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mardi, 02 février 2010

Haïti et les Etats-Unis au 20ème siècle

Haïti et les Etats-Unis au 20ème siècle

 

Entre 1849 et 1913, les navires de guerre américains sont entrés vingt-quatre fois dans les eaux territoriales haïtiennes, toujours « pour protéger les vies et les propriétés américaines ».

 

usa46.jpgEn 1914, les Américains placent le président haïtien devant un choix : céder l’administration des douanes aux Etats-Unis ou s’en aller. Le président refuse et l’Amiral Caperton fait débarquer ses marines, bloquer le parlement par des sentinelles américaines ; dans l’hémicycle, des officiers américains surveillent les députés avec des airs menaçants et, du coup, un nouveau président est élu. Ce nouveau président crée aussitôt une nouvelle constitution, adaptée aux circonstances, qui consent notamment aux étrangers le droit d’acheter des terres à Haïti. Selon le « Département d’Etat » américain, il n’avait pas été possible d’agir autrement car : « si notre occupation doit avoir un effet positif pour Haïti et favoriser son progrès, l’arrivée de capitaux étrangers s’avère nécessaire et on ne pourra évidemment pas demander à des Américains d’investir leur argent dans des plantations et des entreprises agricoles sans qu’ils ne puissent disposer de la propriété pleine et entière de ces terres ».

 

Dans la foulée, les marines occupent les bureaux de douane dans les dix escales maritimes les plus importantes du pays. En septembre 1915, les Américains envahissent l’ensemble du territoire haïtien.

 

Un ordre du Haut Commissaire interdit tout discours et tout écrit qui contiendraient « des critiques à l’endroit des forces armées américaines ou tenteraient de fomenter des manifestations contre des fonctionnaires américains ». L’occupation se prolongera jusqu’en 1934.

 

Quand les Américains s’en vont, 92% de la population est analphabète tandis que les énormes ressources naturelles de l’île sont exploitées au bénéfice exclusif des soixante familles américaines qui contrôlent les deux tiers des exportations et les neuf dixièmes des importations à Haïti. 30% des terres arables, qui produisaient auparavant pour le marché local, étaient désormais destinées à une agriculture intensive pour l’exportation. L’inévitable migration des populations rurales vers les centres urbains a mis à la disposition du grand capital une main-d’œuvre prête à travailler une journée entière pour 20 cents de dollar !

 

(article paru dans « Rinascita », Rome, 20 janvier 2010 ; trad.. franc. : Robert Steuckers).

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