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lundi, 12 mai 2025

Continuité douteuse: la critique de la Russie reste à l’ordre du jour au ministère allemand des Affaires étrangères

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Continuité douteuse: la critique de la Russie reste à l’ordre du jour au ministère allemand des Affaires étrangères

Berlin. Annalena Baerbock (Verts) quitte ses fonctions, mais son héritage en matière de politique étrangère désastreuse demeure. En effet, la CDU a marqué des points indiscutables avec la nomination de Johann Wadephul comme futur ministre des Affaires étrangères et de Serap Güler comme future ministre d’État au ministère des Affaires étrangères. Les décisions quant au choix du personnel qui ont été prises par le futur chancelier Friedrich Merz garantissent ainsi la poursuite d’une ligne anti-russe néfaste.

Alors que les médias spéculaient initialement sur un éventuel retour de l’ancien candidat à la chancellerie Armin Laschet, c’est finalement l’expert en sécurité Wadephul qui a triomphé. Lors d’un entretien piégé qu'il avait accordé deux satiristes russes, il aurait prétendument confié à la fin de l'année 2024: « La Russie restera à jamais un ennemi pour nous. » La véritable surprise est toutefois la nomination de la politicienne de 44 ans, Serap Güler (photo, ci-dessous), qui, contrairement aux espoirs déçus de son protecteur Laschet, intégrera désormais le ministère des Affaires étrangères.

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Cette politicienne d’origine turque, qui se décrit elle-même comme une « experte CDU-OTAN », adopte une position claire dans la politique étrangère allemande à venir. Ses nombreuses déclarations sur X (anciennement Twitter) ne laissent aucun doute sur ses positions. Elle a ainsi demandé le 26 août 2022 de manière rhétorique: « Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Où avez-vous vécu ces derniers mois, pour penser encore qu’on peut négocier la paix avec Poutine?». En janvier 2023, elle a mis en garde: «Le plus grand service que nous puissions rendre à Poutine, c’est de laisser tomber l’Ukraine». Et encore en mars 2025, elle critiquait le chancelier Scholz: «Si Scholz gouvernait en Finlande ou en Suède, ces pays ne seraient jamais entrés dans l’OTAN».

La position inflexible de Güler va au-delà de la simple critique. En mars 2023, elle déclarait au Münchner Merkur: « Nous sommes déjà en guerre hybride avec la Russie». Elle réclame la conscription pour les femmes et a mis en garde à plusieurs reprises contre des cyberattaques russes.

Cependant, la nouvelle ministre d’État n’est pas du tout vierge de positions controversées. Les médias ont évoqué ses contacts avec des nationalistes turcs et des lobbyistes azerbaïdjanais — accusations qu’elle a toujours réfutées.

Güler se montre également intransigeante sur d’autres questions de politique étrangère et affiche une détermination résolue face à la Russie. En décembre 2024, elle a appelé sur Deutschlandfunk à fermer les bases russes en Syrie: «Leur perte affaiblirait considérablement la Russie».

Avec la double direction Wadephul/Güler, la CDU envoie un message clair à Moscou: l’ère d’une politique russe profondément conflictuelle va se poursuivre (rk).

Fumée blanche. Et maintenant?

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Fumée blanche. Et maintenant?

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/fumata-bianca-e-ora/

Le pape est là. Comme prévu, la Chaire de Pierre est restée vacante très peu de temps. La période de deuil pour François/Bergoglio, puis deux jours de scrutin. Et au quatrième tour, le nom a été annoncé.

Ce n'est pas un nom imprévu, même s'il n'était pas parmi les plus populaires avant l'élection. Mais ensuite, Washington est entrée en scène. Et Elon Musk aussi. Avec des arguments très... concrets.

Et ainsi le cardinal Prevost est devenu Léon XIV.

Évidemment, il reste encore beaucoup à comprendre sur la manière dont sera ce pontificat. Et Prevost, cardinal depuis à peine deux ans et somme toute jeune (69 ans), reste une inconnue difficile à décrypter.

Certes, Bergoglio l'avait voulu à Rome. Cependant, les premiers signes ne semblent pas indiquer qu'il soit un fidèle du pape argentin, lequel fut très souvent controversé.

Le style, tout d'abord. Complètement différent. La tenue pontificale complète, la lecture des Écritures, la bénédiction.

Aucune « familiarité » comme dans la manière de se présenter de son prédécesseur. Bien au contraire, une certaine froideur, probablement voulue.

Surtout, aucune concession à la place publique. Où la déception a semblé tangible.

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Et puis le nom. Léon XIV. Un bond en arrière, à la fin du 19ème siècle. Ni Paul, ni Jean, ni François... ni Pie ni Benoît. Léon. Comme l'auteur de l'Encyclique Rerum Novarum. Qui était, il faut le rappeler, la réponse de l’Église aux tensions sociales qui traversaient le siècle. Et une réponse sèche et dure: fermeture à toute forme de socialisme. Et, en réponse, une déclinaison particulière de la doctrine corporative.

Bien sûr, il n'est pas certain que l'évocation soit celle de Léon XIII. Car d'autres figures surgissent dans la mémoire.

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À commencer, évidemment, par Léon I, Léon le Grand, également vénéré par les orthodoxes. Qui représente la tentative de maintenir unies les Églises d’Orient et d’Occident, évitant ainsi le grand Schisme.

Une main tendue, peut-être, vers la Russie chrétienne, qui demeure encore aujourd’hui le bastion de l’orthodoxie.

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Ou encore Léon III. Qui forgea un accord avec Charlemagne. Le pape de la « realpolitik » occidentale. Ce pourrait être une référence intéressante, étant donné l’origine de Prevost et ses relations, complexes mais étroites, avec Washington.

Ce ne sont que des hypothèses, bien sûr, qui devront être vérifiées. Comme l’attitude de l’évêque Prevost à l’époque, qui aurait empêché, dit-on, des enquêtes sur des prêtres pédophiles dans sa juridiction. Une attitude, là aussi, qui doit être examinée attentivement, car elle semble témoigner de la volonté traditionnelle de l’Église de ne pas laisser d’autres pouvoirs s’immiscer dans ses affaires.

En somme, c’est moi qui juge mes prêtres coupables. Et c’est moi qui décide de leur sort. Aucune autorité ou pouvoir civil ne peut s’en mêler.

N’oublions pas que l’archevêque de Canterbury, Thomas Becket, a été assassiné sur ordre du roi précisément parce qu’il avait excommunié le souverain. Coupable d’avoir condamné un prêtre coupable de crimes sexuels. Invasion dans le domaine de l'Eglise. Donc... inacceptable.

Quoi qu'il en soit, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Il ne reste qu’à attendre et voir si ce pontificat, qui pourrait durer longtemps, déplacera davantage l’axe du monde vers l’Occident. Ou s’il offrira l’occasion de rouvrir le dialogue avec Moscou.

13:39 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : léon xiv, papauté, religion, catholicisme, vatican | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le Pakistan et l'Inde vers un conflit. Cui prodest?

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Le Pakistan et l'Inde vers un conflit. Cui prodest?

par Stefano Vernole

(Vice-président, Centre d'études Eurasie et Méditerranée)

Source: https://www.cese-m.eu/cesem/2025/05/pakistan-e-india-vers... 

Le Pakistan affirme que l'Inde prépare une « attaque militaire imminente » et, si c'est le cas, la région de l'Asie du Sud plongerait dans la catastrophe.

SOURCE DE L'ARTICLE : https://strategic-culture.su/news/2025/05/05/pakistan-ind... 

Le prétexte officiel ? Une attaque sanglante à Pahalgam, au Cachemire, qui a tué 26 civils le 22 avril. Et s'il ne s'agissait que du dernier « casus belli » d'une stratégie atlantiste vieille de plusieurs décennies, destinée à attiser la ferveur nationaliste et à détourner l'attention de crises plus profondes?

L'avertissement du Pakistan est clair: toute agression indienne sera répoussée par la force. Les deux parties sont prises au piège d'une « guerre froide » régionale dans l'ombre d'un réalignement mondial. La Chine et la Russie sont des observateurs inquiets, qui appellent à la retenue et se proposent comme médiateurs. Et les États-Unis d'Amérique? Ils sourient en arrière-plan, avides d'instabilité pour maintenir l'Eurasie divisée et continuer à « gonfler » les profits du complexe militaro-industriel.

Le moment ne pourrait être plus suspect. Le dollar vacille. L'Occident s'enfonce dans le déclin moral et économique. Les BRICS+ apparaissent de plus en plus comme la seule alternative à l'indigne gouvernance mondiale nord-américaine. Que tout cela se termine par une escarmouche ou par une spirale plus large, il y a une certitude: lorsque l'ordre unipolaire vacille, le chaos devient monnaie courante et la guerre devient possible.

Lors d'un rassemblement public organisé à la hâte dans le Bihar, où des élections législatives auront lieu d'ici la fin de l'année, le Premier ministre indien Modi a porté la rhétorique guerrière à un nouveau niveau: «Aujourd'hui, depuis le sol du Bihar, je dis au monde entier: l'Inde identifiera, traquera et punira tous les terroristes et ceux qui les soutiennent. Nous les poursuivrons jusqu'au bout du monde». Il a ajouté: «Le châtiment sera important et sévère, ce à quoi ces terroristes ne songeraient même pas». Le ministre de la défense, Rajnath Singh, a déclaré : « Les responsables de tels actes recevront une réponse ferme dans un avenir proche. Nous ne punirons pas seulement les monstres qui ont perpétré cet acte de brutalité et de barbarie. Nous nous adresserons également à ceux qui se sont cachés derrière un rideau pour mener à bien cette conspiration. Les agresseurs et leurs maîtres seront pris pour cible». De même, le ministre de l'intérieur de l'Union, Amit Shah, a déclaré: «Les auteurs de cette lâche attaque terroriste ne seront pas épargnés. Et face à une nation qui les observe de près, ces mots sont plus qu'une promesse: ils sont un avertissement» (1).

La date de l'attentat de Pahalgam mérite d'être analysée de près. Il s'est produit alors que le Premier ministre Modi était en visite en Arabie saoudite, que le vice-président américain J. D. Vance était en Inde avec sa famille et juste avant que Donald Trump n'annonce une suspension des droits de douane à New Delhi. En outre, alors que les élections au Bihar sont prévues pour octobre-novembre 2025, de nombreux États clés comme l'Assam, le Kerala, le Tamil Nadu et le Bengale occidental devraient aller aux urnes en 2026. Sur le plan intérieur, les musulmans ont vivement protesté dans tout le pays contre la loi Waqf récemment adoptée, car elle est considérée comme une nouvelle loi anti-musulmane après la loi d'amendement sur la citoyenneté (CAA). Le gouvernement indien a été fortement incité à créer une distraction et à détourner l'attention du public. Après avoir accusé le Pakistan sans enquête appropriée et sans fournir de preuves, l'Inde a proclamé une série de mesures de rétorsion. Elle a notamment décidé de suspendre le traité sur les eaux de l'Indus, qui date de 1960, et a annoncé la fermeture du poste de contrôle intégré d'Attari. Il a été conseillé à tous ceux qui avaient franchi la frontière munis d'un visa valide de repasser par cette voie avant le 1er mai 2025. L'Inde a ajouté que les ressortissants pakistanais ne seront pas autorisés à entrer dans le pays avec des visas relevant du programme d'exemption de visa de l'ASACR (SVES) et que tous les visas délivrés aux ressortissants pakistanais sont considérés comme annulés, tandis que les ressortissants pakistanais qui se trouvent actuellement en Inde n'ont que 48 heures pour quitter le pays.

Les conseillers militaires, navals et aériens du haut-commissariat du Pakistan à New Delhi ont été déclarés « personae non gratae » et ont reçu un délai d'une semaine pour quitter l'Inde. New Delhi a également décidé de retirer ses conseillers de la défense, de la marine et de l'armée de l'air du haut-commissariat indien à Islamabad.

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En réponse, le Pakistan, à la suite de la réunion du comité de sécurité nationale, a rejeté la décision de l'Inde de « geler » le traité sur l'eau, soulignant qu'aucune clause de l'accord n'autorise sa suspension unilatérale. Le Pakistan a averti que tout détournement des eaux serait considéré comme un « acte de guerre » et a décidé de fermer son espace aérien à l'Inde. Alors que le Pakistan avait déjà bloqué le commerce bilatéral suite aux mesures illégales et unilatérales prises par l'Inde le 5 août 2019 concernant l'IIOJK (la région du Jammu-Cachemire), il vient d'annoncer la suspension de toutes les formes de commerce, y compris le commerce avec des pays tiers via le territoire pakistanais (2).

Le Pakistan a également demandé aux citoyens indiens de quitter le pays, à l'exception des Sikhs Yatri, et a indiqué qu'il se réservait le droit de suspendre les accords bilatéraux, y compris l'accord de Simla. Le Pakistan a ensuite exprimé sa ferme détermination à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale contre toute « mésaventure ». Ces derniers jours, les tensions bilatérales croissantes ont été accompagnées d'informations faisant état d'une escalade des échanges de tirs le long de la ligne de contrôle (Line of Control / LoC).

Selon Islamabad, ce n'est qu'une question de temps avant que le monde n'apprenne que cette attaque sur Pahalgam faisait également partie de la stratégie habituelle de déstabilisation par le biais d'une opération sous faux drapeau. Le Pakistan, qui est engagé dans une lutte résolue contre le terrorisme à partir de sa frontière occidentale, ne peut guère se permettre d'ouvrir un nouveau front à ses frontières orientales: les accusations indiennes semblent en effet dénuées de toute logique.

Le problème est qu'à moins qu'une enquête internationale neutre et indépendante ne soit menée sur l'incident - comme l'a immédiatement exigé Pékin - pour vérifier la responsabilité éventuelle de « tierces parties » dans l'attaque, New Delhi et Islamabad continueront d'échanger des accusations mutuelles, alimentant la rhétorique nationaliste et se dirigeant vers un conflit ouvert extrêmement dangereux, puisqu'il s'agit de deux puissances nucléaires. Des exercices de guerre de l'armée d'Islamabad sont actuellement en cours dans les régions de Sialkot, Narowal, Zafarwal et Shakargarh, à la frontière entre le Pakistan et l'Inde.

Il s'agit donc d'un test important pour la stratégie d'intégration eurasienne, puisque l'Inde et le Pakistan appartiennent tous deux à l'Organisation de coopération de Shanghai; en outre, Islamabad a depuis longtemps exprimé sa volonté de rejoindre les BRICS et de participer au Corridor international Nord-Sud, des initiatives auxquelles l'Inde participe déjà depuis des années.

NOTES:

(1) Mahwish Hafeez, Pahalgam Incident : Another False Flag Operation ?, ISSI, Islamabad, 29 avril 2025.

(2) Stefano Vernole, KASHMIR WITHOUT PEACE : A FOCUS ON INTERNATIONAL LAW, www.cese-m.eu, 7 février 2025.

Les exportations chinoises augmentent malgré les droits de douane américains

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Les exportations chinoises augmentent malgré les droits de douane américains

Source: https://dissident.one/chinese-export-stijgt-ondanks-ameri...  

La Chine enregistre des exportations record en avril, à la veille de négociations commerciales de première importance avec les États-Unis.

Les exportations chinoises ont fortement augmenté en avril malgré les droits de douane imposés par Donald Trump sur les expéditions vers les États-Unis à l'occasion du « Jour de la libération ». Cela a renforcé la position de Pékin à l'approche de négociations commerciales de toute première importance qui débutent ce week-end, rapporte le FT.

Ces bons résultats ont été obtenus alors que les entreprises chinoises ont réorienté leurs flux commerciaux vers l'Asie du Sud-Est, l'Europe et d'autres destinations après que des droits de douane excessifs ont été imposés par les deux plus grandes économies du monde.

Les douanes chinoises ont indiqué vendredi que les exportations en dollars avaient augmenté de 8,1% par rapport à l'année précédente. La croissance a ainsi dépassé les prévisions des analystes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une croissance de 1,9%. Il s'agit toutefois d'un ralentissement par rapport à la croissance de 12,4% enregistrée en mars, lorsque les chiffres étaient soutenus par les exportateurs qui voulaient devancer les droits de douane prévus en expédiant leurs marchandises aux États-Unis.

Les importations ont diminué de 0,2% en avril. C'est le troisième mois consécutif de baisse des importations. Cette situation suscite des inquiétudes quant aux excédents commerciaux croissants de la Chine. Ces excédents sont à l'origine d'une grande partie des tensions avec les États-Unis.

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« Cela semble encore pire pour les États-Unis à l'approche des négociations commerciales », a déclaré Lynn Song, économiste en chef pour la Grande Chine auprès de la banque ING. Elle a ajouté que la contraction des importations chinoises semble s'être faite au détriment des exportations américaines vers le pays.

Selon Heron Lim, économiste chez Moody's Analytics, les échanges commerciaux de la Chine avec les États-Unis ont chuté de 21% en glissement annuel en avril, mais les échanges avec les pays d'Asie du Sud-Est ont augmenté dans les mêmes proportions et ceux avec l'UE ont progressé de 8%.

« Les expéditions vers l'Indonésie, la Thaïlande et le Viêt Nam ont connu les plus fortes augmentations », a déclaré M. Lim.

Ces bons résultats devraient accroître la pression sur les représentants commerciaux américains, qui s'apprêtent à rencontrer leurs homologues chinois pour des négociations à Genève, à partir de samedi.

Le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le représentant commercial Jamieson Greer représenteront les États-Unis, tandis que la Chine a déclaré que sa délégation serait dirigée par le vice-premier ministre He Lifeng, le plus haut responsable économique chinois.

Le mois dernier, M. Trump a augmenté les droits d'importation sur la plupart des produits chinois jusqu'à 145% et a annoncé qu'il imposerait de nouveaux droits même sur les petits paquets en provenance du pays. Pékin a réagi en imposant des droits d'importation de 125%.

Dans un premier temps, il a également imposé des droits de douane punitifs au Viêt Nam, à la Thaïlande et à d'autres pays d'Asie du Sud-Est qui ont accumulé d'énormes excédents commerciaux avec les États-Unis. De nombreuses entreprises ont construit des sites de production dans ces pays pour remplacer la Chine.

Trump a ensuite annoncé une pause de 90 jours sur les droits de douane du « Jour de la Libération », dans l'attente de négociations avec la plupart des pays, à l'exception de la Chine.

Les exportateurs ont donc eu la possibilité d'acheminer leurs marchandises vers les États-Unis via l'Asie du Sud-Est.

Jens Eskelund, président de la Chambre de commerce de l'Union européenne en Chine, a déclaré jeudi que le nombre de réservations pour des expéditions chinoises vers les États-Unis avait chuté de 30 à 50%. Il a toutefois précisé que le nombre de réservations pour le reste du monde avait en fait augmenté.

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« Les exportations chinoises vers le reste de l'Asie semblent particulièrement performantes, mais aussi vers le Moyen-Orient et, dans une certaine mesure, vers l'Europe », a-t-il déclaré. « Bien sûr, la Chine est touchée... mais nous constatons que, dans une certaine mesure, d'autres marchés peuvent absorber une partie des marchandises qui ne sont pas destinées aux États-Unis ».

L'excédent commercial de la Chine avec les États-Unis s'est élevé à 20,46 milliards de dollars en avril, pour un total de 96,2 milliards de dollars. Toutefois, les exportations vers les États-Unis ont chuté de 17,6% par rapport au mois précédent, ce qui indique que la Chine a développé ses échanges avec d'autres marchés.

Dans un communiqué analysant le commerce en renminbi chinois au cours des quatre derniers mois, les fonctionnaires des douanes ont noté que le commerce avec les pays d'Asie du Sud-Est, l'UE et le long de l'initiative Belt and Road, le principal projet d'infrastructure internationale de Pékin, avait augmenté. Les échanges avec les États-Unis ont diminué, a-t-on ajouté.

Jorge Toledo, ambassadeur de l'UE en Chine, a critiqué vendredi le déficit commercial croissant entre la Chine et le reste du monde. Il a ajouté que les contrôles des exportations de Pékin et « l'absence de règles du jeu équitables pour les entreprises européennes » suscitaient « d'énormes inquiétudes ».

« La situation ne s'améliore pas... il faut faire quelque chose », a-t-il déclaré à la China Europe International Business School de Shanghai.

Selon l'agence de presse nationale chinoise Xinhua, Lu Daliang, porte-parole des douanes, a déclaré que « la coopération globale de la Chine avec les pays voisins continue de s'approfondir et que les relations économiques et commerciales sont de plus en plus étroites ».

10:48 Publié dans Actualité, Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chine, droits de douane, économie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook