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samedi, 13 février 2016

"Etats-Unis : une nouvelle vision géopolitique ?"

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"Etats-Unis: une nouvelle vision géopolitique?"

par Jean-Claude Empereur

Ex: http://www.europsolidaire.eu

Ci-dessous, reprise pour Europe solidaire de mon article consacré aux thèses de George Friedman, article qui vient d'être publié, sous le titre : "Etats-Unis : une nouvelle vision géopolitique ?", dans le numéro de décembre de la "Revue Politique et Parlementaire" consacré au réalisme diplomatique.
 
Ps: depuis la rédaction de cet article, G. Friedman a quitté la présidence de Stratfor pour créer et prendre la tête de "Geopolitical Futures" avec l'intention de renforcer encore son influence au sein de l'oligarchie dirigeante des Etats-Unis.
 
Flashpoints - The Emerging Crisis in Europe

de George Friedman

Un avertissement brutal mais lucide du géopolitologue américain

Note de lecture et commentaire de Jean-Claude Empereur

Convention pour l'indépendance de l'Europe

flasho-EL._SX327_BO1,204,203,200_.jpgFace à la crise de souveraineté et d'identité qui affecte l'Union Européenne, il n'est pas inutile d'analyser le regard que portent certains géopolitologues américains sur cette situation. On connaissait les positions, souvent critiques, de quelques-uns d'entre eux tels que Samuel Huntington ou Zbigniew Brzezinski. George Friedman va encore plus loin dans le pessimisme et surtout la méfiance à l'égard d'une construction dont il considère qu'elle est devenue dangereuse pour l'équilibre du monde.

Spécialiste reconnu de la prospective, président de Stratfor, société qui se consacre à l'analyse géostratégique et à l'intelligence économique, souvent qualifiée de « CIA bis », George Friedman est proche des milieux dirigeants américains. Il peut être ainsi considéré comme très représentatif de la pensée géopolitique dominante à Washington, qu'il s'agisse des cercles dirigeants « visibles » que de ceux du « deep-state » et du complexe militaro industriel, qu'ils soient Républicains ou Démocrates.

Son dernier livre : « FLASHPOINTS. The emerging crisis in Europe » est non seulement une analyse plus que critique ,voire même brutale, de la situation sur le vieux continent, mais surtout une mise en garde des dangers potentiels que représente, pour le reste du monde et surtout pour les Etats-Unis, une Union Européenne à la dérive.

Son point de vue peut se résumer de la manière suivante :

  • L'Union Européenne a échoué,

  • La « question allemande » est de retour,

  • L'Eurasie est un  cauchemar géopolitique pour les Etats-Unis.

L'effondrement du système européen.

D'emblée, et pour mieux mettre en évidence l'ambiguïté initiale du projet européen, George Friedman considère que l'on a trop tendance à oublier le rôle essentiel joué, dès l'origine, par les Etats-Unis dans une construction destinée essentiellement à contrer la menace soviétique. Cette origine, assez éloignée du récit officiel, explique et justifie, selon lui, la parfaite et nécessaire consanguinité entre l'OTAN et l'UE, la seconde n'étant ni plus ni moins, dans cette perspective atlantiste, que la façade économique de l'autre.

Dès sa création, surtout depuis le traité de Maastricht et jusqu'en 2008 l'Europe était devenue une puissance industrielle mais surtout commerciale florissante, l'interdépendance économique des Etats et des entreprises garantissant apparemment paix et prospérité.

Soixante ans plus tard, George Friedman, constate, non sans une certaine « shadenfreude », que ce double objectif de paix et de prospérité n'a pas été atteint. La crise économique et financière ne cesse de s'étendre et la menace de conflits traditionnels ou identitaires plane tant à l'intérieur qu'aux frontières de l'Europe. C'est précisément la multiplication de ces zones de conflits : « flashpoints », en cours ou potentiels, qui, pour l'auteur, sont la marque, congénitale de l'Europe. Livrés à eux-mêmes, les Européens sont dans l'incapacité de s'entendre. La construction européenne a pu faire un moment illusion mais le tragique de l'histoire a repris ses droits.

Les Européens ne changeront jamais .Dès que se profile une crise majeure leurs vieux penchants les reprennent. Aucun système institutionnel européen n'a réussi à enrayer ce mouvement, l'Union Européenne pas plus que les autres.

Incapable de se contrôler eux-mêmes, au risque de déchainer une nouvelle guerre mondiale, ils ne peuvent que se soumettre à une puissance extérieure.

friedw204.jpg« Les Européens ont su conquérir le monde mais se sont montrés incapables de se conquérir eux-mêmes »

Pour George Friedman le point tournant de l'histoire se situe en 2008, année d'une double crise: d'abord militaire en Géorgie, économique ensuite avec la chute de Lehman Brothers. Sur le moment le lien entre ces deux événements pivots ne fut pas remarqué. Le premier d'entre eux montrait que les relations entre la Russie et l'Europe venaient de prendre brutalement un tour nouveau et que la guerre pouvait ressurgir à tout moment sur le continent, comme devait le montrer par la suite, le conflit en Ukraine. Le second, quant à lui, en marquant le début d'une crise économique profonde, mettait en évidence la fragilité de l'Union Européenne, fragilité que les discours incantatoires de ses dirigeants avaient réussi à masquer jusqu'alors.

Dès que les difficultés apparurent, devant la sidération et la paralysie des institutions européennes, les Etats ont repris les commandes, divergences et antagonismes se sont donnés libre cours. Les institutions européennes ont révélé alors leurs faiblesses et le moteur franco-allemand a cessé de fonctionner correctement.

Le retour de la « Question allemande ».

La réconciliation franco-allemande, à condition d'être équilibrée et soigneusement contrôlée, a toujours été, pour les anglo-saxons, le principe fondateur de la construction européenne.

Aujourd'hui l'équilibre est rompu et le contrôle de plus en plus incertain. La réunification a rendu à l'Allemagne sa place centrale en Europe. Grâce à une politique économique tournée vers l'exportation, appuyée sur une monnaie unique qui n'est autre qu'un mark déguisé et une Banque Centrale Européenne copie conforme de la Bundesbank, la République Fédérale s'est imposée comme puissance économique dominante, dictant sans trop d'égards ni de scrupules, à son seul profit, ses orientations ordo-libérales et mercantilistes à l'ensemble de l'Union, sous prétexte de bonne gouvernance.

Pour le président de Stratfor le divorce entre l'Allemagne et la France est consommé de manière quasi irréversible. Les voies et les choix économiques et stratégiques divergent déjà, l'Allemagne se tournant vers l'Est et la France vers le Sud.

Mais notre auteur va beaucoup plus loin. Il pense que ce pivot oriental, conforme à l'histoire et aux tropismes allemands, n'est qu'un début. Il est l'expression d'une volonté de se débarrasser des contrôles, de l'état de soumission et de souveraineté limitée qui est imposé à l'Allemagne depuis la fin de la guerre. Dans cette perspective l'Allemagne constitue une menace, Personne ne peut prévoir, selon lui, dans quel chemin va s'engager ce pays, au cours des vingt prochaines années , s'il est livré à lui-même

La « Question allemande », formulation qui, dans l'histoire, a toujours exprimé vis-à-vis de nos voisins une interrogation anxieuse, serait-elle de retour ?

Mais pour George Friedman le pire est encore à venir si les Allemands, libérés de leurs liens étroits avec la France et par la même d'une Union Européenne en situation d'échec, se tournent, comme leur passé les y invite, vers la Russie.

L'obsession eurasienne : un cauchemar géopolitique.

On sait depuis Tocqueville que l'affrontement entre l'Amérique et la Russie fait partie des grands mythes de l'histoire.

Pour certains, le caractère inévitable de cet affrontement a été théorisé dès 1904 par Hartford Mackinder dans sa conférence à la Royal Geographical Society de Londres. Cette conférence reprise ultérieurement dans un simple article de douze pages résume encore aujourd'hui les orientations de la politique américaine en mettant en évidence l'opposition absolue entre une Amérique appuyée sur la maîtrise intégrale des océans et une Russie retranchée dans « l'ile du monde » cœur du système continental eurasiatique et « pivot géographique de l'histoire ».

Pour Friedman le rapprochement de la nouvelle Allemagne et de la Russie éternelle en rendant inévitable la constitution d'un ensemble continental gigantesque peuplé de plus de sept cent millions d'habitants, aux immenses ressources naturelles, à la profondeur stratégique inégalée, en continuité et en contiguïté avec la Chine ,l'Inde et le monde musulman est inacceptable.

friedSuGu1GsgL._UY250_.jpgCe rapprochement, s'il devait se confirmer dans les vingt ans à venir, constituerait pour les Etats-Unis, un véritable cauchemar géopolitique en même temps qu'une menace majeure, mettant en cause une hégémonie considérée comme non négociable.

Dans ces conditions, tout, absolument tout, doit être mis en œuvre pour en empêcher la réalisation.

C'est ainsi que l'intégration de l'Ukraine à l'Union Européenne, en réalité à l'OTAN, constitue un enjeu majeur et prend tout son sens. Dans cette logique, le conflit doit être mené jusqu'à son terme afin de positionner les armées de l'OTAN jusqu'aux frontières de la Russie et ceci «  pour des décennies »...

Bien au-delà du simple endiguement de la guerre froide « containment », c'est d'une stratégie de refoulement pur et simple « roll back » dont il s'agit. Cette stratégie, fait ainsi entrer subrepticement les Etats-Unis dans l' « étranger proche » de la Russie, en plaçant de facto cette zone périphérique, à laquelle elle est très attachée, pour sa sécurité, sous contrôle américain. L'étape suivante est d'utiliser, dans la ligne de ce que préconise Zbigniew Brzezinski dans le « Grand échiquier », l'Ukraine comme bélier géostratégique pour disloquer ensuite la Fédération de Russie.

Au cours d'une conférence donnée au Chicago Council for Global Affairs, George Friedman, à l'occasion de la sortie de son livre, n'a pas hésité à envisager le retour de la guerre froide voire même la possibilité d'un conflit préventif avec la Russie.  « si  l'on veut éviter qu'une flotte constitue une menace il faut empêcher sa construction avant qu'il ne soit trop tard ».Précise-t-il.

Nous voilà dûment avertis...

Europe/Etats-Unis, des malentendus aux divergences transatlantiques.

On est loin de la vision Kissingérienne du réalisme diplomatique et de l'équilibre des puissances. Conscient des risques insensés que fait courir au monde cette politique agressive et invasive, l'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger a déclaré, dans une interview accordée au New York Times au début de l'année 2015 à propos du conflit en Ukraine: « Je pense qu'une reprise de la guerre froide serait une tragédie historique ».

Il est clair que la brutalité – le mot n'est pas trop fort- de l'analyse de Friedman s'apparente plus à de la provocation qu'à de la diplomatie.

De ce point de vue, on se souvient des propos, méprisants, peu diplomatiques, pour ne pas dire plus, de Victoria Nuland, assistante au Secrétariat d'Etat américain pour les affaires européennes et eurasiennes, interceptés lors d'un entretien téléphonique avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Kiev : « we F... the European Union ». Ce langage d'une diplomate chevronnée, très liée aux milieux néo-conservateurs, ( son mari n'est autre que Robert Kagan , l'un des fondateurs du « Project for a New American Century ») sont très représentatifs de cette tendance provocatrice et jusqu'auboutiste faisant peu de cas des intérêts de l'Union Européenne.

S'agissant des rapports euro-atlantiques et de l'évolution de la construction européenne, on aurait tort de ne pas tenir compte de l'analyse de George Friedman et de ne pas en tirer un certain nombre de leçons pour l'avenir, ceci pour au moins deux raisons :

  • La première c'est qu'elle n'est pas toujours dépourvue de sens, en ce qu'elle met en lumière, les divergences d'intérêts aiguisés par la crise, entre les Etats membres de l'Union Européenne.

  • La seconde vient, compte tenu de l'appartenance de son auteur aux cercles du pouvoir, de son caractère potentiellement auto réalisatrice.

Il ne faut pas se bercer d'illusions cette analyse, partagée par la plupart des milieux dirigeants de Washington, qui rappelons le sont souvent les commanditaires de Stratfor, dénie à l'Union Européenne toute possibilité d'indépendance politique économique ou militaire,

Car du fait de l'impossibilité supposée des responsables politiques européens de maîtriser leurs conflictualités latentes, tout désir d'indépendance de leur part, est perçue comme un risque et une menace permanente pour la paix et la sécurité des Etats-Unis.

freidVSAZL._AC_UL320_SR202,320_.jpgFriedman insiste sur le fait que les Etats–Unis doivent continuer à contrôler sans partage les océans et l'espace, il pourrait ajouter le numérique et le Big data, car c'est le socle de leur puissance. Devant les risques que présentent, selon lui, l'irresponsabilité et l'incontrôlabilité européenne, et le double échec de l'intégration économique et militaire de l'Europe, deux solutions s'imposent : le renforcement et l'extension de l'OTAN, la mise en œuvre du Grand Marché Transatlantique, deux instruments de vassalisation de l'Union.

Il est clair que les Européens qui font de moins en moins confiance à leurs institutions pour faire face aux problèmes du moment,

Aveuglés par une vision irénique de la mondialisation, dépourvus, à la différence de tous les autres acteurs mondiaux, de la moindre vision géopolitique et plongés dans un état de sidération depuis le début d'une crise sans fin, ils auront du mal à résister à ce double arraisonnement s'ils ne prennent pas rapidement un certain nombre de mesures de rupture.

Les plus urgentes mais aussi les plus difficiles à mettre en œuvre devraient être les suivantes :

Solidarité puissance identité souveraineté

Refonder le projet européen sur quatre concepts intimement liés entre eux : solidarité, puissance, identité et souveraineté. La crise a mis à mal, depuis longtemps, les impératifs de solidarité et de puissance, les faisant passer imprudemment derrière les contraintes techniques et comptables de «  gouvernance » budgétaire.

Les crises migratoires et la perspective de leur amplification pose le problème de l'existence et de l'identité d'un peuple européen. Cette incertitude identitaire est à l'origine de bien des difficultés présentes.

Enfin le retour à la multipolarité du monde et le développement d'une compétition acharnée entre ses différents acteurs met en évidence l'exigence fondamentale de souveraineté

En effet, malgré les discours iréniques sur la mondialisation et l'érosion des Etats-Nations, la souveraineté  reste, le marqueur central de la réalité d'un pouvoir. Or la construction européenne a consisté, sous prétexte de gradualisme, à installer, sous couvert du principe anesthésiant de subsidiarité, un système très coercitif, de transfert/neutralisation insidieux de la souveraineté des Etats membres, au profit d'une Union, incapable de construire, en retour, à son niveau une souveraineté européenne authentique. Ce système d'aspiration/annihilation dont l'extrême nocivité apparait maintenant au grand jour, du fait des multiples crises existentielles qui assaillent l'Europe, a mis en péril sa défense, et explique dans une large mesure son incapacité à forger une politique dans ce domaine.

La refondation des institutions européennes commande le retour au principe, plus souple, d'un « Concert européen de souverainetés nationales ».

Ce double refus impolitique et névrotique de l'identité et de la souveraineté condamne, s'il n'est pas surmonté rapidement, l'Europe à sortir de l'histoire

Pour une Europe des grands espaces

Construire et renforcer le partenariat Euro-Russe , l'Union Européenne l'avait un moment envisagé, puis abandonné sous la pression anglo-saxonne. Il est temps de le relancer, dans une perspective d'équilibre entre le monde atlantique océanique et le monde asiatique continental. Seul en effet, ce partenariat s'appuyant sur un lien tripartite équilibré et complémentaire entre Paris, Berlin et Moscou est capable d'offrir au projet européen une réelle puissance en accordant à celui-ci la possibilité de :

  • développer de grands projets industriels et technologiques, en particulier, dans l'espace et le numérique,

  • lui donner accès à des ressources naturelles considérables

  • le doter enfin d'une véritable profondeur stratégique allant bien au-delà de ce que George Friedman appelle « l'Europe péninsulaire ».Cette convergence entre les trois pays s'est manifestée, avec succès, au cours des dernières années dans des situations très critiques, la guerre en Irak en 2003 et le conflit en Ukraine avec les accords de Minsk II en 2015.

Conclusion.  Rompre avec la stratégie américaine d'encerclement issue de la guerre froide

Se dégager de l'endiguement « Mackinderien » qui oppose depuis plus d'un siècle l'ensemble eurasiatique au reste du monde pour le seul bénéfice de l'hégémonie américaine en recherchant des alliances avec les puissances émergentes et notamment les BRICS. De ce point de vue une attention toute particulière doit être accordée non seulement au monde méditerranéen mais surtout à l'Afrique, le plus proche voisin de l'Europe, dont l'évolution démographique, récemment rappelée par un rapport de l'ONU, va déterminer, pour une part l'équilibre du monde dans les prochaines décennies : 2,4 milliards d'habitants en 2050 et 4,4 milliards en 2100. Le refus de voir les conséquences géopolitiques de cette situation, s'il persistait, est gros d'énormes difficultés à terme très rapproché. 

Reste à savoir s'il existe aujourd'hui une opinion publique européenne prête à entendre ce message et des hommes politiques «  grand format » pour reprendre la formule de Thomas Mann capables de les guider dans cette voie.

lundi, 15 octobre 2012

Une nouvelle doctrine américaine : contenir l’Eurasie par le chaos

Pierre DORTIGUIER:

Une nouvelle doctrine américaine : contenir l’Eurasie par le chaos

 
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Le magazine texan Stratfor que nous citons, et auquel nous renvoyons, The Emerging Doctrine of the United States | Stratfor est un thermomètre de la température américaine et vise surtout à préparer l’opinion à distinguer entre les intérêts apparents et réels des Etats-Unis, à court et à long terme, ; il n’est donc pas destiné à un très vaste public, ni non plus formellement confidentiel, mais répond aux questions des élites déconcertées par le tapage médiatique « à usage de l’Américain moyen »

« Au cours de la fin de semaine dernière, des rumeurs ont commencé à émerger que l’opposition syrienne permettrait  à des  éléments  du « régime d’Assad » (sic)  à rester en Syrie et de participer au nouveau gouvernement. …  Ce qui se passe en Syrie est importante pour une nouvelle doctrine étrangère émergente aux États-Unis – une doctrine selon laquelle  les États-Unis ne prennent pas la responsabilité principale des événements, mais qui permet  aux crises régionales de se déployer jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre régional soit  atteint. »

Le magazine simplifie volontairement, par souci de pédagogie la formule géopolitique U.S, en insistant sur  ses « intérêts fondamentaux » », à savoir e que assure la base de la prospérité américaine : « cela se résume à l’atténuation des menaces contre les Etats-Unis par le contrôle des mers  en empêchant l’émergence d’une puissance eurasienne qui serait en mesure de mobiliser des ressources à cette fin. Cette nouvelle doctrine consiste « à empêcher le développement d’une substantielle puissance nucléaire intercontinentale qui pourrait menacer les Etats-Unis, au cas où un pays ne serait pas découragé par la puissance américaine pour un motif quelconque. »

Dans cette perspective de maintien de supériorité « l’intérêt américain pour ce qui se passe dans le Pacifique est compréhensible .Mais même là les Etats-Unis, du moins pour l’instant, laissent les forces régionales s’engager dans une lutte qui n’a pas encore affecté l’équilibre régional de la puissance des Alliés américains, et les mandataires de cette puissance, comprenant les Philippines, le Viêt-Nam et le Japon ont été joué aux échec des les mers de cette région »  –sous entendu contre la Chine, et l’on notera que le Viêt-Nam est dans la sphère politique antichinoise depuis sa dernière lutte frontalière, au mépris des sacrifices nationaux antérieurs !- »sans une imosition directe de la puissance navale américaine, même si une telle perspective », conclut Stratfor Global Intelligence, « semble possible » !

Viennent maintenant les leçons que les Américains auraient tiré des derniers engagements ! la campagne d’Irak et la résistance irakienne ont conduit au retrait des forces US et l’iran y aurait gagné une plus grande puissance et un sentiment de sécurité.

La campagne libyenne est présentée –avec une certaine hypocrisie- comme une initiative française et aurait été  plus difficile, voire un échec, sans le soutien de l’aviation US.

La guerre syrienne, naturellement justifiée par l’influence croissante de l’Iran, et visant moins un Etat que ses relations étrangères avec l’Iran, la Russie et la Chine amène à  préciser cette nouvelle politique ; le conflit est régional, les Alliés des Américains sont chargés de l’entretenir, même sans arriver à une solution radicale, et l’auteur Friedmann raconte qu’il a exposé ceci à ses interlocuteurs d’Asie centrale qui espéraient voir un engagement plus net des forces US !

Les conséquences en sont une poursuite indéfinie de la lutte intestine en Syrie et une pression continue sur l’Iran, dans laquelle l’arme économique prime sur tout affrontement utopique militaire.  Ce qu’il importe est de bien lire la conclusion de l’analyse, qui montre que les Etats-Unis sont  eux-mêmes dirigés par une force occulte qui veut l’affrontement général en négligeant les embrasements locaux.
Il s’agit de tester la force de la puissance émergente russo-chinoise !

«  Cela a forcé la fois le régime syrien et les rebelles de reconnaître l’improbabilité d’une victoire militaire pure et simple. Tant le soutien de l’Iran au régime et les diverses sources de soutien à l’opposition syrienne se sont révélés  indécis. Les rumeurs d’un compromis politique émergent en conséquence.

Dans le même temps, les États-Unis ne sont pas prêts à s’engager dans une guerre avec l’Iran, ni prêts  à souscrire à l’attaque israélienne en l’accompagnant de leur soutien avec le soutien militaire . Les USA utilisent  un moyen efficace de pression – des sanctions – qui semblent  avoir eu un certain effet par  la dépréciation rapide de la monnaie iranienne . Mais les Etats-Unis ne cherchent pas à résoudre la question iranienne, il n’est pas prêt à assumer la responsabilité principale, sauf si l’Iran devient une menace pour les intérêts fondamentaux des États-Unis. Il se contente de laisser les événements se dérouler et à n’agir que s’ il n’y a pas d’autre choix

Les Etats-Unis ne sont pas prêts à intervenir par la force militaire conventionnelle.

Cela ne signifie pas que les États-Unis se désengagent  de la scène mondiale. Ils contrôlent  les océans du monde et génèrent  près d’un quart du PNB mondial du produit intérieur. Alors que le désengagement est impossible, l’ engagement contrôlé, basé sur une compréhension réaliste de l’intérêt national, est possible.

Cela va bouleverser  le système international, en particulier celui des alliés américains. Il créera également des contraintes aux États-Unis à la fois de la gauche politique, qui se veut une politique étrangère humanitaire, et le droit politique, qui définit l’intérêt national au sens large. Mais les contraintes de la dernière décennie pèsent  lourdement sur les Etats-Unis et vont donc changer la façon dont le monde fonctionne.

Le point important est que personne ne décide cette nouvelle doctrine. Il émerge de la réalité à laquelle les  Etats-Unis sont confrontés. C’est la force des  de doctrines qui se font jour. Elles se manifestent d’abord et sont annoncés quand tout le monde se rend compte que c’est comme ça que les choses fonctionnent. »

Une fois cette leçon de la Stratfor bien lue, une question se pose : qui dirige la politique US, l’intérêt national capitaliste-come partout, avec ses limites et ses confrontations  ou une politique impériale qui prend les Etats-Unis pour écran et vise à non pas bâtir un ordre, mais régler un désordre général, la maintenir par sa théorie du chaos minimum, abattre un adversaire fort, plutôt qu’imposer la puissance qu’elle n’a pas ? A cet égard, une alliance avec les USA est un chèque en blanc donné à un inconnu !

Pierre Dortiguier

jeudi, 24 novembre 2011

Amerikas neuer Kalter Krieg gegen Rußland

Bernhard RODE:

Das Eurasische Schachbrett

Amerikas neuer Kalter Krieg gegen Rußland

1248 Seiten
Lexikonformat
Leinen
zahlreiche Abbildungen
Register
ISBN 978-3-87847-261-2
 
Vorbestellpreis € 34.80, nach Erscheinen Ende November 2011 € 39.80

Kurztext:

»Amerikas geopolitischer Hauptgewinn ist Eurasien... Eurasien ist das Schachbrett, auf dem der Kampf um globale Vorherrschaft auch in Zukunft ausgetragen wird«

Zbigniew Brzezinski

Der Balkan, der Nahe und Mittlere Osten, Afghanistan – das sind die Konfliktherde, in denen die USA seit den vergangenen fünfzehn Jahren militärisch präsent sind. Bei diesen US-Militärinterventionen wird der Welt mit großen Propagandaaufwand klargemacht, daß diese zum Schutz der Menschenrechte, zur Sicherung von Stabilität und Humanität und zur Bekämpfung des ›Terrorismus‹ nötig seien. Doch ist dies die ganze Wahrheit der Kriege, die Washington in dem geopolitischen ›Erdbebengürtel‹ vom Balkan bis zum Hindukusch führt?

Der Verfasser deckt in dieser umfangreichen Studie auf, daß es den USA in Wirklichkeit um die Durchsetzung einer geheimen Jahrhundertagenda geht, deren Hauptziele die Beherrschung Eurasiens und die Kontrolle seiner immensen Rohstoffvorräte sind. Ausführlich geht er dabei auch auf die Denkschulen der anglo-amerikanischen Geopolitik ein, die als Voraussetzung für die Kontrolle des eurasischen Kontinentalraums die Einkreisung, Niederhaltung und Zerstückelung Rußlands einfordern. In der Tat hat die US-Machtelite – diesen geopolitischen Doktrinen folgend - in den letzten gut hundert Jahren bis heute mehrere Anläufe unternommen, um dieses Ziel zu erreichen, wie Bernhard Rode im einzelnen beschreibt. Der Leser erfährt dabei auch, daß die vermeintlich lokal begrenzten Konflikte, die in dem Staatengürtel zwischen Ostsee und Hindukusch immer wieder aufbrechen, im wesentlichen inszenierte Stellvertreterkriege zwischen Washington, Moskau und auch Peking sind, die die Durchsetzung von Pipelinekorridoren und die Kontrolle der Energieströme Eurasiens zum Ziel haben.

Mit diesem Buch wird ein grundlegender und umfassender Blick hinter die Kulissen des aktuellen ›Great Game‹ in Eurasien und auf seine historisch-geopolitischen Wurzeln geworfen. Unter Heranziehung einer Vielzahl von Quellen und Originaltexten wird dabei mit einer Reihe etablierter Fehlurteile aufgeräumt, werden die Schachzüge der US-amerikanischen indirekten ›schmutzigen‹ Kriegführung gegen Rußland (und China) beleuchtet – angefangen von der Finanzierung der bolschewistischen Oktoberrevolution durch US-Bankiers über die Inszenierung eines ›Kalten Krieges‹, die Förderung islamistischer Strukturen im ›weichen Unterleib‹ Eurasiens, die verdeckte Kollaboration mit den kriminellen russischen Oligarchen bis hin zu Kampagnen gegen Putins ›Neues Rußland‹. Doch scheint sich gegenwärtig abzuzeichnen, daß dem US-Imperialismus nicht nur aufgrund der gigantischen Verschuldung Washingtons, sondern auch wegen der von Moskau und Peking aktiv betriebenen Gegenmachtbildung Grenzen gesetzt werden.

Langtext:

Künftige Historiker werden die zweite Hälfte des 21. Jahrhunderts als den Beginn fundamentaler geopolitischer Machtverschiebungen in der Weltpolitik definieren. Im Zuge der Weltfinanzkrise wurde deutlich, was sich in den Jahren zuvor langsam abzeichnete: Dem westlich-transatlantischen Bündnis wird durch aufsteigende neue Machtzentren der Anspruch auf Weltführung streitig gemacht. Der FAZ-Redakteur Nikolas Busse spricht bereits von der »Entmachtung des Westens«. »Die Globalisierung wird zunehmend ein nicht-westliches Gesicht erhalten«, schlußfolgert der CIA-Think-Tank National Security Council; und einer der führenden geopolitischen Vordenker unserer Tage, Parag Khanna, erkennt in den Entwicklungen der Gegenwart eine geopolitische Auflehnung gegen das US-dominierte Weltordnungsmodell.
 
Amerikanische Strategen sind sich vollkommen im Klaren darüber, daß der eurasische Raum der Ort dieser Machtverschiebungen sein wird. Der Konzeption des bekannten US-Geopolitikers Zbigniew Brzezinski zufolge ist Eurasien der Siegespreis im Kampf um die Weltführung, und Anfang des 21. Jahrhunderts hatte der US-Stratege Andrew Marshall analysiert, daß die entscheidenden Herausforderungen für die USA in Asien liegen.
 
Kaum bekannt ist jedoch die Tatsache, daß die Bestrebungen der USA zur Kontrolle Eurasiens Teil einer Jahrhundertstrategie sind, deren Grundlagen schon Anfang des 20. Jahrhunderts von den angelsächsischen Geopolitikern Halford Mackinder und Alfred Thayer Mahan definiert wurden und deren Weiterentwicklung in den Denkfabriken heutiger US-amerikanischer Geopolitik um Zbigniew Brzezinski und Thomas P. M. Barnett noch nicht abgeschlossen ist. Wie ein roter Faden zieht sich durch die strategischen Konzepte der angelsächsischen Seemächte bis heute die These, daß die Aufrechterhaltung universaler angelsächsischer Hegemonie die Kontrolle, Einkreisung, Isolation und erforderlichenfalls auch die Zerstückelung Rußlands zur Voraussetzung hat. In der historisch-politischen Literatur ist bislang kaum beachtet worden, daß die USA auch seit einem Jahrhundert dieser geheimen Agenda folgen.
 
Das Buch Das eurasische Schachbrett liefert hier den Hintergrund-Report dieser geheimen Jahrhundertagenda der USA. Wer weiß heute schon, daß die USA die Oktoberrevolution finanzierten und der erste Kalte Krieg von Washington nicht nur maßgeblich vorangetrieben, sondern mit irregulären offensiven Mitteln bis zur Zerstörung der UdSSR geführt wurde, um den russischen geopolitischen Einflußraum in ein US-dominiertes Freihandelsregime einzubinden? Wer weiß hierzulande, daß Bestandteil des US-amerikanischen Plans zur Unterminierung Rußlands der Aufbau des islamischen Fundamentalismus war mit dem Ziel der Schaffung eines destabilisierenden ›Krisenbogens‹, dessen Folgen im Kaukasus und in Afghanistan/Zentralasien bis heute fortwirken? Wem ist ferner bekannt, daß die USA mit Hilfe des Internationalen Währungsfonds, der Finanzierung Jelzins und durch Kollaboration mit der neuen kriminellen Schicht russischer Oligarchen ihre Ziele in den 90er Jahren fast erreicht hatten? Und wer kennt heute die Hintergründe einer geheimen Kampagne der USA gegen Putins neues Rußland, die beispielsweise in der Inszenierung von sogenannten ›Farbrevolutionen‹ in geopolitisch relevanten Staaten deutlich wurde und sogar einen Stellvertreterkrieg in Georgien im August/September 2008 in Kauf nahm ?
 
Erstmals im deutschsprachigen Raum wird in dieser brisanten Analyse Washingtons Geheimplan zur Unterwerfung Rußlands aufgedeckt. Ausführlich erfährt das neue ›Great Game‹ – der bis heute andauernde Kampf um die Rohstoffe und Pipelinekorridore Eurasiens – seine Darstellung. Der Autor bezieht in seine Gesamtbetrachtung aber auch die Konfliktherde in den eurasischen Randstaaten – sei es in Afghanistan, Iran, Georgien, der Ukraine oder in den zentralasiatischen Republiken – ein und hinterfragt diese vor der Kulisse dieses ›Großen Spiels‹. Grundlegend beleuchtet wird das Wiedererstarken Rußlands unter Präsident Wladimir W. Putin, seine neue Energiegeopolitik sowie seine bündnispolitischen Ansätze einer eurasisch-kontinentalen Gegenmachtbildung. In der Weltordnung des beginnenden 21. Jahrhunderts treten die Konfrontationslinien eines neuen Kalten Krieges zwischen den USA und einer globalisierten NATO einerseits und einem erneuerten Rußland auf der anderen Seite deutlich zutage, wie der Autor detailliert beschreibt. Doch letztlich wird die
entscheidende Frage der Zukunft nicht lauten, ob die Eurasienstrategie Washingtons erfolgreich sein wird, sondern wann die USA an ihrer imperialen Überdehnung kollabieren werden.
 
Das Buch will aber nicht nur die Motive und Ziele der US-Politik in Eurasien aufdecken; gleichzeitig soll aufgezeigt werden, daß die Geopolitik nach wie vor das Handlungsmuster der großen und regionalen Mächte darstellt. Insoweit plädiert dieses Werk auch für eine Rückkehr des geopolitischen Diskurses in Deutschland, wo dieser politische Wissenschaftszweig bislang tabuisiert geblieben ist.

lundi, 05 avril 2010

Brzezinski sta per finire nella pattumeria della storia?

Brzezinski sta per finire nella pattumiera della Storia ?

di Alessandro Lattanzio

Fonte: saigon2k [scheda fonte]



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zbigniew_brzezinski.jpgIl 23 Febbraio 2010, l’intelligence iraniana assestava un duro colpo alla strategia neo-mackinderiana dell’amministrazione Obama, catturando Abdolmalek Rigi, il capo del gruppo terroristico Jundallah, responsabile di stragi, rapina a mano armata, sequestro di persona, atti di sabotaggio, attentati e operazioni terroristiche contro i civili, esponenti del governo e militari dell’Iran, assassinando in 6 anni oltre 150 persone in Iran, per la maggior parte civili.

Nell’ultimo attentato compiuto dal Jundullah, il 18 ottobre 2009, nella regione di Pishin, nel Sistan-Baluchistan (sud-est dell’Iran, al confine col Pakistan), rimasero uccise più di 40 persone, tra cui 15 componenti e alti ufficiali del Corpo dei Guardiani della Rivoluzione Islamica (Pasdaran), e diversi capi tribali dell’area. Rigi era su un aereo di linea, in un volo notturno, proveniente da Dubai e diretto in Kirghizistan, ma l’aereo è stato intercettato dai caccia dell’aeronautica iraniana e costretto ad atterrare nell’aeroporto di Bandar Abbas, in territorio iraniano. Rigi viaggiava con passaporto afgano, e infatti, probabilmente nell’aprile 2008, aveva incontrato proprio in Afghanistan l’allora segretario generale della NATO, dopo esser stato ospitato presso una base statunitense non precisata. Il fratello di Abdolmalek, Abdulhamid Rigi, che era stato arrestato in precedenza, ha affermato che suo fratello aveva stabilito dei contatti con l’amministrazione statunitense, tramite un certo Amanollah-Khan, il cui nome completo è Amanollah-Khan Rigi, sostenitore del regime dello Shah. Dopo la Rivoluzione del ‘79, Rigi lasciò il paese chiedendo asilo politico negli Stati Uniti. Secondo Abdulhamid gli statunitensi avrebbero arruolato Amanollah-Khan per stabilire un collegamento tra gli USA e il gruppo terroristico Jundallah, e nell’ambito di queste operazioni, Abdolhamid Rigi avrebbe incontrato l’ambasciatore statunitense in Pakistan che gli aveva promesso finanziamenti e un sicuro rifugio in Pakistan. E difatti, sempre secondo Abdolhamid, il governo pakistano è perfettamente al corrente di queste manovre e dove operi il gruppo terroristico Jundallah.

Abdolmalek Rigi ha poi completato le dichiarazioni del fratello:

“Dopo che Obama venne eletto, gli americani ci contattarono e mi incontrarono in Pakistan. Lui mi disse che gli americani chiedevano un colloquio. Io all’inizio non accettai ma lui promise a noi grande cooperazione. Disse che ci avrebbe dato armi, mitragliatrici ed equipaggiamenti militari; loro ci promisero pure una base militare in Afghanistan, a ridosso del confine con l’Iran. Il nostro meeting avvenne a Dubai, e anche lì ripeterono che avrebbero dato a noi la base in Afghanistan e che avrebbero garantito la mia sicurezza in tutti i paesi limitrofi dell’Iran, in modo che io possa mettere in atto le mie operazioni”.

Rigi era diretto a Bishkek, in Afghanistan perché:

“Mi dissero che un alto esponente americano mi voleva vedere e che lui mi aspettava nella base militare di Manas, vicino Bishkek, in Kirghizistan. Mi dissero che se questo alto esponente viaggiava negli Emirati, poteva essere riconosciuto e perciò dovevo andare io da lui. Nei nostri meeting gli americani dicevano che l’Iran aveva preso la sua strada e che al momento il loro problema era proprio l’Iran e non al-Qaida e nemmeno i taliban; solo e solamente l’Iran. Dicevano di non avere un piano militare adatto per attaccare l’Iran. Questo, dicevano, è molto difficile per noi. Ma dicevano che la CIA conta su di me, perché crede che la mia organizzazione è in grado di destabilizzare il paese. Un ufficiale della CIA mi disse che era molto difficile per loro attaccare l’Iran e che, perciò, il governo americano aveva deciso di dare supporto a tutti i gruppi anti-iraniani capaci di creare difficoltà al governo islamico. Per questo mi dissero che erano pronti a darci ogni sorta di addestramento, aiuti, soldi quanti ne volevamo e la base per poter mettere in atto le nostre azioni”.

Il personaggio statunitense che Rigi avrebbe dovuto incontrare, nella base aera dell’USAF di Manas, assieme a un alto funzionario dell’intelligence USA, sarebbe stato Richard Holbrooke, inviato speciale statunitense per l’Afghanistan e il Pakistan, che quel giorno si trovava proprio in Kirghizistan. Ma a un certo punto, le cose, per Rigi, si mettono male: i servizi segreti di Afghanistan e Pakistan, dopo averlo sostenuto per anni nella sua attività terroristica, avrebbero deciso di abbandonarlo all’indomani dell’attentato di Pishin. I servizi segreti pakistani gli dissero, rimanendo però inascoltati, di sparire dalla circolazione, di lasciare la città di Quetta e di rifugiarsi nelle zone montuose del Pakistan. Il 18 Marzo, membri di Jundallah, armati e a bordo di jeep, tentavano di oltrepassare il confine tra Pakistan e Iran, ma appena entrati in territorio iraniano, i terroristi sono caduti in una trappola tesa dalle unità d’élite dei Pasdaran, causando l’eliminazione di numerosi terroristi. Così le forze di sicurezza iraniane infliggevano un altro colpo devastante al Jundullah.

In parallelo con lo smantellamento del Jundullah, l’intelligence iraniana metteva a segno un altro colpo: il 14 Marzo 2010 venivano arrestate trenta persone coinvolte in una cyber-guerra contro la sicurezza nazionale iraniana. La rete clandestina avrebbe ricevuto aiuti dagli Stati Uniti e avrebbe cooperato con gruppi controrivoluzionari monarchici e con l’organizzazione terroristica dei Mujaheddin e-Khalq. Tra i compiti della rete ci sarebbe stata la raccolta di informazioni sugli scienziati coinvolti nel programma nucleare iraniano. In effetti, il giornalista del New Yorker Seymour Hersh rivelò che nel 2006 il Congresso statunitense aveva acconsentito alla richiesta dell’ex presidente George W. Bush di finanziare operazioni coperte in Iran. Hersh, citando Robert Baer, un ex agente della CIA in Medio Oriente, affermò che così vennero stanziati 400 milioni di dollari per le operazioni condotte da al-Qaida, Jundallah e Mujaheddin-e Khalq, con lo scopo di creare il caos in Iran e di screditarne il governo. Inoltre, anche la manipolazione dell’informazione rientrava nel piano di Bush, mentre la CIA stanziava oltre 50 milioni di dollari per attivare un comitato anti-iraniano, denominato IBB, presso il Dipartimento di Stato USA.

Il 17 Marzo 2010, a suggellare il mutamento del quadro strategico regionale, segnalato dalla suddetta svolta nella lotta al terrorismo alimentato dagli apparati d’intelligence e militari statunitensi, Iran e Pakistan hanno firmato l’accordo finale della costruzione del gasdotto TAPI, con cui si trasporterà il gas iraniano in Pakistan, Turchia, e forse India o Cina. Si tratta di un progetto, da completare entro il 2014, che consentirà all’Iran di esportare, per 25 anni, 750 milioni di metri cubi di gas al giorno.

Difatti, il percorso di collaborazione e sovranismo economico-strategico, percorso da Turchia, Iran e Pakistan, non fa altro che cementare e rafforzare la stabilità, già sufficientemente precaria, della regione. Un obiettivo perseguito da Washington, non solo contro Tehran e Islamabad, ma anche contro Ankara. E in effetti, il 22 febbraio 2010, il primo ministro turco, Recep Tayyip Erdogan annunciava che la magistratura turca aveva sventato un tentato golpe militare, arrestando in tutto il paese 51 militari (17 tra generali e ufficiali in pensione, quattro ammiragli e almeno altri 28 ufficiali in servizio) accusati di tentato colpo di stato e di associazione per delinquere. Si trattava dell’operazione ‘Bayloz’ (Martello), volta a rovesciare il governo del Partito Giustizia e Sviluppo (AKP) del premier Erdogan. Ai vertici del complotto vi erano Ibrahim Firtina, ex-capo di stato maggiore dell’aeronautica militare turca ed i suoi omologhi Ozden Ornek, della marina e Ergin Saygun, dell’esercito, che nel 2007 accompagnò a Washington il premier Erdogan, nella sua visita al presidente degli USA George W. Bush, l’ex capo delle forze speciali, il generale Engin Alan, e l’ex comandante del primo corpo d’armata, il generale Cetin Dogan. Inoltre almeno altri sette ufficiali in congedo e sette in servizio sono stati fermati. Lo smantellamento dell’organizzazione ‘Bayloz’ è un effetto collaterale dell’inchiesta su un altro golpe, dell’organizzazione clandestina ‘Ergenekon’ che coinvolse più di 300 persone, ora sotto processo e sorvegliate dalle autorità turche, che venne sventata nel 2003 e che prevedeva attentati terroristici contro due moschee di Istanbul, attacchi con ordigni incendiari a dei musei, oltre all’omicidio del premio nobel per la letteratura, Orhan Pamuk, e dello stesso Erdogan. Tutte azioni volte ad alimentare la ‘strategia della tensione’. Infine era previsto anche l’abbattimento di un aereo di linea turco nel Mar Egeo da attribuire a un caccia greco, con ciò richiamandosi espressamente all’operazione di provocazione ‘Northwood’, stilata dagli Stati Maggiori Riuniti degli Stati Uniti, all’epoca della crisi con la Cuba rivoluzionaria. Tutti aspetti che mostrano chiaramente l’origine di queste organizzazioni eversive turche. Infatti ‘Ergenekon’ era un’organizzazione simile a ‘Gladio’, funzionale quindi alla strategia del piano ‘Stay Behind’ della NATO, con una struttura orizzontale che aveva aderenti in tutti i campo: civili, accademici e militari.

Tali eventi avvengono mentre il Pakistan compie la svolta politica decisiva, attuata a seguito della scoperta e denuncia di una rete clandestina, collegata all’intelligence statunitense, che operava nel suo territorio. Si trattava di un’organizzazione costituita da mercenari, terroristi e squadroni della morte che spargevano terrore presso la popolazione ed effettuavano raid contro svariati obiettivi, pretestuosamente indicati come terroristi o fiancheggiatori dei taliban. Non va escluso che tale rete sia coinvolta nell’ondata dei devastanti attentati che ha colpito il Pakistan negli ultimi anni. Infatti un funzionario del dipartimento alla Difesa USA, Michael Furlong, con la copertura di un programma per la raccolta di informazioni, aveva creato degli squadroni della morte utilizzando una rete di contractor di agenzie paramilitari private, segnatamente un reparto d’elite della Xe Service (ex Blackwater), composta soprattutto da ex membri della CIA e delle forze speciali. Come detto, l’obiettivo era scovare e uccidere presunti taliban e militanti di al-Qaida, sia in Afghanistan che in Pakistan. Furlong aveva assunto i mercenari allo scopo, apparente, di effettuare operazioni di intelligence contro i combattenti e i campi di addestramento taliban, con cui sostenere i militari e i servizi segreti nell’effettuare azioni d’attacco in Afghanistan e in Pakistan (in questo caso aggirando il divieto di operare in territorio pakistano, imposto da Islamabad agli USA), rimanendo al di fuori dalla catena di comando della NATO. In realtà la rete era “al centro di un programma segreto in cui si pianificavano assassinii mirati, azioni mordi e fuggi contro obiettivi importanti ed altre azioni segrete all’interno ed all’esterno del Pakistan”. Probabilmente, la rete occulta di Furlong era controllata dalle gerarchie militari e politiche di Washington, e finanziata sia con fondi distolti dal programma per la raccolta di informazioni, sia probabilmente con lo sfruttamento del narco-traffico della regione. In Germania, in effetti, un servizio trasmesso a febbraio dalla Norddeutsche Rundfunk, la TV pubblica tedesca, ha rivelato che la NATO e il ministero della Difesa tedesco starebbero investigando sulle attività della Ecolog, una multinazionale di proprietà della famiglia albano-macedone Destani, di Tetovo, che con un contratto della NATO, dal 2003, opera in Afghanistan fornendo servizi logistici alle basi dell’ISAF e all’aeroporto militare di Kabul. La Ecolog sarebbe coinvolta nel contrabbando internazionale di eroina dall’Afghanistan. “C’è il rischio che sia stata contrabbandata droga, quindi valuteremo se la Ecolog è ancora un partner affidabile per noi“, ha dichiarato alla Tv tedesca il generale Egon Ramms del NATO Joint Force Command di Brussum, in Olanda. “Siamo al corrente della questione e stiamo investigando con le autorità competenti“, ha confermato un portavoce del ministero della difesa tedesco. Nel 2006 e nel 2008 la Ecolog era stata indagata, in Germania, per traffico di eroina dall’Afghanistan e riciclaggio di denaro sporco. Nel 2002, quando la Ecolog operava in Kosovo per conto del contingente tedesco della KFOR, i servizi segreti di Berlino informarono i vertici della Nato che il clan Destani, collegato all’UCK, controllava il traffico di droga, armi e esseri umani al confine macedone-kosovaro. Il 90 per cento dei quattromila dipendenti della Ecolog sono albano-macedoni.

Non è un caso che rotte del narcotraffico e linee di frattura conflittuali si dispieghino, in modo parallelo, dalle propaggini dell’Himalaya all’Europa balcanica. I fatti su riportati, sono collegati alla politica internazionale enunciata da Obama fin da quando si era candidato alla carica presidenziale degli Stati Uniti d’America, e non a caso Obama è un allievo del neomackinderiano polacco-americano Zbignew Brzezinsky. Brzezinsky ha indicato come obiettivo centrale della politica globale statunitense, impedire che si formi un blocco economico-strategico eurasiatico, intervenendo in quello che Brzezinsky ritiene il ventre molle dell’Eurasia, la macro-regione Balcani-Medio Oriente-Pashtunistan.

Memore del suo successo con i ‘Freedom fighters’, ovvero con i mujahidin afgani che armò e finanziò per combattere la presenza sovietica e il Partito Democratico Popolare in Afghanistan, Bzrezinsky, tramite il suo seguace Barack Obama, ha voluto riprendere la sua vecchia strategia, convinto che la debolezza della Russia e le divisioni fra Iran, Pakistan, India e Cina potessero aiutare gli USA ad approfondire e allargare l’arco delle crisi artificiali che si dipana sulla regione balcanico-mediorientale. Ma l’usura subita dalla forza, vera e immaginaria, degli USA, avutasi grazie alle politiche dell’amministrazione di Bush junior, coniugata all’avanzata economica-strategica di New Delhi e Beijing, alla politica di decisa tutela della propria sovranità da parte di Tehran e alla ripresa, da parte di Mosca, di una politica internazionale di ampio respiro, tesa a creare stretti rapporti di collaborazione e buon vicinato con il suo estero vicino e le altre potenze eurasiatiche, stanno mettendo sotto scacco tutte le mosse di Washington, ideate appunto dal gruppo di Brzezinsky, volte a impedire la realizzazione del peggior incubo per un mackinderiano: la formazione di un blocco economico-strategico in Eurasia. Se, in tale quadro, s’inserisce la crisi con Tel Aviv, conseguenza del riorientamento geostrategico e geopoltico brezinskiano, ossessivamente puntato verso l’Heartland, si può prevedere che il programma neomackinderiano di Washington sia entrato in un vicolo cieco che potrebbe procurare una grave crisi all’amministrazione Obama, che magari potrebbe portare all’abbandono di tale strategia quasi fallimentare. E forse, l’ostinata ricerca di un consenso sul piano interno, procacciato con il varo di una riforma (in realtà demolitoria) per l’estensione della sanità a tutta la popolazione statunitense, rientra nella previsione di questa possibile prossima crisi acuta.