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mardi, 19 mai 2015

Médias français: le bal des hypocrites

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Médias français: le bal des hypocrites

Auteur : Philippe Migault
Ex: http://zejournal.mobi

La mise à l’écart de Caroline Fourest d’une émission phare de l’audiovisuel français, n’est qu’un éclair de lucidité qui ne doit pas faire illusion. Nos médias ont mis à l’index un individu. Ils n’en poursuivront pas moins leur propagande.

Caroline Fourest est sans doute largement méconnue du grand public russe. Pour les Français, elle est en revanche incontournable. Journaliste de radio (France Culture, France Inter), de télévision (La Chaîne Parlementaire-LCP), de presse écrite (nombreuses publications dans le Monde, Charlie Hebdo…), c'est une cumularde des médias, émargeant dans une foule de rédactions. Figure de proue de la communauté homosexuelle, féministe tendance haineuse, laïcarde jusqu'à « bouffer du curé», cette militante libertaire, affirmant son ancrage à gauche, appartient au petit cercle des leaders d'opinion définissant dans notre pays ce qui est politiquement correct et ce qui ne l'est pas. A ce titre elle a, depuis des années, pris toutes les libertés avec la vérité, y compris vis-à-vis de la Russie et de Vladimir Poutine, le « russian bashing » étant l'un des exercices favoris de la presse française.

C'est elle qui, il y a un peu plus d'un an, avait affirmé sans aucune preuve que les séparatistes du Donbass avaient arraché les yeux de trois prisonniers ukrainiens. Cela lui avait déjà valu les critiques de quelques journalistes soucieux de vérité et un avertissement du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), gardien théorique de la déontologie des médias.

Cette mise en demeure n'avait bien entendu été suivie d'aucun effet du point de vue de la présence médiatique de Caroline Fourest. Dans la mesure où, critiquant la Russie et les séparatistes du Donbass, elle s'inscrivait dans la lutte entre le camp du bien (l'Occident libéral-libertaire) et l'axe du mal (grossièrement un axe supposé unissant la Russie, ses alliés, le Front National et autres « eurosceptiques » de tout poil), elle avait aussitôt bénéficié d'une complète absolution de toutes les rédactions. Personne alors ne relevait que sa proximité avec le leader des FEMEN, l'ukrainienne Inna Shevchenko, à laquelle elle a consacré un livre d'amoureuse transie, était peut-être de nature à influer son jugement. On ne mêle pas, n'est-ce pas, vie privée et vie publique…

Caroline Fourest est aujourd'hui critiquée pour un péché relativement véniel —elle a encore menti sur une affaire de justice la concernant — comparativement aux énormités qu'elle a tranquillement asséné par le passé sans que personne ne la fasse taire.

Mais les conditions qui ont présidé à sa mise en accusation sont elles-mêmes révélatrices des règles implicites régissant la liberté d'expression dans les médias français.

Ceux-ci ont titré sur le « mensonge de trop », de Mademoiselle Fourest. Cela signifie qu'ils étaient parfaitement conscients de tous ceux qui avaient précédé tout en continuant à l'inviter sur leurs plateaux, à leurs micros, dans leurs colonnes.

Quant à la mise en accusation en elle-même, seule les personnalités des procureurs qui l'ont instruite l'ont rendue possible. Qui sont-ils? Aymeric Caron et Laurent Ruquier, respectivement intervenant et présentateur-producteur de l'émission « On n'est pas couché ». Quel est le concept de cette émission? Simple: il relève de la fosse aux lions. Tous les samedis soirs artistes officiels, tendance bande à Goldman-restos du cœur, chroniqueurs-provocateurs adeptes de « l'esprit Canal », journalistes bien-pensants type Apathie-Quatremer, reçoivent un invité venu défendre ses positions politiques, son livre, son film ou son dernier album. S'ensuit suivant les cas une grand-messe de l'autosatisfaction, grand moment de « vivre ensemble » entre personnes qui pensent tous la même chose, ou, a contrario, une curée impitoyable vis-à-vis de l'invité susdit. On assiste dans ce cas à la résurrection de ce qu'ont dû être les tribunaux populaires du Kampuchéa démocratique ou les procès de Moscou en 1936-1938. L'invité, désormais accusé, est raillé, critiqué, traîné dans la boue. Dans le rôle du procureur général opère Aymeric Caron, journaliste de gauche sélectionné pour ses talents de Vichinsky. Avec un plaisir évident il déchiquette l'adversaire, le condamnant dans le pire des cas à un ostracisme médiatique bien souvent synonyme d'ostracisme professionnel. Laurent Ruquier ponctue cet exercice de sadisme public de ses ricanements complices, de petites blagues assassines ou de jugements péremptoires, soutenant l'accusation, Torquemada d'opérette.

carfour.jpgDisons-le tout net, ceux qui se rendent à cette émission en sachant pertinemment qu'ils ne rentrent pas dans le moule idéologique des animateurs savent ce qui les attend et, à ce titre, n'ont que ce qu'ils méritent.

C'est pourquoi Caroline Fourest s'y est sans doute rendue en confiance. Entre gens de gauche, personnalités emblématiques des réseaux homosexuels et pontifes de la bien-pensance, on ne s'assassine pas en direct.

Mais c'est précisément, uniquement, parce que ceux qui l'ont mis en accusation n'étaient en rien soupçonnables d'appartenir au camp des affreux réactionnaires de droite, tendance catholiques homophobes, ou aux ignobles « islamo-gauchistes », avec lesquels Mademoiselle Fourest aime ferrailler, que cette fois-ci le couperet est tombé. Seuls ceux qui pensent dans la ligne du parti sont habilités à juger.

C'est pourquoi il ne faut pas se faire trop de souci pour Caroline Fourest. Ceux qui condamnent sont aussi ceux qui ont l'autorité pour réhabiliter, a fortiori lorsqu'il s'agit de sauver la tête d'un fidèle militant.

Car c'est bien de militantisme qu'il faut parler lorsqu'on évoque la presse française, non de journalisme. Il est facile de critiquer le contrôle que le Kremlin exercerait sur tous les médias russes (les lecteurs de Vedomosti, Kommersant, Novaïa Gazeta ou les auditeurs de l'Echo de Moscou n'ont peut-être pas tout à fait cette vision). Il est moins fréquent d'entendre que les médias français n'ont pas besoin de contrôle parce que, hormis une poignée de rédactions, ils défendent tous le même créneau et s'autocensurent fort bien eux-mêmes. Massivement ancrés à gauche, les journalistes français n'ont nul besoin de faire l'objet d'un contrôle gouvernemental. Une telle mesure, vis-à-vis d'une clientèle électorale influente, serait contre-productive de la part d'une administration socialiste. Quant aux journalistes appartenant à des rédactions de droite, ils n'en sont pas moins d'accord sur l'essentiel avec leurs confrères de gauche. Que l'on se proclame social-démocrate ou démocrate-chrétien, le soutien à la nécessité de rester dans l'Euro, au libéralisme du point de vue économique, au libertarisme du point de vue social, à la vision strictement marchande de la construction européenne, à l'amitié transatlantique inconditionnelle, que ce soit dans le cadre de l'OTAN ou du TAFTA, relève du dogme. Ecartez-vous de ce credo et vous serez jugé pour hérésie, condamné, écarté sans ménagement. Les journalistes français n'ont donc pas besoin d'être muselés: ils coupent eux-mêmes les têtes qui dépassent.

La presse française, si critique vis-à-vis de la presse russe qui serait, à l'en croire, un pur instrument de propagande du Kremlin, agit dans les faits comme l'Union des Ecrivains aux plus beaux jours du stalinisme, pratiquant l'anathème, organisant la marginalisation des hétérodoxes. Nos Pasternak, nos Grossman, s'appellent Zemmour, Onfray, Houellebecq, Michéa… Tous parviennent encore à s'exprimer. Mais tous, peu à peu, voient le cercle de ceux qui sont disposés à leur donner la parole se restreindre.

- Source : Philippe Migault

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J. F. Gautier: la guerre

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La guerre

Avec Jean-François Gautier aux Chroniques de la Vieille Europe sur Radio Courtoisie.

Description :
En partant du célèbre fragment d'Héraclite "Polemos pantin pater est", Jean-François Gautier développe une réflexion sur la guerre en particulier, et le conflit en général.
Pour saisir la portée de la pensée héraclitéenne de la guerre, il nous explique la nécessité d'inclure dans l'intellection de polemos son exact opposé, eïréné, la paix.
Une pensée vivante et pertinente qui tente de saisir le monde dans la pluralité des valeurs qui y sont contenues et qui s'expriment souvent au travers de conflits.

Pour écouter:

http://www.ekouter.net/la-guerre-avec-jean-francois-gautier-aux-chroniques-de-la-vieille-europe-sur-radio-courtoisie-1691

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Ces justiciers fossoyeurs de notre civilisation

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Ces justiciers fossoyeurs de notre civilisation

Le néant ne remplace pas vingt siècles de civilisation.
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Le « fichage » des écoliers de Béziers est un non-événement ; il révèle surtout une crise générale du système politique et de notre société que le pouvoir refuse de voir tout en continuant à foncer tête baissée. Politiciens de gauche comme de droite qui s’autoproclament seuls garants de la République.

Une gauche socialiste et progressiste face une droite libérale et conservatrice est un clivage du XXe siècle, toujours dans les esprits mais totalement dépassé. Le gouvernement est hanté par le fantôme du fascisme qui, aujourd’hui, est un épiphénomène entretenu par celui même qui le combat.

Le cheval de Troie de la gauche est la laïcité qui, sous les signes de la liberté de l’homme et de l’éternel progrès source du bonheur, ravage tout sur son passage : suppression des racines judéo-chrétiennes notamment dans l’enseignement, atteinte au modèle familial traditionnel, avortement, euthanasie, relativisme, irresponsabilité généralisée… Créer un citoyen nouveau, libre, républicain, solidaire, agent du développement durable, par un harcèlement médiatique et une pensée unique totalitaire. Les codes linguistiques, la dialectique officielle imposée, voilà les bourreaux de Robert Ménard.

Malheureusement, le néant ne remplace pas vingt siècles de civilisation. Le gouvernement travaille son électorat issu de l’immigration : ce Grand Remplacement qui contribue progressivement à une islamisation de notre société, malgré elle. Racisme, islamophobie, tolérance sont les maîtres mots et, désormais, on ne juge plus les faits mais les personnes, certaines victimes se transformant en bourreaux avec la complicité des médias.

Certains s’étonnent du développement de l’anti-islamisme ; cela devient une réalité, que le gouvernement qui l’a inconsciemment installé ne maîtrise plus. Chassant ses vieux démons, il en a intégré de plus redoutables et destructeurs : laïcisme antichrétien, montée des communautarismes et leurs tensions inhérentes, coupure définitive des « élites » avec le peuple et, surtout, les germes de guerre civile.

Quel but avait cette étude menée par Robert Ménard ? Le souci de tout maire responsable d’intégrer les enfants immigrés par un enseignement scolaire adapté. Robert Ménard ne pratique pas les grandes théories idéologiques. Il colle à la réalité pour le bien commun. Il partage avec Hélie de Saint Marc ces qualités essentielles pour servir un pays que sont le courage et l’honnêteté intellectuelle.

Le Premier ministre et ses sbires auraient dû réfléchir avant de le couvrir d’invectives et d’engager des poursuites judiciaires. Car Robert Ménard n’a pas les mains couvertes du sang de Chloé pour le dysfonctionnement volontaire de la justice, ni l’enfance saccagée des élèves victimes d’enseignants pédophiles.

Des consciences se réveillent, des voix s’élèvent : il est temps que d’autres citoyens s’engagent pour pratiquer la politique autrement ; accepter la réalité, prendre en compte les nouvelles donnes ethniques, sociales, économiques et culturelles sociétales ; s’en enrichir ; prendre les décisions difficiles pour adapter notre société aux nouveaux enjeux en maintenant notre identité et nos valeurs.

Que les mots Liberté, Égalité, Fraternité retrouvent leur sens, loin des jeux partisans des politiques devenus autistes, qui détruisent notre pays.

Chers compatriotes, qu’attendons-nous ?

L’altermondialisme: une impasse?

2015 : LE FORUM SOCIAL MONDIAL S’ESSOUFFLE
 
L’altermondialisme: une impasse?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
FSM14.jpgL’Occident vérifie, au quotidien, le principe énoncé par Alexandre Zinoviev : plus les gens sont crapuleux plus ils veulent renaître purs en parole. La tyrannie des pensées pieuses s’est installée dans toute l’Europe.
 
L’un des porte-drapeaux de la résistance, le Forum Social Mondial, s’enfonce lentement dans le néant que représente l’Occident. Tout avait bien commencé à Porto Alegre, en 2001, avec le slogan “un autre monde est possible", ce qui est évident puisque tout ce qui vit, un jour ou l’autre, doit périr. Le Forum souhaitait proposer des alternatives immédiates. Il avait travaillé dans quatre directions.
 
Les 4 axes d’une évolution positive

Le premier point des travaux portait sur la production de richesses. Les réflexions s’étaient tournées vers le type de commerce à privilégier, les Institutions internationales devant être orientées en faveur des marchés locaux. Il avait été clairement exprimé qu’entre la haute finance et les grandes organisations internationales, il n’y avait pas de différence de nature. Le système financier, alors étudié par les partisans de l’annulation de la dette, devait être démantelé car le FMI n’est pas réformable et l’existence d’une oligarchie bancaire débouche sur la terreur, comme toujours lorsqu’un soviet ne se heurte à aucune limite.
 
Le deuxième axe s’était concentré sur l’accès aux richesses et le développement équitable. Le Forum avait pris position contre les transgéniques qui détruisent l’environnement et la santé, et Ricardo Petrella (du Club de Rome) rappela la nécessité du libre accès à la connaissance, en bloquant la privatisation des idées et des richesses naturelles, car comment accepter le rapt des ressources pour s’enrichir par des astuces juridiques, sans rien produire ? Le pillage pouvait être encadré en obligeant les congrégations internationales à payer ce qu’elles prélèvent sur l’environnement. Le français René Passet s’était illustré en montrant la nécessité de réduire le temps de travail quotidien et l’exploitation de nos territoires. 

Le troisième axe avait mis en valeur la société civile plutôt que les sociétés commerciales. Les représentants du courant Zapatiste montrèrent comment l’Occident oubliait le bien-être des personnes pour favoriser le bien-être des entreprises, aussi criminelles soient-elles. Le belge Armand Mattelard, ne renonça pas à dénoncer la culture de type Donald Duck dont les 5 congrégations qui contrôlent le monde de la nigologie occidentale nous abreuvent pour nous rabaisser à leur niveau.
 
Le dernier thème aborda le problème politique et éthique. Le pouvoir mondial est bien structuré pour que finance, commerce et médias tombent entre les mêmes mains, mais l’ensemble est géré au quotidien par une gigantesque bureaucratie qui ressemble à celle que les bolchéviques mirent en place dans le but de contrôler des hommes devenus du bétail. Des études de cas, en particulier la Colombie de l’époque, permirent de comprendre l’horreur étatsunienne. Alors que 18 éléments chimiques entrent dans la production de la drogue, un seul est produit localement. Le reste vient des USA. Confirmation du principe énoncé par Zinoviev.
 

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Les impasses du Forum 2015

Organisé en Tunisie à la fin du mois de mars dernier, on a pu constater que les changements survenus dans le monde musulman, sous l’impulsion de l’axe Washington-Ryad en passant par Bruxelles, permettent de dévier l’attention sur le terrorisme, oublier les problèmes qui, soulevés en 2001, devaient servir de référence pour apprécier le changement.
 
Les riches pays du golfe persique, intégrés aux tenants de la globalisation, œuvrent de concert avec la finance occidentale. L’obscurantisme est le gage ultime de leur pouvoir pour les siècles à venir, pensent-ils, recommençant le processus de prédication pré-logique et pré-scientifique, qui caractérise depuis des siècles les diverses sectes. Le Forum, manipulé par les affidés du désordre mondial s’est trouvé pris dans le courant de l’anti-terrorisme. Dès lors, le seul cadre où germe le futur se rencontre chez les BRICS et en Amérique Latine où la question sociale est encore à l’ordre du jour parce que les populations sont restées stables et que tous les oligarques locaux ne sont pas encore passés sous les fourches caudines de Davos et autres Bilderberg. 

L’altermondialisme, à la manière du Forum Social Mondial, est une impasse

Il convient de larguer les amarres globalitaires en tenant compte des spécificités de grandes zones culturelles. Apprendre à coopérer sans trahir en faveur des oligarques est difficile pour ceux qui ne comprennent pas que l’obsession quantitative abrutit les hommes. Une phase de chaos terrible ne pourra être évitée. Mais les Hindous ne cessent de rappeler que les fleurs poussent aussi sur les marécages. Cultivons-les! 

Lucien Cerise et la gauche liberticide

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Relecture du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen

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Relecture du Grand Dieu Pan d'Arthur Machen

À propos de Arthur Machen, Le Grand Dieu Pan (traduction de Paul-Jean Toulet, préface d'Anne-Sophie Yoo, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2015).

Ex: http://www.juanasensio.com


panmachen.jpgC'est en 2013 que j'ai envoyé à Alexandrine Duhin, dirigeant la collection Mille et une nuits chez Fayard, un petit dossier exposant, en termes simples, percutants, bref, en novlangue publicitaire et en maigres éléments de langage comme il se doit, les excellentes raisons de publier à nouveaux frais l'un des meilleurs textes d'Arthur Machen, Le Peuple blanc, par ailleurs évoqué dans la Zone.
La réponse, attendue, quoique polie et relativement argumentée, ne tarda point : trop ceci (confidentiel, fantastique, etc.), pas assez cela (connu, vendeur, etc.). Du moins cette personne prit-elle le soin, et par les services postaux c'est dire, de me répondre, ce qui suffirait à lui faire gagner le Paradis des éditeurs, s'il en existe un ce dont je doute fort.


Voici quelques années aussi, je conseillai à Pierre-Guillaume de Roux, qui m'avait demandé de lui dénicher des textes écrits par des auteurs intéressants mais quelque peu oubliés ou injustement méconnus, français ou étrangers, susceptibles d'être publiés en France, de s'intéresser au grand Arthur Machen (parmi quelques autres noms comme celui de Lorentzatos). Je crois que Pierre-Guillaume de Roux me remercia, ce qui était la moindre des choses, et classa dans quelque recoin de son cerveau fort ordonné les différents noms que je lui avais suggérés, en se disant, sans doute : qui sait ?
Je constate en tout cas avec un grand plaisir que cet éditeur viscéral, dont je n'ai jamais compris l'intérêt pour le très piètre Richard Millet qu'il a bien trop publié, n'a pas dû totalement oublier nos échanges, puisque paraît dans sa maison une réédition du Grand Dieu Pan dans la superbe traduction qu'en donna Paul-Jean Toulet. Je ne lui en veux même pas de ne pas avoir, ne serait-ce que d'une ligne, exprimé sa gratitude au modeste passeur que je suis, puisque, après tout, c'est lui qui s'est déclaré scandalisé quand, me parlant de Robert Penn Warren, je lui affirmai que je ne savais rien de lui ! Je n'ai pour ma part jamais oublié, y compris publiquement et en caractères gras, quelle était ma dette à son égard.


Cette réédition du Grand Dieu Pan est soignée, cependant point dépourvue d'erreurs, même vénielles (1) et les très rares notes sont utiles. La couverture de Philippe Druillet est laide, à tout le moins sans aucun intérêt graphique, et pas franchement en rapport avec l'histoire que nous conte Machen, bien évidemment au coin du feu, par une nuit diaboliquement noire.


Ce qui est en revanche beaucoup moins utile, c'est la préface, pseudo-poétique et assez pompeuse dans sa multitude de références pas toutes pertinentes, d'Anne-Sophie Yoo qui choisit d'illustrer la seule thématique du regard, ce qui ne nous permet guère avouons-le, d'y voir clair : «Le Grand Dieu Pan, écrit-elle ainsi, demeure un récit tout en ombres et lumières, un Mystère si fermement dévolu à la religion du regard qui boit le calice de la lumière jusqu'à la lie qu'aucun voyeurisme ne parviendra jamais à expliquer aux yeux du critique contemporain – que n'épargne pourtant plus la moindre obscénité – le scandale qu'il suscita en son temps» (p. 12). Il ne suffit point, pour être poète ou plutôt jouer à l'être, de décliner les variations autour d'un même thème (en première de sa classe, Anne-Sophie Yoo nous rappellera utilement le nom de cette figure de style, un polyptote), ici celui du regard, et, pour être un honnête préfacier, il faut écouter la petite musique que fait l'auteur commenté avant de prétendre jouer sa propre partition.


De fait, bien moins que la thématique du regard ou de la vision, certes illustrée par Machen (cf. p. 130), c'est je crois celle de la fascination pour l'origine qui est intéressante, y compris, surtout à vrai dire, dans sa version démoniaque. Finalement, Arthur Machen affirme dans son magnifique conte une impossibilité ontologique, celle d'un retour aux sources qui serait opéré par des moyens faustiens, qu'il empêche de plusieurs façons, moins en insistant, de façon classique, sur l'impuissance du langage à proférer l'improférable, à rendre compte de ce que nous ne saurions voir ni entendre, qu'en matérialisant les conséquences d'une telle dévolution, le triomphe de la pourriture, du chaos. Anne-Sophie Yoo évoque, du reste, cette thématique, mais de façon superficielle (cf. pp. 13 et 25 de sa Préface).


Cette dévolution est admirablement figurée par la technique narrative de l'enchâssement (ou bien des «suites de boîtes chinoises», évoquées p. 70) déployée par Machen, une histoire en englobant une autre, les différents personnages constituant autant de relais qui nous permettent de nous approcher, du moins jusqu'à une certaine distance, de la source du Mal. Lovecraft, qui tant admira Machen, a lui aussi été sensible à la technique narrative de l'écrivain : «Mais le charme de l'histoire réside dans son récit. Personne ne pourrait décrire le suspense accumulé et l'horreur consommée dont regorge chaque paragraphe, sans suivre exactement l'ordre dans lequel Arthur Machen dispose ses sous-entendus et ses révélations» (2).


pan03861616_o.jpgNous approchons de la source de la corruption, une jeune femme appelée Hélène Vaughan, qui causera plusieurs suicides et brusques chutes d'hommes dans la folie mais, une fois encore, le thème du regard interdit compte moins que celui d'une entité chaotique (si je puis dire) et originelle, «quelque chose qui [n'est] ni l'homme ni la bête, ni la vie ni la mort, mais toutes choses mêlées, l'apparence mouvante de toutes choses» (pp. 44-5) qui constitue le soubassement infernal sur lequel l'ordre s'est érigé, comme la présence de vase, à la surface d'une rivière, indique son origine profonde (3).


C'est dans les toutes dernières lignes que nous sera révélé le spectacle de la dissolution de l'héroïne maléfique, qu'il faudrait sans doute rattacher aux théories de l'évolution de Darwin, bien sûr, ici, récapitulées, inversées, selon le grand mouvement décadent de l'à rebours : «La peau, la chair, les muscles et les os, et la ferme structure du corps humain, tout ce que j'avais jugé jusque-là aussi invétéré, aussi permanent que le diamant, commença de fondre et de se dissoudre. Je savais que des agents extérieurs pouvaient ramener un corps à ses éléments, mais j'eusse refusé de croire ce que je voyais maintenant, car il y avait là une force interne dont je ne savais rien et qui ordonnait la dissolution et la métamorphose» (pp. 136-7) et, immédiatement après : «Ici, se répéta devant moi tout l'effort dont l'homme est issu. Je vis la chose vaciller de sexe à sexe, se disjoindre et s'unifier à nouveau; je vis le corps revenir aux bêtes dont il procède, et ce qui était au sommet des êtres descendre jusqu'aux bas-fonds, jusqu'aux abîmes» (p. 137).


Finalement, Le Grand Dieu Pan d'Arthur Machen est une parabole sur la place, dans l'univers, qui est celle de l'homme, et sur la nécessité, absolue, de ne point désirer en sortir, aiguillonné par la tentation faustienne de vouloir connaître ce qui doit demeurer hors de notre portée. L'écrivain illustrera dans un autre de ces textes, admirable également, intitulé La Terreur, cette modestie que nous pourrions confondre avec un humanisme bien entendu. C'est à ce prix que nous pourrons nous prétendre les gardiens de la «maison de la vie» (p. 145), et empêcher que la Bête cherchant qui dévorer n'y pénètre et ne devienne l'hôte purulent de notre propre chair. Le Grand Dieu Pan, dans sa signification la plus profonde, est peut-être une apologie de la beauté du monde, de la tempérance, de la merveille que représente l'équilibre ou, mieux, l'harmonie des forces, de la lumière mais aussi, merveille quotidienne et insoupçonnable, de la chair qui, si elle devait servir aux expérimentations scientifiques les plus hasardeuses, pourrait devenir le sépulcre de l'horreur, dans une parodie d'incarnation, comme il s'en voit dans Sous le soleil de Satan que j'ai rapproché d'ailleurs du texte de Machen.
Mais c'est là un tout autre sujet d'études, certes passionnant.

Notes


(1) Comme dans les Repère bibliographiques, où il est affirmé que le recueil intitulé Le Peuple blanc comporte un texte intitulé Les Archers - Les Anges de Mons, mon exemplaire n'indiquant que le seul titre original (The Bowmen) soit Les Archers (p. 148). De même, page 147, c'est par erreur qu'est indiquée une Petite Bibliothèque des Ombres en lieu et place de la Petite Bibliothèque Ombres.
(2) H. P. Lovecraft, Épouvante et surnaturel en littérature (traduction de J. Bergier et F. Truchaud, Christian Bourgois, 1985), p. 143. Je constate que Pierre-Guillaume de Roux a réédité cet ouvrage, également présenté par Anne-Sophie Yoo. Suggérons-lui, cette fois-ci publiquement, de rééditer L'Apprenti sorcier de Hanns Heinz Ewers.
(3) Cf. p. 124 : «Si vous voyez de la vase à la surface d'une rivière, vous pouvez être certain qu'elle vient du fond; j'allai au fond" déclare ainsi un des personnages, qui ne peuvent qu'annoncer ceux que prononcera, avant d'explorer le labyrinthe souterrain des Aveugles, Fernando Vidal Olmos dans le deuxième tome de la trilogie romanesque de Sábato, intitulé Héros et Tombes.

Lo Zollverein come strumento economico di unificazione della Germania

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Lo Zollverein come strumento economico di unificazione della Germania

di Domenico Caldaralo

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org

Il dibattito storiografico degli ultimi secoli sul ruolo dello Zollverein, ovvero dell’Unione doganale tedesca portata a termine su impulso dello Stato prussiano, è stato orientato a due filoni interpretativi. Un primo, espresso sul finire dell’Ottocento da Heinrich von Treitschke, ha visto nell’Unione doganale il primo passo verso l’unificazione tedesca (tesi sostanzialmente sostenuta anche da John Murphy ai giorni nostri), mentre un secondo, in contrasto con questa ipotesi, risalente alle interpretazioni di Alan John Percival Taylor e Martin Kitchen, ha rinvenuto nelle mosse della Prussia delle motivazioni inizialmente economiche e solo in un secondo tempo politiche, esaltando i risvolti economici. Oggi il dibattito storico-economico sembra enfatizzare piuttosto «i vantaggi fiscali derivanti dalle economie di scala all’interno dell’amministrazione doganale».

La creazione dello Zollverein trova i suoi antecedenti nelle riforme ultimate nel 1818 quando la Prussia stabilì un nuovo regime tariffario, armonizzando la struttura doganale interna ai propri territori che includevano enclave e altri piccoli Stati. Per dieci anni queste riforme avevano garantito benefici finanziari, avevano favorito una più libera circolazione delle merci e consentito di raggiungere l’unione doganale del paese. Portate a termine dal Ministro delle Finanze prussiano Friedrich Von Motz (1825-1830), le riforme di liberalizzazione condotte dal governo prussiano furono alla base della successiva creazione dello Zollverein. Tra gli ispiratori dell’Unione doganale vi fu l’economista Freidrich List. Già nel 1819, intervenuto in qualità di capo dell’Unione dei mercanti al Bundestag tedesco (il parlamento della Confederazione con sede a Francoforte), così si pronunciava:

«Le numerose barriere doganali bloccano il commercio interno e producono gli stessi effetti degli ostacoli che impediscono la libera circolazione del sangue. I mercanti che commerciano tra Amburgo e l’Austria, o Berlino o la Svizzera devono attraversare dieci Stati, devono apprendere dieci tariffe doganali, devono pagare dieci successive quote di transito. Chiunque viva al confine tra tre o quattro Stati è ancora più sfortunato, spendendo i suoi giorni tra ostili esattori fiscali e ufficiali della dogana. È un uomo senza patria».

Dopo la liberalizzazione del mercato prussiano, l’Unione doganale tedesca avrebbe conseguito, stavolta su scala regionale, l’abolizione delle tariffe di transito tra un Paese e l’altro (con una consistente riduzione dei costi di trasporto delle merci) e l’implementazione di una sola tariffa esterna per i non membri. Oltre a consentire una uniformazione progressiva di pesi e misure tra i Paesi che ne sarebbero entrati a far parte e una liberalizzazione dei commerci, avrebbe garantito la riscossione dei dazi esterni e la condivisione delle entrate doganali (in base alla popolazione degli Stati), creando le condizioni per un mercato integrato. Ma la conseguenza più importante doveva essere un impatto evidente e forte sulla crescita economica, sulla convergenza dei prezzi e sull’industrializzazione della Germania (“precondizioni” e successivo take-off o big spurt industriale). Quest’ultima è collocabile cronologicamente in coincidenza con l’implementazione dell’Unione doganale, tra gli anni Trenta e Quaranta e l’inizio della grande depressione del 1873 o al più tardi avvertibile secondo W.W. Rostow dal 1850, processo alla fine del quale il Paese poteva affacciarsi come potenza economica sullo scenario mondiale. David Landes ha così efficacemente sintetizzato l’impatto della creazione dello Zollverein sul commercio in Germania:

«Riguardo alla domanda, l’unificazione interna dei mercati nazionali fu sostanzialmente completata nell’Europa occidentale con la formazione dello Zollverein tedesco: le lunghe file di carri che nel gelo della notte di Capodanno del 1834 aspettavano l’apertura delle barriere doganali erano una prova eloquente delle nuove possibilità che si aprivano insieme ad esse».

L’allargamento dello Zollverein

L’allargamento dell’Unione doganale procedette per assimilazione dei singoli Stati a partire da un embrione di Paesi costituenti un ristretto mercato allargato. Quando nel 1827, senza che si fosse giunti ancora all’inizio formale dell’Unione doganale, l’Assia-Durmstadt strinse accordi tariffari con la Prussia, l’influenza economica di quest’ultima era già una realtà di fatto. L’intesa, poi concretizzatasi nell’unione tariffaria nel 1828, costituì il primo accordo doganale della Prussia con un vasto Stato della Confederazione tedesca, andando a costituire la “zona core” all’interno del futuro Zollverein.

Questo primo nucleo doganale iniziava a minare la stessa filosofia della Confederazione germanica, che era concepita come perpetuazione dello status quo in Germania, mentre una unione doganale condotta da un Paese egemone contribuiva a stravolgere l’ordine uscito dal Congresso di Vienna. Il peso politico, più che commerciale o economico, di questo accordo fu chiaro in quanto non comportava vantaggi sul lato prussiano, quanto su quello dell’Arciducato d’Assia. Tale accordo, tuttavia, rappresentava una sorta di ingresso dell’antico Langraviato nel “sistema politico” della Prussia.

L’anno dell’intesa con l’Assia-Darmstadt fu anche l’anno della reazione alle manovre prussiane di un congruo numero Stati della Germania centrale, che nel settembre 1828 addivennero ad un accordo formale per un’area di commercio alternativa, nata con finalità difensive rispetto a quella messa in atto dalla Prussia. Più che un’area di libero scambio, la Mittledeutcher Handelsverein (siglata inizialmente tra Hannover, Sassonia, Assia-Kassel e le città libere di Brema e Francoforte sul Meno) nasceva come un trattato che impegnava gli Stati aderenti a non prendere parte ad altre unioni doganali prima della fine del 1834, data nella quale l’accordo tra Prussia, Assia e Darmstadt si sarebbe concluso e, inoltre, a non innalzare barriere doganali contro gli Stati membri. Essa era animata sostanzialmente dall’obiettivo di forzare il regno prussiano ad avviare trattative multilaterali con i potenziali Paesi aderenti al proprio blocco.

Egemonie contese

Gli statisti prussiani sospettarono l’Austria di essere dietro i tentativi di sovvertire la propria unione doganale per tramite della Mittledeutcher Handelsverein. Nelle parole rivolte al Ministro degli Affari Esteri dal ministro delle Finanze prussiano Friederich Von Maltzen, l’unione di Stati centrali tedeschi appariva «favorita e promossa dall’Austria». Veniva agitato il sospetto delle macchinazioni del rivale asburgico finalizzate a far deflagrare il progetto di unione doganale allargata. Tale convinzione si fece strada presso le alte sfere dell’amministrazione prussiana e subito ne fu informata la corte: «l’Austria era dietro l’unione doganale della Germania centrale».

Per quanto dietro le iniziative prussiane non vi fosse l’esplicita intenzione di scalzare l’egemonia austriaca all’interno della Confederazione, l’unificazione economica fatta a spese dell’Austria avrebbe consentito alla Prussia di conseguire proprio questo obiettivo. D’altra parte non minore peso avevano i timori, ancora vivi al tempo, di un’invasione francese. La Prussia coltivava l’intenzione di compattare gli Stati minori della Confederazione attorno a sé contro un’eventuale minaccia francese, ma per far questo, doveva ridurre il peso politico dell’Austria, quindi i condizionamenti e le influenze austriache su questi Paesi (specie quelli vicini della Germania meridionale). I Prussiani, dal canto loro, affermavano che la loro politica si esprimeva in conformità alla Legge federale della Confederazione Tedesca (art. 19), che invitava gli Stati tedeschi ad avviare contatti intorno ad una armonizzazione doganale finalizzata a comuni interessi commerciali. L’Austria non poteva che nutrire invece ostilità verso il trattato prussiano con l’Assia-Darmstadt. In un certo senso la Prussia era ricambiata nella propria ostilità verso l’impero austriaco.

Per quanto riguarda la minaccia rappresentata dalla Francia, ben prima della rivoluzione di luglio del 1830, che sembrò riproporre scenari vecchi di almeno trent’anni, i timori per le ambizioni francesi sul Reno erano abbastanza diffusi. Gli uomini di Stato che gettarono le basi per la successiva unione della Germania per mezzo dello Zollverein, apparivano ossessionati dalla paura di una Germania debole e divisa contro un potere monoblocco francese. Friedrich List guardava proprio alla Francia come modello di coesione doganale e unità politica. I burocrati prussiani dell’epoca della Germania post-napoleonica, che lavorarono alacremente per creare l’Unione doganale prussiana, animati da una profonda francofobia, provenivano per la maggior parte dal servizio nell’amministrazione svolta ai tempi dell’impero napoleonico (Motz aveva servito in Vestfalia sotto Girolamo Bonaparte). Gli eventi di luglio avrebbero spinto a mettere da parte le acrimonie con gli Asburgo e a un temporaneo riavvicinamento con l’Austria, al quale appariva disposta la monarchia Hohenzollern (nel 1830, come nel 1866, quando Guglielmo I tentò di evitare la guerra con l’Austria).

L’eversione dell’unione doganale centrale

Riguardo la sfida rappresentata dall’unione doganale centrale, i burocrati prussiani meditarono, al fine di contrastarla, financo la guerra economica e la riconsiderazione dei rapporti con alcuni Stati facenti parte di essa, in particolare l’Hannover (dietro il quale v’era il sostegno inglese) e l’Assia-Kassel. La Prussia considerava tale unione, per citare le parole del diplomatico e uomo di Stato prussiano d’origine danese Albrecht von Bernstorff, alla stregua di un “aggregato di interessi” ostile.

Nel tentativo di sfilare membri importanti dall’unione rivale, la Prussia perseguiva una strategia di contatti bilaterali, stabilendo trattative esclusive con il Paese candidato a entrare nella propria area commerciale. Era la stessa strategia di contatti seguita con l’Assia Darmstadt nel 1828. Facendo ciò essa rifiutava di avviare negoziazioni multilaterali, esercitando tutto il proprio peso politico ed economico e la propria superiorità in termini di persuasione diplomatica nei riguardi di ogni singolo Stato potenziale aderente. Questa metodologia fu utilizzata per spingere l’Assia-Kassel, incastonata tra i possedimenti prussiani occidentali e orientali, ad abbandonare l’Unione centrale e aderire al blocco prussiano, passaggio che si concretizzò nel 1831, consentendo ai Prussiani di realizzare la saldatura tra province divise territorialmente.

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Il Ministro delle Finanze prussiano, del resto, era ben consapevole del forte legame che univa l’integrazione economica ad una possibile futura unità politica della Germania. Nelle sue memorie Motz sottolineava:

«È una verità politica che importazioni, esportazioni, strumenti di transito sono il risultato delle divisioni politiche (tra gli Stati tedeschi, ndt), e ciò è vero, perciò anche l’inverso è altrettanto vero, cioè che l’unificazione di questi Stati in una unione tariffaria e commerciale può condurre ad una unificazione in un unico e medesimo sistema politico».

Al fine di concretizzare queste aspirazioni, Motz, Bernstorff (che espresse le medesime posizioni in un memorandum, Denkschrift, del 1831) e gli altri statisti prussiani si adoperano per l’ingresso nello Zollverein della Baviera-Wurttemberg, costituitasi unione doganale propria nel 1827-1828, che fu avviato sin dopo il primo ingresso dell’Assia-Durmstadt. Al 1828 risalgono i primi negoziati segreti e nel 1829 avvenne la firma di un importante accordo commerciale che includeva la creazione di una rete di strade. Nel 1833, l’anno prima dell’entrata in funzione dello Zollverein, Baviera, Wurttemberg, Assia-Hesse entrano a far parte dell’Unione doganale prussiana. Le prime due aderirono grazie a laute concessioni, tra cui la possibilità di stringere accordi con Stati stranieri. La Prussia, benché conseguisse l’adesione formale di questi Stati fondamentali sul piano geopolitico, tuttavia incorporava un rischio concreto di futura scissione e di cambio di fronte, soprattutto con riferimento alla Baviera e al Wurttemberg (e che rimarrà vivo fino alla vigilia della guerra franco-prussiana).

L’ingresso della Baviera infatti è importante non tanto per ragioni economiche, quanto politiche e militari. Solo «in alleanza con la Baviera il fianco della Prussia renana dalla bocca della Saar di Bingen può essere adeguatamente difeso contro la Francia», scrive Motz nelle sue memorie. Complici i sommovimenti rivoluzionari del 1830 in Francia e Paesi Bassi, il rischio infatti di un intervento francese a sostegno dei focolai in Sassonia e Assia-Kassel appariva reale dopo le dichiarazioni pronunciate dal diplomatico Hector Mortier in merito al fatto che la Francia non avrebbe potuto ignorare le attività rivoluzionarie lungo il Reno.

L’istituzione formale dello Zollverein

Gli eventi della rivoluzione di luglio spinsero la Prussia ad accelerare il processo di consolidamento dell’Unione doganale, ferma a un formale trattato commerciale con gli Stati meridionali. Dopo due anni di pausa nelle trattative, nel 1831 le negoziazioni furono riaperte dal nuovo Ministro delle Finanze Karl Georg von Maassen (1830-1834). Nel 1833 infine (22 marzo) fu firmato il trattato con cui nasceva lo Zollverein, che sarebbe entrato in vigore il 1° gennaio dell’anno dopo. L’atto successivo dell’allargamento dello Zollverein fu l’intesa raggiunta due mesi dopo con la Sassonia e i principati della Turingia, con i quali furono stipulati trattati che mettevano un punto decisivo alla entrata in funzione dell’Unione doganale. L’adesione della Baviera-Wurttemberg svincolava la Sassonia dalla partecipazione alla Mittledeutcher Handelsverein, che infatti abbandonava in favore dell’altra unione.

Dopo l’istituzione formale, il coinvolgimento del Baden fu il passaggio immediatamente successivo del suo consolidamento. Posto all’intersezione tra Francia, Svizzera e il resto degli Stati tedeschi, il Granducato costituiva una porta d’accesso fondamentale per i commerci, rimasta isolata dopo l’adesione di Baviera e Wuerttemberg. Lo stesso accadde ad altri due importanti Stati assiani, Nassau e la libera città di Francoforte, i cui timori per un completo isolamento dai mercati tedeschi avevano portato a sottoscrivere un accordo commerciale con la Francia nel 1835, però poi annullato a beneficio della partecipazione allo Zollverein nel dicembre dello stesso anno.

In particolare la città di Francoforte subiva esternalità negative dalla adesione di Nassau, perdendo lo sbocco alla regione renana. Il fattore dell’economia esterna riveste una importanza fondamentale nel processo di smottamento degli Stati tedeschi verso l’unificazione commerciale con la Prussia. La Prussia e gli Stati settentrionali detenevano un altro vantaggio competitivo rispetto alle controparti meridionali. Essi, potendo contare sui porti di sblocco aperti ai mercati internazionali, subivano esternalità inferiori rispetto ai mercati meridionali resi asfittici dalla chiusura loro contrapposta dal blocco dello Zollverein. Ciò consentiva agli Stati tedeschi settentrionali (riuniti nella Confederazione tedesca del Nord nel 1866) di ridurre le tariffe di importazione e potenziare le rotte verso il Baltico e il Mare del Nord.

Come reazione allo Zollverein, Hannover e Brunswick, dopo la fine dell’Unione doganale centrale, conclusero una propria unione doganale nel 1834-1835, denominata Steuerverein (Unione fiscale), alla quale prese parte l’Oldenburg nel 1836. Essa ebbe fine quando il Brunswick, per rompere anch’esso l’isolamento, optò per l’adesione allo Zollverein (1842), seguito dall’Hannover (legato in unione personale con l’Inghilterra) e dall’Oldemburg nel 1851 e nel 1852, che contribuirono alla saldatura ulteriore delle province prussiane scollegate. I rimanenti Stati tedeschi non ancora inglobati furono annessi dopo la guerra austro-prussiana del 1866 (Meclemburgo e Lubecca) o cedettero infine alle pressioni della nuova entità imperiale costituita a Versailles nel 1871, come nel caso di Amburgo e Brema (1888).

Il ruolo degli Stati circonvicini

Austria e Francia operarono scarso impegno, dovuto anche a fattori geografici, economici e a blanda volontà politica, nel contrastare la politica di espansione doganale prussiana. La Francia mantenne sempre alte le tariffe doganali impedendo l’ingresso di merci tedesche, ma così facendo contribuiva ad accrescere diseconomie in quegli Stati rimasti esclusi dallo Zollverein e che avrebbero avuto bisogno di mercati di sbocco. Anche l’Austria, sebbene supportasse l’Unione degli Stati centrali, perseguì sempre una politica accomodante verso la Prussia che finì per agevolarne i disegni. Sebbene avesse stabilito un accordo commerciale con lo Zollverein nel 1853, e il Ministro delle Finanze austriaco Karl Ludwig von Bruck (1855-1860), avesse proposto l’adesione dell’impero asburgico nella sua interezza nello Zollverein, tale iniziativa incontrò l’opposizione di alcuni gruppi di interesse nell’impero (produttori di ghisa e cotone), timorosi della politica di basse tariffe praticata dai Prussiani. Un nuovo tentativo di ingresso nel 1865 fu infine anch’esso respinto, ma l’Austria riuscì comunque a ritagliarsi un ruolo di nazione privilegiata negli scambi con l’Unione.

L’Austria, un Paese dalla crescita economica debole alla metà del secolo se paragonata a quella prussiana, aveva già tuttavia conseguito una sorta di unione doganale interna, armonizzando le tariffe tra Austria e Ungheria. Essa però non era pronta ad essere accettata dagli Stati di media grandezza dello Zollverein, che avevano attuato politiche di condivisione delle entrate con la Prussia. Essi erano disposti ad accettare una primazia dell’Austria nel Bundestag, non nello Zollverein.

La Danimarca, soccombente nella guerra con la Prussia nel 1864, il Belgio (separatosi dai Paesi Bassi nel 1830) che non impedì il passaggio del Lussemburgo (sotto la sovranità olandese) nello Zollverein nel 1842, dopo aver tentato esso stesso un’associazione dopo il 1840 (fallita per l’opposizione francese) e la Svizzera, la cui neutralità assoluta era stata sancita a Vienna nel 1815, non compirono alcuno sforzo per contrastare i piani prussiani, se non altro per il loro scarso peso economico e politico.

Conclusioni

L’Unione doganale tedesca servì dunque, immediatamente dopo il conseguimento dell’indipendenza dalla Francia, come strumento della Prussia per affrancarsi dal suo dominio e per legare a sé gli Stati disposti a Nord del Meno, al fine di inibire la minaccia dell’egemonia francese (obiettivo che si pose lo stesso “sistema bismarckiano” di alleanze europeo). L’impatto della politica economica di armonizzazione tra i regimi tariffari, incentivata dalla spinta ad aprirsi a mercati nuovi (o a vie rimaste precluse dalla barriera dello Zollverein) ebbe ricadute inevitabilmente politiche, pesando sull’assetto degli Stati confederali e spingendo a una loro sempre più forte coesione. Infine, una volta estromessa definitivamente l’Austria come potenza gravitante attorno alla Confederazione, formalmente abolita, lo Zollverein esaurì il suo ruolo, venendo inglobato nella neonata struttura federale imperiale.

NOTE:

Domenico Caldaralo è laureando in Scienze storiche e della documentazione storica presso l’Università degli Studi di Bari “Aldo Moro”.


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