jeudi, 20 novembre 2025
100 avions de chasse en 10 ans: Macron vend les Rafales à l’Ukraine pour plaire à l’industrie française

100 avions de chasse en 10 ans: Macron vend les Rafales à l’Ukraine pour plaire à l’industrie française
Andrea Muratore
Source: https://it.insideover.com/difesa/100-caccia-rafale-allucr...
100 avions de chasse Dassault de type Rafale à l’Ukraine en dix ans: l’accord signé lundi à Paris par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky est le plus vaste jamais conclu par l’Ukraine, qui est en guerre avec la Fédération de Russie, pour renforcer sa défense aérienne à long terme. Et cela s’annonce comme une opération commerciale majeure. Le Rafale, chasseur multi-rôle polyvalent, coûte actuellement environ 112 millions d’euros (130 millions de dollars) par unité, et un programme de livraison de 100 appareils aura une valeur certainement supérieure à 11 milliards d’euros.
L’accord Macron-Zelensky sur les chasseurs
Macron et Zelensky ont salué cet accord comme une grande opportunité pour défendre les cieux de l’Ukraine, mais, comme pour l’annonce suédoise de la livraison d'appareils modernisés de type Jas-39 Gripen, produit par Saab, le fait que la livraison des avions s’étalera sur plusieurs années laisse prévoir qu’ils entreront en service après la fin de l’actuelle guerre avec Moscou.
Ce n’est pas nécessairement un problème, puisque l’Europe envisage de doter Kiev d’outils de dissuasion adéquats pour décourager d’éventuelles agressions russes, mais la politique de livraison d’armes à l’Ukraine comporte un risque de décalage entre les exigences lourdes des troupes de Zelensky, notamment en matière de défense aérienne, et l’annonce de grands accords-cadres à long terme.
Il faut souligner que les principaux bénéficiaires de cet accord ne seront pas les Ukrainiens, mais les Français. Pour la France, il s’agit d’une grosse affaire, capable de relancer les usines nationales de défense et de créer des commandes pour l’industrie dans les années clés où le gouvernement prévoit d’augmenter les dépenses militaires intérieures. Faire fonctionner l’industrie rapidement est considéré comme essentiel, et Paris cherche à garantir des flux de trésorerie et de l’emploi pour ses champions nationaux, tout en espérant également détourner des fonds européens communs pour financer l’achat d’armements.
L’Europe financera-t-elle les Rafales pour l’Ukraine ?
Comme le note Politico.eu, “le président français n’a pas donné de calendrier pour la livraison des premiers avions de combat et espère que l’Europe interviendra pour contribuer au financement des Rafales”, ce qui est actuellement difficilement soutenable par une Ukraine au sommet de ses dépenses militaires et confrontée à de graves problèmes de dette et de déficit commercial.
Le scénario prévoit donc que Macron fasse pression pour que les fonds de la Security Action for Europe (Safe), initiée par la Commission européenne pour des prêts communs destinés à financer les dépenses militaires, ou ceux du programme d’achats communs pour l’Ukraine dans le cadre du Prioritized Ukraine Requirements List (Purl), financé par les membres européens de l’Alliance atlantique, soient détournés vers le grand projet d’achat des Rafales. Ces avions pourraient remplacer les Mirages déjà fournis à Kiev par la France, et en particulier, ils disposent d’une chaîne de valeur concentrée entre 400 fournisseurs situés en Hexagone.

La grande course aux Rafales
Par ailleurs, alors que le programme pour le chasseur de sixième génération, à produire avec l’Allemagne, est bloqué et que des expérimentations avec les Mirages pour combler le manque de drones de combat et tester l’intelligence artificielle sur les avions sont en cours, Paris travaille à renforcer la chaîne de valeur, les fournitures et la rapidité de production des Rafales chez Dassault.
“Selon le Livre blanc français de 2013 et le plan de modernisation technique pour la période 2019-2025, l’objectif était de produire 225 Rafales, dont 40 pour la Marine et 185 pour l’Armée de l’air et de l’espace”, note Defence24, en ajoutant qu'au “début de cette année, le ministre français de la Défense a annoncé un plan d’augmentation de ce chiffre de 30 appareils. La nouvelle valeur est de 61 pour l’Armée de l’air, mais aussi pour la Marine. Si cette augmentation est confirmée, la France disposera alors de 286 avions de ce type,” et si l’on ajoute le fait que Dassault avait déjà commandé 223 exemplaires en 2024, dont 159 destinés à l’exportation, il est évident que la demande ukrainienne va encore augmenter la pression sur la chaîne de production. Et c’est pourquoi Macron espère un généreux “subside” européen pour favoriser les économies d’échelle, non seulement pour l’exportation des Rafales, mais aussi pour la commande française. Aider Kiev, c’est s’aider soi-même: voilà la logique implicite derrière ce projet d’aide à la reconstruction ukrainienne qui s’ajoutera à la course européenne au réarmement.
14:17 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Militaria | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, france, ukraine, europe, affaires européennes, rafale |
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