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lundi, 17 décembre 2007

Message révolutionnaire de Nasser

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Viktor STARK:

Le message révolutionnaire de Gamal Abd El Nasser

Le 23 juillet 2002 était le cinquantième anniversaire de la chute de la monarchie morbide et corrompue qui "gouvernait" l'Egypte. Elle fut aussitôt remplacée par un régime de libération nationale, qui a dégager le pays de la tutelle étrangère, qui a œuvré pour que le peuple arabe, partagé entre de nombreux Etats puisse se réunir dans un ensemble grand-arabe, harmonisé par un socialisme de facture nationale.

L'ascension de Nasser

Parmi les révolutionnaires qui débarrassent l'Egypte de sa monarchie corrompue, nous trouvons un officier de 34 ans: Gamal Abd El Nasser. Né dans une famille modeste du Sud de l'Egypte, il adhère aux principes et aux valeurs du nationalisme révolutionnaire dans sa jeunesse. Pendant la seconde guerre mondiale, il sympathise, de même que ses camarades, avec les Allemands. Ces jeunes officiers admirent le "renard du désert", le Feldmarschall Erwin Rommel; ils espèrent que cet Allemand audacieux vaincra l'Empire britannique en Afrique du Nord, car Londres place de facto l'Egypte, pourtant théoriquement indépendante, sous sa tutelle. Pendant la guerre contre Israël en 1948, Nasser se révèle comme l'un des plus courageux officiers de l'armée égyptienne et acquiert le surnom de "Tigre de Falluyah". Il est grièvement blessé.

Après la révolution de 1952, Nasser devient véritablement le chef de son peuple qui lui voue une vénération sans fard. Il représente également le mouvement des peuples non alignés, espoir de tous les peuples colonisés du monde, soumis aux diktats de puissances coloniales étrangères. Nasser meurt en 1970. Bon nombre des principes énoncés à l'époque par Nasser restent parfaitement actuels, surtout aux yeux de ceux qui, à gauche, critiquent à juste titre le "capitalisme sans frein" et la "globalisation néo-libérale".

L'Egypte et l'Allemagne

Les rapports germano-égyptiens reposent en ultime instance sur un événement historique, le même que celui qui a motivé l'action planifiée par les jeunes officiers révolutionnaires autour de Nasser, qui voulaient donner un autre destin à l'Egypte et à tout le monde arabe. Dix ans avant cette révolution, alors que l'armée germano-italienne de Rommel pénétrait en Egypte en 1942, Churchill, conscient du danger et des sympathies pro-allemandes des masses égyptiennes, lance un ultimatum: si l'Egypte ne se range pas immédiatement aux côtés de Londres et ne met pas un terme aux mouvements pro-allemands, l'Angleterre prendra toutes les mesures militaires pour "discipliner" le pays. L'armée égyptienne, mal équipée, ne pouvait absolument pas tenir tête aux Britanniques. Elle dut s'incliner. Pour bien montrer leur puissance militaire, les Anglais font encercler le palais du Roi Farouk par des blindés.

Le chef de l'état-major général égyptien, Aziz Ali al-Misri, qui était germanophile, le Premier Ministre Ali Maher (qui reprit brièvement son poste après la révolution de 1952), de même que bon nombre de leurs amis, ont été immédiatement internés par les Britanniques. Un groupe de jeunes soldats, dont Nasser, ont tenté, sans succès, de libérer Maher par un coup de force. Sadat, qui faisait à l'époque la liaison entre le mouvement arabe de libération et l'Afrika Korps de Rommel, participera également à la révolution nassérienne de 1952. En 1970, il sera son successeur à la tête de l'Etat égyptien. Les Anglais l'internent également en 1942. De la même façon, un an auparavant, Churchill fit décapiter un autre Etat arabe, par des mesures encore plus brutales: l'Irak pro-allemand de Rachid Ali el-Gailani. Dans ses souvenirs, Sadat fustige le comportement brutal des Anglais en Egypte et en Irak pendant la seconde guerre mondiale: il le décrit comme un mépris affiché, scandaleux et inacceptable du droit à l'auto-détermination.

L'Egypte révolutionnaire a toujours fait montre d'un respect profond et d'une admiration pour les soldats de la Wehrmacht; par exemple : le premier président du gouvernement révolutionnaire, Nagib, rédige en allemand un message de salutation en avril 1954 à l'adresse d'une organisation de vétérans de l'arme parachutiste allemande, assorti de sa photo et de sa signature personnelle. Les vétérans ont publié ce document à l'époque. En voici le texte : «Lorsque je salue mes parachutistes égyptiens, je salue en même temps votre commandant en chef, le Colonel-Général Student, ainsi que vous tous, qui avez combattu pour votre patrie au sein des formations parachutistes allemandes, dans l'espoir que les traditions de cette arme demeurent valides pour tous les temps». Le Général Kurt Student, qui est évoqué ici, était celui qui avait conquis la Crète au départ du ciel en 1941; en 1944, il était devenu le Commandant en chef de la Première armée parachutiste de la Wehrmacht; fin avril 1945, il devenait Commandant en chef du Groupe d'Armée "Vistule".

En Egypte, les mausolées et monuments pour les soldats allemands du désert sont nombreux; les dirigeants du pays, surtout Sadat, ont toujours manifesté clairement leur admiration pour les guerriers venus de Germanie. Le monument en l'honneur des soldats, morts en servant dans l'Afrika Korps à El Alamein, ainsi que le monument en l'honneur de Rommel à Tel el Eissa en témoignent. En 1989, on a restauré, non loin d'El Alamein, un monument en forme de pyramide à la gloire du pilote et as allemand que l'on appelait l'"étoile de l'Afrique"; on y lit en langues allemande, arabe et italienne: «C'est ici qu'est mort, invaincu, le Capitaine H. J. Marseille, le 30 septembre 1942».

Les succès intérieurs du nassérisme, l'opposition de l'étranger

Après que Gamal Abd el Nasser ait remplacé le Général Nagib à la tête du gouvernement révolutionnaire, le peuple l'élit Président d'Etat en 1956. Son gouvernement fut autoritaire; il jugula les menées de l'opposition en arguant qu'elle était "dirigée de l'extérieur", ce qui était vrai dans de très nombreux cas. Nasser procéda à des nombreuses réformes importantes en politique intérieure, surtout en ce qui concerne l'enseignement, la formation universitaire et la santé; il procéda également à une réforme agraire au profit des paysans pauvres; il a élargi l'espace habitable du pays en prenant des mesures d'irrigation de grande ampleur. Ces réformes ont fait de lui l'idole des masses. Sur le plan extérieur, Nasser s'est efforcé de parfaire l'unité des Arabes, notamment en forgeant l'Union avec la Syrie et le Yémen, considérée comme la première étape dans le rassemblement de tous les Arabes au sein d'un même état. Le projet a certes connu l'échec, mais suscité beaucoup d'espoirs. Nasser abat également les structures de domination étrangères qui demeuraient présentes dans la vie politique et économique égyptienne, de manière ouverte ou camouflée. Il convient de citer ici la nationalisation du Canal de Suez. Toutes ces mesures ont fait de Nasser un héros populaire dans tous les pays arabes.

Mais très rapidement après la révolution de 1952, des forces étrangères se coalisent contre la nouvelle Egypte. Pendant l'été de 1954, des agents des services secrets israéliens organisent une série d'attentats à la bombe au Caire; en février 1955, un commando israélien attaque Gaza. En 1956, les forces conjuguées d'Israël, de la Grande-Bretagne et de la France attaquent l'Egypte dans la zone du Canal de Suez. En faisant appel à l'ONU, Nasser oblige les agresseurs à se retirer. En 1967, éclate la guerre des Six Jours. Le monde occidental a toujours tenté de faire accroire l'idée qu'Israël lançait ainsi une guerre préventive pour annuler l'effet de surprise d'un plan égyptien et syrien visant à détruire l'Etat hébreu. En 1997, pourtant, le quotidien israélien Yediot Ahronot publie l'aveu de Moshé Dayan, à l'époque Ministre israélien de la défense: 80% des actions militaires syriennes ont été provoquées par Israël.

Face à l'attitude pro-israélienne militante des Etats-Unis, Nasser n'a pas eu d'autre solution que de se rapprocher de l'Union Soviétique. En même temps, il s'efforçait, sur la scène internationale, en tant que chef charismatique des "non alignés", de trouver une alternative viable au système bipolaire, conséquence de la seconde guerre mondiale, où seuls Moscou et Washington menaient le jeu.

Un "Raïs" légendaire

Après la lourde défaite subite par l'Egypte en 1967, Nasser avait décidé de se retirer du pouvoir, mais un vague sans précédent d'enthousiasme populaire, qui voyait en lui "le seul et vrai chef du pays", il accepte de rester en fonction. Ce qu'il fera jusqu'à sa mort en 1970. Arnold Hottinger, journaliste du quotidien helvétique Neue Zürcher Zeitung, écrit: «En dépit de tout, Nasser est resté l'homme auquel les peuples arabes et égyptien ont conservé leur confiance». Ce correspondant au Caire du journal suisse évoque plus en profondeur la personna­lité de Nasser, dans son article célébrant le cinquantième anniversaire de la révolution égyptienne: «Nasser reste toujours, aux yeux de la grande majorité des Egyptiens, et aussi de la plupart des autres Arabes, le plus grand homme d'Etat que le monde arabe a produit depuis la fin de l'époque coloniale». Les jeunes Egyptiens parlent encore et toujours du "Raïs", du "Chef". Et quand on leur demande: «Comment, tu es si jeune, tu n'as pas vécu à son époque!». Ils répondent : «C'est à son époque que j'aurais voulu vivre».

Viktor STARK.

(DNZ/München - n°32, 2 août 2002).

 

 

 

 

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dimanche, 16 décembre 2007

L'Egypte sous protectorat

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Drapeau égyptien en 1914

L'Egypte sous protectorat

16 décembre 1914 : Pour éviter que l’Egypte, théoriquement sous souveraineté ottomane, ne passe sous contrôle de l’Allemagne, alliée au Sultan d’Istanbul, les Britanniques, juste après avoir proclamé la loi martiale et expulsé tous les citoyens allemands et autrichiens vers Malte, déclarent l’Egypte protectorat de Londres et la dépouillent de toutes les prérogatives autonomes qu’elle pouvait encore détenir, au moins formellement, coincée qu’elle était entre la souveraineté, devenue toute théorique, de la Sublime Porte, et la présence militaire britannique depuis 1882, dans les villes, les ports et le long du Canal de Suez. Le khédive Habbas Hilmi, favorable à l’alliance germano-turque, est démis de ses fonctions et remplacé par son oncle anglophile, Hussein Kamel. L’Egypte perd toute autonomie sur les plans militaire et diplomatique. Cette transformation de l’Egypte en protectorat et la rupture des derniers liens organiques entre le pays et la Sublime Porte constituent une humiliation profonde, à la base de toutes les revendications nationalistes ultérieures, dont Gamal Abdel Nasser sera la figure de proue.

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samedi, 15 décembre 2007

1055: Toghrul Bey s'empare de Bagdad

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15 décembre 1055: Toghrul Beg s’empare de Bagdad. Toghrul Beg, chef militaire turc très compétent, s’empare de la ville arabe de Bagdad. La personnalité de ce chef de guerre turc est fascinante. Sa biographie nous permet de comprendre la dynamique géopolitique qui secoue depuis des siècles l’Asie centrale pour se répercuter sur l’Egypte, l’Anatolie et les rives du Golfe Persique. Elle nous permet aussi de comprendre le clivage conflictuel qui oppose encore Chiites et Sunnites, donc de comprendre les scénarios qui se jouent aujourd’hui en Irak.

Toghrul Beg est né en 990. Il fut le fondateur de la dynastie seldjouk qui régna du onzième au quatorzième siècle sur l’Iran conquis, sur l’Irak, la Syrie et l’Anatolie. Toghrul Beg était le petit-fils de Seldjouk, chef des tribus turques Ogüz, dont l’habitat premier se situait dans la région de Jand en Asie centrale. Ces tribus turques avaient suivi le mouvement habituel des peuples nomadisants de la région. Avant eux, les peuples cavaliers indo-européens, partis d’Ukraine, s’étaient élancés vers les hauts plateaux d’Iran ou vers l’Inde. Après la disparition des Indo-Européens d’Asie centrale (dont les Tokhariens), les peuples turco-hunniques prendront le relais et suivront exactement les mêmes itinéraires.

Les Ogüz, comme avant eux les Mèdes, les Parthes et les Perses, entreront d’abord en Transoxiane (désormais islamisée) en 1016 et se mettront au service du Prince de Boukhara, un Turc karakhanide. Les Turcs, tous ensemble, devront faire face à la vigoureuse réaction iranienne, conduite par le fameux chef de guerre Mahmoud de Ghazni. Victorieux, celui-ci oblige les tribus turques à se replier vers le Khwarezm, région située au sud-est de la Mer d’Aral. A la mort du grand chef iranien, les Turcs reprendront immédiatement l’offensive vers 1028-1029 et conquerront le nord de l’Iran. Toghrul, son frère Tchaghri et son oncle Arslan conjuguent leurs efforts et concentrent leurs forces, battent Massoud, le fils peu compétent de Mahmoud de Ghazni. Le sort de la Perse est réglé. Le pays est désormais sous la coupe des peuples cavaliers turcs venus d’Asie centrale. Et le restera longtemps. Toghrul occupe alors le haut plateau iranien, base d’attaque de tous les peuples conquérants que la région a connus. Il développe une méthode de conquête systématique : les hordes tribales de cavaliers conquièrent le terrain. Toghrul arrive et se propose de l’administrer rationnellement.

De 1040 à 1044, il conquiert les régions circum-caspiennes de l’Iran, puis le pays autour d’Ispahan. A partir de 1049, il donne l’assaut à l’Empire byzantin, tournant délibérément les énergies des tribus turques d’Asie centrale vers des territoires non musulmans. En 1055, il s’empare de Bagdad, où les Abbassides sunnites avaient dû se soumettre en 945, contre leur gré, aux Bouyides chiites et iranisés. Les Sunnites accueillent donc Toghrul en libérateur et le proclament Sultan, avec, pour mission, de battre les Fatimides chiites d’Egypte. Nous avons là affaire à un projet sunnite d’unir l’islam autour du califat abbasside, désormais dirigé par des Turcs, et d’éliminer le chiisme.

La situation devient extrêmement complexe. Toghrul doit faire face à de multiples récriminations et révoltes : les Turcs et Turkmènes d’Ibrahim Inal sont mécontents, les Bouyides chiites relèvent la tête, les tribus arabes de Mésopotamie se rebiffent contre un pouvoir turc qu’elles ne supportent plus, les Fatimides en profitent pour intervenir. Toghrul parvient tout de même à battre la coalition hétéroclite de ses adversaires. Il impose au Proche-Orient la loi seldjoukide. Ce qui crée aussitôt une menace pour Byzance, qui fera appel à la papauté pour contrer la « race étrangère qui s’est introduite dans la Romania », comme l’expliquera, en ces termes mêmes, Urbain II à Clermont-Ferrand, quand il fera appel aux chevaliers d’Europe occidentale.

La biographie de Toghrul Beg nous montre que les clivages qui divisent le Proche- et le Moyen-Orient sont toujours les mêmes et qu’ils n’ont pas perdu de leur vigueur. Les Américains, poussés par les cénacles néo-conservateurs, n’ont pas assez tenu compte de cette complexité, pourtant si bien expliquée dans quantité de livres d’histoire anglo-saxons (dont ceux de l’historien et orientaliste John Man). Ils n’ont pas compris ni voulu voir que cette complexité et ces antagonismes n’étaient pas des souvenirs d’un passé définitivement révolu, mais étaient bel et bien vivants, actuels, percutants. D’où le constat d’échec de l’entreprise de conquête de l’Irak, posé très récemment à Washington.

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vendredi, 14 décembre 2007

Amundsen au Pôle Sud

14 décembre 1911: Le navigateur et explorateur norvégien Roald Amundsen arrive le premier au Pôle Sud.

Né le 16 juillet 1872 à Borge près d’Oslo, il recevra une formation de docteur en médecine. Il accompagne l’expédition belge en Antarctique qui fut la première expédition européenne à passer un hiver entier dans ce continent glacial austral. Amundsen franchira le premier le Passage du Nord-Ouest d’est en ouest à bord d’un navire qu’il a équipé, le Gjöa. Cette expédition prendra trois ans (de 1903 à 1906). Après avoir appris que l’Américain Robert E. Peary avait atteint le Pôle Nord le premier, alors que c’était un projet qu’il caressait lui-même, il met le cap sur le Pôle Sud en guise d’alternative, et y établit sa base. Celle-ci se situe à 60 miles plus près du centre du continent antarctique que celle installée par ses concurrents britanniques menés par Robert Falcon Scott. Amundsen réussit alors l’exploit d’atteindre le centre de l’Antarctique avec quatre compagnons, montés sur traîneaux tirés par 52 chiens. L’expédition en traîneaux sur les neiges et la terre ferme du continent antarctique a duré du 11 octobre au 14 décembre 1911. Après ces équipées en bateaux et en traîneaux, Amundsen, comme bon nombre d’Européens de son époque, tente l’aventure aérienne. Il veut traverser les pôles par les airs. En 1926, avec l’Américain Lincoln Ellsworth et l’ingénieur italien en aéronautique Umberto Nobile, il franchit l’Arctique en dirigeable en partant des Spitsberg, archipel norvégien au-delà du Cercle glacial arctique. Ils arriveront en Alaska. En 1928, Amundsen perd la vie en voulant secourir son ami Umberto Nobile, dont le dirigeable s’était écrasé près de l’archipel Spitsberg.

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jeudi, 13 décembre 2007

1084: Süleyman Shah s'empare d'Antioche

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13 décembre 1084: Le chef de guerre turc Süleyman Shah s’empare de la grande ville proche-orientale d’Antioche, clef de l’Anatolie et port méditerranéen important. Les troupes musulmanes turques s’approchent à grands pas de Byzance. Süleyman s’était déjà emparé de Konya au centre de l’Anatolie, provoquant par cette victoire un exode des Arméniens vers les côtes de Cilicie. Les succès de Süleyman favorisent également la victoire du parti militaire et de l’aristocratie provinciale de l’empire byzantin, coincé entre une offensive normande en Thessalie (Grèce) et les Seldjoukides de Süleyman. Pour éviter d’être pris ainsi en tenaille, le Basileus Alexis I Comnène tente de se rapprocher de la Papauté et des Vénitiens, ce qui amènera en bout de course à la première croisade, réaction européenne face à l’offensive turque, qui vient de débouler sur les côtes orientales de la Méditerranée.

En Espagne, en 1085, une croisade européenne avant la lettre, avait apporté son appui à Alphonse VI de Castille, qui enlève Tolède, centre névralgique de la péninsule ibérique. L’année 1085 est donc une année cruciale, qui marque en un certain sens le réveil de l’Europe. Les Almoravides de Youssouf Ben Tashfin tenteront certes de reprendre pied en Espagne, mais sans reconquérir la position stratégique primordiale qu’est Tolède. Youssouf prendra Valence, avant d’essuyer une vigoureuse contre-offensive d’un roi bien sympathique : Alphonse I le Batailleur de Navarre et d’Aragon, descendu de ses belles montagnes pyrénéennes pour affronter l’ennemi, qui, tenace, attaquera et contre-attaquera pendant encore près de deux siècles. En 1085 aussi périt à Rome le Pape Grégoire VII, qui avait déclenché la querelle des investitures en voulant émasculer l’Empire. Henri IV, qui avait subi l’humiliation de Canossa, s’était vengé, avait marché sur Rome, qui ne fut sauvée in extremis que par l’intervention des Normands. Urbain II, successeur du sinistre Grégoire VII, sera à peine plus conciliant, bien que plus lucide en appelant à la Croisade. Ni la reconquête des territoires conquis par les Seldjoukides et des Almoravides ni la réconciliation avec Byzance ne furent possibles avec ces papes apprentis sorciers qui voulaient ignorer les ressorts militaires et spirituels (kshatriaques) de l’impérialité germanique. L’Europe en paie les conséquences aujourd’hui encore.

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mercredi, 12 décembre 2007

1932: relations Japon/URSS

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12 décembre 1932: Le Japon et l’URSS renouent des relations diplomatiques. Mais le contexte international en Extrême Orient est particulièrement tendu. Les Japonais venaient d’envahir la Mandchourie et de prendre cette province chinoise sous leur protection totale, organisant un Etat à leur entière dévotion, à la tête duquel ils placeront Pu-Yi, dernier enfant de la dynastie mandchoue qui avait régné sur la Chine jusqu’à la proclamation de la république en 1911, sous l’impulsion du Dr. Sun Ya-tsen.

La présence japonaise en Mandchourie, le long du fleuve Amour et de la dernière portion de la voie de chemin de fer transsibérienne constituait une menace pour la région de Vladivostok et pour toute la Sibérie transbaïkalienne (à l’Est du Lac Baïkal). Staline craignait que les Japonais ne fassent alliance avec les nationalistes chinois de Tchang Kaï-chek, en couvrant ainsi leurs arrières dans le sud, pour pouvoir avancer leurs pions en direction de l’Est sibérien soviétique et de la Mongolie Extérieure. Moscou voyait avec inquiétude l’émergence d’un « bloc jaune », capable de lancer des opérations de conquêtes en Sibérie et en Asie centrale. De 1932 à 1937, la région a connu quelques années d’incertitude. En 1937, le Japon abandonne toute visée sur le Nord et attaque le Guomindang nationaliste de Tchang Kaï-chek, signalant par la même occasion que ses intérêts le portent désormais vers le Sud.

Dans le conflit sino-nippon, l’URSS se déclare neutre, signe un pacte de non-agression avec la Chine et laisse le Japon poursuivre ses opérations en pays han. En 1945, les troupes soviétiques envahiront la Mandchourie, la pilleront pour rééquiper l’Ouest du pays ravagé par l’invasion de l’Axe puis la quitteront pour la laisser aux Chinois. Des incidents de frontières assez graves ponctueront l’ère brejnevienne, ou les deux armées rouges s’affronteront. Les Soviétiques auront l’avantage.

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mardi, 11 décembre 2007

1994: Première guerre de Tchétchénie

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11 décembre 1994: Déclenchement de la première guerre de Tchétchénie. Le 1 novembre 1991, la Tchétchénie, ancienne région autonome de l’URSS, se déclare indépendante unilatéralement, rompt tout lien fédératif avec la Russie. Le Président de la nouvelle entité est Djokhar Doudaïev.

Immédiatement après cette proclamation d’indépendance, un régime de terreur s’installe, contraignant de 200.000 à 300.000 personnes, surtout de nationalité russe ou ossète, à opter pour la voie de l’exil. Pour une région autonome qui comptait à peine un million à un million et demi d’habitants, c’est une saignée démographique impressionnante, donnant la pleine mesure de la terreur qui y fut pratiquée. Tous les principes de droit y furent abrogés, la criminalité organisée prit le contrôle du pays. Sous l’impulsion du Premier Secrétaire du Conseil de Sécurité de la Fédération de Russie, Oleg Lobov, Eltsine donne l’ordre d’intervenir militairement dans la région pour y rétablir l’ordre. 40.000 soldats russes, mal équipés et mal instruits, marchent sur Grosny, la capitale.

En avril 1995, après la destruction de Grosny par l’artillerie russe, les troupes d’Eltsine ne contrôlent que 80% du territoire de la Tchétchénie. C’est alors que la guerre prend le visage hideux qu’elle ne cessera plus d’exhiber. Le terrorisme tchétchène, plus que tout autre, entend ne rien respecter des conventions humanitaires traditionnelles : ainsi, en juin 1995, une bande emmenée par Chamil Bassaïev s’attaque, dans le sud de la Russie, à un hôpital, prenant un millier d’otages parmi les patients et le personnel médical et para-médical. L’horreur absolue ! La Russie d’Eltsine capitule, cède et met un terme à toutes les opérations militaires. Les hostilités cessent le 30 juillet 1995, après signature d’un accord. Seuls 6000 soldats russes demeurent en Tchétchénie.

Mais des francs-tireurs tchétchènes, plus extrémistes encore, poursuivent leur œuvre de mort : le 9 janvier 1996, un autre hôpital est attaqué et un village du Daghestan est occupé. Les troupes russes interviennent et détruisent le village, transformé en bastion par les terroristes. Finalement, après de nombreux soubresauts, le Général Lebed finit par obtenir un véritable cessez-le-feu, en août 1996. Les derniers soldats russes se retirent en janvier 1997. La paix ne durera pas deux ans. En 1999, quand la crise des Balkans atteint son paroxysme et que les aviations de l’OTAN s’apprêtent à bombarder les ponts du Danube à Belgrade, le terrorisme tchétchène fait diversion au Daghestan, fait sauter des immeubles de rapport à Moscou et place des bombes dans le métro. Les victimes civiles sont innombrables. Le scénario est campé pour que commence la deuxième guerre de Tchétchénie, où l’horreur sera plus indicible encore : les terroristes de Bassaïev, animé par l’idéologie haineuse du wahhabisme (prêché par nos imams de garage), s’attaqueront à un théâtre de Moscou et à l’école de Beslan en Ossétie, massacrant plus de 300 enfants innocents.

Ce sont de telles horreurs que le quotidien « Le Soir » de Bruxelles nous demande d’applaudir à longueur de colonne, au nom d’un humanisme, style ULB. On a envie de vomir. Et on vomit.

lundi, 10 décembre 2007

1991: Indépendance du Nagorny-Karabagh

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10 décembre 1991: L’enclave arménienne d’Azerbaïdjan, le Nagorny-Karabagh se déclare indépendante. Le Nagorny-Karabagh est le nom russe, plus courant, de ce qu’il convient désormais d’appeler en français le « Haut-Karabagh », terme linguistiquement mixte, « bagh » signifiant « jardin » en langue persane, et « kara », « noir » en turc. « Karabagh » signifie dès lors « Jardin noir ». C’est un territoire de 5000 km2, dont la capitale est Stepanakert. Les Arméniens, qui peuplent cette région montagneuse du Caucase méridionale, préfèrent lui donner désormais le nom d’ « Artsakh ».

L’histoire contemporaine de cette région commence au Traité de Versailles, de sinistre mémoire, où, contrairement aux peuples d’Europe centrale et orientale, les Arméniens, pour s’être révoltés contre les Turcs, obtiennent des avantages. Ils reçoivent un pays désenclavé, avec une large fenêtre sur la Mer Noire. Mais dès 1921, les troupes bien aguerries et bien commandées de Mustafa Kemal Atatürk battent les Arméniens, conquièrent l’Arménie occidentale et le pays de Van, coupent l’Arménie résiduaire de la mer en conquérant la côte pontique, ramenant tout cet ensemble territorial dans le giron turc. Les Arméniens sont contraints de demander la protection de la Russie, devenue bolchevique. C’est ainsi que s’est créée une « République socialiste soviétique d’Arménie », qui sera bien vite dissoute, pour être incluse dans une vaste entité, la « République socialiste soviétique de Transcaucasie », laquelle sera à son tour dissoute en 1936, année où une nouvelle fois, les Soviétiques créent une « République socialiste soviétique d’Arménie », distincte des autres entités sud-caucasiennes.

Cette république existera jusqu’au 21 septembre 1991, où, dans le sillage de la dissolution de l’URSS, elle se proclame indépendante. Dans toute cette effervescence, le Haut-Karabagh, bien que peuplé d’Arméniens, avait été inclus dans la « République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan ». Dans l’optique des Soviétiques, à l’époque, il fallait amadouer les peuples turcs d’Asie centrale pour qu’ils rejoignent le grand projet révolutionnaire communiste. Staline, alors chef du « Bureau Caucasien » du Comité central du parti bolchevique, avait imposé cette cession du Haut Karabagh aux Azéris, qui en firent toutefois une région autonome dans leur république.

Dès la fin de la période de la perestroïka de Gorbatchev, les Arméniens du Haut Karabagh avaient proclamé la sécession d’avec l’Azerbaïdjan le 12 juin 1988. Les Azéris avaient réagi avec une violence extrême, déclenchant des pogroms sanglants, notamment à Soumgait et à Bakou, où des centaines d’Arméniens avaient été massacrés. Les Azéris suppriment également le statut d’autonomie que Staline avait octroyé aux Arméniens du Haut Karabagh. Dès 1991, l’Arménie et les montagnards du « Jardin noir » passent à l’offensive, vengent les victimes des atroces pogroms azéris et obtiennent la victoire, au prix de 17.000 soldats arméniens tués au combat. La Russie avait appuyé l’Arménie et, le 8 mai 1992, l’armée arménienne était entrée dans la ville de Choucha, scellant la défaite des Azéris, soutenus par la Turquie et les Etats-Unis.

Le 12 mai 1994, la Russie obtient qu’une trêve soit signée. Alors que les peuples européens perdent sur toute la ligne, reculent face à l’alliance islamo-yankee, la victoire arménienne est le seul succès enregistré au cours de ces deux dernières décennies. En effet, les troupes arméniennes ont conquis le territoire azéri situé entre l’enclave du Haut Karabagh et la frontière arménienne, poussant la frontière plus à l’Est, au détriment d’un peuple turc. La haine que vouent Turcs et Azéris à l’endroit des Arméniens, vient du fait que ce peuple européen, depuis les invasions seldjoukides, a toujours tenu tête au flux ininterrompu des nomades turcs venus du fin fond de l’Asie et occupent un territoire qui peut éventuellement servir de verrou à cette expansion.

La présence de l’Arménie dans le Caucase méridional empêche la continuité territoriale, dont rêvent les Turcs, et qui devrait s’étendre de l’Adriatique à la Muraille de Chine. La question arménienne, et, partant, celle du Haut Karabagh, amène des pays comme la Grèce et l’Iran à soutenir l’Arménie et à se rapprocher de la Russie, car ni Grecs ni Arméniens ni Russes ni Iraniens, unis par une solidarité indo-européenne, n’ont intérêt à ce que la continuité territoriale des pantouraniens soit un jour une réalité politique.

Notons que sur la pression des Etats-Unis et des lobbies pro-américains, l’UE condamne l’occupation de territoires azéris par les Arméniens et refuse de reconnaître la courageuse république d’Artsakh, sous prétexte qu’elle a fait sécession. Mais quand des souteneurs et des trafiquants de drogues albanais, financés par l’Arabie Saoudite, font sécession au Kosovo, l’UE applaudit, verse des subsides et des torrents de larmes. Au Kosovo, c’est une bonne sécession parce que les sécessionnistes sont financés par l’Arabie Saoudite. En Artsakh, c’est une mauvaise sécession parce que cela contrarie les pogromistes turcs. Deux poids, deux mesures.

Comment la folie d'Erasme sauva notre civilisation

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Karel VEREYCKEN

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samedi, 08 décembre 2007

1952: émeutes à Casablanca

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Farhat Hached

08 décembre 1952: Depuis deux jours, de violentes émeutes secouent la ville de Casablanca au Maroc. Les manifestants réagissent à l’assassinat du syndicaliste Farhat Hached, exposant d’un national-syndicalisme tunisien et compagnon d’Habib Bourguiba. En janvier 1952, les Français avaient arrêté tous les nationalistes tunisiens qui leur étaient tombé sous la main. Hached avait alors préconisé la résistance politique armée, afin d’obtenir l’indépendance du protectorat.

Le 5 décembre 1952, il tombe dans une embuscade, tendue par une organisation secrète, le « Main Rouge », sorte de recyclage républicain, quatrième république, de la Cagoule de Deloncle. Deux commandos en voiture cernent le véhicule d’Hached et le criblent de balles. L’Istiqlal, mouvement indépendantiste marocain, proteste contre cet assassinat, ce qui entraîne l’arrestation de ses leaders monarchistes, nationalistes et défenseurs de l’islam chérifain. Les nationalistes de l’Istiqlal déclenchent des émeutes pour exiger la libération de leurs leaders. La France n’avait pas respecté les clauses du protectorat, si bien défendues par Lyautey, clauses qui laissaient aux Marocains le soin de déterminer leur propre vie politique, sans immixtion de la puissance protectrice, sans tentative de gommer des legs du passé au nom d’un républicanisme moderne et universaliste.

Comme toujours l’idéologie centraliste a heurté des aspirations légitimes. Une approche conservatrice, telle celle de Lyautey, qui aurait fonctionné à vitesses multiples, aurait évité cet affrontement, également en Algérie. Autre élément de réflexion : si un nationalisme syndicaliste, comme celui de Farhat Hached, avait triomphé au Maroc dans les années 50, ce pays aurait-il été contraint d’exporter sa population surnuméraire vers l’Europe, créant les problèmes insolubles que doivent affronter les pays-hôtes de cette population, comme la Belgique, les Pays-Bas et, dans une moindre mesure, l’Espagne, l’Allemagne et la France ?

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jeudi, 06 décembre 2007

Le "corollaire Roosevelt" à la Doctrine de Monroe

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06 décembre 1904: Theodor Roosevelt, le belliciste américain, ajoute le fameux « corollaire Roosevelt » à la Doctrine de Monroe, proclamée en 1823. Il s’agit d’une interprétation expansionniste de cette Doctrine. Elle complète la précédente batterie de principes agressifs et bellicistes qu’avait énoncé trois ans auparavant « Teddy » Roosevelt, sous le nom de « Doctrine du Big Stick » ou « Doctrine du gros bâton ».

Cette doctrine réfute le principe même de neutralité, qui existe en droit international. Les Etats-Unis déclaraient, par la bouche de leur futur président, ne pas accepter qu’une puissance, quelle qu’elle soit, puisse s’opposer frontalement à leurs intérêts ni même puisse se déclarer tout simplement neutre et se désintéresser, sine ira nec metu, du point de vue américain, puisse ne pas applaudir à chaque geste agressif de Washington contre une autre nation de la planète. Roosevelt justifiait ainsi l’agression commise en 1898 contre l’Espagne, à Cuba et aux Philippines, et anticipait ses projets d’expansion dans la zone du Canal à Panama. Roosevelt ne cachait pas ses visées pan-américanistes sur l’Amérique latine, ce qui a immédiatement soulevé une vague d’indignation en Europe, évidemment non suivie d’effet.

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mercredi, 05 décembre 2007

Troupes britanniques contre l'ELAS

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Combattants de l'ELAS

05 décembre 1944: Les troupes britanniques, qui ont débarqué en Grèce, suite au reflux germano-italien, attaquent les résistants grecs de l’ELAS ou « Armée de Libération Nationale Grecque » ou « Ellenikos Ethnikos Laikos Apeleutherotikos Stratos », fortement noyautée par des éléments communistes et nationaux-communistes. Elle était dirigée par le communiste Aris Velouchiotis. Elle avait mené, sur le mode yougoslave et titiste, une guerre de partisans contre les Allemands, les Italiens, les Bulgares et les Grecs qui collaboraient avec eux. Les Allemands ne sont jamais parvenu à liquider ce mouvement, malgré leurs efforts. Le Général Löhr, qui commandait leurs troupes dans le sud de la péninsule balkanique, l’a avoué dans ses rapports. En septembre 1944, l’ELAS comptait 120.000 hommes armés, auxquels s’était jointe une unité disciplinaire allemande, la « Strafdivision 999 », composée d’anciens détenus politiques, pour la plupart communistes.

L’ELAS s’opposait au rétablissement de la monarchie sous le Roi Georges II et au retour de ce qu’elle appelait le « monarcho-fascisme » du Général Metaxas. En toute logique, la Grèce aurait dû devenir une république nationale communiste, si Churchill n’avait pas obtenu de Staline, lors d’accords signés le 12 février 1944, que la Grèce demeurerait dans la sphère d’influence britannique et qu’elle n’aurait donc pas de gouvernements communistes ou crypto-communistes. Staline lâchera donc ses camarades grecs, sans sourciller. Après des combats intenses, notamment pour le contrôle d’Athènes, l’ELAS doit déposer les armes. Elle est démantelée après les accords de Varkiza. Beaucoup d’anciens combattants de l’ELAS émigreront en Bulgarie, en Roumanie, et, après 1949, en RDA.

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mardi, 04 décembre 2007

Sartre chez Baader en prison

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04 décembre 1974: Le philosophe parisien Jean-Paul Sartre, devenu âgé, avec son physique difforme et son faciès grimaçant, répétant ad nauseam ses postures de révolutionnaire verbeux, se rend en Allemagne pour visiter en prison le terroriste de la « Rote Armee Fraktion », Andreas Baader, enfant gâté qui avait cherché quelques décharges d’adrénaline en jouant au terrorisme et en se prenant pour un Robin des Bois du 20ième siècle.

La visite au parloir de la prison a duré une heure. Dans la conférence de presse qui s’ensuivit, Sartre a parlé -ses propos borborygmiques étant traduits consécutivement par l’ineffable Daniel Cohn-Bendit, expérimentateur, à l’époque, en pédo-psychiatrie- des tortures subies par Baader ( ?) et des conditions « intolérables » de sa détention. Le gauchisme et la « révolutionnite » venaient d’atteindre les limites du grotesque.

Personne n’objecte à la nécessité d’une contestation, même musclée, du système mis en place par les Américains en Europe en 1945, où le libéralisme ne connaît plus de limites ni morales ni politiques, mais une campagne d’actes de terreur, d’assassinats et de discours recuits à la sauce « anti-nazie », d’une confondante imbécillité, n’apportait évidemment aucune solution cohérente à ce système. Le quotidien parisien « Libération », qui soutenait Sartre dans cette gesticulation ridicule, estimait, à l’époque, que les critiques et les protestations du gouvernement ouest-allemand n’étaient pas de mise, vu que les responsables de ce gouvernement étaient « souvent d’anciens nazis » ! Cqfd.

Au fond, l’usage abusif, caricatural et idiot du croquemitaine nazi en France, dans tous les partis, est resté tel quel, très semblable à l’usage que Sartre, gâteux, en faisait, pour tenter, vaille que vaille, de redorer son blason pâli et pour se donner une publicité que son œuvre, répétitive, lassante, caricaturale, hermétique, ne pouvait plus lui offrir. Les tristes avatars du sartrisme donnent raison à l’acidité de nos propos : ce sartrisme n’a pas eu de postérité, n’intéresse quasiment plus personne, a terriblement vieilli, a perdu toute pertinence intellectuelle ou littéraire.

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samedi, 01 décembre 2007

la Mongolie Extérieure faisait sécession de la Chine

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01 décembre 1911: La Mongolie Extérieure fait sécession de la Chine, avec l’appui de la Russie, qui cherche, bien évidemment, à étendre sa sphère d’influence dans le cœur même du continent asiatique et à établir une barrière contre un éventuel débordement démographique chinois en direction de la Sibérie.

Dans quel contexte plus spécifiquement chinois s’effectue cette sécession ? La dynastie Qing, accusée d’avoir précipité la Chine dans le déclin par passéisme incurable, vient d’être déposée et le Dr. Sun Yat-sen vient de créer les conditions qui conduiront bien vite à la proclamation d’une République qui voudra infléchir la politique chinoise vers un modernisme de bon aloi, pour la sortir de la misère politique. Le soulèvement républicain avait été général dans toute la Chine. En octobre, les Impériaux avaient enregistré quelques succès militaires, mais avaient fini par perdre totalement le contrôle de la situation.

En novembre, Sun Yat-sen peut se préparer à accéder à la magistrature suprême de la nouvelle république. Le 29 décembre, il en deviendra officiellement le premier président. Le processus de dislocation de l’empire se poursuit, en dehors du noyau de peuplement han. Le Tibet devient aussi de facto indépendant. Les derniers soldats chinois sont chassés de Lhassa. Les troupes de Mao reconquerront le pays en 1958-59, gommant sa spécificité.

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vendredi, 30 novembre 2007

Réflexions sur la trajectoire de W. Churchill

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Réflexions sur la trajectoire de W. Churchill

30 novembre 1874: Naissance à Blenheim Palace à Woodstock dans le Oxfordshire de Winston Spencer Churchill. Après une jeunesse aventureuse et un passé de reporter sur tous les points chauds de la planète, cet homme politique conservateur britannique rompt d’emblée, dès le début de sa carrière politique, avec la modération et la pondération de la tradition politique « Whig » anglaise.

A la fin du 19ième siècle et dans la première décennie du 20ième, un clivage séparait deux camps chez les conservateurs britanniques : d’une part, celui des partisans des « tarifs douaniers protecteurs », visant à faire vivre l’empire britannique en autarcie, à l’abri des tumultes du monde ; d’autre part, une frange plus libérale et plus militante, hostile à ces tarifs protecteurs, et partisane de l’alliance avec les Etats-Unis. Le jeune Winston Spencer Churchill est bien entendu le porte-paroles de ces derniers.

Quand les « tarifistes » obtiennent le contrôle du parti en 1904, Churchill rejoint immédiatement les Libéraux, gagne successivement plusieurs postes de ministre, jusqu’à devenir Premier Lord de l’Amirauté en 1911. Churchill se définit, à cette époque, comme un « Libéral impérialiste », bien décidé à affirmer la primauté britannique sur les mers, notamment en Méditerranée, contre toute puissance suffisamment crédible qui la défierait. Churchill est à l’origine de la campagne des Dardanelles, qui se termina en un terrible fiasco. Cette campagne visait à arriver à Constantinople avant les Russes et, accessoirement, à en chasser les Allemands qui dirigeaient l’armée et la marine ottomanes. Après une courte disgrâce, due au désastre de Gallipoli, il se retrouve ministre à la fin de la guerre.

Celle-ci terminée, son bellicisme viscéral, caractéristique principale de ses démarches et actions, le condamne à ne plus trouver aucun écho politique. Provisoirement. Il devra attendre 1924 pour refaire parler de lui, cette fois à la tête d’un mouvement « anti-socialiste », dont l’objectif était de freiner l’avènement d’un contrat social en Grande-Bretagne. Il préconise une attitude anti-soviétique en politique étrangère, car l’idéal révolutionnaire risque de contaminer les Indes et les pays arabes sous tutelle britannique et, partant, de faire crouler l’empire. Ses positions libérales s’accentuent encore davantage pendant la période de crise de 1926 à 1932. Il s’oppose à toute mesure visant à donner une autodétermination aux peuples des Indes.

A la fin des années 30, il s’oppose à la politique d’apaisement, préconisée par Chamberlain. La campagne de Norvège, qu’il ordonne en avril 1940, tourne au désastre, et, contrairement à l’affaire des Dardanelles pendant la première guerre mondiale, cet échec ne lui vaut aucun déboire : il est nommé premier ministre. Ses positions ne peuvent pas être qualifiées d’anti-fascistes ou d’anti-totalitaires : elles sont purement pragmatiques. Pour Churchill, il faut maintenir l’empire, le lier définitivement aux Etats-Unis et dominer les mers, à l’exclusion de toute autre puissance. Ce programme l’a amené à chercher, en vain, le soutien de Mussolini, pour faire de l’Italie un Etat-marionnette en Méditerranée, afin de garder le contrôle absolu sur cette mer du milieu et afin d’organiser une presqu’île accessible pour parfaire, sur le flanc sud, l’encerclement de l’Allemagne. Il plaide pour un soutien à Franco, pour que la péninsule ibérique, à son tour, puisse servir de tremplin à un assaut contre le centre du continent, comme Wellington l’avait fait contre Napoléon.

Pour lui, l’ennemi prioritaire est allemand, tout simplement parce que l’Allemagne pèse d’un poids trop lourd en Europe et que la politique anglaise traditionnelle d’équilibre des puissances continentales veut que l’Angleterre s’oppose au plus fort du continent en s’alliant aux plus faibles et en fédérant les forces de ceux-ci. Pour Churchill, l’idéologie ne compte pas, n’a qu’une importance mineure. On appelle « churchillisme » aujourd’hui, cette pratique impérialiste dépourvue d’idéologie, inspirée, dit-on, de Thucydide et de Machiavel. Elle constitue l’un des ingrédients de ce cocktail varié qu’est le « néo-conservatisme » anglo-saxon actuel, dont le dénominateur commun, le bellicisme, s’exerce au Proche et au Moyen Orient. Frappé d’une thrombose en 1955, Churchill, très diminué physiquement, se retire de toutes affaires politiques, n’intervient pas dans le processus de la deuxième vague de décolonisation, et meurt, âgé de 90 ans, dans son magnifique manoir de Chartwell, le 24 janvier 1965 (Robert Steuckers).

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mercredi, 28 novembre 2007

Indépendance de la Mauritanie

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Indépendance de la Mauritanie

28 novembre 1960: Dernier pays africain non encore indépendant et appartenant à la « Communauté franco-africaine », née deux ans plus tôt, la Mauritanie accède à l’indépendance. La « Communauté » s’est disloquée sans accroc majeur, contrairement à l’indépendance du Congo belge.

De Gaulle, assisté de Jacques Foccart, avait accepté le principe de l’accession à l’indépendance des Etats africains dès le jour de la 7ième session du Conseil de cette Communauté, tenue à l’Elysée à Paris en mars 1960. Entre le 20 juin et le 28 novembre 1960, tous les pays africains, qui avaient été colonies françaises, accèdent à l’indépendance pleine et entière. Pendant ce temps, la guerre faisait rage en Algérie.

Le 4 novembre, De Gaulle avait évoqué pour la première fois, lors d’une intervention télévisée, la future existence d’une « République algérienne » et d’une « Algérie algérienne ». Les partisans de l’Algérie française sont dénoncés, dans cette même intervention, comme « la meute de l’immobilisme stérile ». Cette indélicatesse du chef de l’Etat provoquera à terme l’éclosion de l’OAS et les amorces d’une guerre civile en France. Le 12 décembre 1960, de violentes émeutes ensanglantent la ville algérienne de Bougie et De Gaulle échappe de justesse à la colère de la foule européenne en se réfugiant à la préfecture. Il doit écourter son voyage. A Alger, les musulmans descendent dans la rue en criant « Vive l’Algérie arabe ! ». La troupe intervient. Il y a une cinquantaine de morts. Le décor est campé. La tragédie algérienne connaîtra son paroxysme.

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Arnolt Bronnen entre communisme et national-socialisme

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Arnolt Bronnen entre communisme et national-socialisme

Werner Olles

Arnolt Bronnen (dont le nom à l¹état civil est : Arnold Bronner) est né le 19 août 1895 à Vienne. Dès son adolescence, il avait décidé de changer son nom et d¹adopter celui qui allait faire sa célébrité dans le monde des lettres. Cette curieuse propension à maquiller le réel ne l¹abandonnera plus tout au long de son existence. C¹est ainsi qu¹il s¹est converti : de Juif viennois, il est devenu Aryen germanique, de citoyen allemand, citoyen autrichien, puis à nouveau citoyen allemand ; de communiste, il est devenu national-révolutionnaire, puis national-socialiste, pour redevenir en fin de compte communiste.

Après la première guerre mondiale, à laquelle il a participé comme Kaiserjäger (Chasseur de l¹Empereur) sur le front du Tirol où il a reçu une blessure très grave au cou, il débute sa carrière littéraire en 1922 en publiant une pièce de théâtre intitulée " Vatermord " (= Parricide), qu¹il avait commencé à écrire tandis qu¹il était prisonnier des Italiens. Bronnen appartenait à l¹époque à un groupe de dramaturges, d¹écrivains et d¹acteurs de l¹avant-garde expressionniste, rassemblés autour de Berthold Brecht, avec qui il entretenait des liens d¹amitié étroits. Brecht est celui qui aurait dû monter cette pièce pour le théâtre, malheureusement, il a abandonné ce travail après avoir écrit les consignes de la mise en scène.

Après la première à Francfort, eut lieu une autre première, à Berlin, le 14 mai 1922, sur les planches du " Jeune Théâtre " (Junge Bühne) du " Deutscher Theater " : elle déclencha un immense scandale. Mais après sa deuxième pièce, " Anarchie in Sillian " (= Anarchie à Sillian), la plupart des critiques ne voyaient plus en Brecht le dramaturge de l¹avenir, mais bien en Bronnen.

En 1924, on joue la première de sa pièce " Katalaunische Schlacht " (= La bataille des Champs Catalauniques) au grand Théâtre de Francfort. Un an plus tard, Bronnen écrit " Die Rheinischen Rebellen " (= Les rebelles rhénans), une pièce qui suscite les questions d¹un grand nombre de critiques : l¹auteur, connu jusqu¹alors comme sympathisant des courants marxistes, n¹est-il pas passé au nationalisme ? Mais Bronnen n¹avait pas encore franchi le pas.

Il écrit ensuite " Ostpolzug " (= Campagne vers le Pôle Est), un drame tournant autour de la personnalité d¹Alexandre le Grand. En 1925, il sort et fait jouer " Exzesse " (= Excès), qui, une fois de plus, à cause de ses scènes et de ses dialogues érotiques, provoque un scandale dès la première. En 1926, sort " Reparationen " (= Réparations), une pièce de théâtre consacrée à la résistance nationale contre l¹occupation française de la Rhénanie et contre le paiement des réparations que l¹Allemagne vaincue devait payer aux occupants vainqueurs.

Du marxisme au nationalisme révolutionnaire

En 1929, Bronnen publie un roman sur la Haute Silésie, intitulé " O.S. ", où il décrit la lutte des Corps Francs contre les insurgés polonais après la première guerre mondiale et où il célèbre l¹assaut sanglant de ces volontaires allemands contre l¹Annaberg. Tucholsky lui reproche d¹avoir rédigé là un " bâclage insensé " et évoque un " mensonge propre au fascisme de salon ", où aucun véritable sentiment ne peut s¹exprimer. En revanche, Josef Goebbels écrit dans le journal national-socialiste : " ³O.S.² de Bronnen est un livre que nous aurions tous pu écrire nous-mêmes ! ". Ernst Jünger considérait que ce roman " était un premier signe, indiquant que dans le camp de Bronnen, on éprouvait un sens de la responsabilité ". Dans " Der Tag " et dans les " Münchener Neueste Nachrichten " : " Nous, les Nationalistes, nous obtenons ici un soutien vivant, venant d¹un autre bord, et que nous avons longtemps attendu ". Frans Schauwecker écrit dans " Berliner Nachtausgabe " : " C¹est plus qu¹un roman, c¹est une profession de foi et de la grande politique ", tandis qu¹Alfred Rosenberg, dans le " Völkischer Beobachter ", tire à son tour sa référence, même s¹il considérait habituellement le " bon vivant " Bronnen comme un " nuisible ".

Politiquement, Bronnen était devenu un national-révolutionnaire. A ce groupe d¹intellectuels qui s¹exprimaient dans des revues comme Die Standarte, Deutsches Volkstum, Arminius, Deutsche Front, Das Dritte Reich, Gewissen, Die Kommenden, Nationalsozialistische Briefe, Der Vormarsch, Der Wehrwolf et Widerstand, appartenaient notamment les frères Ernst et Friedrich-Georg Jünger, Friedrich Hielscher, Franz Schauwecker, Ernst von Salomon, Herbert Blank, Otto Strasser, Ernst Niekisch et A. Paul Weber. En tant qu¹ancien intellectuel de la gauche marxiste, protagoniste d¹un socialisme populaire de combat, Bronnen s¹est rapidement senti à l¹aise dans ces cercles.

Sur le plan professionnel, le dramaturge Bronnen commence alors à faire carrière à l¹agence UfA et à la Reichsrundfunkgesellschaft (= Société radiophonique du Reich), et rompt les ponts avec les extrémistes de gauche qu¹il avait fréquenté jusqu¹alors. Lors d¹une grande réunion de travail, dont le thème était " Littérature et Radio ", il choque délibérément ses collègues écrivains Alfred Döblin, Walter von Molo, Börries von Münchhausen, Alfons Paquet, Ludwig Fulda, Herbert Euleberg et Arnold Zweig en disant qu¹il voulait mettre la radio " au service du peuple ", car " elle n¹existait pas pour les littérateurs mais pour le peuple ", et qu¹elle n¹était pas " une institution alimentaire pour des littérateurs à la retraite ". Pour lui, l¹homme de lettres n¹est " que l¹instrument exprimant les idées de la nation ".

En janvier 1930, il organise un débat, devenu célèbre pour la postérité, devant les micros de Radio Berlin : entre Kurt Hiller, chef du Groupe des Pacifistes Révolutionnaires, et Franz Schauwecker, écrivain phare du nationalisme révolutionnaire. Ensuite, il écrit une biographie du Chef des Corps Francs von Roßbach et fait la connaissance de Goebbels, dont la personnalité le fascine. Bronnen devient le provocateur numéro un de toute l¹Allemagne. Quand Thomas Mann demande, lors d¹un meeting, que la bourgeoisie allemande défende, coude à coude avec les sociaux-démocrates, les institutions de la République de Weimar contre les nationaux-socialistes, Bronnen déboule dans la salle, flanqué de vingt gaillards de la SA prêtés par Goebbels, et réclame la dissolution de la réunion. Lors de la première présentation du film " A l¹Ouest, rien de nouveau ", réalisé d¹après le livre du même nom d¹Erich Maria Remarque, Bronnen, avec sa femme Olga, une amie de Goebbels  ‹qui lui donnera une fille en 1938, Barbara, qui, plus tard, comme son père, deviendra écrivain‹  chahute, accompagné de quelques camarades, l¹événement en lâchant des souris blanches dans la salle. Goebbels connaissait l¹ascendance juive de Bronnen ; après diverses dénonciations de collègues qui ne l¹appréciaient guère et quelques poulets parus dans la presse, le ministre de la propagande à étendu sa main protectrice sur le provocateur.

Lorsque les nationaux-socialistes prennent le pouvoir en 1933, Bronnen connaît quelques difficultés à cause de ses origines. D¹abord, il déclare qu¹il est un enfant naturel, puis, se fait mesurer le crâne selon les critères de l¹anthropométrie, pour prouver qu¹il est purement " aryen ". Il ne partageait plus les idées de résistance anti-nazie de ces anciens amis nationaux-révolutionnaires et nationaux-bolcheviques et critique ouvertement leur aversion pour les nouveaux maîtres de l¹Allemagne. Avant 1933, par exemple, Bronnen avait protégé Ernst Niekisch contre les a priori et les injures que lui adressait Goebbels ; après la prise du pouvoir, au contraire, il fait clairement savoir qu¹il ne partage plus du tout l¹anti-hitlérisme de Niekisch.

Après Stalingrad : déclin de l'étoile Bronnen

Sur les ondes de Radio Berlin, Bronnen avait, à l¹époque, plus de pouvoir que l¹Intendant officiel. Bronnen épure la station radiophonique de la capitale allemande de tous les hommes de gauche, des libéraux et des juifs.. Il écrit un roman sur la radio, " Der Kampf in Äther " (= La lutte pour les ondes) qu¹Alfred Rosenberg fait aussitôt mettre à l¹index ! Parce qu¹il estime qu¹il y a trop de parallèles évidents avec la politique culturelle des nationaux-socialistes. Quelques mois plus tard, Bronnen devient l¹un des pionniers de la télévision, avec une petite équipe qui filme les Jeux Olympiques de Berlin en 1936 et que l¹on mettre bien en exergue.

L'étoile de Bronnen ne se mettra à pâlir que pendant la tragédie de Stalingrad. Alfred Rosenberg, hostile aux avant-gardes dans les arts et la littérature, n¹avait jamais pu encaisser le Dandy Bronnen, pur produit de la Bohème littéraire allemande. Lors d¹une conversation de table avec Hitler dans le QG, Rosenberg a tonné contre la poignée de littérateurs " bolchevistes culturels " qui se taillaient des sinécures sur les arrières du front, tandis que les jeunes soldats allemands versaient leur sang sur le front russe et gelaient dans l¹hiver des steppes. Parmi les noms que Rosenberg a cité : Erich Kästner et Arnolt Bronnen. Après ce procès d¹intention, une interdiction de toute activité littéraire frappe Bronnen, puis il est exclu de la Chambre des Ecrivains du Reich. Quand Bronnen demande pourquoi cette sanction, on lui répond qu¹elle est due à ses anciennes activités littéraires avant-gardistes et " scandaleuses ". Plus tard, lors d¹une audition par la Gestapo, on a même parlé d¹une " détention préventive ", comme l¹explique Bronnen lui-même dans son autobiographie.

En 1944, Bronnen quitte l¹Allemagne et s¹installe à Goisern im Salzkammergut, où il rejoint un groupe de résistance anti-nazi, puis, après un autre intermède, où il revêt l¹uniforme de la Wehrmacht, il revient en Autriche le 8 mai 1945 et se fait élire bourgmestre du village. Jusqu¹en 1950, il travaillera comme journaliste du quotidien Neue Zeit à Linz.

En RDA

Au début des années 50, il revient à Berlin-Est. Il adhère à la SED socialo-communiste est-allemande et écrit sa biographie en 1954, " Arnolt Bronnen gibt zu Protokoll " (= A.B. donne à archiver), qu¹il embellit considérablement à son avantage. Ensuite, viennent " Deutschland ­ Kein Wintermärchen " (= Allemagne, tu n¹es pas un petit conte d¹hiver) en 1956, et " Tage mit Bert Brecht " (= Journées avec Bert Brecht), en 1959. En 1957, sur un coup de tête stupide, il tente de republier un de ses anciens livres, un roman de quatre sous, " Film und Leben der Barbara La Marr " (= Film et vie de Barbara La Marr). La presse alignée de la RDA s¹est aussitôt insurgée, a fulminé, et a même parlé d¹ " antisémitisme et de pornographie ". On lui a reproché l¹ " attitude fondamentalement anti-humaine de sa conscience à l¹époque ". On a rappelé " ses péchés de jeunesse sans goût ", dont le " style maniéré " et les " poses cyniques et insolentes " étaient à la mode " dans les bas étages de la pyramide littéraire de l¹époque ". La nouvelle édition de ce roman a été interdite en RDA. La carrière de dramaturge de Bronnen prit alors une fin abrupte. Mais Brecht intervient, appelle à la mansuétude, car il se souvient de leur ancienne amitié. Il parvient à procurer à Bronnen un emploi fixe de critique de théâtre, ce qui permet à notre non-conformiste viscéral d¹échapper à la mort par le silence et à l¹exclusion définitive du monde culturel et professionnel. Mais Bronnen ne jouera plus aucun rôle politique dans la RDA communiste.

Le 12 octobre 1959, Bronnen meurt à l¹âge de 64 ans à Berlin. Pendant toute sa vie, il a été un personnage controversé, qu¹il ait été dramaturge de gauche ou romancier national-socialiste ou national-révolutionnaire. Arnolt Bronnen a incarné ce curieux mélange de non-conformisme, d¹opportunisme et de dandysme : mais il n¹a pas été un rénégat, plutôt un éternel converti, ce qui fut, sans nul doute, sa vocation et le secret de ses talents.

(texte paru dans Junge Freiheit, Nr. 41/1999; trad. franç.: Robert Steuckers).

samedi, 24 novembre 2007

Sur Georges Tchitchérine

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Sur Georges Tchitchérine

24 novembre 1872: Naissance à Kalouga, dans une région située au sud de Moscou, du diplomate russe, puis soviétique, Georges Tchitcherine. Il entre dans la carrière diplomatique en 1897, au service du Tsar. Il adhère en 1904 à la social-démocratie russe, ce qui lui vaut une révocation et le contraint à l’exil. Il revient en Russie en 1917 et, après la victoire des bolcheviques, il devient « commissaire du peuple » aux affaires étrangères.

Germanophile comme bon nombre de sociaux-démocrates russes, il prend langue avec un diplomate allemand russophile, le Comte von Brockdorff-Rantzau, pour parfaire l’architecture du Traité de Rapallo en 1922, où, sous la double impulsion de Tchitcherine et de Rathenau, Soviétiques et Allemands mettent leurs forces en commun pour résister aux pressions occidentales.

C’est dans ce contexte que naît la fameuse orientation idéologique que l’on nommera le « national bolchevisme ». Au départ de Rapallo, la Reichswehr, diminuée en effectifs par les clauses du Traité de Versailles, s’entraînera en Union Soviétique, dans les bases de l’armée rouge, avec son matériel. A la fin des années 20, Tchitcherine, miné par la maladie, se retire de toute activité et meurt en 1936. Remarquons, à la lumière de cette très brève biographie, que Tchitcherine est un diplomate de l’ancienne école, d’avant l’Entente, pour qui l’ennemi premier reste l’Angleterre en Asie (Robert Steuckers).

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vendredi, 23 novembre 2007

Wolodymir Kubijovytsch

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23 novembre 1900: Naissance à Novi Sacz de Wolodymir Kubijovytsch (Koubiyovitch), qui sera le Président de l’UCC ou « Comité National Ukrainien ». Formé à l’Université de Cracovie en Pologne, où il étudia la géographie, la géologie et l’histoire, puis y enseigna la géographie et l’ethnologie; Wolodymir Kubijovytsch devint en 1939 le principal organisateur de l’UCC, instance créée pour représenter les Ukrainiens de Pologne face aux nouveaux occupants allemands.

Son principal souci fut de soustraire ses ouailles ukrainiennes à la déportation vers les usines allemandes et à les faire affecter à des travaux agricoles sur place. Par ailleurs, il favorise l’éclosion d’une culture ukrainienne à l’ouest de l’ancienne frontière soviétique. Il obtient du « Reichsprotektor » de Bohème-Moravie l’autorisation de créer une université ukrainienne à Prague. Il sera très déçu, après l’entrée des troupes allemandes en Ukraine soviétique, car aucun gouvernement ukrainien autonome ne verra le jour. Aucune proclamation en faveur de l’unification ukrainienne ne fut jamais prononcée. Pire, le gouverneur national-socialiste de l’Ukraine, Erich Koch, ne pratiquait aucune politique favorable aux Ukrainiens. Quant aux Ukrainiens de Transnistrie, territoire annexé à la Roumanie, ils subissaient de terribles discriminations.

Après Stalingrad, la panique s’empare toutefois de tous les Ukrainiens (et forcément des Allemands), qui décident de faire front commun contre les Soviétiques. L’UCC participe à l’effort commun. 82.000 hommes se portent volontaires, 13.000 seront sélectionnés pour former une « Division galicienne », qui affrontera héroïquement les Soviétiques en juin 1944, mais sera complètement décimée sous le choc inégal. Ses restes, augmentés de nouveaux volontaires, se battront contre les insurgés slovaques dans les Carpates et contre les partisans titistes en Slovénie. Après s’être rendus aux Britanniques en Autriche, beaucoup de ces soldats seront livrés aux Soviétiques, qui les massacreront ou les disperseront dans l’archipel du Goulag.

Wolodymir Kubijovytsch survivra à la tourmente, reviendra enseigner à Prague, avant de partir en exil à Paris. Il déploiera une activité débordante, rédigera près de 80 monographies et réalisera l’œuvre de sa vie : l’Encyclopédie de l’ukrainologie, rédigée en anglais et en ukrainien. Il meurt le 2 novembre 1985 à Paris.

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dimanche, 18 novembre 2007

L'Armée Rouge en Mandchourie

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L'Armée Rouge en Mandchourie

18 novembre 1929: L’Armée rouge envahit la Mandchourie. La Mandchourie avait été déchirée après la révolution chinoise de 1911 par la lutte entre factions diverses sur son territoire. En 1915, les Japonais, soucieux d’accroître leurs intérêts en Mandchourie imposent à la Chine leurs « 21 requêtes », leur permettant d’y exploiter les chemins de fer, d’occuper la base de Kuan-Toung, d’y acquérir des terres et d’y pratiquer le commerce, ainsi que dans l’Est de la Mongolie intérieure, etc. L’armée japonaise de Kuan-Toung, bien présente sur le terrain, garantit le respect des « 21 requêtes ». Petit à petit, cette armée acquiert une autonomie assez complète par rapport au gouvernement de Tokyo, qui la laisse libre de mener la politique mandchoue de son choix.

Après la victoire bolchevique dans la guerre civile russe, le nouveau gouvernement soviétique entend se rapprocher de la Chine, ce qui inquiète les Japonais. Ceux-ci s’allient avec le chef de guerre mandchou Tchang Tso-lin, encore maître du jeu en Chine. Mais Tchang Tso-lin est battu par les troupes du Kuomintang en 1928 et les Japonais l’autorisent à replier son armée défaite en Mandchourie. Le Kuomintang entend toutefois capturer Tchang Tso-lin pour le juger. Pour ne pas donner un prétexte aux troupes du Kuomintang d’envahir la Mandchourie, les Japonais font assassiner Tchang Tso-lin.

Les Soviétiques, qui souhaitent se tailler une meilleure façade sur le Pacifique, profitent de ce désordre pour envahir le nord de la Mandchourie. Ils ne s’y maintiendront pas, reviendront en 1938 puis en 1945, où ils pilleront le pays à fond pour pallier les pertes du front allemand. L’armée japonaise du Kuomintang tiendra le pays jusqu’en 1945. En 1931, elle proclamera une Mandchourie indépendante et placera sur le trône Pu-Yi, dernier descendant de la dernière dynastie mandchoue de Chine. Un film poignant de 1987, « Le dernier empereur », dû au talent de Bernardo Bertolucci et couronné par neuf oscars, retrace l’existence de ce malheureux prince et montre l’importance géopolitique de la Mandchourie (Robert Steuckers).

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jeudi, 15 novembre 2007

Traité d'Ouchy (1912)

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Sur les clauses du Traité d'Ouchy (1912)

15 novembre 1912 : Les Italiens, vainqueurs, imposent aux Turcs les clauses du Traité d’Ouchy. Au cours de l’année 1912, les peuples balkaniques et les Italiens avaient décidé de se débarrasser définitivement de la présence ottomane en Europe continentale et en Méditerranée. Cette volonté découlait en droite ligne de l’esprit de Lépante et de son vainqueur Don Juan d’Autriche. Quatre siècles après Charles-Quint, Balkaniques et Italiens réalisent son vœu. Les armées des nations balkaniques avaient repris la Macédoine, le Sandjak de Novi Pazar, le Nord de la Grèce (Epire, région de Salonique). Les Bulgares avaient atteint en deux points la Mer de Marmara et pris la ville d’Andrinople (Edirne). Les Italiens s’étaient rapidement emparé des villes de Libye, qu’ils ravitaillaient par leur flotte bien aguerrie, mais l’arrière-pays résistait, défendu par des troupes autochtones commandées par des officiers turcs, dont le principal n’était rien moins que Mustafa Kemal, le futur Atatürk. La marine ottomane, inexistante, impuissante face aux Italiens, ne peut gagner la bataille en Méditerranée. Malgré ses façades maritimes nombreuses, l’Empire ottoman était une puissance continentale sur le plan militaire. La pression dans les Balkans et en Afrique était trop forte : les Turcs sont contraints de capituler. Ils ne conservent que la Thrace et Edirne, que les Bulgares n’ont pas entièrement pu conquérir. Ils doivent céder la Libye à l’Italie qui la conservera officiellement jusqu’en 1945.

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mardi, 13 novembre 2007

La Cour Suprême contre la ségrégation raciale

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13 novembre 1956 : La Cour Suprême des Etats-Unis décrète que la ségrégation raciale est contraire à la Constitution. Cet avis donne le coup d’envoi aux revendications des Afro-Américains. Elles atteindront leur point culminant dans la seconde moitié des années 60, où des émeutes ravageront bon nombre de villes américaines et où la Garde Nationale ne cessera d’intervenir. Le mouvement identitaire européen, notamment la revue « Défense de l’Occident » de Maurice Bardèche et les divers organes de presse du mouvement « Jeune Europe » de Jean Thiriart appuieront les revendications des Afro-Américains. Il est de bon ton, actuellement, dans les milieux des professionnels de l’anti-racisme, d’accuser la mouvance identitaire européenne de professer un « racisme d’exclusion ». Ces professionnels de l’anti-racisme n’ont soit pas leur documentation à jour, soit affirment des contrevérités, soit manipulent l’opinion, ou les trois à la fois. Ils oublient (ou feignent d’oublier) que les exposants de cette droite nationale ou européiste ont fustigé le « racisme d’exclusion », issu de l’idéologie puritaine américaine, sans pour autant sombrer dans le fantasme nauséeux de la « panmixie obligatoire » qu’on cherche à nous imposer aujourd’hui. Les positions identitaires d’hier et d’aujourd’hui sont bien plus proches des critères de respect des identités prônés par l’UNESCO que les panmixistes qui visent à tout éradiquer et à transformer l’humanité entière en pousseurs de caddies de supermarché ou en consommateurs de produits standardisés.

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Fin de l'insurrection hongroise

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13 novembre 1956: Fin de l’insurrection hongroise, après l’intervention, quelques jours plus tôt, des forces du Pacte de Varsovie qui avaient déployé 200.000 hommes et 2000 chars, officiellement pour défendre le « socialisme ». 200.000 réfugiés hongrois traverseront la frontière autrichienne pour se réfugier en Europe occidentale, dont la Belgique, qui leur accordera immédiatement le droit d’asile car ils sont des ressortissants de l’ancien empire austro-hongrois, dont les Pays-Bas autrichiens firent partie. Quelques jours plus tard, l’animateur principal du renouveau hongrois, Imre Nagy, est livré aux Soviétiques. Il sera pendu pour trahison à l’endroit du socialisme. Janos Kadar prend les rênes du pouvoir dans la Hongrie normalisée. Le Cardinal Mindszenty se réfugie à l’ambassade des Etats-Unis et y restera jusqu’en 1971.

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lundi, 12 novembre 2007

De Gaulle en 1947

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12 novembre 1947: Charles de Gaulle, qui a fondé le RPF, soit son propre parti, six mois auparavant, vient d’enregistrer une victoire retentissante lors des élections municipales de fin octobre. En effet, les communes de plus de 9000 habitants ont voté à 40% pour le RPF, contre 19% pour les communistes et 35% pour les partis de la coalition gouvernementale. Le pays réel ne correspond plus au pays légal. C’est un camouflet pour le gouvernement.

Le 12 novembre, de Gaulle, lors d’une conférence de presse, conclut que ces résultats devraient aboutir à un « renouvellement de l’Assemblée nationale », que le suffrage universel vient de prouver qu’il n’y a plus de partis, que le peuple tient ceux-ci en piètre estime. De Gaulle n’avait cessé de fustiger ces partis, notamment devant une foule d’un million de personnes rassemblées à l’hippodrome de Vincennes le 5 octobre : « Ces petits partis qui cuisent leur petite soupe au petit coin de leur feu », avait-il dit, suscitant l’hilarité de la masse.

En juillet, lors d’un tour de France de propagande, il avait véritablement déclaré la guerre aux communistes à l’occasion d’un discours tenu à Rennes en Bretagne. Il avait fait part à la foule d’une analyse politique claire : les querelles des partis du « marais » n’avaient eu qu’un seul résultat : la montée en force du PCF. En mai, le gouvernement « marécageux » de la IVième République aux abois, avait licencié ses ministres communistes sur ordre de Truman, qui avait invité tous les gouvernements européens à se débarrasser des communistes, à ne leur donner aucun strapontin ministériel.

De Gaulle voulait remplacer et le marais républicain et la contestation communiste par un vaste mouvement populaire, pariant sur des outils institutionnels comme le plébiscite ou les élections anticipées. Dans ce domaine, il se montrait parfait disciple de René Capitant et des élèves français de Carl Schmitt. Parmi ceux-ci, un homme sortira de l’ordinaire et nous lèguera une œuvre indépassable : Julien Freund.

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samedi, 10 novembre 2007

White Guards against Red Internationale

 
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General L. Kornilov

THE WHITE GUARDS AGAINST THE RED INTERNATIONALE

By Pavel Toulayev

One of the peculiarities of the White counter-revolution in Russia was the fact that it emerged and developed when the World War was not yet over. As Germany was the enemy of the Russian Empire during the World War, it was the German High Command that planned to send Lenin and his associates to St. Petersburg in a sealed wagon. They were intended to become a factor of destabilization; their sole task was to remove Russia from the European theatre of war operations on the Allied side.

Having established his own dictatorship within the Congress of Soviets (councils) Lenin called upon workers and peasants for a revolutionary uprising. On a cold night of October 25, 1917 after the storming of the Zimny Dvoretz (the Winter Palace – the Tsar’s residence in Saint Petersburg) was completed, Lenin declared the official assertion of Soviet Power (i.e. the power of Soviets).

Land to the peasants”, “Factories for the workers”, “Peace with no annexations and no tribute," “Convocation of a Constituent Assembly” – these were the official slogans he declared. But none of them were actually fulfilled. In fact it was the bloody regime of "War Communism" (Vojenny Kommunizm), headed predominantly by Jews and ethnic non-Russians, that was established.

1. War and Revolution.

During the second stage of the World War--after General Alexei Brusilov's 1916 breakthrough in Rumania, at a time when army headquarters was led by the very talented general Mikhail Alexeyev--the whole situation at the western fronts became favourable to Russia.

But the army was much undermined by the activity of revolutionary provocateurs who encouraged soldiers and junior officers to desert. Later, the first units of the RKKA (Raboche-Krestyanskaya Krasnaya Armiya, “The Red Army of Workers and Peasants”) were formed of those deserters.

A Ukrainian-born Jew, Lev "Trotsky"-Bronstein (1879-1940) occupied the position of Narkom (people's commissar) for Military Affairs and Defence in the newly-born Soviet Government. It was due to his personal initiative that the shameful Treaty of Brest-Litovsk was signed on March 3, 1918. After this Treaty, the western territories of the Empire, the most developed ones in economic terms (approximately one-third of the population and half of industry) were torn away. Taking advantage of Russia’s temporary weakness, the Germans managed to occupy the Baltic States, a part of Byelorussia and the Caucasus. Moreover, they technically reigned in Ukraine, where the hetman Skoropadsky became their protégé. The results of three years of intense battles by the Russian people on their western front were annulled!

A "Military-Revolutionary Committee" (Vojenno-Revolutsionny Komitet or VRK) was established instead of the former state bodies and the Kerensky Provisional Government. Numerous minor committees of the Bolsheviks, as well as punitive mass terror agencies, such as the Cheka, later the GPU and NKVD, were also formed.

Reckoning on the belief of the common people in the "State of Social Justice," the Red commissars called upon the people to accomplish a Global Revolution and to establish the "Global Dictatorship of the Proletariat." For the sake of “class struggle” major estates, factories and houses were expropriated by the Bolsheviks all over the country. Simultaneously, representatives of the aristocracy, clergy, the higher command of the army and the upper class (the wealthy citizens) were virtually exterminated. The economy began tumbling due to mass disturbances and devastations.

Most of the population, which at first believed the power of Bolsheviks to be temporary, cared more about saving their lives and property. But experienced politicians and leaders gradually began leading the nation to the understanding that it was necessary to resist the Revolution and its chaos. The counter-revolution began; white was chosen as its colour, as it traditionally symbolized monarchy and glory on the Russian banner.

2. First attempts at armed resistance.

Centres of armed resistance appeared all over the territories of the former Empire – from the North-West to the Far East. But they were different in terms of scale, duration of armed actions, and their results. Spontaneous (non-organized) uprisings occurred among the peasants quite often, but they were severely suppressed by the Red Army. The remains of organized military forces, faithful to the late Tsar and the Motherland, made attempts to join together into a unified solid front. Together they formed a White Movement (or Belaya Gvardiya, the White Guards) with active centres and military headquarters all over Russia.

The first attempts at armed resistance to the revolutionary powers were taken during the reign of the bourgeois-democratic Provisional Government, headed by Alexander Kerensky, in March of 1917, long before the Bolsheviks carried out their coup d'etat. The rebellion of General Lavr Kornilov that took place in September 1917 showed that the very idea of "parliamentary democracy" was unacceptable in military and patriotic circles.

General Kornilov (1870-1918) was a hereditary Cossack and an outstanding military leader. Having graduated from the Artillery school and later the Joint Staff Academy (with a gold medal for outstanding achievements), he served as a military attaché at the Russian embassy in China. He began his military career as an officer during the Russo-Japanese war (of 1904-1905), and was promoted to the post of commander-in-chief of the Russian Imperial Army during the First World War. He was an experienced commander, was decorated with the St. George's Cross and enjoyed great prestige among the common soldiers of the army. He was the first to raise the banner of the White Struggle and many hoped he would become a dictator, one capable of quashing the coming communist revolution.

On August 27, 1917 General Kornilov addressed the Russian people with a telegram in which he accused the Bolsheviks of pandering to the Germans and called upon his compatriots to join his ranks for the salvation of the Motherland. He swore “to lead the people to the Constituent Assembly, through which they can take their destiny into their own hands, to choose the form of the new State”. But Kornilov did not enjoy much support at this stage of his struggle and had to lay down his arms.

The communist revolution then broke out. The famous women’s death battalion (Batalion Smerti), led by Commander Maria Bochkareva demonstrated the true example of heroism and devotedness to the Motherland. Together with several hundred military cadets they defended the Winter Palace against the Bolsheviks. This unique female unit was created in the middle of the First World War to keep up the morale of the soldiers, who were losing faith in victory. The battalion numbered about 3,000 of these Russian Amazons and had its own banner; it was solemnly sanctified on Red Square. But the armed women were not able to withstand the armed Bolshevik revolutionists and their allies.

Submerging into the depths of revolutionary chaos, Russia had to discontinue its military operations on the fronts of the World War. Due to the Bolshevik coup, the country became an easy prey for its former allies as well as enemies. In this situation only a regular counter-revolutionist army, led by the professionals of the Tsarist military schools, was capable of withstanding the dangerous enemy that had seized the key posts of the state. There was a need of strong-willed true White leaders to unite the whole nation.

The counter-revolution soon began to acquire the form of an organized armed resistance. The first attempt at liberating St. Petersburg from the Bolsheviks took place at the Pulkovsky Heights on November 12, 1917. It was taken by a joint effort of Alexander Kerensky (who had managed to flee from the capital) and General Peter Krasnov (1869-1947). This was in effect the beginning of armed White struggle. But a regiment of 700 mounted Cossacks was not enough to accomplish this difficult mission. The riots and uprisings by workers all over the capital only accelerated the situation. Under these circumstances, on November 15 General Alexeyev and his entourage took the decision to form the Voluntary Army.

3. The Volunteer Army and the “Ice March” of 1918.

General Mikhail Alexeyev (1857-1918) was an outstanding military leader, a true scientist of war and a well-educated man. He was born into a family of a military officer and followed his father's path. Alexeyev finished the Moscow Infantry Military School, and the Russo-Turkish war of 1877 was his “baptism of fire”. After that, he was appointed a professor, Alekseev obtained a chair in Military History at the Joint Staff Academy. There his outstanding talents became evident.

Alexeyev did not occupy himself with staff service only – during the War with Japan he was appointed to the field army after his own appeal. Shortly before World War I Alexeyev was appointed head of Kiev Command for his outstanding military achievements. During the war he was in charge of the south-eastern front and it was due to his talent as its commander that the critical situation on the German front improved.

Tsar Nicolas II having abdicated, the Provisional Government appointed Alexeyev Supreme Commander-in-Chief. But shortly after that the general was dismissed due to his critical attitude towards the policy of the bourgeois government. After power was taken by the Bolsheviks, Alexeyev and his comrades-in-arms had to retreat south to begin a new stage of the war.

In the Don River valley there lived free Cossacks who had proved their fidelity to the Motherland by means of military service for centuries. It was there that the forming of the first White Guards began. The core of the army was grouped around “the White Cross”, a secret society, formed by army officers. Soon, generals Kornilov and Denikin as well as atamans (Cossack commanders) Kaledin (1861-1918) and Dutov (1879-1921) joined the headquarters of the Volunteer Army. The Cossacks of the Don, Orenburg and Baikal regions, outraged by the Jewish-Communist dictatorship and revolutionary terror rose to join the volunteers. “There rose in their noble rage true Christians, sons of the Don, and heeded the call of freedom!” – thus the lines of an old Cossack song.

The so-called “Ice March” of the Volunteer Corps led by Kornilov became the first notable event of the first stage of the war. It began in late February 1918 and proceeded under trying winter conditions, four thousand volunteers with high morale ready to break through the Red front lines after crossing the Don. It was the “baptism of fire” for the White Army and Alexeyev called it “a candle of faith and hope in the darkness that was devouring Russia”. But the campaign failed; the White volunteers were outnumbered by the Reds and had to retreat. General Kornilov fell as a true warrior in battle of Ekatrinodar.

4. Bolshevik Dictatorship and the Red Terror.

The military leaders believed that an organized armed force was needed for the recovery of peace and civil order--while peaceful citizens, confused by constant propaganda, never abandoned hope of restoring peace by legal democratic means.

On January 18, 1918 the All-Russian Constituent Assembly, supported by working class demonstrators, began to function in Saint Petersburg. But despite being peaceful, the Assembly was immediately broken up by armed Bolsheviks with more than ten demonstrators killed. One more liberal illusion perished.

Instead of developing democracy and protecting civil rights and liberties, the Bolsheviks concentrated on strengthening their own power. Nikolai Krylenko (1885-1938), a prominent member of the Bolshevik Party, Supreme Commander-in-Chief and the head of VRK (Vojenno-Revolutzionny Komitet or the Military-Revolutionary Committee) took the decision to form the Red Army of Workers and Peasants (RKKA). The compulsory mobilization of all male citizens aged from 18 to 40 began. In the severe conditions and ideological chaos of the Revolution a part of the tsarist military corps joined the Bolsheviks: of 130 000 officers of the Imperial Army, about 30 000 joined the RKKA, including such prominent higher command officers as Brusilov, Snesarev, Svechin and Tukhachevsky.

Military operations on the fronts of the First World War were suspended due to the revolutionary “Decree on Peace”. Now the Bolsheviks were much more preoccupied with defending “the Socialist Motherland” and “the achievements of the Revolution”. In reality it meant further class struggle and fratricidal civil war. Due to this reason many recruits refused to fight under the Red banners. Cases of desertion and changing sides by recruits often occurred at the fronts of the Civil War.

The Higher Command of the RKKA officially considered such actions to be desertion and, on issuing new laws, the deserters were to be shot on sight. This “method” was first applied by the above-mentioned Leon Trotsky, who wrote:

It is impossible to build a strong army without repression. One cannot lead masses of people to death, without having the death penalty as a means of punishment. We must confront a soldier with his possible death in front of him and his inevitable death behind."

It was not accidental that the five-pointed red star (or pentagram), together with the hammer and sickle emblems, were chosen to be the emblem of RKKA (on medals and banners of the Red Army it was often depicted in an upturned position, which also required explanation). When speaking on the Fifth Annnual Congress of the Soviets in summer 1918, Trotsky explained this choice: when the rebellion of the Jews against Roman rule, led by Bar Kochba, took place in Palestine (132-135 A.D.), the Red star was depicted on the Jewish banner. In other words, for the Bolsheviks the star was a symbol of revolutionary fight against Empire.

In the early spring of 1918 the Bolsheviks, deliberately trying to “turn a world war into a civil war” had to confront the opening of a second external front. In March and April, the troops of the Entente were deployed in Russia: English and French troops landed in Murmansk and Archangel in the north, French troops in Odessa and Sevastopol in the south, English troops, supported by Japanese and Americans in Vladivostok in the Far East.

During the chaos of the Allied intervention, a Czech corps of many thousands of soldiers (whose leaders were connected to the headquarters of the Entente) excited a rebellion in the Volga region. English troops entered Turkistan and Transcaucasia; Rumania occupied Bessarabia. The Russian Empire was dissolving, turning into badly-controlled regions without any unified government. Meanwhile, the German command continued to support Lenin. With the help of Mirbach (the ambassador of Germany to the Soviet Republic) they transferred to the Bolsheviks more then 3 million golden marks every month; in May 1918 – 40 million more marks were transferred. The World War virtually continued on the territory of the dissolving Empire, and rivalling states continued to take part in it, either directly or indirectly.

Lenin understood very well that the united action of the external Entente forces with the internal opposition forces posed a great threat to the Bolshevik government. It was the reason, he openly declared, for the mass terror which he instituted against all those opposed to the “proletarian dictatorship”, including his own revolutionary comrades of yesterday: Mensheviks, the Socialist Revolutionists and Anarchists. With several hundreds of the left Socialist Revolutionists arrested as hostages, the “leader of the World Revolution” called for ruthless mass executions on June 26, 1918:

We must encourage and promote mass terror against the counter-revolutionists, especially in Saint Petersburg, to make a decisive example”.

On July 1918, on Lenin’s personal order (and partially due to the initiative of his party comrade Jacob Sverdlov), the Tsar and his family were executed (with no investigation or trial) in Yekaterinburg. Several days later, six other representatives of the Romanov dynasty were killed.

Having suppressed the independent press (which was more or less influential and continued to comment on current events, influencing in this or that way the opinion of the people), the Bolsheviks began their systematic persecution of the Church. As a key religious institution it still exercised a widespread influence on many common Orthodox people and was an evident ideological opponent to the policy of aggressive atheism promoted by the Bolsheviks.

Concerning the peasants, they were supposed to be an ally of the workers in "class struggle." Nevertheless, a severe politics of “prodrazverstka” (or “bread war”) began toward them, with more then 75 000 Red Army Soldiers taking part. Concretely, the food grown was expropriated on the spot. All over the country not less then 300 peasant rebellions took place.

The workers were also dissatisfied with Soviet power, since instead of social justice, promised by the Bolsheviks, they got nothing but starvations and hardships. Old trade unions were dissolved, freedom of speech was suppressed and strikes were virtually banned. Rebellions of Cossacks, peasants, qualified workers and political adversaries of Bolshevism flared up all over the country.

The Bolsheviks were aware of, and concerned about the danger of armed resistance all over the country, as well as the peril of foreign intervention. The seat of government was soon moved to Moscow, farther from the front lines. In the “new” old capital of Russia, ruby red stars soon rose over the towers of Kremlin as a symbol of Bolshevik power. In Moscow, the Bolsheviks took the decision to fulfill the strategy of world revolution by organising the COMINTERN. It was financed from expropriated valuables of the Tsar’s family and Russian monasteries (predominantly their gold); and partially – due to the export of “excess bread," seized from the peasants.

Peaceful civilians, terrified by revolutions, wars, mass terror and starvation flee from both capitals; Moscow and Saint Petersburg soon became deserted. Within just three years (1918-1920) at least 5,750,000 civilians died. The world of science has acknowledged that it was one of the greatest demographic catastrophes ever.

5. The South as the Bastion of the White Guards

Towns and cities of the north were devoured by the revolution. Civilians and former soldiers of the army tried to flee south, since the southern regions were not controlled by either Bolsheviks or anarchists.

Southern Russia soon turned into a powerful bastion of counter-revolutionary forces. The remains of the tsarist army gathered there from all over the Empire. Soon, new military units of the emerging White Army began to form. It was on the Don River that the Volunteer Army, led by General Denikin, underwent its “rebirth”: in January 1919. Denikin joined forces with the Don River army of General Krasnov. This army has become the basis of the armed counter-revolutionary forces of southern Russia.

General Anton Denikin (1872-1947) was born to a poor family in Warsaw province. Having chosen a military career, he graduated from the Joint Staff Academy. His “baptism of fire” took place during the Russo-Japanese war. He was promoted to the rank of major general in 1914. Apart from military service, Denikin was also known as a writer and a prolific memoirist: those who read his first short stories and sketches on military life, never thought, that he would become one of the most famous memorialists of the Civil War.

As Denikin was a comrade-in-arms of Kornilov going back to the Ice March, after Kornilov's death it was Denikin who raised anew the banner of White Struggle. Under Denikin’s command, the White Army enjoyed many military achievements. It launched an offensive campaign toward Moscow, and soon occupied large territories containing approximately 42 million people: they liberated Kharkov, Kiev, Kursk, Orel, Voronezh and Tsaritsin, as well as the territories of the northern Caucasus. Denikin’s army posed a great threat to the Bolsheviks: the revolutionists were actually surrounded by a ring of counter-revolutionary forces. Strong combatant forces were sent against it. After enduring bloody battles, Denikin’s troops had to retreat from the cities it had occupied before.

Novorossiysk was the last town to be lost by the White Guards. Denikin himself evacuated to a ship and continued his struggle in emigration. Due to his authority and influence, Denikin soon became an influential and prominent social leader of the Russian émigrés abroad. In his famous five-volume book “The Russian Turmoil”, written after the events of 1921-1926, he reflected on the causes, reasons and possible results of the Revolution. It was published in Paris, Berlin and in the USA, to which Denikin later emigrated. He died in America in 1947, a patriot loyal until death to his Russian Motherland.

The Whites did not manage to connect the armies of the South and Far East, and a temporary tactical alliance with the Ukrainian troops of Petlyra (a radical anarchist) as well as with the Ukrainian National Army could not be long-lasting, since the White Guards and the Anarchists pursued different purposes.

The troops of General Nikolai Yudenich (1862-1933) in the northwest were actually separated from the main forces of the counter-revolution. Yudenich failed to occupy St. Petersburg, despite massive help from Western countries, including the help of the so-called “Freikorps”, volunteer corps in which anti-communists of all nations, including Germans, fought shoulder to shoulder. The Red Army, supported by Estonian separatists, stopped the offensive of General Yudenich near the village of Gatchina.

Then a large-scale advance of General Denikin’s troops along a front 1000 kilometers (or 600 miles) wide was stopped. This was a fatal flaw of the White Joint Staff, since the Whites were many times outnumbered by the Reds. In addition, the Bolsheviks were indirectly supported by various armed gangs of anarchists, most of whom were ordinary felons. One example to consider was the famous Anarchist Army of Nestor Makhno – it fought against all other powers, both Red and White.

6. Crimea - the Southern Bastion of the Whites.

Having established and strengthened the “Dictatorship of the Proletariat” in central Russia, the Bolsheviks launched a counter-offensive to the east and south. It took the RKKA huge efforts to force the Whites onto the Crimean peninsula on the Black Sea, isolated from the continent. In the first years of the revolution, a massive political struggle between various ethnic and political forces arose on the Crimea (or the “province of Tavria” or “Taurida”). Apart from Russians, there were Tatar, Ukrainian and Jewish communities there.

Tatar nationalists managed to convoke a Tatar National Assembly (“Kurultai”), aimed at creating a Muslim state after the traditions of Girei Khans, with Bahchisarai as capital city. The Central Rada (council) of the Ukrainian People’s Republic was in favour of separatist tendencies (toward Russia) and supported the independent Tatar government in its initial stages.

The Russian White leaders had various attitudes towards Tatars. All in all, the Council of People’s Representatives that created a headquarters of Crimea Troops in Simferopol regarded the Tatars as possible allies against the Reds. For example, Kerensky was in favour of creating special Muslim units.

The Bolsheviks approached from the Black Sea; they were supported by revolutionary soldiers and sailors in the harbours of Sevastopol and Yevpatoria. Having assembled a 40,000-man army under the command of a Provisional Revolutionary Committee, the Reds defeated the Army of Crimea. In early 1918 "Soviet Power" was declared over the peninsula.

The Tatar government and the Council of People’s Representatives were dissolved and the Socialist republic of Taurida declared in March 1918. Much later, it gained the status of the "Crimean SSR" (Socialist Soviet Republic). Hardly had a month passed before the Bolsheviks had to face another threat: the German troops deployed in Crimea. When the German attack was repulsed, Taurida was liberated from the Bolsheviks by the troops of the White General Wrangel.

Peter Wrangel (1878-1928) was a strong-willed and charismatic leader. He was a descendent of ancient Scandinavian stock, the representatives of which served the Russian tsars for centuries. (All in all, this family gave the world seven field-marshals, seven admirals, and more then 30 generals; to Russia it gave 18 generals and two admirals).

As a worthy comrade-in-arms of the former leaders of the Whites, Wrangel headed the government and the troops of Crimea at the very crucial moment when the White army on the Continent was suffering great defeats. In the summer of 1918, having reorganized the Volunteer Army into a regular one, Wrangel began preparing his counter-offensive against the Red Army. Simultaneously, he improved civilian life on the peninsula, having adopted many progressive laws (such as land reform) and changed military policy for the better.

Not long before his eastern campaign, General Wrangel took the symbolic action of instituting the Order of Saint Nicolas. He addressed the public in an open letter:

“Hear, Russian people, what we are fighting for. We want revenge for our disgraced faith and our desecrated temples! We are fighting for the liberation of the Russian people from the yoke of communists, of vagrants and felons that have brought Holy Russia to ruin. For the end of the internecine war! For the peasants to have a chance of owning the land as property and working in peace. We are fighting for true freedom and justice to rule in Russia. For the Russian people to choose their leaders by themselves. Help me, true sons of the Nation, to save our Motherland!”

This call was heard. Soon, those who were looking for a firm bastion for revenge on the communist dictatorship (anchored in the capital cities) moved south. The Russian army of Peter Wrangel grew to be 80,000 strong, which made it possible to support the Cossack resistance in the Don and Kuban river valleys.

When the Soviet-Polish war of 1920-1921 broke out, Wrangel took the decision to strike at the back of the Red Army and its rearward areas. The Reds, weakened by a war on two fronts, had to retreat. But when the Bolsheviks saw the Whites head east to join forces with the Cossacks on the Continent, they changed their strategy immediately. In October 1920, despite the humiliating conditions of the armistice for the Soviet Union, the war with Poland was officially over. The Red Commissars made the army of the southern front 250,000 strong, concentrating the maximum amount of their forces on storming the White stronghold on the Crimea. On October 28 they launched their offensive.

First, Wrangel’s army was stopped by the Reds, commanded on the Southern front by a prominent member of the Bolshevik party, Michael Frunze. After that, the specially formed Budyony Cavalry was sent. Finally, on a cold November night the Reds took a wade through the icy waters of Sivash Gulf to bypass the Perekop Isthmus, which was very well protected by the Whites. Despite losing hundreds of soldiers killed and wounded under machine gun fire, the Revolutionary Red forces managed to get onto the peninsula and to fortify their positions for further offence.

The White units defending Perekop, the city guarding the isthmus, were shocked and demoralized. The Wrangel army had to fight just to protect its rear. After November 15, 1920 a mass evacuation from the peninsula began–first, peaceful citizens were evacuated, then soldiers and officers of the Wrangel army. Sometimes the evacuation turned into panic flight. All in all, over 120 ships brought more then 150,000 refugees to Istanbul (Constantinople).

The reprisals and massacres against the “enemies of the Revolution” began in Crimea. The Revolutionary Committee of Crimea, led by a Hungarian Jew, Bela Kun, was formed. In three years of Wrangel’s rule in Crimea, about 1,500 were arrested by the Whites, with as many as 300 shot. As for the Red terror, not less then 50,000 people died on the peninsula (according to other statistical data, up to 100,000). Rozalia Zalkind, a Jewish communist from Ukraine, excelled during the repression. She headed a political department of the Red Army and personally took part in executions by shooting. The tragic epic of the White movement in the south was over.

7. Civil War on the Far East

Having achieved a temporary victory, the Bolsheviks managed to establish a severe dictatorship in central Russia in the first three years of the Revolution despite an unprecedented toll in civilian victims and territorial losses. But it never led to peace, prosperity or justice as originally promised by the Bolsheviks. Due to the political and economic crisis, industry declined by 82% compared with 1913.

The number of wealthy Russian refugees (émigrés) grew constantly and amounted to over 1.5 million by the end of the Civil War. The villagers, having nowhere to run, protested and in their own ways fought for the rights the Bolsheviks were suppressing. There were numerous peasant uprisings that later became a popular war.

The Tambov Revolt, led by Alexander Antonov (1888-1922), took place in 1920-1921. A whole army of peasant partisans soon formed, 30 000 strong.

Antonov was a "Right Socialist-Revolutionist," a non-Bolshevik leftist, and a Russian patriot. He fought against the “suppression of the people by capitalist exploitation” during the tsarist period. But when the Bolsheviks actually usurped the power by taking advantage of the revolutionary situation, Antonov declared war on the impostors who dared speak in the name of the workers and peasants. He addressed the people with a leaflet, in which he called upon “the Russian warrior to arise and save the Motherland by liberating Moscow from the hands of the Red butchers.”

To suppress the Tambov Revolt, the Red marshal Tukhachevsky sent in more then 100,000 soldiers of the regular army, including mercenaries from Lithuanian and Chinese units of the Red Army (over 40,000 Chinese served in the RKKA during the Civil War and afterward). The repressive force used armoured troops, aircraft and chemical weapons. They were severe to the local population, sometimes burning down houses with the families inside. Although the guerrillas were not numerous, it took the repressors almost a year to suppress the rebellion. But the armed partisans could be seen in the forest of Tambov long after that.

In March 1921 another rebellion was suppressed by the Bolsheviks – the rebellion of Kronstadt, in the bay before St. Petersburg). It was started by sailors of the Baltic fleet; one of the slogans of the rebellion was: “Government without Jews and communists!” Peasant rebellions took place all over the country: in the Ural, Siberian and Volga regions. Hundreds and thousands were killed as a result of armed clashes with the peasants.

Mass-killings of wealthy peasants (known as the "Kulak annihilation" or raskulachivanie) and landowners during the establishment of Soviet power in the villages led to devastation of the large farms, resulting in mass starvations. The 1921 starvation (golodomor) took place in the Volga region and began spreading all over Russia. In the cities, which were left without supplies of foodstuffs, the poorest citizens were destined to die, as well as some representatives of the intellectual elite, who deliberately refused to accept the food allowances of the Bolsheviks.

In order to quash critics, the Bolsheviks began a systematic persecution of dissenters. On Lenin's personal order, more then 200 representatives of the intelligentsia and cultural workers were expelled from the country on a specially prepared ship: those were the writers, philosophers, and scientists Berdyaev, Iliin, Lossky, Karsavin and many others. Famous and prolific poets such as Gumilev, Esenin or Klyev were either killed or driven to suicide. As for the writers and poets who survived the persecution, a strong censorship by the Glavlit (Central Committee for Literature) was imposed on them.

***

The White counter-revolutionist movement in the eastern Russia had many talented politicians and leaders within its ranks. The name of Admiral Alexander Kolchak deserves special mention.

Alexander Kolchak was an outstanding leader with a remarkable biography. His professional education was at the Naval Military school and he took part in several expeditions in the Pacific Ocean; he also commanding an ice-breaker during an expedition to the North Pole. All in all, he crossed four oceans during his career.

For his outstanding achievements, in the First World War Kolchak was appointed commander of the Black Sea Fleet. At first, he was in favour of the Revolution, but once he understood it was leading to the devastation of the Motherland, he started his own resistance movement.

He began armed resistance to Bolsheviks and their allies in the Far East, in central Siberia and in the Ural regions. In September 1918 Kolchak was appointed minister of defence in the Provisional Government. In January 1919 his new-born army took Perm in the Ural mountain area. The army soon grew to 112,000 and began an offensive on a wide front – from Uralsk and Orenburg to Vyatka. Inspired by the admiral's success, his brothers-in-arms and many other representatives of the White movement considered him the supreme leader of the true Russia.

A strange, ambiguous and even mysterious role on the eastern front of the Civil War was played by the so-called Czechoslovak Legion. It consisted predominantly of Czech and Slovak soldiers within the Austro-Hungarian army, more then 30,000 soldiers, who surrendered or were captured by Russia during the First World War. Originally, they were kept in the Ukraine area.

After the revolution, agents of the Entente managed to place the Legion under French command, which then ordered the Legion to be sent to France. It would have been rational to send the soldiers out by ships from the harbours of the Black Sea.

But due to a logic that now seems strange, on March 26, 1918 the Revolutionary government decided to evacuate the so-called “internationalist warriors” eastward through Siberia to Vladivostok, obliging them to hand over their weapons to the local soviets. Few of the Czech soldiers returned home travelling via Europe. The Bolsheviks were afraid (and their fears were quite understandable) that the Czechs would join forces with the Volunteer Army in the South. The troops of the Czech Legion ended up stretched out over the whole Siberian trunk-railway, over 7000 km long!

On their way east, the prisoner soldiers rebelled and joined forces with the counter-revolutionists: Socialist-Revolutionists, Cadets (Constitutional Democrats) and Social-Democrats. Together with the Whites, they conquered Novosibirsk (Novonikolaevsk), Penza, Syzran, Tomsk, Omsk, Samara and Krasnoyarsk. After that, having launcher a counter-offensive, they liberated Ufa, Simbirsk, Ekaterinburg and Kazan. In the Volga and Ural regions, as well as in Siberia, the Legion assisted local authorities in creating provisional governments for the convocation of a Constituent Assembly. It became one of the turning points of the Civil War.

Having prevented the junction of the White Armies in the East and South, the Reds launched a counter-offensive in Ural and Siberia in early 1920. Apart from frontal attacks they also used revolutionary propaganda and active secret services (counter-reconnaissance) aimed at eroding the enemy from inside. The Whites were outnumbered by the Reds; the forces of the army of Kolchak (together with the Czech Legion) were much weakened by then.

Neither the manly presence nor the bravery of the admiral could deter the aggression of the Reds. After the retreat from Irkutsk, with power there taken by the Left S-R's, Kolchak was forced to hand command of the army over to the ataman George Semenov (1890-1946).

On January 4, 1920, betrayed by his comrades-in-arms, Admiral Kolchak resigned. In this situation General Denikin became the supreme ruler of the true Russia. Under circumstances that remain unclear even today, Kolchak was taken into custody by the Czechs, who on Jan. 14 handed him over to the Socialist Revolutionists. The latter transferred Kolchak to the Bolseviks and he was shot on the personal order of Lenin.

The further history of the White Guards in the East was quite tragic. The troops of General Vladimir Kapell (1883-1920), who died soon after Kolchak, attempted a severe winter crossing over Lake Baikal to Chita. Lieutenant General Mikhail Diterichs (1874-1937), who succeeeded Kolchak as the supreme leader of the true Russia, had to retreat and later to emigrate after two more years resisting the Reds. All in all, hundreds of thousands people emigrated out through Vladivostok (as well as through the Crimea), including more then 56 thousand civilians, attached to the Czech Legion.

In the Pacific maritime region (Primorie) the battles against the Reds went on till the autumn of 1922. Later, the remains of the White units of atamans Dutov and Semyonov left Russia via China and Korea. Minor armed conflicts and clashes occurred in the Far East until 1923, but in those conflicts primarily guerrillas, not organized troops took part.

8. Baron Ungern and his Mongolian Troops

The story of the Asian Division Cavalry, led by Baron Roman von Ungern-Sternberg (1886-1921), a distant relative of the Tsar and a fanatical monarchist, deserves special mention.

The most famous facts of Ungern’s biography are connected with Mongolia, where he wanted to create a new Empire of his own and a launching pad for the White Revenge. During the years of the Revolution, this vast mountainous land had lost its independence (that it had attained in 1911 from China, supported by Russia). The Chinese were planning to take advantage of Mongolia’s temporary weakness and to resubjugate their neighbour to the North by sending troops to the city of Urga (now Ulan-Bator).

Having collected the remains of ataman Semyonov’s divisions (800 mounted Cossacks and 6 cannons), Ungern created an audacious plan to liberate Urga from foreign invaders. First, looking for support from the common people, he addressed the Mongols with a religious proclamation. After that he carried out a sophisticated clandestine operation and managed to liberate Bogdo-Geghen, the Khan of Mongolia from the Chinese-occupied capital city. Finally, he attacked Urga and took the city by storm, despite its defense by a Chinese garrison of more then 10 000 soldiers.

Having obtained a rest and resupply area and supported by the natives, the baron enthusiastically started to flesh out his grand plan. He believed that after the Bolshevik revolution one could no longer hope to restore traditional monarchies in Europe, for the peoples of the west were perverted by the ideas of materialism and socialism:

Russia is devastated in terms of its economy, morals and spirituality; its future is appalling and can hardly be predicted. The revolution will triumph and the higher culture will perish under the onslaughts of a coarse, grasping and ignorant mob, gripped by the madness of revolutionary destruction and led by international Jewry” – Ungern wrote in one of his letters.

The baron stated that to establish peace, spirituality and order in the world, one should not hope for any help from the degraded West. Instead, he proposed to create a “Kingdom of Middle” in the East. It was to unite Mongolia, Sindzyan and Tibet (all now in western China) a "White Empire of the East" aimed at eradicating the world evil that came to the earth to “destroy the Divine within the souls of men.”

For fulfilling this divine mission, the baron adopted Buddhism. He later married a Chinese lady of noble origin and was awarded the title of "Prince of Mongolia" by Khan Bogdo-Gegen. Later, he proudly wore a princely caftan of the finest Chinese silk together with the uniform of a tsarist officer. The baron began sending official letters in which he proposed to the volunteers of the White armies that they join his troops.

The remainder of White units from the Baikal region, Tuva and the Mongolian steppes gathered under the banners of the Baron (named “the God of War”). Together with brigades, led by the atamans Kazagrandi, Kaigorodov, Bakich and others, the army of Ungern soon grew to be 4,000 sabres and dozens of artillery units strong. The army was able to execute minor raids along the coasts of the Selenga River. It also attacked Kyahcta, a small town on the Mongolian border, where the Bolsheviks had Chan Suhe-Bator as their protégé. It was in this period that the White unit were particularly cruel to communists, commissars and Jews, for whom (according to the Baron) “only one punishment was adequate – death!” But the militia of the Baron were outnumbered by the Reds and their efforts were not enough to prevail.

An expeditionary corps was sent from Chita to destroy the troops of Ungern. It had 7,500 of infantry, 2,500 sabres, 20 field guns, 4 aircraft and 4 river steamers. As the Reds were supported by Mongolian revolutionists, they managed to suppress the resistance of the counter-revolutionists. The White leaders of the east, including Ungern himself were imprisoned, interrogated and later executed.

The Red terror in the Far East had its own peculiarities, since not only monasteries and Khans’ estates, but also Russian bureaus and official institutions were looted. Much later, Lenin annulled the state debt of Mongolia of 5 million golden rubles and awarded the pro-Soviet general Sukhe-Bator the decoration of the Red Star during the official visit of the Mongolian leader to Kremlin in 1921.

9. Conclusions.

Confronting the Bolsheviks in the Civil War were not only White monarchists but also Social-Revolutionists, Democrats and Anarchists, as well as a major portion of the free Cossacks and wealthy peasants. The chaos of the whole revolutionary situation brought confusion and hindered the people from realizing the danger of Proletarian Dictatorship, which in reality turned out to be the tyranny of Bolsheviks, headed by Lenin and then Stalin.

It is however a false statement that during the Civil War "Russians fought Russians." In reality it was the Red Internationale that fought the White Guards. It is true however, that certain Russians as well as Cossacks from different regions of the Empire, and Ukrainians, Germans and Czechs, were present at the command posts of the Revolution. But within the Revolutionary leadership, Russians were an absolute minority.

Russian-speaking Jews, Ukrainians, Poles, Lithuanians, Magyars, Tatars, Chinese and minor Caucasian peoples predominated. The non-Russian, international units of the Reds counted more then 200,000 men.

All in all the Red army won rather due to revolutionary fanaticism and numerical superiority, but not due to strategic successes or the talents of the leaders. The Red Army occupied key strategic positions, plus it was approximately ten times as big as the White army. But it suffered many deserters and was close to total collapse in 1919.

Both fighting sides exhibited brutality, but the Whites never made terror a core instrument of their politics as the Red commissars did. They never exterminated whole classes or groups of the population and never created blocking detachments ("zagradotryady") or concentration camps.

All in all, the civil war turned out to be a real racial genocide.

Declaring and promoting opposite ideological slogans and ideas, the Reds and the Whites slaughtered each other in bloody war. Their readiness to spill blood and to march for internecine battle was reflected in the songs of those ruthless times. When marching and before the attacks, the Reds often sang a song with the following lines:

We will march to fight for the Power of Soviets

And die like one fighting for that.

The Whites used the same tune, but the lyrics were different:

We will march to fight for Holy Russia

And spill as one man our blood for Her.

But whatever was the text of the song, the blood of Russian soldiers and officers was always spilt, which almost ruined the gene pool of the Nation.

Most of the peasants believed in the revolutionary "Decree of Land" and never expected the Bolsheviks to turn against one of their main class allies within several years. They never saw the Whites as their potential protectors and mostly waged their own local war, fighting on their own during the rebellions.

The people traditionally believed all of the tsarist generals to be monarchists, but in reality, their ideological views were much broader. In fact, in the beginning of the revolutions, most of the generals and high army officials were in favour of the dethronement of the Tsar. For instance, General Kornilov and Admiral Kolchak arrested the most prominent members of the Tsar’s family in St. Petersburg and on the Crimea.

The tsarist officers overestimated their own forces, as they got bogged down in the fronts of the World War. They hoped for a miracle from God through their Christian faith, and they counted on the bravery of the Cossacks, on military support from the West and on the help of the peasants. But none of their hopes came true.

This firm belief in the power of Truth and in the triumph of Divine Justice and Law was maintained by the White Guards in exile. One of the most prominent leaders of the Russian émigrés wrote in his diary:

Years will pass, the communists will be gone, and the Revolution will be but a thing of the past. But the White cause, renewed in this struggle will not be gone: Its spirit will stay with our future generations and will become a part of our National being and will help to build a New Russia”.

Pavel Tulayev.

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