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vendredi, 14 février 2025

La guerre "douanière" de Trump

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La guerre "douanière" de Trump

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/la-guerra-doganale-di-trump/

Pour nos médias, il ne s'agirait que d'une énième excentricité. Du comportement atypique et insensé du magnat devenu, pour une raison étrange, président des États-Unis. Et ce, malgré le fait que des commentateurs italiens, même éminents, nous avaient répété à l’envi qu’il n’avait aucune chance. Que la nouvelle présidente serait Kamala Harris. Parce qu'eux, les médias et les commentateurs italiens, auraient voté ainsi.

Dommage, cependant, que le président des États-Unis soit élu par les Américains. Tous les Américains, pas seulement ceux, peu nombreux, au ton suffisant et aux manières affectées qui peuplent Manhattan ou le centre de San Francisco.

Ainsi, Trump a triomphé. Et il a immédiatement commencé à redistribuer les cartes. À faire comprendre ce que représentera ce deuxième mandat.

D’abord pour les États-Unis. Ensuite, aussi, pour l’Europe. Ou plutôt pour ces « alliés » européens qui ont encore du mal à piger ce qui adviendra. Et qui continuent à se complaire dans leur insouciance béate et stupide.

Prenons un exemple: la question des droits de douane. Trump a d’abord menacé d’en imposer au Canada, au Mexique et à ses voisins les plus proches. Les plongeant ainsi dans une panique totale.

Les réactions, bien sûr, ont été variées. De l’indignation canadienne à la menace mexicaine de se tourner vers d’autres partenaires. Une menace qui reste à vérifier, puisque le Mexique importe des États-Unis plus de 70% de ses besoins. Il en est pratiquement totalement dépendant, et un changement radical de fournisseurs serait assurément difficile. Et certainement pas indolore.

Naturellement, Trump a frappé fort. Il a parlé à l’un pour que l’autre comprenne. Et il a obtenu un résultat précis presque immédiatement. Le Canada et le Mexique se sont, de fait, aussitôt réalignés sur Washington. Le risque d'une guerre douanière est trop élevé. Et eux, clairement, ne peuvent pas se le permettre.

Cependant, il ne s’agissait pas seulement d’une menace destinée à ramener à la raison des voisins quelque peu récalcitrants.

Trump leur a parlé, mais surtout pour faire comprendre au reste du monde l’atmosphère du moment.

Et c’est, très clairement, une atmosphère d'orage.

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Surtout pour l’Union européenne.

Car, certes, Trump utilise les droits de douane comme une massue contre tout le monde. Y compris contre les Russes et les Chinois.

Toutefois, avec la Russie, il a actuellement d’autres priorités. Il doit négocier, avec son « ami » Poutine, la question de l’Ukraine.

Et avec Pékin, les intérêts communs sont trop imbriqués, avec des participations financières chinoises dans l’industrie américaine, pour qu’un affrontement direct soit envisageable.

On parle de droits de douane à 10%. Un chiffre élevé, mais somme toute acceptable.

Ainsi, le véritable objectif que vise la politique douanière de Trump est un et un seul: les pays de l’Union européenne.

Ces pays qui se sont laissé dépouiller de toute prérogative par les administrations américaines précédentes. Réduits à l’état de vassaux dépourvus de classes dirigeantes. Privés de toute autonomie.

Et qui, pourtant, restent attachés à une image de l’Amérique qui n’existe plus. Qui s’est évanouie avec l’entrée triomphale du magnat à la Maison-Blanche.

Car derrière Trump, il n’y a pas le vide. Il y a l’Amérique profonde. Celle qui travaille et qui produit. À mille lieues de cette Europe et de sa mentalité.

Et pour l’Amérique de Trump, l’Europe – ou plutôt les États européens – sont aujourd’hui un fardeau. Un coût, puisqu’ils exportent et vendent bien plus aux États-Unis qu’ils n’importent. Et Trump entend changer cela. Radicalement.

A-t-il raison ? A-t-il tort ? Sincèrement, je crois que ce n’est pas la question.

Il a bien l’intention d’aller jusqu’au bout. Et, honnêtement, je ne vois pas ce qui pourrait l’arrêter.

Les conséquences sur nos systèmes industriels et nos économies sont assez faciles à anticiper.

Ce sera un tournant. Extrêmement rude.

Et pour nos vies… eh bien, je vous laisse l’imaginer. Je ne pense pas que ce soit bien difficile…

jeudi, 06 février 2025

Trump veut imposer des droits de douane punitifs sur les produits de l’UE

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Trump veut imposer des droits de douane punitifs sur les produits de l’UE

Source: https://dissident.one/trump-wil-strafheffingen-opleggen-o...

Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il allait imposer des droits de douane punitifs sur les produits en provenance de l’Union européenne. Il a justifié cette décision en dénonçant ce qu’il considère comme des pratiques commerciales déloyales de la part des Européens. Aux États-Unis, des droits d’importation sont déjà en place sur les marchandises en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine, rapporte RT.de.

Le président Trump a confirmé son intention d’appliquer ces nouvelles taxes en répondant à une question lors d’une déclaration à la Maison-Blanche, récemment :

« Vais-je imposer des tarifs douaniers à l’Union européenne ? […] Absolument, absolument. »

Et d’ajouter :

« Nous sommes traités de manière exécrable. Ils n’achètent pas nos voitures, ils n’achètent pas nos produits agricoles, en réalité, ils n’achètent presque rien ».

C’est parce que c’est de la camelote. Vos produits agricoles sont remplis de poisons OGM et d’hormones de croissance.

Il existe un énorme déficit commercial avec l’UE. « Nous allons donc prendre des mesures très significatives contre l’Union européenne ». Toutefois, le président n’a pas donné plus de précisions.

Des taxes supplémentaires sur divers secteurs

Trump a également annoncé que les États-Unis allaient, dans les semaines à venir, imposer des droits de douane sur l’acier, le cuivre, l’aluminium et les puces électroniques, ainsi que sur « tous types de médicaments et de produits pharmaceutiques ».

Lors de sa campagne électorale, Trump avait proposé des droits d’importation de 10 à 20% sur les produits venant de tous les pays. À partir du 1er février, des droits de douane étendus entreront en vigueur sur les produits en provenance de Chine, du Canada et du Mexique. Des taxes de 25% sont prévues pour les produits mexicains et canadiens, tandis que les marchandises chinoises seront soumises à un tarif de 10%. Ces nouveaux droits s’ajoutent aux taxes déjà existantes.

L’UE prépare sa riposte

La Commission européenne a commencé dès l’été à préparer la transition vers la nouvelle présidence Trump. Le commissaire européen aux Affaires économiques, le Letton russophobe Valdis Dombrovskis, a déclaré il y a quelques jours à CNBC que l’UE ne resterait pas passive face aux nouvelles taxes imposées par Washington :

« Si nous devons défendre nos intérêts économiques, nous réagirons de manière appropriée ».

Eh bien, faites la paix avec Poutine et rouvrez Nord Stream si vous voulez vraiment riposter, serais-je tenté de dire.

Dès son premier mandat, Trump avait déjà déclenché une guerre commerciale avec l’UE. En 2018, il avait imposé des droits de douane spéciaux sur les importations d’acier et d’aluminium. Bruxelles avait alors répliqué en taxant des produits américains comme le whisky, les motos et les jeans. Après sa réélection en novembre, Trump a menacé les Européens de « tarifs douaniers sans fin » s’ils refusaient d’acheter du pétrole et du gaz américain.

dimanche, 25 mars 2018

Droits de douanes. L'Union européenne devrait-elle imiter Trump?

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Droits de douanes. L'Union européenne devrait-elle imiter Trump? 

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 22 mars, Donald Trump a annoncé qu'il allait taxer ( augmenter les droits de douanes sur) 60 milliards de dollars de marchandises importées de Chine, correspondant à 1.300 lignes de produit. La mesure visa à résorber un déficit avec la Chine qui atteint 375 milliards de dollars, sur un  déficit total avec le monde atteignant 796 milliards (dont il faut déduire un excédent américains sur les services principalement numériques d'environ 400 milliards.

Ceci veut dire que les prix de vente aux Etats-Unis des produits chinois importés augmenteront en proportion, diminuant l'intérêt qu'ils présentent pour les industries et consommateurs finaux américains. Ceux-ci ne cesseront pas pour autant d'importer des produits chinois, mais ceux-ci perdront une partie de leurs avantages au regard des produits équivalents fabriqués aux Etats-Unis.

La Maison Blanche envisage d'appliquer le même traitement aux biens provenant des autres parties du monde, notamment de l'Union européenne, mais la mesure a été différée dans la perspectives de négociations à ouvrir avec les pays producteurs.

Pour officialiser cette démarche, Donald Trump a annoncé le dépôt d'une procédure devant l'Organisation Mondiale du Commerce.

Sans attendre, l'Union européenne, par la voix notamment du commissaire au commerce Pierre Moscovici, s'est élevé contre la décision de Trump, au prétexte qu'elle va à l'encontre d'un principe encore considéré comme intangible entre pays se disant libéraux, le libre circulation des produits et services.

L'union européenne devrait-elle imiter Trump?

Il faudrait se poser la question dans la perspective où l'Union européenne, UE, ne serait pas seulement un instrument au service des intérêts financiers et industriels internationaux, principalement américains, qui dominent à leur profit l'économie mondiale. Supposons cependant que les gouvernements européens puissent décider de cette question au regard de leurs propres intérêts.

Un Etat européen seul, tel que la France et même la riche Allemagne, n'aurait pas intérêt à combattre la liberté des échanges, dans la mesure où chacun d'eux exporte presque autant qu'il importe. Mais si l'UE s'était suffisamment fédéralisée pour se donner des politiques économiques, fiscales et douanières coordonnées, elle représenterait une puissance capable dans de nombreux domaines de soutenir la confrontation avec les Etats-Unis, comme d'ailleurs avec des pays à économie relativement dirigée, tels la Chine et la Russie.

Dans ce cas, il paraît évident que l'UE aurait intérêt à négocier sa politique douanière en fonction de celle de ses partenaires commerciaux. Si les Etats-Unis taxent, comme prévisible, les importations d'acier européen, l'UE devrait taxer en proportion les importations de produits et services américains. Il en serait de même concernant les changes avec la Chine.

Mais il faut bien voir que taxer ne suffirait pas pour redonner de la vigueur à une branche industrielle européenne s'estimant défavorisée dans ses rapports avec les produits de même nature provenant des Etats-Unis ou de Chine.

Il faudrait impérativement que des politiques d'investissements, financées inévitablement par des économies dans d'autres domaines, permettent de reconstruire, sur un mode interventionniste, les entreprises de la branche industrielle ayant pris du retard.

Or ceci ne pourrait malheureusement pas être envisagé en Europe, qui a depuis des années renoncé à mettre en place dans le cadre d'économies partiellement dirigées, dites aussi économies mixtes, des politiques communes d'investissements et de développement. Sauf dans le cas, concernant la France notamment, des industries travaillant pour la défense.

C'est le même reproche qu'il faudrait faire à la politique douanière de Trump. Celle-ci, conformément à ses promesses électorales, visent à renforcer, par exemple, les industries métallurgiques de la Rust Belt qui sont aujourd'hui très archaïques.

Mais ces entreprises ne se moderniseront pas toutes seules et encore moins en un clin d'oeil. Il faudrait que l'Etat américain décide d'investir les dollars gagnés par de nouveaux droits de douanes dans le cadre d'une économie dirigée obligeant les anciennes aciéries à se moderniser. C'est ce qu'avait fait, avec un certain succès, le Commissariat au Plan français des années 50/60. Si Trump ne met pas en place des procédures identiques, les revenus résultant de droits de douanes plus élevés iront se perdre en spéculations diverses sans résultats quant au renforcement du potentiel industriel américain.

Or au delà du protectionnisme annoncé, rien dans le discours de Trump ou dans celui des intérêts politiques et économiques qui applaudissent en ce moment sa décision ne laisse présager - encore une fois hormis le très important secteur de la défense – le moindre interventionnisme économique de l'Etat fédéral, ni même des Etats fédérés.

Note

Sur ce sujet, voir aussi  (sans être nécessairement d'accord sur tout)

https://insolentiae.com/chaud-devant-nouvelle-secousse-bo...