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mercredi, 11 juillet 2018

Brzezinski, le Zbig boss du grand échiquier

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Brzezinski, le Zbig boss du grand échiquier

par Edouard Rix

Zbigniew Brzeziński, dont l’économiste James K. Galbraith disait que « son passe-temps est de nuire à la Russie », s’est éteint le 26 mai dernier à l’âge de 89 ans. Moins connu du grand public que son alter ego républicain Henry Kissinger, peut-être à cause de son nom imprononçable (on le surnomme Zbig à Washington), son influence a été tout aussi forte.

Zbigniew Brzeziński est né à Varsovie le 28 mars 1928, au sein d’une famille noble et catholique. Fils d’un diplomate au service de la jeune République de Pologne, il émigre au Canada à l’âge de dix ans lorsque son père y est muté. Le partage de la Pologne entre l’Allemagne et l’URSS empêche la famille de rentrer au pays. Massacre de Katyn, soviétisation de la Pologne, Rideau de Fer, autant d’événements tragiques qui façonnent sa future vision géopolitique, viscéralement anticommuniste et antirusse. « Son objectif, fixé dès sa jeunesse, était de détruire l’Empire soviétique, faire cesser sa mainmise sur l’Europe de l’Est et faire imploser l’URSS elle-même », écrit l’historien français Julien Vaïsse[1].

Diplômé de l’université McGill de Montréal, il poursuit ses études à Harvard, où il soutient en 1953 une thèse de doctorat sur Le totalitarisme soviétique et les purges. Il y reste pour y enseigner de 1953 à 1960, puis rejoint l’université de Columbia où il sera professeur de 1960 à 1989. Membre entre 1966 et 1968 du Conseil de planification politique du Département d’État lors de la campagne présidentielle de 1968, il appartient à l’équipe du candidat démocrate qui sera battu par Nixon.

De la Trilatérale à la Maison Blanche

En 1970, dans Between Two Ages[2], il expose sa vision d’un nouvel ordre politique mondial s’appuyant sur un lien économique trilatéral entre le Japon, l’Europe et les USA. Enthousiasmé, le millionnaire David Rockefeller le recrute alors pour créer la très mondialiste Commission Trilatérale qui regroupe les décideurs économiques et politiques nord-américains, européens et japonais. Brzeziński en sera le directeur de 1973 à 1976.

Un proche de la Commission, Jimmy Carter, est élu à la Maison Blanche, et Zbig devient directeur du Conseil national de sécurité de 1977 à 1981. Bien que démocrate, il défend des positions conservatrices et anticommunistes. Très critique envers la politique de « coexistence pacifique » suivie par Nixon et Ford qu’il dénonce comme « coexistence passive », il pense que l’URSS profite de la détente pour progresser dans le Tiers monde, et contre le secrétaire d’État Cyrus Vance prône la fermeté.

C’est ainsi qu’il est l’un des promoteurs de l’Opération Cyclone, visant à soutenir les moudjahidin afghans dès juillet 1979 et enliser l’armée russe dans un conflit périphérique. Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, il précisera : « Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidines a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. » Il poursuit : « Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan []. Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : “Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam“. » À ceux qui lui reprochent d’avoir favorisé le terrorisme islamiste, il répond cyniquement : « Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les talibans ou la chute de l’empire soviétique ? Quelques excités islamistes ou la libération de l’Europe centrale et la fin de la Guerre froide ? [3] »

Il poursuit la normalisation des relations sino-américaines amorcée par Kissinger. Soutien indéfectible du régime du Shah, il sera l’un des promoteurs, en avril 1980, de l’opération commando Eagle Claw visant à libérer les otages américains de Téhéran.

ZBZ-Gech.jpgLe grand échiquier

Il rompt avec les Démocrates en 1988 en soutenant la candidature du républicain George Bush, dont il est l’un des conseillers à la sécurité nationale durant la campagne. L’année suivante, il publie The Grand Failure[4] (« Le grand échec »), ouvrage dans lequel il prédit l’échec de la politique de glasnost et perestroïka de Gorbatchev et l’effondrement final de l’URSS… d’ici quelques décennies. En 1990, il critique les thèses de Fukuyama sur la « fin de l’Histoire » et s’oppose à la guerre du Golfe. Au cours des années 1990, on le retrouve émissaire spécial du président des USA pour la promotion du plus grand projet d’infrastructure pétrolière au monde, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, destiné à contourner la Russie.

En 1997 sort son magnum opus, The Grand Chessbord[5] (« Le grand échiquier »), « l’analyse politique et stratégique la plus rigoureuse du nouvel ordre mondial dominé par les États-Unis et des voies et moyens pour que perdure cette suprématie »[6] selon le géostratège Gérard Chaliand. Conformément à l’enseignement des géopoliticiens anglo-saxons, Brzeziński tient le continent eurasiatique, qui regroupe 75% de la population mondiale, une grande partie des ressources naturelles et les deux tiers de la production mondiale, pour le pivot du monde. « L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale », écrit-il, car « se situant au centre du monde, quiconque contrôle ce continent, contrôle la planète[7] ». Pour que la suprématie américaine perdure, il faut empêcher qu’un État n’y devienne hégémonique.

Zbig entend profiter du recul de la Russie pour passer de l’endiguement de la guerre froide au refoulement (roll back). C’est ainsi qu’il souhaite que les USA s’emploient à détacher de l’orbite russe ce que Moscou appelle « l’étranger proche », c’est-à-dire les États qui constituaient l’URSS autour de la Fédération de Russie. Selon lui, l’effort américain doit porter prioritairement vers l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, riche en hydrocarbures et l’Asie centrale musulmane – pour lui la clef pour contrôler l’Eurasie est l’Asie centrale, et la clef pour contrôler l’Asie centrale est l’Ouzbékistan -. Il insiste sur l’importance géopolitique de l’Ukraine : « « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. Et quand bien même elle s’efforcerait de recouvrer un tel statut, le centre de gravité en serait alors déplacé, et cet empire pour l’essentiel asiatique serait voué à la faiblesse[8] ». Il estime aussi que la Russie doit être évincée de la zone qu’il appelle les « Balkans d’Eurasie », à savoir la Turquie, le Caucase, l’Iran, l’Afghanistan et l’Asie centrale. Son objectif final : que les USA dominent l’espace de l’ancienne route de la soie (Silk road), une route non plus caravanière mais pétrolière et gazière parsemée d’oléoducs et de gazoducs, en reliant l’Europe à la Chine par une chaîne de petits États vassaux de l’Amérique.

Il s’oppose à la première guerre de Tchétchénie et préside dès 1999 le Comité américain pour la paix en Tchétchénie, qui apporte un soutien occulte aux indépendantistes. Il s’agit, comme jadis en Afghanistan, d’entretenir une guerre périphérique qui affaiblisse la Russie et l’éloigne des richesses de la Caspienne. Après l’arrivée de Poutine au pouvoir, il prône l’extension de l’OTAN aux États post-soviétiques, idée qui se concrétisera en 2002 avec l’intégration des trois républiques baltes à l’Organisation.

Renouant avec les démocrates, Zbig est nommé conseiller aux affaires étrangères par Obama lors de sa campagne présidentielle, ce qui provoque l’ire des néoconservateurs, qui lui reprochent d’avoir soutenu les auteurs du livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine.

Dans son dernier ouvrage, paru en 2012, Strategic vision[9], il prend acte du recul des USA et de l’avènement d’un monde multipolaire, et abandonne temporairement son hostilité à la Russie. Toutefois, lorsqu’éclate en 2014 la crise ukrainienne, repris par son tropisme antirusse, il pousse à l’affrontement dans un article intitulé « Qu’est-ce qui doit être fait ? L’agression de Poutine en Ukraine nécessite une réponse » : « L’Occident doit reconnaître rapidement le gouvernement actuel de l’Ukraine comme légitime [...]. L’Occident doit affirmer que l’armée ukrainienne peut compter sur l’aide occidentale immédiate et directe afin de renforcer ses capacités de défense[10] ». Encore et toujours nuire à la Russie !

Edouard Rix, Réfléchir & Agir, automne 2017, n°57, pp. 12-14.

Notes:

[1] J. Vaïsse, Zbigniew Brzeziński, le stratège de l’Empire, Odile Jacob, 2016.

[2] Between Two Ages : America’s Role in the Technetronic Era, Viking Press, New York, 1970.

[3] Le Nouvel Observateur, 15 au 21 janvier 1998, n° 1732, p. 76.

[4] The Grand Failure : The Birth and Death of Communism in the Twentieth Century, Charles Scribner’s Sons, New York, 1989.

[5] Le grand échiquier : L’Amérique et le reste du monde, Bayard, coll. « Actualité », 1997.

[6] Ibid, p. 21.

[7] Ibid, p. 24.

[8] Ibid, p. 74.

[9] Strategic Vision : America and the Crisis of Global Power, Basic Books, New York, 2012.

[10] Washington Post, 3 mars 2014.

jeudi, 24 novembre 2011

Amerikas neuer Kalter Krieg gegen Rußland

Bernhard RODE:

Das Eurasische Schachbrett

Amerikas neuer Kalter Krieg gegen Rußland

1248 Seiten
Lexikonformat
Leinen
zahlreiche Abbildungen
Register
ISBN 978-3-87847-261-2
 
Vorbestellpreis € 34.80, nach Erscheinen Ende November 2011 € 39.80

Kurztext:

»Amerikas geopolitischer Hauptgewinn ist Eurasien... Eurasien ist das Schachbrett, auf dem der Kampf um globale Vorherrschaft auch in Zukunft ausgetragen wird«

Zbigniew Brzezinski

Der Balkan, der Nahe und Mittlere Osten, Afghanistan – das sind die Konfliktherde, in denen die USA seit den vergangenen fünfzehn Jahren militärisch präsent sind. Bei diesen US-Militärinterventionen wird der Welt mit großen Propagandaaufwand klargemacht, daß diese zum Schutz der Menschenrechte, zur Sicherung von Stabilität und Humanität und zur Bekämpfung des ›Terrorismus‹ nötig seien. Doch ist dies die ganze Wahrheit der Kriege, die Washington in dem geopolitischen ›Erdbebengürtel‹ vom Balkan bis zum Hindukusch führt?

Der Verfasser deckt in dieser umfangreichen Studie auf, daß es den USA in Wirklichkeit um die Durchsetzung einer geheimen Jahrhundertagenda geht, deren Hauptziele die Beherrschung Eurasiens und die Kontrolle seiner immensen Rohstoffvorräte sind. Ausführlich geht er dabei auch auf die Denkschulen der anglo-amerikanischen Geopolitik ein, die als Voraussetzung für die Kontrolle des eurasischen Kontinentalraums die Einkreisung, Niederhaltung und Zerstückelung Rußlands einfordern. In der Tat hat die US-Machtelite – diesen geopolitischen Doktrinen folgend - in den letzten gut hundert Jahren bis heute mehrere Anläufe unternommen, um dieses Ziel zu erreichen, wie Bernhard Rode im einzelnen beschreibt. Der Leser erfährt dabei auch, daß die vermeintlich lokal begrenzten Konflikte, die in dem Staatengürtel zwischen Ostsee und Hindukusch immer wieder aufbrechen, im wesentlichen inszenierte Stellvertreterkriege zwischen Washington, Moskau und auch Peking sind, die die Durchsetzung von Pipelinekorridoren und die Kontrolle der Energieströme Eurasiens zum Ziel haben.

Mit diesem Buch wird ein grundlegender und umfassender Blick hinter die Kulissen des aktuellen ›Great Game‹ in Eurasien und auf seine historisch-geopolitischen Wurzeln geworfen. Unter Heranziehung einer Vielzahl von Quellen und Originaltexten wird dabei mit einer Reihe etablierter Fehlurteile aufgeräumt, werden die Schachzüge der US-amerikanischen indirekten ›schmutzigen‹ Kriegführung gegen Rußland (und China) beleuchtet – angefangen von der Finanzierung der bolschewistischen Oktoberrevolution durch US-Bankiers über die Inszenierung eines ›Kalten Krieges‹, die Förderung islamistischer Strukturen im ›weichen Unterleib‹ Eurasiens, die verdeckte Kollaboration mit den kriminellen russischen Oligarchen bis hin zu Kampagnen gegen Putins ›Neues Rußland‹. Doch scheint sich gegenwärtig abzuzeichnen, daß dem US-Imperialismus nicht nur aufgrund der gigantischen Verschuldung Washingtons, sondern auch wegen der von Moskau und Peking aktiv betriebenen Gegenmachtbildung Grenzen gesetzt werden.

Langtext:

Künftige Historiker werden die zweite Hälfte des 21. Jahrhunderts als den Beginn fundamentaler geopolitischer Machtverschiebungen in der Weltpolitik definieren. Im Zuge der Weltfinanzkrise wurde deutlich, was sich in den Jahren zuvor langsam abzeichnete: Dem westlich-transatlantischen Bündnis wird durch aufsteigende neue Machtzentren der Anspruch auf Weltführung streitig gemacht. Der FAZ-Redakteur Nikolas Busse spricht bereits von der »Entmachtung des Westens«. »Die Globalisierung wird zunehmend ein nicht-westliches Gesicht erhalten«, schlußfolgert der CIA-Think-Tank National Security Council; und einer der führenden geopolitischen Vordenker unserer Tage, Parag Khanna, erkennt in den Entwicklungen der Gegenwart eine geopolitische Auflehnung gegen das US-dominierte Weltordnungsmodell.
 
Amerikanische Strategen sind sich vollkommen im Klaren darüber, daß der eurasische Raum der Ort dieser Machtverschiebungen sein wird. Der Konzeption des bekannten US-Geopolitikers Zbigniew Brzezinski zufolge ist Eurasien der Siegespreis im Kampf um die Weltführung, und Anfang des 21. Jahrhunderts hatte der US-Stratege Andrew Marshall analysiert, daß die entscheidenden Herausforderungen für die USA in Asien liegen.
 
Kaum bekannt ist jedoch die Tatsache, daß die Bestrebungen der USA zur Kontrolle Eurasiens Teil einer Jahrhundertstrategie sind, deren Grundlagen schon Anfang des 20. Jahrhunderts von den angelsächsischen Geopolitikern Halford Mackinder und Alfred Thayer Mahan definiert wurden und deren Weiterentwicklung in den Denkfabriken heutiger US-amerikanischer Geopolitik um Zbigniew Brzezinski und Thomas P. M. Barnett noch nicht abgeschlossen ist. Wie ein roter Faden zieht sich durch die strategischen Konzepte der angelsächsischen Seemächte bis heute die These, daß die Aufrechterhaltung universaler angelsächsischer Hegemonie die Kontrolle, Einkreisung, Isolation und erforderlichenfalls auch die Zerstückelung Rußlands zur Voraussetzung hat. In der historisch-politischen Literatur ist bislang kaum beachtet worden, daß die USA auch seit einem Jahrhundert dieser geheimen Agenda folgen.
 
Das Buch Das eurasische Schachbrett liefert hier den Hintergrund-Report dieser geheimen Jahrhundertagenda der USA. Wer weiß heute schon, daß die USA die Oktoberrevolution finanzierten und der erste Kalte Krieg von Washington nicht nur maßgeblich vorangetrieben, sondern mit irregulären offensiven Mitteln bis zur Zerstörung der UdSSR geführt wurde, um den russischen geopolitischen Einflußraum in ein US-dominiertes Freihandelsregime einzubinden? Wer weiß hierzulande, daß Bestandteil des US-amerikanischen Plans zur Unterminierung Rußlands der Aufbau des islamischen Fundamentalismus war mit dem Ziel der Schaffung eines destabilisierenden ›Krisenbogens‹, dessen Folgen im Kaukasus und in Afghanistan/Zentralasien bis heute fortwirken? Wem ist ferner bekannt, daß die USA mit Hilfe des Internationalen Währungsfonds, der Finanzierung Jelzins und durch Kollaboration mit der neuen kriminellen Schicht russischer Oligarchen ihre Ziele in den 90er Jahren fast erreicht hatten? Und wer kennt heute die Hintergründe einer geheimen Kampagne der USA gegen Putins neues Rußland, die beispielsweise in der Inszenierung von sogenannten ›Farbrevolutionen‹ in geopolitisch relevanten Staaten deutlich wurde und sogar einen Stellvertreterkrieg in Georgien im August/September 2008 in Kauf nahm ?
 
Erstmals im deutschsprachigen Raum wird in dieser brisanten Analyse Washingtons Geheimplan zur Unterwerfung Rußlands aufgedeckt. Ausführlich erfährt das neue ›Great Game‹ – der bis heute andauernde Kampf um die Rohstoffe und Pipelinekorridore Eurasiens – seine Darstellung. Der Autor bezieht in seine Gesamtbetrachtung aber auch die Konfliktherde in den eurasischen Randstaaten – sei es in Afghanistan, Iran, Georgien, der Ukraine oder in den zentralasiatischen Republiken – ein und hinterfragt diese vor der Kulisse dieses ›Großen Spiels‹. Grundlegend beleuchtet wird das Wiedererstarken Rußlands unter Präsident Wladimir W. Putin, seine neue Energiegeopolitik sowie seine bündnispolitischen Ansätze einer eurasisch-kontinentalen Gegenmachtbildung. In der Weltordnung des beginnenden 21. Jahrhunderts treten die Konfrontationslinien eines neuen Kalten Krieges zwischen den USA und einer globalisierten NATO einerseits und einem erneuerten Rußland auf der anderen Seite deutlich zutage, wie der Autor detailliert beschreibt. Doch letztlich wird die
entscheidende Frage der Zukunft nicht lauten, ob die Eurasienstrategie Washingtons erfolgreich sein wird, sondern wann die USA an ihrer imperialen Überdehnung kollabieren werden.
 
Das Buch will aber nicht nur die Motive und Ziele der US-Politik in Eurasien aufdecken; gleichzeitig soll aufgezeigt werden, daß die Geopolitik nach wie vor das Handlungsmuster der großen und regionalen Mächte darstellt. Insoweit plädiert dieses Werk auch für eine Rückkehr des geopolitischen Diskurses in Deutschland, wo dieser politische Wissenschaftszweig bislang tabuisiert geblieben ist.