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vendredi, 06 juin 2014

Der humorvolle Lisson

Der humorvolle Lisson

von Christoph George

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Der humorvolle Lisson
 

Gehört der Humor zur Existenz des Menschen, und wenn ja, wieso? Frank Lisson fragt in seinem neuen Buch „Humor“, warum wir lachen.

Zum Lachen selbst ist Lissons neues Werk erst einmal nur wenig geeignet, trotz einiger feinsinniger Scherze zu Demonstrationszwecken. In den sieben Kapiteln geht es vielmehr um Fragen zum Humor selbst. So etwa, ob er fest zum Menschsein gehört, in welchen Facetten er sich äußert, und natürlich auch, warum die linken Zeitgeistaufseher so schrecklich humorlos sind.

Humor als mentale Leistung

Im Gegensatz zu Gefühlsregungen wie Trauer oder Schmerz, hat der Humor seinen Ursprung nicht in den Affekten, sondern in einer mentalen Leistung. Deswegen kann es auch höchst aufschlußreich sein, über einen Menschen zu erfahren, worüber er lacht und damit, auf welchem kulturellen und intellektuellen Niveau er sich bewegt. Daß nämlich zwischen dem feinsinnigen Humor eines Loriot und den Blödeleien Mario Barths ein großer Unterschied besteht, leuchtet sofort ein.

Das Lachen als körperlicher Ausdruck des Humors, als Entladung einer Anspannung mentaler Gefühle, ist dabei weitaus mehr als nur eine Visualisierung der Heiterkeit. Es dient unter anderem zur Sympathiebekundung, als Signal dafür, zu einer Gruppe zu gehören deren Ansichten man teilt, zur Beschwichtigung von potentiellen Gegnern, oder auch zu deren Täuschung.

Heiterkeit als Schutzvorrichtung

Der Humor übernimmt dabei auch eine Ausgleichsfunktion zwischen dem Menschen und dessen Umwelt. Denn diese ist gerade auf Grund ihrer augenscheinlichen Unvollkommenheit oft nur durch ein blinzelndes Auge noch zu ertragen, will man nicht an ihr verzweifeln. Heiterkeit wirkt wie eine Schutzvorrichtung des Verstandes in dem Sinne immunisierend, daß sie zu einer gelasseneren Sicht auf die Dinge anhält. Der Mensch verkraftet so seine Probleme, die er mit der Welt hat, indem er sich durch den Humor immer wieder neu mit ihr versöhnt und sich selbst nicht so ernst nimmt.lisson humor

Die politische Linke hingegen, welche die Errichtung eines weltlichen Paradieses für die Zukunft vor Augen hat, verwehrt sich, geht es um sie selbst, diesem so wesentlichen Ausgleich mit dem Leben. Wo die Welt theoretisch wie eine mathematische Gleichung aufzugehen hat, wird der Witz gegen den vermeintlichen Fortschritt schnell zum unerhörten Ereignis. Deswegen ist das linke Kabarett auch so furchtbar langweilig geworden. Man darf über die eigenen Ansichten keine Witze reißen, und hat außerdem keine ernstzunehmenden Gegner mehr, über die man sich noch ernsthaft belustigen könnte.

Beim vermeintlich Heiligen hört der Spaß auf

Wo diese Spielregeln nicht eingehalten werden, wie dies etwa des öfteren bei Harald Schmidt der Fall war, greift sofort die ganz und gar nicht humoristische, medial inszenierte Empörung. Denn gerade der Witz droht eine Enthemmung im Zuhörer zu bewirken, welche die gesellschaftlichen Heiligtümer in Form von politischen Dogmen für diesen dann gar nicht mehr so heilig erscheinen lassen. Eine Funktion, die unter den variierenden Gegebenheiten so wohl immer auftritt.

Der Humor bleibt dabei ebenso veränderbar wie alles Kulturelle auch. In den 1950er Jahren hätte beispielsweise kaum jemand über heutige Figuren wie Dittsche oder Stromberg gelacht. Man hätte sie damals gar nicht verstanden. Sie spiegeln unsere ganz eigenen Erfahrungen im Hier und Jetzt wieder und verdichten diese zu einer Komik, die gerade deswegen so beliebt ist, weil sich der Zuschauer in ihren geschilderten Situationen wieder findet.

Interessant sind auch andere Thesen: Wie etwa, daß die Entstehung des absurden Scherzes eine erste Reaktion auf den Nihilismus war, um sich auch noch mit der größtmöglichen Seinskrise zu versöhnen. Lissons Abhandlung über den Humor ist mehr als eine bloße Wiedergabe bekannter philosophischer Positionen zum Thema, und kann, dank einer nicht allzu schwer verständlichen Sprache, durchaus auch Nicht-​Philosophen begeistern.

Frank Lisson: Humor – Warum wir lachen. 152 Seiten, Zu Klampen Verlag 2014. 18 Euro.

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vendredi, 06 avril 2012

Homo comicus : ou l'intégrisme de la rigolade par François L'Yvonnet

Homo comicus : ou l'intégrisme de la rigolade par François L'Yvonnet

Ce pamphlet est né d’un agacement, celui de voir parader sans vergogne, à longueur de médias, une ribambelle d’humoristes d’un nouveau genre, moins amuseurs que donneurs de leçons, moins « comiques » qu’agents autoproclamés du Bien. Ils éreintent mais sans risque, ils accusent, ridiculisent, frappent de dérision sans ménager la moindre possibilité de défense. Des procureurs hargneux, dans des procès joués d’avance. Le sérieux, voilà l’ennemi. Ils règnent à la radio, à la télévision, dans la presse écrite, publient des livres, font des films, achètent des théâtres… C’est une nouvelle féodalité, avec ses prébendes et ses privilèges. C’est un nouvel intégrisme, celui de la rigolade. Il faut rire de tout mais avec eux. Le rire, « leur » rire est la norme. À les écouter, ils seraient l’actuelle incarnation de la liberté d’expression et de toutes les valeurs réunies de la démocratie. On croit rêver… Leurs saillies sont pourtant d’une incroyable platitude et leurs prêchi-prêcha, troussés à la va-vite, épargnent les vrais puissants. Curieuse époque que la nôtre, qui voit le « bas-bouffon » tenir lieu de conscience et de pensée.

François L’Yvonnet est professeur de philosophie et éditeur (L’Herne et Albin-Michel). Derniers ouvrages parus : Regards sur le sport avec Benjamin Pichery (Le Pommier, 2010) ; Cahier « Michel Serres » avec Christiane Frémont (L’Herne, 2010) ; Louis Massignon, Écrits mémorables avec Christian Jambet et François Angelier, 2 volumes (Robert-Laffont, coll. « Bouquins », 2009).

François L'Yvonnet, Homo comicus : ou l'intégrisme de la rigolade, Mille et une nuits, 2012.
Commande possible sur Am

Trouvé sur: http://www.lepetitcelinien.com/

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lundi, 14 mars 2011

Ce qu'il subsiste du rire dans notre hypermodernité

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Ce qu’il subsiste du rire dans notre hypermodernité

par Pierre LE VIGAN

L’humour n’est pas le rire. C’est parfois même son contraire. Explications. Nous avons complètement perdu le sens de l’humour. Celui-ci suppose de l’intelligence, de la fine connivence, et aussi de la distance.  Ces ingrédients de base sont soit perdus soit n’entrent plus en relation les uns avec les autres. L’humour est menacé par les agelastes (François Rabelais), à savoir « ceux qui ne savent pas rire », mais aussi et surtout il est menacé par le rire contemporain. Car ce rire « à tout bout de champ », ce ricanement plus qu’il n’est un rire est le rire du satisfait de lui-même. C’est le rire du gros contentement de soi.

L’humour a mis longtemps à s’imposer à coté du rire originel, celui de la bonne santé un peu vulgaire qui ricane devant la maladie. Nous assistons à ce retour du « gros rire » originel, il est évidement néo-originel donc plus vulgaire. Il porte la marque du néo-primitivisme contemporain. Et à nouveau, il éclipse l’humour avec ce que ce dernier comporte de distance mais aussi de sollicitude vis-à-vis de l’autre. L’humour est caustique, il n’est pas cruel. Le rire contemporain a beaucoup plus à voir avec le rire cruel de la cour de récréation qui se moque de l’handicapé, du mal habillé, du pauvre, de l’étranger qui s’exprime mal, etc.

La première modernité volontariste mais aussi relativiste, et « humaniste » au sens renaissant du terme, avait permis l’émergence de l’humour.  La seconde modernité, notre hyper-modernité nihiliste tue l’humour. Alain Finkielkraut remarque (entretien dans Le Spectacle du monde, septembre 2009) : « Si “ le rire est le propre de l’homme ’’, pas l’humour. Lui n’est le propre que de l’homme civilisé, ou de l’homme moderne, au sens noble du terme, celui qui met en doute ses propres certitudes. Car la modernité, c’est aussi cela. C’est certes Descartes affirmant sa prétention à la maîtrise, mais c’est aussi Cervantès découvrant la relativité des opinions humaines et la sagesse du principe d’incertitude. À cet égard, l’humour marque une rupture avec le rire originel, lequel n’est que l’expression effrayante de la suffisance barbare de l’homme en bonne santé face à l’homme disgracié, à l’homme différent, à l’homme malade. Nous assistons aujourd’hui, sous couleur de plaisanterie, à un retour à ce rire originel. C’est l’époque d’un réensauvagement du monde par le rire. Ou, pour le dire autrement, c’est une mensongère homonymie que d’évoquer l’humour à propos du rire contemporain. L’humour a disparu dans un gigantesque éclat de rire. Le bouffon du roi est devenu le roi. » Une nouvelle fois, Alain Finkielkraut nous aide à comprendre ce que nous percevons souvent déjà confusément, et il nous le révèle à nous même. Un travail de maïeutique.

Pierre Le Vigan


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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