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vendredi, 17 juillet 2020

William Morris, précurseur de George Orwell

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William Morris, précurseur de George Orwell

par Pierre Olivier Gaden

(via Facebook)

Parmi les précurseurs de Georges Orwell dans ce qui a été désigné comme le socialisme anglais - disons d'outre manche :

William Morris une révolte socialiste contre le monde moderne.

Membre de la confrérie préraphaélite et initiateur avec John Ruskins Arts & Crafts (« Arts et artisanats »), William Morris fut une personnalité particulièrement attachante du mouvement socialiste britannique.

61Kc6JzPRHL.jpgLors d’un récent colloque du parti dit «socialiste », des observateurs ironiques ont pu noter que l’invocation du progrès et du développement avait remplacé dans les discours, la classe ouvrière et la justice sociale. Et si les orateurs prétendaient parfois se préoccuper de « la question écologique », ils ne contestaient jamais le dogme de la croissance ni ne s’interrogeaient sur les finalités de la production matérielle. Le système des objets, les impératifs du marché ou le déploiement sans entrave des forces productives semblent aujourd’hui des horizons indépassables pour la plupart des partis qui se réclament encore du socialisme ou se revendiquent héritiers de l’ancien mouvement ouvrier. Technocrates de la social-démocratie occidentale ou militants des derniers groupuscules marxistes-léninistes, ils sont des fidèles obéissants de la religion du progrès, qui n’imaginent pas d’autres mondes possibles hors du cercle de la raison marchande ou industrialiste.

La haine de la civilisation moderne

Les différents courants du socialisme ont pourtant longtemps entretenu une relation contrastée, sinon hostile à la modernité politique et économique. Ainsi les théoriciens du syndicalisme révolutionnaire – Georges Sorel ou Edouard Berth – critiquaient violemment les illusions de la démocratie représentative. Pierre Leroux, l’un des pères du socialisme français, fustigeait l’atomisation des sociétés par l’individualisme libéral avec des arguments que l’on croirait parfois empruntés à Joseph de Maistre. Karl Marx écrivit dans La question juive, un réquisitoire contre la philosophie bourgeoise des droits de l’homme qui scandaliserait la majorité des « gens de gauche ». Les premiers militants du mouvement ouvrier réagissaient contre les dégâts du progrès capitaliste, avec le souci de conserver un patrimoine de mœurs, d’institutions sociales et de savoir-faire, légués par ces « anciennes humanités », dont Charles Péguy pensait qu’elles étaient les fondations d’une révolution véritable.

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Si William Morris ne regrettait rien des servitudes de l’ancien régime, ni de cette hiérarchie sociale qui justifiaient alors certains hommes d’église ou les penseurs d’une aristocratie vaincue, il ne se ralliait pas non plus à la philosophie bourgeoise du progrès. Il la récusait pour préserver les voies d’une authentique émancipation, qui ne soit pas une table rase, un désert où ne vivraient que des esclaves soumis au dieu-marché ou à l’idole industrie. Ce socialisme fut liquidé, on le sait, par l’hégémonie des bureaucraties stalinienne et social-réformiste. Aux projets d’autonomie et de gestion ouvrière succédèrent les capitalismes d’Etat, les plans quinquennaux ou le cauchemar climatisé d’une social-démocratie à la suédoise. Aujourd’hui où le mode de production capitaliste continue d’accumuler ses ruines, ses désastres écologiques et humains, il nous semble nécessaire d’en retrouver les voies.

William Morris est à cet égard, avec Charles Péguy et le communiste libertaire Gustav Landauer, une figure particulièrement attachante et représentative de cette pensée socialiste contre-moderne de la fin du XIXe siècle. Il fut l’un des premiers lecteurs de Karl Marx au Royaume-Uni, et confiait volontiers que la « passion dominante de sa vie avait toujours été la haine de la civilisation moderne ». On voit tout ce qui sépare le socialiste anglais d’une ministre de François Hollande...

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Une révolte socialiste et panthéiste

Architecte, peintre, artisan, poète, militant révolutionnaire, imprimeur, éditeur, conférencier, défenseur de l’art gothique et grand contempteur de l’architecture utilitariste victorienne, écologiste inquiet de la pollution des bois et des rivières de son pays, il n’était pas un militant glacé par l’idéologie, ni un théoricien rêvant d’établir l’empire de la raison abstraite. Sa révolte socialiste était enracinée dans un amour du monde et de la vie, que certains de ses biographes ont considéré comme panthéiste. L’esprit du socialisme était, selon Morris, un « amour intense et presque présomptueux de l’écorce et de la surface de cette terre sur laquelle l’homme habite, tel celui de l’amour pour la chair exquise de la femme qu’il aime ».
Né le 24 mars 1834, à Walthamstow, au nord-est de Londres, William Morris a connu les derniers moments d’une vieille Angleterre que la modernité industrielle avait encore relativement préservée. Les ersatz ne s’étaient pas substitués complètement aux produits de la terre et les métropoles commerçantes aux villes anciennes. Bien que le père se soit enrichi dans la fourniture aux entreprises mécaniques naissantes, la famille du futur militant socialiste brassait sa propre bière, fabriquait son pain et son beurre. William Morris connu une enfance champêtre et bucolique. Les beautés de la country anglaise resteront parmi les inspirations les plus constantes de son art et de sa poésie. Après s’être destiné à la carrière de pasteur, il abandonne assez vite ses études de théologie pour se consacrer à la recherche esthétique et artistique. Il connaît la notoriété assez jeune, grâce à ses poésies romantiques – qui lui valent l’admiration du public cultivé – mais surtout grâce à son implication dans le mouvement Arts and Crafts, dont les promoteurs cherchent à retrouver l’unité perdue entre l’art et la vie, entre culture populaire et culture de l’élite. William Morris fonde dans les années 1860, une petite entreprise artisanale où il propose des créations alternatives aux produits manufacturés de la grande industrie. Les bénéfices, malgré les débuts difficiles de l’aventure, serviront plus tard à financer le mouvement socialiste.

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William Morris s’est engagé assez tardivement dans la lutte socialiste. Son opposition du monde au monde capitaliste a d’abord puisé dans une tradition de critique culturelle de la société bourgeoise. Carlyle, le pamphlétaire populiste William Cobbett, Charles Dickens, mais surtout John Ruskin, sont ses premiers maîtres, avant Karl Marx. Ces différents auteurs, s’ils sont souvent des conservateurs ou des nostalgiques d’un âge d’or féodal, ont le mérite d’avoir dressé de violents réquisitoires contre l’utilitarisme libéral et ébauché une critique des théories de la valeur défendue alors par les disciples de Smith, Ricardo et Mill. William Morris, à la suite de Ruskin et du Dickens des Temps difficiles, récuse l’idée que l’homme est une machine à besoin. Il reproche aux économistes classiques d’avoir conçu un homo œconomicus abstrait, en faisant fi de ses affections, de ses passions, de ses mœurs, de son milieu, de ses traditions morales et religieuses. Annonçant certaines conclusions de Karl Polanyi, il constate que la victoire des principes libéraux opère une véritable révolution où l’économie se « désencastre » de tout ce qui dans les anciennes sociétés limitait et entravait sa croissance ; elle s’autonomise et devient la fin de toutes les activités sociales. L’artiste William Morris ne pouvait qu’être effrayé par ce règne de la quantité pure et cette destruction de la vie commune par les eaux glacées du calcul égoïste.


http://www.wmgallery.org.uk/…/2._Photograph_of_William_Morr…

vendredi, 01 avril 2016

William Morris - a conservative revolutionary

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William Morris - a conservative revolutionary

Ex: http://katehon.com

On March 24th 1834,William Morris, a British painter, poet, socialist political activist, and manufacturer was born in Walthamstow, England. Coming from a wealthy bourgeois family, he made the struggle against capitalism, in both the arts and economics, the purpose of his life. Morris was to become the informal leader of the second generation of "Pre-Raphaelite" artists who were dedicated Romantics who tried to return the aesthetic ideals of the late Middle Ages in the face of the progressivist and rationalistic atmosphere of Victorian England.

Pre-Raphaelites against the modern world

An outstanding feature of the Pre-Raphaelite movement was that it originally was not only a phenomenon of the arts. Theorist of the movement, the critic John Ruskin, justified the aims of the movement, which were in his view the revival of the spiritual dimension in man, moral purity, a perfect expression of the aesthetic ideal of the sacred, the divine, caring and attentive attitude to nature, denial of the mechanistic and hyper-rationalist model of the Enlightenment. An aesthetic orientation towards the ideals of the past were combined, in Ruskin’s view, with attention to the problems of society, criticism of capitalism and support for socialist ideas, protection of workers' rights. In the book Unto This Last, Ruskin explicated his conception of Christian socialism.

Against technology

These features are characteristic of all the British thinkers whom we might refer to as part of the paradigm of the "conservative revolution", who represented an orientation towards pre-Modern ideals with social criticism, rejection of capitalism and embracement of revolutionary radical agenda. Their world view was formed under the influence of the dual nature of the great Britain itself: Celtic and Germanic at the same time, once on the edge of the European world, where for a long time they held onto ancient customs and traditions, and yet later becoming the center of modernization, education, liberalism and the Industrial Revolution.

For the rest of Europe, technology and industrialization were understood as a disaster for the European spirit only in the 20th century (Spengler, Heidegger). In Britain, this idea it has become an integral part of the conservative-revolutionary tradition already in the 19th century. The British first experienced the bitter taste of modernity; hence the movement of the Luddites, anti-technicism of the Pre-Raphaelites, and later the understanding of technics as a form of black magic in the world of Tolkien.

In the work of Morris, this trend was particularly apparent. He, like Ruskin and Tomas Carlyle before him, paid special attention not only to the field of literature and art, but also criticized the capitalist system and industrial machine production. A feature of William Morris's connection of conservative and socialist concepts with the romantic ideal of the Middle Ages, social justice values, the merger of art, poetry, with political and economic activism.

Economic ideal of Morris

william_morris_age_53.jpgFor a long time, Morris was considered the unofficial leader of the "Movement of Arts and Crafts". His main aim was the convergence of aesthetics and work, overcoming the industrialized impersonal production of the industrial age, that leads to the depersonalization of producer as well as the consumer of such goods, the transformation of work in the aesthetic and even (as it was in pre-Modern age) sacralized process. Morris was familiar with the works of Karl Marx, but he offered to solve problem of alienation, identified by socialist philosopher, by returning to manual labor and re-sacralization of production.

William Morris's theoretical work included the utopian novel, News from Nowhere, articles in the socialist newspaper he founded, Commonwealth, and in the practice of his firm "Morris, Marshall, Faulkner & Co.", supported this particular version of socialism, which can accurately be called "conservative revolutionary". Focusing on Medieval ideals and institutions of the Middle Ages, including aesthetic and ethical ideals, was connected by Morris with socialist and even anarchist ideas. The coming socialism was conceived as a society in which the machines would be completely superseded by hand work, the basis of social and political order will become communities, cooperatives and guilds; the relations between man and nature would be one of harmony; greed will disappear as well as private property, the ideal of spirituality will prevail in society.

It is significant that Morris  not only described this ideal, but also put his ideas into practice. In 1886, he founded the firm "Morris, Marshall, Faulkner & Co.", which produced decorative and applied arts. The production used only manual labor and recreated previously lost medieval technology. Workshops were managed by workers' cooperatives and workers received a fair wage. Existing up until 1940, the company soon became the leading manufacturer of Europe in the field of arts and crafts.

The transformation of work in art and ritual is both a revolutionary and conservative alternative. In such a way, labor activity in Europe until the advent of modernity was conceptualized.

Morris.gifForeign policy views of Morris

From an early date, Morris was fully absorbed the sphere of art. But in 1852, after being admitted to Oxford Exeter College, he along with the future of the Pre-Raphaelite E. Burne-Jones, made an oath to create a brotherhood of artists in order to carry out a "crusade and holy war against the current century and ruthless cold times."

Later on, Morris produced the ultra-left manifesto of the Socialist League, calling for a world-wide workers' revolution. At the same time, the artist remained a staunch opponent of industrialization. In both cases, in spite of the fundamental difference of forms, the content remains the same - the rejection of the modern world, with its spirit of commercialism and capitalism.

Therefore Morris’s geopolitical sympathies are not accidental. He was against modernity and therefore British imperialism and Atlanticism, as the true embodiment of its titanic spirit, the oppressive British capitalist system, alienated “democracy” and rationality, which was professed by the British throughout the world. This is why Great Britain was always on the side of the Sea against the Land. He was on the side of the ancient and for the revolution against modernity, and in light of this, Morris supported the struggle for the restoration of the independence of Ireland, spoke in defense of the Balkan Slavs and the Russian land-power, and rejected British imperialism everywhere it was possible.

It is significant that the key point that influenced the transformation of an artist with an acute sense of the ugliness of the modern the world into an actual political activist was the foreign policy of the United Kingdom at that time, during the 1876-78 biennium. Under Prime Minister Disraeli, Britain was preparing for a new war with Russia. According to Disraeli's plan, the British had to support the Ottoman Empire, despite its atrocities against Southern Slavs.

Like today, in the dispute between Russia and Turkey, the British leadership supported the Muslim Turks against Christian Russia. Nothing personal, no identity: just the interest of the elites. Back then, British and European elites sacrificed Slavs, nowadays they sacrifice their own peoples for the sake of support for a revived Ottomanism.

This is why and when Morris became the treasurer of the anti-war Eastern Question Association and wrote his famous anti-government poems "Wake London lads", ending by quatrains very relevant today:

Wake, London lads! The hour draws high,
The bright sun brings the day;
Cast off the shame, cast off the lie,
And cast the Turk away!

samedi, 22 septembre 2012

William Morris, l'arte e il lavoro

William Morris, l'arte e il lavoro

di Alberto Melotto

Fonte: megachip [scheda fonte]

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La parola rivoluzione, che noi socialisti siamo così spesso costretti ad usare, suona in modo sinistro alle orecchie della maggior parte della gente, anche se noi ci affanniamo a spiegare che essa non significa necessariamente un cambiamento che si attuerà all’insegna di tumulti e di ogni specie di violenza, così come non potrà significare un cambiamento che si produrrà automaticamente e contro la pubblica opinione ad opera di un gruppo di uomini riusciti in qualche modo a impadronirsi momentaneamente dell’esecutivo. Anche quando spieghiamo che usiamo la parola rivoluzione nel suo senso etimologico, intendendo per essa un cambiamento nelle basi della società, la gente ha paura all’idea di un mutamento tanto vasto che ci supplica di dire riforma e non rivoluzione”. (William Morris)

Signore e signori, ecco a voi William Morris. Artigiano produttore di oggetti di arredamento, poeta, romanziere, affiliato alla confraternita artistica dei preraffaelliti, socialista utopista e profetico. Di rado nell’opera di uno studioso engagé di fine ‘800 si riscontrano, lucidamente evidenziati e confutati, gli snodi e le contraddizioni del movimento operaio novecentesco: il fallimento del modello del socialismo autoritario, l’acquiescenza socialdemocratica verso la rigidità di ruoli voluta dal potere borghese.

Inoltre, Morris sviluppò temi che i posteri non osarono nemmeno affrontare, senza dubbio per timore di sembrare ingenui, naif, poco allineati: la volontà di creare un mondo dove il lavoro sia gioia e creazione artistica, la critica disinvolta allo strapotere della scienza e della tecnologia, la rivalutazione dell’ambiente naturale, l’altra grande vittima, insieme all’uomo, del degrado e dello sfruttamento capitalistico.

Un suo grande ammiratore, Oscar Wilde, raccontava una confidenza fattagli dallo stesso Morris:

“Ho tentato di rendere ogni mio lavoratore un artista, e quando dico un artista intendo dire un uomo”.

Nato in un ambiente benestante, Morris trovò nella cittadella universitaria di Oxford il luogo ideale per lasciarsi affascinare da una miriade di diversi interessi culturali e artistici, e forse proprio per questo motivo non concluse nessun corso regolare di studi. Oltre al socialismo cristiano di Charles Kingsley, poi temporaneamente abbandonato in favore del radicalismo borghese di marca liberale, troviamo l’influsso determinante di John Ruskin, che gli instilla l’amore per l’architettura.

     1. Il lavoro – valorizzazione delle capacità umane, non più strumento di oppressione

In Lavoro utile e inutile fatica, Morris mostra di voler sgombrare il tavolo da tutta una serie di luoghi comuni riguardanti il lavoro, prima di procedere nella direzione del teorizzare una nuova concezione sull’argomento.

È sbagliato, dice Morris, affermare entusiasticamente che ogni lavoro è una benedizione in sé. Congratularsi con il fortunato lavoratore per la sua operosità fa comodo soprattutto a coloro che vivono alle spalle degli altri. Non tutta la popolazione, infatti, è dedita ad attività lavorative, al contrario sussistono enormi differenze al riguardo.

Vi sono i ricchi, gli aristocratici:

che non fanno alcun lavoro: sappiamo tutti che consumano moltissimo senza produrre nulla. Ne consegue che debbono evidentemente essere mantenuti a spese di coloro che lavorano, proprio come i mendicanti, e sono un puro fardello per la comunità”.

Vi è poi l’alta borghesia, la classe che Marx avrebbe definito come “proprietaria dei mezzi di produzione”, la quale è impegnata in una forsennata e feroce gara, in patria e all’estero, per l’accumulo della ricchezza, con l’unico fine di potersi astrarre dal lavoro, e divenire così improduttivi, come sono da secolo gli aristocratici.

Dopo la massa degli impiegati e dei soldati, ecco i lavoratori manuali, obbligati, e questo diviene il punto focale del ragionamento di Morris, a produrre:

articoli lussuosi e stravaganti la cui domanda è legata all’esistenza delle classi ricche e improduttive, oggetti che chi conduce una vita degna e non corrotta non si sognerebbe neppure di volere”.

Morris sostiene dunque che il gusto della sua epoca per gli oggetti della vita quotidiana – mobilio, tendaggi – appare stravolto, avvelenato dai nefasti meccanismi di sfruttamento economico dell’uomo sull’uomo. Questa adulterazione del gusto si diffonde in ogni parte della società, poiché i poveri producono per uso personale dei manufatti che sono ridicole imitazioni del lusso dei ricchi. Tale deformità nel modo di concepire e di conseguenza guardare alle cose che prodotte proviene dalla disarmonica strutturazione del corpo sociale: una classe oziosa di improduttivi che si fa mantenere da un gran numero di schiavi.

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Quali caratteristiche dovrebbe, invece, possedere il lavoro per donare speranza all’uomo, invece che causargli pena e sofferenza? Dovrebbe garantirgli la speranza del riposo: per quanto possa essere piacevole, esso comporta tuttavia una certa sofferenza animale nel mettere in moto le proprie energie. Il riposo dovrebbe essere abbastanza lungo, più lungo dello stretto necessario al recupero delle forze, e dovrebbe essere libero da preoccupazioni e da ansie.

Vi è poi la speranza del piacere del lavoro in sé: concetto, questo, rivoluzionario al massimo grado; Morris afferma risolutamente che l’uomo che lavora davvero utilizza le energie della mente e dell’animo oltre a quelle del corpo:

“la memoria e l’immaginazione lo aiutano nel lavoro. Non solo i suoi pensieri, ma anche i pensieri degli uomini delle trascorse età guidano le sue mani, egli crea in quanto parte della razza umana”.

La dimensione della creatività viene valutata come componente fondamentale nel dar corpo e significato all’atto del faticare, dare sfogo alle proprie capacità creative potrà dunque, donare quel piacere che sarà una soddisfazione quotidiana, una quotidiana ricompensa, nella società socialista. In una società di questo tipo, non si assisterà più al fenomeno dello spreco, da Morris certamente detestato: ovvero la produzione di sordidi surrogati per la povera gente che non può permettersi merce di buona qualità, e la produzione di oggetti pacchiani di lusso per i ricchi. Nella concezione di Morris, lo spreco è il volto perverso e malato della ricchezza di pochi, il profitto nato da uno stimolo produttivo insensato e privo di vere ragioni che non siano l’avidità.

     2. Le opzioni di fondo – compromesso socialdemocratico, comunismo e anarchia

Eclettico come soltanto certe figure vittoriane seppero essere, simili ai grandi del rinascimento, William Morris non fu soltanto uomo di pensiero, ma fin dalla gioventù seppe coniugare la passione per l’arte (considerata a torto dal grande pubblico) minore, con una mentalità imprenditoriale decisamente controcorrente, sia dal punto di vista estetico che affaristico.

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Nel 1861, all’età di 27 anni, fondò, nelle sue stesse parole, “una specie di ditta per la produzione di oggetti di arredamento”, alla quale si aggiunse col tempo una piccola ma originale casa editrice. La ditta Morris si dimostrò fedele al suo afflato iniziale, ovvero contribuire all’emancipazione economica e sociale dei suoi dipendenti. Gli operai poterono godere di un migliore salario e partecipare attivamente alla fase creativa. Tale volontà non era del tutto sconosciuta in terra d’Inghilterra, nella prima metà del secolo l’industriale Richard Owen aveva fondato dei laboratori dove i lavoratori potevano partecipare ai guadagni relativi ai frutti delle loro fatiche. L’iniziativa di Owen naufragò tristemente perchè i prodotti non incontrarono i gusti del pubblico.

Tornando a Morris, va detto che egli non si illudeva che iniziative come quella da lui portata avanti potessero influenzare la gran parte dell’avida classe imprenditoriale inglese. Lungi dal concedersi ad un paternalismo dickensiano, Morris riponeva le sue speranze in un’avvenire solcato da un cambiamento radicale nella struttura della società. Per questo avversava strenuamente ogni forma di compromesso socialdemocratico.

Morris seppe riconoscere quelle che sarebbero divenute le linee portanti, i binari della dialettica politica inglese per almeno un secolo a venire: una classe operaia poco interessata all’idea di un cambiamento strutturale di regime in senso socialista, ma attenta ad ottenere relativi miglioramenti in seno al luogo di lavoro (migliori salari, più sicurezza) e più garanzie sul piano della cittadinanza (sanità e istruzione pubblica, pensione). Questo compromesso socialdemocratico, inibitore del conflitto fra le diverse classi e portatore di pace sociale, veniva demandato dai lavoratori in primo luogo all’efficiente azione dei sindacati, delle Trade Unions, che seppero orientare fin da subito le politiche del Labour Party.

È cosa nota che una forte percentuale dei delegati del Labour venivano concessi per Statuto ai rappresentanti delle Trade Unions. Il nostro autore non nascose mai il suo dissenso, venato di disprezzo, per quelli che definiva come dei “palliativi”. Egli non era certo così insensibile da mostrarsi disinteressato a dei miglioramenti immediati nelle condizioni di vita delle classi più umili, ma temeva fortemente che queste limitate riforme venissero percepite come l’obiettivo finale. Questo apparente slancio avrebbe, in realtà, lasciati inalterati i rapporti di subordinazione, anzi di schiavitù, esistenti nella rigida società capitalistica inglese:

“Il fatto di dare a moltissimi, o anche pochi, poveri, una vita un po’ meno disagiata, un po’ meno miserabile dell’attuale, non è certo in sé un bene da poco: ma sarebbe un grave male se incidesse negativamente sugl sforzi dell’intera classe lavoratrice per la conquista di una vera società di eguali … quel che mi chiedo è se la terribile organizzazione della società civile commerciale non stia giocando al gatto col topo con noi socialisti; se la società dell’ineguaglianza non stia accettando il marchingegno pseudosocialista e non lo stia adoperando allo scopo di mantenere quella società in una condizione in qualche modo ridimensionata ma sicura”.

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Il nostro compito, scrisse nell’articolo A che punto siamo?, è quello di formare i socialisti, di creare i presupposti di una coscienza sociale nuova, una coscienza sociale liberata dall’idea stessa di sfruttamento e di dominio. Fare a meno dei padroni. La sua coerenza lo portò in questo senso ad opporsi all’idea di mandare rappresentanti socialisti nel parlamento di Sua Maestà. Così, quando la Social-Democratic Federation, della quale era membro, nonché tesoriere, si espresse in massa per la partecipazione alle contese elettorali, egli favorì una scissione interna alla Federazione, che portò alla creazione della Socialist League, nel 1884. Testimonianza ricca di pungente sarcasmo di questa divisione è la lettera che Engels scrisse a Bernstein, e della quale riportiamo un passaggio:

“I dimissionari erano Aveling, Bax e Morris, i soli uomini onesti fra gli intellettuali, ma anche i tre più inetti, dal punto di vista pratico (due poeti e un filosofo), che per quanto si cerchi sia dato trovare”.

Certo le parole di Engels si debbono attribuire a un diffuso pregiudizio anti-umanista nella sinistra dell’epoca, resta da dimostrare che il tecnicismo positivista abbia saputo raggiungere risultati pratici di rilievo, a giudicare del disastro organizzativo della Russia di Stalin, Kruscev e Breznev ciò non sembra vero.

Non fermarsi fino alla piena realizzazione del socialismo, questa l’aspirazione di Morris, la realizzazione del comunismo. Con questo vocabolo egli intende porre l’accento sul diritto della popolazione ad accedere all’uso dei beni comuni, ovvero le risorse naturali come la terra. Anche sotto questo aspetto possiamo riscontrare la vicinanza del pensiero di Morris al corrente dibattito in seno al filone del pensiero decrescista, Latouche in primis. Tali beni comuni, non devono essere posseduti da singoli individui:

“In caso contrario, i proprietari dei mezzi di produzione saranno necessariamente i padroni di coloro che non possiedono abbastanza da liberarsi dal bisogno di pagare con una parte del proprio lavoro l’uso dei mezzi di produzione medesimi. I padroni o proprietari dei mezzi di produzione possiedono quindi praticamente i lavoratori: molto praticamente perché possono imporgli il genere di vita che devono condurre .. quindi le risorse della natura e la ricchezza usata per la produzione di ulteriore ricchezza, tutto insomma, dovrebbe essere messo in comune.

Quanto ai meccanismi regolatori di questa futura società comunista, Morris si dimostra giustamente restio a fornire indicazioni troppo precise; in lui il desiderio di portare alla partecipazione diretta le masse popolari è così forte e convinto da non lasciar spazio a rigide direttive. Si può solo prevedere come quella società non sarà.

Non verrà abolita qualsiasi forma di autorità, con buona pace dell’ala anarchica più intransigente. L’esercizio di una qualche autorità è pur necessario, ma d’altra parte, i vincoli della futura società comunista saranno volontari. Una volta stabilite alcune grandi linee di principio, si lascerà grande spazio alla:

“varietà di temperamenti, capacità e desideri che esiste fra gli uomini in tutto ciò che non rientra nella sfera delle prime necessità”.


     3. Alcune considerazioni finali

William Morris scrisse un romanzo utopico, News from nowhere, tradotto nella nostra lingua col titolo Notizie da nessun luogo, col preciso intento di raffigurare la società delle donne e degli uomini liberi. S’immagina che il narratore, un uomo di fine ‘800 nel quale è facile individuare un alter-ego dell’autore, venga trasportato magicamente in un futuro distante un centinaio d’anni, in un’Inghilterra liberata, grazie ad un’aspra guerra civile, dal dominio del capitale, un paese dove il benessere e la serenità sono condivisi dall’intera popolazione.

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Va detto che la critica non considera il romanzo fra le vette più alte raggiunte da Morris in campo letterario, forse a causa di una raffigurazione fin troppo idilliaca e manichea di un tempo dove la felicità regna sovrana, tanto da far somigliare l’esistenza ad un “amoroso picnic”.

Ciò non sminuisce la cristallina volontà di pervenire ad una sostanziale rivoluzione, in grado di liberare l’essere umano da ceppi che sono prima di tutto di tipo culturale e psicologico. Morris non si tirò mai indietro, e nonostante le facili ironie engelsiane, seppe partecipare a cruente manifestazione di piazza, pur di accrescere il livello di protesta sociale. In particolare, è nota la sua partecipazione ad una delle tante Bloody Sunday, le domeniche di sangue, di cui è costellata la storia britannica.

In Londra in stato d’assedio, che come gli altri scritti finora citati fa parte della raccolta di articoli intitolata Come potremmo vivere, Morris ci racconta dei fatti del 13 novembre 1887, quando il governo tory-liberale, s’ispirò all’amorevole insegnamento di Bismarck per attaccare i disoccupati che avevano occupato Trafalgar Square.

La sua capacità d’immaginare un futuro e una società diversa ce lo restituisce come un fratello che solo l’ottusità e la parzialità di molto marxismo ci avevano tenuto nascosto, un obiettore di coscienza decrescista ante litteram. Valgano per William Morris le parole di Michail Bakunin:

È ricercando l’impossibile che l’uomo ha sempre realizzato il possibile. Coloro che si sono saggiamente limitati a ciò che appariva loro come possibile, non hanno mai avanzato di un solo passo”.


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