samedi, 29 décembre 2018
L’Idée d’« Europe »
L’Idée d’« Europe »
par Kerry Bolton
Traduction français de Chlodomir
L’Europe est plus qu’une région économique d’où des bureaucrates gavés et des non-entités politiques tirent des salaires et des avantages divers. Avant la connivence du comte Kalergi et de ses amis banquiers, et avant les cabales comme le Groupe de Bilderberg, il y avait l’Europe comme un organisme vivant et dynamique, dont la culture, la foi et les héros ont été étouffés dans un marais de sous-culture américaine, dans la dette des banquiers, et la possibilité pour n’importe qui de s’appeler « Européen ». L’Europe a été détournée et souillée par des ennemis extérieurs et des traîtres intérieurs. Paradoxalement, les Européens qui ont les instincts les plus sains sont parmi ceux qui rejettent et s’opposent à l’entité aujourd’hui appelée « Europe », comme un récent sondage sur le Brexit l’a indiqué. Cependant, le dégoût envers le projet européen mis en œuvre par les humanistes laïcs, les francs-maçons, les banquiers, les bureaucrates et les stratèges géopolitiques américains est si puissant que la noble Idée de la Nation Europe, qui s’était développée au cours des siècles, a été remplacée par ceux qui devraient la promouvoir le plus ardemment par l’étatisme-étroit qui fut inauguré par la Révolution Française et les forces de désintégration libérales ultérieures. L’Europe a été transformée en une parodie d’elle-même, et rejetée par ceux qui devraient être ses champions parce qu’ils ne voient pas au-delà de plusieurs siècles de trahison, de corruption et de maladie-de-la-culture.
La naissance de l’« Europe »
Généralement une nation, une ethnicité, ou un peuple n’est pas conscient d’elle-même ou de lui-même tant qu’il ne fait pas face à un ennemi ou à quelque chose qui est complètement différent d’elle ou de lui. Le Romain savait qui il était vis-à-vis du « barbare », et le Grec aussi avant lui. Il n’y avait « pas de Maori sur le continent qui devint la Nouvelle-Zélande tant qu’il n’y eut pas de ‘Pakeha’ », d’étranger. De même, des ethnicités disparates peuvent se coaguler en un plus grand groupement ethnique lorsqu’elles font face à un danger commun. Les Etats-nations se sont formés de cette manière, mais l’Etat-nation moderne n’est pas plus sacro-saint que les Etats précédents basés sur les mariages dynastiques et les alliances, et pourraient tout aussi bien se disloquer. Ainsi quand le nationaliste étatiste-étroit voit sa nation comme une finalité, et craint d’être « submergé » par une Europe unie, il n’y a pas de base historique pour la persistance de son « Etat-nation » sous sa présente forme, ni pour que l’Europe ne puisse pas renaître si elle a la volonté de le faire.
La conscience d’être un « Européen » et celle de l’« Europe » se développa vis-à-vis des païens, des Mongols, des Juifs et des Maures, et définit ce qu’on était par rapport à l’étranger. L’impulsion en faveur de l’Europe vint de la reconnaissance d’un « ennemi extérieur ».
En décrivant la bataille de Poitiers contre les Arabes en 732, la Chronique espagnole d'isidore parle des armées chrétiennes de Charles Martel comme composées d' « Européens ». L’empire de Charlemagne (768-814) est nommé « Europe » par les chroniqueurs contemporains. En 755, le prêtre Cathwulf loua Charlemagne comme régnant sur « la gloire de l’empire d’Europe ». En 799 Angilbert, gendre de Charlemagne et poète de la cour, décrivit l’Empereur comme « le père de l’Europe » : Rex, pater Europae. Le « Royaume de Charles » fut appelé « Europa » dans les Annales de Fulda. Alcuin (735-804), maître de l’école du palais, théologien et rhétoricien de la cour, l’appela « le continent de la foi ». Durant l’ère de Charlemagne, son empire était l’« Europe ».
L’auteur franco-anglais Hilaire Belloc dans L’Europe et la Foi décrivit la conscience-de-soi qui animait la Haute Culture de l’Age Médiéval avec son style distinctement « européen », gothique :
« Dans la période suivante – les Ages Sombres – le Catholique commence à voir l’Europe sauvée de l’attaque universelle du Mahométan, du Hun, du Scandinave : il remarque que la férocité de l’attaque était telle que quelque chose qui n’aurait pas été divinement institué aurait été anéanti. Le Mahométan parvint à trois jours de marche de Tours, le Mongol fut aperçu depuis les murs de Tournus sur la Saône, au milieu de la France. Le sauvage scandinave s’engouffra dans les embouchures de tous les fleuves de la Gaule, et submergea presque la Grande-Bretagne. Il ne restait rien de l’Europe à part un noyau central. Néanmoins l’Europe survécut. »
Dans la nouvelle floraison qui suivit cette époque sombre – le Moyen-Age –, le Catholique ne note pas des hypothèses mais des documents et des faits ; il voit les Parlements naître non d’un modèle « teutonique » imaginaire – un produit de l’imagination des académies – mais des très réels et présents grands ordres monastiques, en Espagne, en Grande-Bretagne, en Gaule, jamais en-dehors des anciennes limites de la Chrétienté. Il voit l’architecture gothique jaillir, spontanée et autochtone, d’abord dans le territoire de Paris et ensuite se répandant vers l’extérieur dans un anneau vers les Highlands écossais et vers le Rhin. Il voit les nouvelles universités, un produit de l’âme de l’Europe, réveillées – il voit la merveilleuse civilisation nouvelle du Moyen-Age surgir comme une transformation de la vieille société romaine, une transformation entièrement interne, et motivée par la Foi.
Il y avait un style architectural commun, le gothique, qui ne devait rien à des influences extérieures à l’Europe, rien au Mongol, ni à l’Arabe. Le style gothique, avec ses arches et ses flèches particulières, était unique : il reflétait la vision-du-monde gothique occidentale de l’envol vers l’infini, complètement différente de celle de la mosquée arabe ou du caractère sinueux de l’architecture orientale. Il y avait une science, des mathématiques et une technique occidentales, comme Lawrence Brown l’a remarqué il y a des décennies dans son livre aujourd’hui oublié, The Might of the West. Là encore, celles-ci ne devaient pas leur existence à l’Arabe, à l’Hindou, au Chinois, ni même au Grec. Il y avait un art spécifiquement occidental, culminant dans la perspective de la peinture à l’huile des « vieux maîtres », et une musique gothique, qui donnait le même sentiment d’atteindre le ciel. Ce n’était pas italien, anglais, allemand, français ou espagnol… C’était occidental, gothique, européen ; cela faisait partie d’une Haute Culture commune qui ne fut pas enseignée par les Chinois ou les Arabes, mais grandit organiquement à partir du sol de l’Europe.
Il y avait une économie régulée par une éthique sociale et religieuse, qui favorisait le « juste prix », regardait l’usure comme un « péché » et l’artisanat comme une vocation divine, et qui était encadrée par des guildes. La Chevalerie était l’idéal pour les affaires de la guerre et de la paix entre les guerriers et les dirigeants honorables. Le dernier vestige de plusieurs siècles de chevalerie disparut durant la Première Guerre mondiale, avec la pratique des aviateurs enterrant avec les honneurs leurs ennemis abattus. L’ordre social et économique basé sur les guildes fut décrit par l’historien américain, le Rév. Dr. W. D. P. Bliss :
« Ces guildes d’une sorte ou d’une autre s’étendirent sur toute l’Europe germanique et durèrent dans la plupart des pays jusqu’à l’époque de la Réforme et dans certains cas jusqu’au XIXe siècle. Le Moyen-Age fut une période de prix coutumiers et non compétitifs, et l’idée de laisser des accords être décidés par le ‘hasard du marché’ était une impossibilité, parce que d’autres lois du marché n’étaient pas laissées au libre arbitrage des parties contractantes. » (W. D. P. Bliss, New Encyclopaedia of Social Reform, New York: Funk and Wagnalls, 1908, pp. 544-545)
Bliss disait que c’était une ère où l’artisanat dominait le capital et où « le maître travaillait à coté de l’artisan » (Ibid., p. 546). Il n’y avait pas de « lutte des classes », puisque chaque individu et chaque famille fonctionnait comme une cellule dans un organe (guilde et état) et chaque organe était une partie nécessaire de l’organisme social dans sa totalité. Bliss décrivit la nature sociale organique de l’Europe en prenant comme exemple la cité allemande de Nuremberg :
« Aucun habitant de Nuremberg ne pensait même sérieusement à laisser le commerce ou l’art ou la manufacture, ou en fait la moindre portion de la vie, au hasard et à l’incident de la compétition illimitée. L’habitant de Nuremberg aurait dit : ‘La compétition est la mort du commerce, la destructrice de la liberté, et surtout la destructrice de la qualité’. Chaque habitant de Nuremberg, comme tout homme médiéval, se considérait non pas comme une unité indépendante, mais comme une partie dépendante, bien que composante, d’un plus grand organisme, église ou empire ou cité ou guilde. C’était l’essence même de la vie médiévale. » (Ibid., p. 842p)
« La guilde déterminait quelles matières premières seraient utilisées dans une manufacture, combien il fallait en acheter, le nombre d’apprentis qu’un maître pouvait employer, les salaires, les méthodes de production, et les prix fixés. » (Ibid.)
« La guilde ne permettait pas au travailleur non-formé ou au commerçant à l’esprit mauvais de casser les prix pour dépouiller ou voler le marché. Les guildes mesuraient et pesaient et testaient tous les matériels, et déterminaient combien chaque producteur pouvait avoir. (…) Elles mesuraient aussi ou comptaient, pesaient et testaient le produit fini. (…) En 1456 encore, deux hommes furent brûlés vifs à Nuremberg pour avoir vendu des vins frelatés (…). Nuremberg voyait donc très bien que la compétition ne servait que le riche et le fort. Ce commerce collectif était l’espérance des pauvres et des gens simples. (…) L’argent ne devait pas être prêté avec usure (intérêt). (…) L’extorsion, les fausses mesures, l’adulation des biens, étaient des abominations dans une cité commerciale et généralement punies de mort. » (Ibid.)
Désintégration
Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Il semble que selon une loi générale de l’histoire, les révolutions entreprises au nom du « peuple » sont une façade pour la prise du pouvoir par des intérêts financiers contre les souverains et les règles traditionnels. Remontant même jusqu’à la civilisation romaine, l’historien Oswald Spengler dans son monumental Déclin de l’Occident nota que Tiberius Gracchus commença sa révolte au nom du « peuple », mais avec le soutien de la riche classe des chevaliers (Equites) ; Spengler étant d’avis que même à notre époque il n’y a pas de mouvement révolutionnaire des travailleurs, incluant le communisme, qui ne serve pas les intérêts et la direction de l’« argent ». Aujourd’hui, voyez Soros, le National Endowment for Democracy, les « révolutions de couleur », etc. Chaque révolte, au nom de la liberté, signifie une liberté plus grande pour les classes émergeantes de la nouvelle richesse. La Réforme d’Henry VIII détruisit l’ordre social qui avait été maintenu par l’Eglise, le monastère, le prêtre de village, et qui fut remplacé par les oligarques. La Révolution puritaine de Cromwell ouvrit la voie à la Banque d’Angleterre.
La Révolution française, d’où sortirent le libéral-capitalisme et le socialisme, détruisit les derniers vestiges des guildes, abolies par la loi au nom du « marché libre ». Le syndicalisme fut une réaction à l’industrialisme, par laquelle les travailleurs tentaient de tirer autant de rémunération que possible des propriétaires d’usines, pendant qu’ils étaient eux-mêmes exploités par l’usure des banques, dont Marx et d’autres socialistes ne parlèrent presque pas. Disparu était l’organisme social qui, en dépit de ses défauts et tribulations, avait été la norme de l’Europe précapitaliste, organisé autour de la guilde et du village et regardé comme l’ordre divinement ordonné.
L’Europe divisée
L’unité organique spirituelle et culturelle appelée « Europe » se brisa en royaumes et en fédérations princières après Charlemagne. L’unité temporelle fut sapée ; cependant l’unité spirituelle était encore maintenue par la Papauté. Cependant au XIe siècle le manteau de (saint) Henri II pouvait encore être décoré de la légende : « Ô béni César Henri, honneur de l’Europe, puisse le Roi qui règne dans l’éternité accroître ton empire ». Après la mort d’Henri un chant funéraire eut pour refrain : « L’Europe, aujourd’hui décapitée, pleure » (Denis de Rougemont, The Idea of Europe, New York: Macmillan Co., 1966, pp. 47-49).
Un autre schisme fut causé par Philippe le Bel de France durant le XIVe siècle, lorsqu’il défia à la fois le pouvoir temporel du Saint-Empire et le pouvoir spirituel du pape Boniface VIII. Ce fut la première manifestation des « droits souverains » qui devait finalement provoquer l’émergence des petits Etats-nations et la désintégration de l’unité spirituelle-culturelle-politique de l’Europe. L’Age des Grandes Découvertes conduisant aux empires coloniaux mit l’accent sur l’Atlantique et sur la rivalité commerciale entre les Etats. La Réforme sapa l’unité spirituelle, et les instigateurs comme Luther et Calvin ne parlaient pas de l’Europe (Ibid., p. 76). Le protestantisme cherchait à remplacer le Saint-Empire et la Papauté par des Etats fédérés (Ibid., p. 90), donnant finalement naissance à ce que nous connaissons aujourd’hui comme des plans pour des combinaisons fédérées et régionales dans l’intérêt du commerce et d’autres facteurs économiques. Les partisans de la fédération européenne commencèrent à parler de cela au XVIIe siècle comme du prélude à l’unité mondiale (Ibid.).
La Réforme apporta non seulement le schisme à l’Europe dont celle-ci ne s’est jamais remise, mais inaugura aussi la présente ère du capitalisme. L’auteur franco-anglais Hilaire Belloc écrivit :
« Quand nous en arrivons à l’histoire de la Réforme en Grande-Bretagne, nous verrons comment la forte résistance populaire à la Réforme triompha presque de cette petite classe fortunée qui utilisa l’excitation religieuse d’une minorité active comme un moteur pour obtenir un avantage matériel pour elle-même. Mais en fait en Grande-Bretagne la résistance populaire à la Réforme échoua. Une persécution violente et presque générale dirigée, dans l’ensemble par les classes plus riches, contre la religion de la populace anglaise, et la fortune qui la finançait finit par réussir. En un peu plus d’un siècle, les nouveaux riches avaient gagné la bataille. » (Belloc, Europe and the Faith, Londres, 2012, chapitre 5).
Victoire de l’Argent
En Angleterre avant Henry VIII il n’y avait pas de propriétaires terriens rapaces. Les monastères et les couvents étaient basés sur les œuvres de charité et sur les vœux de pauvreté personnelle. Du VIe au XVe siècle, c’était une société qui assurait la liberté contre le besoin et la tyrannie. L’ordre social traditionnel fut détruit par Henry VIII avec le pillage et la fermeture des Maisons religieuses, qui avaient fourni une éducation gratuite à la jeunesse du voisinage, et la nourriture et un abri à ceux qui étaient dans le besoin. En 1536 par un Acte du Parlement, les monastères et les couvents furent fermés et leurs biens confisqués au bénéfice d’Henry et de ses favoris. Le commentateur social William Cobbett (1763-1835) dit qu’avec cet Acte, frappant la base même de la vie sociale et économique locale du peuple :
« …commença la ruine et la dégradation du corps du peuple d’Angleterre et d’Irlande ; car ce fut la première mesure prise, sous forme légale, pour voler les gens sous prétexte de réformer leur religion ; car ce fut le précédent sur lequel les futurs pillards s’appuyèrent, jusqu’à ce qu’ils aient complètement appauvri le pays ; car ce fut le premier de cette série d’actes de rapine, par laquelle ce peuple autrefois bien nourri et bien habillé a finalement été réduit à des guenilles et à une pitance pire que celle des prisons ; je citerai son préambule menteur et infâme dans sa totalité. Les Anglais supposent en général qu’il y a toujours eu des lois pour les pauvres et des indigents en Angleterre. Ils devraient se souvenir que, pendant neuf cent ans (…), il n’y en eut pas. » (William Cobbett, The History of the Protestant Reformation in England and Ireland, 1824, p. 166 ; online at: http://www.wattpad.com/171334-History-of-the-protestant-Reformation-by-William-Cobbett)
Cobbett, un auteur plus perspicace que Karl Marx, connaissant intimement le pays anglais, écrivit :
« La Réforme dépouilla les classes ouvrières de leur patrimoine, elle leur arracha ce que la nature leur avait attribué ; elle leur vola cette aide pour les nécessiteux qui était la leur par un droit imprescriptible, et qui leur avait été confirmée par la Loi de Dieu et la Loi de la Terre. Elle leur apporta un mode artificiel d’aide obligatoire et rancunière, calculée pour que le pauvre et le riche se haïssent, au lieu de les lier par les liens de la charité chrétienne. » (Ibid.)
Belloc écrivit, parlant du processus historique conduisant au système économique mondial aujourd’hui contrôlé par l’usure :
« Finalement, parmi les conséquences majeures de la Réforme il y eut ce phénomène que nous avons fini par appeler ‘capitalisme’, et que beaucoup, reconnaissant sa malignité universelle, considèrent à tort comme le principal obstacle au juste règlement de la société humaine et à la solution de nos tensions modernes aujourd’hui intolérables. Ce qui est appelé ‘capitalisme’ naquit directement dans toutes ses branches de l’isolement de l’âme. Cet isolement permit une compétition illimitée. Il donna à la ruse supérieure et même au talent supérieur une carrière sans limite. Il donna toute licence à l’avidité. Et d’un autre coté il brisa les liens collectifs par lesquels les hommes se maintiennent dans une stabilité économique. Par celui-ci surgit en Angleterre d’abord, plus tard dans toutes les nations protestantes plus actives, et plus tard encore à divers degrés dans tout le reste de la Chrétienté, un système sous lequel un petit nombre possédait la terre et la machinerie de production, et le grand nombre fut graduellement dépossédé. Le grand nombre ainsi dépossédé ne pouvait exister que par des allocations accordées par les possédants, et la vie humaine n’était pas un souci pour ces derniers. » (Belloc, chapter X).
Les libéraux, les Jacobins et leurs sponsors maçonniques commencèrent à appeler à la création d’une Europe fédérée, mais comme un prélude à un monde fédéré. Pour cette raison, de nombreux membres de la Droite Nationaliste supposent qu’ils doivent soutenir l’étatisme étroit [= les Etats-nations] et s’opposer à la Nation Europe pour pouvoir résister au « nouvel ordre mondial ». L’Europe jacobine du type que nous avons aujourd’hui est l’anti-Europe par rapport à l’Europe, comme l’Antéchrist par rapport au Christ. L’Antéchrist est décrit dans la Bible comme possédant beaucoup des traits du Christ, et comme pouvant tromper même les purs.
Jean Baptiste déclara à l’Assemblée Nationale française le 13 juin 1790 que les « Droits de l’Homme », la nouvelle loi devant remplacer les Dix Commandements, devaient être adoptés par toute l’humanité, et qu’il ne devait plus exister de nations souveraines. Ce fut le précurseur des « Quatorze Points » du président Woodrow Wilson et de la Charte de l’Atlantique du président Franklin Roosevelt, et de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de l’Homme. Le 2 avril 1792, à la Convention, Baptiste appela à la création de « La République Universelle ».
La Nation Europe n’est pas un prélude à un « nouvel ordre mondial », c’est la seule manière de résister au globalisme ; avec l’espace géographique, la population, et les ressources pour former un bloc souverain, où les différences régionales et ethniques seraient encouragées et non oblitérées, parce que la Nation Europe serait un développement organique, reprenant la croissance qui a été retardée et avortée il y a des siècles [= avec la naissance des Etats-nations] ; pas une construction artificielle conçue dans des salles de réunion et des loges comme une étape vers le globalisme.
Les mesures initiales d’après-guerre commençant par des accords économiques entre nations européennes, jusqu’à la CEE et finalement jusqu’à l’actuelle Union Européenne faisaient partie d’un processus graduel. C’est à partir de ces manœuvres des ploutocrates et des membres de sociétés secrètes que l’actuelle fausse « Europe » a été constituée. Comment cette anti-Europe peut-elle être prise pour l’Europe qui est notre héritage ? L’Europe n’est pas et ne doit pas être la création d’oligarques, de bureaucrates et d’initiés ténébreux des loges. Rejeter l’Europe parce qu’elle a été transformée en prostituée malade par des pathogènes-de-la-culture au service des ennemis extérieurs et des traîtres intérieurs, c’est nier ce que l’Europe pourrait redevenir. N’est-ce pas plutôt le devoir de ceux qui résistent à la décadence de l’ère moderne de travailler à la restauration de la santé de l’Europe, au lieu de maintenir sa division par l’étatisme-étroit ?
[Caractères gras/vert clair (sauf intertitres) ajoutés par le traducteur.]
18:06 Publié dans Actualité, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : europe, kerry bolton, idée d'europe, européisme, idée européenne, affaires européennes, théorie politique, politologie, histoire, sciences politiques | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Bolton writes well and thinks well but seems too enamored with empires that tend to move too far away from the natural decentralization of human nature which prefers smaller ethnostates that can be more in touch with the real genetic connections between kin and ethnic group.
Like many in the New Right, Bolton also seems too enamored with the empire-loving and science-denigrating Traditionalist School, and the odd ideas of Guenon and Evola, who claim a "spiritual race" that is superior too biology, when real Godhood is the supermaterial zenith of biological evolution.
I think the most we should hope for is an ethnopluralism of ethnostates well protected by some form of federalism. When we move much beyond small ethnostates we lose effective biological bonding and effective evolutionary breeding environments.
Écrit par : Kenneth Anderson | samedi, 29 décembre 2018
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