Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 09 août 2008

Sur Ion Antonescu

ion_antonescu.jpg

Erich KÖRNER-LAKATOS:

Ion Antonescu, Maréchal et Conducator

Quelques jours après le deuxième arbitrage de Vienne (30 août 1940), qui règlait les contentieux entre la Hongrie et la Roumanie sous la houlette de von Ribbentrop, des troubles éclatent à Bucarest. En effet, les Roumains sont consternés: sans qu’un seul coup de fusil n’ait été tiré, la Bessarabie, le Nord de la Boukovine et la moitié de la Transylvanie ont été perdus et on s’attend à la perte du Sud de la Dobroudja. La Grande Roumanie de 1918, voulue par les Français à Versailles, s’est tout bonnement effritée. La colère du peuple se tourne d’abord contre le roi et contre sa maîtresse, Madame Lupescu. Le roi ne sait quelle décision prendre. Le conseil de la Couronne se réunit en permanence. C’est alors qu’un général se présente au Château royal: il s’appelle Ion Antonescu. L’officier vient d’un cloître éloigné de Bistritza, où le souverain l’a fait interner. La résidence royale devient subitement le lieu d’un affrontement. Antonescu évoque l’état d’esprit qui règne au sein du peuple et des forces armées et force le roi à se contenter d’un rôle purement représentatif. Le monarque appelle alors le commandant de sa garde. Il lui pose la  question: ses soldats sont-ils prêts à tirer sur les manifestants? Le commandeur des prétoriens roumains répond par la négative.

Carol II ne voit dès lors pas d’autre issue: sur l’heure, en ce 4 septembre 1940, il nomme Antonescu Premier Ministre. Après avoir reçu la promesse de pouvoir quitter le pays sain et sauf, le roi abdique, s’en va au Portugal, pays généralement choisi par beaucoup d’exilés à l’époque. Son successeur est son fils Mihail, qui cède au nouvel homme fort de la Roumanie bon nombre de ses prérogatives royales: il n’en gardera que cinq.

Qui est donc cet homme qui veut sortir son pays de la crise, d’une main de fer? Ion Antonescu est le fils d’une ancienne famille d’officiers. Il est né le 15 juin 1882 à Pitesti en Valachie, dans le pays vallonné, semi-montagneux, qui annonce les Carpathes du Sud. Avec le grade de major, il s’était distingué pendant la première guerre mondiale. Après la Grande Guerre, par des coups de hussard, il lutte victorieusement contre la république communiste des Conseils hongrois, ce qui lui vaut un avancement rapide. Sous le règne de Carol II, en 1933, il accède au poste de chef d’état-major. Antonescu se jette avec fougue dans sa nouvelle mission mais ses projets déplaisent au monarque. Antonescu démissionne au bout d’un an. En 1937, il assume brièvement la charge de ministre de la défense. Ce poste de ministre n’est qu’une fausse promotion car le général n’est guère apprécié du roi et de la camarilla de la cour: il a des manières trop ouvertes, un style direct et surtout il mène une vie d’ascète. Pour les gens simples, Antonescu incarne le contraire diamétral de ce que représente à leurs yeux la caste dominante roumaine de Bucarest, francophile et aux moeurs dépravées, dont le symbole était le roi Ferdinand, plus tard Carol, alcoolique notoire. Les cercles dominants du “Paris de l’Est” se complaisaient dans le clinquant d’une “victoire” fictive lors de la première guerre mondiale. Le gouvernement avait fait édifier un arc de triomphe dans la capitale.

Après cette parenthèse, le nouveau chef d’Etat (le “Conducatorul al Statului”) se met énergiquement au travail. Un jour seulement après son entrée en fonction, les négociateurs roumains signent le Traité de Craiova qui sanctionne la rétrocession de la Dobroudja méridionale à la Bulgarie. En échange, les Roumains obtiennent ce qu’ils voulaient par ailleurs: que Berlin et Rome garantissent l’intangibilité de leurs nouvelles frontières. Sur le plan de la politique intérieure, Antonescu innove également. Il appelle plusieurs représentants de la fameuse Garde de Fer dans les cabinets ministériels. Le chef des gardistes roumains, Horia Sima, devient son représentant, son substitut. Le nouveau gouvernement demande à Berlin une aide substantielle pour réorganiser l’armée roumaine. Les Allemands ne se le font pas demander deux fois car ils songent surtout au pétrole de Ploesti. Le 15 septembre, le Général Kurt von Tippelskirch arrive à Bucarest. Des troupes composées d’instructeurs le suivent très rapidement: en tout, 20.000 hommes. Le calcul d’Antonescu est clair: il veut récupérer les régions perdues, en montrant une loyauté exemplaire à l’égard d’Adolf Hitler. A la fin du mois d’octobre 1940, les Soviétiques occupent trois îles dans le delta du Danube, acte qui soude littéralement Bucarest à Berlin. La réponse à la provocation soviétique est simple: la Roumanie adhère immédiatement au Pacte des Trois Puissances (ou l’Axe Berlin-Rome-Tokyo).

A la fin du mois de mai 1941, les troupes allemands commencent à se déployer le long de la Moldava, où, dans le cadre d’une mobilisation cachée, stationnent déjà quinze divisions  roumaines. Au début de l’Opération Barbarossa, 200.000 soldats de l’infanterie allemande se trouvent sur le sol roumain. Le 12 juin 1941, Antonescu rencontre Hitler. Celui-ci l’informe de l’imminence de la guerre à l’Est. Le Chancelier du Reich est séduit par ce général aux arguments clairs, aux discours sans fioritures inutiles et lui offre aussitôt le commandement de toutes les unités de l’aile droite du futur front de l’Est. Ce “Groupe d’armées Antonescu” comprend la 11ème Armée allemande et les 3ème et 4ème armées roumaines. Le matin du 22 juin fatidique, Antonescu part immédiatement pour le front, dans un train spécial. Les Roumains étaient déjà en train de consolider des têtes de pont sur la rive orientale du Prouth. Le 26 juin, des appareils soviétiques bombardent Bucarest, la zone pétrolifère de Ploesti et le port de Constanza sur la Mer Noire.

Le Conducator devint rapidement le terreur des états-majors. Il harangue ses troupes, veille à ce qu’elles soient parfaitement approvisionnées. Les soldats l’adorent: sans peur, le Général vient leur rendre visite sous le feu de l’ennemi dans les tranchées les plus exposées du front. Au départ, le “Groupe d’armées Antonescu” avait reçu pour mission de protéger la Roumanie contre toute attaque soviétique vers le Danube. Mais au bout d’une semaine, ce groupe d’armées s’élance à l’attaque, avec succès car, le 26 juillet, il prend la ville d’Akkerman (ou, en roumain, “Getatea-Alba”) sur le cours inférieur du Dniestr, qui redevient roumaine, comme toute la Bessarabie et le Nord de la Boukovine. La  population acclame les troupes roumaines libératrices. Le 6 août 1941, Antonescu est le premier étranger à recevoir la Croix allemande de Chevalier; deux semaines plus tard, le roi le nomme Maréchal de Roumanie. Après avoir atteint le fleuve-frontière qu’est le Dniestr, Antonescu renonce à ses fonctions de commandant de groupe d’armées et retourne à Bucarest. Beaucoup pensent qu’avec la reconquête de la Bessarabie, que Moscou avait obtenue en faisant pression sur la Roumanie, la guerre est finie. Le jeune roi Mihail déclare: “Nous devons rester sur le Dniestr. Entrer en Russie signifierait agir à l’encontre de la volonté du pays”. Mais personne ne l’écoute.

Antonescu prend alors une décision qui sera lourde de conséquence: il croit aux vertus de la Blitzkrieg, de la guerre-éclair, et fait marcher les troupes roumaines dans la région qui s’étend immédiatement au-delà de la rive orientale du Dniestr. Les Roumains l’annexent sous le nom de Transnistrie. Lors de la prise d’Odessa, les difficultés surviennent: la ville ne capitule qu’au bout de deux mois et les Roumains ont dû faire appel à l’aide allemande. En décembre 1941, le Reich demande à ses alliés de participer plus activement à la consolidation du front oriental. Antonescu, sans broncher, renforce ses contingents, dans l’idée de récupérer bientôt le nord de la Transylvanie, devenu hongrois. Vingt-six divisions de l’armée royale roumaine garnissent désormais le flanc sud du front de l’Est. Vers la fin de l’année 1942, la fortune des armes change de camp. Le 19 novembre 1942, les Soviétiques amorcent une grande offensive vers le Don, ce qui conduit à l’effondrement de la 3ème armée roumaine. En même temps, l’Armée Rouge annihile la 4ème armée dans la steppe des Kalmoucks.

Au début de l’année 1943, le Maréchal Antonescu est pris entre deux feux. Les pertes énormes en hommes font que le roi se met à douter de son Premier Ministre. Par ailleurs, lors d’une rencontre, Hitler le morigène cruellement. Dans une atmosphère de glace, où la conversation est menée debout, l’Allemand le rend responsable du désastre sur le Don et à Stalingrad. Au printemps, Antonescu envoie des négociateurs pour traiter avec les alliés occidentaux. A la mi-mai, ces négociations sont rompues parce que les conditions imposées parl es Anglo-Américains sont trop dures. “Nolens volens”, Antonescu est contraint de poursuivre le combat dans le camp de l’Axe. Neuf mois plus tard, les troupes soviétiques s’approchent des frontières roumaines. Dans le royaume, on décrète la mobilisation générale. Le “Groupe d’Armées d’Ukraine méridionale”, commandé par le Colonel-Général Hans Friessner compte à l’été 1944 un million de soldats.

Le 20 août, les feux de l’enfer se déchaînent. Après une préparation d’artillerie qui a duré des heures, où les Soviétiques lancent des milliers et des milliers de fusées “Katiouchka”, les blindés de Staline se taillent une brèche dans le front. Deux jours après, Antonescu se présente chez Freissner, qui commence par lui servir un bon verre de vin, avant de lui annoncer que l’effondrement menace, est imminent. Le roi, à son tour, passe à l’action, et ordonne au Prince Stirbey, chef de la délégation roumaine qui négocie au Caire, d’accepter les conditions draconiennes imposées par les Alliés pour un armistice. C’est alors que se répèta un scénario sembable à celui qui eut lieu à Rome un an plus tôt: le souverain convoque Antonescu au palais l’après-midi du 23 août; lors de l’audience, des officiers affidés au roi s’emparent de la personne du Maréchal.

Le nouveau Premier Ministre est le Colonel-Général Constantin Sanatescu. A vingt-deux heures, à la fin de cette journée de tumultes, les Roumains entendent la voix de leur roi à la radio: “la dictature a pris fin et ainsi toute forme d’oppression”. Le gouvernement Sanatescu rompt le lendemain toutes les relations avec Berlin et déclare la guerre à l’Allemagne le 25 août.

Ion Antonescu et ses plus proches collaborateurs sont alors aux mains des communistes roumains, actifs dans la clandestinité; ils livrent leurs prisonniers aux Soviétiques. Après deux ans d’emprisonnement en Union Soviétique, l’ancien Premier Ministre roumain revient à Bucarest. Un procès pour crimes de guerre s’organise, qui se termine par une sentence de mort comme l’avaient exigé les Soviétiques. Tôt le matin du 1 juillet, on amena le Maréchal dans la cour de la prison militaire de Bucarest-Jilava. Ce furent les dernières minutes de la vie de Ion Antonescu.

Erich KÖRNER-LAKATOS.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°32/2006; trad. franç.: Robert Steuckers).

 

vendredi, 01 août 2008

Une biographie magistrale d'Auger Ghiselin de Busbecq

9782213626796-G.jpg

 

Un Européen chez les Turcs. Auger Ghiselin de Busbecq

  • Ignace Dalle
  • Date de Parution : 28/05/2008
  • Collection : Documents
  • Prix public TTC : 23,00 €
  • Code ISBN / EAN : 9782213626796 / hachette : 3528791
  • Format (153 x 235)
  • Nombre de pages : 438


Dans la première moitié du XVIe siècle, les Turcs, qui ont déjà conquis Budapest et un tiers de l’Europe, sont sur le point de s’emparer de Vienne. Leur puissance militaire, leur mode de vie et leur religion inspirent la crainte, parfois la terreur chez de nombreux Européens. Un demi-millénaire plus tard, en ce début du XXIe siècle, la Turquie, candidate à l’Union européenne, suscite à nouveau la peur et souvent un rejet violent en Europe occidentale.
Beaucoup d’Européens ignorent l’histoire étonnante de ce grand pays qui a abrité jusqu’en 1453 l’empire byzantin, premier empire chrétien, avant que les Ottomans ne prennent Constantinople et commencent à narguer le Saint empire romain germanique en occupant une bonne partie de l’Europe.

Enfant illégitime né en 1521 au cœur de la Flandre, alors la région la plus riche du monde, Auger Ghiselin de Busbecq parvient, grâce à ses dons multiples et après avoir été légitimé par Charles Quint, à représenter l’Empire des Habsbourg auprès de Soliman le Magnifique. Si ses talents de diplomate lui permettent de calmer le jeu en Europe centrale, où Turcs et Autrichiens se font face, Busbecq reste surtout connu pour sa description amusante et originale de la société turque au moment où l’Empire ottoman est à son apogée. La discipline, la propreté et, surtout, la priorité donnée au mérite sont quelques-unes des qualités turques auxquelles Busbecq rend d’autant plus volontiers hommage qu’elles sont presque inconnues en Europe occidentale au XVIe siècle. Au-delà de la Turquie, l’œuvre de Busbecq est un témoignage incomparable sur une période charnière de l’histoire de l’Europe marquée par la Renaissance, la découverte du Nouveau Monde, la Réforme et les ambitions ottomanes.

Auteur :
Journaliste à l'Agence France Presse, Ignace Dalle a passé de nombreuses années en poste dans le monde arabe, notamment au Liban, en Egypte et au Maroc. De 1992 à 1996, il est directeur du bureau de l'AFP à Rabat. Diplômé de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille et d'Etudes arabes de l'Université Saint Joseph de Beyrouth, il a publié plusieurs livres sur cette partie du monde.

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : flandre, empire ottoman, turquie, europe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 31 juillet 2008

Omero nel Baltico

ulysse.jpg

Carlo Terracciano

 

OMERO NEL BALTICO

 

Felice Vinci, Omero nel Baltico

Saggio sulla geografia omerica

Palombi Editori, Roma, 2002 (Terza edizione aggiornata), Pp.512, euro 22,50

 

Dove era situata veramente l’antica Troia che nell’Iliade destava l’ira funesta del pelìde Achille e di legioni di studenti costretti a studiarne le gesta? In Finlandia, naturalmente..! E Itaca ventosa, patria dell’astuto Ulisse (quello del “cavallo di Troia” appunto), alla quale l’eroe dell’Odissea tornò dopo anni di peregrinazioni per terra e per mare, a compiervi la nota vendetta su quei porci dei Proci, mentre Penelope [non] filava (salvo poi rifuggirsene via verso il folle volo di dantesca memoria)? Ma è ovvio: in Danimarca, patria d’origine di Nessuno ben qualche millennio prima che del principe Amleto. E l’Olimpo? A nord dello Stige e a sud dell’Ade, praticamente… sul Circolo Polare Artico! Per non parlare dell’Eden, della mitica “terra promessa”, stillante latte e miele alla confluenza dei quattro fiumi che si dipartono dal Paradiso Terrestre, il Pison, il Gihon, il Tigri e l’Eufrate; niente a che vedere con il nostro Medio Oriente oggi in fiamme. Qui siamo addirittura poco sotto Capo Nord, in piena Lapponia. Ci sono nella storia dello scibile umano delle opere, teorie, scoperte che improvvisamente ribaltano le conoscenze, presunte,  le radicate convinzioni di generazioni e generazioni durante i  secoli.

 

E la loro validità è data intuitivamente anche dal fatto che, leggendole come un romanzo appassionante, tutto ci sembra chiaro, lineare, consequenziale; e ci si meraviglia semmai di non averci pensato prima, tanto era evidente (a posteriori) quello che stava sotto gli occhi di tutti e, forse proprio per questo, non si era mai notato.  “Omero nel Baltico” di Felice Vinci (un nome un fato) è una di queste opere che con naturalezza e scientificità ribalta completamente tremila anni di cultura classica euro-mediterranea.  Il contenuto rivoluzionario di questo testo, arrivato in breve alla terza edizione, è sintetizzato dallo stesso autore in poche righe poste all’inizio delle “Conclusioni”: “Il reale scenario dell’Iliade e dell’Odissea è identificabile non nel mar Mediterraneo, ma nel nord dell’Europa. Le saghe che hanno dato origine ai due poemi provengono dal Baltico e dalla Scandinavia, dove nel II millennio a.C. fioriva l’età del bronzo e dove sono tuttora identificabili molti luoghi omerici, fra cui Troia e Itaca; le portarono in Grecia, in seguito al tracollo dell’ "optimum climatico", i grandi navigatori che nel XVI secolo a.C. fondarono la civiltà micenea: essi ricostruirono nel Mediterraneo il loro mondo originario, in cui si era svolta la guerra di Troia e le altre vicende della mitologia greca, e perpetuarono di generazione in generazione, trasmettendolo poi alle epoche successive, il ricordo dei tempi eroici e delle gesta compiute dai loro antenati nella patria perduta.

 

Ecco, in estrema sintesi, le conclusioni della nostra ricerca”. Un sintetico riassunto di cinquecento fitte pagine frutto di dieci anni di lavoro di un ingegnere romano di cinquantasette anni, appassionato ma critico conoscitore di quei classici sui quali si basa la nostra cultura europea. Felice Vinci prende spunto dalla segnalazione di Plutarco sulla collocazione geografica dell’isola di Ogigia, a lungo dimora di Odisseo trattenutovi dalla dea Calipso, “a cinque giorni dalla Britannia” per iniziare la sua indagine e ribaltare la geografia mediterraneo dei due poemi attribuiti al cieco Omero, ma notoriamente di diversi autori, spostando le gesta guerriere della conquista di Troia ed il viaggio di ritorno a casa di Ulisse dalle nostre latitudini a quelle nordiche: il Baltico in primis, la penisola scandinava, l’estremo nord circumpolare.

 

Ecco allora che ritroviamo la Colchide , le Sirene, Scilla e Cariddi e la stessa Trinacria lungo le frastagliate coste della Norvegia settentrionale, tra fiordi e la Corrente del Golfo. Mentre le originarie Cipro, Lemno, Chio, il Peloponneso, ma anche Atene o Sparta per fare solo qualche esempio, ritrovano l’originaria collocazione tutt’intorno al Mar Baltico. E Troia dalle imponenti mura, a controllare lo stretto strategico dei Dardanelli, le rotte tra Mar Nero e Mediterraneo? Uno sperduto, tranquillo paesino della Finlandia meridionale, a cento chilometri dalla capitale Helsinki: l’attuale Toija, risvegliata dalla silenziosa quiete plurimillenaria e proiettata da un ingegnere italiano dalle brume dell’oblio sotto i riflettori della cronaca. Più precisamente su un’altura boscosa tra Toija e la vicina Kisko si svolsero le battaglia tra Achei e Troiani per i begli occhi di Elena, anche se bisogna dimenticare le ciclopiche mura dell’area dell’attuale Hissarlik in Turchia e la scoperta di Schliemann, per più modesti fossati e palizzate di solido legno dei boschi circostanti, quelli dei tempi dell’età del bronzo. Biondi guerrieri nordici dagli occhi cerulei, coperti di mantelli e armature adeguate ad un clima non certo mediterraneo, anche se meno rigido dell’attuale, combattevano con spade di bronzo e asce di pietra.

 

La coalizione di popoli baltici contro Ilio era sbarcata da agili navi con doppia prua che possiamo immaginare molto simili a quelle vichinghe di duemila anni dopo. E non deve sembrare ardita l’ipotesi di marinai e guerrieri che, quattromila anni fa, corrono i flutti oceanici nord-atlantici fino all’Islanda e oltre, se solo si pensa a quello che riuscirono a fare i loro pronipoti vichinghi prima e dopo l’anno Mille; arrivare da una parte in America del nord ( la Groenlandia “Terra verde” e la Vinlandia , “Terra della vite”, a dimostrazione di un breve periodo di mutamento climatico favorevole) e dall’altra attraversare tutta la Russia fino al Mar Nero e Bisanzio. Per non parlare dell’epopea Normanna in Sicilia e nel Mediterraneo.

 

Oltre allo studio pignolo della toponomastica comparata, il Vinci poggia le basi delle sue straordinarie scoperte non solo sulle concordanze dei nomi, ma anche su solide basi geografiche, morfologiche, climatiche, descrittive, nonché storiche e mitologiche: una cultura di tipo olistico, veramente enciclopedica, che lo porta a smantellare pezzo per pezzo, passo per passo, riferimento per riferimento, mito per mito, l’ambientazione mediterranea dei poemi omerici, per ricollocarli nell’habitat originario, la Scandinavia ed il Baltico appunto. Uno dei punti di riferimento di Vinci è l’opera di Lokamanya Ba˘l Gangâdhar THILAK (1856-1920) il bramino e patriota indiano autore de “La dimora artica dei Veda” e “Orione.

 

A proposito dell’antichità dei Veda”. Secondo il Tilak il sacro testo dell’India, il più antico, come il popolo che lo creò, avrebbero avuto origine dal Polo Nord, che naturalmente in un lontano passato era terraferma ed aveva una temperatura mite. Uno sconvolgimento climatico forse dovuto allo spostamento dell’asse terrestre costrinse i nostri lontani progenitori, gli Arya, ad una migrazione ovviamente verso sud. Un ramo si diresse verso l’attuale penisola scandinava, la Finlandia ed il Baltico: proprio quello che Felice Vinci identifica con i popoli dell’elenco delle navi dell’Iliade ed i loro avversari alleati dei troiani. Altri rami sarebbero discesi, lungo i fiumi eurosiberiani sempre più a sud e ad est, dando quindi origine alle varie civiltà del Medio Oriente (i Sumeri ?), Persia (l’Avesta è quindi complementare ai Veda, sotto tale aspetto descrittivo di una sede artica originaria), India (con la sovrapposizione alle popolazioni scure precedenti, da cui nascerebbe poi il sistema castale), fino alla Cina e al Giappone (gli Ainu). E si possono ipotizzare anche scenari simili per le Americhe con il successivo sorgere di civiltà come quella Tolteca, Atzeca o pre-incaica del Lago Titicaca. Insomma in uno stesso periodo di tempo sorgono quasi d’incanto civiltà raffinate, templi imponenti, le piramidi, gli imperi da cui proviene la nostra civiltà eurasiatica.

 

Così i popoli dell’area baltico-nord atlantica, alla fine dell’optimum climatico dell’età del bronzo migrano ad ondate verso i territori più caldi ed il Mediterraneo, ma portandosi appresso la memoria storica delle aree d’origine, le saghe, le leggende, i miti e gli Dei. Un ricordo dei primordi che si riverserà in una trasposizione toponomastica dalle terre originarie  a quelle di nuova acquisizione tutt’attorno al Mediterraneo. Un’operazione di preservazione della propria memoria storica che d’altra parte non poteva essere perfettamente collimante, data la diversità sia geografica che climatica tra i due scenari geopolitici. Per tale motivo troviamo nell’Iliade e nell’Odissea una serie di riferimenti geografici, di collocazioni e ambientazioni completamente fuori luogo rispetto al Mediterraneo, ma che si adattano perfettamente alle latitudini nordiche; e questa è la grande “scoperta” di Felice Vinci destinata a rivoluzionare le nostre conoscenze classiche. E’ più che naturale, quasi ovvio, che un simile ribaltamento dell’impianto dei due poemi epici troverà una chiusura pressoché assoluta nel mondo accademico, tra i professoroni di greco e latino che hanno sempre pontificato sull’argomento.

 

Questo “Omero nel Baltico” sarà deriso e/o trattato con sprezzante sufficienza, quando non violentemente attaccato, anche perché un profano, un “ingegnere” è arrivato dove i cultori della classicità neanche supponevano si potesse ricercare. Peggio ancora  si tenterà di seppellire queste geniali intuizioni sotto il silenzio. Un’opera di ostracismo culturale già iniziata, se solo si consideri che questo testo così “sconvolgente” e rivoluzionario non è ancora stato neanche preso in considerazione dalla pseudocultura ex-cathedra. E non ultimo anche per certe implicazioni d’ordine storico e politico.

 

Per fare solo un esempio l’autore, ricollocando all’estremo nord l’area mesopotamica d’origine di Abramo e del monoteismo, la “Terra Promessa”, tende a ridare unità originaria alle stirpi “bibliche”, rispettivamente discese da Sem, Cam e Jafet. Anche il famoso “diluvio universale” potrebbe aver avuto un differente scenario, con la fine dell’optimum climatico, e l’Ararat con la sua Arca incagliata una verosimiglianza maggiore nel mutato contesto fisico e geografico. I cosiddetti “semiti” poi, ebrei compresi, sarebbero loro stessi nordici (a parte la conversione dei Cazari del VII-VIII secolo d.C.) e la loro “terra promessa” non sarebbe quindi la Palestina bensì l’estremo Nord, tra Norvegia e Finlandia: la Lapponia !

 

Tutto questo, è ovvio, non avrà particolari conseguenze politiche attuali, specie per il povero popolo palestinese d’oggi (i Filistei d’origine indoeuropea); tuttavia, fossi nei panni dei Lapponi, comincerei a preoccuparmi… Comunque sia  la verità di certe scoperte ha una tale forza d’impatto, una tale intrinseca vitalità per cui anche la congiura del silenzio sarà prima o poi destinata ad infrangersi. Lo dimostrano le tre edizioni in brevissimo tempo che hanno fatto di “Omero nel Baltico” un successo editoriale, senza bisogno di molta pubblicità o di una editrice di grido. Il testo di Felice Vinci è anche correlato di numerose cartine geografiche esplicative e, alla fine, di varie pagine di foto anche aeree che ci offrono l’immagine odierna dei luoghi trattati nel testo. Nella pianura ora allagata di Aijala correvano, tra Toija e il mare, gli eserciti di Achei e Troiani, tra un attacco ed una ritirata. Ai piedi di un’altura boscosa della Finlandia meridionale, in vista delle scure acque del Baltico Ettore e Achille si affrontavano 3500 anni or sono  in un epico duello mortale che sarebbe stato cantato attorno al fuoco dagli aedi a venire, fino ad approdare sotto un altro cielo, in un’altra terra, su un altro mare: il nostro, il Mediterraneo.

Carlo Terracciano 

 

mercredi, 23 juillet 2008

Quand l'US Army pillait les trains d'or juif en Bavière...

510px-Lingots_or.png

Quand l’US-Army pillait les trains d’or juif en Bavière en 1945

L’an dernier le Congrès américain et la Maison Blanche ont mis sur pied une commission, qui devait rechercher les valeurs ayant appartenu aux victimes de l’holocauste et voir si ces valeurs ne s’étaient pas retrouver sur le territoire des Etats-Unis. Le président du Congrès juif mondial, Edgar Bronfman a été nommé président de cette « Presidential Advisory Commission on Holocaust Assets » (= « Commission Consultative présidentielle sur les avoirs de l’holocauste »). L’élite politique des Etats-Unis estimait qu’elle avait un devoir à remplir : au cours des dernières années, l’Amérique a accusé de nombreux pays (ndt : la Suisse , la Suède , l’Autriche, la Belgique , etc.) de s’être enrichis indûment en s’appropriant toute ou partie de la fortune des victimes juives du national-socialisme. Ces pays ont été cloués au pilori par les médias. L’élite politique américaine voulait prouver qu’elle acceptait une enquête en Amérique même ; on pensait que l’Atlantique était un fossé bien large, que l’Europe était loin et que la Commission —mon Dieu !— ne trouverait rien in God’s own country !

Vers le 15 octobre 1999, une commission d’études a publié un rapport provisoire sur la direction du représentant du Ministre américain des finances, Stuart Eizenstat. Le lendemain, le résultat révélé par ce rapport provisoire faisait la une de tous les grands quotidiens américains. La Commission s’était penchée sur un cas devenu quasi légendaire, celui du « train d’or hongrois ».

A la fin de l’automne 1944, quand les troupes soviétiques, progressant depuis la Transylvanie , se mettent à franchir les frontières de la Petite Hongrie du Traité du Trianon, Adolf Eichmann, officier SS, prend des mesures de protection exceptionnelles à Budapest. Il réquisitionne plusieurs trains pour évacuer ce qu’il y a lieu d’évacuer vers l’Ouest ; la destination de ces trains est la Suisse neutre. Dans l’un d’eux ont été entreposées les réserves d’or de la Banque nationale de Hongrie ; dans un autre convoi, ont été entassées les peintures et les sculptures du Musée National hongrois.

A la fin de la guerre, ces deux trains ont été rapatriés en Hongrie. Un troisième train contenait les objets de valeur appartenant à plus de cent mille Juifs de Hongrie, qui furent ensuite déportés. Il s’agissait d’œuvres d’art, d’argenterie, de porcelaine, de tapis précieux, de bijoux, de diamants bruts, d’objets en cristal, de collections de monnaies et de timbres postaux, ainsi que des lingots d’or et deux serviettes pleines contenant de la poussière d’or, sans compter de très nombreuses montres et des appareils photographiques.

Des généraux américains se sont partagé le butin contenu dans 24 wagons !

Ce troisième train n’est jamais arrivé en Suisse. Le 16 mai 1945, quelques jours après la fin des hostilités en Europe, des soldats américains découvrent ce train à l’abri dans un tunnel près du village de Werfen. Il s’agissait de 24 wagons plombés (deux autres wagons avaient déjà auparavant été pillés par des soldats français). Le contenu des 24 wagons a été ensuite amené dans un dépôt de l’US Army à Salzbourg. Comme des inventaires avaient été dressés, le gouvernement hongrois a pu procéder à une évaluation du contenu : le trésor fabuleux du « train d’or » s’élevait à 204 millions de dollars américains (au cours de 1945). Si l’on adopte le cours du change que le Congrès Juif mondial a imposé aux banques suisses, cette somme correspondrait aujourd’hui à près de 2 milliards de dollars américains.

Une partie de ces biens a immédiatement été envoyée en Allemagne et confiée aux organisations juives, qui les ont mis aux enchères, pour obtenir des liquidités, qui ont été utilisées pour soigner et soulager les innombrables « personnes déplacées ». Plus tard, 1181 peintures ont été confiées par les autorités américaines à l’Etat autrichien, quand l’Autriche était encore considérée comme une nation alliée. Mais une part considérable de ces biens du « train d’or » est tombée aux mains de généraux américains, qui avaient installé leurs quartiers dans les villas et les châteaux de l’aristocratie autrichienne.

Le premier à s’être emparé de ces biens fut le Commandant des troupes américaines d’Autriche occidentale et Commandant de la Place de Salzbourg, le Général Major Harry J. Collins. Il donna un ordre de réquisition, où il commanda pour sa résidence et pour son wagon personnel de chemin de fer, des services de cristal et de porcelaine pour 45 personnes, 30 jeux de nappes et de serviettes de lin, 12 candélabres d’argent, 13 tapis d’Orient, 60 jeux d’essuies de bain. Et cet homme avide de beaux objets a ajouté : « tout doit être de la meilleure qualité, être du travail fait main par des artisans du plus haut niveau ». Quatre autres généraux se sont servi dans les masses de biens volés ; leurs patronymes sont cités dans le rapport remis récemment aux autorités américaines : Hume, Luade, Howard et Linden.

On n’a pas pu savoir ce que sont devenus ces objets de valeur après le départ des Américains hors d’Autriche, mais on peut imaginer que la Commission poursuivra son enquête… Son président y veille et on sait qu’il est un dur à cuire qui ne se laissera jamais intimidé. Ce qui restait du « train d’or » a été distribué via les magasins de l’administration militaire ou a purement et simplement été subtilisé.

L’existence du « train d’or » était connue depuis des années. On lui a même consacré des livres. L’auteur de l’un de ces livres, Kenneth D. Alford, cite un certain Capitaine Howard A. MacKenzie, qui a formulé une simple remarque sur le sort du « train d’or » : « … la seule différence entre Allemands et Américains en ce qui concerne les pillages réside en ceci : les Allemands ont dressé avec précision l’inventaire des patrimoines pillés, tandis que chez les Américains régnait la libre entreprise incontrôlée ».

Entre le gouvernement américain et le régime communiste hongrois, eut lieu une longue bataille juridique, assez stérile, où, finalement, le gouvernement communiste hongrois n’a rien reçu. Pour justifier cela, les services américains utilisaient généralement l’argument qu’une restitution ne serait pas possible, car les propriétaires des pièces ne pouvaient plus être retrouvés. Dès le premier jour de la publication du rapport provisoire de la Commission , la communauté juive de Budapest s’est manifestée et a réclamé la restitution des biens ou un dédommagement. La Commission elle-même a recommandé au gouvernement américain de payer des dommages et intérêts. Dans l’avenir, c’est certain, une pénible bataille juridique va s’éterniser et on entendra encore souvent parler du « train d’or » de Hongrie.

Il faut procéder à un examen critique du rôle de l’US Army

Vu le rôle peu glorieux de l’armée américain dans ce cas, cette révélation servira sans doute de leçons aux médias américains, si prompts à désigner les autres à la vindicte de l’opinion publique mondiale. Les donneurs de leçons d’Outre-Atlantique auront l’occasion de méditer le vieux dicton anglais : « When you live in a glass-house, you don’t throw stones » (= Quand on vit dans une maison de verre, on ne s’amuse pas à lancer des cailloux).

Ivan DENES.

(texte issu de Junge Freiheit, n°43/1999).   

 

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : affaires européennes, europe, hongrie, judaica, or, etats-unis, us army | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 17 juillet 2008

Nehru et l'indépendantisme indien

jawaharlal_nehru.jpg

Luigi Carlo SCHIAVONE:

 

Jawaharlal Nehru et l’indépendantisme indien

Jawaharlal Nehru, l’un des pères du mouvement national indien, publia une autobiographie en 1936, avec, pour objectif, outre de narrer la vie de celui qui deviendra le premier leader de l’Inde indépendante, de faire comprendre au lecteur quels furent les prémisses qui ont incité le peuple indien à s’unir contre l’oppresseur britannique. En effet, quand Nehru parlait de l’impérialisme britannique, il disait: “il était naturel et inévitable que le nationalisme indien réagisse un jour contre la domination étrangère”; mais Nehru demeurait néanmoins déconcerté par les positions des milieux intellectuels indiens qui, à la fin du 19ième siècle, semblaient tous avoir pleinement accepté l’idéologie impériale britannique. Pour Nehru, il s’agit d’une déviance due à l’influence considérable qu’exerçait l’établissement britannique sur le peuple indien, par le truchement du système scolaire qui cherchait systématiquement à souligner les mérites des colonisateurs, en soulignant toujours les lacunes de l’antique savoir indien. C’est dans un tel contexte, écrivait Nehru, que les étudiants indiens n’avaient aucune base rationnelle, aucun instrument conceptuel valide selon les critères du rationalisme occidental, pour contester les leçons administrées par leurs maîtres britanniques, à moins de se contenter d’un retour consolateur au nationalisme religieux, parce que, ajoutait Nehru, “au moins, dans la sphère religieuse et philosophique, les Indiens ne devaient céder la première place à aucun peuple de la Terre ”.

Après avoir pris acte de la situation, les premiers noyaux de dissidents indiens commencèrent à jeter la suspicion et à examiner en profondeur les affirmations de leurs professeurs britanniques. Ils réussirent ainsi à créer une véritable anthologie originale de matériaux conceptuels anti-britanniques, rédigés par des auteurs au ton modéré. C’est ainsi que le nationalisme indien a réussi, au départ, à se doter d’un corpus de fond, en matières politiques et économiques.

Mais, en dépit de cet acte de défi, Nehru déplore que ce corpus contestataire mais modéré finissait par acquérir une fonction spécifique dans le système de fonctionnement du pouvoir britannique. Cette fonctionnalité de la première contestation indienne découlait tout simplement des positions libérales de la plupart des membres du Congrès National Indien qui ne cherchaient en général qu’une seule chose: obtenir les plus hautes charges sans comprendre qu’ainsi rien ne changerait; simplement, les représentants officiels du “changement”, en cas de désordres, auraient été protégés par ceux-là même qu’ils tentaient de mettre échec et mat. Par ailleurs, les paroles  critiques du leader Nehru à l’endroit des idées libérales sont bien claires: “L’idéologie libérale est incapable de comprendre l’idée de la liberté indienne dans la mesure où les positions de l’une et de l’autre sont fondamentalement irréconciliables”. La critique des jeunes étudiants nationalistes indiens aux“vieux messieurs” du système éducatif britannique, ne se limitait pas, toutefois, aux seuls établissements d’enseignement. Nehru entrevoyait dans les attitudes des Britanniques, à la fin du 19ième siècle, un fondement messianique, perceptible dans la conviction, autrefois partagée par d’autres peuples, de se prendre pour les “élus du Seigneur”, honneur accessible à tous ceux qui accepteraient de se faire encadrer par la classe dirigeante britannique, qui prétendait que son empire était l’instance représentatrice du Règne de Dieu sur la terre. Cette vision messianique justifiait la rudesse des punitions infligées dans les Dominions à tous ceux qui s’opposaient à la loi britannique.

“Comme les inquisiteurs du passé, ils se sentaient destinés à nous sauver, indépendamment du fait que nous le désirions ou non”. C’est avec ces mots que Nehru commence son chapître où il décrit les pratiques mises en oeuvre par les colonisateurs pour transformer l’Inde en le pays le plus brillamment adapté aux structures impériales anglaises. Sur le modèle britannique, les autorités coloniales avaient choisi un groupe d’Indiens, l’avaient formé, dans le but de soutenir les premiers balbutiements d’un Etat autonome; ces Indiens “homologués” étaient censés amener le pays au “self-government” et à la “liberté”, “mais, ajoute Nehru, auraient dû démontrer et garantir que ce self-government et cette liberté ne se seraient exercés que selon les desiderata des Britanniques”.

Au fil de son ouvrage, Nehru poursuit l’âpre critique qu’il adresse au système imposé à son pays par les colonisateurs anglais. Son analyse n’épargne personne, ni même l’immense majorité du peuple anglais, coupable, selon Nehru, de n’avoir jamais voulu véritablement comprendre l’Inde. Si l’on soulève le voile de misère et de déclin qui recouvre la terre indienne, considérée comme “la perle de la couronne britannique”, on  peut encore découvrir la royauté intrinsèque de l’âme d’une vieille nation qui a pérégriné à travers les âges, en vivant des jours de gloire et de décadence, tout en restant toujours liée et attachée à sa très ancienne culture, tirant des ressources profondes de celle-ci force et vitalité, les partageant avec de nombreux pays. En s’appuyant sur ce constat, le premier futur leader de l’Inde indépendante se lance dans une surprenante comparaison avec l’Italie. Selon Nehru, les deux pays sont fils d’une culture plurimillénaire où le concept de nation, malgré les innombrables difficultés ou vicissitudes malheureuses, n’a jamais disparu, même s’il s’est abreuvé à d’autres sèves au fil des siècles. Exaltant les dons de Rome et de l’Italie, Nehru leur reconnait le mérite d’avoir toujours été les principaux centres de culture en Europe; il attribue, dans la foulée, les mêmes mérites à l’Inde en Asie. Les deux pays, selon Nehru, présentent bien des similitudes, y compris dans les malheurs: il rappelle ainsi que Metternich définissait l’Italie comme une simple “expression géographique”; bon nombre d’émules de cet homme politique autrichien ont considéré l’Inde de la même manière.

Après cette parenthèse sur l’Italie, Nehru, dans son ouvrage, revient sur le sort de son propre peuple. Il explique, avec moults détails, combien étroit est le rapport ancestral entre les Indiens et l’idée de leur propre nation, révélant, dans ces explications, toute cette verve politique, qui est la sienne, et qui l’a toujours distingué de Gandhi. Nehru parle de la “Bharat Mata”, de la “Mère Inde”. Il rappelle à ses lecteurs l’Inde d’avant la colonisation où il y avait certes d’innombrables conflits entre castes mais où subsistait, intensément, un vif et puissant lien commun, dont les traces étaient encore perceptibles dans l’Inde de son temps. Ces liens forts permettent d’articuler une résistance grâce à leur vitalité intrinsèque et, ajoute-t-il, il serait erroné de croire que cette vitalité est telle uniquement parce qu’elle découle d’une tradition plurimillénaire: ses origines, il faut plutôt les retrouver dans ce principe de soutien mutuel qui soude la communauté indienne toute entière quand il s’agit de faire face à de puissantes influences étrangères. Mais toute cette vigueur, pourtant, n’a pas permis de conserver la liberté et l’unité politique, ni l’une ni l’autre de ces valeurs n’ayant été considérées jusqu’alors comme dignes de soutenir des efforts constants. C’est cette négligence qui est responsable des souffrances successives du peuple indien, négligence dont les sources doivent être recherchées dans un antique idéal indien qui n’a jamais glorifié les triomphe politique et militaire, a toujours méprisé l’argent et ceux qui l’accumulaient, en n’accordant honneur et respect qu’à ceux-là seuls qui servaient la communauté pour de maigres compensations congrues. Ces attitudes font que la communauté collabore au Bien Commun et l’honore, ce qui, selon Nehru, correspond à l’idéal socialiste, qu’il considère lui-même comme l’antidote au système capitaliste occidental. En effet, écrit-il, “il se pourrait bien que lorsque l’Inde se revêtira d’oripeaux nouveaux, parce que ses anciennes frusques sont usées et élimées, elle prendra pour modèle de ses nouveaux effets le mode socialiste de gérer la société, afin de la rendre plus conforme tant aux conditions actuelles qu’aux critères de sa pensée plurimillénaire. Les idées que l’Inde adoptera, elle devra les faire vivre et revivre sur son propre terreau”.

En août 1947, quand l’Inde accède enfin à l’indépendance, Nehru en devient le Premier Ministre et gardera cette fonction jusqu’à sa mort en 1964. Pendant toutes ces années, il a dû affronter une situation intérieure difficile, née des clivages profonds entre groupes ethniques et religieux et de la pauvreté chronique des zones rurales. Mais il a réussi, en même temps, a acquérir une grande popularité au niveau international, en se plaçant aux côtés de Tito et de Nasser, constituant ainsi, en quelque sorte, un triumvirat pour le mouvement des “pays non alignés”, patronant l’idée d’un Tiers Monde distinct de l’Est comme de l’Ouest, mouvement qui avait connu son apogée lors de la conférence afro-asiatique de Bandung en avril 1955.

Luigi Carlo SCHIAVONE.

(article paru dans le quotidien romain “Rinascita”, 15-16 septembre 2007; trad. franç.: Robert Steuckers).

 

 

 

00:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inde, asie, affaires asiatiques, pakistan, eurasie, eurasisme, hindouisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 16 juillet 2008

Hommage au dernier soldat du Tennö

onoda-young.jpg

Christian HAFENECKER:

 

Hommage au dernier soldat du Tennô

 

Au Japon, la fidélité du soldat n’est pas un concept vain et creux: pendant 29 ans, un soldat japonais a refusé de capituler car il rejetait comme ruses toutes les tentatives de lui expliquer que la guerre était finie!

 

Qui ne se rappelle pas du film, qui fit tant de bruit, avec Bud Spencer et Terrence Hill et que l’on avait intitulé, en allemand “Zwei Asse trumpfen auf” (“Deux as sortent en atout”), où les deux héros échouent sur une île du Pacifique et tombent sur un poste avancé japonais qui n’a pas appris que la guerre était terminée?

 

A l’époque, le modèle du Japonais inflexible a dû être, immmanquablement, le Premier Lieutenant de l’armée nipponne, Hiroo Onoda. La fidélité d’Onoda, le rude soldat, aux ordres qui lui avaient été donnés a allongé pour lui la durée de la guerre de près de trente ans. Ce n’est que le 10 mars 1974 qu’il s’est présenté aux autorités philippines sur la petite île de Lubang et qu’il leur a remis son arme. Hiroo Onoda avait 52 ans lorsque, ce jour-là, pour lui, la deuxième guerre mondiale se terminait.

 

En décembre 1944, Onoda, spécialiste des techniques de guerilla et ancien élève de Nakano, l’académie militaire pour les troupes d’élite, est débarqué sur l’île de Lubang pour combattre sur les arrières des troupes américaines qui progressent et les harceler pendant leur séjour. L’ordre qui lui est donné est le suivant: ne sortir de la jungle sous aucun prétexte, quoi qu’il arrive. L’archipel philippin était de la plus haute importance stratégique pour le Japon. Car ces îles permettaient le contrôle des voies maritimes vers le Japon dans la Mer de Chine du Sud. C’est sur ces voies-là que transitait le pétrole, si nécessaire à l’industrie nipponne, en provenance de l’Indonésie, en particuler de Bornéo. Ce n’est donc pas un hasard si, après Pearl Harbour, les Philippines ont constitué le second objectif majeur de l’offensive japonaise dans la Guerre du Pacifique.

 

Lorsque la fortune de la guerre changea de camp, les Américains et les Philippins combattirent l’occupant japonais avec succès et, en juillet 1945, les armées du Tennô furent chassées définitivement de l’archipel. Les unités spéciales japonaises, auxquelles appartenait Hiroo Onada, avaient prêté serment à l’Empereur, au Tennô Hiro Hito et mis leurs vies à sa disposition, sans aucune autre arrière-pensée ni “restrictio mentis”. Après que le supérieur hiérarchique direct d’Onada, le Major Yashimi Taniguchi ait été fait prisonnier et que la  plupart de ses troupes aient été durement étrillées sur l’île, Onoda se retira avec trois camarades dans les plus profonds recoins de la jungle. Quand le trafic aérien et maritime diminua après la fin des hostilités, Onada perdit ses premières certitudes et songea une première fois à se rendre. Mais quand éclata la Guerre de Corée au début des années 50 puis la Guerre du Vietnam au début des années 60, Onada repèra encore des porte-avions américains, ce qui l’amèna à reprendre sa mission.

 

Dans le cadre d’une opération de recherche, on avait même mobilisé d’anciens condisciples de collège d’Onada et on les avait équipés de mégaphones, avant de les envoyer dans la jungle pour l’appeler. L’opération s’était soldée par un échec. Dès lors, on déclara officiellement en 1959 qu’Onada était mort. Quelques années plus tard, un étudiant japonais, Morio Susuki, lors d’un raid aventureux à travers la jungle de Lubang, rencontra Onoda par hasard. Celui-ci portait toujours son vieil uniforme et était armé de son fusil d’assaut. Onoda révéla son identité à son compatriote et déclara être prêt à capituler, mais uniquement sur l’ordre personnel de son ancien supérieur hiérarchique. Le Major Taniguchi fut emmené par avion, avec, dans ses bagages, une copie de l’ordre impérial de capitulation d’août 1945. Onoda rendit alors ses armes et considéra que la seconde guerre mondiale était terminée pour lui.

 

L’histoire d’Onoda fit rapidement le tour du monde. A Manille, il fut reçu par le Président Marcos, même si pendant son séjour aux Philippines, il avait tué une trentaine d’habitants de l’île et échangé bon nombre de coups de feu avec la police locale. Le Président Marcos l’a grâcié, vu les circonstances exceptionnelles.

 

Onoda rentra d’abord au Japon puis s’installa au Brésil où il devint éleveur de bétail. En 1996, il revint à Lubang pour offrir à l’école du lieu la somme de 10.000 dollars.

 

Christian HAFENECKER.

(Article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°19-20/2008; trad.  franç.: Robert Steuckers).

mardi, 15 juillet 2008

Formation du Royaume-Uni des Pays-Bas (1814-1815)

Royaume-Uni_des_Pays-Bas-map.png

 

Jan NECKERS:

 

Sur la création du Royaume-Uni des Pays-Bas en 1814-1

L’unification des Pays-Bas (du Nord et du Sud) en 1814 et en 1815 ne s’est pas déroulée aussi facilement que le croit la majorité de nos contemporains. En octobre 1813, les Russes, les Prussiens et les Autrichiens battent Bonaparte près de Leipzig après trois jours de bataille. Les Français, défaits et en déroute, se replient derrière le Rhin mais en décembre, leurs adversaires franchissent à leur tour le grand fleuve. Une première colonne prussienne arrive dès le 16 décembre à Malines, marche en direction de Louvain mais se retire assez prestement sur Breda. Fin janvier 1814, l’offensive définitive commence et les Russes et les Prussiens entrent en libérateurs à Bruxelles le 1 février. Une semaine plus tard, le Prince Guillaume d’Orange fait une apparition à Bruxelles. Il est reçu avec un certain enthousiasme. Les Bruxellois se rappellent d’un autre Prince d’Orange, qu’ils avaient aimé.

 

Mais les bruits courent assez vite qui prétendent que le Prince Guillaume est venu pour bien d’autres raisons  qu’une simple visite de courtoisie. Le Prince, âgé de 42 ans, vient d’être proclamé souverain des Pays-Bas (du Nord) avec l’assentiment des Britanniques, après avoir balayé les réticences de l’Empereur de Russie qui lui reprochait d’avoir jadis joué la carte bonapartiste. Guillaume n’a encore aucune idée précise des formes que prendra son futur Etat. Il avait promis aux Anglais que cet Etat serait, dans tous les cas de figure, un solide tampon contre toutes les agressions françaises potentielles mais pour réaliser ce projet, il fallait que les Pays-Bas du Nord puissent s’étendre assez loin à l’est et au sud. Il avait demandé que lui soit octroyée une solide portion de l’Ouest des Allemagnes mais devinait bien évidemment que les Prussiens ne la lui accorderaient jamais. Mais dans l’ensemble constitué par les anciens Pays-Bas Royaux ou Pays-Bas autrichiens, il était sûr de pouvoir glaner quelques territoires. En attendant la décision finale des alliés, il était venu à Bruxelles pour prendre la température. Il sera bien vite confronté à la réalité.

 

Heintje (Henri) van der Noot, alors âgé de 83 ans, ancien dirigeant de la révolte contre l’Empereur Joseph II en 1789, publie une brochure où il réclame le retour à la légitimité, c’est-à-dire le retour des souverains de la dynastie des Habsbourg. Et ce projet reçoit alors un réel soutien. Discrètement, Guillaume commande à quelques hommes de confiance de réaliser une enquête dans les grandes villes afin de connaître les souhaits de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie. La réponse est la même: une bonne part de celles-ci veut le retour à la légitimité impériale. Deux semaines plus tard, une délégation des plus grandes familles aristocratiques des Pays-Bas méridionaux part pour la France où les armées alliées poursuivent Bonaparte en déroute. La délégation réussit à parler à deux des acteurs politiques principaux de l’époque, l’Empereur François d’Autriche et le ministre anglais des affaires étrangères, Lord Castlereagh (rappelons ici que l’Angleterre a financé toutes les guerres contre Bonaparte et que leurs dépenses ont été supérieures à celles qu’ils engageront plus tard en 1914-18). L’entretien eut l’effet d’une douche très froide.

 

Un fait unique dans l’histoire

 

L’Empereur François se rappelle très bien, et même trop bien, de ses “chers” sujets des Pays-Bas. Il avait vingt-deux ans au moment de la mort de son oncle Joseph II, qui avait trépassé, disait-on, à cause du chagrin que lui avait causé la révolte des Pays-Bas. Son père Léopold ne fut Empereur que deux ans, avant de décéder à son tour. Après une première invasion française en 1792, l’armée du nouvel empereur François libère les Pays-Bas en 1793. Le souverain visite la région en 1794. Il fut même intronisé Duc de Brabant sur la Place Royale à Bruxelles et devint ainsi le premier souverain depuis Philippe II d’Espagne à être réellement présent lors de cette cérémonie. Mais en 1794, il entend essentiellement discuter argent avec ses “chers sujets” car ces derniers paient certes l’impôt, mais celui-ci est insuffisant pour entretenir l’armée qui doit les défendre contre l’envahisseur français. Seules quelques très riches abbayes sont prêtes à mettre des sommes aussi considérables que complémentaires pour faire face à la tâche. L’Empereur quitte alors le pays, réfléchit longuement et écrit une lettre à “ses chers sujets des Pays-Bas”. Il leur donne finalement la liberté, le 29 mai, de mettre en ligne une armée en toute autonomie, mais à la condition qu’ils la financent entièrement, de leurs propres deniers. C’est alors que les difficultés émergent et génèrent un chaos indescriptible. Et si les Pays-Bas refusent? Eh bien, l’Empereur et ses sujets néerlandais demeureront bons amis mais si Flamands, Brabançons, Hennuyers, etc. ne s’exécutent pas dans le sens préconisé par l’Empereur, alors qu’ils se débrouillent. L’Empereur les déclarera indépendants et ils devront alors décider par eux-mêmes quel sera leur sort futur.

 

C’est là un fait unique sous l’Ancien Régime qu’un souverain, si las de ses sujets, et à qui il a si peu de choses à dire, menace de les répudier. L’histoire nous donne bien des exemples de sujets cherchant à se débarrasser de leur souverain mais le contraire, comme dans le cas qui nous préoccupe, n’est, me semble-t-il, jamais advenu. Jamais souverain n’a cherché de cette manière à se débarrasser de certains de ses Etats. Après avoir entendu les menaces de leur Empereur, les Pays-Bas ont soupiré et décidé de se mettre à la tâche, mais ils y procèdent avec lenteur, tant de lenteur... Ce retour au réalisme politique s’est bien vite avéré inutile car, à peine quelques mois plus tard, les Français franchissent à nouveau les frontières et s’installent dans nos régions pour vingt ans. L’Empereur n’a aucun état d’âme en 1797 quand il doit céder officiellement ses Pays-Bas à la France en échange de la République de Venise, que les armées françaises avaient conquise et que Bonaparte reprendra quelques années plus tard. Or, voici donc que vingt ans après la dernière visite de l’Empereur autrichien à Bruxelles, ces casse-pieds de Néerlandais du Sud frappent à nouveau à sa porte.

 

L’Empereur François, toujours courtois, leur dit, qu’à son vif regret, il s’avère impossible qu’un membre de la famille des Habsbourg monte sur le trône des Pays-Bas. C’est ainsi que disparaît de nos régions une dynastie dont l’ascendance remonte à tous les comtes Baudouin de Flandre et à tous les Ducs Jean de Brabant. François et son chancelier Metternich, lorgnent tous deux vers l’Italie du Nord, voisine de l’Autriche: ces territoires sont bien plus intéressants et le fait que leurs habitants n’aiment guère les Habsbourg d’Autriche, laisse l’Empereur et son chancelier parfaitement froids.

 

 

“Dans un plus grand ensemble”

 

Lord Castlereagh ne fit pas dans la dentelle quand il s’adressa aux “Brabançons”, comme il appelait assez justement les ressortissants des Pays-Bas anciennement autrichiens. Deux choses seulement l’intéressent: l’abolition de l’esclavage et la constitution d’un Etat-tampon fort face à la France , capable de défendre Anvers et l’Escaut, de façon à ce que les Britanniques n’aient rien à craindre. Textuellement, il leur dit: “Pour être libres, vous devez être forts. Pour être forts, vous devez faire partie d’un plus grand ensemble et cet ensemble sera l’union avec la Hollande ”. L’affaire est donc réglée, sauf peut-être la question du tracé final des frontières. Castlereagh veut donner aux nouveaux Grands Pays-Bas quelques territoires des Allemagnes entre la Moselle et le Rhin mais il se heurte au veto des autres alliés. Les armées prussiennes sont encore bien présentes aux Pays-Bas et, en tenant compte de cette présence, une nouvelle idée germe dans l’esprit des négociateurs: partager les Pays-Bas méridionaux en prenant la Meuse comme frontière. Tous les territoires situés à l’ouest du fleuve seraient unis aux Pays-Bas du Nord et tous ceux situés à l’est reviendraient à la Prusse. Finalement , les Prussiens se désintéressent d’un tel partage et préfèrent recevoir des compensations en Allemagne même. Guillaume des Pays-Bas reçoit alors la Principauté ecclesiastique de Liège qui n’avait jamais fait partie des Grands Pays-Bas historiques (de Charles-Quint).

 

 

Et il avait encore un écueil à franchir: offciellement, les alliés déclarent avoir fait la  guerre à Bonaparte seulement  et non pas à la France et maintenant que l’envahisseur Bonaparte est exilé à l’Ile d’Elbe et qu’un Bourbon est à  nouveau hissé sur le trône de France, Talleyrand, ministre français des affaires étrangères, entend conserver une bonne partie de ces Pays-Bas ex-autrichiens. Ses manoeuvres ne réussiront pas: il ne pourra conserver que Philippeville, Mariembourg et Bouillon.

 

En juin 1814, les alliés signent le Traité des huit articles (impliquant notamment  la liberté de culte, contre laquelle l’évêque de Gand, le Français de Broglie, proteste immédiatement). Ce Traité règle les modalités de l’union des Pays-Bas du Nord et du Sud.

 

A la fin du mois de juillet, Guillaume tient provisoirement l’autorité entre ses mains. C’est effecitvement provisoire car les Russes songent un moment à une alliance avec la France et se demandent s’il ne faudrait pas, pour amadouer les Français, leur laisser ces anciens territoires sud-néerlandais lors de la signature du traité définitif. Cette alliance franco-russe ne se forge pas et, après cet intermède, c’est au tour de la Prusse de proposer à la France un marché. Les Prussiens souhaitent absorber toute la Saxe. Au début de l’année 1815, ils offrent à leur tour l’ensemble des Pays-Bas méridionaux à la France , en échange de l’appui français à l’annexion de la Saxe. Talleyrand est trop intelligent pour prendre cette offre en considération car il risque alors une guerre avec l’Angleterre. En février 1815, tous signent finalement, à Vienne, le Traité qui institue le “Royaume Uni des Pays-Bas”. Guillaume ne signe pas lui-même.... les Anglais le font à sa place!

 

 

Le retour des oeuvres d’art volées

 

Le nouveau  royaume existe de facto dès que le Congrès de Vienne scelle ses derniers actes mais Guillaume ne peut attendre aussi longtemps. En mars, il se proclame roi lui-même. Sans doute parce qu’il est ébranlé en apprenant que Bonaparte est revenu de son exil méditerranéen.

 

Du coup, il devient fort populaire dans ses nouvelles provinces du Sud car, mis à part quelques anciens collaborateurs du régime napoléonien, personne ne souhaite le retour du dictateur corse et de sa famille de brigands qui ont contraint tant de jeunes gens de chez nous à aller mourrir dans des opérations de pillage à leur seul profit. Même la Ville de Liège accueille Guillaume avec enthousiasme au début du mois de juin 1815, car les armées françaises arrivent à marche forcée. Finalement, Bonaparte est battu à Waterloo et cette fois les alliés se montreront bien moins magnanimes à l’endroit de la France. Celle-ci devra subir une occupation pendant des années et payer les frais de garnison.

 

La Prusse , après Waterloo, veut annexer toute l’Alsace et une partie de la Lorraine (ce qu’elle ne réussira à faire qu’en 1870) et exige que la Flandre méridionale (annexée à la France par Louis XIV) revienne aux nouveaux Grands Pays-Bas. Les autres alliés refusent cette suggestion prussienne. La France doit céder seulement Philippeville, Mariembourg et Bouillon.

 

Mais ce qui blessa encore davantage les Français fut le démantèlement du plus beau musée du monde: le Louvre. En 1814, il avait été décidé que toutes les oeuvres d’art volées par les armées françaises et exposées dans les musées français pouvaient rester en France. Mais, après Waterloo, les vainqueurs décident que toutes les oeuvres d’art doivent revenir à leurs propriétaires initiaux. Les commissaires néerlandais se présentent donc aux portes du Louvre. On les envoie promener. Mais Wellington, l’un des vainqueurs de Waterloo, récompensé par Guillaume sous la forme d’une plantureuse dotation annuelle et de biens immobiliers (toujours aujourd’hui aux mains des descendants du duc), ne trouve pas plaisante cette attitude des responsables du grand musée parisien. Il expédie un régiment anglais au Louvre et ses soldats emportent tout ce qui appartient légitimement aux Pays-Bas, dont le célèbre “Agneau Mystique” de Gand.

 

Le nouveau “Royaume Uni des Pays-Bas” est désormais un fait accompli. Il est toutefois aberrant de dire que la Belgique de 1830 est une création britannique. Certes, les Britanniques, en 1815, ne sont pas entièrement satisfaits de la création de ces nouveaux Grands Pays-Bas mais ils ont suffisamment de connaissances historiques pour savoir que la  césure entre le Nord et le Sud est fort profonde. C’est pourquoi, quinze plus tard, il acceptent, envers et contre tout, que les provinces anciennement espagnoles puis autrichiennes, reprennent leurs billes et se gouvernent seules, comme elles l’avaient fait pendant des centaines d’années.

 

Jan NECKERS.

(article paru dans “’ t Pallieterke”, Anvers, 4 juin 2008; trad. franç.: Robert Steuckers).

lundi, 30 juin 2008

La leçon de Lépante

1271257601.jpg

La leçon de Lépante: qui l'a retenue?

Le 7 octobre 1571, l'Europe impériale coalisée infligeait une sévère défaite sur mer à l'Empire ottoman

430 années ont passé depuis l'un des plus grands évé­ne­ments militaires de l'histoire mondiale. Ce jour-là, 7 octo­bre 1571, une large fraction de l'Europe chrétienne avait laissé de côté les vieilles haines et les divisions fratricides pour se lancer dans une bataille décisive contre l'ennemi mortel qui l'avait continuellement agressée et qui cherchait à l'annihiler. L'héroïsme et le sacrifice de nos ancêtres a per­mis à notre civilisation de vivre et de poursuivre sa rou­te dans l'histoire —pour le meilleur et pour le pire.  Ce jour-là, l'Europe a pu compter sur certains de ses fils (la plu­part!), ceux qui ont répondu à l'appel du destin, ceux qui ont eu le courage de se jeter dans la bataille, et ceux qui se sont retirés du jeu, qui se sont contentés de regarder le combat de loin, en laissant aux autres la tâche de défen­dre l'héritage commun. Et il y a eu ceux qui ont pactisé avec l'ennemi (que la honte les étouffe pour les siècles des siècles!). Ce jour-là, 7 octobre 1571, on a vu à quels hom­mes on avait affaire, on a vu les justes et on a vu les traî­tres. Parlons d'abord de la composition de la flotte im­pé­riale européenne: sur 208 bateaux, 110 étaient vénitiens, 22 génois, 3 piémontais, 12 appartenaient à l'ordre de che­va­lerie toscan de Saint Etienne, 9 appartenaient aux Che­valiers de Malte, 8 relevaient de la Papauté et 44 du Saint Empire. Les équipages des bateaux arborant le pavillon de Saint Marc venaient de Vénétie (60), de Crète (30), des Iles Ioniennes (7), de Dalmatie (8) et des villes de la terre fer­me (5). Les troupes de fantassins embarquées étaient en ma­jorité impériales et composées de soldats venus de Ca­stil­le, de Catalogne, du Pays Basque, de Hollande, de Lom­bardie, d'Allemagne et du Pays de Naples. L'infanterie de Venise était composée de Vénétiens, de Lombards, de Friou­lans et de “Slavons” (Croates de Dalmatie et Serbes de la Krajina).

Presque toute l'Europe catholique était présente. Parmi les ab­sents, certains étaient parfaitement excusables, comme les Autrichiens, les Polonais, les Allemands et les Hongrois, car ils luttaient pied à pied contre les Turcs sur le front con­tinental. Le premier assaut turc contre Vienne avait été brisé en 1529 et les affrontements n'avaient plus cessé de­puis en Slovénie, en Hongrie et en Valachie. Deux absences me semblent toutefois injustifiables. Les Portugais étaient en­trés en rivalité avec les Espagnols et n'avaient pas accep­té de se soumettre au commandement d'un chef espagnol. L'opposition entre les deux puissances ibériques n'était pas d'ordre idéologique mais politique: en réalité, les Portugais me­naient une longue guerre contre les Musulmans sur les cô­tes atlantiques du Maroc et lançaient d'audacieuses in­cur­sions en territoire islamique en Orient, parmi lesquelles une tentative malheureuse, l'expédition en Mer Rouge de 1517.

Une pure trahison à l'endroit des intérêts vitaux de l'Europe

Les Français, eux, n'avaient aucune raison valable pour ne pas être présent à Lépante. Dans le passé, les Francs avaient toujours été aux avant-postes dans la lutte pour la défense des frontières de l'Europe, depuis Poitiers jus­qu'aux Croisades. Leur absence s'explique sans doute par la rivalité qui les opposait à l'Espagne. Mais surtout par leur politique de rapprochement avec les Ottomans, concrétisée par des traités de coopération et d'amitié. Cette politique est devenue au fil du temps une pure trahison à l'endroit des intérêts vitaux de l'Europe. La politique française ne peut pas davantage se justifier pour des motifs écono­mi­ques: Venise, Gênes et les autres puissances européennes avaient passé des accords commerciaux avec les Musulmans mais n'avaient jamais eu l'idée, en les signant, de trahir l'es­prit de défense de la civilisation européenne. Les seuls Français et Occitans présents à Lépante pour défendre l'hon­neur de leurs terres dans la défense commune de l'Eu­rope se trouvaient dans les rangs des héroïques chevaliers de Malte et sur les bateaux niçois du Comte de Savoie.

Le christianisme avait provoqué en Europe une division, cel­le du schisme entre l'Occident et l'Orient, entre Rome et Byzance; il venait d'en provoquer une nouvelle par la Réfor­me. Les positions des diverses fractions de la chrétienté eu­ro­péenne devant l'agression ottomane étaient différentes. Le monde orthodoxe, depuis la chute de Constantinople, fruit amer de la division entre peuples christianisés, lan­guis­sait largement sous l'oppression turque mais résistait vail­lam­ment dans des zones non pacifiées, notamment en Transylvanie et dans les montagnes serbes du Kosovo et de la Métohie. La Russie, la plus grande nation orthodoxe, avait recueilli l'héritage symbolique et politique de Byzan­ce. Elle avait engagé une bataille terrible contre les poten­tats islamiques d'Asie centrale. En 1571, l'année de Lépan­te, les Tatars de Crimée, alliés des Ottomans, avaient lancé des attaques cruelles contre la terre russe, poussant jusqu'à Moscou qu'ils avaient incendiée. Les Orthodoxes ont donc par­ticipé, ces années-là, à la lutte commune de l'Europe con­tre son ennemi mortel. De plus, les équipages de 37 na­vires vénitiens venaient de Candie et des Iles Ioniennes, sans compter les “Slavons” de la Krajina, derrière les côtes dal­mates.

La “Prière contre les Turcs” de Luther

Les Protestants ont été les grands absents, d'abord pour des raisons géographiques, l'Europe nord-occidentale étant très éloignée du danger islamique et ne le percevant pas cor­rectement. Mais ils avaient également des raisons “idéolo­giques”: dans une de ses thèses, Luther avait dit: «C'est un pé­ché de résister aux Turcs, car la Providence se sert de cette nation infidèle pour punir les iniquités de son peu­ple». Luther avait toutefois modifié son attitude première dans deux ouvrages ultérieurs: «Prière contre les Turcs» et «De la guerre contre les Turcs». Toutefois sa thèse de non ré­sistance a servi d'alibi au non engagement des Protes­tants dans la lutte commune. Le ressentiment anti-catho­lique a sans doute permis à certaines franges puritaines de sympathiser avec l'islamisme, plus virulent dans son zèle re­ligieux.

Aujourd'hui l'Europe vit des expériences qui ressemblent dra­matiquement à celles de ce 16ième siècle tragique. La pres­sion islamique se fait sentir de plus en plus durement non plus sur les frontières de l'Europe ou sur les côtes mé­diterranéennes, mais à l'intérieur même des villes du cœur de l'Europe. Dans un tel contexte, notre Padanie a un rôle d'a­vant-garde à jouer dans cette nouvelle lutte, parce qu'el­le doit se souvenir qu'elle a livré les deux tiers des na­vires de combat de la bataille de Lépante, qu'elle a donné au Saint Empire de grands commandeurs militaires et un Pa­pe piémontais, Saint Pie V, qui, [ndlr: à rebours des dis­cours "multicultureux" de l'Eglise d'aujourd'hui], avait ap­pe­lé les Européens à s'unir en une grande armée paneuro­péenne pour battre l'ennemi turc. Aujourd'hui, la Padanie est toujours en première ligne car les infiltrés islamiques s'installent sur son territoire. C'est donc chez nous que de­vra renaître l'esprit de résistance européen. Comme à Lé­pan­te, on pourra compter les présents et les absents.

Gilberto ONETO.

(article paru dans La Padania, 4 février 2000, http://www.lapadania.com ).

 

00:10 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, islam, turquie, méditerranée, batailles, militaria | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 29 juin 2008

Les "Oies Sauvages": soldats irlandais au service du Saint-Empire

1553107098.jpg

 

Les “Oies Sauvages”: les soldats irlandais au service du Saint-Empire pendant la Guerre de Trente Ans

Il y a plus de 380 ans commençait l'une des plus grandes ca­tastrophes de l'histoire européenne, dont nous subissons en­core aujourd'hui les séquelles: la Guerre de Trente Ans.

Je vais raconter ici l'histoire d'une armée de sans-patrie, dont les soldats ont combattu sur tous les champs de ba­tail­le de la Guerre de Trente Ans en Europe centrale. On les appelait les “Oies Sauvages” (Wild Geese) et on les com­pa­rait à ces oiseaux migrateurs qui quittent à inter­val­les réguliers leur verte patrie insulaire. Mais à la différence des oies sauvages, les Catholiques irlandais, chassés de leur patrie au 17ième siècle, ne connaissaient qu'un départ sans retour vers le continent. Presque jamais ils ne revenaient en Irlande.

Des marins français les introduisaient clandestinement sur le continent via la Flandre ou la Normandie. Débarqués, ils étaient confrontés au néant. Mais ils étaient libres. Un flot ininterrompu de mercenaires irlandais sont ainsi arrivés en Europe continentale. Ils étaient des hommes jeunes ou des adolescents, à peine sorti de l'enfance: la plupart d'entre eux n'avaient que quinze ou seize ans, les plus âgés en a­vaient dix-neuf. Ils voulaient faire quelque chose de leur vie ou du moins voulaient être libres.

Après 1600, l'histoire irlandaise s'était interrompue. Le pays é­tait devenu une colonie anglaise, où les Tudors, pour la pre­mière fois, avaient appliqué la tactique de la terre brû­lée. Les autochtones irlandais ont été dépossédés de leurs ter­res. Leur sol leur a été arraché. On y a implanté des co­lons protestants anglais ou écossais.

Systématiquement, la colonisation de modèle normand dé­mon­trait son efficacité. Déjà, dans la foulée de leurs cam­pagnes contre les Anglo-Saxons à partir de 1066, les Nor­mands vainqueurs perpétraient des destructions sans nom pour confisquer définitivement leur histoire aux vaincus. On brûlait leurs villages, on rasait leurs églises et leurs bâ­ti­ments, de façon à ne plus laisser la moindre pierre qui soit un souvenir de leur culture. Ravage, pillage et violen­ce, oppression systématique, famine organisée contre la population: toutes les tactiques utilisées plus tard par les Anglais en Amérique, puis par les Américains ailleurs, ont été mises au point en Irlande.

Une force militaire inutilisée

Pourtant, sur cette île ruinée par la colonisation anglaise, il y avait une force militaire inutilisée. Les Irlandais étaient des soldats farouches qui ne craignaient pas la mort. Ils se feront rapidement une solide renommée dans les batailles. Ils étaient commandés par des officiers compétents, d'ex­cel­lente réputation, qui feront l'admiration de tous sur le con­tinent.

Dans le Saint-Empire Romain de la Nation Germanique, diri­gé par un Empereur catholique, beaucoup d'Irlandais deve­nus apatrides ont vu un allié puissant voire une puissance protectrice au passé glorieux. Par milliers, ils sont venus s'en­gager au service de cet Empereur de la lignée des Habs­bourgs. Beaucoup sont parvenus en Autriche à la suite de pé­riples fort aventureux.

La première vague d'immigrants irlandais est arrivée en 1619 en Autriche. Ces jeunes hommes combatifs ont débar­qué sur le continent de deux manières totalement diffé­ren­tes. Les uns sont arrivés par des voies clandestines, opéra­tion osée dans la mesure où les fugitifs de ce type ris­quaient la peine de mort. Les autres ont été recrutés de for­ces par les Anglais en Irlande et, contre leur volonté, ont dû servir dans l'armée anglaise protestante. Sur base de traité qui unissait l'Angleterre aux princes d'Allemagne du Nord, ils se sont retrouvés sur le continent dans des unités auxiliaires anglaises au début de la Guerre de Trente Ans. Par une ironie du destin, comme souvent dans les guerres an­ciennes, il n'y avait quasiment pas d'Anglais ethnique dans ces troupes, mis à part quelques officiers supérieurs. La plupart de ces soldats étaient donc “déportés” hors des Iles Britanniques et ces Irlandais encombrants s'en allaient ainsi mourir sur le Continent comme chaire à canons. Les Anglais s'en débarrassaient à bon compte.

Une infanterie montée

Ces Irlandais avaient été incorporés dans des Régiments de Dragons, où les pertes étaient généralement très élevées. Mais au début du 17ième siècle, ces Irlandais profitent de la première occasion pour se rendre sans combattre aux trou­pes impériales catholiques. Très vite, ils enfilent l'uniforme autrichien. L'Empire aligne ainsi ses premiers régiments ir­landais. La plupart de ces Irlandais choisissent de servir dans les dragons. A l'époque, cette cavalerie était très ap­préciée et on la surnommait “l'infanterie montée”. Les hom­mes se déplaçaient à cheval mais combattaient à pied. Ils étaient très rapides et très mobiles et ne dépendaient pas vraiment du cheval comme la cavalerie proprement di­te. Dans une certaine mesure, ces dragons constituaient une troupe d'élite, crainte et admirée, dont le cri de guerre est devenu vite célèbre: “Den Weg frei!” (La voie libre!). Ra­pières au clair, ils fonçaient dans les rangs ennemis.

Les Anglais eux-mêmes, comme tous les autres officiers pro­testants, respectaient ces mercenaires irlandais au ser­vice de l'Empereur et les traitaient mieux qu'ils ne les a­vaient jamais traité en Irlande, alors qu'ils étaient devenus leurs ennemis. Ainsi, les Roi de Suède Gustave Adolphe fit soigner les soldats catholiques irlandais après la bataille de Francfort-sur-l'Oder au printemps de 1631, lors de la prise de cette ville par les armées protestantes. Le Roi suédois admirait le courage des Irlandais au service de l'Autriche. L'officier irlandais Richard Walter Butler, au départ recruté de force par les Anglais, était passé aux Impériaux lors de la fameuse bataille de la Montagne Blanche en 1620. Il avait quitté le corps auxiliaire anglais. A Francfort-sur-l'O­der, il était parmi les blessés, sérieusement atteint. Un coup l'avait frappé au bras et sa hanche était percée d'un coup d'estoc. Le Roi de Suède fit soigner ce blessé. Après quelques mois de captivité, il fut libéré.

Les Britanniques respectaient cet ennemi qu'ils avaient as­servi et humilié jadis. Ces Irlandais jouaient souvent le rôle d'émissaires de l'Empereur, car ils maîtrisaient la langue an­glaise. Les nobles anglais les appréciaient et reconnais­saient pleinement leurs qualités d'émissaires ou d'inter­prè­tes. En 1635, quand la France catholique se joint à la coa­lition protestante et trahit le Saint Empire Romain de la Na­tion Germanique, la situation devient tragique pour les Ir­landais catholiques qui combattent désormais dans les deux camps. Soldats d'élite, on les excite les uns contre les au­­tres.

Certains volontaires servaient dans des armées protes­tan­tes. La France du Cardinal Richelieu avait besoin de bons soldats. Officiellement, elle était catholique et, par consé­quent, incitait bon nombre d'Irlandais à la servir. Les Irlan­dais qui traversaient le pays étaient sollicités à rejoindre ses armées. Leur confiance a été trahie par Richelieu qui, souvent, a envoyé ces hommes se battre contre leurs frè­res de sang, fidèles à la légitimité du Saint Empire.

Dévouement et respect pour l'Empereur

Ces soldats irlandais avaient un dévouement et un respect pour l'Empereur. Ils étaient les mercenaires les plus fidèles de la cause impériale et autrichienne. En Irlande même, l'a­mour du Saint Empire ne cessait de grandir, de même que le culte de la légitimité impériale. Les mercenaires af­fluaient sans cesse et s'engageaient dans l'armée autri­chien­ne. Souvent des familles entières débarquaient et par­fois tous les fils mouraient sur les champs de batailles, pour le salut du Saint-Empire.

Le Comte irlandais Richard Wallis, persécuté par les An­glais, arrive en 1622 avec ses deux fils pour se mettre au ser­vice de l'Empereur Ferdinand II. Nommé colonel, il se bat à la tête de son régiment irlandais à Lützen en novem­bre 1632, une bataille au sort indécis mais qui a exigé un lourd tribut de sang. Wallis y est grièvement blessé. Il meurt de ses blessures à Magdebourg. Son plus jeune fils, O­liver Wallis, reçoit de l'Empereur Ferdinand III un régi­ment d'infanterie. Il fera en Autriche une brillante carrière militaire. Dans les rangs de l'armée impériale, plusieurs ré­giments irlandais sont mis sur pied entre 1620 et 1643. Cha­que régiment comptait de 1000 à 1200 hommes. Le nombre des pertes a été très élevé. L'ennemi a parfois annihilé des ré­giments entiers d'Irlandais. Mais, rapidement, de nou­veaux volontaires permettent de les reconstituer. Avant d'ê­tre une nouvelle fois annihilés… Malgré ces pertes dra­ma­tiques, l'Autriche aligne plus de soldats irlandais à la fin de la Guerre de Trente Ans qu'au début.

L'intégration des immigrés de la Verte Eirinn

Les officiers (chaque régiment appartient à un colonel) é­taient allemands ou irlandais. Mais tous étaient acceptés. Parfois on mélangeait les recrues allemandes et irlandaises. Les survivants se sont presque tous installés en Autriche, de­venue leur nouvelle patrie. Jamais on ne les a considérés comme des étrangers. Ils étaient des Européens (chré­tiens), qui apprenaient très vite la langue du pays. Ils é­taient fidèles à l'Empereur, leurs mœurs et leur aspect phy­sique ne déconcertaient pas. Dans tous les pays apparte­nant à la monarchie des Habsbourgs, ces immigrés venus de la Verte Eirinn se sont immédiatement intégrés.

Pendant cette Guerre de Trente Ans, de vastes territoires de l'Empire ont été complètement dépeuplés à causes des opérations de guerre qui y ont fait rage. Il a fallu attendre la fin du 18ième siècle pour ramener le chiffre de la popu­la­tion centre-européenne à celui du 16ième siècle. Les pays du Nord du Danube, où les batailles ont été livrées, de même que les territoires catholiques de la Bavière, de la Souabe et de la Forêt Noire (ndt: et de la Franche-Comté impé­ria­le) ont dû être partiellement repeuplés.

Bon nombre d'Irlandais au service de l'Autriche sont ainsi de­venus colons, des fermiers qui ont reçu des chambres impériales le droit de mettre en valeur des biens fonciers abandonnés, dévastés ou négligés; il fallait recultiver des terres auparavant fertiles. Les Irlandais sont restés et ont participé à la reconstruction du Saint-Empire. Leurs des­cen­dants, élevés en Autriche, vivent encore parmi nous.

Alexander ERETH.

(article tiré de "Zur Zeit", n°21/1998; trad. franç.: Robert Steuckers).

 

00:15 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irlande, militaria, autriche, allemagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

vendredi, 27 juin 2008

Arménie: nation martyr de l'orthodoxie

184427110.gif

Arménie: nation martyr de l'orthodoxie

Notes d'un voyage au pays détruit par les invasions turques

Plus d'un touriste s'émerveillait jadis, en 1988, à Erivan, capitale de l'Arménie, de pouvoir aller se promener dans les montagnes du Nagorno Karabagh, une région dont le nom signifie “jardin noir” en langue turque. Aujourd'hui, ce pays merveilleux est l'endroit, sur la planète, le plus couvert de mines anti-personnel. Le Nagorno Karabagh, que les Arméniens appellent “Artzhak”, est un nouvel Etat, né de la résistance et de la guerre des partisans menée par la population arménienne contre l'invasion islamique turque venue d'Azerbaïdjan. Les Azéris, effectivement, se sont rendus maîtres du pays au moment de l'effondrement de l'Union Soviétique. Si on s'y rend en voiture en venant de la cité de Berdzor, il faut traverser un no man's land encore infesté de bandes azéries et passer entre deux colonnes frappée d'un symbole identique au “Soleil des Alpes” placé sur une épée marquée d'une croix. On se trouve alors dans le district de Shushi, une ville accrochée à une montagne escarpée, où Sergey Tsaturian reçoit les visiteurs. Il est le commandant de la Garde Nationale. Il est l'un des sept frères de la première famille qui, guidée par le patriarche Grigory Shendyan, âgé de 98 ans, a pris les armes contre les envahisseurs. Avec grande fierté, il nous montre une église dont on achève la construction: les Azéris d'ethnie turque l'avaient incendiée puis faite sauter à la dynamite, il y a trois ans.

Aujourd'hui, un jeune prêtre orthodoxe à longue barbe enseigne le catéchisme à de jeunes garçons, à l'air libre, alors qu'il pleut. Il me dit: «Nous ne sommes pas encore en mesure de reconstruire l'école primaire et l'école moyenne qui ont été détruites à coups de canon, sous prétexte qu'elles n'étaient pas des “écoles coraniques”». D'une autre petite chapelle de Shushi, il ne reste plus rien d'autre que les fondements; des destructions similaires ont frappé Berdadzor, Kanatckala, Zarisli, Kanintak; avant de se retirer les Azéris d'ethnie turque ont systématiquement détruit les églises, les écoles et les fours à pain. A Stepha­nakert, capitale de la nouvelle république d'Artzhak, de nombreuses églises ont également été frappées et forte­ment endommagées par des missiles ou des obus, mais le Mu­sée de la Tradition tient encore debout, malgré les atta­ques au missile, au beau milieu de maisons disloquées.

La directrice de ce musée, Mme Mélanie Balayan, me raconte que les familles et les enseignants y emmenaient les en­fants et les élèves pour visiter cet écrin de la mémoire ar­ménienne, même sous une pluie d'obus. Les Arméniens de cette région n'ont plus connu la liberté depuis longtemps: domination turque, 70 années de communisme après l'arri­vée des bolcheviques, puis, récemment, l'arrivée des Azéris d'ethnie turque. Pire: l'ONU, sous la double pression de la Tur­quie et de l'Azerbaïdjan, n'a pas reconnu le nouvel Etat, alors que des élections démocratiques y ont été tenues, qui ont porté au pouvoir des gouvernements sociaux-démo­crates ou libé­raux.

Dans le district d'Askeran, seul un monastère isolé dans la montagne a échappé à la furie destructrice. La plupart des villages ou des hameaux n'ont plus que des églises ou des écoles de fortune, installées dans des maisons d'habitation ou dans des vestiges d'anciennes forteresses russes. La ville morte d'Aghdam, dans le no man's land situé entre la fron­tière incertaine de l'Artzhak et l'Etat islamique d'Azer­baïdjan, est le véritable monument funéraire de l'“heu­reu­se coexistence” entre orthodoxes et musulmans. Là-bas, tout est miné et les grenades en chapelets de couleur jau­ne, très semblables à celles que l'OTAN a utilisé contre les Serbes, maculent le vert des champs qui furent jadis fer­tiles. Les carcasses calcinées des chars de combat émer­gent des cratères creusés par les obus. Quelqu'un a apporté des fleurs pour les placer sous une petite croix blanche des­sinée sur le flanc d'un T-34 détruit. Un calcul approximatif nous permet de dire qu'environ 300 églises et écoles or­tho­doxes arméniennes ont été détruites par les Turco-Azéris en­tre 1989 et 1997 au Nagorno Karabagh et dans le Nakhit­che­van.

Les invasions successives des Turco-Azeris

Epilogue: dans la vallée du fleuve Araxe, sur la frontière turco-iranienne, en 1999, je rencontre un colonel, qui ressemble à l'un de ces Immortels de Cyrus II le Grand. Il me fait visiter l'ancien monastère de la Kelissa Darré Sham, c'est-à-dire l'église de Saint-Bartolomée, arrivé dans la région en l'an 62. Elle a été détruite  à plusieurs reprises par les invasions successives des Turco-Azéris, depuis le 16ième siècle jusque dans les années 70. Aujourd'hui, le complexe monastique est sous la protection de l'UNESCO et le ministère des monuments iranien est en train de le restaurer. Mais le panorama sur la vallée qui s'étend au-delà de la frontière azérie et du chemin de fer me rappelle le passé, aux blessures toujours béantes: des milliers et des milliers de katchar arméniennes, c'est-à-dire de croix rusti­ques taillées dans la pierre, révèlent des tombes chrétien­nes orthodoxes, les tombes de ceux qui ont dû sans cesse fuir les persécutions déchaînées par le Sultan rouge, le gé­nocide scientifiquement planifié par le gouvernement des Jeunes Turcs et, très récemment, les incursions des Azéris. Une seule chose a changé, ce ne sont plus des cimeterres ou des fusils que manient génocideurs ou envahisseurs, mais des chars d'assaut et des lance-roquettes munis de viseurs laser. La civilisation moderne…

Archimede BONTEMPI.

(article paru dans La Padania, le 26 octobre 2000; http://www.lapadania.com ).

 

00:10 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, arménie, génocide, turquie, caucase | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 24 juin 2008

La partecipazione italiana alla guerra di Spagna

inv

La partecipazione italiana alla guerra di Spagna

invia
Daniele Lembo stampa
La partecipazione italiana alla guerra di Spagna

Il 1936 è un anno decisivo per la Spagna. Le elezioni hanno portato al governo le sinistre e la situazione politica, già precedentemente incandescente, raggiunge livelli di esasperazione. I militari, appoggiati dalle frange nazionaliste, mal tollerando la situazione politica venutasi a creare, a metà luglio, si sollevano contro il governo legittimo.
Inizialmente, il pronunciamento militare, a capo del quale è il generale Sanjurjo, sembra non attecchire. I rivoltosi controllano saldamente solo il Marocco spagnolo. Oltre alla regione Nord africana, i nazionalisti si impongono anche nella Vecchia Castiglia, nella Navarra, in Galizia, nel nord dell’Estremadura, nelle province di Siviglia, Cadice, Cordova e Granada. Ma le grandi città come Madrid, Barcellona, Bilbao e nella maggior parte del Paese la situazione è decisamente nelle mani del governo legittimo.
La situazione inizierà a cambiare quando, in seguito alla morte di Sanjurjo, a capo dei Nazionalisti si mette il generale Francisco Franco Bahamonde. A Franco, nel prendere il comando delle truppe ribelli, si presenta l’impellente necessità di trasportare le sue truppe marocchine dall’Africa del Nord al territorio metropolitano spagnolo. Il trasferimento è indispensabile per appoggiare la rivolta nella penisola Iberica che, altrimenti, verrebbe presto soffocata.
Per il trasbordo attraverso lo stretto di Gibilterra il generale spagnolo ha bisogno di navi ed aerei, mezzi dei quali, purtroppo egli non dispone e non gli resta che sperare nell’aiuto di Nazioni amiche.
La Germania cede ai nazionalisti venti apparecchi Junkers Ju52 mentre, inizialmente, Mussolini sembra non voler dare alcun aiuto ai rivoltosi. A Roma è stato espressamente inviato da Franco Juan Bolin, per perorare la causa dei nazionalisti e l’ambasciatore di Franco riuscirà a smuovere il Duce solo quando gli dirà che Hitler ha già concesso gli Ju52.
Il 30 luglio 1936 decollano da Elmas, in Sardegna, 12 trimotori Siai SM81 “Pipistrello”. I velivoli, ufficialmente acquistati da Juan Bolin, hanno le insegne obliterate e i 63 uomini che costituiscono gli equipaggi, al comando del tenente colonnello Ruggero Bonomi, vestono abiti civili e hanno nomi di copertura e documenti che li qualificano come personale civile estraneo alla Regia Aeronautica. Per escludere ogni collegamento tra gli aerei e l’Aeronautica italiana, non sono state cancellate solo le matricole militari degli aerei ma sono state limate anche le matricole delle armi di bordo. I trimotori, che volano alla volta del Marocco Spagnolo, incontreranno pessime condizioni meteoclimatiche e non arriveranno tutti a destinazione. Uno precipita in mare, un secondo effettua un atterraggio di emergenza a Bekrane, nel Marocco francese, e va distrutto al suolo, un altro atterra a Zaida, in Algeria, nel territorio del protettorato francese, venendo confiscato dalle autorità francesi. Alla fine, dei dodici partiti dalla Sardegna, solo nove SIAI atterrano a Melilla, in Marocco. Benché il modesto contingente aereo italiano giunga a destinazione ridotto a tre quarti dell’origine, i velivoli saranno preziosi per Franco dando un importante contributo al trasbordo in Spagna del corpo ispano – marocchino dei nazionalisti che viene trasferito sulla penisola iberica entro il 9 agosto.
L’invio dei 12 trimotori Siai SM81 non sarà un fatto isolato legato alle necessità contingenti di Franco e dei suoi, ma segnerà l’inizio dell’invio di una serie infinita di aiuti ai Nazionalisti spagnoli che in Italia avrà come nome di copertura “Esigenza Oltre Mare”. Ai trimotori Siai seguono dodici caccia Fiat CR32 che, il 14 agosto 1936, vengono sbarcati smontati a Melilla (Marocco). I caccia, come d’altronde i Siai, sono accompagnati dai piloti.
Ai primi 12 caccia CR32 ne seguiranno molti altri e gli invii di materiale aeronautico italiano vedranno arrivare in Spagna biplani da ricognizione Imam RO37, assaltatori Breda BA65 e i più modesti Cab AP1, addestratori Breda BA28 e Fiat CR30B, addestratori avanzati Imam RO41, bimotori da osservazione e aerocooperazione CA310, idrovolanti Cant Z501 e Cant Z506, ma anche i nuovi bombardieri Savoia Marchetti SM79. Oltre ai velivoli citati, sarà ceduta all’Aviazione Legionaria anche un’aliquota dei nuovissimi prodotti aeronautici della Fiat: i bimotori da bombardamento BR20 e i caccia G50.
In totale, per l’aviazione nazionalista, verranno inviati in Spagna 730 velivoli, di cui solo 710 giungeranno nella penisola Iberica, dotati di centinaia di motori di ricambio. Per rendersi conto dello sforzo logistico legato a tali velivoli basta ricordare che il personale addetto agli apparecchi sarà composto da 5.699 militari e 312 civili, il carburante dovrà essere sufficiente per le 135.000 ore di volo che verranno effettuate, mentre verranno sganciate 11.584.420 kg. di bombe.
Gli aiuti agli insorti di Franco non consistono solo in invii di materiale e personale aeronautico, ma anche alcune unità della Regia Marina vengono impegnate in azioni controcosta e di interdizione alle unità navali filogovernative. Nel febbraio 1937 gli incrociatori Eugenio di Savoia ed Emanuele Filiberto, senza inalberare alcun segno che ne denunci la nazionalità, cannoneggiano dal mare le città di Barcellona e Valencia. L’incrociatore Barletta, bombardato da velivoli repubblicani, conterà i primi sei morti italiani della Marina su quel fronte marittimo. Nel canale di Sicilia, nel tentativo di interrompere il flusso dei rifornimenti russi, interverranno gli incrociatori Diaz e Cadorna. L’uso di unità di superficie rischia, come è facile intuire, di rivelarsi troppo pericoloso per l’Italia, potendone facilmente compromettere la posizione in campo internazionale, coinvolgendola in un conflitto nel quale, ufficialmente, gli italiani non sono mai entrati. La parte del leone, in aiuto alla modesta flotta nazionalista, verrà svolto dai sommergibili della Regia Marina. Unità insidiose e di nazionalità indefinita fin quando sono immerse, le unità subacquee si rivelano adattissime allo scopo. Ben 36 sottomarini italiani trovano impiego lungo le coste spagnole in una serie di attività che vanno dall’interdizione del traffico repubblicano al cannoneggiamento notturno delle coste. Attività di interdizione al traffico navale russo, diretto in aiuto ai repubblicani, viene poi svolta in Mediterraneo dove i sommergibili italiani fanno base nel Dodecaneso.
Alla Marina nazionalista saranno ceduti “in prestito” i sommergibili Ferraris, Galileo Galilei, Onice e Iride che verranno inquadrati nella Marina di Franco solo per alcuni mesi e faranno definitivamente rientro in Italia nel 1938.
Sul fronte di terra, all’inizio, gli aiuti italiani sono piuttosto timidi in quanto Mussolini non intende assolutamente esporsi in campo internazionale, aiutando a viso aperto i rivoltosi. Evidentemente, al Duce brucia ancora la riprovazione manifestatagli dalla Società delle Nazioni con le Sanzioni comminate all’Italia in occasione dell’intervento in Etiopia.
Nei primi quatto mesi della guerra civile dall’Italia, in aiuto agli insorti nazionalisti, arriva ben poco. In questo primo periodo, sono poco più di 380 gli uomini che il Regio Esercito manda in aiuto agli insorti e si tratta di personale impiegato, prevalentemente, come istruttori e osservatori. Dagli inizi di agosto alla fine di settembre del ’36 arriveranno poi 15 carri L, le famose “scatole di sardine”, e 38 pezzi di artiglieria da 65/17. I carri arrivano senza equipaggi, ma accompagnati solo da istruttori in quanto sono destinati ad essere impiegati da personale spagnolo.
Carri e cannoni italiani troveranno impiego con equipaggi misti italo spagnoli nella presa di San Sebastian e, nell’ottobre-novembre, negli scontri nei dintorni di Madrid. Come detto l’impegno italiano, all’inizio, sembra essere molto cauto e già a fine novembre il personale italiano viene fatto rientrare in Patria, con contestuale definitiva cessione dei materiali agli spagnoli. E’ solo un apparente passo indietro di Mussolini il quale è, invece, destinato ad impelagarsi in una guerra che, vista la massiccia presenza di personale e materiale russo, si avvia ad acquisire l’aspetto della crociata internazionale contro il bolscevismo. Il 16 novembre Italia e Germania riconosceranno ufficialmente il nuovo governo di Francisco Franco e sarà questo il primo passo verso il massiccio intervento italiano nella Penisola Iberica.
Nel dicembre 1936 sbarcano a Cadice i primi 3.000 “volontari” italiani. Imbarcati sul piroscafo “Lombardia”, sono stati arruolati con un premio di ingaggio di 3.000 lire e la promessa di una paga giornaliera di 40 lire. E’ inutile dire che gran parte dei “volontari” provengono dalle regioni più povere del Regno d’Italia. Molti dei volontari, poi, si sono arruolati credendo di essere inviati in Africa Orientale. Perché gli uomini partissero, si sono mossi tutti i Federali con una pesante campagna d’arruolamento e, al momento di firmare, ai volontari è stato genericamente parlato di una “esigenza Oltre Mare” è stata questa vaga indicazione ad indurre molti di loro a identificare i territori “Oltre mare” con l’Etiopia. L’arruolamento è stato considerato allettante perché, oltre che ben pagato, li avrebbe destinati verso una regione dell’Impero che tutti, in quel momento in Italia, credono definitivamente pacificata, mentre invece in Etiopia la realtà è ben diversa. Il fatto che la grande maggioranza dei legionari provenga dalle zone più povere del Meridione può lecitamente indurre a pensare che la buona paga presenti, per molti di loro, un’attrazione più forte della crociata ideologica contro il bolscevismo. Di contro, è da evidenziare, per ragioni di correttezza d’informazione, che molti sono anche coloro i quali si arruolano perché spinti da motivi ideologici, tant’è che molte domande di arruolamento giungono alla rappresentanza franchista a Roma molto prima ancora che venga istituito il Corpo Truppe Volontarie per la Spagna.
Ci sono coloro i quali si arruolano per semplice spirito d’avventura o perché credono genuinamente di andare a combattere contro la barbarie del bolscevismo. Se non fosse così non si spiegherebbe l’alto numero di ufficiali, provenienti dal complemento, che, arruolandosi, lasciano buoni impieghi e sicure professioni per andare in Spagna. Sono stato particolarmente colpito dal pensiero di Montanelli - Cervi che nell’opera “Due secoli di Guerre” (Editoriale Nuova, 1983 Milano p. 256) scrivono: “E’ altrettanto certo che vi furono anche i volontari idealisti, specie tra gli ufficiali di complemento che, a differenza degli “effettivi” non potevano essere sospettati di inseguire promozioni e medaglie, e che non dovevano essere attratti dal denaro, visto che nelle loro file c’erano laureati con un buon impiego professionisti, rampolli di famiglie agiate e perfino industriali come il lecchese Costantino Fiocchi, comproprietario di un’azienda già allora multimilionaria. Essi andarono in Spagna perché credevano realmente di combattere per la civiltà, per la fede cristiana, per il trionfo della fede cristiana sul bolscevismo e, a modo loro, anche per la libertà. Su questo non ci sono dubbi”
Altri 5.000 legionari arrivano nel gennaio successivo ed inizialmente vengono ordinati in una Brigata Volontari agli ordini del generale Roatta che è anche a capo del Servizio segreto militare italiano. Il 16 febbraio 1937, nasce ufficialmente il Corpo Truppe Volontarie che, sempre agli ordini di Roatta, comprenderà le divisioni: “I Dio lo vuole”, “ II Fiamme Nere”, “III Penne Nere” e “IV Littorio”; 2 brigate miste (I brigata “Frecce Azzurre” e II brigata “Frecce Nere”), costituite per il 30% da volontari italiani e per il 70% da volontari spagnoli; 2 gruppi di banderas autonomi (ogni gruppo è equivalente ad un reggimento mentre una banderas è equivalente ad un battaglione); un raggruppamento armi speciali che comprende: un battaglione carri d’assalto L3 su quattro compagnie, una compagnia di autoblindomitragliatrici, una compagnia motomitragliatrici e una sezione cannoni anticarro da 47 mm. Ai reparti citati andranno ad aggiungersi 10 gruppi di artiglieria con 104 pezzi, 3 batterie antiaeree con 16 pezzi, un raggruppamento manovra composto di autoveicoli vari e elementi del genio. Sembra che la Littorio, prima di essere inviata in Spagna, dovesse andare in Africa e forse anche ciò contribuirà a far credere ai volontari che l’esigenza Oltre mare si riferisca all’Africa Orientale.
Nella primavera del 1937, a fronte dell’impegno assunto dall’Italia di non far affluire in Spagna altre truppe, saranno sciolte la I e la III Divisione e gli uomini resi così disponibili andranno a completare gli organici delle altre due divisioni e dei gruppi di banderas. Il 3 novembre 1937 il gruppo di banderas “XXIII Marzo” andrà a fondersi con la divisione “Fiamme Nere”, formando così la divisione “Fiamme Nere XXIII Marzo”. Ma nell’ottobre del 1938, a fronte del rimpatrio di un grosso numero di legionari dalla Spagna, saranno sciolte sia la divisione Littorio che la divisione “Fiamme Nere XXIII Marzo”.
In seguito allo scioglimento delle due divisioni il C.T.V. andrà ad essere composto dalla Divisione d’assalto del Littorio e da tre divisioni miste, denominate “Frecce Nere”, “Frecce Azzurre” e “Frecce Verdi”. Queste ultime, benché definite miste, hanno il personale che è nella quasi totalità spagnolo, mentre solo i quadri e gli specialisti sono costituiti da italiani.
Inoltre faranno parte del C.T.V.:
Un Raggruppamento carristi su due battaglioni carri, un battaglione motomeccanizzato, un battaglione misto (una compagnia lanciafiamme, una compagnia mitraglieri, una compagnia anticarro), una compagnia arditi, una compagnia mitraglieri, una batteria da 65/17 autoportata;
un raggruppamento di artiglieria con pezzi di vari calibri (due gruppi da 105/28, due gruppi da 149/12, due gruppi da 75/27);
un raggruppamento artiglieria antiaerea (quattro batterie da 75, una batteria da 75/46, tre batterie da 20 mm);
Genio Corpo Truppe Volontarie composto da un battaglione artieri, un battaglione telegrafisti, un battaglione radiotelegrafisti, una compagnia fotoelettricisti;
una intendenza legionaria e un centro istruzione con personale istruttore distaccato presso le varie scuole militari spagnole. In totale, si calcola che in Spagna combatteranno circa 100.000 italiani. Come il lettore potrà facilmente intuire, l’impegno italiano a fianco di Franco, analogamente a quanto fatto precedentemente in Africa Orientale, è estremamente oneroso. La sostanziale differenza tra il conflitto con il Negus e l’intervento militare in Spagna sta nel fatto che, mentre con la fine del primo verrà fondato l’Impero, alla fine dell’impegno militare in Spagna, l’Italia non otterrà alcun vantaggio militare, politico o economico. Anzi, il conflitto spagnolo servirà solamente a debilitare le capacità belliche dell’apparato economico militare italiano, con costi particolarmente elevati. Costi che, peraltro, non rientreranno mai perché il generalissimo Franco si deciderà a saldare i debiti con il Regno d’Italia solo dopo la fine della seconda guerra mondiale, pagando i suoi conti in sospeso con svalutatissime lire italiane. In breve, l’appoggio dato ai nazionalisti si rivelerà il peggiore affare militare fatto dalla politica italiana nel XX secolo.
Anche in questo caso, gli italiani avranno molto da imparare dai tedeschi che, differentemente, otterranno il massimo risultato con il minimo sforzo. I tedeschi, in vista del conflitto mondiale oramai prossimo, useranno la Spagna come un immenso campo d’armi dove istruire le proprie truppe. Invieranno su quel fronte solo pochi specialisti da addestrare e da avvicendare semestralmente. Parimenti, utilizzeranno il conflitto civile per provare le loro nuove armi, che cederanno ai nazionalisti in quantità molto inferiori a quelle italiane.

00:14 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, espagne, guerre d'espagne, militaria, défense | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 10 juin 2008

Veneti: ancestors of Slavs

VENETI: 

  

ANCESTORS OF SLAVS

  

by Pavel V. Toulaev

Moscow, Russia

The core of the discussion around the Veneti (Enetoi, Venethi, Vendi) is in the answer to the question of whether they had been Slavs or not.  Western scholars, Germans and Italians in particular, believe that Veneti having ancient roots, had not been Slavs, since the latter stepped on the historic stage only in the VI-th century A.D., when they took part in the destruction of the Roman Empire and got onto the pages of the Byzantine chronicles.  The majority of the Slavic authors tend to regard Veneti as their ancient ancestors, although this point of view is not always well-grounded and is not shared by all scholars.

On the basis of historic facts and conclusions in scientific literature we can reconstruct in more detail the picture of the Venetic world starting from ancient times.  Chronologically it may be divided into the following major stages.

Before 1200 B.C., the data of the Trojan War, the Enetoi, mentioned by Homerus [Homer] and later by Strabon [Strabo] and other ancient authors, lived in Troas [city/area near ancient Troy] and Paphlagonia.  They descend to Dardanus [Dardanelles or Hellespont], Ilus [Ilium or Troy] and Pilemen which manifested itself in the contacts of the Western regions of Asia Minor with Thracia and Illyria.

1200 - VII century B.C.  After the collapse of Troy and the Hittite Empire the Enetoi headed by Antenor first moved to Thracia and then to the northern coast of the Adriatic.  The fellow-tribesmen of Enei (Aineias)[Aeneas], the main hero of the "Eneide" [Aeneid] by Vergilius [Vergil] and the legendary founder of Rome, colonized the western part of the Apennine peninsula.  The civilization of Ethruscs [Etruscans] also appeared in that area.  At the same time there was a migration of Paphlagonian Enetoi to Urartu, which comprised the Kingdom of Van.

VI - I centuries B.C.  After the collapse of the Tarquinius Dynasty the Ethruscan [Etruscan] center shifted to the region of Ethruria [Etruria].  In that period the Adriatic Venice, described by many authors including Herodotos [Herodotus] and Tacitus, witnessed a formation of the union of towns with developed trade and culture.  The Adriatic Veneti set out to follow the Amber Route alongside with many others.  The Route led from the Mediterranean to the Baltic Sea via the Alps and Noricum in particular.

I - IV A.D.  The Veneti occupied a vast territory: from central Europe (evidenced by Plinius [Pliny], Ptolemaeus [Ptolemy], Julius Caesar) to the north-western coast of the Baltic sea, which was called Venetian by the contemporaries.  To the east of the Danube in that period of time there came the tribe of Antes, which was related to western Veneti according to the Goths historian Jordan.  The Antes moved from the South Bug to the mid-stream of the Dniepr [Dnieper].

V - VI century.  Involved in the total movement of the Barbarians (Alans and Huns) and in the union with the related Slavic tribes (Sclavens) they intruded into the Roman Empire.  They subjugated Illyricum, Northern Italy and conquered Rome.  These events are described in detail by Procopius and other Byzantine historians.  The tribe of the Vandals, related to Antes and Vendi and headed by Slavic and Germanic chiefs, moved further to the West, passed in military action through Spain and founded the Kingdom of Vandals in Northern Africa.

VII - IX c.  The Slavs, called Veneti, Vendi or simply Veni by Germans and Finns, set up their own towns and princedoms on the vast plains of Europe:  from the Alpine meadows along the Danube to the forests and steppes of the East-European Plain.  The state alliance of Karantanians [Carantanians], Checks [Czechs], Moraves [Moravians] and Sorbs (the middle of VII century) headed by the leader Samo was Slavic in its nature and disintegrated under the onslaught of Germans.  The Baltic Slavs headed by Varangian Rurik imposed their authority in Novgorod and Kiev Russia inhabited by Slovens, Polens, Krivichi, Vyatichi and other related tribes.

X - XII c.  The Venetic civilization also developed on the southern coast of the Baltic inhabited by Pomors (Pomerans)[Pomeranians] Varii and Rugi.  There appeared large religious centers (Arkona, Rhetra) and flourishing trade towns such as Volin (Vinetta) Stargrad, Szczecin.  The whole region became known as Vindland.  The Pomorian [Pomeranian] Veneti had constant wars with Germans and the latter won the victory over them and destroyed their Slavic towns.

XIII - XV c.  The Germanic princes in alliance with Catholic Rome established their supremacy in Central Europe.  While militant monastic orders attacked Poland, Prussia and Lithuania from the west, Tatars and nomads ravaged Russian princedoms from the east.  After the collapse of the Golden Horde and the conquering of the Orthodox Constantinople (Tzargrad) by Muslim Turks, there started a fight for hegemony over the Slavic world.

>From the methodological point of view the following issues of vital importance have been cleared up.  The Veneti lived originally in Europe. In the course of centuries they repeatedly moved from different places of settlement to others, retaining the principle of the tribal system.  The Veneti were ancestors of some ancient civilizations, presumably Vinca, Aratta or legendary Hiperborea [Hyperborea] with its cults of the Olympic gods Zeus, Leto, Apollo, Artemide and also the ancestors of Ethrusc-Pelasgs.  In the Bronze Age they already had developed religion, culture and economy.  In the process of expansion the Veneti founded city-colonies (Troy, Rome, Venice, Vinetta) at the periphery of the Proto-Slavic world.  The colonizer possessed a developed culture traceable by its artistic reflection in the images of such heroes as Enei, Orpheus, Sadko, Veinemeinen.

Veneti are not modern Slavs but our ancient ancestors.  And they are the ones from whom the genealogical line of the Slavs stems in its metahistorical aspect.   The Veneti are neither Celts, nor Goths, Scythes, Germans, Scandinavians, Greeks, Phoenicians or any other but an independent historic community.  This statement is of vital importance since we infer the ancestor Slavs were in no way "Indo-Europeans" or "Euroasians".  From the anthropological point of view they were Europeids, subjects of the white race and bearers of its civilization.   A more ancient community could have existed V-VI thousand years B.C. or even earlier, and Protoslavs had their own identity then as well.

It is only natural that in the course of centuries our ancestors mixed with neighbouring tribes and were exposed to influence.  Dynastic marriages also presupposed mixing of different blood strains.  The name of Veneti implied most likely different ethnoses in different historic epochs.  This does not mean that they were not related or had no continuity.  The name of Veneti has survived up to now alongside with many features of the given community.  We cannot deny that the processes degradation and degeneration did take place but that doesn't mean that we should neglect our Venetic inheritance.

Slavic renaissance calls for conscientious assimilation of all its spiritual and cultural wealth.  Further studies of the Veneti will be more accurate.  We are going to research every fact differentially applying new methods of comparative culture study, semiotics, linguistics, anthropology and genetics.  We will differentiate between the name of the ethnos and its bearer, the ethnos and the language, the language and anthropology, one epoch and another.  We will pursue our road of lovingly learning our deep-rooted ancestry.

The treasures of the Veneti will have their say.

mercredi, 28 mai 2008

O tratado de Rapallo e suas consequências

612771874.jpg

O Tratado de Rapallo e suas consequências

16 de Abril de 1922: Tratado de Rapallo: a Alemanha, vencida em 1918, e a URSS, acabada de sair da guerra civil que opôs Brancos e Vermelhos, assinam um acordo bilateral sob os auspícios dos seus ministros respectivos, Walther Rathenau et Georg Tchitchérine. A URSS renuncia a reclamar reparações de guerra à Alemanha, que, em troca, se compromete a vender bens de equipamento à Rússia vermelha.

A Conferência de Génova fora sugerida pela Grã-Bretanha para reger a ordem do pós-guerra após a URSS se ter recusado a pagar as dívidas do Império dos Czares. Os britânicos sugeriam um reconhecimento da URSS, o estabelecimento de relações diplomáticas normais e, sobretudo, queriam recuperar os seus interesses nos petróleos de Baku. O financiamento britânico à contra-revolução branca tem como objectivo principal afastar o poder vermelho, centrado em Moscovo e São Petersburgo, dos campos petrolíferos caucasianos: os artesãos desta manobra eram Churchill e o magnata Deterding, da Shell. O fracasso dos exércitos brancos e a reconquista soviética do Cáucaso obrigaram os britânicos a mudar de estratégia e a aceitar intervir na famosa NEP (Nova Política Económica) lançada por Lenine. Ao mesmo tempo, os americanos também se começaram a interessar pelo petróleo do Cáucaso, esperando tirar proveito dos problemas que os britânicos estavam a ter com a derrota dos brancos.

Antes do golpe de Rapallo, imprevisto, adivinhava-se um confronto directo entre Grã-Bretanha e os EUA visando o controlo planetário do petróleo. Confronto que prosseguiu, por interpostas pessoas, nomeadamente na América Latina, mas agora o bloco informal germano-russo constituía o maior perigo, impedindo qualquer confrontação directa entre Londres e Washington.

Rathenau não tinha, inicialmente, nenhuma vontade de ligar o destino da Alemanha ao da jovem URSS. Mas o peso colossal das reparações, exigidas por franceses e britânicos, era tal que não restavam outras soluções. Em 1921 Londres impusera uma taxa proibitiva de 26% sobre todas as importações alemãs, impedindo por esta via qualquer possibilidade de a Alemanha poder reembolsar em condições aceitáveis as dívidas impostas em Versalhes. A Alemanha precisava de um balão de oxigénio, de obter matérias-primas sem ter que as adquirir em divisas ocidentais e precisava de relançar a sua indústria. Em troca dessas matérias-primas participaria na consolidação industrial da URSS, fornecendo-lhe bens de alta tecnologia. O ultimato de Londres de 1921 exigia o pagamento de 132 milhões de marcos-ouro, montante que John Maynard Keynes julgou desproporcionado, de tal forma que conduziria a prazo a um novo conflito. Pior ainda: se a Alemanha não aceitasse esta imposição, ainda mais draconiana que a de Versalhes, corria o risco de ver a sua região do Ruhr, o seu coração industrial, ser ocupado pelas tropas aliadas. O objectivo era o de eternizar a fraqueza alemã, impedir qualquer recuperação da sua indústria, de provocar um êxodo da sua população (para os EUA ou para as possessões britânicas) ou uma mortalidade infantil sem precedentes (como aquando do bloqueio da costa alemã no imediato pós-guerra).

Com o tratado de Rapallo, britânicos e franceses viam desenhar-se no horizonte um novo espectro: o relançamento industrial alemão, o rápido pagamento da dívida – e portanto o fracasso do projecto de enfraquecimento definitivo da Alemanha – e o rápido desenvolvimento das infra-estruturas industriais soviéticas, em particular as ligadas à exploração dos campos de petróleo de Baku, que ficariam desde logo nas mãos dos próprios soviéticos e não dos “patrões” ingleses ou americanos. Segundo o Tratado, estabelecer-se-ia em todo o território alemão uma rede de distribuição de gasolina (denominada DEROP - Deutsche-Russische Petroleumgesellschaft) que permitiria à Alemanha furtar-se à dependência petrolífera face às potências anglo-saxónicas.

Em 22 de Junho de 1922, pouco mais de dois meses após a conclusão dos acordos de Rapallo, Rathenau é assassinado em Berlim por um comando dito nacionalista e monárquico, pertencente a uma misteriosa “Organização C”. No fim desse ano, a 26 de Dezembro, Poincaré, ligado aos interesses anglo-saxónicos, encontra um pretexto – o facto de a Alemanha não ter entregue madeira em quantidade suficiente para a colocação de postes telegráficos em França – para invadir o Ruhr. As tropas francesas entram na região em 11 de Janeiro de 1923. Os ingleses abstêm-se de qualquer ocupação, colocando nos franceses o opróbrio dos 150.000 deportados, dos 400 operários mortos e dos 2.000 civis feridos, sem omitir nesta sinistra contabilidade a execução do tenente Leo Schlageter.

O assassinato de Rathenau não é um facto histórico isolado. As organizações terroristas, encarregues de executar os que planificaram políticas de estratégia industrial tidas como inaceitáveis por Londres ou Washington, nem sempre tiveram uma tonalidade monárquica e/ou nacionalista, como no caso de Walter Rathenau. Os serviços anglo-saxónicos também recorreram, para os seus sujos trabalhos, a fantoches da extrema-esquerda, nomeadamente da RAF e dos Baader-Meinhof. Foi assim que Jürgen Ponto, presidente do Dresdner Bank, que planificara com os sul-africanos o regresso ao padrão-ouro para atenuar as flutuações do dólar e do preço do petróleo, foi assassinado em 31 de Julho de 1977 por assassinos que se reclamavam do grupo Baader-Meinhof. Algumas semanas depois foi a vez de Hans-Martin Schleyer, o “ patrão dos patrões”. Mas não é tudo. Em 29 de Novembro de 1989 a viatura blindada de Alfred Herrhausen, director do Deutsche Bank, explodiu. Herrhausen fora conselheiro do chanceler Kohl na altura do desmembramento do império soviético e das manifestações populares na RDA exigindo a reunificação. A Alemanha projectava investir nos novos Länder, nos países da Comecon e na Rússia. Os meios financeiros ingleses e americanos receavam que esta massa de capitais, destinada ao desenvolvimento da Europa central e oriental, deixasse de alimentar os investimentos alemães nos Estados Unidos, prejudicando, em consequência, o sistema económico americano. A imprensa inglesa vinha fazendo uma campanha, nomeadamente no “Sunday Telegraph”, contra a emergência de um “Quarto Reich”. Apesar do assassinato de Herrhausen, o Chanceler Kohl anunciou publicamente, algumas semanas depois, que o seu governo perspectivava o desenvolvimento de grandes meios de comunicação na Europa, nomeadamente a criação de uma linha de caminho de ferro Paris-Hannover-Varsóvia-Moscovo.

A trágica morte de Herrhausen foi o primeiro acto de uma contra-estratégia anglo-saxónica: para abalar o eixo Paris-Berlim-Moscovo em gestação, era preciso atacar em dois locais: nos Balcãs, onde começa então o processo de desmembramento da Jugoslávia; e no Iraque, local onde se situam os principais campos petrolíferos do planeta. De Rapallo às guerras contra o Iraque e destas à proclamação unilateral da independência do Kosovo existe um fio condutor bem visível para todos os que não têm a ingenuidade de dar de barato as verdades da propaganda difundidas pelos grande media internacionais e os discursos lacrimejantes sobre os direitos do homem.

A ler: William ENGDAHL, « Pétrole : une guerre d’un siècle – L’ordre mondial anglo-américain », Ed. Jean-Cyrille Godefroy, Paris, 2007.

Tradução do texto originalmente publicado em http://www.voxnr.com/cc/d_allemagne/EkplkuZApFueRkLTVN.sh... por Atrida.

00:10 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, affaires européennes, russie, allemagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 01 mai 2008

Warum 1.Mai-Kampftag?

206133564.jpg

Warum 1.Mai-Kampftag?

Zu Beginn des Zeitalters der Industrialisierung war die Situation für das arbeitende Volk wenig erfreulich. Die Unternehmer und das Kapital bestimmten die Bedingungen, zu denen gearbeitet werden durfte. Es gab keinen bezahlten Urlaub, keine Lohnfortzahlung im Krankheitsfall, keinen Kündigungsschutz, keine tarifliche Bezahlung, keine geregelten Arbeitszeiten, keine Absicherung für den Fall der Arbeitslosigkeit, keinen Arbeitsschutz. Stattdessen Unterbezahlung, Arbeitszeiten bis zu 18 Stunden, Kinderarbeit und ein elendes Dasein in Baracken und Mietskasernen. Je weiter die Industrialisierung fortschritt, desto mehr nahm auch die soziale Verelendung des arbeitenden Volkes zu. Ein typisches Merkmal des Kapitalismus. Nur langsam und unterdrückt durch gewaltsame Abschreckungsmethoden der Betriebe formierten sich Interessenvertretungen, um diese unsozialen Verhältnisse zu ändern. Aber wie jede Bewegung, die vom Volk ausgeht, war auch diese nicht zu stoppen. Auf einem internationalen Arbeiterkongreß im Jahre 1889 in Paris wurde beschlossen, daß an einem bestimmten Tag in vielen Ländern und in vielen Städten das arbeitende Volk auf die Straße gehen soll mit der Forderung einer Arbeitszeitverkürzung. Dies sollte der 1.Mai 1890 sein. Von einer jährlichen Wiederholung war zunächst keine Rede. Die Mobilisierung für den 1.Mai 1890 stieß auch im Deutschen Kaiserreich auf große Begeisterung. Nicht allerdings bei der SPD, die aus Furcht vor einer Verlängerung des "Sozialistengesetzes" vom geplanten Generalstreik abriet. Die SPD, die sich bis heute so gerne als Arbeiterpartei darstellt, hatte damals also ihre eigenen Interessen über die Interessen des arbeitenden Volkes gestellt. Nicht zum letzten Mal. Auch die Unternehmer bereiteten sich auf den 1.Mai vor. Sie gründeten am 1.April 1890 in der Hamburger Börse den Arbeitgeberverband. Ziel war die Zerschlagung des Streiks und die Aussperrung der Streikenden. Doch auch die Unternehmer konnten die Entwicklung für sozialere Arbeits- und Lebensverhältnisse nicht aufhalten.

Hamburg als Schwerpunkt des Arbeitskampfes

Schon in der Mobilisierungsphase wurde deutlich, daß Hamburg zu einem der Schwerpunkte des Widerstandes werden würde. Hamburg lag mit 133 Mobilisierungsveranstaltungen an der Spitze, wobei 33 dieser Veranstaltungen sogar mehr als 10.000 Besucher gehabt haben sollen. Am ersten Kampftag des arbeitenden Volkes streikten in Deutschland rund 100.000 Arbeiter und nahmen stattdessen an Demonstrationen teil. Davon rund 20.000 – 30.000 alleine in Hamburg. Die Arbeitgeber reagierten mit Aussperrung von fast 20.000 Hamburgern. Die Streiks und Aussperrungen wurden über 10 Wochen aufrecht erhalten. Daß die Arbeitnehmer so lange durchhalten konnten, lag an der gewaltigen finanziellen Streikunterstützung. Um den Arbeitskampf in Hamburg – wo die meisten Arbeiter betroffen waren – durchzufechten, wurden aus Solidarität in allen anderen Städten die Streiks frühzeitig beendet und die restlichen Streikgelder nach Hamburg geschickt.
Es sollte jedoch noch bis in die 30er Jahre dauern, ehe sich die Arbeits- und Lebensverhältnisse des arbeitenden Volkes grundlegend besserten. Soziale Errungenschaften von damals auf der Grundlage der Bismarckschen Gesetze wurden nach dem Zweiten Weltkrieg in der BRD übernommen. Jedoch in einem System, wo das vom Volk erwirtschaftete Geld von den etablierten Versagerparteien in alle Welt verschleudert wird, lassen sich auch die besten sozialen Absicherungen langfristig nicht finanzieren.

Niedergang der erkämpften Rechte und Absicherungen

Mit wachsender Mißwirtschaft, Überfremdung und Internationalisierung wurden soziale Errungenschaften systematisch wieder abgebaut. Auf Geheiß der immer globaler werdenden Wirtschaft haben die Politiker mittlerweile unsere Hoheitsrechte an EU und Welthandelsorganisation abgetreten, dem weltweiten Freihandel Tür und Tor geöffnet und nationale Schutzmechanismen für soziale Arbeitsbedingungen ausgehebelt. Die Überreste der bodenständigen deutschen Wirtschaft sind einer hemmungslosen Konkurrenz aus aller Welt ausgesetzt, die Grundversorgung des Volkes vom Wasser über Strom bis zur Infrastruktur wird in die Klauen profitgieriger Multikonzerne hineinprivatisiert, wer keine lebenserhaltende Vollbeschäftigung findet wird in kürzester Zeit zum Sozialfall und kann nur noch zwischen totaler Verelendung oder Minijob-Versklavung wählen. Immer mehr ausländische Konzerne machen sich in Deutschland breit, die Arbeitnehmer nicht mehr nach deutschen Arbeitsgesetzen sondern zu ihren eigenen Bedingungen beschäftigen. Kurzum: Wir haben heute schon fast wieder die unsozialen, ausbeuterischen Verhältnisse erreicht wie zu Beginn des Zeitalters der Industrialisierung! Allerdings verschlimmert um die globale Komponente, denn die Kapitalisten und ihre Marionetten in der Politik haben sich im Gegensatz zu damals inzwischen von den Nationalstaaten gelöst und überstaatlich organisiert, um ihre Macht über die Völker noch unkontrollierbarer auszubauen.

Eine andere Welt ist möglich: Mit nationalem Sozialismus!

Nur ein nationaler Sozialismus kann eine andere Welt möglich machen: Eine Welt der freien Völker und der souveränen Volkswirtschaften. Nur eine nationale und sozialistische Volkswirtschaft kann das Kapital zugunsten des Volkes bändigen und soziale Arbeitsbedingungen schaffen. Nur ein nationales und sozialistisches Gesellschaftsmodell kann gewährleisten, daß alle Deutschen unabhängig von ihrer sozialen Herkunft die gleichen Zukunftschancen in einer klassenlosen Volksgemeinschaft haben, wo nicht Geld und Stände zählen, sondern Fleiß und Begabung.

Die Rechte des arbeitenden Volkes werden von diesem System, der EU und allen globalen Zwangsbündnissen mit Füßen getreten! Das lassen wir uns nicht gefallen! In der Tradition des 1.Mai-Kampftages fordern wir Arbeit und soziale Gerechtigkeit für alle Deutschen!

Gemeinsam gegen Globalisierung! Gemeinsam für ein freies, soziales und nationales Deutschland!

 

00:04 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : socialisme, théorie politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 28 avril 2008

Bhim Rao Ambedkar

194318487.jpg

Bhim Rao Ambedkar

Christophe Jaffrelot publie le premier livre en français sur le Dr Ambedkar (1891-1956). Voici la présentation de l'édi­teur: «Bhim Rao Ambedkar fut longtemps seul contre tous, et notamment contre Gandhi, pour qui les intouchables de­vaient demeurer partie intégrante de la société hindoue. Cela ne l'empêchera pas de participer au premier gouver­ne­ment de Nehru et d'être chargé de rédiger la Constitution de l'Inde en 1947, en raison de ses talents de juriste. Il uti­li­sera ces fonctions pour contenir l'influence du gandhisme et au mieux des intérêts des intouchables. Homme d'état, Am­bedkar était aussi un penseur. Son action politique repo­sait sur une analyse sociologique de système des castes dont il conclut qu'il était consubstantiel à l'hindouisme et que les divisions des castes inférieures interdisaient la for­mation d'une classe laborieuse, dont les marxistes indiens espéraient encore l'avènement. D'où les deux stratégies qu'il mettra en œuvre dès les années 1920. La première vi­sait à améliorer la position des intouchables dans l'espace pu­blic, en les mobilisant à travers un parti politique et en ob­tenant pour eux des concessions auprès des Britanniques puis du Congrès. La seconde n'était autre que la conversion à une autre religion, perçue comme une migration collec­tive vecteur d'émancipation sociale dès lors qu'elle permet­tait d'échapper au monde hindou». Ambedkar se convertira au bouddhisme quelques mois avant sa mort. Nous rappel­le­rons que les éléments essentiels d'une compréhension du système des castes se trouvent dans le livre Castes et races de F. Schuon (Editions Arché) (JdB).

Christophe JAFFRELOT, Dr Ambedkar, 2000, Presses de Scien­ces Po, 256 pages, 155 FF.

00:35 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : affaires asiatiques, inde, anti-impérialisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 27 avril 2008

Rolao Preto et l'intégralisme lusitanien

890380723.jpg

Rolão Preto et l'intégralisme lusitanien

 

Francisco de Barcelos Rolão Preto, né le 5 février 1894 au Portugal, est le père d'une idéologie que l'on a nommée "l'intégra­lis­me lusitanien". Etudiant à Louvain, au Collège portugais, il ap­prend à connaître personnellement, à Paris, en pleine guer­re, en 1917, les principaux représentants du nationa­lis­me français: Barrès, Maurras, Daudet, Bainville. Plus tard, dans les années 30, il fonde le "Mouvement National-Syn­di­caliste Portugais", avec son ami Alberto de Monsaraz. L'or­gane de ce parti est “A Revolução”. A la différence du fas­cisme de Mussolini et du national-socialisme de Hitler, l'in­tégralisme lusitanien de Preto rejette toute divinisation de l'Etat, racines catholiques obligent. Mais malgré cette pa­ren­té catholique avec le régime de Salazar, le MNS est in­ter­dit et Preto prend la route de l'exil, vers l'Espagne voisi­ne. Il y rencontre José Antonio Primo de Rivera, avec qui il coopère pour rédiger, notamment, les fameux “27 points doctrinaux” de la Phalange. Quand éclate la guerre civile espagnole, Preto lutte aux côtés des camarades de José Antonio, orphelins de leur chef. Après la révolution des œil­lets en 1974, âgé de 80 ans, Preto fonde le PPM (Parti Po­pulaire Monarchique). Il meurt le 19 décembre 1977. En 1994, le Président Mario Soares, lui octroie, à titre post­hume, la “Grande Croix de l'Ordre de l'Infante D. Henrique” pour récompenser "son patriotisme et son amour de la li­ber­té”. Une étude brève et succincte sur ce personnage hors du commun peut se lire sur la grande toile, en langue por­tugaise: José Manuel Alves Quintas, «Rolão Preto e o In­tegralismo Lusitano»,

http://www.dundee.ac.uk/politics/cphrc/jose.htm... (Robert Steuckers).

 

00:41 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : portugal, théorie politique | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Cosaques au combat

1372541371.jpg

Cosaques au combat

Superbe ouvrage que proposent les éditions normandes Heim­dal: la somme sur les unités cosaques engagées aux côtés de l’Allemagne contre Staline entre 1942 et 1945. Le livre bilingue (français/anglais), magnifiquement illustré, retrace la tragique histoire récente de ces « Cosaques sans patrie » pour reprendre le titre d’un beau roman de F. Traut publié en 1962 à La Table ronde. Apparus au XIVème siècle, les Cosaques sont les héritiers directs des peuples indo-européens de cavaliers de la steppe, Scythes et Sar­mates. Rapidement slavisés, les Cosaques serviront les Tzars en échange de libertés concrètes: statut de paysans libre et exemption d’impôt, droit d’élire leurs atamans, ignorance superbe de la propriété individuelle, ...

 

Leur mission est de défendre les frontières de l’Empire rus­se face aux Mongols; ils servent aussi dans les opérations de maintien de l’ordre face à la canaille. A la veille du coup d’état bolchevique, ils sont 5 millions répartis en 5 groupes distincts: Don, Oural, Kouban, Térek, Orenbourg. Massi­ve­ment engagés aux côtés des Blancs, ils subissent une ré­pres­sion féroce sous le régime communiste. Pour eux, l’ar­rivée des Allemands est vécue comme une libération: c’est d’ailleurs le cas d’une grande partie des peuples soumis à la botte soviétique, qu’ils soient du Caucase ou de la Bal­ti­que. Tous paieront très cher cette tentative de se libérer du joug soviétique: déportations en masse dans les camps de la mort sibériens, extermination des élites, relégation lointaine pour les survivants et calomnie généralisée... jusque chez des universitaires européens, par exemple un certain François Arzalier, communiste bon teint qui publie encore en 1990 (!) un ouvrage de propagande soviétique (et donc bourré d’inexactitudes): Les perdants. La dérive fas­cis­te des mouvements autonomistes et indépendantistes au XXème siècle (La Découverte). L’album de Fr. de Lannoy que publie Heimdal ne tombe pas dans ces travers. Rien que la qualité, la rareté des 350 documents photogra­phi­ques en fait un objet de collection: superbes gueules de cavaliers (qui ne devaient certes pas être des anges), d’of­ficiers comme ce beau reître le général von Pannwitz, ar­mement et uniformes d’un autre temps, bref l’ouvrage sau­ve tout un monde de l’oubli. Il rappelle aussi l’abjecte fé­lo­nie des Britanniques qui livrent les Cosaques aux Rouges malgré leur promesse... mais, en vrais gentlemen, gardent les chevaux. Il est vrai que les Alliés ne font rêver personne au contraire des chevaleries vaincues.

 

Patrick CANAVAN.

 

Fr. de Lannoy, Les Cosaques de Pannwitz 1942-1945, Heim­dal, 2000. A commander à Heimdal, Château de Dami­gny, BP 320, F-14403 Bayeux cedex, internet: Editions.Heimdal@wanadoo.fr .Voir aussi le film d’Enrico, Vent d’est avec Malcolm McDowell et un court roman de Claudio Magris, Enquête sur un sabre, Desjonquères 1987.

00:31 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, cosaques, militaria | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 26 avril 2008

Plus est en vous !

868433967.jpg

 

"Plus est en vous"

 

Parlant du Verdinaso de Joris Van Severen (1894-1940) mou­vement politique aux allures d'ordre monastique et guer­rier, un ministre social-chrétien belge, pourtant hosti­le, déclarait qu'il s'agissait de "la tentative la plus honnête d'un groupe autoritaire de réagir, entre les deux guerres, contre la démagogie parlementaire". A la tête de cette u­nion nationale-solidariste thioise, un jeune officier flamand (mais parfaitement francophone comme l'élite de son temps) nourri de Maurras, Barrès, Maritain et Valois, fou de littérature romantique et amateur de jolies femmes: Joris Van Severen, sans doute le personnage le plus étonnant de la Belgique de l'entre-deux-guerres. L'histoire de cet hom­me respecté même par ses adversaires est mal connue: d'au­­tres figures ont monopolisé l'attention des chercheurs et du public cultivé, comme celle d'un Léon Degrelle, dé­ma­gogue n'arrivant pas à la cheville du Leider thiois quant à la valeur morale, à l'ampleur des visions politiques et stra­tégiques. On devait déjà à Luc Pauwels, éditeur de la revue dextriste Tekos (anciennement Teksten, kommen­taren en studies fondée par un groupe d'intellectuels fol­cistes aux visions paneuropéennes) une présentation de Van Severen publiée dans Nouvelle Ecole (n°50, 1998).

 

Pauwels publie aujourd'hui le mémoire de licence qu'il a présenté à l'Université Catholique de Louvain (KUL) sur les évo­lutions idéologiques de Van Severen. L'ouvrage (272 pa­ges) est du plus haut sérieux, parfois scolaire, mais con­sti­tue une somme. L'auteur a dépouillé une masse d'archives et de revues (dont L'Ordre thiois et Pays-Bas Belgiques pu­bliées alors en français), rencontré témoins et acteurs (dont L. Delafortrie fidèle depuis plus de cinquante ans à son chef, Jef François, Pol le Roy, Jef van Bilsen, etc.). Il a bénéficié de l'aide des disciples de Van Severen toujours ac­tifs, au sein du Mouvement flamand notamment. Il faut es­pérer qu'une adaptation française verra le jour, qui per­mettrait au public francophone de se familiariser avec cet­te fascinante et noble figure.

 

«Je poursuis l'idéal, hardiment, sans faiblir»!

 

Car le Verdinaso fut bien plus qu'un parti politique: un or­dre à l'idéal ascétique que l'on peut rapprocher, sans tou­te­fois  les confondre, avec le mouvement d'un Codreanu ou d'un José Antonio; bien plus qu'un groupe flamingant: une union panthioise regroupant dans la dernière phase de sa com­plexe évolution Flamands, Luxembourgeois, Frisons et Wallons des marches romanes. Ce qui frappe, c'est la réelle influence de cet homme qui ne joua pas un rôle politique de premier plan puisque relégué dans l'opposition par un système parlementaire qu'il méprisait souverainement. Van Severen était partisan d'une oligarchie d'aristocrates instau­rant un ordre nouveau personnaliste et communautaire qu'il voulait différent des ordres allemands et italiens, ce qui va­lut des défections à son mouvement. Fier de l'héritage ger­manique des Pays-Bas Belgiques, Van Severen était un lec­teur attentif des thèses de Franz Petri (Germanisches  Volks­erbe in Wallonien und Nordfrankreich, Bonn, 1937). Mais il connaissait les limites de la germanité: "Ils cons­truisent des tours, ces Thiois, et des digues, mais jamais ils n'ont bâti un Etat" et se rattachait aussi à une certaine la­tinité sur laquelle il fonda sa Rijksgedachte, sa pensée d'Em­pire. Dès 1934, Van Severen rompit avec le flamin­gan­tisme classique, micro-jacobin et revanchard, pour prendre comme modèle le Cercle de Bourgogne, les XVII Provinces. Luc Pauwels étudie l'évolution de sa pensée depuis les pre­mières sympathies bolcheviques, à travers des thèmes com­me le solidarisme, le corporatisme, l'ordre,… Il définit Van Se­veren comme un révolutionnaire-conservateur, disciple d'A­ristote et de Thomas d'Aquin. Voilà donc une figure di­gne d'intérêt, rendue encore plus attachante par sa beauté (su­perbe portrait par le photographe Willy Kessels aujour­d'hui voué aux gémonies par une clique d'intellocrates par­ticulièrement haineux) et par son tragique destin: Van Se­veren est abattu par des soldats français à Abbeville dans des conditions atroces avec vingt autres prisonniers le 20 mai 1940, en pleine débâcle.

 

"Je poursuis l'Idéal, hardiment, sans faiblir".

 

André DUCHENOY.

 

L. Pauwels, De ideologische evolutie van Joris Van Severen, Studiecentrum Joris Van Severen, Paddevijverstraat 2, B-8900 Ypres. 1100 FB (environ 190 FF). Le centre organise un pè­lerinage annuel sur la tombe de Van Severen à Abbeville.

 

 

 

00:26 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgicana, flandre | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 16 avril 2008

Le Traité de Rapallo et ses suites

1650183887.jpg

Le Traité de Rapallo et ses suites

 

16 avril 1922 : Traité de Rapallo : l’Allemagne vaincue en 1918 et l’URSS, sortant de la guerre civile qui avait opposé Blancs et Rouges, concluent un accord bilatéral, sous la houlette de leurs ministres respectifs, Walther Rathenau et Georges Tchitchérine. L’URSS renonce à réclamer des réparations de guerre à l’Allemagne, qui, en échange, promet de vendre des biens et produits d’investissement infrastructurel à la Russie rouge. La conférence de Gênes avait été suggérée par la Grande-Bretagne, pour régler l’ordre d’après-guerre, après que l’URSS ait refusé de payer les dettes de l’Empire des Tsars. Les Britanniques suggéraient une reconnaissance de l’URSS, l’établissement de relations diplomatiques normales et, surtout, visaient à récupérer des intérêts dans les pétroles de Bakou. Le financement par les Britanniques de la contre-révolution blanche avait pour objectif principal d’éloigner le pouvoir rouge, centré autour de Moscou et de Petersbourg, des champs pétrolifères caucasiens : les artisans de cette manœuvre étaient Churchill et le magnat Deterding, de la Shell. L’échec des armées blanches et la reconquête soviétique du Caucase obligèrent les Britanniques à changer de stratégie et à accepter d’intervenir dans le fameux « NEP » (= « Nouveau Programme Economique », lancé par Lénine. Au même moment, les Américains commencèrent à s’intéresser, eux aussi, au pétrole du Caucase, espérant profiter des déconvenues britanniques, suite à la défaite des armées blanches. Avant le coup de Rapallo, imprévu, un conflit frontal entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis se dessinait à l’horizon, ayant pour objet la maîtrise planétaire du pétrole. Il se poursuivit néanmoins, par personnes interposées, notamment en Amérique ibérique, mais le bloc informel germano-russe constituait désormais le danger principal, interdisant toute confrontation directe entre Londres et Washington.

 

Rathenau n’avait nulle envie, au départ, de lier le sort de l’Allemagne à celui de la jeune URSS. Mais le poids colossal des réparations, exigées par les Français et les Britanniques, était tel qu’il n’avait pas d’autres solutions. En 1921, Londres avait imposé une taxe prohibitive de 26% sur toutes les importations allemandes, contrecarrant de cette façon toute possibilité de rembourser les dettes imposées à Versailles dans des conditions acceptables. L’Allemagne avait besoin d’une bouffée d’air, d’obtenir des matières premières sans avoir à les acheter en devises occidentales, de relancer son industrie. En échange de ces matières premières, elle participerait à la consolidation industrielle de l’URSS en lui fournissant des biens de haute technologie. L’ « Ultimatum de Londres » de 1921 avait exigé le paiement de 132 milliards de marks-or, somme que John Maynard Keynes jugeait disproportionnée, si bien qu’elle entraînerait à terme un nouveau conflit. Pire : si l’Allemagne n’acceptait pas ce diktat, finalement plus draconien que celui de Versailles, elle encourait le risque de voir la région de la Ruhr, son cœur industriel, occupée par les troupes alliées. L’objectif était de pérenniser la faiblesse de l’Allemagne, de juguler tout envol de son industrie, de provoquer un exode de sa population (vers les Etats-Unis ou les possessions britanniques) ou une mortalité infantile sans précédent (comme lors du blocus des côtes allemandes dans l’immédiat après-guerre).

 

Avec le Traité de Rapallo, les Britanniques et les Français voyaient se dessiner un spectre à l’horizon : la relance de l’industrie allemande, le paiement rapide de la dette donc l’échec du projet d’affaiblissement définitif du Reich, et le développement tout aussi rapide des infrastructures industrielles soviétiques, notamment celles de l’exploitation des champs pétrolifères de Bakou, qui serait dès lors aux mains des Russes eux-mêmes et non pas de « patrons » anglais ou américains. Sur tout le territoire allemand, prévoyaient les accords bilatéraux de Rapallo, un réseau de distribution d’essence, dénommé DEROP (« Deutsch-Russische Petroleumgesellschaft »), permettant à l’Allemagne de se soustraire à toute dépendance pétrolière à l’égard des puissances anglo-saxonnes. Le 22 juin 1922, un peu plus de deux mois après la conclusion des accords de Rapallo, Rathenau fut assassiné à Berlin par un commando soi-disant nationaliste et monarchiste, relevant d’une mystérieuse « Organisation C ». A la fin de l’année, le 26 décembre 1922, Poincaré, lié aux intérêts anglais, trouve un prétexte –l’Allemagne n’a pas livré suffisamment de bois pour placer des poteaux télégraphiques en France-  pour envahir la Ruhr. Les troupes françaises entrent dans la région dès le 11 janvier 1923. Les Anglais s’abstiennent de toute occupation, faisant porter le chapeau à leurs alliés français, sur qui retombe tout l’opprobre dû aux 150.000 déportés et expulsés, aux 400 ouvriers tués et aux 2000 civils blessés, sans omettre dans cette sinistre comptabilité l’exécution du Lieutenant Léo Schlageter.

 

L’assassinat de Rathenau n’est pas un fait historique isolé. Les organisations terroristes, chargées d’exécuter les planificateurs politiques de stratégies industrielles jugées inacceptables pour Londres ou Washington, n’ont pas toujours eu une couleur monarchiste et/ou nationaliste, comme dans le cas de Walther Rathenau. Les services anglo-saxons ont aussi, pour exécuter leurs basses besognes, des pantins d’extrême gauche, notamment ceux de la RAF ou Bande à Baader. Ainsi, Jürgen Ponto, Président de la Dresdner Bank, qui avait planifié, avec les Sud-Africains, le retour de l’étalon-or pour pallier aux fluctuations du dollar et du prix du pétrole, fut assassiné le 31 juillet 1977 par des tueurs se réclamant de la Bande Baader-Meinhof. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour du « patron des patrons », Hanns-Martin Schleyer. Mais ce n’est pas tout. Le 29 novembre 1989, la voiture blindée d’Alfred Herrhausen, directeur de la Deutsche Bank, explose. Herrhausen avait été le conseiller économique du Chancelier Kohl, à l’époque de la dislocation de l’empire soviétique et des manifestations populaires en Allemagne de l’Est réclamant la réunification allemande. L’Allemagne projetait d’investir dans les nouveaux Länder de l’ancienne RDA, dans les pays de l’ex-Comecon et en Russie. Les milieux financiers anglais et américains craignaient que cette masse de capitaux, destinés au développement de l’Europe centrale et orientale n’alimentât plus les investissements européens et allemands aux Etats-Unis, ne permettant plus, par conséquent, de maintenir le système américano-centré à flot. La presse anglaise venait de faire campagne, via notamment le « Sunday Telegraph », contre l’émergence d’un « Quatrième Reich ». Malgré l’assassinat de Herrhausen, le Chancelier Kohl annonça publiquement, quelques semaines plus tard, que son gouvernement envisageait le développement des grands moyens de communication en Europe, notamment la création d’un chemin de fer Paris-Hanovre-Berlin-Varsovie-Moscou.

 

La mort tragique de Herrhausen fut le premier acte d’une contre-stratégie anglo-saxonne : pour ébranler cet axe Paris-Berlin-Moscou en gestation, il fallait frapper à deux endroits, dans les Balkans, où commence alors le processus de dislocation de la Yougoslavie, et en Irak, site des principaux champs pétrolifères de la planète. De Rapallo aux guerres contre l’Irak et de celle-ci à la proclamation unilatérale de l’indépendance du Kosovo, il existe un fil conducteur bien visible pour ceux qui n’ont pas la naïveté de prendre pour argent comptant les vérités de propagande diffusées par les grands médias internationaux et les discours larmoyants sur les droits de l’homme bafoués que glapissaient les Lévy, Glucksmann et autres Finkelkraut (Robert Steuckers).

 

Source (à lire et à relire !) : William ENGDAHL, « Pétrole : une guerre d’un siècle – L’ordre mondial anglo-américain », Ed. Jean-Cyrille Godefroy, Paris, 2007, ISBN-978-2-86553-200-1, pour consulter le programme de l’éditeur : www.editionsjcgodefroy.fr .  

 

00:30 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : géopolitiques, affaires européennes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 31 mars 2008

L'itinéraire politique de Nobusuke Kishi

1607905315.jpg

L’itinéraire politique de Nobusuke Kishi

 

Né le 13 novembre 1896 à Yamaguchi au Japon, Nobusuke Kishi fut un homme d’Etat japonais, à l’ascendance samouraï. Le clan aristocratique, dont il faisait partie, avait favorisé le mouvement de modernisation et d’occidentalisation (technique) du Japon. Bon nombre de membres de son clan serviront donc le Japon moderne dans la marine, l’armée ou la politique. En 1917, il s’inscrit à l’Université Impériale de Tokyo et devient disciple du professeur Shinkichi Uesugi, interprète nationaliste et conservateur de la nouvelle constitution. Plus tard, Nobusuke Kishi lira le penseur nationaliste Ikki Kita, qui cherchait à établir un ordre nouveau pour la société japonaise. Devenu haut fonctionnaire de l’Empire du Soleil Levant après ses études, il travaillera à l’industrialisation de la Mandchourie, sous les auspices du Général Hideki Tojo, commandant de l’armée japonaise du Kwantung. Quand Tojo devint premier ministre en octobre 1941, Kishi rejoint son cabinet en tant que ministre du commerce et de l’industrie. Il prépare la guerre contre les Etats-Unis. Arrêté par l’occupant américain en 1945, il est interné pendant trois ans au titre de criminel de guerre dans la sinistre prison de Sugamo. Il sera libéré en 1948 sans avoir eu à subir de jugement. En prison, il se familiarisera avec les concepts de la gouvernance à l’occidentale tout en déplorant les mesures prises par les occupants.

 

Dès sa libération, il replonge avec enthousiasme dans la politique, devenant premier ministre en 1952. Maître dans l’art de manier les pions en coulisses, il parvient à faire fusionner les deux partis conservateurs japonais et à créer ainsi le parti libéral-démocratique, dont il devient le secrétaire général. En 1956, il est ministre des affaires étrangères, puis, quand le premier ministre doit se retirer pour raison de santé, il prend sa place en 1957. Sa ferme intention était de réviser la constitution et de réarmer le Japon (comme l’a voulu plus tard Koinuchi). Le débat était ouvert à l’époque : le Japon avait regagné confiance en lui-même : la gauche était neutraliste et refusait le stationnement de troupes américaines pour surveiller des pays tiers ou pour mater des révoltes sociales. La droite refusait les clauses du traité nippo-américain qui réduisait la souveraineté japonaise. Kishi s’envole en juin 1957 pour Washington et y obtient des Américains la promesse de retirer toutes les troupes terrestres endéans un an. Au terme de toutes ces négociations, Kishi obtient un nouveau traité, d’où les clauses prévoyant l’intervention des troupes américaines en cas de troubles intérieurs ont disparu. Pour l’opposition de gauche, ce traité, où les deux partenaires sont en théorie égaux, reste inacceptable. Des troubles éclatent dans tout le Japon au cours de l’année 1960. Le 23 juin 1960, Kishi est contraint de démissionner. Quelques jours plus tard, un nationaliste radical le poignarde mais sans lui porter un coup fatal. Retiré de la politique active, il continuera à diriger en coulisses le parti libéral-démocrate. Il meurt à Tokyo le 7 août 1987 (Robert Steuckers).

00:26 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biographie | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 30 mars 2008

1814: Bonaparte à Fontainebleau

1770500416.jpg

30 mars 1814: Napoléon Bonaparte, aux abois, se réfugie à Fontainebleau, alors que Paris capitule après de violents combats. Les armées coalisées entrent en France, sous le commandement du Prussien Blücher et de l’Autrichien Schwarzenberg. Ceux-ci renouent avec la stratégie de Götz von Berlichingen au 16ième siècle : pénétrer l’espace des Gaules par la conquête du plateau de Langres, où la Seine, les rivières du bassin de la Seine et la Meuse prennent leurs sources. Sur le flanc oriental du plateau de Langres coule la Saône, principal affluent du Rhône, qu’elle rejoint à Lyon. Les stratégies impériales, quand elles ont été déployées contre la France, avaient une dimension hydrographique. Les Autrichiens entendaient soumettre à une occupation permanente ce plateau de Langres, de façon à :

1) contrôler le bassin de la Seine et, partant, Paris, ensuite

2) prévenir toutes manœuvres françaises en direction de la Meuse, et, simultanément de l’ensemble fluvial le plus proche à l’Est, constitué par la Meurthe et la Moselle, qui donne sur le Rhin et, enfin

3) mettre un pied dans le bassin du Rhône, pour, à bien plus long terme, ramener dans le giron impérial l’espace rhodanien, ancien royaume de Burgondie du temps de l’empereur Conrad II.

Charles-Quint, et son allié et parent Philibert de Savoie, avaient tenté des opérations similaires en Provence, façade méditerranéenne de l’espace médiéval du royaume de Burgondie. La chute de Napoléon Bonaparte n’a pas entraîné l’application de cette vieille stratégie hydrographique : Metternich préféra se ménager une France dirigée par Talleyrand (qui accède au pouvoir le lendemain 31 mars 1814) contre un danger prussien et protestant qu’il voit poindre à l’horizon. Metternich veut rétablir de la sorte l’alliance franco-autrichienne, scellée avant la révolution, par le mariage du futur Louis XVI et de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine.

00:06 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 24 mars 2008

Quand les Turcs ravageaient le Frioul

374435626.jpg

Archimede Bontempi:

Quand les Turcs saccageaient le Frioul

Pier Paolo Pasolini, qui était Frioulan (et fier de l'être), a tou­jours gardé le souvenir des histoires que la tradition orale et populaire lui avait légué; plus tard, il a lu les docu­ments conservés dans les archives municipales de sa pro­vince. Ces souvenirs et cette lecture l'ont conduit à écrire une pièce de théâtre, où transparaît toute son émotion, I Turcs tal Friûl, dans laquelle il a introduit une prière rap­pelant les invasions les plus effrayantes de ces cinq der­niers siècles, remémorées par les documents d'archives de no­tre Europe. Cette œuvre dramatique de Pasolini est l'une des rares pièces jamais rédigées sur l'invasion et l'oppres­sion subie par le peuple frioulan, face aux Ottomans. Quels ont été les faits historiques?

Les premières pressions ottomanes sur la Padanie orientale re­montent à plus de 500 ans, quand les troupes d'Osman Bey amorcent une série d'incursions terribles en partant de leurs bases en Bosnie, terre où ils se sont installés après le succès de l'invasion menée personnellement par le Sultan Mourad I et la défaite de l'armée serbe au Champs des Mer­les au Kosovo-Métohie en 1389.

En 1415, l'armée ottomane soumet la Slovénie (terre im­périale!) et des bandes d'irréguliers bosniaques et albanais pénètrent dans le Frioul pour en saccager les campagnes. Ils n'osent pas encore s'approcher des villes, bien défendues par les troupes de la Sérénissime. En 1472, pour la pre­miè­re fois, une armée régulière ottomane se présente aux fron­tières. Huit mille cavaliers turcs franchissent l'Isonzo et arrivent aux portes d'Udine. Leur nombre est toutefois in­suf­fisant pour disloquer les défenses frioulanes. Ils se con­ten­tent de décrocher en emportant leur butin et les escla­ves qu'ils ont capturés au sein de la population. Venise sent le danger et ordonne la construction d'une ligne de fortifi­ca­tions entre Gradisca et Fogliano et d'un mur entre Gra­dis­ca et Gorizia. Cinq ans plus tard, le 31 octobre 1477, une véritable armée bien structurée attaque le Frioul, déjà é­prouvé en août par une invasion de troupes de cavaliers, légères et mobiles. Lorenzo de Papiris nous narre cette attaque dans une chronique conservée dans les archives du chapitre d'Udine. L'avant-poste de Cittadella sur l'Isonzo tom­be; les Ottomans se répandent dans le Frioul. Vieillards et enfants sont systématiquement massacrés. Les garçons et les femmes sont enlevés pour être réduits en esclavage dans l'Empire ottoman. Au printemps suivant, les hordes tur­ques pénètrent en Carniole et en Carinthie, terres ger­ma­niques et impériales, pour y commettre les mêmes dé­pré­dations. Ces attaques sont les premières escarmouches dans une longue série d'invasions.

1499: le Frioul ravagé et incendié

Dans la nuit du 28 septembre 1499, une armée de 30.000 hom­mes, commandée par Iskander Bey, vient renforcer les bandes d'irréguliers bosniaques, albanais et tziganes qui é­cu­ment les campagnes à la recherche de butin et d'escla­ves. Les 30.000 hommes d'Iskander Bey franchissent l'Ison­zo, assiègent la forteresse de Gradisca, où se sont retran­chées les troupes de la Sérénissime. Tout le Frioul est in­cen­dié: du haut des clochers de San Marco à Venise, on pou­vait voir rougir les flammes des incendies allumés par les Ottomans dans toute la plaine, de la Livenza jusqu'au Ta­gliamento. Les flèches incendiaires, enduites de soufre, n'é­pargnaient ni les petites bourgades ni les fermes isolées. Les Ottomans assiègent ensuite Pantanins. Aviano, Polceni­go, Montereale, Valcellina et Fono tombent les unes après les autres. Morteglan, solidement fortifiée, résiste, mais un tiers de la population est tué ou déporté. Selon le haut ma­gi­strat vénitien Marin Sanudo, 25.000 Frioulans disparais­sent durant cette invasion. Marco Antonio Sebellico, de Tar­cento, écrit que toute la plaine entre l'Isonzo et le Ta­gliamento n'est plus qu'un unique brasier. Aujourd'hui en­co­re, une stèle rappelle l'événement à la Pieve de Tricesimo: «…et le dernier jour d'octobre, les Turcs ont franchi l'Isonzo pour venir ensuite brûler notre patrie de fond en comble».

La valeur militaire des estradiots serbes

Les seules troupes capables d'opposer une résistance réelle aux Ottomans ont été les estradiots (ou stradiotes) serbes et grecs qui combattaient pour le compte de la Sérénis­si­me. Ces troupes réussirent à tuer mille Ottomans dans les durs combats sur la plaine d'Udine. Elles connaissaient bien les techniques de combat des Turcs: de rapides incursions de cavaliers, qui criblent leurs cibles de flèches incen­diai­res, puis feignent de se retirer, pour ré-attaquer avec la ra­pi­dité de l'éclair. Les estradiots étaient capables de contrer cette stratégie, propre des peuples de la steppe. Ils ont aus­si été utilisés contre les alliés des Turcs, les Français, en pénétrant les rangs de la cavalerie lourde pour en dis­loquer les dispositifs.

Le 4 octobre, comblés de butin et d'esclaves, l'armée otto­mane s'apprête à repasser le Tagliamento, mais la rivière est en crue et tous les prisonniers ne peuvent se masser sur les bacs et radeaux. Pour ne pas s'en encombrer, Iskander Bey en fait égorger plus de mille sur les rives du Taglia­men­to. Le gros de l'armée passe à côté de Sedegliano, assiège le château de Piantanins, et met un terme à la résistance désespérée des Frioulans, commandés par Simone Nusso de San Daniele, qui, capturé, sera empalé par les vainqueurs. Le château est complètement rasé.

Le Frioul mettra de très nombreuses années pour se re­met­tre de ces ravages. Le Doge de Venise, Agostino Barbarigo, à la demande des nonnes d'Aquileia, exempte de nom­breu­ses communes de l'impôt. Le Sultan Bajazet II, plus tard, reprend cette guerre d'agression contre Venise sur terre et sur mer, avec l'appui de la France, allié traditionnel des Ot­tomans. Marco d'Aviano, prédicateur de réputation euro­péen­ne, qui s'était distingué pendant le siège de Vienne en 1683, n'a jamais cessé de puiser des arguments historiques dans les chroniques frioulanes relatant ces invasions. C'est ce qu'il a fait quand il exhortait les troupes de l'armée européenne qui s'apprêtaient à libérer l'Europe du Sud-Est de la domination turque. L'écrivain contemporain Carlo Sgor­lon retrace la biographie de ce prédicateur thaumatur­ge dans son roman Marco d'Europa.

Archimede BONTEMPI.  

(article paru dans La Padania, le 20 octobre 2000; http://www.lapadania.com ).

 

00:58 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : affaires européennes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 22 mars 2008

Erich Wichman: citaat

 

180px-erich_wichmann_omstreeks_1927.jpg“Alles is heden bedacht en berekend. Er is geen plaats meer in deze wereld voor avontuur, imprévu, élasticité, phantasie en ‘daemonie’. Het allerdomste verstand geldt alleen. God is ’stil gaan leven’. Het is een dode tijd, een tijd zonder ziel, zonder geloof, zonder kunst, zonder liefde. […] Dit is geen tijd meer, een overgang, wie weet waarheen? Als alles anders wordt dan wij willen - en waarom zou het niet anders worden? - dan kan men ons ‘dwazen’ noemen. Elke daad kan een dwaasheid heten, is in zekere zin een dwaasheid. En wie bang is een ‘dwaas’ te heten, ja te zijn; wie bang is het levend deel van een levend geheel te zijn; wie niet ‘dienen’ wil; wie terwille van zijn kostelijke ‘persoonlijkheid’ geen ‘factor’ wil zijn en misschien het omgekeerde bewerken van wat hij dacht; wie schuwt een ‘melaatse des geestes’ te worden; wie geen ‘stukje’ kan zijn, geen blad in de wind, geen dier in nood, geen soldaat in een loopgraaf, geen man met knuppel en revolver op de Piazza del Duomo (of op de Dam); wie niets begint, als hij het einde niet ziet, wie niets doet om geen domheid te doen: die alleen is de ware ezel! Men bezit niets, wat men niet weg kan smijten, ook zichzelf en eigen leven niet. En daarom kunnen wij nu misschien deze ‘Républiques des Camarades’, deze stal der ‘mauvais bergers’, uitmesten. Ja, met geweld, ja, met ‘onwettige middelen’! ‘Door frazen is ‘t volk bedorven, ‘t zal door frazen niet genezen worden’ (Multatuli). Nogmaals dan: te wapen!”

Erich Wichman

 

vendredi, 21 mars 2008

O la Espana de los Austrias o la Espana de los Borbones

1585703185.jpg

Ernesto MILA:

O la Espana de los Austrias o la Espana de los Borbones

Infokrisis.- Resulta absolutamente imposible encontrar una tercera vía para la subsistencia histórica de España. Desde el punto de vista de los modelos, en España solamente existen dos formas de concebir la vertebración del Estado. O la España imperial, descentralizada, que no dudaba en referirse a “las Españas”, o la España unidimensional, centralizada y centralizadora, niveladora de las peculiaridades regionales que fue la España de los Borbones desde el Decreto de Nueva Planta hasta nuestros días. Esta es una reflexión sobre el futuro de España.

I

Importancia del tema

La existencia de una “nación” implica la existencia de una “misión” y de un “destino” que den causa y principio de razón suficiente a esa nación. Cuando Ortega (y más tarde José Antonio Primo) definen a la nación como una “unidad de destino en lo universal” aciertan con precisión, pero la definición era coja ayer y es todavía más coja hoy.

En efecto, porque si una nación es una “unidad de destino en lo universal” hace falta preguntarse ¿cuál es el destino universal de España? Esto es algo más que un trabalenguas o un juego de palabras. Es una exigencia necesaria para actualizar y renovar el patriotismo español.

Durante el franquismo –una forma de jacobinismo católico y, por tanto, anómalo- se respondía a esta pregunta dando algunas fórmulas que databan de la historiografía menéndezpidaliana de finales del XIX: la misión universal de España consistía en ser el bastión y la defensa de la catolicidad.

El planteamiento no era excesivamente original. De hecho, el patriotismo francés y el patriotismo inglés proponen exactamente lo mismo. Los legitimistas franceses no dudan en asegurar que la monarquía franca está emparentada con la dinastía de David y, por tanto, en ella se encuentra el rey legítimo ungido por Dios. Los ingleses opinan exactamente lo mismo e incluso se consideran –en tanto que la madre del Emperador Constantino era natural de las Islas Británicas- como depositarios de una legitimidad de origen. Y, en el fondo, los conservadores norteamericanos hacen una mixtura entre la defensa del occidente cristiano y la misión de los EEUU. Así que limitarnos a hacer una simbiosis religión-España es cualquier cosa menos una respuesta al problema de ¿cuál es hoy el destino universal de España? ¿Cuál es su misión histórica en estos momentos?

Si no hay respuesta no hay posibilidades de actualizar el concepto de nación española tal y como se ha sostenido en las últimas décadas, especialmente desde el 98 hasta finales del franquismo.

¿Hay respuesta? Para extraer algo de luz hay que abordar la cuestión desde otro punto de vista.

1. La España de los Austrias, heredera de la Reconquista y de la España Gótica.

Hemos dicho en la introducción: existen solamente dos concepciones sobre la vertebración del Estado. O bien la concepción propia de los Grandes Austrias que deriva de la concepción que sostenían los distintos reinos de la España medieval, o bien la concepción propia de los Borbones.

La primera se refería a “las Españas” y cristalizaba en la idea de Imperium. La idea se remonta a la visión que tenían de sí mismos los reinos de la Reconquista. Para ellos, tal o cual reino eran solamente una parte de un todo superior que se identificaba con el pasado imperial romano, reinterpretado y reconducido por los godos. Esta idea estuvo presente a lo largo de toda la Reconquista, desde sus orígenes. Terminado este ciclo histórico, al abrirse la etapa imperial, no es una “nación” lo que se articula, sino un “imperio”. Todos los imperios son inviables sin reconocer la autonomía de las partes, a cambio de la cual se responde con un principio de lealtad.

El ejército “español” de Flandes, que luchaba por los derechos del Imperio en aquella región, era un ejército multinacional. Bajo los estandartes del Duque de Alba lucharon soldados ingleses, alemanes, italianos y, por supuesto, españoles, llegados por mar o por el “camino español” que atravesaba el norte de Italia, el oeste de Suiza y el sur de Alemania hasta Flandes y que todavía lleva hoy ese nombre. Frecuentemente las rivalidades nacionales entre los voluntarios de distinto origen se saldaban compitiendo en valor y heroísmo. Así se forjó el Imperio.

La idea de Imperio está tan alejada de la idea de centralización como próxima a la idea de imperialismo o de jacobinismo está el nacionalismo nivelador y reduccionista.

La idea imperial de los Austrias surgía del medioevo, cuando en toda Europa se experimentaba la nostalgia del “orden imperial” romano. Los godos (visigodos y ostrogodos) intentaron la reconstrucción de la parte occidental del Imperio, y así hubiera sido de no haber sido derrotados por los francos en Vouillé. A partir de ese momento, los godos trasladan su capital de Tolosa a Toledo y conservan solamente la Galia Narbonense (Septimania) más allá de los Pirineos, donde reinará Akhila, el último rey godo, sucesor de Roderic (Don Rodrigo).

Es esa idea imperial la que se transmite a los reinos de la Reconquista y la que llega hasta los Austrias.

Es evidente que en esta concepción la “nación española” era inexistente. Lo que existían eran “las Españas” (los distintos reinos cristianos de la Península, las taifas islámicas estaban por supuesto ajenas a este concepto) de un lado, y el Imperio y la Catolicidad de otro.

Julius Evola ha demostrado ampliamente que la catolicidad surge de la fusión entre la idea imperial romana y la idea nórdico-germánica. El cristianismo se había hecho con el control del Imperio, pero a partir de Constantino y, mucho más, después de que Odoacro, rey de los hérulos, depusiera a Rómulo Augústulo, Roma fue cada vez más católica a costa de irse alejando del cristianismo primitivo. La inyección de sangre nórdico-germánica a través de las invasiones del siglo V-VI hicieron que se reinsertaran en Europa Occidental nuevamente los valores que habían sido específicamente romanos y que se habían ido difuminando en los primeros siglos del cristianismo. Así surgió el feudalismo y así resucitó la idea imperial.

Cuando Odoacro asalta Roma envía las insignias imperiales romanas a Constantinopla, indicando explícitamente que allí se trasladaba la capital imperial. Para todos los pueblos germánicos que atraviesan las fronteras del Rhin, el Imperio Romano tenía algo de sagrado y misterioso y lo asumen sin restricciones. Ellos mismos se consideran foederati del Imperio, una parte del mismo. Finalmente serán ellos –especialmente los godos- quienes recuperarán la idea que el propio Pelayo y sus sucesores tenían en el cerebro mientras se fortificaban en los contrafuertes de las montañas astures y cántabras.

La idea de un poder centralizado y ubicuo era absolutamente ajena a la mentalidad imperial romana, goda o medieval. Eran perfectamente conscientes de que la imposición de una unidad artificial generaba reacciones de supervivencia en la periferia. Por otra parte, lo que interesaba era el vínculo de la fides, la lealtad que ambas partes de debían mutuamente. Como en todo pacto feudal, las dos partes estaban comprometidas a una serie de deberes, derechos, obligaciones y prebendas; esto es, estaban comprometidos por los fueros que definían todos estos aspectos.

2. La España de los Borbones, contra el imperio por la uniformidad

Cuando muere el último de los austrias y Francia pone sobre la mesa sus aspiraciones sobre España, se desencadena la Guerra de Sucesión. Este momento se produce en plena crisis de la España imperial, cuando se han producido las derrotas en Flandes, se debilita el vínculo ultramarino con las colonias a causa de la piratería y se afronta el ascenso de Inglaterra como gran potencia oceánica. La batalla de Almansa y la toma de Barcelona figuran entre los episodios más dramáticos de esa contienda, que termina con la entronización de Felipe V y la aplicación de las reformas que los borbones estaban llevando a cabo en el vecino país. Estas reformas tenían que ver con la “modernización” del país, sí, pero también eran intentos de restar autonomía a las partes, reducir al mínimo o eliminar la legislación foral y crear un nuevo poder centralizador en el que el nexo de unión no fueran los vínculos de lealtad entre las partes y el todo, sino la existencia de un poder exterior, fuerte, nivelador, homogeneizador y, en buena medida, asfixiante.

A decir verdad, a pesar de que fueron los jacobinos quienes cortaron la cabeza al último de los borbones franceses, Luis XVI, el proceso de centralización, que se exasperó en el período revolucionario, ya se había iniciado con Luis XIV y era previsible desde entonces. Los revolucionarios apenas se limitaron a otra cosa que dar un nuevo golpe de tuerca.

Y éste fue el origen del problema en España. En el fondo, las guerras carlistas fueron una respuesta de algunas zonas de España contra los intentos de nivelación del liberalismo jacobino.

Cuando en el siglo XX el franquismo termina derrotando a la República, no acompaña su fraseología “imperial” (que en el franquismo siempre quedó en un mero esteticismo y en un mito retórico sin traducción en la práctica y sin llegar al fondo de lo que significaba esta opción) de una “práctica imperial”, sino que esa fraseología grandilocuente cristaliza en una práctica niveladora y jacobina. Incluso en una primera fase de desarrollo del régimen, la imagen del separatismo como el “enemigo” hace que cualquier tipo de regionalismo, por tibio que fuera, termine siendo considerado como mero “separatismo antiespañol”.

Lo realmente paradójico –o casi mejor “parajódico”- del franquismo fue que su nacional-catolicismo adoptó, en la práctica, no la doctrina católica del Imperio, sino la doctrina atea, masónica y jacobina de la “nación centralizada”.

3. La degeneración de la idea imperial: nacionalismo periférico

El nacionalismo periférico catalán y vasco aparece a mediados del siglo XIX. En Cataluña como subproducto de medios carbonarios (a los que pertenecía Buenaventura Carlos Aribau y el conde de Güell, en su juventud, fundador de Jove Catalunya), pero también a causa del desengaño de medios carlistas por las sucesivas derrotas. Esa primera generación nacionalista catalana y vasca vio como los púlpitos se convertían en predicadores de la nueva idea. ¿Qué había ocurrido?

Cuando el vínculo feudal se debilita por traición de una de las partes o falta de lealtad de cualquiera de ellas hacia la otra, se produce una ruptura del sistema de pesos y contrapesos que aseguraron la estabilidad política europea durante siglos.

La aparición del jacobinismo y del absolutismo borbónico primero, hizo que amplios sectores sociales ya no respondieran con “lealtad” a un sistema que pretendía amputarles sus áreas de autonomía. Roto el vínculo de lealtad, se produce el estallido de las partes, cada una de las cuales intenta recuperar su propia autonomía.

Llama la atención que, inicialmente, el nacionalismo catalán fuera más bien un regionalismo. La segunda generación nacionalista (Güell, Prat de la Riba, etc.) no aspiraba a otra cosa más que a que Cataluña “dirigiera a España” en tanto que consideraban que eran los únicos que podían hacerlo. Cataluña era para ellos la parte “seria y trabajadora” de España y, por tanto, le correspondía asumir su dirección. Cuando se produce la huelga general, la semana trágica, a principios del siglo XX, esta generación –vinculada a la alta burguesía catalana- entiende que solamente el ejército español puede conjurar los estallidos sociales protagonizados por los anarquistas y, por tanto, renuncia a su nacionalismo, insistiendo en un regionalismo, a menudo ingenuo, que hará que durante la guerra civil algunos de sus exponentes opten por apoyar al franquismo (Cambó y su Lliga).

Pero en la segunda mitad del siglo XX este fenómeno interfiere con otro.

4. La degeneración de la idea borbónica: el nacionalismo independentista

El fenómeno descrito no puede desvincularse de otro aparecido en la segunda mitad del siglo XIX y que ya podía intuirse en los primeros intentos carbonarios (Jove Catalunya). El fenómeno que vamos a describir es analizado hasta la saciedad en dos obras de Julius Evola: Gli Uomine e le Rovine y Rivolta contro il mondo moderno (lo esencial de estas obras puede leerse en el blog Biblioteca Evoliana, http://juliusevola.blogia.com).

La tesis de Evola es la siguiente:

- El concepto imperial supone la existencia de una idea y de unos valores superiores (autoridad y lealtad fundamentalmente). Mientras esa idea se mantenga como central, las partes que forman el todo imperial tendrán una referencia superior.

- En el momento en el que la tensión se relaja y se diluyen los valores superiores, no puede apelarse al vínculo de la fides para mantener la unión de las partes (todo imperio por el mero hecho de su extensión territorial es, necesariamente, “diverso”) sino que hay que apelar a la fuerza bruta para imponer la nivelación y la cohesión de las partes.

- En el momento en que se produce este fenómeno ya nada impide que las “partes de las partes”, esto es, las regiones y/o nacionalidades en las que está dividida la nación, reivindiquen exactamente el ser lo mismo que la nación, a modo de fotocopias reducidas de la misma.

- No es raro que el nacionalismo catalán sea profundamente centralizador (barcelonés) reproduciendo el esquema jacobino en una escala más reducida.

- Cuando se deja de creer en unos principios superiores para aferrarse a elementos ligados a la materia (y la “nación” está vinculada al “demos”, a los “enfants de la patrie”), una “nación” puede dividirse hasta el infinito y cualquier parte encontrará una justificación para salvaguardar y mantener su “especificidad” y sus “rasgos diferenciales”.

El centralismo borbónico que se inicia con Felipe V no podía sino generar un rechazo de las partes. Ese rechazo ya se evidenció en la pérdida de las colonias americanas, cuando la aparición de una burguesía local ligada solamente a sus intereses económicos generó el proceso de independencia de las colonias en tanto esas burguesías entendían que la autonomía les evitaba pagar impuestos y aumentaba sus beneficios. Pues bien, ésta es la concepción burguesa de la nación.

Paradójicamente, el franquismo que se declaraba católico adoptó –acaso como respuesta a la vinculación del nacionalismo catalán y vasco a la República- en el tema nacional posiciones indudablemente jacobinas, especialmente en sus dos primeras décadas. Es realmente significativo que los últimos mohicanos del franquismo que formaron en Fuerza Nueva, un partido que alcanzó cierto renombre en la transición como única encarnación del franquismo, tuviera como lema: “Dios, Patria, Justicia” en lugar del “Dios, Patria, Rey, Fueros”, sellando la desaparición de los “fueros”.

5. Algunas conclusiones

Si la nación española está en crisis es, sencillamente, porque está en crisis la idea de España. En el marasmo de la segunda mitad del siglo XX, las naciones-Estado –como España- perdieron el ritmo de la historia. El boom de las comunicaciones, la irrupción de las nuevas tecnologías y de las culturas de masas, hicieron que la idea nacional debiera de ser revisada y actualizada. Pero nada apreciable se hizo. Los “patriotas” siguieron defendiendo una concepción de España que databa de la crisis del 98… cuando la historia entraba en el siglo XXI.

Esto supuso el desmoronamiento del “frente patriótico”. La derecha alumbró como eslogan la idea del “patriotismo constitucional”, que suponía la adhesión a la idea de Patria suscitada solamente por la lealtad a una norma constitucional (que, como todas, es pasajera, transitoria y mutable). Por otra parte, uno de los rasgos de la crisis de la izquierda han sido sus contradicciones en lo que se refiere al Estado y a su articulación. Los maoístas de los años 70 se decían “patriotas y antifascistas” y los zapateristas de ayer declaraban que “ser patriota supone pagar impuestos y no criticar al gobierno” (especialmente si es del PSOE). Por su parte, los sectores marginales de la extrema-derecha siguieron defendiendo las formas de patriotismo contradictorio derivados del jacobinismo franquista y menendezpelayano.

En nuestra opinión:

- La Nación Española, en su actual configuración, no tiene posibilidades de sobrevivir en un mundo globalizado, ni su economía tiene la más mínima posibilidad de responder a los desafíos del tiempo nuevo (el proyecto de caza europeo, el Airbus, el ciclotrón y cualquier otro proyecto científico ambicioso del siglo XXI tiene un presupuesto que excede con mucho el de cualquier Estado Nación europeo).

- Esa crisis de la idea del Estado Nacional se evidencia en el silencio con el que los nacionalistas españoles responden a la pregunta que hemos formulado al principio: “¿cuál es el destino universal de España?”-

- La crisis se ve agudizada desde el momento en el que las clases políticas periféricas aspiran a tener un control directo de los recursos del Estado en sus autonomías. No hay nacionalismo ni independentismo que no aspire a controlar las llaves de la “caja”. Por lo tanto, es previsible que en los años siguientes aumenten las tensiones en esa dirección.

- El punto de inflexión de la crisis del Estado y de la idea de Nación tiene lugar con el Decreto de Nueva Planta y la modernización del Estado sobre la base del modelo absolutista borbónico. Ese proceso, como hemos visto, lleva primero al absolutismo centralizador y luego al jacobinismo nivelador.

- Ir en esa dirección, inercialmente, lleva a una centrifugación creciente del Estado en beneficio de las formas de jacobinismo independentistas encarnadas en los partidos nacionalistas periféricos.

- La única posibilidad de asumir un “nuevo curso” y romper con estas dinámicas es abandonar de una ve y para siempre el modelo borbónico del Estado, tomando nuevamente como referencia el modelo austriacista o modelo imperial.

- Ese modelo, por lo demás, tiene la ventaja de que, no solamente respeta la autonomía de las partes, sino que, además, responde perfectamente a las exigencias del tiempo nuevo en la medida en que la idea imperial es una idea supranacional que determina una “nueva dimensión nacional” adecuada al actual momento histórico.

- Para alcanzar esa “nueva dimensión nacional” existen varios recursos: el actual aparato del Estado, la existencia de la Unión Europea que debe de ser algo más que un “mercado” o una zona de librecambio, afirmando una vocación imperial y civilizadora.

- Una vez más, Europa, teatro del Imperio Romano, que intentaron reconstruir los pueblos godos, que configuró la catolicidad medieval y que asumieron los Grandes Austrias, vuelve a ser nuestro destino histórico.

Así pues, podemos articular estas conclusiones en tres principios:

1) Crítica al modelo de Estado borbónico y centralizador.

2) Defensa del modelo imperial de los Grandes Austrias.

3) Traslación de la idea imperial a la Unión Europea.

Entendemos la dificultad que tiene para los nacionalistas de toda Europa la defensa del último punto. Y, sin duda, para cristalizar una idea imperial europea serían necesarias distintas etapas intermedias. Una de estas etapas la vamos afrontar a la vuelta de pocos años: la lucha contra el Islam infiltrado en la tierra europea.

Quien conoce de cerca al Islam conoce su intolerancia, su rigidez y su incapacidad para adaptarse a situaciones nuevas, así como su total imposibilidad de modernización e integración en la cultura europea.

La clase política europea ha permitido la instalación del Islam sobre la sagrada (sagrada en la medida en que aquí están enterrados nuestros antepasados y en la medida en que este continente ha sido el faro de la civilización) tierra de Europa, sin medir las consecuencias. Esa clase política degenerada ha “respetado” y promovido el mantenimiento de la identidad islámica en Europa, sin pensar que quien dice “identidad” dice “territorialidad”. Hoy en Europa ya hay zonas que “están en Europa”, pero que “ya no son Europa”. Son los guetos islámicos que se extienden por toda Francia, por Flandes, por Inglaterra, Alemania del Oeste, Norte de Italia, Suiza, y por la costa mediterránea española y la aglomeración de Madrid.

La sucesión de crisis económicas que se avecina y la situación explosiva en el Magreb, así como las peculiaridades religiosas y antropológicas de los islamistas, hacen inevitable el conflicto final.

Pues bien, en el momento en el que se desencadene ese conflicto, será la hora en la que todos debemos estar dispuestos para la batalla final que, no solamente tendrá como desembocadura la conjuración del peligro islamista en Europa, sino también el hundimiento de las redes de intereses y de las clases políticas surgidas en Europa en la segunda mitad del siglo XX. En la convulsión de esos momentos, la idea imperial deberá alzarse como el mito movilizador de las mejores energías europeas. Y los españoles estaremos ahí también presentes porque ese será el momento en el que el modelo borbónico podrá ser sustituido por el modelo austriacista que nos llevará un proceso de convergencia con Europa sobre bases históricas, culturales, de “misión y destino”, en lugar de meramente coyunturales y económicas.

Tal es la primera aportación para este debate necesario sobre el patriotismo y la nación.

© Ernest Milà – infokrisis – infokrisis@yahoo.es – http://infokrisis.blogia.com

Sábado, 02 de Febrero de 2008 21:59 #.

00:06 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 20 mars 2008

1816: Autonomisation du Brésil

856269283.gif

20 mars 1816: Le Brésil acquiert une plus large autonomie dans le « Royaume-Uni du Portugal, du Brésil et des Algarves ». Cette autonomie s’instaure dans un contexte fort effervescent ; en effet, l’Amérique ibérique est secouée par des révoltes créoles contre le pouvoir de Madrid, sous l’impulsion de Bolivar, qui, battu, s’était réfugié en janvier 1816 à Haïti. Il battra trois ans plus tard les troupes espagnoles, commandées par le Général Baneiro, en Colombie. Cette guerre incessante, téléguidée par les Etats-Unis, chassera l’Espagne du continent sud-américain, permettant aux Etats-Unis de prendre le relais, sous le masque fallacieux d’une « libération des peuples ». Cette politique permettra au Président Monroe de proclamer sa célèbre formule : « L’Amérique aux Américains », fermant du même coup l’ensemble du « Nouveau Monde » ou « Hemisphère occidentale », à toute influence européenne. Washington imposera ses politiques économiques de manière bien plus dure que Madrid.

00:23 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook