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jeudi, 14 mai 2015

"L'enfant de Mers el-Kébir" de Sophie Colliex

 
par Francis Richard
Ex: http://www.francisrichard.net

Mers el-Kébir est le nom d'un village de pêcheurs à l'ouest d'Oran, en Algérie, au bord d'une vaste baie en demi-lune:

"Mers el-Kébir, en arabe, signifie "le Grand Port". L'immense baie est ceinturée par un amphithéâtre de montagnes. Le djebel Murdjadjo, sombre, creusé de vallées profondes, pousse dans les flots ses deux bras escarpés: à l'est, la presqu'île de Santa Cruz; à l'ouest le Santon, dressé en pain de sucre au-dessus de la mer."

Dans les années 1930, ce site exceptionnel attire l'attention de la Marine française. En 1939, un décret signé Edouard Daladier décide de le transformer en base navale militaire...

mers-el-kebir-colliex.jpgPour ceux qui connaissent l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, Mers el-Kébir est le nom tragique des attaques menées par la marine anglaise, les 3 et 6 juillet 1940, contre des bâtiments de la Royale, qui y mouillaient tranquillement, faisant près de 1'300 morts parmi les marins français.

Après la première attaque: "La mer, luisante et noire, est recouverte de mazout. Plus de la moitié des bateaux a disparu. Quelques uns ont pu fuir, l'un a coulé à pic, et les deux cuirassés encore visibles dans la rade ne sont que des amas de tôle fumante échoués dans le paysage."

Après la seconde: "Les sauveteurs repêchent morts et blessés, aidés par les pêcheurs et les ouvriers du chantier naval. Les cercueils du premier bombardement, alignés sur le rivage encore en attente d'être inhumés, gisent éventrés, leur macabre contenu répandu partout."

Mers el-Kébir, ce que l'on sait moins, est aussi un des lieux du débarquement américain de novembre 1942: "Six gros bâtiments de guerre ont accosté à la grande jetée. En l'espace de quelques heures, des milliers d'hommes ont pris pied dans le village. Un long défilé d'engins, camions, tanks, chars, jeeps, traverse Kébir à vive allure."

L'enfant de Mers el-Kébir, de Sophie Colliex, se passe en ce lieu de mémoire de 1939 à 1951, c'est-à-dire quelque temps avant le massacre de 1940 et pendant les onze années qui suivent. Michel, l'enfant, dont il est question dans le récit, a huit ans au début et, donc, vingt à la fin, la tranche de vie décisive pour devenir un homme.

Le père de Michel, Joseph d'Ambrosio, Pepico, d'origine napolitaine, est pêcheur, comme la plupart des habitants du village. Sa mère, Marthe, Moman, d'origine espagnole, travaille de temps en temps chez Sardine pour compléter les maigres revenus paternels

Joanno, le grand frère de Michel, de dix ans plus âgé que lui, pêcheur comme leur père, a été mobilisé en septembre 1939 et ne reviendra qu'à la fin de la guerre. Tessa, leur soeur, de sept ans plus âgée, "joliment tournée, la taille fine et les épaules rondes", devra arrêter des études brillantes pour devenir bonne épouse et mère...

Michel est artiste. Un jour, une dame de la ville, chez qui sa mère l'a amené, lui donne une boîte de couleurs. C'est, semble-t-il, providentiel, parce que dessiner lui est facile: "Il ignore d'où vient cette connaissance profonde, instinctive. Une grosse vague s'est soulevée en lui, le jour où la boîte de couleurs est entrée dans sa vie. Son dessin, c'est son refuge, le rempart qu'il dresse quotidiennement entre lui et des souffrances qu'il ne comprend pas."

Peu à peu il va comprendre ces souffrances. Leur pourquoi va lui être révélé notamment à la faveur de rencontres qui ne seront pas toutes fortuites. Celle, par exemple, avec la dame qui dessinait et qui lui a adressé la parole quand il jouait au cerf-volant avec ses amis Norbert et Samir. Celle avec ce marin rescapé de l'attaque anglaise et qui a sculpté un pêcheur dans une branche d'olivier pour remercier son père de l'avoir secouru.

Le roman de Sophie Colliex n'est cependant pas seulement l'histoire de Michel et de Mers el-Kébir, de l'enfant et du port de guerre, dont les travaux titanesques bouleversent profondément le paysage alentour. C'est aussi le portrait d'une famille modeste qui se débat dans des circonstances exceptionnelles, et la peinture d'une époque révolue où le respect des convenances orientait davantage qu'aujourd'hui le cours des vies.

Certes on s'aimait, mais le coeur ne l'emportait pas souvent sur la raison. Certes on faisait des études, mais les moyens matériels manquaient souvent à ceux qui voulaient les poursuivre. Et, en même temps, cette époque, qui n'est pas si lointaine que ça, n'est pas dépourvue de charme. Sans doute parce que Sophie Colliex a su donner vie à des personnes attachantes et restituer avec justesse et plaisir les couleurs, les odeurs et la chaleur de l'Afrique.

Francis Richard

L'enfant de Mers el-Kébir, Sophie Colliex, 312 pages, Editions Encre Fraîche

jeudi, 22 janvier 2015

Schriftsteller Claude Cueni über die Schweiz

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Schriftsteller Claude Cueni über die Schweiz

«Es wird das Drama des verwöhnten Kindes»

Ex: http://www.blick.ch

Lasst uns über die Schweiz reden. Den Anfang macht Claude Cueni. Der Schriftsteller, todkrank, über Wohlstands-Verwahrlosung, verwöhnte Schweizer und die Angst der EU.

BLICK: Herr Cueni, Sie leben im Zwischenraum von Leben und Tod. Wie geht es Ihnen?
Claude Cueni: Gut, aber auf tiefem Niveau. Meine Blut- und Lungenwerte sind seit zwei Monaten stabil. Aber für weitere Organabstossungen gibt es nicht mehr viel Spielraum.

Bereiten Sie sich auf das Ende vor?
Ich liebe das Leben. Es gibt viele Dinge, die ich noch lernen möchte. Es gibt Romane, die ich noch schreiben will.

Exit ist kein Thema für Sie?
Ich habe mit Sterbehilfeorganisationen Gespräche geführt. Die Gewissheit, dass man im Notfall alles sofort beenden kann, ist eine grosse Erleichterung und hilft, den Alltag zu geniessen. Aber das ist zurzeit kein Thema.

cueni1,204,203,200_.jpgVerfolgen Sie noch die gesellschaftspolitische Entwicklung in unserem Land? Ecopop, Gold-Initiative und so fort? Oder wird einem dies in Ihrem Zustand egal?
Ich lese meistens ab Mitternacht auf dem iPad diverse Zeitungen, von nationalen Medien über Nachrichtenmagazine bis zur «South China Morning Post».

Reden wir über die Schweiz. Auch unser Land befindet sich in einem Zwischenraum: zwischen Masseneinwanderung und Nationalratswahlen 2015. Wo stehen wir?
Die Zahl der Wutbürger hat zugenommen. Viele Menschen sind verärgert, dass Abstimmungsresultate uminterpretiert und nicht umgesetzt werden.

Sie reden vom Vertrauensverlust gegenüber der Politik?
Genau. Doris Leuthard forderte kürzlich Vertrauen in die Politik. Aber Vertrauen muss man sich verdienen. Viele Politiker erwecken den Eindruck, sie hätten nur ein Ziel: die eigene Wiederwahl. Dafür versprechen sie den Wählern Leistungen, die man nur mit neuen Schulden finanzieren kann – seit 1971 der Ursprung aller Finanzkrisen.

Wie bitte?
Damals löste Nixon die Goldanbindung des Dollars, um den Vietnamkrieg mit neuem Papiergeld zu finanzieren. Später warfen linke und rechte Regierungen abwechselnd die Notenpresse an. Der Wähler bezahlt diese Geschenke teuer, weil die hemmungslose Verschuldung und Gelddruckerei seine Kaufkraft mindert, sein Altersguthaben schmelzen lässt. Jetzt spielt Brüssel, das Versailles von heute, mit der Papierpresse.

Das heisst, die politischen Eliten haben die Führungsfähigkeit der Gesellschaft verloren?
Die Verantwortung gegenüber dem Volk und dem Volksvermögen hat abgenommen. Viele Politiker denken wie François Hollande. Er sagte: «Das kostet nichts, das bezahlt der Staat.»

Früher gab es in der Schweiz moralische Autoritäten. Einen Max Frisch etwa oder einen Friedrich Dürrenmatt. In der Politik einen Willy Ritschard, einen Ulrich Bremi. Wo sind diese Köpfe heute?
Ich weiss es nicht. Ich bin aber sicher, dass es sie wieder geben wird.

cueni_henker.jpgDie Lebenskraft der Schweiz erlahmt?
Wir befinden uns seit Jahren in einem schleichenden Wirtschafts- und Währungskrieg. Die USA greifen die Schweizer Steueroase an und verteidigen gleichzeitig die Steueroase in Delaware, wo über eine Million Firmen Steuern sparen. Aber der Druck kommt nicht nur aus dem Ausland. Es ist nicht ganz frei von Ironie, dass ausgerechnet die Leute, die bisher am wenigsten zum Wohlstand der Schweiz beigetragen haben, bestrebt sind, die Vorteile der Schweiz ausser Kraft zu setzen.

An wen denken Sie konkret?
An die möglicherweise gut gemeinten, aber für die Schweiz destruktiven Initiativen, die wir derzeit erleben.

Eine Art Wohlstandsverwahrlosung?
Es ist das Drama des verwöhnten Kindes. Wir werden von der Geburt bis zum Tod betreut, bevormundet, infanti­lisiert und im Glauben gelassen, wir hätten ein Anrecht auf das absolute Glück in einem Fünf­sterne-Hotel. Müsste ich den Begriff Wohlstandsverwahrlosung mit einem Bild dokumentieren, würde ich das Foto nehmen, das die vergnügten Initianten des bedingungslosen Grundeinkommens auf einem Berg von Fünfräpplern zeigt. Wenn junge, gesunde Menschen Geld ohne Leistung fordern, ist das aus meiner Sicht eine Bankrotterklärung. Wenn Geldverdienen fast zum Offizialdelikt wird, hat der Sinkflug begonnen.

Sie haben international erfolgreiche Historienromane geschrieben. Stellen Sie sich vor, Sie schreiben im Jahr 2100 das Buch «Akte Schweiz – Ein Nachruf». Was stünde da drin?
Die Schweiz wird es auch im Jahre 2100 geben. Aber es wird keine AHV in der jetzigen Form mehr geben, und die Sozialsysteme werden verschwunden sein. Der niederländische König Willem-Alexander sagte, dass der Sozialstaat am Ende sei, alle müssten nun die Schulden der Vergangenheit abtragen. Erinnern Sie sich an den deutschen Sozialminister Norbert Blüm? Der lachte auf Litfasssäulen: «Die Renten sind ­sicher.» Kürzlich sagte er, die Renten seien doch nicht sicher.

Die EU beschäftigt die grösste Ansammlung von Politikern auf dem alten Kontinent. Worauf müssten wir uns hier einstellen?
Auf mehr Bürokratie, Verschwendung von Steuergeldern und weniger Demokratie. Sollte die EU im Jahre 2100 in der jetzigen Form noch bestehen, wird die Schweiz wohl Mitglied und wie jeder anfängliche Nettozahler auf EU-Niveau pulverisiert sein.

Und sonst?
Ich würde schreiben, dass die offizielle Schweiz in den letzten Jahrzehnten nicht mehr den Willen hatte, ihre Errungenschaften zu verteidigen, und diese deshalb verloren hat.

Sie sind 1956 im französischen Jura geboren. Erzählen Sie uns die Geschichte der Schweiz in der Gegenperspektive: Die reiche Schweiz und die letzten 50 Jahre auf dem Weg ins 21. Jahrhundert. Was fällt Ihnen dazu ein?
Geboren bin ich in Basel, aber ich habe die ersten Babyjahre im Jura verbracht. Die 68er-Bewegung hat die Gesellschaft nachhaltig umgekrempelt, aber die Freiheit, die man als Jugendlicher in den 70er-Jahren hatte, ist vorbei. Aids hat die sexuelle Revolution beendet, und ausgerechnet die einst so freiheitsliebenden 68er wollen heute die Gesellschaft mit einer Flut von Verboten und einer neuen Political Correctness umerziehen. Gesellschaftliche Regeln werden nach Gutdünken ausgelegt.

cueni-das_grosse_spiel.jpgDer politisch prägendste Kopf im Land, Christoph Blocher, pflegt die Schweizer Mythen wie kein Zweiter und bespielt die Illusion der totalen Unabhängigkeit. Was fällt Ihnen ein, wenn Sie über Schweizer Mythen von Tell, Morgarten oder Rütli nachdenken?
Wilhelm Tell ist ja aus nordischen Sagen entlehnt. Ich habe die Figur nie gemocht, denn als Vater würde ich nie im Leben meinem Sohn einen Apfel vom Kopf schiessen. Winkelried gefällt mir schon besser, weil sich jemand aufopfert für das Wohl der anderen. Vielleicht werden eines Tages Historiker schreiben, dass die Schweiz auf dem Gebiet der Einwanderung in Europa eine Winkelried-Funktion ausgeübt hat. Sie musste viele Diffamierungen einstecken, und heute diskutieren alle westeuropäischen Länder Varianten einer regulierten Zuwanderung. Irgendwann endet jede Ideologie und Romantik an den Grenzen der Realität.

Reden wir über den Islam. Eine Bedrohung für die westliche Welt? Ist die freiheitliche Welt zu faul, ihre Errungenschaften zu verteidigen?
Peter Scholl-Latour sagte, er fürchte nicht die Stärke des Islams, sondern die Schwäche des Westens. So ist es. Wir verkaufen unsere Schwäche als Toleranz, weil wir mehr zu verlieren haben als die IS-Terroristen.

Erleben wir die schöpferische Zerstörung der Schweiz?
Die Schweiz schafft sich ab, das könnte auch der Titel eines schweizerischen Bestsellers sein. Ich bin ja überzeugter Europäer, und 70 Prozent meiner Bekannten sind Ausländer, aber ich halte die EU für ein ehrenwertes politisches Konzept der Nachkriegsgeneration, das aber an der gemeinsamen Währung scheitern muss. Es ist unmöglich, eine Diät zu finden, die sowohl Magersüchtigen als auch Übergewichtigen hilft. Die Südländer gehen daran zugrunde, da sie keine nationale Währung mehr haben, die sie abwerten können. Ich wäre nicht erstaunt, wenn in den nächsten fünf Jahren das erste EU-Land aus dem Euro aussteigt.

Die Staatshörigkeit nimmt auch bei uns zu. Vollkasko-Mentalität?
Mag sein, dass dies eine der negativen Spätfolgen der 68er-Bewegung ist. Hotel Mama ist jetzt Papa Staat. Man ist für nichts mehr verantwortlich. Alleiniges Kriterium ist das narzisstische Wohlbefinden. Die Anspruchshaltung gegenüber Papa Staat ist mittlerweile enorm.

cueni.jpgAlso kein Happy End?
Es gibt nie ein Ende. Alles ist in Bewegung, Aufstieg und Fall von Kulturen und Nationen sind in der Geschichte alltägliche Prozesse. Ich sehe aber auch, dass ein Teil der Jugend sich gegen die momentane Entwicklung sträubt. Auch die Secondos sind eine Chance für die Schweiz. Als meine philippinische Ehefrau vor fünf Jahren erstmals in die Schweiz kam, war sie sprachlos. Sie konnte kaum fassen, dass es ein Land gibt, das derart gut organisiert ist, ein Land, das Eigentumsrechte und Meinungsfreiheit schützt, das Rechtssicherheit, Altersfürsorge und ein funktionierendes Gesundheitssystem garantiert. Als ich einmal am Küchentisch die Stimmzettel ausfüllte, konnte sie kaum glauben, dass jeder einzelne Bürger mehrmals im Jahr über Vorlagen mitentscheiden darf. 500 Millionen Europäer und die übrige Welt beneiden uns um die direkte Demokratie, aber Brüssel fürchtet sich davor.

Secondos als Medizin für depressive Schweizer Ureinwohner?
Durch die Augen der Secondos kann mancher Schweizer erkennen, wie gut unser Land, im Vergleich zu anderen Ländern, aufgestellt ist. Vergleicht man die wirtschaftlichen, sozialen und politischen Parameter, gehört die Schweiz weltweit zur Spitze. Von daher ist es für mich nicht ganz nachvollziehbar, wieso sich einige Gruppierungen an den Rockzipfel der hoch verschuldeten EU hängen wollen. Wenn erst mal das Bargeld in Europa limitiert oder ganz abgeschafft ist, wird es für Brüssel ein Leichtes sein, 500 Millionen Europäer übers Wochenende per Mausklick zu enteignen.

Zypern und Spanien waren Versuchsballone. Es hat funk­tioniert. Die Verschuldungskrise ist nur noch durch eine Teil­enteignung des Volkes lösbar. Und ich möchte nicht, dass mein mühsam Erspartes in die Taschen von Politikern fliesst, deren Länder sich durch Korrup­tion und Disziplinlosigkeit im Haushalt auszeichnen.

Wo wäre der Ausweg?
Jede Bewegung löst eine Gegenbewegung aus. Ich sehe das Ganze nicht so pessimistisch. Ich hoffe, dass es eine neue Art der Aufklärung geben wird. Denn alle linken und rechten Ideologien sind in und an der Realität gescheitert. Solange wir uns aber gegenseitig mit Schlagworten und reflexartigen Diffamierungen einen Maulkorb umhängen, wird es keinen Fortschritt geben. Für eine neue Aufklärung braucht es offene Diskussionen ohne Tabus.

Seit 1989, dem Mauerfall, dem Zusammenbruch der Sowjetunion, haben wir Globalisierung. Überfordert sie uns?
Der Kalte Krieg war im Nach­hinein ein grösserer Garant für den Frieden in Europa als das heutige Vakuum. José Manuel Barroso, Ex-Präsident der EU-Kommission, nannte einmal die EU ein Imperium, aber jedes Imperium versucht, seine Aussengrenzen zu schützen, indem es die Grenzen ausweitet. An der Grösse sind nicht nur das römische Imperium und das napoleonische Imperium gescheitert. Jedes Imperium erreicht eines Tages seinen Zenit und beginnt den Sinkflug. Ich glaube nicht, dass die Globalisierung die Schweiz überfordert, aber man müsste die Globalisierung bei der Schulbildung stärker berücksichtigen. Zum Beispiel müsste Englisch landesweit die Zweitsprache sein. Englisch ist eine Voraussetzung, um global erfolgreich zu sein. Das gilt sogar für Schriftsteller.

Wann hat die Schweiz ihre Mitte verloren?
Mitte des 19. Jahrhunderts arbeiteten die Menschen noch bis zu 16 Stunden täglich in unbelüfteten Fabriken, auch Kinder mussten arbeiten, viele Menschen wurden krank, es herrschte ein rücksichtsloser Kapitalismus. In dieser Zeit wäre ich bestimmt Kommunist geworden. Nach dem Krieg haben Sozialisten und Sozialdemokratie wichtige gesellschaftliche Verbesserungen im sozialen Bereich erzielt. Aber was will man einem mittlerweile verwöhnten Kind heute noch bieten?

Gute Frage.
Den ausgebeuteten Fabrikarbeiter des 19. Jahrhunderts gibt es nicht mehr. Also versucht man die Klientschaft mit immer unsinnigeren Dienstleistungen zu ködern. Mit der durchaus edlen Absicht, die absolute Gerechtigkeit zu etablieren, hat man einen gigantischen bürokratischen Apparat errichtet, der die Gesellschaft in immer kleinere Gruppen dividiert, die man nun einzeln pflegen muss. Wir haben die Verhältnismässigkeit verloren.

Nehmen wir an, Sie könnten für ­einen Roman nur aktuell lebende einheimische Figuren verwenden – wen könnten Sie brauchen?
Christoph Blocher und Cédric Wermuth wären gesetzt. Vielleicht eine dramatische Vater-Sohn-Beziehung. Cédric gebe ich Natalie Rickli zur Freundin, eine Amour fou, aber getrübt von ideologischen Differenzen. Vielleicht Peach Weber als Guest-Star. Dann brauche ich eine starke weibliche Rolle mit Migrationshintergrund, sonst gibts keine Filmförderung.

Wäre ein neuer Roman möglich? Wie viel Zeit bleibt Ihnen?
Mein Zustand ist wie gesagt stabil, aber das kann sich von Woche zu Woche ändern. Mit dieser Unsicherheit muss ich leben. Im Frühjahr erscheint mein historischer Roman «Giganten». Ich hatte ihn bereits vor zwei Jahren beendet, aber zugunsten von «Script Avenue» zurückbehalten. «Script Avenue» ist mit Abstand mein bestes und wichtigstes Buch. Zurzeit arbeite ich an einem neuen Roman.

Aus einer solchen Heimat Abschied nehmen zu müssen – ist das schmerzhaft?
Die Dankbarkeit überwiegt den Schmerz. Ich bin dankbar, dass ich in der Schweiz geboren bin. Ich bin dankbar, dass die Hämatologie des Unispitals Basel seit fünf Jahren alles unternimmt, damit ich meinen Humor nicht ganz verliere. Ich denke auch an den anonymen Knochenmarkspender, der ohne Aussicht auf Dank oder Entgelt einem wildfremden Menschen mit seinen Blutstammzellen das Leben verlängert hat. Wenn ich nachts Schmerzen habe, schaue ich mir oft die DVD «Swissview» an, den lautlosen Flug über die schweizerische Berg- und Gletscherwelt, und staune und bin sehr berührt von der Schönheit der Natur. In solchen Nächten ist es nicht einfach. Dann setze ich mich an den Computer und tauche in meine Geschichten ab. Dort gibts meistens viel zu lachen, denn dort bin ich der Chef.

lundi, 21 septembre 2009

"Pierre de scandale" de Nicolas Buri

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"Pierre de scandale" de Nicolas Buri

L’année 2009 est le cinq centième anniversaire de naissance de Jean Calvin. C’est donc dire que le roman de Nicolas Buri, mettant le personnage de Calvin en évidence, tombe à point. À travers Calvin Pierre de scandale nous décrit aussi toute une époque. Celle d’une chasse aux sorcières tous azimuts qui ne laissait place à aucune compassion. Les tenants de la Réforme protestante n’ont trouvé rien de mieux que d’imiter l’Inquisition catholique. Ce roman nous montre la bêtise des maniaques de dieu portant des œillères faites de récits bibliques interprétés d’obtuse façon.

 

Cruels, humains, trop humains, sont les tenants de l’orthodoxie biblique. Les ennemis du dogme, les amis de la liberté de parole « … avaient fui, chassés, une main en moins pour l’avoir levée contre un pasteur, la langue percée au fer pour blasphème, ou tués sous la torture, pour paillardise, adultère, sorcellerie, ou simplement par ignorance de ce que lui, Calvin, tenait pour vrai. » On a beau dire que cela se passait au XVIème siècle mais force est de constater qu’il en reste quelques relents de nos jours.

Calvin, âgé de vingt-sept ans arrive un jour de l'année 1536 à Genève, ville que l'on dit la plus sale et la plus paillarde d'Europe. Avant d'en devenir le maître, il livre une lutte à mort contre les ennemis de l'intérieur, ceux qui ne se conforment pas aux diktats de la bible telle qu’il se plait à l’interpréter. Cette Cité de Dieu, Jérusalem nouvelle, devient le havre de ces hérétiques que l'on appelle 'protestants'. Si Calvin crée pour eux une ville cosmopolite, pour beaucoup de Genevois il reste 'le Français', l'étranger, l'homme à abattre, pourfendeur de leurs libertés et juge de leur quotidien, leur imposant jusqu'à la couleur des vêtements et la forme des chaussures. Désormais, catholiques et protestants forment deux blocs qui se font face. Dans un camp comme dans l'autre, il y a des excommuniés, des résistants. L'âpre théorie des guerres de religion peut commencer de dévaster l'Europe.

Calvin, dans le roman de Buri, est la figure même de l’intolérance, de l’irrationalisme, de l’aveuglement biblique et de la bêtise. Pour mieux comprendre certaines attitudes contemporaines de fondamentalistes è tout crin, un roman à lire.

 

 

Nicolas Buri est né en 1965 à Genève. Il en est à son premier roman. Il travaille comme rédacteur-concepteur. Il est également l'auteur de scénarios réalisés pour la télévision et le cinéma.

 

Nombre de pages : 304
Prix suggéré : 22,8 €

Éditions Actes Sud
www.actes-sud.fr

samedi, 20 septembre 2008

Citation de Gonzague de Reynold

Même avec des bottes de sept lieues...

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On ne vit pas sans s'anémier en dehors de son climat. Vous m'objecterez, vous, hommes de progrès, qu'aujourd'hui le moteur a raccourci les distances physiques : je vous répondrai qu'il a augmenté les distances morales. Vous ajouterez que l'homme contemporain vit d'une manière autrement indépendante de sa terre que l'homme d'autrefois : je vous répondrai que cet homme a fait passer sa terre dans sa conscience, qu'il a reconnu toute l'influence du milieu, qu'il y a des atavismes collectifs, que les origines naturelles ont imprimé à chaque peuple des caractères indélébiles et lui ont assigné une direction initiale et que, même si nous avons des bottes de sept lieues, nous emportons toujours notre sol natal aux clous de nos souliers.

Gonzague de Reynold, Défense et Illustration de l'esprit suisse