vendredi, 16 février 2024
Pour la défense du Salvadorien Nayib Bukele
Pour la défense du Salvadorien Nayib Bukele
Sumantra Maitra
Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/difesa-del-salvadoregno-nayib-bukele
"Le succès du Salvador dans la lutte contre la criminalité s'est fait au détriment des droits civils et au milieu d'accusations selon lesquelles Bukele prend un tournant de plus en plus autoritaire", a commenté Marcelo Rochabrun, chef du bureau de Bloomberg à Lima, dans un article récent. "Nayib Bukele a mis les gangs criminels du Salvador sous contrôle. Si cela a rendu le pays plus sûr et l'a rendu extrêmement populaire, ses tactiques d'homme fort se sont faites au détriment des libertés civiles".
L'essai faisait suite à un tweet du Somalia First caucus du Congrès américain, dans lequel Ilhan Omar, une décolonisatrice bien connue, appelait à une intervention au Salvador pour promouvoir les droits de l'homme et fomenter une révolution colorée.
Le contexte n'a pas besoin d'être expliqué. Le Salvador, selon la dextérité rhétorique de l'ancien président Donald Trump, était considéré comme l'un des "pays de merde", un shithole. Il avait le taux de criminalité et d'assassinat le plus élevé de la région et était un grand exportateur de migrants économiques et de trafiquants de drogue. Puis Nayib Bukele est arrivé au pouvoir, a suspendu les droits des criminels et a emprisonné des milliers de personnes tatouées par des gangs. Aujourd'hui, le Salvador est l'un des pays les plus sûrs et les plus prospères de la région. Le Salvador est la "seule" réussite de l'Amérique centrale ces dernières années; l'émigration est devenue négative, les emplois sont stables et le taux de criminalité actuel est comparable à celui du Luxembourg. Il n'est donc pas étonnant que Bukele soit aujourd'hui le grand favori pour sa réélection et que d'autres pays du sud suivent son modèle. D'où la panique qui s'est emparée des milieux libéraux américains.
La question n'est pas purement rhétorique. Le rétablissement de l'ordre par une autorité légitime n'est évidemment pas de l'"autoritarisme". Cela rendrait toute autorité, aussi légitime soit-elle, illégale. Tout le monde est favorable aux libertés, mais les préférences révélées, de fait, révèlent que la plupart des personnes normales et respectueuses de la loi souhaitent avant tout l'ordre. Une idée de libertés et de droits illimités qui n'assure pas l'ordre aux contribuables respectueux de la loi n'est par essence qu'un ensemble de libertés et de droits pour les seuls criminels, et constitue donc une vision du monde faillie.
La common law anglaise et les fondateurs américains influencés par elle prônaient tous deux la nécessité d'une "liberté ordonnée". Le cardinal de Richelieu, qui comprenait la différence entre la moralité individuelle et le devoir de l'État, l'a expliqué succinctement: "La verge, symbole de la justice, ne doit jamais être oisive".
Les médias libéraux américains ne comprennent pas que l'application d'une autorité sévère pourrait rendre une société meilleure et, contre toute attente, plus libre et plus libérale; un désarroi qui est partagé de l'autre côté de l'étang gris, si l'on considère la réaction aux tweets de la députée conservatrice Suella Braverman. La plupart des libéraux qui insistent sur la moralité de la "justice réparatrice" sont trop obtus pour comprendre qu'être "moral" n'est pas toujours bon. Ce n'est même pas moral. C'est souvent étroit d'esprit et stupide. Cela entraîne un chaos social et des dommages considérables et est, en fin de compte, plus explicitement immoral. Cela n'est nulle part plus évident qu'en matière d'ordre public.
Mais surtout, Bukele, en proposant un modèle d'autorité instinctive et naturelle, risque de démontrer la vacuité de la vision libérale du monde. C'est pour cette simple raison qu'il existe aujourd'hui une propagande organisée contre Nayib Bukele: il offre une alternative éprouvée et réussie au modèle libéral-gauchiste de gouvernement.
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dimanche, 02 avril 2023
L'ordre juste au Salvador
L’ordre juste au Salvador
par Georges FELTIN-TRACOL
État d’Amérique centrale de 20 742 km² qui donne sur l’océan Pacifique et qui compte plus de six millions d’habitants, le Salvador pratique l’inattendu électoral, la « disruption » politique et le dépassement du clivage gauche – droite incarné en la personne de Nayib Bukele.
Le 3 février 2019, à l’âge de 37 ans, ce candidat « anti-Système » gagne la présidentielle dès le premier tour avec 53,10 %. Son investiture se déroule le 1er juin suivant. Maire de la capitale, San Salvador, de 2015 à 2018, il milite alors au sein de la gauche, inscrit au Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN). Fils d’une chrétienne salvadorienne et d’un homme d’affaires d’origine palestinienne converti à l’islam et qui exerce une forte influence spirituelle sur la communauté musulmane du Salvador, Nayib Bukele délaisse le FMLN et se présente sous les couleurs de la Grande Alliance pour l’unité nationale (GANA), une scission du parti national-conservateur ARENA (Alliance républicaine nationaliste) survenue en 2010. Son élection surprise met un terme à trois décennies de bipartisme entre le FMLN et l’ARENA.
Dans le cadre de la Guerre froide, le Salvador a connu entre 1979 et 1992 une féroce guerre civile. Soutenue par Washington, l’armée salvadorienne affrontait la guérilla d’un FMLN bénéficiaire de l’appui militaire, politique et financier du Nicaragua sandiniste et du castrisme cubain. Le conflit provoqua l’exil de milliers de Salvadoriens en Amérique du Nord. Ils rentrèrent au pays dès la paix revenue. Or, très vite, le Salvador plongea dans une autre hyper-violence orchestrée par les maras, des bandes criminelles de plusieurs centaines de membres au corps tatoué de motifs spécifiques. Des jeunes Salvadoriens en contact étroit dans les ghettos de la côte Ouest avec les gangs adaptèrent la culture de la criminalité made in USA aux mentalités salvadoriennes. La Mara Salvatrucha apparaît à Los Angeles. Un autre groupe existant depuis 1959, la Mara 18, rassemble Chicanos et Latinos. Chaque mara a ses propres rites et conditions d’admission. Toutefois, témoignages et enquêtes policières assurent qu’un homme qui aspire à en rejoindre une doit assassiner une personne quelconque. Si c’est une femme, elle aurait le choix entre un meurtre public et un viol collectif par les membres du groupe.
La fin des combats en 1992 démobilise les combattants des deux camps. Inadaptés à la vie civile, ils intègrent sans trop de difficultés les maras et favorisent un climat de terreur marqué par des homicides quotidiens. Conscient de cette situation délétère, le président Bukele tente d’abord d’obtenir une législation draconienne de la part d’un parlement dominé par ses adversaires politiques de droite et de gauche. L’assemblée refuse. Agacé par ces entraves et cette cohabitation informelle, il pénètre dans l’enceinte de l’Assemblée législative avec des hommes armés, le 9 février 2020, et menace les députés avant de s’en aller, puis de haranguer ses partisans devant le bâtiment. L’opposition le présente comme une personnalité mentalement déséquilibrée et tente de le destituer. Aux législatives du 28 février 2021, triomphe Nouvelles Idées, la nouvelle formation présidentielle conduite par le cousin du chef de l’État, Javier Zablah Bukele : 66,46 % et 56 sièges sur 84. Il faut aussi y ajouter les cinq députés alliés du GANA.
Le président Nayib Bukele adore utiliser les réseaux sociaux. Clivant volontiers, son ironie se fait une fois grinçante sur Twitter à propos d’un déploiement de blindés de la gendarmerie française dans les avenues de Paris à l’occasion d’une manifestation anti-Macron. Bien qu’issu du FMLN, il défend des positions conservatrices en matière sociétale. Il refuse l’homoconjugalité et l’avortement (sauf si l’enfant met en danger la vie de la mère). Les relations sont par conséquent très fraîches avec l’administration Biden en pointe dans le progressisme mortifère. Or, l’économie salvadorienne s’aligne sur les États-Unis dès 2001. Deux ans plus tard, le dollar étatsunien devient la monnaie officielle du Salvador. Libéral en économie et attaché à la souveraineté nationale, le président Bukele parie sur les cryptomonnaies. Le Salvador devient ainsi le premier État de l’histoire à permettre l’utilisation légale du bitcoin et d’autres monnaies virtuelles plus que volatiles. Ce choix audacieux mécontente Washington. Pourtant, au début de son mandat, le jeune président salvadorien ne cachait pas un réel engouement trumpiste. Il reconnaît l’usurpation du Vénézuélien Juan Guaidó; il rompt avec Caracas et le Front Polisario; il interdit à l’Autorité palestinienne d’avoir une ambassade à San Salvador. Pendant la crise covidienne, il se rapproche néanmoins de la Chine et prouve sa maestria dans la gestion sanitaire.
À l’instar de la candidate socialiste en 2007, Ségolène Royal, Nayib Bukele prône à son tour un ordre juste contre une corruption endémique et la domination sanglante des maras considérées d’ailleurs par la Cour suprême du Salvador depuis 2015 comme des « organisations terroristes ». Le président salvadorien leur a déclaré une guerre totale. Afin de les éradiquer et en dépit de rumeurs concernant des négociations secrètes entre lui et certaines parties criminelles, il lance un Plan de contrôle territorial avant de décréter, le 27 mars 2022, l’état d’exception sur l’ensemble du Salvador. En trois jours, près d’une centaine de personnes venaient d’être tuées dans tout le pays. Cette situation exceptionnelle suspend les libertés constitutionnelles et autorise la surveillance des communications, des arrestations simplifiées, des gardes à vue d’une quinzaine de jours et l’allongement de la durée des peines de prison. L’armée arrête quiconque qui porte des tatouages. Pour montrer sa ferme détermination, il a inauguré, le 31 janvier dernier, le Centre de confinement du terrorisme (Cecot). Construit à Tecoluca, cet établissement pénitentiaire ultra-sophistiqué s’étend sur 1,6 km². Il peut accueillir jusqu’à 40 000 détenus. Les cellules sommaires comptent chacune une centaine de personnes. Les détenus n’ont aucune promenade, côtoient les membres des autres maras rivales et ne mangent que deux fois par jour un repas à base de tortillas et de haricots. Le chef de l’État met lui-même en ligne des images du Cecot qui ont fait le tour du monde. Elles montrent des prisonniers enchaînés et peu habillés, courant la tête baissée, dans les coursives de l’établissement pénitentiaire. Il a même ordonné le retrait des pierres tombales des maras trop voyantes sans toutefois toucher aux dépouilles.
Comme on pouvait le supposer, les ONG droits-de-l’hommistes s’indignent de ces conditions de détention. Étrange, leur manie de s’intéresser au sort des pires crapules. On ne les entend pas en revanche sur l’incarcération, parfois inhumaine, de Julian Assange, de Vincent Reynouard et des nombreux « insurgés du Capitole ». Cette politique répressive fait du Salvador en 2022 le pays au plus fort taux d’incarcération au monde (1,7 % de la population adulte emprisonnée) devant les États-Unis.
La population approuve cette juste et implacable répression. Le taux de mortalité violente, l’un des plus élevés de la planète, diminue fortement ! Malgré d’inévitables et regrettables bavures, le Salvador renoue avec une certaine tranquillité. La popularité du président plafonne à 90 % de bonnes opinions… Fort d’une majorité parlementaire qui peut modifier la Constitution, il envisage de supprimer la clause de non-renouvellement de son mandat et de se représenter en 2024.
Si l’on peut se féliciter de l’éradication en cours des maras, on ne peut pas ne pas se demander si le Salvador ne serait pas aussi une expérience en temps réel et en grandeur nature du « libéralisme de surveillance ». La logique libérale du tous contre tous apparue en 1992 a engendré un désordre général. Sa réduction incite à la mise en place de mesures d’urgence qui contribuent à un contrôle global de tout le corps social en pleine anomie. L’usage dans ce contexte de cryptomonnaies qui ne disposent pas de billets, ni de pièces serait peut-être un signe inquiétant supplémentaire de domestication comportementale collective.
Nonobstant ce fort doute, l’exemple salvadorien confirme qu’avec une volonté impérieuse, il est possible de contenir et d’arrêter l’ensauvagement de la société. L’Hexagone en proie à une insécurité généralisée croissante attend pour l’instant en vain son Nayib Bukele sans son tropisme numérique superfétatoire.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 67, mise en ligne le 28 mars 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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mardi, 24 août 2021
Courants identitaires actuels en Amérique latine
Courants identitaires actuels en Amérique latine
par Alexander Markovics
Lorsque l'érudit allemand Alexander von Humboldt a entrepris son grand voyage en Amérique latine en 1799, personne n'aurait pu deviner qu'il marquerait le début de l'enthousiasme européen pour la culture du continent - et non pour ses matières premières. À cette époque, l'idée persistait encore que, culturellement parlant, le continent occuperait la dernière place après l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Le voyage d'exploration de Humboldt a mis fin à ce préjugé, faisant connaître à un plus large public non seulement la nature fascinante du continent, mais aussi la culture de ses habitants indigènes.
À partir de ce moment-là, les habitants du continent, qu'ils soient autochtones ou d'origine européenne, ont également commencé à développer une conscience de soi - le libérateur du continent, Simon Bolivar, est même allé jusqu'à appeler Alexander von Humboldt le véritable "découvreur du Nouveau Monde". Aujourd'hui, l'Amérique latine est souveraine au niveau étatique, en théorie, mais depuis que les États-Unis ont commencé à considérer l'Amérique du Sud comme leur "arrière-pays" dans le cadre de la doctrine Monroe, cela doit être considérablement relativisé et le continent n'a pas pu connaître la paix face aux innombrables interventions, opérations de renseignement, changements de régime et influences économiques de l'Oncle Sam.
Mais comme l'ont montré les événements récents, non seulement au Venezuela et en Bolivie, selon le journal Deutsche Stimme, la lutte des latino-américains pour leur souveraineté se poursuit.
Deux des exemples les plus récents de cette lutte pour l'autodétermination se trouvent au Salvador et au Pérou. Pendant plus de 20 ans, le Salvador, pays de plus de 6 millions d'habitants, n'a pas eu sa propre monnaie. Au lieu de cela, il s'était arrimé au dollar en 2001, se mettant ainsi à la merci du système monétaire fou de la dollarisation - qui ne peut être maintenu que par les sept flottes des États-Unis, les bases militaires dans le monde entier et les guerres sans fin. Mais le président Nayib Bukele, un populiste qui combine les approches de gauche et de droite, veut défier cette dépendance de son pays par une démarche spectaculaire.
Le Salvador est le premier pays au monde à introduire le bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du dollar. Immédiatement, la Banque mondiale a annoncé qu'elle ne voulait pas soutenir le petit État dans cette entreprise et a vivement critiqué cette décision en raison de la volatilité du bitcoin et de sa forte consommation d'énergie. Mais M. Bukele ne cherche pas à plonger son pays dans le chaos : il souhaite au contraire que cette mesure aide sa population pauvre, dont 70 % n'a pas accès à un compte bancaire.
En outre, plus de 2 millions de citoyens vivent à l'étranger et leurs envois de fonds vers leur pays d'origine représentent 20 % du produit intérieur brut. Le bitcoin peut réduire considérablement les frais de transfert, au grand dam des États-Unis. Qui plus est, M. Bukele souhaite utiliser l'énergie thermique volcanique de son pays - de nombreux volcans y sont régulièrement actifs - pour extraire des bitcoins et satisfaire ainsi la soif d'énergie de la crypto-monnaie.
Ainsi, ce qui peut sembler aventureux au premier abord prend tout son sens en y regardant de plus près. Bukele lui-même a récemment réussi à réduire de moitié le taux d'homicides dans cet ancien pays en guerre civile. On peut espérer pour lui et son peuple que ses mesures de lutte contre la pauvreté seront également couronnées de succès.
Alors que le Salvador se bat pour sa souveraineté économique, les Péruviens ont fait un pas vers leur indépendance politique. Là, le catholique fervent et socialiste Pedro Castillo a étonnamment gagné contre la candidate libérale de droite Keiko Fujimori. Le populiste de gauche a remporté la campagne électorale d'un cheveu avec une avance de 44.000 voix. Son cri de guerre : "Plus de pauvres dans un pays riche !" Il a conquis les masses non seulement par sa lutte contre la corruption - Fujimori est accusé de blanchiment d'argent - mais aussi par son plaidoyer pour l'éducation et la famille.
Contrairement aux gauchistes des États-Unis et d'Europe, l'enseignant d'une petite ville péruvienne est contre toute forme de culte du genre et de l'homosexualité: il rejette fermement la légalisation de l'avortement et des mariages homosexuels, ainsi que l'euthanasie. La famille et l'école sont les deux institutions que M. Castillo veut promouvoir le plus fortement à l'avenir, une demande que l'enseignant engagé, organisateur d'une grève nationale des enseignants et père de famille peut défendre de manière crédible.
Une autre préoccupation importante pour lui est la souveraineté du Pérou. Abordant les ressources minérales naturelles de l'État andin - en 2018, d'importants gisements d'uranium et de lithium ont été découverts dans le pays -, il veut changer la situation actuelle, établie par les entreprises occidentales et le néolibéralisme rampant dans le pays au détriment de la population. Alors qu'à l'heure actuelle, 70 % du produit de l'extraction des ressources vont aux entreprises internationales et seulement 30 % aux Péruviens, il veut inverser cette situation en renégociant les accords internationaux. Enfin, il prône également la fin des bases militaires américaines au Pérou et une plus grande coopération entre les États d'Amérique latine.
Son grand objectif après avoir été élu président est de faire adopter une nouvelle constitution par référendum : grâce à elle, le néolibéralisme, qui fait du pays la proie des entreprises internationales, devrait être mis à bas. Il sera intéressant de voir s'il y parviendra.
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jeudi, 20 février 2014
The Salvadorian Elections and Beijing’s Rise Star in Central America
The Salvadorian Elections and Beijing’s Rise Star in Central America
Ex: http://www.strategic-culture.org |
The Salvadorian corruption scandal involving Francisco Flores, who was president of El Salvador from 1999 until 2004, has opened the door for the diplomatic recognition of the People’s Republic of China by the next government in San Salvador, which the FMLN failed to ascertain under the term of President Mauricio Funes. The graft involving Flores has created the appropriate political opportunity for El Salvador’s Farabundo Marti National Liberation Front (FMLN) to formally cut diplomatic ties with Taiwan (formally known as the Republic of China)), if an FMLN president is elected in March 2014.
This diplomatic question additionally exposes the behind the scenes coordination that is taking place between Beijing and Taipei. This paints a picture of a cordial path towards Chinese unification between Taiwan and mainland China and not one of rivalry. Neither Beijing nor Taipei has put major obstacles in the other’s way, recognizing that ultimately there will be one China. Francisco Flores and the Salvadorian Oligarchy Francisco Flores was president of El Salvador when the Nationalist Republican Alliance, mostly commonly called by its Spanish acronym ARENA, was ruling the Central American republic. He is a member of the corrupt US-aligned Salvadorian oligarchy that cheapened El Salvador by reducing it to the de facto status of a US colony by following orders from Washington, DC. Exemplifying this relationship, it was under the presidential term of Flores that El Salvador would send hundreds of troops to help the United States and the United Kingdom during their illegal occupation of Iraq. The Salvadorian oligarchy has for all purposes operated as a comprador elite class, which means that they have ultimately served as the local representatives or managers of foreign corporations, governments, and interests. In this case the Salvadorian oligarchy has acted collectively as a comprador elite class serving the elites of the United States, which themselves are more precisely described as parasitic elites due to the fact that they have siphoned off most the local wealth and resources of the countries they have subverted to their influence. Historically, these US elites penetrated the power structures and hierarchies of Latin America once the influence of the original Spaniard parasitic elites at the top of the economic hierarchy in the Western Hemisphere was eroded. Many Latin American countries even had a US official or minister overseeing their government and daily affairs. Under Flores and ARENA, El Salvador lost its monetary sovereignty. The colon, El Salvador’s national currency, was removed by order of Flores and his ARENA government. They replaced the colon with the US dollar as the official currency of El Salvador. Thus, El Salvador joined the ranks of the various territories of the US, East Timor, Panama, and Ecuador as a place where the US dollar is official currency. Under ARENA’s rule numerous unfair private business monopolies were established by law for ARENA members and supporters. It was illegal and next to impossible to buy medication from anyone except Alfredo Cristiani, the oligarch who was the ARENA president of El Salvador prior to Armando Calderón Sol and later Funes. Cristiani not only initiated the neoliberal economic restructuring of El Salvador, but also used his private monopoly on medication to always overcharge users and to even sell expired medication with impunity. It was the same with fertilizer and other agricultural products too, which were placed under Cristiani’s private monopoly. The ARENA government would allow no competition whatsoever. Moreover, Cristiani privatized the Salvadorian banking system letting his family use Cuscatlan Bank, which is now owned by Citibank, to expand their influence across Central America. Albeit political corruption still lingers in El Salvador, the criminal basis of the previous ARENA governments is explicitly acknowledged by the reports and files of their own police administrations. Police intelligence files testify that every president, justice minister, and police director was tied to organized crime until the FMLN took over the government in San Salvador. Moreover, Alfredo Cristiani, the sweetheart of the International Monetary Fund (IMF) and World Bank, is widely recognized as the father of organized crime in El Salvador. The Authors of the Salvadorian Option Before ARENA was officially formed, these oligarchs used the Salvadorian military and police to wage a vicious war, with the outright involvement of the US government and Pentagon, against El Salvador’s indigenous people, peasants, poor, intellectuals, unions, Roman Catholic Church, and anyone demanding democracy and equal rights. The brutal repression and consequential civil war in El Salvador was part of the Salvadorian oligarchy’s efforts to maintain control over Salvadorian society. It was under the rule of these oligarchs that the infamous Salvador Option was spawned by US-aligned death squads that would exterminate whole villages in slow, cruel, and grotesque ways. Ice picks would be used to stab out eyes and deform faces while limbs would be systematically torn by horses or vehicles. The murder of Archbishop Oscar Romero, the head of the Roman Catholic Church in San Salvador, who was killed while giving a mass, is one of their most well-known acts. The man behind Romero’s murder, Major Roberto D’Aubuisson, would become the founder of ARENA. The murder of Archbishop Romero, however, was merely one of the many atrocities that these oligarchs committed with Washington’s full knowledge, support, and involvement. Salvadoran military leaders were trained by the infamous School of the Americas and by the Pentagon and many of the torture and murder techniques that the death squads had used were taught to them by the US military. Moreover, countless Salvadorian guerilla fighters remember fighting US troops and hearing US orders on the radios to bomb the jungle and villages of El Salvador in English or Spanish. Almost all of El Salvador’s indigenous population would be exterminated by these oligarchs. Entire families would be murdered while their properties would be plundered or destroyed. Not even children and animals would be spared. Both rape and the desecration of graves would be systematic and common practices. One of the worst massacres was committed on December 11, 1981. This massacre took place in the village of El Mozote in the Department of Morazan. Eight hundred unarmed civilians, including children, were systematically tortured, humiliated, raped, and killed by a US-trained special operations unit. Washington would send people like James Steele and John Negroponte to Anglo-American occupied Iraq to recreate the reign of terror that the US helped author in El Salvador. The exact same patterns and tactics of murder and torture would emerge in occupied Iraq, exposing the US as the source behind the death squads in both El Salvador and Anglo-American occupied Iraq. Taiwanese Bribery? While the National Assembly or Legislative Assembly of El Salvador was conducting an investigation on past corruption it discovered that 10 million US dollars had personally gone to bank account of Francisco Flores. When Flores was questioned by the National Assembly about the large amount of money his responded by saying that the money had come from the Taiwanese government and that he had actually taken more than 10 million dollars from Taiwan. It was after this that Flores tried to flee El Salvador or tried to make it look like he had fled. Flores did this after he was ordered to reappear in front of the National Assembly again on the eve of the first round the 2014 Salvadorian presidential elections. The funds that Francisco Flores had taken were actually part of a set of secret payments being made by Taiwan annually. Taiwan has very close ties to El Salvador and Central America. Aside from the US-sponsored states of Latin America, the Taiwanese government also joined the US and Israel to support the oligarchs in El Salvador against the FMLN during the Salvadorian Civil War. The secret payments made by Taiwan to Flores were originally established to prevent El Salvador from recognizing the government in Beijing as the legitimate government of China. While the payments may have originally been anti-Beijing or a Taiwanese award for the recognition of Taiwan instead of the government in mainland China, they appear to have been sustained with less and less anti-Beijing sentiments. The continued Taiwanese payments were maintained to sustain advantageous treatment of Taiwanese business interests and to win economic concessions in El Salvador, including a monopoly over the Salvadorian geothermal sector that is completely owned by Taiwan. It is also worth noting that the Salvadorian government and Taipei have been exchanging information over the corruption scandal. This is in part due to the fact that Chen Shui-bian was the Taiwanese president whose government sent Flores the funds. Shui-bian and his wife are now in jail due to corruption convictions in Taiwan and there is probably a parallel probe in Taipei examining the role of Shui-bian and his associates. China’s Rising Star The People’s Republic of China is an increasingly important player in Latin America. One important project that involves China is the creation of a mega canal connecting the Atlantic Ocean with the Pacific Ocean, like a second Panama Canal. This second Panama Canal, however, will be based in Nicaragua and called the Great Canal of Nicaragua… The Nicaraguan government even signed an agreement in 2012 with a freshly formed Hong Kong-based company, called the Nicaragua Canal Development Investment Company Limited, run by a Chinese telecommunications businessman magnet for attracting international investments for building the canal. The project is due to start in a matter of months. When the FLMN had Mauricio Funes elected as president, they had him immediately establish diplomatic relations with Cuba when he was inaugurated on June 1, 2009. The previous ARENA government refused to have ties with Havana and was helping the US blockade Cuba and to oppose Venezuela and its regional allies. The FLMN additionally established diplomatic relations with Vietnam, Cambodia, and Russia. They failed to do so, however, with the People’s Republic of China due to multiple factors. The failure to recognize Beijing was due to opposition by President Funes, who is now the outgoing president of El Salvador. Mauricio Funes, a former CNN employee and popular local broadcaster, was merely endorsed by the FLMN. Funes is not a member of the FMLN as some outside of El Salvador assume. Under the agreement that Funes had with the FMLN, the portfolios of the Salvadorian cabinet were divided between the FMLN and non-FMLN individuals (popularly called the “Friends of Funes”) selected President Funes. Under this power sharing agreement, Funes would control strategic issues, national economics, and the secretariat for political reforms while the FMLN would manage the portfolios responsible for healthcare, education, and security. It was under this framework that Funes was able to stall recognition of the People’s Republic of China and to hinder the economic and political reforms that the FMLN wanted. By the time that the Salvadorian government did reach out to officials in Beijing, the Chinese government was cool to the idea of establishing diplomatic ties. This was most probably because of the delay, which the Chinese government could have viewed as an insult to Beijing’s dignity. Although the FMLN as a political party has direct links to the People’s Republic of China through the FMLN’s international affairs office and has delegations invited to Beijing, the FMLN will look at ways to establishing formal diplomatic ties with Beijing when the FMLN win the 2014 presidential elections in March’s second round of voting. In this context, a second FMLN presidential term provides the opportunity for the FLMN to rectify the mistake and recognize Beijing quickly under a new chapter when Vice-President Salvador Sanchez becomes El Salvador’s next president. The Salvadorian government and the FMLN have made it clear to Taiwan that El Salvador ultimately intends to recognize the Beijing as the legitimate government of China. What is interesting to note is that there has been no opposition from Taiwan against this decision. Nor will the severing of diplomatic ties between San Salvador and Taipei end Taiwan’s trade ties with El Salvador. There is even some type of silent coordination between Taiwan and the People’s Republic of China in regards to this trajectory that falls into the framework of Chinese unification. Mahdi Darius Nazemroaya is currently travelling in Central America. Presently he is in the Sandinista National Liberation Front (FSLN) stronghold of León inside Nicaragua. He was an international observer in El Salvador during the first round of the presidential elections in February 2014 and held discussions with Salvadorian officials about Salvadorian economics and foreign policy. |
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