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mercredi, 05 octobre 2016

Requiem pour un Empire défunt de François Fetjö

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Requiem pour un Empire défunt de François Fetjö

par Franck ABED

Ex: http://www.europemaxima.com

Francois-Fejt_1898.jpegAlors que l’Europe civilisationnelle meurt jour après jour devant nous, sous les coups de boutoir conjugués du modernisme, du mondialisme et du consumérisme, il demeure fondamental de comprendre l’histoire de notre continent, si nous voulons encore croire à un avenir digne de ce nom… À ce titre j’ai récemment découvert, au gré de mes recherches, une petite merveille intellectuelle qui décrypte avec faits, objectifs et arguments circonstanciés, la mort programmée de l’Autriche-Hongrie. Cette dernière reste couramment mais improprement appelée Empire austro-hongrois, alors que son nom exact devrait être Double Monarchie austro-hongroise.

François Fetjö fut un journaliste et historien français d’origine hongroise, spécialiste de l’Europe de l’Est et de l’histoire du communisme. Dans cet ouvrage solidement documenté, il présente sa thèse à rebrousse poil de l’histoire officielle : la Double Monarchie n’implosa pas suites aux attaques des minorités ethniques qui la composaient, pas plus qu’elle ne mourut à cause de ses contradictions internes dues à un système politique archaïque et décadent. Non ! Elle fut littéralement assassinée par la volonté politique des pays de l’Entente, animés par le désir de républicaniser l’Europe. Même si François Fetjö évoque, parfois avec une nostalgie certaine, que nous pouvons comprendre et partager le passé des Habsbourg, il ne tombe jamais dans l’hagiographie et le prosélytisme. Ainsi, avant d’entrer dans les considérations stratégiques et politiques du début du XXe siècle, l’écrivain rappelle comment cette famille de petite noblesse a su, par une lucide stratégie matrimoniale et une sagesse diplomatique, s’imposer comme l’une des dynasties les plus illustres d’Europe. Evoquant sa lutte contre la Maison de France, les Turcs musulmans, les Russes, l’auteur analyse également, point par point, les réussites et les échecs des descendants de Rodolphe de Habsbourg.

Précisons que l’histoire telle qu’elle est actuellement enseignée, reste malheureusement sous contrôle de la plus virulente extrême gauche. Les communistes et autres marxistes-léninistes dépeignent donc la chute de la Double Monarchie comme une fatalité qui relèverait en quelque sorte d’un sens de l’histoire cher à Hegel. Pourtant ce meurtre fut voulu et encouragé par les dominants d’alors. En effet, tout en évoquant le destin particulier de cette lignée habsbourgeoise, François Fejtö, à partir d’archives inédites ou trop peu connues, démontre que la monarchie austro-hongroise aurait pu continuer à exister après guerre, si les Alliés n’avaient pris la décision de la rayer de la carte. Nous pouvons lire cette analyse brillante : « Il est indéniable que le fait de démolir l’Autriche correspondait aux idées des maçons, en France et aux États-Unis (1). Leur vision de l’Europe républicaine et démocratique, dans le cadre de la Société des Nations qu’ils lui avaient prévue, ne s‘est point accomplie. En fin de compte, des dirigeants nationalistes, diplomates et militaires, se sont servis de leur appoint psychologique et moral pour établir l’hégémonie, encore précaire, de la France sur les petits États successeurs de la monarchie détruite, et qui étaient beaucoup moins viables et beaucoup plus dangereux pour l’équilibre de l’Europe, beaucoup moins utiles comme barrière à l’expansionnisme allemand que n’aurait été une monarchie réorganisée. »

fejtorequiem.gifEffectivement avant la Grande Guerre, l’Empire jouait un rôle stabilisateur en Europe centrale, comme nous l’avons malheureusement appris à nos dépends depuis son homicide : Deuxième Guerre mondiale, agitations et instabilités politiques chroniques dans cette zone géographique, guerres ethnico-religieuses dans les années 90, etc. Nous citons également le texte introductif de Joseph Roth qui figure dans l’avant-propos, démontrant la cohésion des peuples derrière leur souverain légitime : « Dans cette Europe insensée des États-nations et des nationalismes, les choses les plus naturelles apparaissent comme extravagantes. Par exemple, le fait que des Slovaques, des Polonais et des Ruthènes de Galicie, des juifs encafetanés de Boryslaw, des maquignons de la Bácska, des musulmans de Sarajevo, des vendeurs de marrons grillés de Mostar se mettent à chanter à l’unisson le Gott erhalte (2) le 18 août, jour anniversaire de François-Joseph, à cela, pour nous, il n’y a rien de singulier (3). » Il n’est guère étonnant que les babéliens d’hier et d’aujourd’hui, pourfendeurs des frontières et des identités, ne comprennent pas la nature réelle et profonde de ce cosmopolitisme chrétien et monarchique qui heurte leurs convictions maçonniques…

Sur la dépouille de la vieille et auguste monarchie naquirent de nombreux États libres et indépendants qui ne purent guère profiter longtemps de cette chimère révolutionnaire du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Des historiens sérieux comme Jacques Bainville (4) avait vu dans le traité de paix de Versailles la trame historique des prochaines décennies et les désastres qu’il engendrerait. François Fetjö conclut de manière admirable : « La victoire totale de 1918 et les traités de paix qui en découlèrent engendrèrent le néo-impérialisme monstrueux de l’Allemagne, incarné par Hitler, puis l’expansionnisme de l’Union soviétique, qui a pu prendre en charge comme prix de sa contribution à la victoire sur Hitler, la quasi-totalité de l’Europe centrale.  » Concrètement nous pouvons dire que les grands principes démocratiques sont la mère de tous les totalitarismes. Malheureusement, au mépris de l’histoire nos adversaires enseignent que la Double Monarchie a implosé, alors qu’elle fut suicidée à l’insu de son plein gré…

Franck Abed

Notes

1: Il est notoire que Wilson et Clémenceau furent membres de la maçonnerie.

2 « Que Dieu garde notre Empereur et Roi », hymne de l’Empire, composé par Joseph Hayden.

3 : La Crypte des Capucins.

4 : Les conséquences politiques de la paix, ouvrage dans lequel est dénoncé le traité de Versailles de 1919 en ces termes célèbres : « Une paix trop douce pour ce qu’elle a de dur, et trop dure pour ce qu’elle a de doux. »

• D’abord mis en ligne sur AgoraVox, le 29 septembre 2016.

samedi, 04 janvier 2014

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

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Norbert von Handel:

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

 

Le présent article insiste sur la nécessité de renforcer la coopération entre les Etats issus de l’ancienne monarchie des Habsbourgs pour que se constitue, in fine, une alternative aux errements de l’Union Européenne

 

Construire une Europe commune a certes été l’un des plus grands projets de pacification que l’histoire humaine ait jamais connu. Pourtant, l’UE est aujourd’hui en voie de perdre définitivement le capital de sympathie dont elle bénéficiait à ses débuts. Le taux d’approbation à l’égard de l’Europe de Bruxelles chute dans tous les pays de l’Union et cela de manière spectaculaire. Plus de 40.000 fonctionnaires grassement payés semblent, en beaucoup de domaines, y avoir perdu toute empathie avec les désirs exprimés par les citoyens des pays membres de l’UE. En bon nombre de lieux, on spécule que ce seront justement les partis critiques à l’endroit de l’eurocratie qui engrangeront un solide paquet de voix lors des prochaines européennes de 2014. Mais on échappe à la vérité quand on interprète ce réflexe comme un retour au nationalisme ou comme un populisme sans substance.

 

La folie de tout vouloir réglementer, les lobbies à l’oeuvre sont autant d’attitudes qui méritent d’être stigmatisées. Quelques exemples: depuis fort peu de temps, on sait que l’UE envisage de réduire encore la culture de certaines plantes nutritives rares. En guise de compromis, on a proposé aux producteurs agricoles de devoir certifier leurs productions. A moyen terme, bon nombre de sortes de fruits, de céréales, de tubercules et de légumes vont disparaître, ce qui constitue évidemment une folie sur le plan écologique. Derrière cette initiative aberrante se cache bien entendu l’industrie agricole, défendue notamment par les lobbyistes des géants alimentaires américains Monsanto et Pioneer. Ce processus de diminution des espèces montre à l’évidence que Merkel et Hollande sont encore et toujours les exécutants des volontés américaines sur le plan économique, en dépit des très nombreuses expériences négatives que ces deux figures-phares de la politique de l’UE ont déjà expérimentées dans le passé.

 

On doit aussi se rappeler que les accords de libre-échange transatlantiques, que l’on s’apprête à signer avec les Etats-Unis, vont nous apporter encore davantage de réglementations, Ce que les propagandistes de cette politique taisent bien entendu en toutes les langues. Le système douanier, relativement libéralisé, qui existe entre l’Europe et les Etats-Unis, pourrait, en tous les cas de figure, être amélioré de bien d’autres manières.

 

Bon nombre d’Européens bien informés se posent la question: que pourra-t-on encore réguler ou réglementer, sans autre nécessité que d’avantager les Etats-Unis? A coup sûr, on peut émettre l’hypothèse que les négociateurs américains sont plus intelligents que leurs homologues européens et ne visent d’ailleurs qu’une seule chose, c’est-à-dire l’américanisation complète de l’Europe.

 

Parlons maintenant de la folie qui consiste à financer des Etats en faillite: le Traité de Maastricht obligeait tous les Etats de l’UE à consolider leurs budgets et à maintenir des politiques budgétaires réalistes et durables. Or beaucoup de pays, y compris et surtout la France et l’Allemagne, se sont éperdument moqué des clauses du Traité; la Commission, elle aussi, est coupable: elle a complètement renoncé à faire son travail de gardienne des Traités et a enfreint ses propres normes, sans tenir compte le moins du monde d’un quelconque principe de légalité. Qui plus est, le Traité de Maastricht interdit aux Etats riches de financer par la bande les Etats en faillite.

 

Que s’est-il passé? Suite à une crise de folie, on a financé la Grèce à coups ininterrompus de milliards tant et si bien qu’on ne voit pas encore le bout de cette politique de banqueroute. On n’a pas touché les grands jongleurs de la finance en pratiquant cette politique mais on a durement frappé le peuple grec, qui n’en est nullement responsable. On n’a donc pas sauvé un Etat mais bien les grandes banques des pays occidentaux les plus riches qui avaient spéculé de la manière la plus erronée qui soit en Grèce.

 

Evoqons les errements de l’UE en politique étrangère: l’ancien chancelier de la RFA Schröder vient de reconnaître, très justement, que l’Europe devrait se tourner vers la Russie pour pouvoir pratiquer avec cet Etat de dimensions gigantesques une politique économique rationnelle, surtout dans le secteur de l’énergie. Au lieu de pratiquer cette politique préconisée par l’ancien chancelier socialiste allemand, les Européens se laissent entraîner par les Américains dans une “Ostpolitik” inamicale à l’égard de Moscou (qui consiste notamment à déployer des missiles non pas contre l’Iran, comme on le prétend, mais directement contre la Russie). Cette attitude plonge la Russie dans l’amertume, où elle marinera longtemps, au détriment de toutes bonnes relations euro-russes. Otto de Habsbourg disait, et je le cite, que l’Europe s’étendait jusqu’à l’Oural (ndlr: et même jusqu’aux frontières de la Mandchourie et jusqu’au Détroit de Bering!). Cette évidence géographique, Madame Ashton ne semble pas vouloir la percevoir. Par ailleurs, un président de la RFA, dont l’expérience politique est somme toute très limitée, nous déclare que l’Allemagne est, elle aussi, “un pays musulman”! Plus rarement, pour ainsi dire jamais, on n’entend un homme ou une femme politique en vue de l’UE déclarer que l’Europe chrétienne et occidentale, repose sur trois piliers: l’Acropole, le Capitole et le Golgotha.

 

Et où reste la défense européenne? Pour rendre l’Europe eurocratique sympathique aux citoyens européens, il aurait fallu diminuer le poids colossal de la bureaucratie. L’UE doit se cantonner à ses tâches fondamentales: assurer la paix intérieure, pratiquer une politique étrangère commune et unitaire. Le chapitre de la défense commune, par exemple, n’a pas encore trouvé la moindre amorce de concrétisation. L’OTAN coordonne la plupart des états-majors européens mais on en reste là (ndlr: et dans la dépendance américaine).

 

busek-erhard-l.jpgReconstituer la Mitteleuropa, voilà une chance réelle pour l’Europe de demain. De nombreux hommes politiques clairvoyants, dont Otto de Habsbourg et son fils Charles de Habsbourg, dont l’ancien ministre des affaires étrangères d’Autriche, Alois Mock, ou l’ancien ministre autrichien de la défense Werner Fasslabend ou encore l’homme politique démocrate-chrétien autrichien Ehrard Busek (spécialisé dans les politiques de l’espace danubien; photo), insistent depuis de longues années sur la nécessité d’intégrer toutes les régions de l’espace danubien. Sur les plans économiques, infrastructurels, culturels et éducatifs, militaires et défensifs, cette intégration est souhaitable et nécessaire, sans parler de la nécessité tout aussi impérieuse de comprendre, ensemble, les vicissitudes souvent très douloureuses du passé, dans le respect de toutes les cultures concrètes qui s’épanouissent dans cet espace.

 

D’autres regroupements, comme celui que l’on appelle le “Groupe de Visegrad” —et ce fut l’une des erreurs les plus flagrantes de la politique étrangère autrichienne de ne pas y avoir participer et adhérer— ou comme l’Institut de l’Espace Danubien (“Institut für den Donauraum”) d’Erhard Busek, ainsi que, dans le domaine culturel, le Groupe “Arge Alpe Adria”, se sont efforcés au fil des années, en déployant beaucoup d’énergie, de défendre et d’illustrer l’héritage historique commun de tous les Etats de la région, renouant de la sorte avec l’histoire du Saint-Empire Romain de la Nation Germanique et celle de la monarchie austro-hongroise.

 

Ici, nous devons poser un deuxième jalon: comme les Etats scandinaves ou comme le Benelux qui ont une forte influence en Europe (quant à savoir si cette influence est pertinente, a ou non des effets positifs pour l’instant est une autre histoire), les Etats d’Europe centrale et d’Europe du Sud-Est doivent pouvoir à terme parler d’une même voix, du moins dans les questions les plus importantes. Ainsi, ils disposeraient des millions démographiques indispensables qui leur permettraient de jouer dans le concert des grandes puissances européennes. A l’heure actuelle, les petits pays comme l’Autriche, ne sont jamais plus autre chose que des entités dépendantes des grands Etats. Les grandes idées et les projets politiques sont absents ou ne sont pas transposables dans le réel.

 

Au cours de ces dernières années et de ces derniers mois, l’Ordre de Saint-Georges, dont les préoccupations sont européennes et sociales et dont l’origine s’enracine dans la Maison de Habsbourg-Lorraine, a organisé une quantité de manifestations et a fondé de nombreuses antennes en Italie du Nord, en Croatie, en Slovénie, en Autriche et s’apprête à en fonder aussi dans l’avenir en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie. De telles initiatives rencontrent de plus en plus d’approbations. L’objectif, à moyen terme, est de faire émerger une institution au-delà des partis, composée de parlementaires européens, de régions et d’Etats, qui sont tous prêts à défendre les intérêts des petits pays dans toutes les institutions, commissions, parlements et caucus européens.

 

Comme Charles de Habsbourg et Ehrard Busek l’ont exprimé, chacun de manière différente, il faut, pour que ces initiatives connaissent le succès, fédérer les intérêts de tous ces pays dans les secteurs infrastructurels, économiques, culturels, éducatifs et militaires, de façon à ce qu’ils soient représentés unis. Pour y parvenir, il me paraît plus important d’agir sur des bases territoriales/étatiques plutôt que sur des structures partisanes. Les partis sont des instances certes nécessaires mais ils ne visent que leurs intérêts propres et non pas ceux de leurs pays.

 

Un bloc mitteleuropéen consolidé, qui se sera construit sur l’histoire pleine de vicissitudes des pays qui le constitueront, qui représentera la culture réelle de ces pays, qui visera à faire valoir les intérêts et les revendications justifiés des pays de la Mitteleuropa, pourrait rendre plus europhiles de larges strates de la population et rendre l’UE plus intelligible.

 

C’est justement dans les pays issus du territoire de l’ancienne monarchie austro-hongroise que l’on voit que le mythe des Habsbourg n’a pas été brisé et que les politiques préconisées par Otto et Charles de Habsbourg ont été rendues vivantes et plausibles. Il suffit de se rappeler l’initiative du pique-nique “Paneuropa” qui a amorcé le processus de démantèlement du Rideau de Fer entre l’Autriche et la Hongrie. L’Autriche officielle reconnaît de plus en plus, en dépit de son “républicanisme” affiché, les mérites anciens de la monarchie austro-hongroise. L’Autriche républicaine commence à comprendre les enjeux que défendait cette monarchie et regarde désormais autrement l’oeuvre de la Maison des Habsbourg, après s’être débarrassé de quelques filtres historiques incapacitants, imposés il y a cinq ou six décennies. Il n’y a pas que l’Autriche qui profitera de cette dynamique: l’UE tout entière en sera la bénéficiaire. Il vaut donc la peine de s’engager et de se battre pour ces projets.

 

Norbert von HANDEL.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°51-52/2013).

mardi, 25 décembre 2012

Croatia’s Patron Saints; the House of Habsburg and the Idea of the Reich

Ex: http://www.theoccidentalobserver.net/2012/12/croatias-patron-saints-the-house-of-habsburg-and-the-idea-of-the-reich/#more-17020
 

Croatia’s Patron Saints; the House of Habsburg and the Idea of the Reich

Tom Sunic

 

St. George (engraving) by Albrecht Dürer

What follow is the English translation of my lecture given in the German language for the gentlemen of the Order of St. George, held on September 29, 2012 in the city of Varaždin, Croatia, under the patronage of the House of Habsburg and the crown prince Karl von Habsburg. The speech was subsequently published in the December 2012 issue of the Austrian literary monthly Die Aula.

*         *          *

The word ‘Reich’ (empire) and “the idea of the Reich” have become ugly ideas. In accordance with new politically correct language rules, these words trigger feelings of unease among German and Austrian politicians. If one were to push it further in a poignant manner, one might just as well dispose of the German language altogether. In the United States, but also in England, the word ‘Reich’ reminds many people of something sinister, something threatening, of the proverbial Hitler — and of the Third Reich. Yet the idea of a Reich has a thousand-year long history and one encounters this word in the Weimar Republic and in post-war Western Germany. In fact one could say that the EU bears also some traits of the Holy Roman (German Reich) Empire, or at least should have had them in the first place.
The idea of the Reich is also a question of identity. For a long time this idea was — in a figurative sense — a patron saint of Central Europeans. The word ‘identity’ or the “imperial idea”, however, is not appropriate for deeper social analyses, since these words are ambiguous and may convey distorted meanings.

In Central Europe of yesteryear, during the time of the Danube Monarchy and within the Holy Roman Empire, every city, every village, every estate had its respective patron saint who provided each peasant, each citizen, each knight with prowess and power. In today’s Europe the patron saints are no longer the saints like St. George, or St. Michael, or St. Isidore, but soccer players, filmmakers, Hollywood stars — or the European Central Bank speculators. This was aptly predicted, one hundred years ago, by Oswald Spengler, namely that the rootless citizens of Europe would strive for “second religiousness” (Der Untergang des Abendlandes,  p. 941) (The Decline of the West). Now, instead of the old identities new patron saints or “idols” must be worshiped.  Spengler adds: “To this corresponds in today’s Euro-American world the occult and theosophical swindle, the American Christian Science, the mendacious lounge bar Buddhism, the religious arts and crafts.”
One encounters such “second religiousness” or “substitute patron saints” everywhere in Europe today. Our new patron saints are the reflection of a mindset that comes from America and manifests itself in a particular political moralizing  and fancy feel-good talks. The American political class and their eager imitators in the EU posture today as new patron saints for a new kind of the world improvement.
 
The idea of the Reich as an Opportunity
The revival of the imperial idea is the best solution for all European nations today. It can be a good remedy against both roolness globalism and chauvinism. In Eastern Europe the interethnic situation continues to be tense. Here are some examples:
  • The national identity of a Polish nationalist, who may otherwise agree on all issues with his counterpart from Germany, such as their common criticism of globalism or their anticommunism and anti-capitalism, is often rooted in his anti-German feelings.
  • One third of Hungarians—more than 2 million people—reside in Slovakia, Serbia and Romania; their national identity is often framed by their rejection of their neighbors.
  • Despite an apparent peace between Serbs and Croats, these similar and neighboring peoples have two completely different historical narratives and two completely mutually hostile victimhoods. In short, Serbs and Croats, despite their astonishing similarity display two radically and mutually exclusive identities. For a Croatian nationalist, it is difficult to become “a good Croat” without first describing himself as a “good anti-Serb”.
After the collapse of the Habsburg Empire in 1918, the imperial idea came to an end. But the era of eternal peace did not materialize. Quite the contrary. Without the Habsburgs, the course of the 20th century soon shifted into fifth gear. The year 1945 was a biological disaster for the Croatian people, but also for countless German-born Croatian citizens who had settled in this area during the reign of Emperor Leopold and the Empress Maria Theresa. Here we are facing time and again a timeless yet useless subjunctive question: What would have happened had the monarchy not collapsed? What would Prince Eugene of Savoy say regarding the present situation inside the gates of Vienna?

The St. George’s Order inherited the legacy of the 14th-century crusaders who opposed the infidels who had pushed their way into Central Europe — of course, not to preach human rights or integration, but rather to impose on Europeans their own values and their own religion. At that time Saint George knights had no intention of acting as world improvers preaching multicultural diversity. Rather, they needed to defend themselves against the incoming Turkish threat. Had the Order of Saint George pontificated about pacifism, the city of Varaždin would look very different today. In a state of emergency, “to live means to kill” as the German writer Ernst Jünger  once wrote. Or, more aptly put, “a free man is a fighter”, as Nietzsche once wrote and as the Croatian volunteers demonstrated 20 years ago during their war of independence.
 
The Reich, the opposite of the Empire
The idea of the Reich has nothing in common with the idea of the empire, a notion which is to be found in the history of France and England.  And therefore the word ‘Reich’ remains untranslatable, just as its political application should not be confused with the English or the French word ‘empire’. Centralism had always played a major role in the development of the French “empire” — and later on during the birth of modern nationalism. This had never been the case with the Hapsburg Empire where multiethnic, supranational and federal currents had remained for centuries a guiding principle of the ruling elites.
 
The idea of the Reich excludes rabid nationalism and searches instead for its main goal in the diversity of its imperial peoples. In retrospect, one can see the disastrous legacy left by the nation- state, which has left us, over the last hundred years, devastating civil wars, false national myths, permanent territorial disputes, land grabbing and petty state particularism. In an ideal, yet feasible European future, the revival of the European Reich in Central Europe should be the only solution. This would enable the warring European nations, such as Serbs and Croats, Hungarians and Romanians, Slovaks and Czechs, Poles and Germans to retain their national and territorial sovereignty, to continue upholding their specific identity, and to best accomplish their spiritual endeavors.

But any revival of the idea of the Reich requires unconditionally a new hierarchy of values, values which stand in sharp contrast to today’s liberal values. In today’s egalitarian and economy-driven systems, where money rules and where the sameness of individuals and cultures plays the leading role, the idea of the Reich cannot take root. The Reich not only presupposes a geopolitical large space, but means first and foremost a spiritual and transcendental duty for all its citizens.
Otto von Habsburg was a big proponent of the idea of the Reich—but also of the EU. Yet he was also a strong critic of the EU. Many Eurocrats should learn something from him. Shortly before his death, the Crown Prince Otto von Habsburg made critical comments about the Eurocrats. In an interview given in the Bild daily newspaper, on June 27, 2007, he said: “Take for instance our bureaucratic language. This is a unique language that no one understands. No sane person can decipher a letter from an (EU) authority. From the Empress Maria Theresa comes the beautiful sentence: ‘A law is valid only when the last swineherd from Galicia understands it.’ ”
 
Instead of Galicia, one can substitute the word “Croatia”. It is no coincidence that at present time half-hearted Croatian diplomats speak not a single word of the German language, speaking instead with their Austrian or Hungarian countermarts in broken English. This is a long way from the Diplomatic Academy founded by Maria Theresa, not to mention the multilingual emperors and generals such as Charles V, Prince Eugene, and Otto von Habsburg. These people were genuine Europeans, in contrast to present day Brussels and Zagreb bureaucrats.
 
What does the idea of the Reich mean for the Croatian people today? Nothing. Many of them have no idea whatsoever about its meaning. In order to receive a good certificate for their politically correct behavior from the Euro-commissars, present day Croatian politicians must bend over backwards in order to keep their public discourse in line. They use empty words and phrases, such as ‘globalism’, ‘multiculturalism’, ‘European-Atlantic integration’, ‘transparency’, or “free market democracy” — without knowing what these words stand for. In any case most Croatian politicians are contaminated by communism. Shortly before the collapse of Yugoslavia they had raved about the eternity of Titoism. Now they pontificate about the eternity of the EU and liberal democracy. A new form of mimicry, a new form of mental terror has arisen, very similar to the mimicry in the former Yugoslavia, only this time couched in different words.

The EU: the replica of Yugoslavia
The EU Commissars have found good company among the Croatian post-communists. But they were already good friends during the Tito era when Tito was hailed by many Western opinion makers and politicians as the great patron saint of the Yugoslav peoples. Both sides today, be it in the East or in the West, harp on the preservation of the EU because this supranational apparatus greatly resembles ex-Yugoslavia and is apparently slated to cover best the common “un-politics”, especially in the realm of the “transfer union.” Yes, indeed the Germans and the proverbial “Michels” (self-derisory name for the German people. N.B) must pay and pay forever!
 
The break-up of Yugoslavia and the ensuing war in the Balkans, as well as the rise of extreme nationalism, were a logical consequence of the absence of the idea of the Reich. A state miscarriage, dubbed Yugoslavia, was for 50 years financially kept afloat by the liberal West and also upheld and secured by the communist terror at home. Similar to their predecessors, the current Croatian elites have inherited a solid pedigree from the communist period. Despite their ultra-liberal phraseology they can barely hide their communist convictions. Their rootless morphology, although wrapped this time in diverse modalities, can daily be observed in Croatia.
 
The Reich of those times, i.e. from the 15th until the 19th century, and its peripheral peoples like Croatians, was not a fun place where one went skinny dipping on some Croatian beach and drank oneself to death 24 hours a day. The entire space stretching from Carinthia to Macedonia was a horror place where one had to exercise military talent in order to survive. Reich citizens in Carinthia described the Turkish hordes which had almost made it to the Alps and nearly reached Venice with the words “runners and fire-setters“ (Renner und Brenner). Incidentally, it would be a wise idea for actual German diplomats based in Zagreb to engage as patron saints in the excavations of the German-Austrian Wehrmacht soldiers. Thy were murdered by the Communists in Yugoslavia in the summer 1945 with their bones still lying behind the hotel “Imperijal” in the town of Rab, on the Croatian island of Rab.
 
But the idea of the Reich in Central Europe cannot be revived as long as the whole of Europe continues to feed itself spiritually and psychologically on the communist and liberal heritage. Despite the collapse of communism across Eastern and Central  Europe, it is still impossible to bring a single former Yugoslav Commissar to justice. Not a single old Communist in today’s Croatia has been brought to justice for his participation in the crimes against the Croatian people.

*    *    *

In conclusion, one can say that the idea of the Reich offers the best solution for the mutually hostile European nations. Moreover, it is also the best way to preserve their identity. Throughout its history the imperial idea of the St. George knights was never fueled by chauvinism or multiculturalism, or for that matter self- hating motives, which are now common among the political class in Europe.

From the point of view of international law, Croatia has achieved little with its independence. The country is mentally ill and semi-sovereign, so that 20 years after its declaration of independence, as well as 16 years after the war, one must raise the question what did the Croats actually achieve with their independence.Croatia’s sovereignty is exercised no longer in Belgrade, but in Brussels and in Washington.
 
There are many parallels among Germany, Austria and Croatia. Geographically Croatia— all the way eastwards to Transylvania — is part and parcel of the Danube basin, which has been fully permeated by the Central European spirit. It is above all the idea of the Reich that has kept the Croats alive until today. In the eyes of Croats,Austria and Germany are not only the most important European countries, but the embodiment of Europe altogether. Granted, small in-between-European nations, like Croats or Slovaks will never play a decisive role in high politics. Whatever happens in Berlin or Vienna will have its effects only on the following day in Croatia. And this has always been the case in Croatia’s history.
 
For Croats, Serbs, Germans, Hungarians, Romanians, Slovaks and other Central Europeans, the only path to their sovereignty lies in their rejection of petty nationalism, as well as in their throwing off of abstract globalism. The goal for all Croats and all Central Europeans should be their common assertion of the idea of the Reich.
 
Dr. Tom Sunic (www.tomsunic.com) is former professor of political science and a Board member of the American Freedom Party (formerly the American Third Position Party. He is the author of Homo americanus: Child of the Postmodern Age (2007).