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mercredi, 28 février 2024

Les migrations, une question qui divise les régionalistes européens ?

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Les migrations, une question qui divise les régionalistes européens ?

Peter Logghe

Source : Nieuwsbrief Knooppunt Delta, no 187, février 2024

L'exemple de la Corse

La situation des nationalistes corses peut s'avérer intéressante pour attirer notre attention sur le contexte de cet article. Le 2 mars 2022, Franck Elong Abé, un djihadiste de 36 ans, originaire du Cameroun africain et ancien détenu des Américains à Bagram et en Afghanistan, a été nommé responsable de l'entretien de la salle de sport de la prison de la ville française d'Arles. Yvan Colonna, auteur présumé de l'assassinat du préfet français de Corse, M. Erignac, et nationaliste corse connu, est également détenu et fréquente la salle de sport de la prison. Rapidement, les deux se battent. Le nationaliste corse Yvan Colonna mourra de ses blessures à l'hôpital de Marseille le 21 mars 2022 (source : Conflits, Revue de Géopolitique, Jan-Feb 2024, no 49).

Le mouvement nationaliste corse officiel accuse le gouvernement français d'échec politique, échec qui a causé la mort de Colonna. L'islamisme djihadiste du tueur n'est pas mentionné. Une partie de la jeunesse nationaliste n'accepte plus ce silence. Olivier Battini, étoile montante de la jeunesse nationaliste, déclare: "On a essayé de nous faire taire sur les origines islamiques du tueur de Colonna, en désignant uniquement l'État français comme responsable. J'ai résisté et j'en ai tiré les conséquences en démissionnant de Femu a Corsica (parti autonomiste)". Battini a fondé le mouvement Palatinu dans la foulée. Il sait de quoi il parle, puisqu'il a lui-même été interné un temps pour une prétendue tentative d'assassinat d'un fonctionnaire français en Corse. Le Palatinu, quant à lui, a fait parler de lui pour des manifestations et des émeutes en 2023 dans des quartiers gangrenés par le trafic de drogue. Là encore, le Palatinu dénonce l'immigration comme cause possible de la désintégration sociale due à la violence et au trafic de drogue.

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Les régionalistes sont apparus pendant la période de décolonisation

La Corse est un bon exemple, car la génération nationaliste la plus âgée pense encore pleinement dans le cadre idéologique de l'émergence du nationalisme corse d'après-guerre. Les minorités ethniques européennes opprimées ont aligné leur lutte sur les soulèvements des autres continents contre le colonialisme européen, parce qu'il s'agissait d'une oppression similaire, disaient-ils. Peu à peu, cet angle d'attaque s'est estompé, notamment lorsque certains dirigeants nationalistes corses ont demandé à l'Italie d'accueillir les clandestins sauvés en mer. Dès cette époque, de jeunes nationalistes s'agitent et ne manquent pas d'en faire part à leurs dirigeants politiques.

Gilles_Simeoni_(cropped).jpgQuoi qu'il en soit, le régionalisme politique a fait du chemin. Dans le sillage de la décolonisation du tiers-monde, qui a pris son essor dans les années 1960, ces jeunes régionalistes ont glissé leur propre problématique, en douceur, dans l'idéologie de la décolonisation. Ainsi, le fils d'Edmond Simeoni, fondateur de l'ARC, Gilles Simeoni (photo), est un avocat actif à la Ligue des droits de l'homme. Les exemples sont légion.

Ces régionalistes, qui ont placé le signe de l'égalité entre la lutte pour l'indépendance algérienne et la lutte pour l'indépendance bretonne, ont été accueillis à bras ouverts par la gauche. Jusqu'au début des années 2000, cette stratégie a même semblé fonctionner dans une certaine mesure, et divers peuples d'États multinationaux comme la Grande-Bretagne, l'Espagne et la France se sont vu attribuer des compétences régionales (en matière d'éducation, de culture, de politique linguistique, etc.) Avec la création de la CECA, puis de l'UE, ils ont trouvé leur place idéologique auprès des Verts et de l'Alliance libre européenne.

Cependant, cette même UE, dont les régionalistes de gauche espéraient qu'elle remplacerait les États-nations, s'est avérée être aussi un bouchon sur la bouteille comme l'étaient et le sont les États-nations eux-mêmes. Le dernier pas des régionalistes et des autonomistes, le pas vers l'indépendance de leur région, l'Union européenne n'a pas voulu le faire (comme l'a montré la question catalane). La question de l'élargissement à l'Est (Ukraine, Géorgie, Balkans) semble bien plus importante que l'accueil de nouveaux Etats membres comme la Catalogne, l'Ecosse, la Flandre... à la table des négociations.

En outre, le mouvement de décolonisation, précédé en cela par les universités anglo-saxonnes, s'est déplacé de plus en plus vers la gauche sur le plan idéologique. A Strasbourg et à Rennes, le discours racial et le débat sur la couleur de peau ont progressivement pris le pas sur la question de la protection du breton et de l'alsacien. Le cadre de la décolonisation a pris le pas sur le culturel-linguistique.

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Le nationalisme écossais se tire une balle dans le pied, paralysant les efforts d'indépendance

Beaucoup de régionalistes européens accrochent leur charrette à un agenda socialement progressiste, avec des notions d'"intersectionnalité des luttes". À Édimbourg, le Premier ministre écossais, Humza Yousef, a célébré sa nomination au poste de Premier ministre sur Twitter par une prière islamique dans son bureau, en compagnie de sa famille. Il a fait du projet de loi sur la réforme de la reconnaissance du genre et de la reconnaissance des personnes transgenres son cheval de bataille, mais - comme tout le monde le pressentait - il a en même temps provoqué une scission au sein de son propre parti, le Scottish National Party, avec ce projet de loi. Ash Regan, ministre des collectivités, a démissionné et une pétition de protestation contre cette "révolution du genre", lancée par Kate Forbes et d'autres, a depuis été signée par des milliers de membres du parti. Plusieurs organisations féminines écossaises ont déjà fait part de leurs inquiétudes quant à l'étendue de la reconnaissance des personnes transgenres et craignent que cette reconnaissance ne se fasse au détriment des femmes écossaises. Le détournement du débat public en Écosse vers des questions sociétales ultra-minoritaires a entraîné une diminution du soutien à l'indépendance de l'Écosse. Un second référendum sur l'indépendance semble plus éloigné que jamais.

Des élections sont prévues en Écosse en 2025 et les observateurs estiment que le parti travailliste écossais pourrait revenir au pouvoir. Le parti travailliste écossais a déjà reçu des félicitations encourageantes de la part du parti parent du Royaume-Uni.

Il est temps que les régionalistes, comme en Corse, osent dire adieu à des idées qui ne font qu'alourdir, miner et démentir leur cause régionaliste. Et qu'ils osent affronter la réalité de 2024.

Peter Logghe

Conflits, Revue de Géopolitique, janv-fév 2024, n° 49, p. 21 et s.

contact@revueconflits.com

Adresse :  32, rue du Faubourg Poissonnière, F-75010 Paris

mardi, 04 juillet 2017

Introducing the Fifth Political Theory

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Introducing the Fifth Political Theory

The De-Nationalization of the Global European Diaspora

When the Alt Right speaks about a rise in “white identity politics” or increasing racial tensions, they are observing phenomena which could lead to nationalist politics and the reorientation of Western society towards ethnocentrism and cultural preservation. Conversely, they may also be observing the dying gasps of an older model of existence for Western peoples. Outside of a few Eastern European countries, nationalism is largely civic, not ethnic or racial, for Europeans and Eurocolonials. Anyone can be or become an American. Anyone can be or become British. Anyone can be or become French. Anyone can be or become German. And so forth. Expressions of nationality are almost purely based on location and [sometimes] language rather than, say, a shared biological, cultural, historical, political, and geographic heritage. Most Americans agree that an American can be of any race, ethnicity, or religion. Increasing numbers of Europeans feel that way about Europeans as well. With that attitude, how can one speak of a European or Eurocolonial nation as anything other than an administrative unit of the Atlanticist social and economic order (which is founded upon anti-nationalism in the first place)?

Despite nationalist politics being mostly civic rather than ethnic or “identitarian”—those are more metapolitical and largely lacking in formal representation— nationalist parties and movements are treated as if they were ethnic or identitarian by their opponents. And that’s only when slightly exaggerating. When they really want to throw a punch, they label these parties, movements, and ideologies as fascist or nazi.

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It is hard to say which has done more to undo the national sentiments created in the nineteenth and twentieth centuries: globalization and the erosion of local identity, or deliberate social and political initiatives to suppress and morally deconstruct national sentiments. The poisoning of the nationalist “brand” is potent, but so too are the effects of global mass media in homogenizing and leveling the interests and tastes of their consumers across the Western world. Just as media was instrumental in creating a sense of national unity, it may have become instrumental in undermining it. Even civic nationalist outbursts like 2016’s Brexit or the election of Donald Trump as President of the United States are still taking place within a firmly integrated Atlanticist context (which is a form of liberal globalism). Britain will remain economically and ideologically tied to continental Europe, even if it has its own currency and trade regulations. The United States will remain the engine of NATO and heavily involved in the geopolitics of Europe.

Regardless of what has greater explanatory power in determining why nationalism is dying on the long arc of history, nationalism is evidently dying. If most members of the ethnic French nation or the ethnic (white) American nation saw themselves as members of ethnic nations, there would be ethnic nationalist politicians in power. Labeling them as “nazi” would fall flat. Most people would not view themselves as the political personification of evil for sharing views with ethnic nationalists, if most people were ethnic nationalists. The fascist/nazi accusation works precisely because an audience of people who are either civic nationalists or liberals are already primed to oppose nazism and fascism, as such ideologies are popularly conceived of as forms of evil.

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Narratives of these nations being oppressed by “globalists” fall flat when one realizes that most Westerners outside of Eastern Europe see themselves not as members of an ethnic nation, but as colorblind communities of people whose ethnic or racial similarities are politically irrelevant to them. The most agency rests in the ethnic nation itself in suppressing its ethnic nationalism. Otherwise there would simply be too large of a politically nationalist majority for it to be discarded.

What this means is that we should not be terribly surprised when Westerners have little or no reaction to the projection that they are going to become minorities in their historical geographic ranges of Europe, North America, and British Oceania due to mass migration and declining fertility. (The Southern Cone [2] as well may become less European over time due to migration from the rest of South America and intermarriage, though the racial and political contexts are different in Latin America).

These are powerful currents. We should not assume that the attempt to form a global order built upon the free movement of capital, goods, and people will fail any time soon. Capitalism generates lots of profits. Entertainment technologies give idle minds something to be engrossed in. And diversity and multiculturalism are popular enough to remain the elected state ideology of much of the Western world. These are all things that the masses permit, out of choice or inaction. As long as they can still go shopping, what does it matter? Also if you care about the ethnic composition of a country you are a bad person.

The reality is that Europeans and Eurocolonials in the aggregate do not believe their own nations matter enough to be perpetuated as demographic majorities inside what were once their nation-states. While an extremely grim picture for people who believe in celebrating and continuing our Western heritage and legacy for generations to come, the problem is ultimately one of attachment to a form of social organization, that of the nation-state. The notion that “we” will become minorities in “our own countries” is not appealing to us, but it is of no negative political consequence to everyone else. A minority of Westerners care about this (and of that minority, some actually celebrate becoming a minority as atonement for racism or colonialism, etc.). As the minority that cares about this from a self-interested perspective and not one of masochism, we need to ask ourselves different questions about how to continue our traditions, our cultures, and our lines. We need to think in the terms of the world we are living in, a de-nationalized world.

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Europeans and Eurocolonials are de-nationalized peoples. Most became political nations, centered around a shared biological, cultural, historical, political, and geographic heritage in the nineteenth and twentieth centuries, but they have since lost this feeling. The national sentiment, the concept of a folk-based unity and shared ethno-cultural identity, is clearly gone to anyone observing our politics from a mental state of non-hysteria, no matter what the paranoid style of political journalism churns out. America, Britain, France and the like have still refused to ban immigration knowing full well it will make Americans, the British, the French, and so forth, into minorities. For them, there is no fundamental distinction between current Americans and to-become Americans, current Britons and to-become Britons. They are separated by paperwork, perhaps an ocean or two.

Once a civilizational feeling of that magnitude is lost, it is very difficult to resurrect. It may remain in our memories like the Roman Empire has—who could ever forget the centuries of splendor of Britain, France, and the United States for that matter—but in the political lives of Westerners it will be a corpse.

You cannot bring a corpse back to life. That’s the premise of the Fifth Political Theory (5PT [3]) with regard to ethnic nationalism. The way forward is not to cling to the nation-state or to try to carve one out of a multi-ethnic imperial state. It is to reorient ourselves towards a diaspora model. The West is becoming de-nationalized. Years from now, all these national identities that existed are going to be gone and the people inside the former nation-states will look and behave quite differently. If we are to become a minority in what is becoming someone else’s country, and we want to continue our Western heritage, we will need to embrace the ur-identity, that of the tribe. Because we are a tribe inside a vast, multi-ethnic superstate that is increasingly foreign to us (and us foreign to it), we are also a diaspora.

The nation was, in many respects, just a large tribe. But with it came increasing social complexity and geographic dispersal that resulted in regionalism and political splintering. We who embrace our identity and heritage as sons and daughters of Europe are a minority among people who share “our” heritage in all its forms (cultural, genetic, ethnic, political, religious, etc.), and we can only convert so many people to our way of thinking in what is frankly a race against time at the national level. As our tribe scales down, it will fortunately become more cohesive and resilient. And if we reject the national model, we do not need to burden ourselves with pursuing fruitless objectives at that level. We can focus on the tribal level.

Ultimately, 5PT sees nationalist politics and building a mass movement to “take our country back” or “save our nation” as a futile waste of resources that we need to build our tribe. 5PT is about Westerners with a future, not Westerners with a death wish. You cannot save those who do not want to be saved. What you can do is find those who want to save themselves, and build them into the network. If those of us alive today fail to link together the remnants of our atomized people who still feel the vague stirrings of self-preservation and civilizational perpetuation, it will not happen. We will fold into the new kind of race and materialistic philosophy that is being created, and all that came before it will be obliterated to make room for more shopping malls and immigrant communities. We shall lose our noble virtues, our Promethean fire, and the legacy of thousands of years to the successors of managerial liberalism and their precious “end of history.”

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5PT says our choices are as such: We become that immigrant community living in a strange land, or we go to the mall and never come back. There are forces which cannot be fought, but only ridden. The Atlanticist order will not allow itself to be voted out of existence, and if we are to be pushed from the world stage as nations, we will simply have to find another abode as a people.

Source: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-na... [4]

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

URL to article: https://www.counter-currents.com/2017/06/introducing-the-fifth-political-theory/

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2015/06/Demuth-number-5-large.jpg

[2] The Southern Cone: https://www.amren.com/features/2017/04/argentina-a-mirror-of-your-future-buenos-aires-latin-america/

[3] 5PT: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/04/29/5pt-intro/

[4] https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/

Sub-National & Trans-National Identity as a Response to the Loss of Nation-Statehood

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Sub-National & Trans-National Identity as a Response to the Loss of Nation-Statehood

For the most part, Western nations are over. There will only be the diaspora, or there will be nothing at all. We are faced with the choice of being absorbed into a materialistic, multicultural mess, or becoming who we are, that is to say, exiles of a defunct world.

The Fifth Political Theory (5PT [2]) believes we should work towards becoming a diasporic tribe rather than focusing on state-level nationalism(s). In other words, we can only “save” European and Eurocolonial peoples who want to be saved by bringing them into a networked tribal community, not converting the de-nationalized masses to an increasingly occult worldview of ethnocentrism, race realism, gender norms, nativism, reactionary politics, etc. I say this not as an evil racist or fascist, but as someone who cares about the continuity of my people, who cannot exist if they are transformed from their roots into something completely foreign. While a certain amount of change and flexibility is endurable, and even in some cases desirable, total replacement is not. And because the national subdivisions of Western civilization are moribund and unable to assert their own existence, we must return to the primordial levels of human social organization if we are to keep the totality of our heritage alive while innovating for an interconnected future.

5PT means fully embracing de-nationalization [3] and working the terms of that situation to our advantage within the post-modern, globalized world. As always, we cannot reverse the flows but only ride them out. Western peoples are going to become a diaspora, even in the West itself. Our response must be to engineer a tribe to face the problem of anomic, atomized life in our society and the failure of political nationalist movements to preserve European and Eurocolonial heritage against the decline in all its forms. We achieve this not by standing athwart history yelling stop, but by grasping the flow of history and letting it pull us as we adjust to the changes of post-modernity.

Put less esoterically, the breakdown of national borders and of national sentiment among Western peoples is not the end of Western peoples but of the nation-state as the organizational unit where our affinities stop. This collapse, rather than leading to seamless superstate blocs as predicted, has created immense identity-driven angst and convulsion as every matter of local folk resists the sprawling explosion of the soulless, materially-driven cosmopolis. These identitarian outbursts are telling us something about the fringes of Western political life. People who care about more than material growth or achieving progressive utopia are speaking up louder than ever. Yet, they often do so out of a passionate bond to dilapidated, outdated, and doomed forms of modern social organization—most problematically they do so as a minority. The ethnos squirms but the demos, which has voted for de-nationalization, retains a firm grip around its neck.

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The demos are ultimately following the lead of the cosmopolis. Its paradigms demand that all “citizens of the world” are eligible to live there, whether there is work or not, whether they are assimilable or not. What matters is the ability to be an economic cog, not national integrity. So if anyone can politically belong to any “nation” and claim it as their identity simply by moving there and demanding accommodation, what is to stop the people who resist their grand remplacement [4]from being bound into one identity, which like the one opposing it crosses all borders and subverts all national sentiments? Just as we see a current of decline, we must also look for that counter-current.

Communication technologies and our ability to correspond with one another in real-time—about the social, political, cultural, economic, moral, and spiritual challenges we face as members of the European and Eurocolonial family—draw us closer together than ever before. This happens without regard for borders and makes the decline of the nation-state all the more salient. We become less American or Norwegian or German, and more composite, more Western. Our tribe is already being created from this diaspora of of like-minded Westerners, out of our pre-existing similarities and affinities which technology has seen fit to amplify, even as our nations are being dissolved.

In the long-term, 5PT seeks to make this identity formation more geographically concentrated and clustered, while maintaining its sense of global connectivity and fraternity. We want to reach a point where we can talk concretely about the size, dispersion, and economic niche of the Western diaspora in any given country. The diaspora model thus posits the adoption of sub-national and trans-national identity as a response to the death of national identity and as an extension of the identity formation processes granted to us by post-modern technology.

By sub-national we mean that the Western diaspora will exist in any state where we intentionally form generational communities and tribal networks. Thus there will be a Western diaspora in countries in North America, Europe, and British Oceania, and perhaps further in Latin America and South Africa. There will be American Westerners, French Westerners, Australian Westerners, and so forth. These will have their own local concerns and idiosyncrasies and practices, as they must. At the same time, they will not become those local traits. The Western diaspora of France is not synonymous with “French people.” French people vote for their extinction while the Western diaspora will elect to perpetuate itself.

By trans-national we mean that the Western diaspora will not be walled off into geopolitical cells. Our congregations will be in communion with one another, and our tribal networks will be borderless. Our concerns will be mutual. Since we are all living in foreign countries so to speak, we will naturally have more affinity for one another as members of the same tribe than we do with our out-group neighbors. To be trans-national is to belong to a community not limited by territory. So the Western diaspora will exist in multiple countries, but not be of those countries. I am a Westerner if I am in Chile or in Britain, though I may have come from the Western congregation in Chile to the one in Britain. Our shared culture and values will be deeper than that we have with other peoples living in Chile or Britain.

Members of a foreign minority form their own distinct people regardless of where they dwell, so long as their ties to their own kind remain stronger than their ties to those who are foreign to them. That is the power of the diasporic model, that congregations of Westerners can exist anywhere enough former European or Eurocolonial nation-states are found, and retain their sense of cohesion. They are in, but not of.

In many ways, it is a return to the ways of the Old World and its scatterings of people across pre-modern states both large and small, such as the Jews, Armenians, Greeks, and Germans of Europe and the Middle East. This rather differs from the modern, national impulse of gathering of all X into the state of X-land, or converging all people of X-land into the identity of X. And it of course challenges the contemporary impulse of denying that X exists in the first place while claiming that X-land belongs to the world. Rather, we observe that the borders and demographics have fallen where they are, and that X can be found irrespective of where X is “supposed to be” or originally from. We are interested in the ur-identity of the tribe, not in the ancestral urheimat. This detachment will become our strength.

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This is an entirely different way of thinking about ourselves and our place in the world than Westerners are accustomed to. Even the descriptive terms I have preferred to use in place of “white people” so preferred by nationalists—Europeans and Eurocolonials—reflect that older (but not primordially older) conception of geography-plus-nationality. What we are approaching now is the possibility of nationality-sans-geography. The European stock and its extra-continental stocks overseas are part of the same people. Even if all other ethnocentric and civilizational rationalizations for this could be deconstructed it would still be so that they are one people, if only because a coalition of Others have declared them so. Rome and her allies became Rome just as Carthage and her allies became Carthage.

The external pressures upon the Western diaspora will facilitate this, since those who are most ethnocentric and culturally traditionalist will react by doubling down and passing those memes and genes on, while those who are the least will leave the diaspora and fold into the identity of the state they live in and the people they dwell among. The sub-national, trans-national character of the Western diaspora will intensify as time progresses.

This is not necessarily a happy situation. But the worst that can be said about the diaspora model is that people do not want it to happen, not that it can’t work. Reaching back into history for the super-structure we called the nation-state and trying to drag it into the future is not viable. What is viable is the primordial sentiment, that most basic idea that kindred people are an extended tribe, regardless of their geographic dispersal and the composition of the polities they dwell in. If my brother lives in Britain, he is still my brother.

Source: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-natio... [5]

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2017/06/dandelion_seeds_being_blownCROP.jpg

[2] 5PT: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/04/29/5pt-intro/

[3] de-nationalization: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/05/the-de-nationalization-of-the-global-european-diaspora/

[4] grand remplacement : https://translate.google.com/translate?hl=en&sl=fr&u=https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_remplacement&prev=search

[5] https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-national-and-trans-national-identity/: https://fifthpolitical.wordpress.com/2017/05/10/sub-national-and-trans-national-identity/

 

lundi, 26 janvier 2009

Alsace: commémoration du massacre de Türckheim

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Commémoration du massacre de Turckheim

Le samedi 31 janvier, à Turckheim, JEUNE ALSACE va commémorer nos ancêtres alsaciens massacrés par les armées de Turenne. La commémoration se déroulera face au monument humiliant érigé en l’honneur du criminel de guerre présenté comme un héros.

Rendez-vous à 15h sur le parking de la gare de Turckheim, le samedi 31 janvier 2009.

TURENNE, CE CRIMINEL DE GUERRE QUI NARGUE LES ALSACIENS…

Mise en contexte
En 1648, le traité de Westphalie met fin à une longue et cruelle guerre de trente ans. L’Alsace a perdu 50% de sa population. Le landgraviat de Haute-Alsace et le bailliage de Haguenau, anciennes possessions habsbourgeoises, sont annexées par Louis XIV. Les villes libres impériales de la Décapole (union de dix villes libres alsaciennes) et Strassburg refusent cependant de jurer fidélité au Roy. La guerre de Hollande (1672-1678), permettra de briser dans le sang et les cendres les derniers îlots de résistance que sont les villes de la Décapole et de mettre en échec le Saint Empire afin d’assoir définitivement sa domination totale sur l’Alsace (qui deviendra une véritable province avec la reddition de la ville de Strassburg en 1681).

Turenne réduit Turckheim en cendres
En janvier 1675, Turenne et ses troupes mirent à sac Turckheim, massacrant les Alsaciens qui n’étaient pas parvenus à fuir, allant jusqu’à couper les seins des femmes. Un tiers environ de la population périt à cause de cet homme que l’histoire nous présente comme un héros. Héros peut-être de la France conquérante de l’époque car il remporta une bataille décisive dans la conquête de l’Alsace, mais avant tout bourreau pour les Alsaciens, car il commit ses méfaits dans l’ensemble de la région. « Les habitants d’Alsace ne rentreront chez eux que lorsqu’ils apprendront que l’armée de Turenne ne sera plus dans la Province », constatait alors l’administration de l’époque.

 

Monument Turenne

 

L’humiliation d’un monument érigé en son honneur !
Quelques siècles plus tard, la place principale de Turckheim et un monument rendent hommage à Turenne lui-même ! On peut y lire que Turenne serait pleuré des Alsaciens…difficile de faire pire insulte.

L’aliénation des Alsaciens
Les Alsaciens ont de profondes questions à se poser face à cette histoire falsifiée, reconstituée. Ce monument est une humiliation crachée à leur figure. Aucun peuple ne saurait accepter que l’on chante les louanges d’un criminel de guerre, à l’endroit même de sa forfaiture.

Nous devons être maîtres de notre histoire
L’éducation de nos enfants se décidant encore et toujours depuis Paris, les programmes scolaires n’abordant même pas notre propre histoire alsacienne, il n’est guère étonnant que les Alsaciens prennent les criminels de guerre pour des héros…
Voilà certainement le problème de fond : nous devons être maîtres de notre histoire, celle-ci ne doit pas nous être dictée.
Le 31 janvier, devant l’obélisque de l’humiliation dédiée à Turenne, nous allons montrer que les Alsaciens ont encore le sens de l’honneur et qu’un tel monument, insultant, n’a pas vocation à exister sur notre sol.

Venez nombreux pour réclamer que ce monument soit démantelé et surtout remplacé par un monument en l’honneur des martyrs alsaciens !

Téléchargez le tract!

Source: Jeune Alsace

 


 

Article printed from :: Novopress.info Alsace / Elsass: http://alsace.novopress.info

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dimanche, 16 novembre 2008

Ricklin, le lion du Sundgau

Ricklin, le Lion du Sundgau

 

 


Eugène Ricklin est né le 12 mai 1862 à Dannemarie (Dammerkirch), d’un père hôtelier sundgauvien et d’une mère alsacienne, Catherine Kayser. Après des études au collège de Belfort, il fréquente les lycées d’Altkirch et de Colmar. On le retrouve ensuite en Allemagne, à Ratisbonne, puis Fribourg-en-Brisgau, Munich et Erlangen où il fait ses études de médecine.

Manifestant très jeune une forte inclinaison pour la justice et la défense de l’homme du peuple, il est remarqué dès l’âge de 29 ans et on lui propose d’entrer au conseil municipal de sa ville. A 34 ans, il prend la succession de M. Flury, décédé, et devint maire de Dannemarie (1898).

Détesté par les autorités pour son franc-parler, à la suite d’une plainte déposée contre lui pour offense à l’empereur et pour le sanctionner d’avoir revendiqué le statut de Bundesstaat pour l’Alsace-Lorraine, il est destitué en 1902 de son poste de maire par l’administration allemande et remplacé par le notaire Centlivre, alors l’homme des Allemands. Ricklin resta néanmoins membre du conseil municipal jusqu’en 1908.

En 1896, comme successeur de Flury, il entre au Bezirkstag de Haute-Alsace (dont il devient le président durant la guerre). En 1900, le Bezirkstag, l’envoie au Landesausschuss de Strasbourg, à la place d’Anton Cassal de Ferrette, décédé et en 1903, il siège au Reichstag de Berlin, ayant remporté les élections pour la députation dans la circonscription de Thann-Altkirch.

Mais son ascension ne s’arrête pas là. Son autorité, sa droiture et ses compétences, lui assuraient, au sein de son parti, le Zentrum, le respect et la considération de tous. De sorte qu’après la première élection au suffrage universel pour le Landtag, élu avec un certain nombre de ses collègues du Zentrum ( qui obtient la majorité relative ), il peut devenir le premier président de la seule institution parlementaire de l’histoire alsacienne.

Pourtant, ses relations avec les Allemands ne sont pas des meilleures. Dans sa famille, il arrivait même qu’on parlât français. Lui-même resta toujours fidèle au peuple alsacien dont il ne cessa de défendre ardemment les intérêts, face à l’administration impériale. C’est de là que lui vint le surnom de "Lion du Sundgau" (D’r sundgauer Leeb). D’ailleurs, il ira même jusqu'à refuser le Roten Adlerorden qu’on voulait lui décerner.

Avant que la guerre n’éclate, il œuvre inlassablement pour la préservation de la paix et, en 1913 et 1914, se rend en compagnie de l’abbé Haegy, aux conférences de la Paix de l’Union interparlementaire de Berne et de Bâle où il rencontra d’autres militants pacifistes, comme Jean Jaurès.

Durant la guerre, pour avoir défendu énergiquement son ami Médard Brogly, accusé de francophilie par un tribunal militaire allemand, il est sanctionné et muté dans le nord de la France.

Puis, la guerre finissant, voyant que l’autonomie complète accordée par les Allemands arrivait trop tard (1918), il lança l’idée du Nationalrat pour tenter de sauver les acquis politiques alsaciens par une négociation avec les Français. Il prend l’initiative de sa convocation le 12 novembre 1918. Élu à la présidence du Nationalrat, il propose de soumettre à l’acceptation des autorités françaises un texte où seraient garantis les droits alsaciens qu’il savait menacés par le jacobinisme français. Mais le vent avait tourné et, avec lui, bien des vestes parmi les anciens du Landtag. La suite prouva à Ricklin que ses craintes étaient justifiées, il fut mis en minorité. Une majorité de parlementaires du Zentrum, avec les socialistes, ne voulait pas irriter la France et préférait s’en remettre aux promesses des généraux. La fin du Nationalrat, transformé en Conseil national avant de se saborder, est connue. Tout le reste de sa vie, Ricklin reprocha aux membres du Nationalrat d’avoir alors « loupé le coche ».

Avec l’arrivée des Français, le Docteur Ricklin connaît ses plus dures épreuves. Ils le considèrent en effet comme l’homme le plus à craindre en Alsace. Aussi cherchent-ils par tous les moyens à l’éliminer de la scène politique pour conserver les coudées franches dans le lancement de la politique de francisation, mûrement préparée à Paris depuis des années. Il s’agit aussi pour eux de l’empêcher de prendre part à la reconstruction du Zentrum-Elsass Lothringen pour laquelle les débats commencent en février 1919. On le traîne donc devant les Commissions de Triage et, au mois de mars, l’ancien président du Landtag d’Alsace-Lorraine, est expédié en résidence forcée dans la zone occupée près de Kehl (pendant quelque temps, il est même jeté au cachot). Malgré la protestation de l’ensemble des maires et des curés de Dannemarie, y compris ceux des communes francophones dont il a toujours pris la défense du temps des Allemands, il n'est autorisé à rentrer qu’en novembre 1919, après les élections législatives dont on voulait l’écarter. A son retour d’exil dans sa ville natale, ruiné, il doit encore affronter un complot destiné à l’abattre professionnellement.

Mais Ricklin est un battant et n’abandonne pas le combat politique pour autant. Écœuré, comme beaucoup, par le comportement des Français, en décembre 1925, il revient à la vie publique, d’abord en intégrant le comité de rédaction de la Zukunft, puis en se joignant à l’équipe qui initia le manifeste du Heimatbund (7 juin 1926). C’est sous sa direction que le comité du Heimatbund entre en relation avec les autonomistes bretons et corses, et développe la stratégie du Einheitsfront.

Les élections législatives de mai 1928 approchant, Poincaré tente d’empêcher les autonomistes en train de se structurer d’y prendre part. Six journaux autonomistes sont alors interdits et les leaders en vue du mouvement arrêtés : parmi eux, Joseph Rossé, Hauss et le Docteur Ricklin. A 66 ans, le 16 mars 1928, Ricklin est conduit menotté à travers la ville de Mulhouse pour être écroué.

Mais Rossé et Ricklin ne se laissent pas intimider et, du fond de leur cachot, se portent néanmoins candidats pour l'Union populaire républicaine. Leur popularité ne se dément pas car ils sont élus députés, bien qu'étant en prison. Du jamais vu en Alsace!

Après une parodie de procès, ils sont condamnés, puis, devant le tollé général, relâchés le 14 juillet par une grâce présidentielle. Ricklin est accueilli triomphalement dans tout son Sundgau natal où la population fait bloc derrière lui, au point de l’élire encore au conseil général, en octobre 1928.

Le gouvernement français tente alors d’organiser un tir de barrage, en manœuvrant pour l’invalidation du mandat des deux députés Rossé et Ricklin, au prétexte que la grâce présidentielle ne leur a pas rendu la plénitude de leurs droits civiques. Les députés français se rangent à l’avis du gouvernement et votent leur invalidation par 195 voix pour, 29 contre, et 416 abstentions. On fait de même pour leur mandat de conseillers généraux que le Conseil d’État invalide le 22 mars 1929. Mais Ricklin et Rossé remettent ça. Ils se portent à nouveau candidats et, une nouvelle fois, le 2 juin suivant, sont réélus confortablement. Il faut au Conseil d’État ressusciter un décret organique datant du 2 février 1852 pour pouvoir prononcer une nouvelle invalidation. Sur la pression constante, on promet alors l’amnistie pour Ricklin.

En signe de protestation, et pour qu’il soit enfin amnistié et réhabilité totalement, six députés autonomistes alsaciens, en mai 1931, lors de l’élection du président de la République française par le Parlement, vont glisser dans l’urne un bulletin au nom du "Docteur Eugène Ricklin, ancien président du Parlement d’Alsace-Lorraine".

Le Docteur Eugène Ricklin, en fait, tout en continuant à jouir d’une formidable popularité, ne se remettra jamais de n’avoir pas été officiellement réhabilité durant toutes ces années.

Il meurt le mercredi 4 septembre 1935 à 20h20, après un long séjour à l’hôpital de sa ville natale, Dannemarie.

source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Eugène_Ricklin

 

jeudi, 13 novembre 2008

Joseph Rossé, catholique et autonomiste alsacien

Joseph Rossé, catholique et autonomiste

 

 



Eminente figure autonomiste alsacienne de l'entre-deux guerres, Joseph Victor Rossé nait le 26 août 1892 à Montreux-Vieux (Alt-Münsterol), commune du Sundgau.

Il apprend le métier de boulanger et intègre l'Ecole Normale de Colmar où il sort premier de sa promotion. Mobilisé en août 1914, aussitôt réformé puis remobilisé en 1916, il est envoyé sur le front russe. Il est fait officier de l'armée impériale allemande en 1918 et décoré de la croix de fer de 2ème classe.

Professeur à l'école primaire supérieure de Colmar, militant régionaliste de la première heure, il est révoqué de ses fonctions après avoir signé le manifeste du Heimatbund. Il rejoint alors la rédaction de l'Elsässer Kurier, organe de presse de la tendance cléricale et autonomiste.

Il milite au sien de l'Union populaire républicaine (UPR), le grand parti social-chrétien alsacien. En 1928, le gouvernement français mène un dur combat contre les visées des autonomistes alsaciens. De nombreux militants de l'UPR (Elsässische Volkspartei), le parti catholique de l'époque, sont alors accusés de conspiration contre le gouvernement et inculpés. Joseph Rossé, qui vient d'être élu député, est déchu de son mandat, condamné à un an de prison et à cinq ans d'interdiction de séjour pour complot contre la sûreté de l'État, condamnation partagée avec son camarade de la Volkspartei Eugène Ricklin, l'ancien président du Landtag Elsass-Lothringen.

Amnistié en 1931, il fonde le groupe de jeunesse de la Volkspartei (Jungvolkspartei). Réélu en 1932, il participe à la création du groupe parlementaire des Républicains du centre, puis, en 1936, après une nouvelle réélection, du groupe des Indépendants d'action populaire. Il est aussi depuis 1932, directeur des éditions catholiques Alsatia.

Farouchement pacifiste et anticommuniste comme tout les cléricaux de l'époque, il approuve les accords de Munich. Soupçonné en 1939 d'être un agent de la propagande hitlérienne en France, il est à nouveau arrêté, transféré à Nancy et accusé, avec d'autres leaders autonomistes alsaciens et lorrains (les Nanziger), d'atteinte à la sureté extérieure de la France. Il est successivement transféré dans plusieurs maisons d'arrêt. Les Allemands retrouvent sa trace et le libère après la signature de l'armistice. Pendant l'occupation, il restera à l'écart de la collaboration avec les nazis, qui se méfiaient de lui, car il exerce alors une grande influence sur le milieu catholique. Lors de l'attentat contre Hitler, Joseph Rossé, alors en relation avec les conjurés allemands, est activement recherché par la Gestapo. Il passera entre les mailles du filet. Après la retraite allemande, il se présente de lui même, en février 1945, aux autorités françaises et est immédiatement arrêté. Jugé en 1947, il est honteusement présenté comme l'instigateur d'une 5ème colonne en Alsace, responsable des malheurs qui ont frappé la région pendant la guerre. Les Français ont pris leur revanche sur le camouflet infligé par les autonomistes lors du procès de Colmar de 1928. Condamné à 15 ans de travaux forcés, il décède en 1951 dans la centrale d'Eysses (prison pour collaborateurs français) dans le Lot-et-Garonne, bien loin de sa Heimet et oublié par ses compatriotes, lui qui avait tant défendu les droits des Alsaciens. Il repose en paix au cimetière de Colmar.

Rossé lors de son procès. Alea jacta est, "le traitre Rossé va payer!".
(Actualités françaises, 05/06/1947)

Le livre "Joseph Rossé-Itinéraire d'un Alsacien ou le droit à la différence" a été publié aux éditions Do Bentzinger. Cette biographie unique et sincère est signée Gabriel Andres (actuellement épuisée).