. Il est normal que cela suscite une forte exaspération des majorités ! En vérité les homosexuels devraient être reconnaissants aux familles traditionnelles qui défilent contre la dénaturation du mariage : ce sont leurs enfants qui paieront leurs retraites…

Minorités associatives subventionnées 

Les associations LGBT, minorité agissante de la minorité revendicative des minorités sexuelles, veulent régenter le débat public. Au nom de la lutte contre une prétendue « homophobie », il s’agit d’interdire toute prise de position jugée politiquement incorrecte ; en fait, d’empêcher toute critique du mariage homosexualiste à l’image de ce qu’ont réussi les associations « antiracistes » censurant tout débat sur l’immigration. Le tout avec l’argent des contribuables. C’est insupportable au pays de Voltaire.

Minorités ethniques et religieuses

Elles cherchent à imposer dans l’espace public comme dans l’espace privé leurs exigences vestimentaires et leurs interdits alimentaires : refus du porc, abattage hallal pour tous – ce qui suscite la réaction des amis des bêtes et de la France profonde. C’est à Guéret, dans la Creuse, qu’on se mobilise contre la construction d’un abattoir hallal voulu au nom de médiocres intérêts commerciaux, quoique contraire à la loi européenne, aux traditions françaises et à la sécurité sanitaire.

Minorités financières

Elles imposent des réglementations conformes à leurs intérêts mais non à l’intérêt général. Quand les banques, les grandes entreprises et les hyper-riches échappent à l’impôt (tout en bénéficiant des infrastructures techniques, des services publics et des systèmes de protection sociale des Etats), ce sont les classes moyennes qui payent. Ces classes moyennes sont doublement victimes : des excès de l’Etat-providence qu’ils payent mais aussi de la finance-providence qui échappe à l’impôt.

Minorités médiatiques

Moins de 50.000 journalistes, qui informent de moins en moins et qui conditionnent de plus en plus ; qui ne cherchent pas à distinguer l’exact de l’inexact, ni le vrai du faux, mais qui prétendent dire où est le « bien », où le « mal », en louant les « gentils » et en dénonçant les « méchants ». Avec un grand sens de l’à-propos, les personnes manifestant le 28 mars devant France Télévision, protégée par les forces de l’ordre, criaient : « CRS, retourne-toi, la racaille est derrière toi ! » Sans commentaire.

Minorités parlementaires

Moins de 1.000 personnes prétendent avoir le monopole de la fabrication de la loi sans tenir compte du peuple. C’est, certes, la logique de la démocratie représentative mais celle-ci est, hélas, de moins en moins représentative :

-En raison des lois et du calendrier électoral, une partie importante de l’opinion n’est pas représentée ; et les socialistes qui ont, à eux seuls, la majorité de l’Assemblée nationale n’ont recueilli que 16% des électeurs inscrits, lors du premier tour des élections législatives de juin 2012. Un peu court comme majorité pour transformer un homme en femme !

-Le Sénat a voté le projet de loi Taubira à la sauvette. Une loi dont la garde des Sceaux a dit qu’elle portait un « changement de civilisation » mais dont, faute de scrutin public, on ne sait pas individuellement qui l’a votée et qui l’a refusée. Un formidable déni de démocratie voulu par tous les groupes politiques de la majorité comme de l’opposition. Une belle manœuvre qui permet de faire adopter la loi, qui autorise les sénateurs à se faire passer pour « progressistes » auprès des médias parisiens tout en leur permettant individuellement de dire à leurs électeurs d’outre-mer ou des campagnes françaises qu’ils n’ont pas approuvé le « mariage gay ». Belle manœuvre, vraiment, mais qui indigne à juste titre les adversaires de la loi Taubira et tous les démocrates sincères.

-Plus généralement, les hommes politiques les plus en vue représentent de moins en moins leurs électeurs car ce sont des médiagogues, des hommes et des femmes qui cherchent à plaire aux médias plus qu’au peuple, à coups de surenchère politiquement correcte. Telle est la principale cause du discrédit de la démocratie représentative.

Or toutes ces minorités se tiennent et se soutiennent. C’est contre elles que la révolte gronde. Moins d’un an après l’élection de François Hollande la probabilité d’une crise politique majeure est devant nous : la dissolution de l’Assemblée nationale ou la démission du président de la République ne changeraient pas grand-chose. Ce qu’il faut c’est rendre la parole au peuple. Par le référendum d’initiative populaire national et local. A partir de la demande de 500.000 électeurs au plan national et ce sans censure prétendument constitutionnelle. A partir de 7,5% des électeurs au niveau local, sous la seule réserve qu’il s’agisse d’une délibération locale. Bien sûr, ceci devrait s’accompagner d’un rétablissement de la liberté d’expression, de l’arrêt des subventions aux grands lobbys politiquement corrects et du retour au pluralisme des médias.

Le printemps français doit trouver un débouché politique autour de thèmes forts : référendum et démocratie directe ; liberté d’expression et pluralisme des médias ; dénonciation de la dictature des minorités et respect de la majorité populaire. Quant aux manifestants ils ne doivent pas avoir peur de la radicalité car seule la radicalité s’attaque aux racines du mal et propose un ressourcement créateur.

 Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 14 avril 2013)