dimanche, 04 février 2024
L'étoile solitaire
L'étoile solitaire
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-stella-solitaria/
Peut-être Huntington avait-il, une fois de plus, raison. S. P. Huntington, célèbre surtout pour ce "Choc des civilisations" qui, en pleine gueule de bois de l'optimisme clintonien, prévoyait les futurs conflits tragiques du monde "globalisé". Et la réalité de plus en plus dangereuse dans laquelle nous sommes aujourd'hui plongés.
Un ouvrage, son "Choc des civilisations", qu'un peu tout le monde cite aujourd'hui. Mais très peu l'ont lu. Et encore moins l'ont compris.
Pourtant, le dernier ouvrage du politologue, en 2004, était Who are We ? Qui sommes-nous. Le défi de l'identité nationale américaine. Traduit en italien sous le titre trompeur de La rencontre des civilisations. Ce qui, on l'aura compris, signifie tout autre chose.
En réalité, Huntington voyait dans le problème de l'immigration massive des Latinos du Mexique et d'Amérique du Sud une menace de plus en plus concrète non seulement pour l'identité américaine - qui pour lui était essentiellement anglo-saxonne - mais aussi pour l'unité même des États. Celle-ci est, pour l'Union, de plus en plus contestée par une nouvelle "ceinture". Une "ceinture solaire" destinée à séparer les États du Sud, à majorité latino-américaine et où l'usage de l'espagnol - ou du nouvel argot mixte, le "spanglish" - est très répandu, des États du Centre-Nord, anglo-saxons.
Il convient de rappeler ici que Huntington n'était pas un paléo-conservateur. Au contraire, il était démocrate et avait été conseiller politique pendant la présidence Carter.
Mais il craignait la menace que représentaient les immigrants. Et il a proposé des politiques, à la fois d'ordre public et culturel (la défense de l'anglais comme seule langue nationale), pour amortir ou au moins freiner le phénomène.
Un phénomène migratoire qui, au contraire, connaît aujourd'hui une accélération croissante et virulente. Les États du Sud sont littéralement envahis chaque année par des dizaines de milliers - 250.000 pour le seul dernier mois de 2023 - de Latinos. Et face à une telle masse de migrants, aucune politique d'intégration ne résiste.
Deux causes principales expliquent ce phénomène. L'appauvrissement croissant des pays d'Amérique latine, qui paient un lourd tribut aux politiques dites de mondialisation. L'administration Biden en est un ardent défenseur. Et, à bien des égards, la longa manus.
Dans le même temps, l'administration actuelle à Washington ne fait pas grand-chose pour contenir les migrations de masse. En fait, à certains égards, elle semble presque la favoriser. En effet, les politiques du turbo-capitalisme, si chères aux adeptes de Davos, considèrent (disons) avec bienveillance la disponibilité d'une main-d'œuvre bon marché en provenance du sud du continent. Et peu leur importe que cela provoque une crise économique et un chômage croissant dans les couches inférieures de la population américaine.
Greg Abbott n'est pas du même avis. Le populaire gouverneur républicain du Texas a décidé d'ériger un mur de barbelés à Eagle Pass. C'est là que passe le principal flux de migrants.
Une décision contestée par Washington, qui s'appuie également sur un arrêt de la Haute Cour.
Ce à quoi Abbott a répondu en déclarant qu'un État de l'Union, s'il est envahi ou attaqué, a le droit de se défendre. Même contre (et c'est là tout l'intérêt) les décisions de Washington.
Le gouverneur texan a ensuite accusé M. Biden de violer la Constitution des États-Unis. Qui est, en effet, une fédération d'États. Pas un État centralisé...
Et derrière le combatif Abbott, les gouverneurs de 25 autres États se sont immédiatement rangés.
Tous républicains, pourrait-on dire... nous sommes proches des élections présidentielles, et le blocage des flux migratoires est un élément important de la propagande de Trump...
Trop simple, et réducteur... En réalité, l'affrontement entre Abbott et Biden - dont la Garde nationale du Texas empêchant la Patrouille frontalière fédérale de démolir le mur d'Eagle Pass est une image symbolique - occulte bien d'autres choses.
Depuis le Big Government de Lyndon Johnson, les Etats ont dû faire face à une centralisation croissante du pouvoir. Cette centralisation a été menée principalement par des administrations démocrates, mais aussi par des présidents républicains.
Un processus de centralisation qui, au cours des dernières décennies, surtout à partir de Clinton, a convergé vers une politique de plus en plus descendante. Où des oligarchies financières, totalement autoréférentielles, déterminent les choix de politique économique et internationale. En faisant payer le prix aux populations. Et en privant les États de leur pouvoir.
L'émergence du populisme avec Trump a été un premier signe de ce malaise généralisé dans les États.
Mais la rébellion du gouverneur du Texas est un acte encore plus fort et plus décisif.
C'est la réapparition soudaine sur la scène de la tradition fédéraliste, voire confédérale, des États-Unis.
Et ce n'est pas un hasard si ce réveil, vraisemblablement destiné à s'étendre, part précisément du Texas.
L'État à l'étoile solitaire a toujours été le plus fier de sa propre histoire. Et le plus jaloux de ses prérogatives.
Greg Abbott, dans le fauteuil roulant auquel l'a condamné un accident de jeunesse, nous montre une chose. Une chose dont nous devons nous souvenir.
Les élites autoréférentielles de Washington et de Wall Street, les libéraux de Manhattan et les défenseurs de la culture Woke de Los Angeles ne sont pas l'Amérique. Ce sont des conventicules fermés et satisfaits d'eux-mêmes, complètement détachés de la culture du peuple, ou plutôt des peuples des États, et qui lui sont hostiles.
Des peuples et des cultures, des identités, de plus en plus comprimés. Et reléguées au silence. Mais aujourd'hui, ils semblent connaître un réveil soudain. Destinés à déterminer l'avenir des États.
Quel avenir ? Unitaire ou voué à l'éclatement ? Une implosion interne ?
Aucun politologue n'est, à l'heure actuelle, en mesure de le prédire.
Il faudrait non pas un autre Huntington, mais... le magicien Merlin.
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jeudi, 01 février 2024
Le conflit sur la protection des frontières américaines s'envenime: 24 États républicains répètent leur révolte
Le conflit sur la protection des frontières américaines s'envenime: 24 États républicains répètent leur révolte
Source: https://zuerst.de/2024/01/31/streit-um-us-grenzschutz-eskaliert-24-republikaner-bundesstaaten-proben-den-aufstand/
Washington/Austin. En cette année d'élections américaines, Hollywood se prépare à affronter Donald Trump : au cours des prochains mois, une vision d'avenir dystopique, intitulée "Civil War" ("Guerre civile"), devrait sortir sur les écrans, évoquant les pires cauchemars des libéraux de gauche. Un président américain fictif y fait intervenir l'armée contre des Américains en révolte, de la fumée s'élève au-dessus de New York, des flots de réfugiés se déplacent le long des autoroutes.
Ce qui est authentique jusqu'à présent, c'est que la société américaine se polarise une fois de plus sur une zone de fracture connue depuis longtemps. Il s'agit de la protection de la frontière américano-mexicaine. Le conflit qui oppose depuis des années Washington à certains États américains a atteint un nouveau sommet ces derniers jours, puisque la Cour suprême américaine a récemment décidé que le Texas devait retirer les barbelés installés à certains endroits le long de la frontière avec le Rio Grande.
Mais il semblerait que cette décision de justice ne soit pas la fin d'un long conflit, mais le début d'un nouveau et peut-être plus grand round dans le bras de fer entre Washington et le Texas. Car le Texas, dirigé par le gouverneur républicain Gregory Abbott (photo), n'envisage pas de céder. Au contraire, les signes sont à l'escalade. Après qu'Abbott ait écrit au président Biden mercredi dernier pour faire valoir son droit constitutionnel à lutter contre une "invasion" de migrants, 24 Etats également dirigés par des républicains se sont joints à lui le lendemain dans une déclaration commune.
Cette déclaration est très claire. On y lit qu'au lieu de maintenir l'État de droit et de sécuriser la frontière, "l'administration Biden a attaqué et poursuivi le Texas pour son engagement à protéger les citoyens américains contre les immigrants illégaux, les drogues mortelles comme le fentanyl et les terroristes qui entrent dans notre pays".
Dans sa lettre à la Maison Blanche, Abbott avait lui aussi initialement fait valoir que le président n'avait pas "exécuté fidèlement les lois sur l'immigration promulguées par le Congrès". En raison de la "politique frontalière hors-la-loi" du président, "plus de six millions d'immigrants illégaux ont traversé notre frontière sud en seulement trois ans". Il s'agit bien sûr de chiffres qui ne peuvent pas être négligés.
Abbott semble désormais décidé à aller jusqu'au bout. Dans une interview accordée à "Bloomberg", il a annoncé : "Nous sommes en train d'installer plus de barbelés pour sécuriser encore plus la frontière". En outre, d'autres cars de migrants interceptés chaque jour à la frontière seraient envoyés dans les États du nord. Ils y causent déjà des problèmes depuis des mois. Rien qu'à New York, dirigé par le maire démocrate Eric Adams, on compte aujourd'hui 37.000 clandestins.
L'ancien et nouveau candidat à la présidence Donald Trump a également exprimé son soutien à l'action d'Abbott. Il a déclaré sur sa plateforme Truth Social : "Le Texas a invoqué à juste titre la clause d'invasion inscrite dans la Constitution et doit être pleinement soutenu dans sa défense contre l'invasion".
Les principaux médias américains évoquent désormais l'image d'une "guerre civile". Aux dernières nouvelles, les gardes-frontières et la garde nationale s'affrontent à Shelby Park, au Texas. En principe, la protection des frontières incombe à l'US Border Patrol (USBP). Mais le Texas a récemment autorisé sa Garde nationale à prendre en charge la section du Rio Grande. Depuis, les barbelés et les clôtures sont de nouveau installés - et les Texans refusent de les démonter. D'autres États envisagent également de déployer leur garde nationale. Le gouverneur de l'Oklahoma, Kevin Stitt, parle d'une "poudrière de tensions". Des convois de camionneurs seraient en route depuis différentes régions des États-Unis en signe de solidarité avec le Texas.
Lors d'un récent entretien avec Tucker Carlson, Abbott a menacé que la lutte pour des frontières sûres pourrait durer encore un certain temps - probablement jusqu'en janvier prochain, date à laquelle un nouveau président prêtera serment. Abbott fait ainsi allusion à la réélection de Trump, qui devrait alors faire appliquer la loi sur l'immigration dans tous les Etats, y compris en Californie et à la frontière avec le Canada.
Les choses ne semblent pas prêtes de s'arranger. Au contraire, les Etats-Unis s'éloignent à grands pas de toute solution négociée (mü).
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Les événements au Texas: Une nouvelle guerre civile?
Les événements au Texas: Une nouvelle guerre civile?
par Alexander Douguine
Source: https://www.arktosjournal.com/p/the-events-in-texas-a-new-civil-war
Alexandre Douguine examine le passage du pragmatisme aux politiques mondialistes dans la politique américaine, prévoyant une guerre civile inévitable en raison de ces profondes contradictions philosophiques.
En Amérique, berceau du pragmatisme, le pragmatisme a disparu. Les mondialistes, en particulier sous le régime de Biden, représentent une forme extrême de dictature mondialiste, rompant les liens avec la tradition typiquement américaine établie par Charles Peirce et William James. La tradition du pragmatisme était fondée sur une indifférence totale à l'égard de toute prescription d'un contenu normatif tant pour le sujet que pour l'objet.
Pour un véritable pragmatiste, les perceptions du sujet sur lui-même, sur l'objet ou sur tout autre sujet n'ont aucune importance - ce qui compte, c'est que tout fonctionne efficacement lors de l'interaction. Cependant, les mondialistes diffèrent considérablement, s'alignant plus étroitement sur les positivistes britanniques et les fervents matérialistes français. Ils persistent dans leur brutalité totalitaire, dictant qui et quoi doit se conformer à leurs prescriptions.
Pour un pragmatique, il est indifférent que l'on change de sexe ou que l'on reste le même, du moment que cela lui convient. En revanche, les mondialistes imposent le changement de sexe, l'imposent par la loi et le promeuvent comme une valeur universelle et progressiste. Quiconque s'oppose à ce point de vue est qualifié de "fasciste" ou assimilé à Trump ou à Poutine. Ils insisteront sur cette approche, indépendamment de son efficacité ou de sa nature autodestructrice. Il est surprenant de constater que les mondialistes partagent de nombreux traits avec les Ukrainiens - une ressemblance troublante.
Lorsque les mondialistes décident d'augmenter l'immigration illégale, ils poursuivent sans relâche cet agenda, qualifiant de "fascistes", de partisans de Trump ou d'agents de Poutine ceux qui prônent une immigration régulée ou un contrôle des frontières. Ils poursuivent leurs politiques prescriptives à l'extrême, même si elles s'avèrent totalement inefficaces. Pour un mondialiste, quiconque n'est pas d'accord avec son point de vue n'existe pas - et ne devrait pas exister.
On peut donc être certain que les progressistes du parti démocrate et les néoconservateurs des deux partis - tout aussi obstinés et déconnectés du pragmatisme, du réalisme ou du conservatisme traditionnel, aliénant ainsi la véritable essence de l'Amérique - conduisent le pays vers une guerre civile inévitable. Ils refusent de s'engager dans un dialogue constructif, sans se soucier de savoir si leurs politiques sont efficaces ou non. Ils se concentrent sur l'application de leurs idéaux: droits des transsexuels, immigration illégale, positions pro-choix, ouverture des frontières, énergie verte et intelligence artificielle. Il s'agit là d'une profonde contradiction philosophique au sein du système américain. Aujourd'hui, l'Amérique est gouvernée par des personnes profondément déconnectées de son identité, et une nouvelle guerre civile aux États-Unis semble donc inévitable. Les mondialistes sont prêts à en assurer le déclenchement.
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jeudi, 18 novembre 2021
Le désir de sécession grandit aux USA
Le désir de sécession grandit aux USA
Stefano Magni
Ex: https://it.insideover.com/politica/negli-usa-cresce-la-voglia-di-secessione.html
Après la victoire de Joe Biden, les États-Unis semblent plus divisés que jamais. Et le désir de sécession, qui n'a jamais complètement disparu, continue de croître. De nombreuses menaces, avant ou après les élections, restent sans suite. L'acteur Robert De Niro, par exemple, menace de déménager à Molise chaque fois que les Républicains gagnent ou pourraient gagner. Mais il ne le fait jamais. Les citoyens (et les compatriotes) de Ferrazzano l'attendent toujours. Après la reconduction de George W. Bush en 2004, les États du nord-est des États-Unis demandaient à être annexés par le Canada, revenant ainsi à la couronne britannique après presque trois siècles. Mais ils sont toujours là. La polarisation politique aux États-Unis a cependant beaucoup augmenté au cours des cinq dernières administrations et a explosé avec la victoire de Biden à l'élection de 2020 avec le plus grand nombre d'électeurs depuis des décennies. Un autre signe de sérieux malaise, d'ailleurs, car les États-Unis sont un pays où l'abstention prévaut traditionnellement par confiance passive.
Les chiffres de la "sécession"
Divers sondages révèlent un grand sentiment de division dans la société américaine. L'une des plus inquiétantes, publiée par Bright Line Watch et réalisée l'été dernier en collaboration avec le célèbre institut YouGov, identifie plusieurs symptômes de polarisation. Il y a une perception croissante du danger que représente le parti adverse, et donc une crainte croissante chez les républicains que les démocrates, une fois au pouvoir, ne changent les règles du jeu pour rester au pouvoir. Et parmi les électeurs plus conservateurs, la conviction que l'élection de 2020 a été truquée est plus répandue qu'on ne le pensait auparavant. Parmi les points les plus controversés figure le désir de sécession. Les sondeurs préviennent: il s'agit d'un scénario tellement extrême et improbable qu'il ne faut pas s'attendre à une réponse "sérieuse", motivée par une réflexion profonde et rationnelle, de la part des personnes interrogées. Ces données sont donc à prendre avec des pincettes. Mais dans certains cas, les résultats sont si frappants qu'ils doivent être pris au sérieux. Par exemple, dans la zone "Sud", qui regroupe les États de l'ancienne Confédération (Texas, Oklahoma, Arkansas, Louisiane, Mississippi, Alabama, Géorgie, Floride, Caroline du Sud, Caroline du Nord, Virginie, Kentucky et Tennessee), le désir de sécession atteint 44%. Et parmi les électeurs républicains, il atteint le chiffre impressionnant de 66% (mais aussi 50% parmi les "indépendants" qui ne s'identifient à aucun des deux grands partis).
Même en 2012, lorsque Barack Obama a été réélu président, de simples citoyens des États du Sud ont promu des pétitions en ligne appelant à la sécession. Même à ce moment-là, les signatures recueillies ont dépassé toutes les attentes. En Louisiane, en Alabama, en Floride, au Tennessee, en Géorgie et au Texas, les 25.000 signatures nécessaires pour soumettre une pétition à la Maison Blanche et obtenir une réponse du président ont été recueillies. Au Texas, 126.000 signatures ont été recueillies en quelques semaines seulement, immédiatement après le résultat du vote. L'administration Obama ne s'est pas emportée: elle a simplement répondu qu'une demande de sécession était incompatible avec la Constitution américaine.
Si les exemples les plus récents concernent principalement des États républicains qui n'acceptent pas la légitimité d'un président démocrate, la question de la sécession est bipartisane. Même dans les États de la côte Pacifique (Alaska, Californie, Oregon, Washington), en fait, les démocrates sont plus favorables au divorce: 47% des sympathisants du parti de l'âne s'y déclarent favorables, pas une majorité, mais une minorité suffisamment importante pour faire les gros titres.
La confiance dans la démocratie
Ces chiffres sont encore plus significatifs si on les compare à un autre sondage, également réalisé par Bright Line Watch, qui mesure la confiance dans la démocratie des partisans des deux partis. Les républicains ont fait davantage confiance au système démocratique de 2017 à 2020, bien plus que le public moyen dans son ensemble et certainement bien plus que les démocrates. Mais tout d'un coup: les élections de novembre 2020 ont renversé les rôles, avec des démocrates confiants dans le système et des républicains sceptiques. Évidemment, si l'on ne croit plus à la résilience du système démocratique national, on se tourne, en réaction, vers sa propre démocratie territoriale: avec une demande croissante de sécession.
Contrairement aux médias grand public et aux groupes de réflexion, l'institut libertaire Mises prend l'hypothèse de la sécession au sérieux. Elle n'y voit pas non plus d'inconvénient. Les libertaires, en revanche, sont fidèles à l'esprit originel de la Révolution américaine, à savoir la sécession des colonies américaines de la couronne britannique. Après les élections de 2020, l'Institut Mises a réitéré son point de vue : "Loin d'être un facteur d'unification, l'État centraliste ne sert qu'à créer des blocs armés d'électeurs les uns contre les autres. Les divisions s'accroissent à mesure que le pouvoir fédéral augmente inexorablement, et l'élection présidentielle de 2020 n'est qu'un symptôme de l'approfondissement de cette division. Comment cela pourrait-il être pire ? Cela reste à voir. Après la victoire contestée de Joe Biden, le pays pourrait devoir se scinder en plusieurs unités politiques indépendantes s'il veut éviter une nouvelle désintégration sociale. Les libertaires de Mises proposent donc la sécession comme un moyen de calmer les esprits et de rétablir l'ordre, et non comme une forme de désordre social.
Cette perspective aura toutefois du mal à s'imposer, car la guerre de Sécession (1861-65), avec ses 600.000 morts, a jeté un sort durable à toute idée de séparation. Une sécession pacifique ne pourrait être que "de facto", avec des lois distinctes d'un territoire à l'autre, bien plus que le pluralisme que le système fédéral américain permet déjà. Et il y a toujours plus d'arguments politiques qui peuvent déclencher la violence: sur l'avortement, le mariage gay, le droit de porter des armes, bientôt aussi sur les énergies renouvelables (et la dé-carbonisation conséquente) et, en ces vingt mois de pandémie, même sur les mesures sanitaires contre le Covid, les deux Amériques sont de plus en plus éloignées. Une séparation territoriale, même si elle n'est que de facto et non de jure, pourrait devenir une alternative plus attrayante qu'une guerre entre voisins et voisins de la rue.
09:59 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, états-unis, texas, californie, sécession | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 09 juillet 2016
Moord op blanke agenten: Ontketent Obama rassenoorlog om verkiezingen te annuleren?
Zwarte sheriff Clark: Obama en Hillary moedigen ‘oorlog tegen agenten’ aan; Amerikaanse politie hoopt op Donald Trump
Facebook stelt zich pal achter racistische en gewelddadige BlackLivesMatter terreurbeweging op, die wordt aangestuurd door minister van Justitie Loretta Lynch
Anti-globalistische, anti-immigratie en anti-islam pagina’s worden door Facebook offline gehaald, maar dit soort haatzaaiende moordoproepen tegen blanke agenten mogen gewoon blijven staan, of worden zelfs gepromoot.
Vaste lezers weten dat we het al jaren geleden voor het eerst ter sprake brachten: een mogelijke rassenoorlog in de Verenigde Staten, welbewust ontketent door president Obama, met als doel de verkiezingen te annuleren als het Witte Huis in ‘verkeerde handen’ dreigt te vallen. Het behoeft geen uitleg dat Donald Trump voor ongeveer alles staat wat Obama en Hillary Clinton de afgelopen jaren hebben geprobeerd af te breken, zoals de soevereiniteit, vrijheid, vrede en welvaart in niet alleen de VS, maar het hele Westen en ver daarbuiten. De moord op 5 agenten gisteren in Dallas lijkt in tegenstelling tot de wederom valse berichten in de massamedia een goed voorbereide actie, bedoeld om een rassenoorlog van zwart tegen blank te ontketenen.
Rassenoorlog al jaren in de maak
Een klokkenluider bij het Amerikaanse ministerie van Justitie onthulde al in 2012 dat Obama uiterlijk in zijn laatste jaar een rassenoorlog zou proberen te ontketenen. Volgens Infowars voorman Alex Jones is inmiddels aangetoond dat de racistische en gewelddadige BlackLivesMatter beweging, dat herhaaldelijk openlijk oproept tot het vermoorden van zoveel mogelijk blanken, rechtstreeks wordt aangestuurd door minister van Justitie Loretta Lynch, die er afgelopen week ook voor zorgde dat Hillary Clinton niet vervolgd wordt voor het email-schandaal, een misdrijf waar andere Amerikanen zwaar voor werden en worden gestraft.
Google, Facebook, Twitter en Apple zitten allemaal in hetzelfde linkse schuitje. Facebook hing bij zijn hoofdkwartier zelfs een enorm spandoek op om BlackLivesMatter te steunen. Talloze pagina’s op Facebook waar de moord op blanke agenten en blanken in het algemeen wordt verheerlijkt, blijven gewoon online staan, terwijl het bedrijf ‘rechtse’ en ‘libertarische’ sites blokkeert, en onlangs nog de pagina van de bekende Duitse auteur Udo Ulfkotte, die waarschuwt voor de moslimmigranten invasie in Europa, offline haalde.
Zwarte sheriff: ‘Racisme en ongelijke behandeling is onzin’
Het eerste wat president Obama gisteren deed na het uitspreken van zijn afschuw was kritiek leveren op de politie in Dallas, die zich niet zou hebben ‘hervormd’. De zwarte sheriff van Milwaukee, David Clarke, zelf ook een Democraat, verklaarde op Fox News dat Obama en Hillary Clinton de ‘oorlog tegen agenten aanmoedigen, om daarmee verdeeldheid en hysterie te zaaien, en dit vervolgens voor hun eigen politieke doelstellingen te gebruiken. Obama heeft het over racisme en ongelijke behandeling van kleurlingen... dat is allemaal onzin. Maar hij gebruikt dit soort krachttermen om de woede tegen de Amerikaanse politieagent aan te wakkeren. Hij moet daarmee kappen.’ (2)
Clarke vervolgde dat de hele Amerikaanse politie erop hoopt dat Donald Trump president wordt, omdat ze iemand nodig hebben die weer achter hen gaat staan. De beruchte zwarte racistische haatzaaier Jesse Jackson gaf Trump en zijn aanhang juist de schuld van alles. BlackLivesMatter dreigde vervolgens dat er de komende tijd nog veel aanslagen op blanke agenten zullen volgen. En dat is inmiddels gebeurd: in Tennessee, Missouri en Georgia zijn inmiddels 3 blanke agenten door zwarten neergeschoten. Jones: ‘Dit is verschrikkelijk. Niemand wil toch een rassen- of zelfs een burgeroorlog?’
Staat-van-beleg om verkiezingen te annuleren
BlackLivesMatter vertegenwoordigers praten inmiddels met minister Lynch over het uitroepen van de staat-van-beleg door de regering, zodat zowel de Democratische als Republikeinse Conventies moeten worden afgezegd, en de verkiezingen in november voor onbepaalde tijd kunnen worden opgeschort. Op deze wijze probeert de elite in de VS te voorkomen dat anti-globalist Donald Trump aan de macht komt. De New York Post heeft als eerste grote krant inmiddels de gevreesde term ‘burgeroorlog’ gebruikt.
Jones: ‘Dit zijn allemaal klassieke communistische tactieken om een land omver te werpen. Het minister van Justitie heeft er al voor gepleit dat de VN de controle krijgt over de politie. Obama en (de extreemlinkse multimiljardair) George Soros zitten hierachter.’
Zwarten vermoorden alleen al in Chicago 8 x zoveel zwarten
‘Maar laat me jullie eens wat vertellen: ik heb complete boeken geschreven over het geweld van de politie! Maar ik wil de zaken hervormen, geen burgeroorlog veroorzaken. Sinds de politie 3 jaar geleden het bevel kreeg het rustiger aan te doen in zwarte wijken, is de misdaad daar meer dan verdrievoudigd. In 2015 werden in Chicago 2000 mensen neergeschoten, waarvan 92% zwarten. Meer dan 500 kwamen daarbij om het leven. En dit jaar staat de teller nu al op meer dan 2000! En de daders? Hoofdzakelijk andere zwarten. Dat zijn in één stad veel meer doden dan alle agenten in het hele land jaarlijks veroorzaken (vorig jaar 990, waarvan 258 zwarten).’
Orde uit chaos: zo willen de globalisten alle macht grijpen
Jones denkt dat de globalisten bewust een rassenoorlog in de VS willen ontketenen, omdat ze zien dat het gewone volk in opstand tegen de elite begint te komen, tegen de vrijhandelsverdragen, tegen het uitwissen van de grenzen, tegen politieke unies zoals de EU, tegen massale moslimimmigratie. En wat de globalisten uiteindelijk willen is duidelijk: een wereldregering, waarin zij alle macht hebben. Om dat te bereiken volgt men het beruchte ‘Ordo ab Chao’, orde uit chaos, recept. In Europa moet dat een andere variant van de rassenoorlog worden, namelijk een van de miljoenen migranten, gesteund door hun linkse kompanen, tegen de autochtone Europese volken.
Xander
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dimanche, 26 juin 2016
Et maintenant le Texit ? Ou les leviers d'influence de Poutine aux Etats-Unis
Et maintenant le Texit ? Ou les leviers d'influence de Poutine aux Etats-Unis
Dans la foulée du Brexit, le Mouvement Nationaliste du Texas a réclamé un référendum d'auto-détermination. Ceci est tout sauf un gag et votre serviteur suit déjà depuis quelques années l'évolution du sentiment séparatiste texan. L'unité des Etats-Unis semble aujourd'hui aller de soi, mais la chose n'est pas si évidente ; il existe des divergences régionales et idéologiques extrêmement fortes dans ce pays qui n'est, somme toute, qu'une fédération.
Indépendant du Mexique en 1836, le Texas fut souverain durant une décennie avant de joindre les Etats-Unis en formation en 1845. De cette époque, le Texas a gardé un certain sentiment d'irrédentisme, renforcé par le fait qu'il roule sur l'or le pétrole et que son économie est équivalente à celle d'un pays occidental moyen (son PIB par habitant est supérieur à celui du Canada). Les Texans sont excédés d'avoir à payer pour la dette abyssale des Etats-Unis - rappelons tout de même que la naissance du pays vient d'une querelle fiscale avec la couronne britannique - et ont une méfiance innée vis-à-vis du pouvoir fédéral, encore accrue sous la présidence Obama (témoin, cette pétition pour faire sécession en 2012). En un mot, le phénomène indépendantiste du Texas est beaucoup moins marginal et anecdotique qu'on pourrait le croire.
Or, pour les maîtres de l'empire, qui se voient ici menacés dans leur propre jardin, l'ombre de Poutine n'est jamais loin. Et peut-être pas tout à fait à tort pour le coup...
L'on connaît bien les menées des ONG américaines et leurs tentatives de déstabilisation du pouvoir dans les autres pays, particulièrement autour de la Russie - Ukraine, Géorgie, Kirghizstan Serbie : les révolutions colorées fomentées par Washington sont parfaitement documentées. On sait moins que Poutine dispose également de leviers, certes plus modestes, aux Etats-Unis mêmes.
S'il est évidemment la bête noire des Folamour néo-conservateurs, qui tiennent désormais à peu près tout l’appareil politico-intellectuel US, et est vilipendé par le système médiatique mainstream qui en est issu, Vladimirovitch a des soutiens non négligeables dans des pans très divers de la population américaine. Il apparaît où on ne l’attend pas, par exemple lors des émeutes noires de Ferguson en novembre 2014, où certains afro-américains, sans doute par provocation envers le gouvernement, appelaient le président russe à l'aide !
Chose rare, le ministère russe des Affaires étrangères, qui d’ordinaire se garde bien de se mêler des affaires internes d’un pays, se permit d'épingler l'empire à cette occasion : "Les derniers événements à Ferguson sont un nouveau signal très préoccupant envoyé aux autorités américaines indiquant qu'il est enfin temps pour elles de résoudre les énormes problèmes intérieurs dans le domaine du respect des droits de l'homme". Pan, réponse du berger à la bergère ! Les médias russes, eux, s’en donnèrent à cœur joie, parlant d’« Afro-Maïdan » et faisant des gorges chaudes sur le moralisme américain "seulement valable à l’extérieur".
A l’autre bout de l’échiquier, il est apprécié des segments conservateurs de la société, notamment autour de Pat Buchanan et du Tea Party, pour ses positions sur le mariage homosexuel ou sa défense de la société traditionnelle, mais aussi pour sa défense des chrétiens au Moyen-Orient. Or, cette tendance est loin d'être négligeable aux Etats-Unis, comme chacun sait.
L’actuel climat de paranoïa néo-conservatrice, digne des plus belles heures du maccarthysme, rend l’analyse difficile pour séparer le vrai du faux, mais on voit Poutine partout. Derrière le mouvement des activistes réclamant l’arrêt de la fracturation hydraulique ou derrière... le mouvement séparatiste du Texas (nous y voilà !)
Les dirigeants sécessionnistes texans sont régulièrement invités à Moscou par des think tanks russes dont il est difficile de connaître le degré de proximité avec le gouvernement. Mais une chose est sûre : si le Kremlin ne souhaitait pas leur présence, les visas ne seraient pas délivrés. Aussi Poutine joue-t-il en sourdine et un peu ironiquement cette partition. Veut-il vraiment l'éclatement des Etats-Unis, pense-t-il seulement qu'il est possible ? Sans doute pas. Mais il conserve cet atout quelque part dans sa manche et est susceptible de le sortir quand la situation internationale est favorable (Brexit). Avec, comme message subliminal : vous voyez, nous aussi on peut le faire...
10:42 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, texas, texit, politiue, politique internationale, géopolitique, amérique du nord | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 01 mai 2010
19ème siècle: les guerres américaines contre le Mexique et contre l'Espagne
Mansur KHAN :
19ème siècle : les guerres américaines contre le Mexique et contre l’Espagne
Lorsque le Texas s’est séparé du Mexique en 1819, les Etats-Unis ont immédiatement revendiqué ce territoire immense. Dans le cas précis du Texas, Washington eut recours à la tactique de l’infiltration. En fin de compte, le Mexique interdit en 1830 l’installation de colons américains au Texas, qui n’avait jamais cessé de se développer (1). En 1835, les colons américains du Texas se rebellent contre l’autorité mexicaine (2) et des unités de milice américaines s’emparent des bâtiments de la garnison mexicaine près d’Anahuac et provoquent d’autres conflits. « Pendant l’été 1836, des troupes américaines occupent Nacogdoches au Texas » (3). Le Mexique proteste et menace de faire la guerre au cas où les Etats-Unis annexeraient la région (4). Pendant de longues années, une suite ininterrompue de provocations de la part des Etats-Unis conduisirent à la fameuse bataille de Fort Alamo. Quand, en 1845, l’annexion du Texas à l’Union paraissait imminente, le Mexique s’est déclaré prêt à reconnaître l’existence de la République du Texas, à condition que les Etats-Unis ne l’annexent pas (5). La colonisation du pays par des immigrants américains s’est toutefois poursuivie.
La guerre contre le Mexique (1846-1848)
Pour provoquer la guerre, « les Texans ont réclamé, pour leur nouvel Etat, des frontières qui, au regard de l’histoire, étaient totalement injustifiables » (6). Le nouveau tracé des frontières, qu’ils envisageaient, incluait des territoires fertiles et riche en minerais d’or et d’argent (7). Pour provoquer le déclenchement des hostilités, le Président américain Polk donna l’ordre au Général Zachary Taylor d’avancer plus loin vers le Sud. En mars 1846, il se trouvait à proximité de Corpus Christi sur le sol texan, c’est-à-dire sur le territoire mexicain. Polk réclamait expressément, lors de sa campagne électorale, l’annexion du Texas et l’occupation de toute la région de l’Oregon. L’idée de mener une telle guerre n’était guère populaire dans les Etats de l’Union : ce fut la raison qui poussa Polk à mener une campagne de diffamation contre le Mexique (8).
Le 25 avril, les premières escarmouches ont lieu, lorsque les soldats de Taylor essuient le feu de militaires mexicains (9). Enfin, Washington pouvait affirmer que les Mexicains avaient tiré les premiers coupes de fusil, alors qu’en réalité, ils n’avaient fait que se défendre, puisque les soldats américains se trouvaient sur le territoire du Mexique. Polk déclare la guerre au Mexique en 1846, en sachant très bien quelle allait en être l’issue (10). Le Général américain Ulysses Grant écrivit plus tard ces quelques lignes sur la provocation américaine : « La présence de troupes américaines aux confins du territoire contesté, loin de toute région peuplée de Mexicains, ne suffisait pas à déclencher des hostilités. Nous fûmes envoyés en avant, afin de provoquer un combat, mais il était important que les Mexicains tirassent les premiers. On peut douter du fait que le Congrès aurait déclaré la guerre. Mais si le Mexique attaquait nos troupes, l’Exécutif seul pouvait déclarer la guerre » (11).
Polk justifia l’envoi de troupes américaines comme une mesure défensive nécessaire. L’auteur américain John Schroeder défend un point de vue tout à fait différent dans son livre Mr. Polk’s War. Schroeder écrit : « En réalité ce fut le contraire : le Président Polk avait tout fait pour provoquer la guerre, en envoyant des soldats américains dans une région contestée qui, historiquement parlant, avait toujours été peuplée et administrée par des Mexicains » (12). A la suite de la guerre contre le Mexique, les Etats-Unis annexèrent d’un coup un territoire aux dimensions énormes, correspondant aux Etats actuels de l’Union que sont le Texas, l’Arizona, la Californie, le Nevada, l’Utah et de vastes portions du Nouveau Mexique, du Kansas, du Colorado et du Wyoming, soit un territoire cinq fois aussi grand que l’actuelle République Fédérale d’Allemagne. Par cette conquête injustifiable, les Etats-Unis ont augmenté leur territoire de 40%, tandis que le Mexique perdait la moitié de son territoire national (13).
Mais les Etats-Unis ne se sont pas contentés de ce gigantesque accroissement territorial. Entre 1861 et 1865, la guerre civile fit rage aux Etats-Unis ; elle exigea un lourd tribut de 600.000 vies humaines et provoqua d’effroyables destructions, surtout dans les Etats du Sud. Cependant, l’industrie de l’armement profita considérablement de ces quatre années d’effusion de sang.
La guerre hispano-américaine de 1898
Cuba était au 19ème siècle la principale colonie de plantations de l’Espagne. Le commerce américain avec Cuba générait 50 millions de dollars et l’élite au pouvoir à Washington s’était depuis un certain temps déjà intéressée à ce marché. Pour pouvoir prendre Cuba, le gouvernement américain commença par déclencher une guerre commerciale. De 1893 à 1898, les Etats-Unis ont connu une récession. Il fallait absolument trouver des débouchés nouveaux pour le surplus de produits américains. La guerre contre Cuba, dont le dessein était de s’emparer de l’île, avait été concoctée depuis longtemps mais la colonie espagnole ne céda à aucune provocation. Lorsque les propriétaires de journaux Pulitzer et Hearst apprirent de leur correspondant en place à Cuba que tout y était calme, Pulitzer voulut immédiatement rappeler son homme. Hearst lui envoya tout de suite un télégramme en guise de réponse, qui en dit long : « Restez, je vous prie. Livrez matériel imagé. Je fournirai la guerre » (14).
Hearst concrétisa rapidement sa promesse et le gouvernement de Washington put se réjouir d’un événement « formidable » : le 15 février 1898, le navire de guerre américain « Maine » explose dans le port de La Havane. Immédiatement, le gouvernement américain affirme que les Espagnols sont responsables de cette explosion. L’auteur américain Eustace Mullins a affirmé ultérieurement que ce sont au contraire les Américains qui ont provoqué l’explosion et a avancé des preuves tangibles pour étayer le soupçon ; ce serait la « National City Bank » de New York qui aurait fait sauter le navire pour s’emparer de l’industrie cubaine du sucre, ce qui fut effectivement acquis après la guerre. Lorsque les Espagnols ont réclamé la constitution d’une commission d’expertise indépendante pour enquêter sur l’explosion, Washington eut un comportement étrange : le « Maine » et tout ce qu’il contenait et pouvait apporter des preuves fut coulé en un tournemain.
L’Espagne fit tout pour éviter une guerre avec les Etats-Unis. Ceux-ci ont joué alors sur deux tableaux : d’une part, le gouvernement américain annonça sa volonté de faire la paix. Le Général Woodford câbla depuis Madrid qu’il pourrait encore, avant le 1 août 1898, « obtenir de l’Espagne l’indépendance de Cuba voire son annexion aux Etats-Unis ». Mais le Président McKinley craignait par dessus tout de prendre Cuba sans guerre et déclara la guerre, un jour après avoir reçu le télégramme de Woodford. Ce fut « une formidable petite guerre », selon le ministre américain des affaires étrangères Hays. Les troupes américaines ne se bornèrent pas à occuper Cuba mais débarquèrent également aux Philippines, occupèrent Puerto Rico et Manille. La guerre des Philippines fut menée avec une brutalité inouïe. Mais sur ce théâtre-là aussi les motifs d’ordre économique ont donné le ton. En une nuit, les Etats-Unis étaient devenus une puissance coloniale (15).
Mansur KHAN.
Notes :
(1) Carl N. DEGLER, Out of Our Past – The Forces that shaped Modern America, New York, 1984, pp. 6 et ss.
(2) Richard Bruce WINDERS, Mr. Polk’s Army – The American Military Experience in the Mexican War, Texas A & M University Press, Texas, 1997, p. 6 ; Carl N. DEGLER, op. cit., p. 117.
(3) Jerald A. COMBS, The History of American Foreign Policy, New York, 1986, p. 78 ; Richard Bruce WINDERS, op. cit., pp. 6 et ss., cité d’après Mansur KHAN, Die geheime Geschichte der amerikanischen Kriege. Verschwörung und Krieg in der US-Aussenpolitik, Grabert, Tübingen, 2003 (3ième éd.), pp. 40 et ss.
(4) Friedrich HERTNECK, Kampf um Texas, Goldmann, Leipzig, 1941, p. 237.
(5) Carl N. DEGLER, Out of Our Past, op. cit., pp. 117 et ss.
(6) Friedrich HERTNECK, Kampf um Texas, op. cit., pp. 233 et ss.
(7) Helmut GORDON, Zions Griff zur Weltherrschaft – Amerikas unbekannte Aussenpolitik 1789-1975, Druffel, Leoni am Starnberger See, 1985, pp. 55 et 68.
(8) Karlheinz DESCHNER, Der Moloch – Eine kritische Geschichte der USA, Heyne, München, 1994, p. 243.
(9) Howard ZINN, A People’s History of the United States, 1492-Present, Harper Perennial, New York, 1995, pp. 147 et ss.
(10) Karlheinz DESCHNER, Der Moloch…, op. cit., pp. 100 et 102.
(11) Jack ANDERSON / George CLIFFORD, The Anderson Papers, Ballantine Books, New York, 1974, p. 256.
(12) Howard ZINN, A People’s History…., op. cit., pp. 149 et ss.
(13) Noam CHOMSKY / Joel BEININ, Die Neue Weltordnung und der Golfkrieg, Trotzdem, Grafenau, 1992, pp. 46 et ss.
(14) Mansur KHAN, Die geheime Geschichte…, op. cit., pp. 90-93.
(15) Mansur KHAN, Ibid., pp. 94-105.
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