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mercredi, 25 avril 2012

Washington nous mène dans un monde hors-la-loi

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Washington nous mène dans un monde hors-la-loi

ex: http://infonatio.unblog.fr/

Par Paul Craig Roberts

Le gouvernement des Etats-Unis prétend vivre sous les auspices de la loi, le respect des droits de l’Homme, et d’apporter liberté et démocratie à ses citoyens. La prétention de Washington et la dure réalité sont diamétralement opposées.

Les officiels du gouvernement américain critiquent de manière routinière les autres gouvernements pour ne pas être démocratiques et pour violer les droits de l’Homme. Toujours est-il qu’aucun autre pays au monde mis à part Israël bombarde, tire des missiles et envoie des drones dans des nations souveraines pour tuer des populations civiles. Les prisons de la torture d’Abu Graïb, de Guantanamo et le programme de transfert secret de prisonniers de la CIA dans ses prisons tout aussi secrètes, sont les contributions des régimes Bush / Obama aux droits de l’Homme.

Washington viole les droits de ses propres citoyens. Washington a suspendu les droits et libertés civils pourtant garantis par la constitution et a déclaré ses intentions de détenir les citoyens américains indéfiniment sans autre forme de procès. Le président Obama a annoncé qu’à sa discrétion, il peut faire assassiner des citoyens américains qu’il voit comme une menace pour les Etats-Unis.

Le congrès n’a pas répondu à ces annonces extraordinaires avec une procédure de destitution. Il n’y a pas eu de levée de boucliers de la part des cours fédérales, des facs de droit et des associations du barreau. Glenn Greenwald rapporte que le département de la Sécurité de la Patrie (NdT: la “fameuse “ DHS, qui est la stasi / securitate du pays du goulag levant) harcèle les journalistes qui refusent de devenir des “pressetitués” et nous avons vu des vidéos de la répression brutale par la police des manifestations pacifiques du mouvement Occupy Wall Street. Chris Floyd décrit les pervers de la torture qui règnent sur les Etats-Unis.

Maintenant, Washington force du mieux qu’elle peut le reste du monde à se débarrasser des traités internationaux et de la loi internationale. Washington a déclaré que sa parole seule est la loi internationale. Tous les pays, sauf ceux qui ont reçus une dispense de Washington, qui s’engagent dans le commerce avec l’Iran ou achète du pétrole iranien seront sanctionnés par les Etats-Unis. Ces pays seront coupés du marché américain et leur système bancaire ne pourra plus utilisé les banques pour procéder aux réglements internationaux. En d’autres termes,, les sanctions de Washington envers l’Iran s’appliquent non seulement à l’Iran mais aussi aux pays qui défient Washington et utilisent le pétrole iranien pour subvenir à leur demande énergétique.

D’après le Christian Science Monitor, Washington a jusqu’ici donné une dérogation au Japon et à 10 pays européens pour continuer à acheter le pétrole iranien. Demandant à des pays de fermer leurs économies afin de donner libre-court à la vendetta de Washington contre l’Iran; une vendetta qui existe depuis que les Iraniens ont renversé la marionnette installée par les Etats-Unis, le Shah d’Iran, il y a plus de trente ans. Ceci fut plus que Washington ne pouvait supporter. Washington a permis au Japon de continuer à importer entre 78 et 85% de ses importations normales de pétrole avec l’Iran.

Les dispenses de Washington quoi qu’il en soit, sont tout à fait arbitraires. Des dispenses n’ont pas été données à la Chine, à l’Inde, à la Turquie et à la Corée du Sud. L’Inde et la Chine sont les plus gros importateurs de pétrole iranien et la Turquie et la Corée du Sud sont dans le top 10 des importateurs. Avant que de regarder aux conséquences imprévues de la vendetta de Washington contre l’Iran, voyons quel est le problème de Washingron avec ce pays ?

Franchement, Washington n’a rien à faire valoir. Nous sommes, une fois de plus, revenus à la supercherie “des armes de destruction massives”. L’Iran, à l’inverse d’Israël, est signataire du traité de non prolifération nucléaire. Tout pays signataire à le droit à l’énergie nucléaire. Washington affirme que l’Iran viole le traité en développant un programme nucléaire militaire. Il n’y a absolument aucune preuve des accusations de Washington. Washington possède 16 agences de renseignement et toutes sont unanimes pour dire que l’Iran n’a pas de programme nucléaire militaire pour faire des armes nucléaires depuis au moins 2003. De plus les inspecteurs de l’AIEA sont en Iran et ont rapporté de manière constante qu’il n’y a pas de diversion de matériel nucléaire de son programme énergétique vers un programme d’armement.

Les quelques rares fois où on rappelle à Washington ces faits, elle rend l’affaire dfférente. Washington déclare alors les droits de l’Iran sous les conditions du traité de non prolifération invalides, que l’Iran ne peut pas avoir un programme nuclèaire énergétique, parce que l’Iran apprendrait alors à faire des armes nucléaires dans le futur et ainsi d’obtenir la bombe. La première nation hégémonique mondiale a décidé unilatéralement que la possibilité que l’Iran puisse un jour décider de construire une bombe atomique, est un trop grand risque à courir. C’est mieux, dit Washington, de faire monter les prix du pétrole, de perturber l’économie mondiale, de violer la loi internationale et de risquer une guerre majeure, que d’avoir à se soucier qu’un gouvernement iranien futur fasse une arme nucléaire. Ceci est l’approche tyrannique de la loi de Jeremy Bentham, qui fut répudiée par le système légal anglo-saxon.

Il est difficile de caractériser la position de washington  comme étant une position de bon jugement. De plus, Washingron n’a jamais expliqué quel risque elle voit dans la possibilité de la possession de l’arme nucléaire par l’Iran. Pourquoi ce risque serait-il plus grand que le risque associé avec l’armement nucléaire soviétique à l’époque, ou avec l’armement  nucléaire des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, d’Israël, du Pakistan, de l’Inde et de la Corée du Nord aujourd’hui? L’Iran est un pays relativement petit. Elle n’a pas l’ambition hégémonique de Washington. Contrairement à Washington, l’Iran n’est pas en guerre avec une demie-douzaine de pays. Pourquoi Washington détruit-elle la réputation des Etats-Unis comme un pays qui respecte la loi et risque une guerre majeure et une dislocation économique à propos de quelques développements futurs, dont la probabilité est totalement inconnue ?

Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. Manquant de preuve dans le cas contre l’Iran, Washington et Israël y ont substitué la diabolisation. Le mensonge a été établi comme vérité comme quoi le président actuel de l’Iran a l’intention de rayer Israël de la surface de la terre.

Le mensonge a eu le succès escompté comme propagande alors même que de nombreux experts en langues ont prouvé que l’intention attribuée au président iranien par la machine propagandiste américano-israélienne est un énorme contre-sens dans la traduction de ce que le président iranien a dit. Une fois de plus, pour Washington et ses presstitués, les faits ne comptent pas. Seul l’agenda est ce qui compte. N’importe quel mensonge sera utilisé pour faire avancer cet agenda.

Les sanctions de Washington pourraient bien finir par mordre Washington plus fort qu’elles ne mordent l’Iran.

Que fera Washington si l’Inde, la Chine, la Turquie et la Corée du Sud ne succombent pas à ses menaces ?

D’après des rapports récents, l’Inde et la Chine ne sont pas favorables à se désavantager elles-mêmes et à nuire à leur développement économique afin de supporter Washington dans sa vendetta contre l’Iran. Ayant observé la montée rapide de la Chine et l’immunité de la Corée du Nord contre une attaque américaine, la Corée du Sud peut légitimement se demander combien de temps encore elle restera un état marionnette des Etats-Unis. La Turquie, où le gouvernement civil et quelque peu islamiste a réussi à devenir indépendant de l’armée turque contrôlée par les Etats-Unis, apparaît réaliser peu à peu que Washington et l’OTAN ont cantonné la Turquie dans un “rôle de serviteur” dans lequel la Turquie est l’agent de Washington contre ses pairs. Le gouvernement turc semble réévaluer les bénéfices d’être un pion de Washington.

Ce que la Turquie et la Corée du Sud ont à décider est en fait de prendre la décision pour que ces pays soient des pays indépendants ou assimilés dans l’empire de Washington.

Le succès de l’assaut américano-israélien sur l’indépendance de l’Iran dépend de l’Inde et de la Chine.

Si l’Inde et la Chine montrent leur majeur a Washington, que peut-elle faire ? Absolument rien. Que se passera t’il si Washington, noyée dans ses délires gigantesques, venait à annoncer des sanctions contre l’Inde et la Chine ?

Les rayons de Wal-Mart resteront vides et le plus gros distributeur des Etats-Unis viendrait marteler la porte de la Maison Blanche.

Apple et bon nombre de grosses corporations influentes américaines, qui ont délocalisées leur production pour le marché américain en Chine, verraient leurs profits s’évaporer. Ensemble, avec leurs alliés de Wall Street, ces entreprises très puissantes viendraient prendre d’assaut le fou de la Maison blanche avec bien plus de force que l’Armée Rouge. Le surplus commercial chinois arrêterait de venir renflouer la dette de la trésorerie américaine. Les opérations bancaires délocalisées en sous-traitance en Inde, les compagnies de cartes de crédit et les départements de services et d’utilités à travers les Etats-Unis cesseraient de fonctionner.

Ce serait le domaine du chaos aux Etats-Unis. Telles sont les récompenses pour l’empire de la mondialisation que ce même empire a enfanté.

L’imbécile de la Maison Blanche et les va t’en guerre néoconservateurs et israéliens qui le pressent de faire encore plus de guerres, ne comprennent pas que les Etats-Unis ne sont plus un pays indépendant. Les Etats-Unis ont un propriétaire: les corporations offshore et les pays étrangers dans lesquels ces corporations ont localisé leur production pour les marchés américains. Des sanctions sur l’Inde, la Chine (et la Corée du Sud) veut simplement dire des sanctions sur les entreprises américaines, des sanctions sur la Turquie veulent dire des sanctions sur un allié de l’OTAN.

La Chine, l’Inde, la Corée du Sud, la Turquie réalisent-elles qu’elles ont en leur possession la donne gagnante ? Comprennent-elles qu’elles peuvent montrer leur majeur à l’empire américain et l’amener à l’effondrement, ou sont-elles conditionnées comme l’Europe et le reste du monde au fait qu’il est vain de résister aux Américains tous puissants ?

La Chine et l’Inde exerceront-elles leur puissance sur les Etats-Unis ou ces deux pays vont-ils tempérer l’affaire et adopter une pose qui sauvera la face de Washington tout en continuant à acheter le pétrole iranien ?

La réponse à cette question est: Combien les Etats-Unis vont-Ils payer secrètement en concessions multiples, comme par exemple la sortie des Etats-Unis de la Mer de Chine du Sud, pour que la Chine et l’Inde prétendent à la reconnaissance de la puissance américaine sur le reste du monde ?

Sans concessions à la Chine et à l’Inde, Washington se verra très sûrement ignorée et contemplera sa puissance s’évaporer. Un pays qui ne peut pas produire industriellement et produire des biens de consommation, mais ne peut qu’imprimer des instruments d’endettement et de la monnaie n’est pas un pays puissant. Il n’est qu’un petit caïd de cour de récréation qui peut continuer à rouler des mécaniques jusquà ce que le garçon proverbial dise: “L’empereur est nu”.

Paul Craig Roberts  http://www.mondialisation.ca/

Article original en anglais :

Washington nous mène dans un monde hors-la-loi dans géopolitique 30273 Washington Leads The World Into Lawlessness
- by Dr. Paul Craig Roberts – 2012-04-12

Traduction : Résistance 71, http://resistance71.wordpress.com/

Le blog de Paul Craig Roberts : http://www.paulcraigroberts.org/

jeudi, 11 février 2010

L'Union Européenne profite au crime organisé

Ex: http://www.lechocdumois.com/

La Roumanie et la Bulgarie, entrées dans l’Union européenne en janvier 2007, devaient accéder à l’espace Schengen en 2009. Déjà reporté à 2011, ce nouvel élargissement n’arrivera vraisemblablement pas avant 2013, car la Commission de Bruxelles doit faire face à des imprévus de taille : la corruption endémique des élites de ces pays et l’augmentation notable du crime organisé en Europe depuis leur entrée dans l’Union.

La Commission vient d’ailleurs de commander une étude fort discrète au criminologue bulgare Tihomir Bezlov, ancien prestataire de service de Lehman brothers ou de la Deutsche Bank, pour mesurer l’ampleur du phénomène et le combattre. Selon lui, l'entrée de ces pays dans l’U.E. a eu des effets secondaires étonnants sur le crime organisé qui, saisissant toutes les opportunités à tirer de cette intégration, s’est lancé en politique pour obtenir des postes clefs à tous les échelons du pouvoir et de l’administration. En 2008, la Commission de Bruxelles a rendu un rapport des plus critiques sur la corruption et les liens évidents entre classe politique bulgare et gangstérisme, bloquant même 500 millions d’euros de fonds européens en attendant une meilleure gestion de Sofia. Elle menace également de suspendre les milliards des fonds structurels de développement. Ici, les policiers craignent pour leur vie depuis que le ministre de l’Intérieur, Rumen Petkov a été contraint de démissionner, en avril 2008, sous la pression de la Commission. Soupçonné de détourner les subventions au profit du crime organisé, il était surtout accusé d’avoir livré l’identité d’un agent infiltré dans un trafic d’êtres humains !

Selon Europol, l’arrestation de criminels bulgares et roumains a augmenté de 40 % depuis leur entrée dans l’U.E. Les groupes criminels bulgares opèrent spécifiquement sur les escroqueries à la carte bleue, le trafic de drogues, de cigarettes, d’armes, de métaux et, principalement, d’êtres humains : mendicité organisée, trafic d’organes, d’enfants, prostitution, industrie pornographique. A Sofia, la capitale de la Bulgarie, on peut acheter un bébé pour 30 000 euros. D’après Bezlov, dont l’analyse est confirmée par un rapport d’Europol (2008), les criminels « bulgares » sont en fait « des Roms et des Turcs ethniques, implantés en Bulgarie ». Les Bulgares turcisés règnent sur le trafic d’héroïne, en lien avec la Turquie. Les Roms, eux, sont les patrons de l’enlèvement de femmes « ethnics bulgarians » – traduire par « Bulgares de souche ». Selon les estimations les plus modestes, l’exploitation sexuelle de ces femmes rapporte à leurs exploiteurs entre 900 millions et 1,8 milliard d'euros par an, soit 3,6 % à 7,2 % du PIB bulgare !

Comme tous les groupes criminels organisés, Roms et Turcs de Bulgarie sortent volontiers de leur domaine de prédilection. En octobre 2008, une enquête de la P.J. de Varna, sur la mer Noire a mis à jour un réseau contrôlant les revenus de la drogue et de la prostitution sur la côte. A sa tête, trois conseillers municipaux : deux représentants du parti Turc local et un militant des « libertés et des droits de l’homme » !

Les gangs roumains, eux, ont tendance à s’agrandir depuis leur entrée dans l’U.E ! Les gangs roumains multiplient les activités et se fixent des objectifs de plus en plus importants. Ils sont impliqués, dans la majorité des Etats membres de l’Union, dans le trafic de drogue, d’êtres humains, les fraudes numériques et les escroqueries à la carte bleue. Du fait de leur réputation de violence parfaitement méritée, ils compensent leur faible nombre par le recrutement d’autochtones fidèles. En Italie, leur ascension criminelle, rapide et brutale, est semblable à celle de la mafia albanaise (elle aussi basée sur des critères ethniques) : les Roms originaires de Roumanie s’emparent – au détriment des mafias italiennes ! – de nombreux « marchés » criminels. Leur principale base de travail est le port de Constansta, sur la mer Noire, une immense plaque tournante du commerce international, avec des flux difficiles à contrôler. Roumanie et Bulgarie servent également de lieu de passage, du fait de leurs frontières poreuses, aux trafics venus d’Europe de l’Est.

La Commission de Bruxelles a mis en place, en 2008, des commissions de coopération et de vérification pour aider Sofia et Bucarest à combler leurs lacunes dans la lutte contre la criminalité et la corruption. En attendant, le 29 janvier, grâce au mandat d'arrêt européen, un proxénète dit « Roumain » était extradé de Bucarest vers la France, où il exploitait 80 jeunes femmes depuis un an.

Patrick Cousteau



vendredi, 05 février 2010

La fraude est un rouage essentiel de l'économie

« La fraude est un rouage essentiel de l’économie »

Pour [lui], la globalisation et l’effacement de l’Etat ont favorisé l’émergence d’un pillage sans précédent au coeur du système financier, organisé dans l’opacité et en toute impunité. Interview.

L’éclatement des bulles, technologiques ou financières, révèle nombre de scandales et de malversations, telles les affaires Enron ou Madoff. La financiarisation de l’économie s’accompagnerait-elle d’une nouvelle criminalité ? Pis, nous dit le magistrat, auteur de « L’Arnaque » (Gallimard), cette criminalité est partie prenante du système économique, dont elle est devenue « la variable d’ajustement et de régulation ». De quoi s’inquiéter !

Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’une nouvelle criminalité, différente des mafias, a pénétré les circuits économiques ?

J’hésite à parler de délinquance ou de criminalité, car cela obscurcit le débat. Je préfère parler de fraude, de pillage ou de prédation.

La globalisation économique et financière a fait évoluer les frontières de la criminalité : à l’ancienne, de forte intensité et de haute fréquence, s’est superposée une fraude de plus faible intensité et de basse fréquence qui est facilement ignorée dans les analyses officielles.

Les techniques frauduleuses sont devenues des variables d’ajustement de l’économie globalisée, et même des modes de gestion de celle-ci, et pas seulement des malversations marginales.

Il ne s’agit pas du gangstérisme en col blanc des mafias ou des escrocs, mais d’un pillage de l’économie à travers le système financier. Cette prédation est, de la part des acteurs, un acte rationnel, même si elle aboutit à l’irrationalité quand le système s’effondre, comme dans la crise des subprimes.

Ces techniques sont donc frauduleuses sans être toujours délictueuses ?

Oui, parce que les réglementations étatiques se sont restreintes au profit de l’autorégulation des marchés, censés faire leur propre loi. Les Etats ont accepté que cette dernière se substitue à la leur, et ils ont perdu le contrôle des régulations.

Les acteurs de ces marchés peuvent violer – en général impunément – ce qu’il reste de lois étatiques quand elles les gênent. Les Etats sont dépassés par leur puissance et par leur inventivité. Souvent, les acteurs de ces marchés n’ont même plus de comptes à rendre et peuvent faire ce qu’ils veulent allégrement, dans une opacité totale, y compris en violant les principes selon lesquels ils prétendent fonctionner.

En quoi le scandale des savings and loans, aux Etats-Unis, a-t-il « introduit la criminalité comme mode de gestion » ?

Au début des années 80, on assiste aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne à la mise en place des premiers mécanismes de financiarisation de l’économie.

A l’époque, les savings and loans, des caisses d’épargne mutualistes qui permettaient l’accession à la propriété des classes populaires et moyennes, deviennent financièrement incorrectes, puisqu’elles sont hors du marché concurrentiel.

La remontée des taux, pour contrer l’inflation, et les mesures ultralibérales prises par Ronald Reagan vont placer les caisses d’épargne en faillite virtuelle. Or, ce système mutualiste était un moteur de l’économie américaine, puisqu’il soutenait le secteur de la construction : s’il s’écroulait, l’économie était menacée.

Le pouvoir politique va donc laisser les savings and loans devenir la proie des affairistes, des mafias, des escrocs et des politiques corrompus. Tout ce beau monde fait tourner l’argent et crée une bulle immobilière qui cache l’ampleur de la faillite frauduleuse.

Spéculations, escroqueries, banqueroutes, blanchiment, se mêlent à un rythme effréné, sous l’oeil indifférent des pouvoirs publics. Des experts ont estimé que 60 à 80 % des faillites des caisses étaient dues à des dérives criminelles.

Ce scandale a introduit la criminalité comme mode de gestion des crises. Il a été une sorte de transition entre un gangstérisme traditionnel et une criminalité financière intégrant la fraude comme élément de régulation au coeur des mécanismes économiques et financiers. L’Etat s’interdit d’intervenir, puisque c’est contraire à sa doctrine néolibérale, encourageant implicitement les pratiques frauduleuses.

Est-ce à dire que vous pensez que toute l’économie est « criminalisée » ?

Pas du tout. Je ne dis pas que l’économie est devenue entièrement frauduleuse, mais simplement que si on ne voit pas la fraude on ne comprend rien à ce qui se passe. Si quelqu’un a besoin de frauder, il fraude. S’il peut faire autrement que frauder, évidemment il ne fraude pas. Conclusion : la fraude est un acte de gestion comme un autre, ni plus ni moins.

On a beaucoup parlé du rôle de la banque américaine Goldman Sachs…

Elle a en effet d’abord joué le rôle de chef de file des manipulations du marché ayant favorisé la bulle Internet, qui succède à la crise des savings and loans. Elle s’est distinguée par exemple, à la fin des années 90, par une technique d’introduction en Bourse frauduleuse dite de l’ »échelonnement », qui lui vaudra une amende de 40 millions de dollars en 2005.

Mais elle n’est pas la seule. L’éclatement de la bulle Internet et le scandale Enron révèlent le rôle de JP Morgan, qui avait créé des sociétés offshore afin de faciliter les opérations illicites du spécialiste de courtage d’énergie. Elle devra payer une amende de 135 millions de dollars.

Loin d’être un scandale isolé, Enron est symptomatique des nouvelles pratiques, qu’illustreront encore les affaires WorldCom, Adelphia, Qwest ou Vivendi. Donner des informations erronées ou trompeuses sur la réalité de l’entreprise, avec la complicité des auditeurs, des comptables, des commissaires aux comptes, des agences de notation, grâce à la passivité des autorités de contrôle, est devenu pratique courante.

Warren Buffett en viendra, dès 1998, à déplorer que « beaucoup de PDG considèrent ces manipulations non seulement comme convenables, mais comme un devoir ». L’aspect structurel de la fraude lui ôte, aux yeux de ceux qui la pratiquent, toute connotation morale susceptible de les retenir peu ou prou.

En quoi ont-ils tous besoin de ces pratiques ?

Ils n’ont pas forcément besoin de pratiques frauduleuses, mais au moins de ne plus avoir de limites. Mettre des limites fait partie des fonctions des Etats, qui, malgré leur affaiblissement, veulent sauver les apparences.

On le voit avec le « cinéma » qui est fait autour des bonus des traders ou des paradis fiscaux. En réalité, la fiscalisation des bonus est facile à contourner, et la finance, contrairement aux fraudeurs fiscaux ou aux mafias, n’a pas besoin de paradis fiscaux ou judiciaires pour se dissimuler. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est la protection réglementaire des places financières internationales où les régulations et les contrôles sont allégés, voire inexistants, sans qu’elle ait à se cacher.

Les Etats peuvent obliger les banques à augmenter leurs fonds propres, mais il suffit à celles-ci de domicilier leurs hedge funds dans les paradis réglementaires, où elles peuvent, en toute transparence, oublier ces contraintes. Ainsi, les Suisses, qui savent qu’à terme ils seront obligés de coopérer pour ce qui concerne la fraude fiscale et le blanchiment d’argent sale, continueront de proposer à la grande finance leur savoir-faire en matière de laxisme réglementaire.

Vous qualifiez le système financier mondial de « finance Ponzi », le modèle d’escroquerie sur lequel s’est organisé le fonds Madoff. N’est-ce pas un peu exagéré ?

Je ne suis pas le seul à parler de la finance Ponzi, qui est devenue le modèle du système financier. Les subprimes sont un schéma de Ponzi à grande échelle : les banques ont fait entrer les emprunteurs dans le cycle de la spéculation immobilière en leur promettant qu’ils en profiteraient.

On leur a dit : « Achetez une maison à 100, elle vaudra 120 dans deux ans. Si vous n’avez pas assez d’argent pour rembourser, on vous fera un nouveau prêt en réévaluant votre hypothèque. » Cela marchait tant que la bulle grossissait. Qui s’est enrichi ? Pas les emprunteurs, expulsés de chez eux. Mais les agents immobiliers et les financiers, qui faisaient croître la bulle financière en titrisant leurs créances.

Les profits des banquiers alimentent la bulle financière, qui, en retour, vient gonfler la bulle immobilière. Cette finance ne repose que sur elle-même, sur le crédit qu’elle octroie. Il n’y a aucune création de valeur. Le coup de génie, c’est que l’emprunteur entre dans une mécanique où il est à lui-même son propre escroc.

L’explosion des revenus des hauts dirigeants des entreprises et des banques a-t-elle quelque chose à voir avec cet envahissement de la fraude ? Peut-on parler de corruption ?

Les bonus sont parfaitement légaux, même s’ils participent au fonctionnement de la finance Ponzi, qui nous a fait basculer dans un univers de l’au-delà de la loi. La loi, c’est bon pour les citoyens ordinaires, rarement pour les acteurs de la finance.

Dans ces transgressions, le droit n’a plus guère de prise. Quand on a besoin de frauder, on fraude, et l’on n’a même pas mauvaise conscience, puisque le gain est devenu la seule mesure de l’utilité sociale. Que disent les banquiers ? « Nous avons gagné cet argent, nous pouvons donc en faire ce que nous voulons ! » Plus personne n’a de responsabilité. Si on fraude et qu’on se fait prendre, on paie une petite amende, et c’est reparti.

Jusqu’où peut se développer cette croissance par la fraude ?

L’affaire Enron et la crise des subprimes montrent que la finance Ponzi dispose de trois ressorts qui peuvent se combiner différemment : d’abord, des actifs insuffisamment valorisés, ou qui ne peuvent être rentabilisés par la seule application des lois du marché ; ensuite, des techniques de manipulation, de dissimulation comptable et de transgression des lois qui s’apparentent à de la fraude ; enfin, l’inventivité et la prolifération financières.

Ces trois ressorts de la finance Ponzi sont de nouveau à l’oeuvre dans la pseudo-reprise actuelle. L’immobilier n’offre plus d’actifs valorisables par des bulles. La finance s’est donc tournée vers les marchés d’actions et leurs dérivés, les matières premières, l’or, la dette des Etats, etc.

Comme la titrisation – cette invention géniale de la finance Ponzi – est en panne, ce sont les Etats qui alimentent directement, à fonds perdus, la nouvelle spéculation, de plus en plus opaque. Le secteur financier s’est concentré autour d’une poignée de mégabanques qui font la pluie et le beau temps face à des Etats démunis.

Croyez-vous vraiment que les Bourses mondiales sont euphoriques parce que l’économie se redresse ? Cherchez plutôt du côté des dark pools et des crossing networks, des flash orders ou du trading haute fréquence, qui sont entre les mains d’un tout petit nombre d’opérateurs, et vous découvrirez pourquoi Martin Bouygues ne comprend plus rien au cours de ses actions. C’est qu’il n’y a rien à comprendre : les cours sont manipulés dans l’obscurité la plus complète.

La finance mondiale me fait penser au ver-coquin, ce parasite qui se nourrit du cerveau des bovidés et meurt avec son hôte. Le système financier sera emporté avec l’ensemble de l’économie. A moins qu’il ne trouve une autre manière de s’alimenter, par exemple un conflit mondial, comme cela s’est produit après la crise de 1929. En vrai, a-t-on jamais vu mourir la finance ?

L’Expansion

dimanche, 07 juin 2009

El gobierno kosovar y el crimen organizado

El gobierno kosovar y el crimen organizado

Ex: http://labanderanegra.wordpress.com/

Para suscitar desórdenes y el uso desproporcionado de la fuerza por parte de Belgrado en Kósovo, la OTAN reclutó a delincuentes locales que formaron el «Ejército de Liberación de Kósovo» (UÇK). Estos individuos nunca abandonaron su actividad criminal. En lo consecutivo, la OTAN se avendrá, de tal manera, a esta organización mafiosa que dejará manifiesto su imposibilidad de reclutar gente honesta para servir a los intereses extranjeros. El ascenso unilateral del Kósovo ocupado al rango de Estado independiente, en 2008, ha conferido la impunidad a un gobierno dirigido por una organización criminal muy bien conocida por los servicios de policías occidentales, tal como lo demuestra un artículo de Weltwoche, publicado en 2005 y que reproducimos en nuestras columnas.

Tres de los políticos más importantes de Kosovo están profundamente involucrados en el crimen organizado, en particular, del tráfico de droga. Esto es, precisamente, lo que demuestran los documentos secretos de los Servicios de Inteligencia alemanes, de la ONU y de la Kfor (Kosovo Force), una fuerza internacional de estabilización. Estos documentos inculpan a Ramush Haradinaj, quien ocupó el cargo de Primer Ministro hasta marzo de 2005; a Hashim Thaçi, Primer Ministro desde enero de 2008 hasta la fecha y líder del Partido Democrático de Kosovo y a Xhavit Haliti, miembro de la presidencia del Parlamento. Cada uno de ellos hizo carrera en el Ejército de Liberación de Kosovo, vivieron varios años en Suiza y, hasta hoy, mantienen relaciones de negocio y personales en ese mismo país.


En el análisis de las 67 páginas del informe de los Servicios de Inteligencia alemanes del 22 de febrero de 2005, se puede leer, por ejemplo: « Gracias a actores claves (como Haliti, Thaçi y Haradinaj) existe una relación estrecha entre la política, la economía y estructuras criminales que operan a nivel internacional. Las redes criminales que la sostienen propician la inestabilidad política, porque no tienen, evidentemente, interés en que se instaure un orden estatal eficaz que podría perjudicar sus prósperos negocios. Fácil de entender por qué los principales actores del crimen organizado aspiran apuestos de primera importancia dentro del gobierno o dentro de partidos y/o mantienen muy buenas relaciones con esas esferas ». El crimen organizado se transforma, de este modo, en « un medio político propicio ». Este es el análisis que los Servicios de Inteligencia consideran « información clasificada ».

Uno de estos personajes claves, Hashim Thaçi, apodado « la Serpiente » es el presidente del Partido Democrático de Kosovo y muy conocido en Suiza. Según los Servicios de Inteligencia alemanes, Thaçi controla parte importante de las actividades criminales de Kosovo. «Se presume que Thaçi, junto a Haliti, es uno de los financiadores del asesino profesional Afrimi», presunto responsable de, al menos, once asesinatos por encargo.

Thaçi, de 36 años, vivió desde 1995 varios años en Suiza en calidad de refugiado. Gracias a una beca, hizo estudios en la Universidad de Zúrich de historia de los países del Este. En 1992 fue uno de los fundadores del UÇK y, más tarde, se convirtió en su líder. En 1999, se hizo súbitamente conocido por su participación, en calidad de jefe de la delegación de la tienda albano-kosovar en las negociaciones de paz albano-serbias de Rambouillet. Allí se dio a conocer por la comunidad internacional como hombre político.

En esta misma época, de acuerdo a los Servicios de Inteligencia alemanes, Thaçi controlaba un «servicio de seguridad», «una red criminal que operaba en todo Kósovo». « Es probable que en 2001 mantuviera contacto con la mafia checa y la albanesa. En octubre de 2003 habría estado ligado estrechamente, en el marco del tráfico de armas y droga, a un clan al que se le acusa de lavado de dinero y chantaje.

El clan de los albaneses de Kosovo

El segundo personaje clave, Ramush Hardinaj de 37 años, es, sin duda, uno de los políticos más controvertidos de Kósovo. En el informe de los Servicios de Inteligencia alemanes se le hace mención de la siguiente forma: « La estructura que rodea a Haradinaj es, fundamentalmente, un clan familiar de la ciudad de Decani que se dedica a todo tipo de actividades criminales, políticas y militares, que influyen, considerablemente, en las condiciones de seguridad de todo Kósovo. El grupo comprende alrededor de 100 miembros implicados en el tráfico de droga, armas y mercancía sometida al régimen aduanero. Además, Haradinaj controla gobiernos comunales».
En un informe secreto del 10 de mayo de 2004, la Kfor designa a este grupo como «la más poderosa organización criminal» de la región y agrega que Haradinaj a puesto su mano, también, en la distribución de la ayuda humanitaria y la ha utilizado como instrumento de poder.

Gracias a la colaboración activa de la comunidad internacional y, particularmente a la de Estados Unidos, Haradinaj ha podido abrirse camino. Llega a Suiza en 1989, hablando inglés y francés de corrido, en calidad de trabajador inmigrante. Se desempeñó como guardia en una discoteca de la estación de ski de Leysin. En febrero de 1998 vuelve a Kósovo y organiza operaciones militares del UÇK. Después de la guerra, se hará conocido por estar involucrado en enfrentamientos armados con otros clanes, hechos que inmediatamente fueron interpretados por la ONU como « actos de venganza y ajuste de cuentas ». Efectivamente, se trató de un caso de lucha de poder entre familias mafiosas, como lo muestra el ejemplo siguiente.

La Central Intelligence Unit ( CIU ), el servicio de inteligencia de la ONU describe, en su informe del 29 de diciembre de 2003, un caso en el que ven implicados diplomáticos: El 7 de julio del año 2000 Haradinaj ataca la casa de un clan de un clan rival que le hacía competencia en el tráfico de drogas. Según la CIU, Hadinaj pretendía robar 60 kilos de cocaína que esta familia escondía. Resultó herido en intercambio de balas y debió escapar.

Antes de que Haradinaj pudiera ser interrogado por los policías de Naciones Unidas, fue puesto en un helicóptero militar italiano y llevado a una base de la armada estadounidense, en una operación rápidamente organizada por dos presumibles agentes de la CIA. La policía de Naciones Unidas recibió, desde su cuartel general en Pristina, la orden de « renunciar a todas las medidas en su contra».

La razón por la que la policía se abstuvo de realizar lo pertinente al caso es que se temió que su arresto, que pudo convertirse en la imputación de un « héroe de combate por la liberación », caldeara los ánimos en una situación que ya era tensa. Después de este incidente, Haradinaj fue puesto a salvo en Estados Unidos. « Durante su estadía recibió entrenamiento y Estados Unidos le prometió ayudarlo en su carrera política, si Kosovo lograba independizarse, él sería su candidato favorito ».

De regreso en Kosovo, el protegido de USA funda un nuevo partido, la « Alianza por el futuro de Kosovo » y en diciembre de 2004 se convierte en Primer Ministro conforme al deseo de Estados Unidos. Sin embargo, no durará más de tres meses en el cargo. En marzo de 2005 renuncia y se presenta ante el Tribunal Penal Internacional de la Haya. Se le acusa por haber cometido, de manera sistemática, crímenes de limpieza étnica acompañados de torturas y violaciones en contra de serbios y gitanos. A pesar de ello, bajo la fuerte presión de Estados Unidos y contra la voluntad de la fiscal en jefe a cargo del caso, Carla del Ponte, fue liberado de la prisión preventiva y pudo dedicarse de momento a la actividad política. Su procesamiento comenzará en la Haya, probablemente, en 2007. Ninguna denuncia ha sido presentada, hasta el momento, por crimen organizado. ( Terminó siendo absuelto el 3 de abril de 2008).

El atentado de Zúrich

Xhavit Haliti, apodado «Bunny», también es uno de los personajes que juegan un rol importante en Kósovo. Según la Kfor, este miembro de la presidencia del Parlamento y vicepresidente del Partido Democrático de Kósovo « es un criminal conocido, implicado en tráfico de drogas y armas». El informe de los Servicios de Inteligencia alemanes afirma que «Haliti está involucrado tanto en el lavado de dinero, el tráfico de droga, armas y de humanos, como en asuntos de prostitución, además de pertenecer al principal círculo de la mafia. Como personaje clave en el crimen organizado, manipula, siempre, grandes sumas de dinero».

Al igual que Haradinaj y Thaçi, Haliti comenzó su carrera en Suiza. Estudió psicología en ese país, a fines de los años ochentas. En 1990 fue víctima de un atentado con motivaciones políticas. Un año más tarde, era parte de la presidencia del Movimiento Popular de Kósovo y organizaba el UÇK desde Suiza. Se cree que antes y durante la guerra abasteció de armamento a el UÇK y controló el Homeland Calling Fund. Inmigrantes albano- kosovares de Suiza y Alemania donaron, más o menos voluntariamente, 400 millones de dólares a este fondo.

La Kfor escribió: « Una vez que las donaciones disminuyeron después de la guerra, Haliti se arroja a la actividad criminal organizada a gran escala ». Según la misma fuente, Haliti no representa un caso único; « lo sorprendente es que casi todos los cabecillas del crimen organizado son comandantes o jefes de unidades especiales de la UÇK ». Respecto a Haliti, tampoco se cuenta, aún, con nada que justifique una querella penal.

Estos tres ejemplos demuestran, una vez más, que Suiza fue un centro de actividad del UÇK. Es allí donde, antes del conflicto, se recolectaron millones destinados a la compra de armas y a la propaganda y, también, donde se reclutó a los combatientes para la « lucha por la libertad de los albaneses oprimidos de Kósovo ». En el verano de 2001, el Consejo Federal decidió que los representantes de las organizaciones albano-kosovares debían descontinuar su actividad política y la recaudación de fondos. Respecto a Haliti, el Consejo Federal emitió la prohibición de su entrada en territorio suizo.

Opio para Europa

Los informes secretos de los Servicios de Inteligencia alemanes hacen suponer que, a pesar de la administración de la ONU y la Kfor, Kósovo es uno de los principales centros de convergencia del crimen en Europa. Una de las razones es que el tráfico de drogas es altamente lucrativo. Gran parte del opio que se cosecha, de manera creciente, en Afganistán llega al mercado europeo convertido en heroína desde Albania y Kósovo. Según Klaus Schmidt, jefe de la Misión de Asistencia de la Comunidad Europea (PAMECA), cada día 500 a 700 kilos de opio llegan a Albania y Kósovo para ser transformados en sus laboratorios. Diariamente, un millón de euros de dinero de la droga se intercambian en el mercado gris de la capital albanesa de Tirana. Los especialistas afirman que se trata de cártel de droga más importante formado en curso de los últimos años.

De acuerdo al informe de los Servicios de Inteligencia alemanes, incluso los desórdenes de 2004, que llevaron a Kósovo al borde de una nueva guerra civil, fueron fomentados por criminales quisieron continuar dedicándose al tráfico con toda tranquilidad. « A principios de abril de 2004 sabíamos, gracias a medios encargados de la seguridad en los Balcanes, que los disturbios de Kósovo habían sido planeados y ejecutados a petición del crimen organizado. Durante los disturbios, camiones repletos de heroína y cocaína pasaron las fronteras sin ningún control, porque la policía de la ONU y los soldados de la Kfor estaban totalmente ocupados en el control de los disturbios ». Este hecho lo confirmaron policías de la ONU en Pristina, quienes prefirieron guardar sus identidades por seguridad. La policía de la ONU se queja de que no se ha hecho nada, hasta el momento, en contra de los criminales.

La ONU y la Kfor no han resuelto el problema, ni siquiera una parte de él. La policía de la ONU carece, particularmente, de medios. « Vamos a la batalla con espadas de madera », se lamenta un policía de alto rango de la ONU. Pero, sobre todo, carece de apoyo político para actuar, de manera eficaz, contra los clanes mafiosos. Según los Servicios de Inteligencia alemanes « ni los gobiernos regionales ni el Ejecutivo están interesados en la lucha contra el crimen organizado, porque están vinculados a él ». Un jefe de policía de la ONU, encargado de la lucha contra el crimen organizado, declaró a Weltwoche que « personeros de renombre, incluyendo el ex Primer Ministro, fueron propulsores de los disturbios de marzo, que fueron organizados por una estructura criminal conocida. Numerosos servicios lo saben, sin embargo, nada se hace en contra de esta estructura ». Ésta es su explicación: « Evitan que se desaten nuevos desórdenes, que se producirían sin duda, en el caso de que se iniciara una investigación criminal en contra de Ramush Haradinaj ».

Una de las consecuencias que trae dejar las cosas tal como están es que en Europa, especialmente en Suiza, alemania e Italia, los clanes albano-kosovares constituyen un poder criminal dominante. Los Servicios de Inteligencia alemanes consideran que aquello representa «un gran peligro para Europa ». Muchas comisarías de policía de la ONU se restituyen a los servicios de la policía kosovar. El problema es que los antiguos encargados permanecen en sus puestos y son los mismo que están bajo sospecha por mantener lazos estrechos, a menudo familiares, con jefes conocidos de la mafia.

Los documentos citados descansan en el resguardo de los cajones de los tribunales.

Jürgen Roth

Traducido por Carla Francisca Carmona, extraído de Red Voltaire.