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mercredi, 15 juin 2022

Hagakure : Le livre du samouraï par Yamamoto Tsunetomo

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Hagakure : Le livre du samouraï par Yamamoto Tsunetomo

Björn Roose

Source: Bjorn Roose's review / https://www.goodreads.com/review/show/4774949108?rto=friend_update_daily_row&ref_=pe_41736990_645230320_review

Ce n'est pas vraiment le genre de livre que je lis habituellement (bien que mes habitudes de lecture soient très diverses), ce Hagakure - Le livre du Samouraï, et peut-être pas non plus quelque chose que vous achèteriez tout de suite, alors j'aimerais d'abord vous présenter l'auteur. Comme c'est souvent le cas, le texte de la quatrième de couverture est approprié: "Yamamoto Tsunetomo (1659-1719) était un samouraï adepte du clan Nabeshima, seigneurs de la province de Hizen. Il est devenu moine bouddhiste en 1700, après que le gouvernement shogunal ait interdit la pratique du tsuifuku - suicide d'un adepte à la mort de son Seigneur. Hagakure a été dicté à un jeune samouraï pendant une retraite de sept ans".

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Wikipedia (la version anglaise, car il n'y a pas d'entrée en version néerlandaise) est assez aimable pour fournir un portrait de l'auteur (aucune idée s'il s'agit d'une fantaisie ou d'un fait), pour nommer le jeune samouraï (Tashiro Tsuramoto), et - comme le traducteur du livre, également auteur d'une introduction, William Scott Wilson - est assez honnête pour mentionner que non seulement le gouvernement du shogunat mais le seigneur de Tsunetomo lui-même, Nabeshima Mitsushige, avait interdit le tsuifuku.

Wikipedia fait également quelque chose que William Scott Wilson n'a pas réussi à faire: dire pourquoi nous connaissons encore le Hagakure aujourd'hui. Scott Wilson indique dans son introduction qu'"aujourd'hui, son nom est presque inconnu du public japonais" et qu'il n'est "pas tout à fait exact de dire que les propos de cet homme relativement inconnu ont eu une influence substantielle sur la façon de penser des Japonais", mais que l'on "peut dire qu'ils rendent clairement compte des excès de l'un des courants qui ont existé au Japon". La personne qui a traduit son texte de l'anglais au néerlandais, M.J. van Maarschalkerweerd-Bakker, n'en parle pas non plus (de rien, d'ailleurs, le traducteur s'est contenté de traduire), alors je me contenterai d'un... extrait traduit de Wikipedia : "Le Hagakure n'était pas très connu pendant les années qui ont suivi la mort de Tsunetomo, mais dans les années 1930, il était l'un des représentants les plus connus de la pensée du bushido au Japon". Hmmm, les années 30 au Japon... En effet, "Pendant les années militaristes du Japon, dans les décennies 1930 et 1940, les soldats ont fait l'éloge du Hagakure comme texte clé pour un comportement correct des samouraïs". Donc en particulier les garçons du vent divin, les kamikazes. L'État avait déjà pris le relais des daimyos depuis la période Meiji (à partir de 1868), mais l'empereur pouvait parfaitement servir les militaires en tant que Seigneur-marionnette (une marionnette divine - kami - même), les pilotes des bombes volantes avaient donc de quoi mourir, même si l'empereur Shōwa, plus connu sous son nom personnel Hirohito, n'avait absolument pas l'intention d'échanger lui-même le temporel contre l'éternel.

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Yamamoto Tsunetomo.

Je n'ai pas l'intention de m'étendre ici sur la contribution active de Hirohito et les efforts des pilotes kamikazes, ni de prêter attention à la jeunesse de Tsunetomo ou à la suite de l'histoire des samouraïs, mais il mérite d'être mentionné que les idéaux qu'il a énoncés dans le Hagakure étaient à l'époque déjà dépassés d'une centaine d'années, et que ce qu'il contient "n'est pas une philosophie bien pensée, ni dans le sens de contenir une argumentation réfléchie ou logique, ni en ce qui concerne ses sujets". "Parce qu'il s'agit d'un compte rendu de conversations qui se sont déroulées sur une période de sept ans", écrit Scott Wilson dans son introduction, "une variété de sujets sont abordés, allant des sentiments les plus profonds de l'écrivain sur la Voie du Samouraï à des discussions sur les ustensiles impliqués dans la cérémonie du thé ou sur la façon dont un manoir particulier a obtenu son nom". De plus, selon Scott Wilson encore, "Tsunetomo était le samouraï absolu, ses pensées, pour la plupart, ne dépassaient pas les limites du fief des Nabeshima, et pendant de nombreuses années, le livre est resté la possession secrète du clan Nabeshima". Ajoutez à cela le fait que le traducteur n'a sélectionné qu'un peu plus de trois cents des plus de treize cents "passages" de l'original, et vous savez que - malgré son affirmation selon laquelle cette sélection "reflète l'essence du livre" - vous pouvez difficilement vous attendre à un ensemble cohérent.

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Quoi qu'il en soit, William Scott Wilson (photo) prend également la liberté de dire au lecteur dans sa préface quelle est la philosophie de Hagakure: elle "défend une attitude très différente de notre pragmatisme et de notre matérialisme modernes. Son attrait réside davantage dans l'intuitif que dans le rationnel et l'une de ses principales hypothèses est qu'une personne peut aller où elle veut simplement en y pensant. L'intuition, fondée sur la sincérité et l'orientation morale, vous ramène à l'essentiel. Cependant, il ne dit rien sur le temps ou le profit, et ne préconise pas de perdre du temps avec de vagues réflexions sur l'oisiveté. On vit dans le monde et on réagit aux choses qui nous entourent. La question est de savoir où l'on va."

Cette question, au moins, trouve rapidement une réponse. Déjà dans le deuxième passage sélectionné du chapitre 1, Tsunetomo est tout à fait clair : "Nous voulons tous vivre. Et pour la plupart, notre façon de penser correspond à ce que nous trouvons agréable. Mais si quelqu'un n'a pas atteint son but, il est lâche de continuer à vivre. C'est une ligne dangereusement mince. Mourir sans avoir atteint son objectif, c'est mourir comme un chien et c'est une expression du fanatisme. Mais il n'y a pas de quoi avoir honte. C'est l'essence même de la Voie du Samouraï. Si l'on est capable de vivre comme si son corps était déjà mort, en se mettant dans un bon état d'esprit chaque matin et chaque soir, on trouvera la liberté dans la Voie. Sa vie entière sera sans reproche et il accomplira sa vocation". Je dois avouer que cette philosophie de ne pas vouloir nécessairement survivre mais de vivre vraiment m'a toujours séduite et que, depuis février 2020, j'ai été agacé presque chaque jour par la propagande gouvernementale et les "experts" qui visaient tout le contraire : renoncer à sa vie et à celle des autres pour survivre.

Cependant, outre cette idée centrale, que l'on retrouve tout au long de l'œuvre (ou du moins dans les "passages" sélectionnés), il en existe une autre: "Être vassal ne signifie rien d'autre que de soutenir son maître, de lui confier toutes les affaires bonnes et mauvaises et de renoncer à son intérêt personnel. S'il n'y a que deux ou trois de ces hommes, le fief sera en sécurité". Et je n'aime pas cela. Je crois qu'il faut avant tout être fidèle à soi-même. Il est possible que cette loyauté inclue un État vassal à un autre, mais cela devrait alors être le résultat d'une évaluation permanente et d'une appréciation correcte de son "intérêt personnel", et non d'un transfert du pouvoir de décision sur le "bien et le mal" à un autre. C'est plus difficile, d'autant plus que "l'intérêt personnel" et l'intérêt individuel sont souvent à peine compatibles, mais c'est parfaitement cohérent avec cette première idée centrale.

Cela dit, il n'est évidemment pas dans mon intention de discuter de ma philosophie ici. Mais avec ce genre de livre, vous ne pouvez pas éviter d'en retirer ce que vous voulez en retirer. On ne commence pas un livre comme une feuille non écrite, pas même ces "feuilles cachées" (l'une des significations du mot "hagakure", à côté de "caché par les feuilles"), et on ne peut pas non plus (ou on ne devrait pas) se vider complètement pour ensuite se remplir de la philosophie de quelqu'un d'autre (bien que Yamamoto Tsunetomo recommande "d'écouter les vieilles histoires" et de lire des livres juste pour "secouer sa propre façon de penser et rejoindre celle des anciens"). Ainsi, à partir de la sélection de William Scott Wilson, j'ai à mon tour sélectionné certaines choses. Des choses avec lesquelles je suis entièrement d'accord, des choses sur lesquelles j'aimerais travailler (davantage), des choses qui me font me poser des questions. Par exemple : "Il est important de dire à quelqu'un ce que vous ressentez pour lui et de souligner ses défauts. Cela montre que vous vous souciez d'eux et c'est l'une des choses les plus importantes que vous puissiez faire pour quelqu'un". Mais : "Si vous voulez dire à quelqu'un ce que vous pensez, vous devez d'abord vérifier s'il peut le supporter. Vous devez d'abord être en très bons termes avec eux et vous devez être sûr qu'ils vous prennent toujours au mot. Si vous voulez soulever des questions qui lui tiennent à cœur, vous devez trouver le ton juste afin d'être bien compris. Évaluez la situation et décidez si vous le dites après votre entrée ou à la fin de votre visite. Louez ses bonnes qualités et utilisez tous les moyens possibles pour l'aider à découvrir ses défauts, par exemple en parlant de vos propres défauts, sans mentionner les siens en particulier. Si vous exprimez votre opinion d'une manière qui lui est agréable, comme une gorgée d'eau pour quelqu'un qui a la gorge sèche à cause de la soif, il sera enclin à corriger ses erreurs". Je suis plutôt bon dans le premier cas, mais le second est la partie la plus difficile : il faut du temps. Vous pouvez prendre ce temps dans certaines relations, mais il n'est pas bon (à mon avis) d'en prendre trop dans les contacts professionnels et lorsqu'il s'agit de questions qui vous importent personnellement. Dire ce qu'il en est, si possible proprement précédé d'une captatio benevolentiae, n'est pas toujours possible avec distinction ou après beaucoup d'attente. Le choc et la crainte fonctionnent beaucoup mieux sur certaines personnes que l'approche prudente que vous devriez appliquer après avoir examiné s'ils peuvent le supporter. Et certaines personnes n'apprennent jamais. Continuez à faire preuve de prudence, résolvez le problème vous-même à long terme, cela peut bien fonctionner pour ces personnes, mais "manger ma serre" est mauvais pour mes nerfs et je ne peux pas continuer à le faire. Vous voyez : les morceaux de philosophie peuvent être présentés sous forme de bouchées, mais si vous y réfléchissez plus avant, ils ne sont pas toujours faciles à digérer.

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Et cela s'applique également à des choses comme celle-ci : "Il est grossier et stupide de mépriser les coutumes de son propre district et de les considérer comme désagréables, ou d'être même légèrement ouvert à l'attraction des coutumes d'autres endroits et de penser à abandonner les siennes. Il est très précieux que son propre district soit simple et non affecté. Imiter un autre style est tout simplement une imposture". Ou encore : "Les savants et les personnes de ce genre sont des hommes qui, par leur ingéniosité et leur manière de parler, cachent leur lâcheté et leur cupidité réelles". C'est vrai dans certains cas, aussi bien dans le premier que dans le second, mais c'est complètement faux dans d'autres cas. Une certaine nuance aurait donc été souhaitable.

Une nuance que Tsunetomo apporte dans un certain nombre de cas en répétant les choses, mais avec des données supplémentaires. Par exemple, il dit à plusieurs reprises que le samouraï doit être capable d'agir rapidement, mais dans d'autres passages, il précise que cette rapidité n'est pas liée à l'irréflexion. Au contraire : "Quand le moment est venu, il n'y a pas de temps pour penser. Et si vous ne vous êtes pas renseigné au préalable, il ne vous restera plus qu'à avoir honte par la suite. Lire des livres et écouter les conversations des gens sont nécessaires pour se faire une idée à l'avance". Et: "On peut apprendre quelque chose d'une tempête de pluie. Lorsque vous êtes soudainement frappé par une averse, essayez de ne pas vous mouiller et marchez rapidement sur la route. Même si vous marchez sous les avant-toits inférieurs des maisons, vous serez quand même mouillé. Si vous êtes déterminé à l'avance, vous ne serez pas surpris même si vous êtes mouillé. Cette perspicacité s'applique à toutes les choses."

Mais n'ayez crainte, ceux qui aiment les one-liners (ou juste un peu plus) trouveront également leur compte dans cette œuvre :

- "(...) il n'y a pas un homme qui ne se décompose pas à l'âge de soixante ans. Et quand on pense qu'on ne se décompose pas, alors la décomposition a déjà commencé" ;

- "La vie sans erreurs est vraiment impossible. Les personnes qui traversent la vie de manière intelligente n'ont pas besoin de penser à cela" ;

- "Il n'y a rien de tel que de ne pas partir quand on n'est pas invité. Les bons amis sont rares" ;

- "(...) à un moment où le monde glisse vers le déclin, il est facile d'exceller" ;

- ou, enfin, ces mots pince-sans-rire que Tsunetomo lui-même attribue à "un certain général" : "Si les soldats, qui ne sont pas des officiers, veulent tester leur armure, ils ne devraient tester que le front. De plus, la décoration d'une armure est inutile, mais il faut soigner l'apparence de son casque. Après tout, le casque accompagne la tête dans le camp ennemi".

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Toutefois, je terminerai cette critique de livre par une contradiction (apparente?) que je n'ai pas pu résoudre. Peut-être le pouvez-vous. La première citation: "Il n'y a vraiment rien d'autre que l'unique but du moment présent. La vie consiste en une succession de moments. Lorsque l'on comprend pleinement l'instant présent, il n'y a rien d'autre à faire, et rien de plus à rechercher. Organisez votre vie de manière à être fidèle à l'unique objectif du moment présent. Chacun laisse passer l'instant présent, puis le cherche comme s'il pensait le trouver ailleurs". La deuxième citation: "Comme le disait Yasuda Ukyo à propos du dernier verre de vin: seule la fin des choses est importante. Vous devriez vivre toute votre vie en fonction de cela". La troisième citation: "On devrait penser à l'adage 'Then is now' tous les jours et le garder en mémoire. Il est en effet étrange que l'on puisse traverser la vie sans réfléchir. Ainsi, la Voie du Samouraï est, jour après jour, la pratique de la mort, en contemplant si ce sera ici ou là-bas, en imaginant la plus belle façon de mourir, et en étant déterminé à mourir". Il me semble que "la fin des choses" coïncide avec la mort, mais comment combiner "cet unique objectif du moment présent" avec l'objectif de mourir "alors" untel ou untel ? À moins, bien sûr, que "cet unique objectif du moment présent" soit également en train de mourir, auquel cas "alors" devient "maintenant".

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Mais Yamamoto Tsunetomo n'était peut-être pas un homme aussi sérieux qu'on pourrait le croire. Il remet même en question l'une des idées clés mentionnées précédemment, celle d'être un vassal: "Hirano Gonbei était l'un des hommes des sept lances qui ont pris d'assaut la colline à la bataille de Shizugadake. On lui demanda plus tard de devenir le hatamoto de Lord Ieyasu. Un jour, il rendait visite à Maître Hosokawa. Le Maître dit : " Le courage de Maître Gonbei est connu dans tout le Japon. Il est certainement honteux qu'un homme aussi courageux que vous ait un rang aussi bas. C'est sûrement le contraire de ce que vous désirez. Si vous deveniez mon vassal, je vous donnerais la moitié du domaine". Sans répondre, Gonbei s'est soudainement levé de son siège, est sorti sous la véranda et, faisant face à la maison, a commencé à uriner. Puis il a dit : "Si j'étais votre vassal, je ne pourrais pas le faire uriner d'ici".

Björn Roose

lundi, 15 février 2021

Hagakure, ou comment supporter des temps misérables

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Hagakure, ou comment supporter des temps misérables

par Nicolas Bonnal

Jocho Yamamoto a « écrit » le traité Hagakure au début du siècle des Lumières, quand la crise européenne bat son plein. On passe en trente ans de Bossuet à Voltaire, comme a dit Paul Hazard, et cette descente cyclique est universelle, frappant France, Indes, catholicisme, Japon. J’ai beaucoup expliqué cette époque : retrouvez mes textes sur Voltaire ou sur Swift et la fin du christianisme (déjà…). Le monde moderne va se mettre en place. Mais c’est ce japonais qui alors a le mieux, à ma connaissance, décrit cette chute qui allait nous mener où nous en sommes. On pourra lire mes pages sur les 47 rônins (que bafoue Yamamoto !) dans un de mes livres sur le cinéma. Le Japon, comme dit notre génial Kojève, vit en effet une première Fin de l’Histoire avec cette introduction du shogunat et ce déclin des samouraïs, qui n’incarnèrent pas toujours une époque marrante comme on sait non plus. Voyez les films de Kobayashi, Kurosawa, Mizoguchi et surtout de mon préféré et oublié Iroshi Inagaki.

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Comment supporter notre temps alors ? Voyons Yamamoto.

Les hommes deviennent (ou sont invités à devenir) des femmes ? Eh bien pour Yamamoto aussi, déjà :

« Lorsque j’essaie d’appliquer à mes patients mâles les soins prévus à leur intention, je n’obtiens aucun résultat. Le monde est, en effet, en train d’aborder une période de dégénérescence ; les hommes perdent leur virilité et ressemblent de plus en plus aux femmes. C’est une conviction inébranlable que j’ai acquise au cours de mon expérience personnelle et que j’ai décidé de ne pas ébruiter. Depuis, n’oubliant jamais cette réflexion, quand je regarde les hommes d’aujourd’hui, je me dis : « Tiens, Tiens, voilà un pouls féminin ». Je ne rencontre pratiquement jamais ce que je nomme un homme véritable. »

On est déjà dans la dévirilisation moderne. Pensez aux courtisans poudrés et étriqués de nos rois-sommeil. Hagakure :

« C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est possible, de nos jours, d’exceller et d’accéder à une position importante avec un moindre effort. Les hommes deviennent lâches et faibles, la preuve en est que rares sont ceux qui ont, aujourd’hui, l’expérience d’avoir tranché la tête d’un criminel aux mains liées derrière le dos. Quand il leur est demandé d’être l’assistant de celui qui va se suicider rituellement, la plupart considèrent qu’il est plus habile de se défiler et invoquent des excuses plus ou moins valables. Il y a seulement quarante ou cinquante ans, on considérait la blessure dans un combat comme une marque de virilité. Une cuisse sans cicatrice était un signe tellement rédhibitoire de manque d’expérience que personne n’aurait osé la montrer telle quelle, préférant plutôt s’infliger une blessure volontaire. « 

000559334.jpgLe maître ajoute :

« On attendait des hommes qu’ils aient le sang bouillant et soient impétueux. Aujourd’hui, l’impétuosité est considérée comme une ineptie. Les hommes de nos jours utilisent l’impétuosité de leur langue pour fuir leurs responsabilités et ne faire aucun effort.  J’aimerais que les jeunes gens réfléchissent sérieusement à cet état de choses. »

Il ajoute avec pessimisme :

« J’ai l’impression que les jeunes Samouraïs d’aujourd’hui se sont fixés des objectifs pitoyablement bas. Ils ont le coup d’œil furtif des détrousseurs. La plupart ne cherchent que leur intérêt personnel ou à faire étalage de leur intelligence.Même ceux qui semblent avoir l’âme sereine ne montrent qu’une façade. Cette attitude ne saurait convenir. Un Samouraï ne l’est véritablement que dans la mesure où il n’a d’autre désir que de mourir rapidement – et de devenir un pur esprit – en offrant sa vie à son maître, dans la mesure où sa préoccupation constante est le bien-être de son Daimyo à qui il rend compte, sans cesse, de la façon dont il résout les problèmes pour consolider les structures du domaine. »

(…)

« On ne peut changer son époque. Dès lors que les conditions de vie se dégradent régulièrement, la preuve est faite que l’on a pénétré dans la phase ultime du destin.On ne peut, en effet, être constamment au printemps ou en été, il ne peut pas non plus faire jour en permanence ; c’est pourquoi il est vain de s’entêter à changer la nature du temps présent pour retrouver les bons vieux jours du siècle dernier. L’important est d’œuvrer pour que chaque moment soit aussi agréable que possible. L’erreur de ceux qui cultivent la nostalgie du passé vient de ce qu’ils ne saisissent pas cette idée. Mais ceux qui n’ont de considération que pour l’instant présent et affectent de détester le passé font figure de gens bien superficiels. »

Voir aussi :

http://www.dedefensa.org/article/les-47-ronins-a-la-lumie...

 

10:19 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hagakure, tradition, traditionalisme, japon, samourai | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 12 décembre 2015

La senda del samurai

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La senda del samurai

por José Luis Muñoz Azpiri 

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

A la memoria de Moisés Mauricio Prelooker. “Es mejor prender una vela que maldecir las tinieblas” (Confucio).

Desde hace ya muchos años constituye un lugar común entre los “analistas de café” el célebre apotegma de un premio Nóbel de economía que sentenció: “Existen cuatro clases de países en el mundo: Desarrollados, subdesarrollados, Japón y la Argentina”, dando a entender que un país pródigo en recursos materiales y humanos no tiene nada y que otro, sometido a las adversidades del medio geográfico y a las trágicas vicisitudes de su historia lo tiene todo.

Dicha frase a pasado a integrar la larga lista de sentencias autodenigratorias con las cuales la “intelligentzia” y sus voceros que, pontifican respecto a la “nociva” experiencia histórica de los protagonismos populares y nos estigmatizan como representantes del pensamiento arcaico o resabios de ideologías perimidas y arrasadas por los vientos de una discutible globalización. Omiten destacar que el Japón pudo convertirse en un país moderno porque fue atípico, porque se aferró a sus instituciones tradicionales, porque mantuvo en forma inquebrantable su propia personalidad nacional.

El desarrollo japonés se caracterizó por un elevadísimo ritmo de acumulación, sobre todo de capital productivo. La reinversión llegó a la tercera parte del producto en el largo período de prosperidad que siguió a la Segunda Guerra Mundial. El capitalismo japonés fue fundamentalmente austero, no solo en los estratos superiores, sino en toda la población

Los gastos militares, que antes constituían el 7% del producto, se redujeron a niveles insignificantes a partir del gobierno del general Mc Arthur. Por otra parte, el mismo gobierno japonés impuso una reforma agraria más avanzada que la que habían deseado algunos reformadores. El desmantelamiento de las fuerzas armadas liberó a muchos técnicos, que iniciaron modestas empresas que después alcanzaron dimensiones gigantescas. El gobierno y la iniciativa privada incorporaron masivamente la tecnología de Occidente, sobre todo por el envío sistemático de gente a formarse en el exterior. Pero no renegó de sus propios valores ni abjuró de su historia y su tradición. Solo se admitieron las trasnacionales cuando el Japón pudo tenerlas y competir con ellas.

Ahora bien, ¿A qué se debe la austeridad del capitalismo japonés? ¿Algunos pueblos están predestinados a la acumulación previsora y otros al derroche por su carácter nacional o por un determinismo genético? ¿Existe algún fatalismo histórico que lleva a algunas naciones a la prosperidad y a otras a la pobreza y a la dependencia?

Indagando el pasado

En 1543, un barco comercial portugués que iba rumbo a China naufragó en alta mar y después de varias semanas de estar a la deriva encalló en la isla Tanegashima en el extremo sur de Kyushu. Los tripulantes fueron rescatados por los isleños, quienes repararon el buque portugués para que pudieran volver a su patria. Los portugueses, muy agradecidos, hicieron una demostración de “tubos negros que lanzaban fuego estruendosos y simultáneamente dan al blanco con una distancia de más de setenta metros”. El señor feudal de Tanegashima se asombró por la precisión con que alcanzaron el blanco las balas y compró dos ejemplares a cambio de una cuantiosa cantidad de plata. Fueron los primeros fusiles que se conocieron en Japón.

Unos años después, los portugueses volvieron a Japón trayendo muchos fusiles tratando de venderlos bien; pero el precio que lograron no llegaba al nivel esperado. Después de varios días de frustración, los portugueses descubrieron que ya en el mercado japonés estaban en venta gran cantidad de fusiles fabricados por los japoneses. Resultó que el señor de Tanegashima (Tokitaka, 1528–1579), al comprar los dos fusiles, ordenó a su súbdito, Kinbei Yaita, encontrar la manera efectiva de reproducirlos. Kinbei desarmó los fusiles y con la ayuda profesional de los herreros de espadas logró dominar la metodología para fabricarlos.

sam2.jpgLa técnica de manufactura de fusiles fue transmitida a Sakai (en aquella época era el centro comercial “industrial” de Japón; se ubica al lado de Osaka). Los herreros especializados en producir las famosas espadas japonesas dominaban los secretos de cómo forjar el acero y dar tratamiento térmico más adecuado para aumentar la resistencia del metal. Tenían sus talleres alrededor de Sakai y empezaron a manufacturar los fusiles con mejores resultados que los originales en cuanto a la calidad de la puntería y resistencia al calor.

Al principio, los tradicionales señores feudales no reconocieron el verdadero valor de los fusiles. Los consideraban armas cobardes e indignas de un samurai y rechazaron darles un lugar merecido en la estrategia militar. Pero la historia de Japón fue drásticamente modificada a partir de la batalla de Nagashino en 1575, cuyos protagonistas no fueron famosos caballeros con armaduras, lanzas y espadas, sino desconocidos fusileros.

Este episodio, y posteriores, se encuentra en el encantador e imprescindible libro de Kanji Kikuchi: “El origen del poder. Historia de una nación llamada Japón” (Sudamericana, 1993) de obligatoria lectura para quien quiera aproximarse al espíritu nipón. Con este incidente, se inicia una lucha de cuatro siglos contra las tentativas de los “bárbaros del este”, es decir, los occidentales.

Una sociedad jerárquica

Hasta 1867 existía en Japón una estructura de poder dual. El emperador, con residencia en Kyoto, resumía la autoridad religiosa y la santificación de la jerarquía social, pues otorgaba títulos y poderes nobiliarios, pero carecía de funciones políticas reales. El verdadero poder estaba en manos de los grandes señores feudales, los daimyos, entre los cuales descolló Tokugawa, quien dio su nombre a todo este período. El emperador era un personaje sin poder real, relegado a un papel simbólico, de carácter esencialmente religioso. El verdadero jefe de gobierno era el shogun, equivalente al chambelán de palacio de los francos, que ejercía un cargo igualmente hereditario.

Al servicio de los daimyos estaba la casta militar de los samurai y, en la base, los labradores (no), los artesanos (ko), los comerciantes (sho) y los desclasados (hinin, “no humanos”); todos despreciados y oprimidos al no ejercer la actividad guerrera, y sujetos a disposiciones rigurosas sobre vestimenta, prohibición de montar a caballo, etcétera.

Los daimyos y sus guerreros profesionales, los samurai, combinaban una difusa lealtad al emperador y a las antiguas instituciones con una despiadada explotación de los campesinos, cuya situación era tan desesperante que los inducía con frecuencia al mabiki (infanticidio) con el objeto de los niños sobrevivientes pudieran seguir alimentándose.

Los occidentales intentaron repetidas veces poner el pie en el Japón, aunque los shogun, en un intento desesperado de cortar todo lazo con Occidente – llegaron a prohibir la construcción de barcos oceánicos y a castigar con la pena de muerte el arribo de extranjeros. Pero todo cambió con la penetración imperialista: en 1853, cuatro barcos pintados de negro dirigidos por el Comodoro norteamericano M.C.Perry (1794-1858) aparecieron el la bahía de Tokio (Edo de entonces) y exigieron la apertura del Japón. ¿La razón?, aunque parezca increíble: las ballenas.

En aquel entonces, los puertos japoneses se necesitaban como bases de reabastecimiento para los buques balleneros norteamericanos. Los estadounidenses, conquistando la frontera oeste, llegaron a California. La población norteamericana estaba en franca expansión y la demanda de la grasa de ballena, una suerte de petróleo de la época, como aceite para las lámparas y la materia prima para fabricar alimentos y jabones, crecía cada vez más. Al principio, los norteamericanos cazaban ballenas en el Océano Atlántico, pero al exterminarlas (los cachalotes del Atlántico), se trasladaron al Pacifico y pronto se convirtieron en los dueños del Océano Pacífico del Norte. Los buques balleneros salían de su base en California y tomaban a las islas Hawai como base de reabastecimiento. Según la estadística del año 1846, los buques balleneros norteamericanos en el Océano Pacífico sumaban 736 y la producción anual de aceite de ballena llegó a 27.000 toneladas.

Estos buques balleneros persiguiendo cachalotes navegaron desde el mar de Behring hasta la costa norte del Japón. Entrando al siglo XIX, los buques balleneros norteamericanos aparecieron varias veces en la costa japonesa, pidiendo suministros de agua y comida, además de combustible. Porque la autonomía de esos balleneros que navegaban a vapor no era suficiente para un viaje que demandara más de cinco meses. Conseguir la base de reabastecimiento en Japón, o no, era de vital importancia para mejorar la productividad de estos buques factorías. Sin embargo, las autoridades locales de las pequeñas aldeas de pescadores del Japón automáticamente rechazaron a los buques balleneros y ni siquiera les permitieron desembarcar. Para ellos no hubo ningún motivo de discusión al cumplir la orden de la Carta Magna celosamente respetada durante siglos por sus antepasados. A nadie le importaba el por qué del aislamiento. No tratar con los extranjeros era simplemente una regla de juego que había que cumplir so pena de muerte, y punto. La ley de aislamiento ya formaba parte del ser japonés.

El Comodoro Perry volvió a la bahía de Edo en el año siguiente (1854), esta vez con siete negros buques de guerra, y llegó hasta la distancia adecuada para el alcance de sus modernos cañones que apuntaban al castillo y a la ciudad de Edo, y exigió de nuevo la apertura. El Shogunato de Tokugawa, completamente asustado, firmó el acuerdo de amistad con Norteamérica, concediendo dos puertos como base de reabastecimiento para sus barcos: Shimeda y Hakodate.

De esta manera, el aislamiento en que el Japón vivía desde el comienzo del siglo XVII fue levantado a la fuerza por la escuadra de Perry. Ese año arribó al Japón el primer Cónsul General de Norteamérica, Mr. Harris (1804-78). La misión del señor Harris era lograr la firma del Tratado de Libre Comercio bilateral con el Gobierno del Japón. Inmediatamente lograron concesiones similares Inglaterra, Holanda, Francia y Rusia.

Esto contribuyó a desprestigiar al Shogun, y el Emperador, apoyado por una parte de la nobleza, de los samurai que controlaban la flota y el ejército, y de algunas poderosas familias de banqueros, depuso al Shogun, destruyó el poder territorial de la nobleza feudal e impuso un régimen centralizado: un ministerio de quince miembros, fuerzas armadas unificadas, impuestos, administración y justicia nacionales.

El grito que surgió en Japón, sin embargo, fue Isshin: volvamos al pasado, recobremos lo perdido. Era lo opuesto a una actitud revolucionaria. Ni siquiera era progresiva. Unida al grito de “Restauremos al Emperador”, surgió el de “Arrojemos a los bárbaros”, igualmente popular. La nación apoyaba el programa de volver a la edad dorada del aislamiento, y los pocos dirigentes que vieron cuán imposible era seguir semejante camino fueron asesinados por sus esfuerzos de renovación.

Con la misma terca determinación con que se habían negado durante cuatro siglos a todo contacto con los extranjeros (salvo la curiosa excepción de los holandeses, que eran tolerados, pero confinados en una isla artificial) los japoneses se lanzaron a la aventura de vencer a los occidentales con sus propias armas. Se acusó al shogun – uno de cuyos títulos era el de “generalísimo dominador de los bárbaros” – de ser incapaz de impedir la humillación nacional, se le obligó a renunciar y se desencadenó un tsunami bautizado como “Restauración Meiji”.

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La Restauración Meiji

Desde 1867 ocupaba el trono imperial un muchacho de quince años, Mutsuhito, quien adoptó en 1868 para designar su reinado el nombre del año en curso, Meiji (“gobierno ilustrado”). Los eruditos del culto nacional (Shinto) habían ganado mucho apoyo para su concepción de que el Japón era un país superior, por contar con una casa imperial fundada por la Diosa del Sol. Estas enseñanzas – que constituían en realidad la doctrina nacional japonesa – fueron rescatadas por los grandes señores feudales del sudoeste del Japón, que querían debilitar la institución del Shogunato para imponer su propia autoridad.

Cuando el Estado se configura como tal, a partir de la acumulación mercantil, elementos como la religión (transformación cultural del animismo, según algunos antropólogos), queda incorporado al orden estatal como regulador del consenso.

Se levantó así la bandera del “retorno a lo antiguo” (fukkó) y los jóvenes samurai, violentamente antiextranjeros – que se habían vinculado extensamente entre si a través de años de entrenamiento en las academias de la espada, y que a menudo eran pobres – se plegaron al bando de los daimyos del sur, y derrocaron al último shogun, entregando el poder al emperador adolescente, en cuyo nombre se había realizado todo el movimiento.

En 1868 los principales señores feudales fueron convocados al palacio imperial de Kyoto, donde se proclamó la restauración del poder imperial. Al año siguiente la capital fue trasladada a Tokio, y se inició la construcción del Japón moderno.

Para 1889 se había creado una monarquía constitucional fuertemente oligárquica, con dos cámaras: la de los pares, vitalicios, designados por el emperador y elegidos por los grandes propietarios, y la de diputados, elegida por los habitantes que pagan censo (500.000 sobre 50 millones que componían la población total. El apoyo directo del régimen lo constituía la casta militar.

Tales cambios no modificaron la situación del jornalero agrícola, ferozmente explotado, y fueron acompañados por el empobrecimiento brutal de los pequeños campesinos propietarios, que debieron vender e hipotecar sus tierras. Tampoco se evitaron totalmente las tensiones entre la casta militar y la nueva burguesía. Pero la estructura samurai, actuando sobre el capitalismo existente y el poder fuertemente centralizado, dio origen a un desarrollo aceleradísimo, que se benefició del éxodo de los campesinos arruinados y de los obreros agrícolas, empujados por la miseria hacia las ciudades, donde formaron un enorme ejército de mano de obra barata.

La centralización del poder permitió que, en lugar del tradicional laissez-faire de los capitalismos occidentales, se instituyera un fuerte capitalismo de Estado, que mediante la asociación con la nueva oligarquía, dio origen a una rápida trustificación, tanto en la banca como en la industria. El Estado creó y modernizó la industria del hierro, del acero y las empresas textiles, cediéndolas luego a los particulares. Se crearon instituciones bancarias a imitación de las de Estados Unidos, y los comerciantes japoneses, apoyados por el Estado, desplazaron a los extranjeros.

El período llamado Meiji significó así la estructuración en pocos años de una sociedad capitalista centralizada, monopólica, militarista, que producía a muy bajos costos debido a lo económico de la mano de obra. Estaban dadas todas las condiciones para que Japón se lanzara a la expansión imperialista y territorial, en conflicto con las otras potencias, y en primer término con Rusia, con la que debía dirimir la hegemonía sobre la costa asiática del Pacífico.

Pilares de la transformación

Los líderes revolucionario-tradicionalistas estaban convencidos que la fuerza de los países occidentales provenía de tres factores:

– El constitucionalismo, que originaba la unidad nacional
– La industrialización, que proporcionaba fuerza material
– Un ejército bien preparado. La nueva consigna fue: “país rico, armas fuertes” (fukoku-kyohei).

Basados en estas premisas pusieron en marcha drásticas reformas que significaron en poco tiempo la liquidación de toda la estructura de la sociedad feudal. En primer término se obligó a los grandes daimyos a revertir sus propiedades al trono, que era considerado titular de toda la tierra japonesa. Los señores feudales, en una primera etapa, fueron nombrados gobernadores de sus antiguos feudos.

Pero eso duró poco. En 1871 los gobernadores-daimyos fueron convocados a Tokio, se les entregó un título de nobleza, a la usanza occidental, y se les quitaron sus cargos, al mismo tiempo que se declaraba abolido oficialmente el feudalismo. Los 300 feudos fueron convertidos en 72 prefecturas y tres distritos metropolitanos.

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No menos decidida fue la campaña contra la estratificación social que había predominado durante la época feudal. Era fácil otorgar títulos y generosas pensiones a los grandes señores feudales, pero resultaba mucho más difícil reubicar a más de dos millones de samurai y demás dependientes, sin dinero y sin tierras. A éstos se les concedió una pensión igual a una parte de su antiguo estipendio, y cuando la erogación resultó una carga demasiado pesada para el erario, se los sustituyó por bonos del tesoro, inconvertibles y de bajo interés. Se les prohibió también portar espada y seguir exhibiendo su característica coleta.

Pronto las pensiones y bonos se esfumaron, pues la inflación devoró gran parte de su valor. Por otra parte, los samurai carecían de capacidad para adaptarse a las nuevas condiciones imperantes. En 1873, el mazazo final: se instituyó la conscripción obligatoria, con lo cual los samurai perdieron su tradicional monopolio del servicio militar. Hubo motines, por supuesto, pero fueron sofocados. El más célebre fue el de Saigo.

Caballos desbocados

Después de la Restauración Meiji, los samurai que pelearon para derrocar el régimen feudal, advirtieron que habían sido utilizados y que su premio había sido la desocupación y la pérdida de todos sus privilegios. Al hecho de no poder portar katana ni la indumentaria que los había caracterizado durante siglos se sumaba la obligación de tener que trasladarse a Tokio (ex Edo) con el consiguiente abandono de sus castillos tradicionales y la separación de sus súbditos. Era el precio a pagar por la modernización a la que consideraban una traición a los valores tradicionales y nacionales y una imitación servil de todo lo extranjero.

Takamori Saigo, quien fuera Comandante Supremo de las Fuerzas Unidas Reales que derrotaron al Shogunato, surgió por propia gravitación como líder de los descontentos.
Por esa época, al igual que la actual, Rusia porfiaba en lograr puertos cálidos en el sur, que no se congelaran en el invierno (Tal fue una de las principales causas, sino la principal, de la invasión a Afganistán), en algún lugar en la Bahía del Mar Amarillo o en la costa coreana. Por ello el Imperio Ruso se interesaba tanto en Manchuria o en la Península Coreana a las que Japón consideraba vitales para su defensa. Saigo intentó resolver militarmente los dos frentes aprovechando la energía latente de los samurai ora desempleados y planeó la invasión de Corea. El rechazo a sus planes detonó la rebelión de Satsuma de 1877.

Fue la última de las grandes protestas armadas contra las reformas del nuevo gobierno Meiji, y sobre todo contra aquellas que representaban una amenaza para la clase samurai al acabar con sus privilegios sociales, reducir sus ingresos y obstaculizar su tradicional estilo de vida. Son muchos los samurai de Satsuma que en 1873 abandonaron el gobierno junto a Saigo, resentidos por el rechazo a la propuesta de éste de invadir Corea y por el proceso de reforma, que parecía hacer caso omiso a sus intereses. La rebelión surgirá por fin en enero de 1877, acabando con el suicidio de Saigo. Cuenta la tradición que se quitó la vida cometiendo el tradicional seppuku (harakiri) junto con trescientos de sus últimos seguidores.

Junto con Saigo, murieron los samurai como fuerza política vigente. Pero la imagen que dejaron, idealizada y embellecida, renació inmediatamente después de la muerte como símbolo de la ética del pueblo. El espíritu honorable de los samurai y sus almas nobles empezaron a buscar un lugar en el corazón de los ciudadanos comunes de Japón. Hoy se venera su memoria junto a las leyendas de los Marinos de Tsushima, el general Kuribayashi de Iwo Jima o los más de 300 pilotos Kamikaze de la Segunda Guerra Mundial.

Con ligeras variantes, este episodio fue narrado en las novelas de Yukio Mishima, las películas de Kurosawa o en la versión hollywoodense de “El último samurai”.

Cómo generar capital sin endeudarse

La abolición de los señores feudales y la expropiación de sus feudos hizo posible desechar el viejo sistema de tenencia de la tierra e instituir un sistema impositivo regular y confiable. Los líderes del Japón moderno estaban convencidos de que sólo podían y debían depender de sus propios recursos. Para obtenerlos no vacilaron en decretar un impuesto en dinero del 3% sobre los valores inmobiliarios, para lo cual se realizó previamente, en 1873, un censo agrario, determinando sus tasaciones sobre la base de los rendimientos medios en los años anteriores. Este censo permitió también otorgar títulos de propiedad a los campesinos, a quienes se liberó de todas las tabas feudales, dándoles entera libertad para escoger sus propias siembras.

Todas estas medidas requirieron cierto tiempo, y como implicaban cambios fundamentales, hubo momentos de gran confusión y frecuentes desajustes, que provocaron levantamientos y manifestaciones de campesinos. Sin embargo, la entrega en propiedad a los campesinos, junto con las enérgicas medidas adoptadas por el nuevo régimen para promover los adelantos tecnológicos y adoptar nuevos fertilizantes y semillas seleccionadas, produjeron finalmente un enorme incremento en la producción agraria. Sobre esas bases se construyó el Japón moderno, que en tres décadas pasó de sus inofensivos barcos de guerra de madera a una poderosa flota, con la cual el almirante Togo hundió en el estrecho de Tsushima (1905) a toda la flota rusa del Báltico, que acudía a Extremo Oriente para tratar de levantar el bloqueo japonés.

El impuesto a la tierra y la emisión de papel moneda avalado por los valores inmobiliarios se convirtieron durante varias décadas en la principal fuente de recursos del Estado japonés.

En toda su historia, el Japón sólo ha hecho uso de un préstamo inglés de un millón y medio de libras esterlinas.

Así, en el plazo de una generación y contando solamente con sus propias fuerzas, el Japón se convirtió en una gran potencia. Téngase en cuenta para valorar lo realizado, la extrema pobreza del territorio japonés, que obliga a depender tanto del mar como de la tierra para alimentarse. La alternativa consistía en convertirse en una colonia europea o norteamericana, a lo cual Japón parecía predestinado por su carencia de recursos materiales y su falta de tradición tecnológica. Eligió otro camino.

Japón probó que un pueblo asiático era capaz de desarrollar los adelantos técnico-industriales ostentados por los occidentales, y luego enfrentar militarmente a estos, aún derrotándolos, como sucedió con Rusia. El Japón, como ejemplo que demostraba la mentira occidental de una superioridad basada en la raza o en recónditas cualidades espirituales, contó con las simpatía del naciente movimiento nacionalista, tanto chino como indio, indonesio, vietnamita, birmano, malayo o filipino.

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¿Imitación o creatividad endógena?

La autogestión y la imitación, ¿son en realidad dos polos opuestos? Un país que desee acelerar su industrialización debe ser capaz de reconciliar ambos aspectos, como lo demuestra la experiencia japonesa.

En 1875 el gobierno Meiji inició la primera fábrica moderna de manufactura de hierro, en Kamaishi, bajo la supervisión de un ingeniero británico. Durante veinte años habían operado allí pequeños hornos, construidos también conforme a un diseño extranjero, pero sin ingenieros extranjeros. Los hornos habían tenido dificultades financieras, pero técnicamente habían tenido éxito. Con todo, el gobierno ignoró esta tecnología tradicional y prefirió los métodos británicos. Los resultados fueron desastrosos. Al cabo de cien días se acabó en carbón. Después de un tiempo se reanudó la producción utilizando coque. Pero esto dio por resultado la congelación del hierro y el coque en el horno y, así, hubo de clausurarse toda la planta.

La investigación tecnológica e histórica señala las tres causas siguientes del fracaso: había una amplia brecha entre la modernidad de la tecnología en que se basaba el nuevo horno y la forma anticuada de producir carbón: la ubicación de los hornos y el sistema total de transporte no eran adecuados para proporcionar rápidamente materia prima, y el diseño del horno mismo era fundamentalmente defectuoso. Además, la operación era dirigida por extranjeros, quienes no tomaron en consideración las características del mineral de hierro y el carbón japoneses. Debe añadirse una cuarta causa, a saber, la veneración por Occidente que sentía el gobierno. Este fracaso inicial de establecer la industria moderna del hierro en Japón demuestra claramente los peligros de importar tecnología sin prestar atención a las condiciones locales, y también demuestra la ventaja de la tecnología doméstica, es decir, su integración prioritaria con las condiciones locales.

Si deseamos examinar intentos anteriores de crear un moderno sector de la manufactura de hierro, podemos volvernos a la historia de la fundición de cañones. Aquí encontramos lo que se puede designar como el “modelo de la autogestión /imitación”, que podría demostrar ser un ejemplo valiosos para los países actualmente en desarrollo. Los hornos de reverbero en Saga, Kagoshima, Nirayama, Tottori y Hagi se basaban todos en un libro en idioma holandés. Hubo un prolongado proceso de prueba y error: tan solo la mitad del hierro se fundía, los cañones estallaban al primer disparo, etc… Pero no debe pasarse por alto el hecho de que, en medio de innumerables fracasos tuvieron un progreso constante. En efecto, en solo unos cuantos años todos los problemas iniciales habían sido superados y para fines del período Edo (1600 –1868) habían construido alrededor de doscientos cañones, incluyendo tres con rayado en espiral, que eran el último avance en la Europa contemporánea. Pese a innumerables fracasos, la velocidad con que asimilaban la nueva técnica exógena nos parece sorprendente. Ha habido muchos debates acerca de las razones de esta velocidad, pero aquí es de interés especial la posición adoptada por el profesor Shuji Ohashi: Usando sus estudios detallados sobre la metalurgia del hierro en las postrimerías del período Edo, el profesor Ohashi ha mostrado tres etapas diferentes en el proceso de formación de la tecnología del fundido de cañones en Saga. Cada una de estas etapas tuvo su propia contraparte en el desarrollo europeo.

La primera etapa fue el fundido de cañones de bronce. En Japón, este período duró de 1842 a 1859, mientras que la misma tecnología en Europa había permanecido en la etapa del bronce hasta mediados del siglo XVII. En ambos lugares, constituyó la base histórica para el fundido de cañones posterior. En Japón, esta segunda etapa de fundir cañones de hierro tuvo lugar entre 1851 y 1859 y correspondió a un avance que tuvo lugar en Europa desde mediados del siglo XVII a la década de 1850. La tercera etapa, que data de 1863, se centró en la capacidad de hacer cañones rayados de acero fundido. Esta etapa correspondió al desarrollo europeo desde la década de 1840. Debe observarse que, aunque cada etapa cubrió solo un breve período de tiempo, Saga había pasado exactamente por las mismas etapas y en el mismo orden que Europa.

En este desarrollo, confiaron no sólo en su propia experiencia en el fundido de cañones de bronce, sino también en muchos otros logros de la ciencia y la tecnología locales, tales como la elaboración de ladrillo refractarios, la utilización de la energía hidráulica, la aritmética japonesa local y, sobre todo, la totalidad de la tecnología doméstica de manufactura de hierro. Los artesanos desde hacía tiempo habían hecho armas, tales como espadas y pistolas, e implementos agrícolas tales como rastrillos y hoces de hierro en bruto y acero. Las temperaturas de sus horno eran comparables a la de los altos hornos. Así, los artesanos tenían un nivel notablemente alto en el arte del forjado y la fundición, y estaban bien informados acerca del comportamiento del hierro fundido y otros materiales diversos en altas temperaturas.

Sin el apoyo sólido de la tecnología local y de sus propias experiencias en las tecnologías precedentes, no puede esperarse que tenga éxito cualquier intento de imitación. Esto está fuera de toda dudad. Pero ¿podrían haber alcanzado los mismos resultado sin imitación alguna?. Sin duda, pero posiblemente con mucha lentitud. El intento de imitar un modelo occidental sin duda los alentó.

Exactamente debido a que sus intentos de fundir cañones fueron una imitación de tecnología exógena, estos intentos fueron acompañados por problemas nuevos, previamente desconocidos. La resolución de éstos requería de un nivel de destreza tecnológica más alto que el que realmente habían logrado los ingenieros.

Afortunadamente, las brechas que se encontraban cada vez eran lo suficientemente pequeñas como para superarlas. Pero, debido a la presencia de estas brechas, el incremento de sus habilidades puede describirse mejor como una serie de “saltos” en vez de cómo un simple progreso.

sam6.jpgEl desarrollo tecnológico japonés ha conocido muchos saltos así, uno de los cuales, por lo general, se considera como la fecha de nacimiento de la moderna industria del hierro de Japón: el primero de diciembre de 1857 vio encenderse el primer fuego en el alto horno de Kamaishi, un horno de carbón que una vez más se basó en el libro único mencionado arriba. Claro está que, fuera de estos saltos, hubo fracasos, pero también éstos fueron importantes, ya que prepararon a los ingenieros japoneses para su siguiente salto. Esta característica (es decir, una serie de saltos pequeños) del desarrollo tecnológico japonés es extremadamente importante para los países actualmente en desarrollo. En la medida que los países emergentes pretenden alcanzar el mismo nivel tecnológico que los países desarrollados en un período de tiempo más corto, sus planes de desarrollo necesariamente deben diseñarse como una serie de saltos.

Los problemas sociales relacionados con los saltos tecnológicos también deben ser interesantes para los países que inician su propio desarrollo. Los saltos técnicos deben ser vistos en sus contextos sociales e históricos. Pues, aunque en sí es un logro tecnológico, cada salto siempre fue parte inseparable de algún movimiento social histórico. El primer salto surgió de la agitación que comenzó con el choque social ocasionado por la Guerra del Opio y la aparición de buques de guerra occidentales y que terminó con la caída del gobierno Edo. Muchos cañones fundidos durante esa época fueron disparados contra el gobierno de Tokuwaga así como contra escuadrones occidentales. El segundo salto, claro está, estuvo asociado con el gran cambio social después de la Revolución Meiji, y el tercero con la tensión internacional entre la guerra ruso-japonesa. Mas tarde, también, los acontecimientos históricos siguieron siendo el incentivo de los saltos.

Hablando de manera general, en siempre que Japón tuvo siempre éxito en utilizar la pasión nacionalista creada por los períodos de agitación, y emplearla como fuerza motriz para un salto tecnológico. Esto sigue siendo verdad. Por ejemplo, los dirigentes japoneses hicieron uso pleno de la crisis del petróleo en 1973 a fin de crear un sentimiento de urgencia que pudieron aprovechar para el desarrollo integral de tecnología economizadora de energía.

Respecto a los sentimientos nacionalistas como ayuda para crear un salto tecnológico, un período especialmente interesante de la ciencia y tecnología japonesas es el período entre las dos guerras mundiales. La Primera Guerra Mundial impresionó mucho a los japoneses con las virtudes de la ciencia. Mas concretamente, habían sufrido varios tipos de carencias porque hubo que detener ciertas importaciones, y admiraban a los alemanes por haber inventado materiales sustitutos, bajo circunstancias similares, gracias a su ingenio científico. La tendencia que comenzó con esta guerra fue la “ciencia de los recursos”, que significaba la ciencia para asegurarse los recursos y para la invención de sustitutos, así como la ciencia de los “materiales de los recursos”. El problema que Japón había afrontado durante la guerra fue una especie de “dependencia tecnológica” parecida a la que puede verse ahora en los países periféricos. En consecuencia, más tarde se recalcó la independencia respecto de la tecnología occidental.

El respeto a la propia cultura, clave del éxito japonés

¿Cómo puede una sociedad reaccionar a las influencias exógenas y desarrollar capacidades potenciales endógenas? El hecho de que ambas van de la mano se ha demostrado repetidamente a lo largo de la historia. Como hemos visto, la experiencia japonesa misma lo comprueba: Japón fracasó cuando trató sencillamente de importar el conocimiento, sin tener en cuenta las condiciones propias. E incluso Europa lo había tomado en préstamo y lo había integrado, ya que en la temprana edad de este milenio Europa aprendió mucho de la ciencia y técnica altamente avanzadas de las zonas culturales árabe, hindú y china. Este proceso incluyó abundantes ejemplos de imitación y préstamo. Pero, una vez arraigados en la cultura europea, estos elementos exógenos permitieron que surgiera la energía latente en las condiciones domésticas europeas. Y Europa comenzó a desarrollarse rápidamente.

Sobre la industrialización del Japón existen los excelentes estudios del profesor Kazuko Tsurumi, que rechaza la opinión que considera la ciencia y la tecnología como entidades independientes de la cultura de cualquier sociedad en particular. Cada cultura tiene sus propias formas tradicionales de conocer y hacer. Esto significa que habrá un conflicto entre toda la tecnología prestada y la cultura local del país que la pide en préstamo, conflicto que no puede resolverse sino en el momento en que la tecnología se haya integrado a la cultura. El profesor Tsurumi investigó los conflictos en la tecnología local de la manufactura del hierro en el período Meiji en Japón. Este enfoque se recomienda a sí mismo como un método tecnosociológico. Si comparamos los diversos conflictos ocasionados por la importación de tecnología en algunos países, podemos encontrar muchas claves para la comprensión de la relación entre tecnología y cultura social. No obstante, al comparar China y Japón, el profesor Tsurumi siempre parece considerar la autogestión de manera favorable y positiva, refiriéndose a la imitación en términos negativos. Pero sería imposible para los países en desarrollo alcanzar la industrialización sin imitar o tomar a préstamo tecnología. Tal el caso de nuestra industria metalmetalúrgica de aplicación agrícola.

Un país capitalista atípico

Como Rusia, el Japón llegó tarde al desarrollo capitalista. Pero a diferencia de aquella, a partir de la Revolución Meiji de 1867, el sistema feudal fue superado en forma muy acelerada, por un lado; por el otro, también a diferencia de la burguesía rusa, la japonesa, apoyada en un fuerte capitalismo de Estado, logró controlar férreamente el proceso excluyendo del mismo la presencia y penetración del capital extranjero.

La modernización del Japón, ocurrida de este modo, prácticamente se salteó el período del capitalismo de libre competencia, pasando en forma casi directa del feudalismo al capitalismo monopolista. La Restauración Meiji (1868) convirtió al Japón en un país moderno, aunque atípico. En realidad, tendríamos que señalar que pudo convertirse en un país moderno porque fue atípico, porque se aferró a sus instituciones tradicionales, porque mantuvo en forma inquebrantable su propia personalidad nacional.

Ese espíritu independiente se puso de manifiesto en todos los terrenos. En lo referente al desarrollo industrial japonés, este fue totalmente autofinanciado, y los nipones no pidieron el más mínimo crédito a Occidente. Los bancos controlados por el Estado y ampliamente provistos de fondos provenientes de la recaudación del impuesto a la tierra, suministraron todos los capitales necesarios para crear la industria pesada y la liviana. Una vez que se consolidaron las grandes familias (zaibatzu), dotadas de enorme poder económico y político, e integradas en algunos casos por parientes y amigos de los líderes Meiji, se les fueron entregando las plantas industriales. El desarrollo tuvo un ritmo impresionante, pero gracias al bajísimo nivel de vida de la población.

Al mismo tiempo, se producía una profunda revolución político – religiosa. Un decreto imperial de 1890, que amalgamaba elementos confucianos y shintoístas, estableció la política educacional del nuevo régimen. Las lealtades feudales fueron reemplazadas por la lealtad a la Nación, encarnada en la figura mítica del Emperador, como un deber patriótico ineludible. Se inculcó en todos los estratos sociales el ideal samurai del honor y la lealtad, que de este modo se convirtió en la herencia legada por los antiguos clanes dominantes. También quedó claramente en vigencia la veneración por los ancianos – rasgo típico de toda cultura arcaica – y los estadistas de mayor edad, después de abandonar la función pública, integraban una especie de gerontocracia, formando un consejo asesor que mantuvo en forma inflexible la continuidad y la coherencia de la política japonesa.

No se podría comprender nada de lo que ocurrió en Japón en estos cien largos años sin tener presente esta mezcla inextricable de lo antiguo y lo moderno. Y digámoslo con claridad: para que un país se realice debe asumir plenamente su destino y su tradición nacional, es decir, debe de tener como punto de referencia su futuro y su pasado.

En estos términos es posible comprender lo que ocurrió en Japón. En ese país se mantenía totalmente viva, apenas recubierta por un débil estrato feudal, la cultura arcaica, que liga al hombre con su tierra y consigo mismo, esa sociedad que el mundo occidental niega, porque lo toca demasiado de cerca, o que lo relega a los pueblos que llama “primitivos” (Véase al respecto las obras de Pierre Clastres). La Restauración Meiji rescató y permitió el afloramiento de dos aspectos básicos de esta sociedad, en las condiciones históricas muy especiales de ese aislado país insular:

1. la lealtad a la institución imperial, en la cual habían quedado sintetizados y simbolizados todos los valores espirituales de la aldea arcaica, y
2. el odio a los bárbaros es decir, hacia la civilización occidental, en lo cual no se equivocaban en absoluto, porque esa civilización representaba una amenaza clara de destrucción de todos sus valores esenciales.

Civilización y Barbarie

¿Por qué pudieron los japoneses afianzar su existencia como nación ante las presiones de todas las potenciales coloniales?

Disentimos en un todo con las explicaciones reduccionistas de ciertos “analistas” que atribuyen el desarrollo nipón a su espíritu imitativo y pragmático. Esta explicación, elemental por cierto, que atribuye a una civilización milenaria un supuesto deslumbramiento por la técnica y la cultura de Occidente, se da, como hemos visto, de bruces con la realidad, con la historia del Japón. No es otra cosa, que una de las tantas manifestaciones de etnocentrismo occidental.

El Japón evitó ser aplastado e impuso su presencia como nación porque se replegó sobre sus propias tradiciones, que se apoyan en el basamento inconmovible de la cultura arcaica, cimiento insustituible de una comunidad bien organizada.

De este modo se constituyó, como hemos dicho, en el heraldo de las reivindicaciones nacionales de otras naciones asiáticas. Lo logró porque a partir de sus propios valores, plenamente vigentes, antepuso ante todo lo demás su reconstrucción nacional, tras ser el único pueblo del planeta en sufrir una agresión atómica, aceptó una total austeridad, desechó todo lo superfluo y contando solamente con sus propias fuerzas se colocó en dos décadas a la vanguardia de las potencias industriales.

Comprendieron que en el dilema “civilización o barbarie” tan caro al pensamiento de nuestros liberales; que llegaron a importar maestras norteamericanas que ni siquiera sabían el castellano y esgrimieron la consigna para realizar una salvaje campaña de “limpieza étnica” con las montoneras del interior, que civilización es lo propio y barbarie lo extraño. Y los países que lo advierten tienen defensas más eficaces ante el intento la imposición del pensamiento único, mediante el bombardeo masivo de los medios de comunicación donde se ofrece un supuesto mundo racionalista y eficiente. “Un infierno climatizado que nos quieren vender como felicidad” decía Julio Cortázar. Un racionalismo que ha realizado un asalto despiadado e irracional contra el hombre y la naturaleza y una eficacia que se traduce en crisis y guerras eternas.

Al igual que el Japón, debemos afirmar que nuestro propios valores y nuestras propias esencias son más trascendentes, porque hacemos propio el certero axioma de Le Corbusier: “Lo que permanece, en las empresas humanas, no es lo que sirve, sino lo que conmueve”.

Fuente: Una Mirada Austral.

lundi, 21 juillet 2014

Nantes: Samourai

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dimanche, 10 novembre 2013

LE JAPON MEDIEVAL : LE MONDE A L'ENVERS...

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LE JAPON MEDIEVAL : LE MONDE A L'ENVERS...
 
Connaitre l’autre pour être soi-même

Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr

Le Japon médiéval est méconnu en France et grande est la tentation de le comparer à la période féodale européenne, tant il est vrai que nombreuses similitudes peuvent être constatées entre ces deux modèles de sociétés pourtant situées aux deux extrémités du continent eurasiatique. 


Ce rapprochement, plutôt cette interprétation, est notamment le produit de l'historiographie nippone : le terme de « Moyen-Âge » apparaît pour la première fois sous la plume de l'historien Hara Katsurô, auteur d'une Histoire du Moyen-Âge parue en 1906. Pour lui, cette période instable et transitoire se situe entre deux sociétés stabilisées : Heian (794-1185) et Edo (1603-1867). Ce néologisme s'imposa sur l'appellation originelle des contemporains (l'« âge des guerriers »). Il est vrai que l'émiettement de l'autorité, la captation du pouvoir politique par les hommes d'armes, l'apparition de liens de vassalité, la naissance de seigneuries foncières, le phénomène monastique, l'émergence d'oppositions pour les libertés communales, l'essor économique et démographique, le développement d'une bourgeoisie urbaine favorisent le rapprochement (en dépit d'un décalage chronologique dans le développement de ce type de société au Japon).

 

 

À l'heure de la montée en puissance du nationalisme et d'une politique coloniale dynamique, le livre Hara Katsurô écrit dans le contexte de la victorieuse guerre russo-japonaise souhaite interpréter le « Moyen-Âge » comme une période fondatrice, d'affirmation de l'identité nationale, similaire à la période féodale européenne et où auraient dominé les valeurs martiales : ce discours visait à démontrer une « supériorité intrinsèque » des industries et des armées japonaises et à légitimer l'expansion coloniale en Asie. Une idée similaire sous-tend le livre de Nitobe Inazo, Le Bushidô : l'âme du Japon, ouvrage paru en 1910 et très prisé des artistes martiaux ou amoureux de la chose militaire qui tombent dans le piège tendu par l'auteur... 

Le travail de Pierre-François Souyri a été de « remettre à l'endroit » l'histoire médiévale nippone et de corriger cette interprétation... L'histoire du Japon médiéval : le monde à l'envers, paru cette année au éditions Perrin-Tempus , paru en août 2013, est une réédition de l'ouvrage Monde à l'envers, la dynamique de la société médiévale, publié par la très regrettée maison d'éditions Maisonneuve et Larose en 1998. Le contenu de ce livre offre une forte similitude avec la 3ème partie (consacrée au Moyen-Âge) du même auteur de L'histoire du Japon des origines à nos jours, paru chez Hermann en 2009  avec cependant un intéressant chapitre additionnel comparant les sociétés médiévales européennes et nippones (chapitre 13. De la comparaison entre les sociétés médiévales d'Occident et du Japon). L'auteur, Pierre-François Souyri, professeur à l'université de Genève et ancien directeur la Maison Franco-japonaise de Tôkyô, est un spécialiste incontesté du sujet : on lui doit notamment la traduction du livre de Katsumata Shizuo relatif aux coalitions et ligues de la période médiévale (Ikki. Coalitions, ligues et révoltes dans le Japon d'autrefois, CNRS éditions, 2011). Enfin, le livre se fonde sur une abondante documentation et sources primaires japonaises, soigneusement confrontées et analysées. 


L'« âge des guerriers » est une période foisonnante, aussi violente que créatrice. Après la victoire du clan des Minamoto sur celui des Taira (1185), un premier pouvoir militaire central s'impose : le shôgunat de Kamakura (1185-1333). Minamoto Yoritomo obtient de l'empereur le titre de sei tai shôgun (征夷大将軍 ), c'est-à-dire de « général en chef chargé de la pacification des barbares ». Mais, à la mort de ce dernier en 1199, le pouvoir réel échappe au fils du défunt (Minamoto Yoriie) ; le pouvoir est confié à un conseil de vassaux que domine le clan des Hôjô, clan dont l'influence ne cesse de s'étendre et de s'affirmer. Le shôgunat de Kamakura est resté dans toutes les mémoires en raison du célèbre épisode des tentatives d'invasions mongoles, dispersées par un typhon, un « vent divin » (1274 et 1281)... Ce long XIIIe siècle est propice à une intense réflexion spirituelle et à la contestation religieuse : des réformes sont initiées par les prédicateurs Hônen, Shinran, Nichiren et les maîtres zen, Eisai et Dôgen. 


L'échec des invasions mongoles aussi est le prélude à la chute du clan Hôjô, incapable de récompenser les guerriers qui ont contribué aussi bien financièrement que par leur engagement personnel à la victoire. Une coalition de malcontents appuie l'empereur Go Daigo qui réalise une éphémère et autoritaire restauration impériale (restauration Kemmu, 1333-1336). L'empire se scinde ensuite en deux entités rivales (les cours du Nord et du Sud) ; la guerre civile fait rage, mais celle-ci profite au clan des Ashigaka, partisan de la cours kyôtoîte du Nord : en 1338, Ashikaga Takauji reprend la fonction de shôgun. Après la défaite de la « cour sudiste » en 1392 : les Ashikaga deviennent les maîtres du pays. La période Muromachi (1392-vers 1490) est entrecoupée de crises politiques et sociales sur fond d'essor économique (développement d'une économie commerciale avec échanges monétaires et premières tentatives d'accumulation de capital). C'est le « monde à l'envers » (gekokujô, 下剋上) : les mouvements civils ou religieux d'autonomie rurale et urbaine et l'irrésistible ascension de la classe des guerriers débouchent sur un affrontement général, dont l'enjeu devient l'unification du pays. Oda Nabunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu la réaliseront au prix d'une longue guerre contre les forces politiques centrifuges, conflit dont Ieyasu sort vainqueur en créant la dernière dynastie de shôgun en 1603.

 
Le monde à l'envers c'est surtout celui des petites gens avides d'autonomie et d'ascension sociales dans un contexte de mutation économique et sociale, mais aussi celui d'un monde flottant qui a influencé les modes de vie et la culture nippones (les parias, appelés notamment kawaramono, 河原者). Les guerriers, acteurs principaux de la période médiévale et en particulier ceux de l'est de l'île d'Honshû, s'organisent sur une base familiale et clanique et créent des liens de vassalité (bushidan, 武士団). Ils sont issus de lignées de déclassés de la cour (voire de princes de la famille impériale, c'est le cas du lignage des Taira et des Minamoto qui font s'affronter entre 1180 et 1185) venu tenter leur chance loin de la capitale ou bien proviennent du milieu des paysans aisés et de la petite notabilité rurale. Ces hommes sont très attachés à leur terroir et défendent les intérêts des travailleurs de la terre, desquels ils se désolidarisent progressivement pour les dominer. Ces militaires en quête d'ascension sociale et de récompenses sont loin de la représentation conventionnelle du serviteur fidèle et loyal façonnée à l'époque d'Edo. Leur engagement est conditionné par les revenus de leurs terres : la période des récoltes (et de la perception des redevances) venue, le souffle d'un vent politique ou militaire contraire, ces hommes s'évaporent ou changent de camp. Leurs prouesses militaires, relatées dans les « dits » servent autant à bâtir une réputation qu'à ouvrir droit à récompenses... Si la bravoure du guerrier japonais médiéval ne peut être remis en question, leur éthique et leurs motivations étaient cependant plus prosaïques... 


Histoire du Japon médiéval, le monde à l'envers, de Pierre-François Souyri, aux éditions Perrin-Tempus, août 2013, 522 p.
 

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mercredi, 06 novembre 2013

Un texte du 19ème siècle sur la formation du Samouraï déchiffré

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Un texte du 19ème siècle sur la formation du Samouraï déchiffré

Auteur : Les Découvertes Archéologiques 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Un texte d'entraînement, utilisé par une école d'arts martiaux pour enseigner aux membres de la classe bushi (samurai ou samouraï), a été déchiffré. Il révèle les règles que les samouraïs étaient censés suivre et ce qu'il fallait faire pour devenir un véritable maître épéiste.

Le texte est appelé Bugei no jo, ce qui signifie "Introduction aux arts martiaux" et est daté de la 15e année de Tenpo (1844).

Écrit pour les étudiants samouraïs sur le point d'apprendre le Takenouchi-Ryu, un système d'arts martiaux , il devait les préparer pour les défis qui les attendaient.

Une partie du texte traduit donne ceci: "Ces techniques de l'épée, nées à l'âge des dieux, ont été prononcées par la transmission divine. Elles forment une tradition vénérée de par le monde, mais sa magnificence se manifeste seulement quand on a pris connaissance (...). Quand [la connaissance] est arrivée à maturité, l'esprit oublie la main, la main oublie l'épée," un niveau de compétence que peu obtiennent et qui requiert un esprit calme.

Le texte comprend des citations écrites par les anciens maîtres militaires chinois et est écrit dans un style Kanbun formel: un système qui combine des éléments de l'écriture japonaise et chinoise.

Le texte a été publié à l'origine par des chercheurs en 1982, dans sa langue originale, dans un volume de l'ouvrage "Nihon Budo Taikei." Récemment, il a été partiellement traduit en anglais et analysé par Balázs Szabó, du département d'études japonaises de l'Université Eötvös Loránd à Budapest, en Hongrie.

La traduction et l'analyse sont décrites dans la dernière édition de la revue Acta Orientalia Academiae Scientiarum Hungaricae.

Parmi ses nombreux enseignements, le texte dit aux élèves de montrer une grande discipline et de ne pas craindre le nombre d'ennemis. "(...) c'est comme franchir la porte d'où nous voyons l'ennemi, même nombreux, nous les voyons comme quelques uns, donc aucune crainte ne s'éveille, et nous triomphons alors que le combat vient à peine de commencer", citation d'un enseignement Sur les Sept Classiques Militaires de la Chine ancienne.

Le dernier siècle des samouraïs

En 1844, seuls les membres de la classe Samouraï étaient autorisés à recevoir une formation d'arts martiaux. Szabó explique que cette classe était strictement héréditaire et qu'il y avait peu de possibilités pour les non-samurai d'y adhérer.

Les étudiants Samurai, dans la plupart des cas, auraient participé à plusieurs écoles d'arts martiaux et, en outre, auraient appris "l'écriture chinoise, les classiques confucéens et la poésie dans les écoles du domaine ou des écoles privées", a expliqué Szabó.
Les étudiants qui commencent leur formation de Takenouchi-ryu en 1844 ne réalisaient pas qu'ils vivaient à une époque où le Japon était sur ??le point de subir d'énormes changements.

Pendant deux siècles, il y a eu des restrictions sévères sur les Occidentaux entrant au Japon. Cela a pris fin en 1853 quand le commodore américain Matthew Perry est entré dans la baie de Tokyo avec une flotte et a exigé que le Japon signe un traité avec les États-Unis.
Dans les deux décennies qui ont suivi, une série d'événements et de guerres ont éclaté qui on vu la chute du Japon Shogun, la montée d'un nouveau Japon moderne et, finalement, la fin de la classe des Samouraïs.

Les règles Samurai.

Le texte qui vient d'être traduit énonce 12 règles que les membres de l'école de Takenouchi-ryu étaient censés suivre.
Certaines d'entre elles, dont "Ne quittez pas le chemin de l'honneur !" et "Ne commettez pas de turpitude !" étaient des règles éthiques que les samouraïs étaient censés suivre.

 

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Une règle notable, "Ne laissez pas les enseignements de l'école s'échapper !" a été créé pour protéger les techniques secrètes d'arts martiaux de l'école et à aider les élèves s'ils devaient se trouver au milieu d'un combat.

"Pour une école d'arts martiaux ... afin d'être attrayante, il était nécessaire de disposer de techniques spéciales permettant au combattant d'être efficace même contre un adversaire beaucoup plus fort. Ces techniques sophistiquées faisaient la fierté de l'école et étaient gardées secrètes, car leur fuite aurait causé une perte aussi bien économique que de prestige", écrit Szabó.

Deux autres règles, peut-être plus surprenantes, précisent que les étudiants "ne se concurrencent pas !" et "Ne racontent pas de mauvaises choses sur d'autres écoles !".

Les occidentaux modernes ont une vision populaire des samouraïs s'affrontant régulièrement, mais en 1844, ils n'étaient pas autorisés à se battre entre eux.
Le shogun Tokugawa Tsunayoshi (1646-1709) avait placé une interdiction sur les duels d'arts martiaux et a même réécrit le code que le samouraï devait suivre, en l'adaptant pour une période de paix relative. "L'apprentissage et la compétence militaire, la loyauté et la piété filiale, doit être promue, et les règles de la bienséance doivent être exécutées correctement", expliquait le shogun (traduction du livre "Études sur l'histoire intellectuelle du Japon des Tokugawa," par Masao Maruyama, Princeton University Press, 1974).

Les compétences secrètes.

Le texte propose seulement un faible aperçu des techniques secrètes que les élèves auraient appris à cette école, en séparant les descriptions en deux parties appelées "secrets les plus profonds du combat" et "secrets les plus profonds de l'escrime."

Une partie des techniques secrètes de combat à mains nues est appelé Shinsei no daiji, ce qui se traduit par "techniques divines", indiquant que ces techniques étaient considérées comme les plus puissantes.

Curieusement, une section de techniques secrètes d'escrime est répertoriée comme ?ry?ken, également connu sous le nom IJU ichinin, ce qui signifie "ceux considérés être accordés à une personne" - dans ce cas, l'héritier du directeur.

Le manque de détails décrivant ces techniques dans des cas pratiques n'est pas surprenant pour Szabó. Les directeurs avaient des raisons pour utiliser un langage crypté et l'art du secret.


Non seulement ils protégeaient le prestige de l'école, et les chances des élèves dans un combat, mais ils contribuaient à "maintenir une atmosphère mystique autour de l'école," quelque chose d'important pour un peuple qui tenait l'étude des arts martiaux en haute estime.

 - Source : Les Découvertes Archéologique

mercredi, 24 octobre 2012

Japans geheime Tradition

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Japans geheime Tradition

von Johannes Seitz
 
 

Ehre bleibt in Japan ein großes Wort. Zu den grausamsten, radikalsten und zugleich faszinierendsten Beispielen gehört die rituelle Selbsttötung der Samurai, das Seppuku.

Denn im Gegensatz zu Europa hat der Zeitgeist die alten Werte und den damit verbundenen Ehrbegriff noch nicht gänzlich aus Japans Gesellschaft tilgen können. Um das Seppuku zu verstehen, ist ein Blick in die jüngere Geschichte des Landes notwendig.

Rasanter Weg zum ersten Industriestaat Asiens

Vor rund 150 Jahren öffnete sich das wirtschaftlich und kulturell bisher isolierte Land den Handelsnationen aus dem Westen. Damals wurde Japan durch das Feudalsystem der Samurai beherrscht. Schnell stellte sich heraus, dass die alte Ordnung nicht mit dem Reformeifer unter Tenno Mutsuhito mithalten konnte. Der Tenno, dessen Titel mit dem europäischen Kaiser vergleichbar ist, führte unter anderem 1889 eine konstitutionelle Verfassung ein und setzte die allgemeine Schulpflicht durch. 1872 wurde die erste Eisenbahnstrecke zwischen Tokio und Yokokama eröffnet.

Innerhalb von 50 Jahren entwickelte sich Japan so von einer Agrarnation zum ersten Industriestaat Asiens. Mutsuhito reformierte unter dem Einfluss westlicher Berater Verwaltung und Militär umfassend. Die feudale Kriegerkaste der Samurai gehörten zu den ersten Opfer der Meiji-​Ara, die 1868 begann. Sie konnten für die moderne Armee nicht mehr eingesetzt werden. Geschulte Beamte ersetzten die mittelalterliche Kriegerkaste in der Verwaltung. So löste sich der Samurai-​Stand auf und verschwand schrittweise aus der japanischen Gesellschaft. Mit dem Ende der feudalen Lebensweise veränderten sich bestimmte Werte und auch Rituale. Im Bushido, der Lebensphilosophie der Samurai, findet sich zum Beispiel noch eine Anleitung dafür, wie sich ein ehrenwerter Krieger zu jener Zeit verhalten sollte. Der Ehrenkodex der Kriegerkaste ermöglicht einen lebendigen Einblick in die Geburt des modernen Japans.

Symbol des Wertewandels: Das Seppuku

Doch die Rituale und der Ehrenkodex der Samurai verschwanden nicht von heute auf morgen. Sie lösten sich eher mit der Zeit auf oder existierten noch bis ins moderne Japan in ihrer Form verändert fort. Vor allem am Beispiel des Seppuku zeigt sich der Wertewandel der japanischen Gesellschaft innerhalb der letzten 150 Jahre.

Unter Seppuku, dass in Europa und Nordamerika auch fälschlicherweise als Harakiri bekannt ist, versteht man eine rituelle Form der Selbsttötung. Dieses Ritual wurde von Samurai oder Adeligen mit der Hilfe eines Assistenten durchgeführt, wenn deren Ehre durch eigene Schuld als verwirkt galt. Auch der Herr des Entehrten konnte den Seppuku des Untergebenen fordern, wenn dieser seinen Vorgesetzten entehrt hatte. Dabei handelte es sich keineswegs um ein juristisch vollstrecktes Urteil wie die Todesstrafe. Der Entehrte sollte durch diese Handlung seinen Ruf wiederherstellen und seinem Herrn die eigene Loyalität beweisen. Er übernahm somit die volle Verantwortung für sein Fehlverhalten.

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Streng ritualisierter Ablauf

Dabei blieb das Seppuku nur den Samurai und Adeligen selbst vorbehalten, während die einfachen Leute durch Henker hingerichtet wurden. Da die Henker aus der untersten Schicht der japanischen Gesellschaft kamen, durften diese nicht Hand an einen Adeligen oder Krieger anlegen. So entwickelte sich das Recht der Selbsttötung für die traditionelle Elite.

Sowohl Assistent als auch Verurteilter mussten sehr strenge Regeln beachten. Nur der kleinste Fehler konnte schon das Ritual und die wiederherzustellende Ehre des Verurteilten gefährden. Es genügte schon, dass der Platz nicht ordnungsgemäß vorbereitet wurde, der erste Sekundant nicht in einem Zug den Kopf abtrennte oder der Verurteilte Schmerzensschreie von sich gab. Es mussten also ein würdiger Platz bestimmt und Sekundanten ausgesucht werden, die bei der Durchführung halfen. Der zum Seppuku Verurteilte durfte dabei unter Umständen seinen Sekundanten und das Schwert, durch welches er enthauptet wurde, selbst wählen. Er musste sich, vor den Anwesenden sitzend, mit einer dolchähnlichen Klinge namens Wakizashi den Bauch aufschneiden. Sobald er die Klinge aus den Körper zog, enthauptete ihn der erste Sekundant.

Bis heute lebt Seppuku im Geheimen fort

Im Zuge der Meiji-​Ära wurde die rituelle Selbsttötung in Japan verboten. Auch das allmähliche Verschwinden der Samurai aus der japanischen Gesellschaft trug dazu bei, dass die Zahl der Seppuku immer mehr zurückging. Nur hohe Beamte des Tenno oder Shogune, die obersten militärischen Befehlshaber des Kriegeradels, Augenzeugen sowie der Herr, auf dessen Grundstück das Seppuku stattfand, verfolgten und ahndeten es zumeist auch. Bis zum Ende des Zweiten Weltkrieges gab es immer wieder Einzelfälle von Seppuku bei hohen Armeeangehörigen, die allesamt dem japanischen Adel entstammten. Gerade nach dem verlorenen Weltkrieg erwartete die japanische Bevölkerung, dass der Kaiser, trotz des Verbotes, die hohen Generäle zum Selbstmord auffordern würde. Doch Tenno Hirohito schwieg und nur einige wenige hochrangige Mitglieder des Militärs, darunter der Kriegsminister Anami Korechika, begingen freiwillig Selbstmord. Durch dieses kaiserliche Schweigen wurde das Ritual in der japanischen Öffentlichkeit als Relikt der Vergangenheit wahrgenommen.

Obwohl das letzte offizielle Seppuku am 25. November 1970 durch den Autor Yukio Mishima ausgeführt wurde, bleibt der Grundgedanke hinter dieser Zeremonie noch immer in Japan lebendig. Bis heute wird es noch in der Kunst der japanischen Gesellschaft thematisiert und auch gewürdigt. Samurai, die diesen Schritt wagten, gilt bis heute Bewunderung. Gerade unter den größten Helden der japanischen Geschichte finden sich viele, die diesen radikalen Weg wählten. Ihre Gräber bleiben bis heute Pilgerstätten, an denen alljährlich Feiern stattfinden. Auch die nach wie vor sehr hohe Selbstmordrate in Japan zeigt, wie sehr sich traditionelle Werte behaupten konnten. Für viele Japaner bleiben selbst mehr oder minder zur modernen Arbeitswelt gehörende Erlebnisse wie eine Kündigung oder Prüfungsversagen eine große Schande. So barbarisch und grausam das Seppuku westlichen Menschen erscheinen mag, spiegelt es doch die im Geheimen fortlebende Kontinuität traditioneller japanische Werte.