jeudi, 04 octobre 2007
Ferdinand de Castille adhère à la Sainte Ligue

Jules II
Ferdinand de Castille adhère à la Sainte Ligue
4 octobre 1511 : Ferdinand de Castille adhère à la Sainte Ligue, formée à son initiative, à celles du Pape Jules II et de la République de Venise. L’objectif proprement géopolitique, et non religieux car Jules II ne brillait pas spécialement par sa bigoterie, est de bloquer l’avancée française en Italie du Nord et plus spécialement dans la vallée du Pô. L’Angleterre, encore catholique à l’époque, Florence et les Suisses se joindront à elle. Cette initiative est tardive car la volonté des rois de France de grignoter les frontières impériales dans l’ancien Royaume d’Arles (qui s’étendait de la Franche-Comté à la Provence) remontait à près de deux siècles.
En effet, les Français avaient pris pied sur la rive orientale du Rhône. Philippe VI avait acquis le Dauphiné en 1343, marquant l’avancée de la France dans l’ancien Royaume d’Arles. L’acquisition du Dauphiné coupe effectivement la romanité impériale du Nord (Bresse, Savoie, Franche-Comté, Lorraine, Luxembourg, Namur et Hainaut) de la Provence et de la Méditerranée. Le Comté de Provence, isolé, tombera définitivement et de jure sous la domination française en 1481. La chute de la Provence donnera le signal préliminaire des guerres d’Italie, où, après la maîtrise du Rhône, la France cherchera à asseoir sa domination sur la plaine du Pô et, à terme, à absorber Venise, puis toute l’Italie jusqu’aux Etats pontificaux, et à maîtriser l’Adriatique, ses côtes dalmates, pour en faire un tremplin vers la Méditerranée orientale, la Palestine et l’Egypte.
On peut comprendre le projet d’un point de vue isolationniste français, mais sa réalisation empêche tous les autres Etats de se développer harmonieusement : Charles le Hardi (dit le « Téméraire ») se heurtera à se projet, tentera de récupérer les cantons suisses et le Milanais et de reconquérir la Provence, afin de donner aux Etats bourguignons et au Saint Empire une façade sur la Méditerranée occidentale, et à conserver une façade sur la Méditerranée orientale. Le Duc Charles essaiera, mais en vain, de mobiliser l’Empereur Frédéric III pour ce projet. La Sainte Ligue arrive donc après les tentatives du Duc. Charles Quint aussi voudra récupérer la Provence. Si la Belgique, devenue aujourd’hui inviable, n’est plus que le lambeau de l’ancienne Lotharingie et si l’Allemagne n’est plus que le résidu sans frontières défendables de l’ancien Saint Empire, nous le devons à l’échec de la Sainte Ligue à récupérer la Provence. Le testament politique et géopolitique de Charles Quint est très clair à ce propos.
01:50 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mercredi, 03 octobre 2007
Philippe d'Anjou sur le trône d'Espagne

Philippe d'Anjou sur le trône d'Espagne
3 octobre 1700 : Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, succède, sur le trône d’Espagne, à Charles II, mort sans descendance. Nos provinces tombent alors sous la souveraineté d’un petit-fils de Louis XIV, qui sait pratiquer l’ « art d’être grand-père », comme nous l’enseignaient les volumes « Nos Gloires » des collections « Historia », lorsque nous étions enfants. Des garnisons françaises s’installent dans les murs de nos villes et des fonctionnaires français lèvent l’impôt, se rendant très impopulaires : nos ancêtres qualifieront ce régime d’ « anjouin » ; l’hostilité à celui-ci créera en nos provinces un clivage politique entre « cuirassiers », majoritaires et partisans de l’Autriche, et « carabiniers », partisans de Philippe V, et, par voie de conséquence, de l’odieux Louis XIV. La guerre de succession d’Espagne avait commencé en 1701 ; elle durera près de treize ans. Nos troupes, levées généralement contre la France et l’Empire ottoman, vont se retrouver, par le hasard des combines dynastiques, alliées à Louis XIV, qu’elles avaient auparavant toujours combattu, notamment dans les formations de « partisans » avant la lettre, conduites par le Brabançon Jacques Pastuur, qui commencera par étriller les Français au départ de son repère en Forêt de Soignies (Fort Jaco à Uccle) et terminera Maréchal de camp de Louis XIV qui fera de ce leader paysan un marquis de Saint Lazare.
Les fameuses « Gardes wallonnes » de l’armée espagnole se battront contre Léopold I d’Autriche, surtout pour défendre le Royaume des Deux Siciles, alors sous dépendance espagnole. L’écrivain hennuyer Maurice des Ombiaux narrera leur épopée dans un livre poignant, beaucoup lu dans la première moitié du vingtième siècle, mais totalement oublié aujourd’hui, en notre époque de totale déliquescence. En juillet 1706, après la proclamation du candidat autrichien Charles III comme roi d’Espagne, les Etats généraux créeront une armée nationale sous les ordres du Prince de Ligne, du Comte du Holstein et du Comte de Mérode-Westerloo ; le Prince Eugène de Savoie-Carignan commandera l’ensemble des troupes impériales, flanquées des Anglo-Hollandais de Marlborough, qui bouteront dehors les Français.
L’objectif des protagonistes français de la guerre de succession d’Espagne était, bien entendu, d’absorber les Pays-Bas royaux, de parfaire les sophismes de la politique des « Réunions » de Louis XIV et d’atteindre le Rhin ; pour les Habsbourgs d’Autriche, les Pays-Bas royaux devaient rester dans le giron impérial pour éloigner les Français du Rhin et du Palatinat et pour conserver une fenêtre sur la Mer du Nord. L’Angleterre profitera de l’occasion pour s’emparer de Gibraltar en 1703. La coalition contre Louis XIV vaincra, notamment par les batailles qui se sont déroulées sur notre sol à Ramillies, Audenaerde et Malplaquet, où le Duc d’Arenberg, commandant de nos régiments nationaux se distinguera. Ces victoires accroissent les chances des Habsbourgs d’Autriche de récupérer le trône d’Espagne et de mettre la main sur les Amériques, donc de devenir la puissance dominante en Europe, voire d’unifier le continent. Les puissances maritimes (Angleterre, Pays-Bas) lâchent alors l’Autriche et se rapprochent de la France.
La guerre se termine par le Traité d’Utrecht (1713). Philippe V garde l’Espagne et les Amériques. L’Autriche récupère les Pays-Bas royaux, mais les forteresses qui font face à la France seront gardées par des garnisons hollandaises, qui, au premier retour des Français, capituleront pratiquement sans combattre à Ypres, Bruxelles et Namur, tandis que les régiments nationaux se battront aux côtés des Impériaux, et défendront la forteresse de Maestricht et la route d’Aix-la-Chapelle sous les ordres du Marquis de Deynze.
Autre implication du retour à l’Autriche : aussitôt le danger français écarté, nos régiments marcheront contre les Ottomans dans les Balkans, où le Duc d’Arenberg combattra à Temesvar (Timisoara) en 1716 ; le Comte de Mérode-Westerloo se battra à Peterwardein (Petrovaradin) aux confins de la Serbie ; le Général wallon de Bauffe, officier du génie impérial autrichien, et le Luxembourgeois Philippe-Joseph Nothomb conduiront le siège de Belgrade en 1717. Après cette campagne, l’Empire ottoman ne tentera plus aucune opération d’envergure contre le centre de l’Europe et les Français, privés de leur allié musulman et asiatique sur lequel ils avaient toujours compté pour faire le sale travail contre le reste de l’Europe, ne ravageront plus nos provinces pendant près d’un siècle, mis à part l’épisode éphémère de Fontenoy (1745). Nos provinces, à partir de 1720, seront réorganisées sur le plan militaire : les régiments d’active, commandées par des officiers issus de la noblesse, formeront le noyau de la nouvelle armée, tandis que la réserve, issue des masses paysannes et dénommée « compagnies franches », seront commandées par des officiers roturiers, comme les Capitaines Bouvier et Pertuiseaux, qui se battront contre Louis XV et le Maréchal de Saxe à Fontenoy.
01:45 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Réunification allemande

3 octobre 1990: Réunification allemande de jure, après la chute de facto du Mur, un an auparavant. Les deux Allemagnes ne forment plus qu’un seul pays. Jusqu’au bout, Mitterrand avait tenté de s’y opposer. Cette réunification met un terme aux divisions artificielles qui avaient paralysé le continent européen depuis 1945. Mais au lieu de profiter de cette aubaine, de tisser des liens entre eux contre un double environnement hostile, anglo-saxon et musulman, de réintégrer la Russie dans le concert européen et de forger une alliance avec l’Inde, le Japon et la Chine, les Européens ont continué à se vautrer dans la politicaillerie infructueuse et se retrouvent, en dépit de leur unité retrouvée, dans un état de faiblesse rédhibitoire.
01:05 Publié dans Affaires européennes, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mardi, 02 octobre 2007
Droites, nationalismes et fascismes dans l'espace yougoslave

Dimitri Ljotic
Droites, nationalismes et fascismes dans l'espace yougoslave de 1919 à 1985
par Mladen SCHWARTZ
Mladen Schwartz, né en 1947 à Zagreb, est originaire de la diaspora juive de Croatie. Il a étudié la philosophie et adhéré, pendant ses études, au groupe néo-marxiste PRAXIS de Belgrade. Tombé en disgrâce parce qu'il entretenait des contacts avec le célèbre dissident yougoslave de l'ère titiste, Milovan Djilas, il émigre en RFA en 1973, où il poursuit ses études pour devenir journaliste indépendant à Ludwigsburg. Mladen Schwartz publie des articles à thématiques philosophique et politique dans la presse croate, juive et allemande. Il a publié récemment, dans un ouvrage collectif signé aussi par les Prof. Lorkovic et Pinterovic, un article remarqué sur la question croate, «Über den seelischen Zustand der kroatischen Nation. Beiträge zur Psychopathologie der Staatslosigkeit» (in: Das kroatische Trauma. Kulturpsychologisches über ein Volk am Rande der Vernichtung, Verlag Siegfried Bublies, Koblenz, s.d., ISBN 3-926584-15-7). Le texte que nous reproduisons ici date de 1988, immédiatement avant que ne se déclenchent les événements tragiques qui ont ensanglanté la défunte Yougoslavie.
Présenter les courants conservateurs, droitiers et fascistes de l'espace yougoslave n'est possible que si l'on garde deux choses à l'esprit.
D'abord, que la Yougoslavie est un mythe, ce qui signifie que d'un point de vue ontologique, pour paraphraser Berdiaev, elle est inexistante. La notion de «Yougoslave», de «Slavité du Sud», stricto sensu, relève aussi du monde de l'imaginaire. Déjà le terme de «slave» est en soi problématique: au Moyen Age, on ne le connaissait pas, ce qui fait dire à certains polémistes qu'ils étaient des «Germains dont la langue avait été déformée», notamment par «une langue artificielle créée par les missionnaires» (cf. à ce propos Franz Wolff, 1977).
L'idée «yougoslave» elle-même dérive des conceptions panslavistes à connotations racisantes. Mais pour être précis, dans la Yougoslavie actuelle, il y a peu de «Slaves méridionaux»: les Slovènes sont issus des Vénètes et sont fortement germanisés; les Croates ont des ascendances iraniennes; les Monténégrins sont les descendants des anciens «Croates rouges», c'est-à-dire des Croates méridionaux. Les Macédoniens de souche bulgare ont des ancêtres mongoloïdes et les Serbes sont un peuple balkanique très mélangé, où l'élément slave ne joue qu'un rôle secondaire; quant aux Albanais, c'est un peuple illyrien. A tout cela s'ajoutent des éléments romans, italiens, magyars, turcs, grecs, valaques et tziganes.
Ensuite, les mouvements de droite n'apparaissent pas dans cet espace yougoslave comme des partis politiques bien profilés ou comme des théories solidement étayées; il s'agit plutôt de façons générales de penser qui, sur base de traditions nationales et vu l'expérience catastrophique que fut la tyrannie communiste, tendent naturellement vers le conservatisme. En tant que parti, la droite «yougoslave» s'est surtout organisée en exil, puisque les partis sont interdits dans le pays. Tous les courants de droite sont d'orientation nationale en Yougoslavie, c'est-à-dire impérialiste (chez les Serbes) ou défensive (chez tous les autres peuples de la fédération).
C'est sur ce terrain complexe, explosif, que sont nés au cours de la dernière guerre mondiale, un certain nombre de mouvements quasi-fascistes chez les «Slaves du Sud». Mais dans les formations de gauche, notamment chez les Albanais et les Macédoniens, l'idéologie motrice était, elle aussi, d'inspiration nationale, séparatiste, anti-yougoslave et, dans ce sens, conservatrice de valeurs ethniquement profilées.
Monténégro
Preuve de la nature non institutionnelle de ce conservatisme bien présent mais diffus: cette omniprésente éthique de l'honneur chez les Monténégrins, répérable depuis des siècles; elle est un code patriarcal de cojstvo i junastvo, d'humanité et de bravoure, qui s'est maintenu jusqu'au XIXième siècle quand les partis au sens moderne du terme ont fait leur apparition. Parmi ceux-ci, il y avait les partisans du Prince Nikola, les klubasi, les «membres du Club»; les autres, les pravasi, c'est-à-dire les «partisans du Droit», étaient contre le Prince. Il est difficile de déterminer lequel de ces deux partis était le plus conservateur. Pendant la première Yougoslavie, apparaissent les zelenasi, les «Verts», qui n'ont rien à voir avec nos actuels écologistes. Les zelenasi étaient opposés à l'unité yougoslave, contre l'union avec la Serbie et louvoyaient entre le fédéralisme inter-yougoslave et le séparatisme monténégrin. Certains d'entre eux se sont rappelé leurs racines croates pendant la guerre, comme Sekula Drljevic et Savic Markovic Stedimlija, qui prônaient un Etat monténégrin indépendant, appuyé sur la Croatie et l'Italie.
Avant la guerre, les communistes étaient quasiment inconnus au Monténégro. Si une partie d'entre eux ont rejoint les formations de partisans communistes, c'était essentiellement pour des raisons patriotiques, pour combattre l'envahisseur étranger. En 1968, l'anarcho-communiste monténégrin Vladimir Mijanovic, chef de la rébellion étudiante de Belgrade à l'époque, plus tard jugé comme appartenant aux «Six de Belgrade», nous racontait qu'il était fier du fait que sa femme, selon la vieille coutume monténégrine, lavait souvent les pieds de son beau-père. N'est-ce pas là une caractéristique de l'ultra-conservatisme du communisme monténégrin?
Le plus célèbre des Monténégrins, outre le Prince-Poète Njegos, est le socialiste de gauche Milovan Djilas, qui défend, depuis son éviction, des idées assez conservatrices, au sens occidental du terme: en effet, il est anti-communiste (même s'il refuse cette étiquette) et anti-utopiste. Il donne priorité à la Vie par rapport à l'idéologie, il affirme qu'il est impossible qu'un Etat puisse forger définitivement un ordre, il est pour les libertés concrètes (car la référence à la Liberté, unique et déclinée au singulier, conduit toujours au totalitarisme). C'est partiellement sous l'influence des idées de Djilas que, dans les années 60, le Groupe réuni autour de Michail Michailow s'est mis à agir par-delà les frontières des républiques fédérées au nom d'un socialisme chrétien, tout en défendant, dans cette optique, certaines idées conservatrices.
Aujourd'hui, les idées politiques de droite, dans l'Etat yougoslave, sont condamnées à la clandestinité, sont dépourvues de toute systématicité et incohérentes. Il existe des tendances quasi-conservatrices et para-fascistes qui survivent dans le discours, notamment derrière le paravent de l'ultra-communisme orthodoxe, du moment qu'elles ne se déclarent pas formellement «de droite». Tous les phénomènes que la presse a recensés au cours de ces dernières années, comme les «Punks nazis» de Slovénie, la campagne serbe en faveur de Hitler et du Troisième Reich, la coalition ethnique des Serbes, tous partis confondus, contre les Albanais, relèvent plus ou moins de ce para-fascisme diffus, complexe et bigarré.
Slovénie
Au XIXième siècle, naissent aussi en Slovénie des partis conservateurs et de droite, une droite qui, par opposition aux libéraux, est nettement d'inspiration nationale. Après 1848, les conservateurs «vieux-slovènes», avec Janez Bleiweiss, optent pour un maintien de la Slovénie dans l'Empire autrichien. Mais les «Jeunes-Slovènes» s'enthousiasment pour l'idée «yougoslave», dirigée contre l'Autriche. Cependant Vieux-Slovènes et Jeunes-Slovènes s'opposent de concert, à Vienne, à toute germanisation de la Slovènie. A la fin du siècle, les conservateurs slovènes se regroupent autour de Mahnic dans une formation cléricale et catholique, d'où sortira très vite la Katoliska ljudska stranka (Parti Populaire Catholique), qui était modérément nationaliste et s'est mis plus tard à défendre des idées plutôt sociales-chrétiennes. A partir de 1905, sous l'impulsion de Janez Krek (que l'on ne confondra pas avec Miha Krek) et Sustersic, ce parti devient la Slovenska ljudska stranka (Parti Populaire Slovène), le plus grand parti de Slovénie. Il défendait dans le cadre de la monarchie austro-hongroise un point de vue trialiste (autonomie des Slovènes et des Croates en tant que troisième élément composant l'Empire, aux côtés des Allemands et des Magyars). En 1917, le parti se scinde en deux fractions, dont l'une, sous la direction de P. Anton Korosec, reconnait et accepte le fait yougoslave.
Au cours de la seconde guerre mondiale, émerge en Slovénie l'habituelle quantité de groupements quasi- et para-fascistes. Parmi ceux-ci, la Domobranci (la Garde Nationale ou Heimatwehr qui comptait 12.000 hommes en 1944), la Belogardejci (la Garde Blanche dirigée par Lev Rupnik). Au sein de ces deux organisations, plusieurs formations plus petites ont joué un rôle spécial, comme les diverses légions catholiques ou fascistes, comme la «Légion de la Mort», le «Mouvement National Slovène», la «Commission des Gardes villageoises» (Odbor vaskih straza), ainsi que l'unité de Tchetniks pro-serbes, la «Garde Bleue».
La politique actuelle de la direction slovène du PC, de même que celle défendue par l'élite intellectuelle du pays, vise à protéger le pays et le peuple, à défendre et à illustrer l'histoire, la langue et la culture slovènes contre les «intégralistes yougoslaves». Cette politique est préservatrice, dont conservatrice. Les tenants de ce conservatisme sont présents aujourd'hui dans les structures politiques dominantes et dans les principales institutions culturelles.
Macédoine
La Macédoine actuelle estime que ses buts nationaux ont été atteints en gros dans le cadre de l'Etat yougoslave. Et pourtant la Macédoine n'est pas réunifiée, elle demeure divisée entre la Yougoslavie, la Bulgarie et la Grèce et n'est toujours pas souveraine. Or ces deux objectifs étaient défendus jusqu'il y a peu d'années par le Dvizenjeto za osloboduvanje i obedinuvanje na Makedonija (Mouvement pour une Macédoine libre et unie), avant que les services spéciaux yougoslaves n'en neutralisent les dirigeants. A l'origine, l'organisation de libération de la Macédoine, la VMRO (Vnatresnata makedonska revolucionerna organizacija — Organisation intérieure et révolutionnaire macédonienne), était ambigüe sur le plan national: une partie de ses militants était pro-bulgare, l'autre séparatiste macédonienne. Fondée à Salonique en 1893, elle s'est divisée en 1908, à la suite de la révolution jeune-turque. L'aile droite, dites des «supérieurs» (vrhovisti), fit allégeance à la Bulgarie et travailla, sous la direction de son chef Ivan-Vanco Mihajlov, non seulement avec les Bulgares, mais aussi avec les Italiens et les Croates. Parmi les résultats de cette coopération: l'assassinat du Roi Alexandre à Marseille en 1934 par un activiste de la VMRO, Vlado (Velicko) Georgijev-Cernozemski.
Lors de l'occupation de la Yougoslavie, plusieurs groupes se sont constitués, en tout une quarantaine, dont la plupart avait leur siège en Bulgarie, et se sont reconnus dans l'idéologie fasciste. La VMRO en exil est ainsi devenue une sorte de parti fasciste bulgare. Il est intéressant de noter que le parti communiste macédonien, dirigé par Metodi Satorov-Sarlo, à l'instar de la VMRO, se déclarait en faveur de l'union avec la Bulgarie, ce qui a eu pour résultat que son chef fut rapidement remplacé par des dirigeants pro-yougoslaves.
Albanie
Nous englobons les Albanais dans notre étude sur les «Slaves du Sud», parce que presque la moitié des 5 à 6 millions d'Albanais vivent en territoire yougoslave. La vie politique moderne des Albanais commence en 1878 quand est fondée la première Prizrener Liga (également dénommée «Ligue albanaise»), qui s'était fixé comme objectif provisoire l'autonomie de l'Albanie dans l'Empire du Sultan. Au cours des années 1912/1913, l'Albanie accède à l'indépendance et, en 1924, c'est un gouvernement bourgeois-démocratique sous l'égide du Président Fan Noli qui est aux affaires. A la fin de cette même année, Ahmed Zogu se rebelle contre lui, avec l'appui de l'homme politique serbe Nikola Pasic. Quatre ans plus tard, Ahmed Zogu se fait proclamer roi.
Après l'occupation italienne (7 avril 1939), le gouvernement formé de membres du parti Bashkimi Kombëtare adopte l'idée d'une «Grande Albanie». Les occupants créent également un parti fasciste albanais qui leur sert de courroie de transmission. Après la capitulation yougoslave de 1941, l'Albanie annexe le Kossovo et réalise ainsi le rêve historique d'une «Grande Albanie». Dans l'administration et dans les écoles de cette province, on emploie pour la première fois la langue albanaise. Contrairement au reste de l'Albanie, qui était indépendant depuis 1913, le Kossovo accueille les Italiens en libérateurs. Les émigrés albanais du Kossovo, partis avant guerre en Albanie indépendante, rentrent d'exil, y compris les communistes. En novembre 1942, se crée une organisation nationaliste et pro-fasciste, le Balli Kombëtare, qui se fixe pour objectif, avec l'appui italien, de défendre la Grande Albanie contre la Yougoslavie et les communistes.
Quand l'Albanie, après la capitulation italienne de septembre 1943, est occupée par 70.000 soldats allemands, de nouvelles organisations voient le jour: Legalitati, Zogu, Tasha... L'organisation de jeunesse fasciste italienne Balilla n'existant plus, les Allemands mettent sur pied la 21ième Division de montagne SS Skanderbeg, du nom du héros national albanais.
Avant la seconde guerre mondiale, il y avait 239 communistes au Kossovo, dont 23 Albanais. Dans la «Petite Albanie», il n'y en avait pas un seul, mis à part quelques infiltrés de nationalité serbe. A la fin de 1943, les communistes organisent une conférence de leur parti dans le village de Bujan au Kossovo. Les hommes du PC, peu nombreux dans l'assistance, se déclarent en faveur d'un Etat albanais unitaire, Kossovo compris, contre la Yougoslavie. Pas étonnant dès lors qu'après la fondation du deuxième Etat yougoslave en 1945, les communistes albanais sont restés suspects pendant des décennies. Aucun d'entre eux n'a jamais cessé d'être ouvertement nationaliste albanais, de penser, de sentir et d'agir dans ce sens. Ne parlons pas des non communistes: immédiatement après la guerre, 30.000 Albanais prirent part à la révolte armée contre Tito: les soulèvements se sont d'ailleurs répétés tous les dix ans, avec une surprenante régularité. Ils furent suivis de répressions yougoslaves et de persécutions. Fadil Hoxha, chef du PC du Kossovo pendant de nombreuses années, s'est révélé lui aussi «élément albanais» et exclu comme tel du parti, dont il fut pourtant le président au niveau yougoslave! Mais le véritable héros de la droite albanaise fut Adem Demaqi, embastillé depuis 1964, avec quelques rares interruptions seulement. Pourquoi? Parce qu'il a milité sans compromissions pour une Albanie unie et bien entendu non communiste.
La Prizrener Liga existe toujours au sein de l'organisation Besëlidhja Kombëtare Demokratike Shqiptare (Ligue nationale-démocratique de la parole d'honneur albanaise). La cause de la droite et de la libération nationale albanaise, pour sa part, est défendue par un nombre impressionnant de petits groupes, de cellules, qui se déclarent «marxistes-léninistes» et se réclament de la «Doctrine», mais qui, au fond, ne rassemblent que des patriotes albanais.
Serbie
Les Serbes, qui occupent une partie de l'Albanie, soit le Kossovo, territoire où se trouve le fameux champ de bataille de 1389, où les Serbes ont dû ployer le genou devant les Turcs. La bataille perdue a été décisive. Rarement dans l'histoire, bataille perdue n'a autant susciter de mythe à facettes aussi multiples (historiques, religieuses, mystiques) que cette bataille du Kossovo, point focal du nationalisme et des droites serbes. Noyau de ce mythe est la croyance qu'après le Golgotha vient la ressurection, y compris dans la vie d'un peuple. Ce mythe, renforcé par les légendes de Saint-Sava qui avait fondé l'église autocéphale serbe au début du XIIIième siècle, a permis à des générations et des générations de Serbes de survivre spirituellement pendant tous les siècles de la domination turque. C'est pétris du mythe de la Bataille du Kossovo que les partis serbes modernes se sont constitués à la fin du XIXième siècle.
Paradoxalement, les partis de droite se donnaient l'adjectif de «progressifs» mais leur idéologie et leur pratique débouchaient sur un impérialisme serbe. La même année, en 1881, le «Parti Radical» sous l'égide de Nikola Pasic se constitue comme pôle adverse de ce «progressisme de droite». L'orientation de ce parti était également grande-serbe, tout comme celle des Libéraux de Jovan Ristic. Après la création de la Yougoslavie en 1918, le pays fut dominé politiquement et en toute exclusivité par l'idéologie grande-serbe. Lorsque le tribun croate Stjepan Radic est assasiné en plein Parlement à Belgrade, le Roi Alexandre instaure en 1929 la dictature royale. Cette dictature est également de facture grande-serbe. Plusieurs années après, les partis sont à nouveau autorisés. Le Serbe Milan Stojadinovic fonde, avec quelques non Serbes, la «Communauté radicale yougoslave» (Jugoslovenska radikalna zajednica, ou, en abrégé, la «Jereza»). Très vite Stojadinovic fait montre de sa sympathie pour le Troisième Reich et reçoit la visite de Hermann Göring. L'homme politique et idéologue serbo-yougoslave voulait imiter le Reich allemand en bien des points. Il s'était même doté d'une garde personnelle en uniforme, portant des chemises vertes. Pour l'anecdote, disons qu'une seule chose n'allait pas: quand ses militants scandaient Vodja-Vodja (Chef-Chef), cela ressemblait très vite à Djavo-Djavo (Diable-Diable).
Le seul mouvement fasciste yougoslave, plus exactement serbe, était le Zbor (= «Rassemblement» ou «Cri d'appel»), dirigé par Dimitrije Ljotic. Descendant d'une très vieille famille serbe de Smederevo, il était, comme tous les hommes politiques serbes, d'inspiration grande-serbe, mais, à la différence des autres, son intégrité était exemplaire. Dans sa jeunesse, Ljotic était pacifiste dans le sens de Tolstoï et voulait se faire moine. Les guerres balkaniques et la guerre mondiale qui les a suivies immédiatement lui ont appris que la violence, l'autorité et la discipline étaient des données de la nature humaine qui avaient leur place dans l'univers de la politique. Mais ces données devaient être disciplinées, policées par une élite et légitimées par les vertus de décence et de bravoure (cojstvo i junastvo).
Devenu homme politique contre son gré, il entre en politique en se posant d'emblée comme un orateur hors ligne, mieux, comme un prédicateur fascinant. Il salue le coup d'Etat anti-parlementaire du Roi, le 6 janvier 1929. Une année plus tard, il devient ministre de la justice mais démissionne l'année suivante, après que le Roi Alexandre ait refusé son ébauche de constitution anti-démocratique. Quand le Roi meurt victime de l'attentat de Marseille en 1934, Ljotic fonde son organisation, le Jugoslovenski Narodni Pokret Zbor (Mouvement populaire yougoslave Zbor). Ljotic sympathisait avec Hitler et Mussolini, bien qu'il n'hésitait jamais à les critiquer. Pendant la guerre, il n'a pas vu d'alternative à la lutte engagée par les puissances de l'Axe contre le bolchévisme. Il a voulu sauver de la Yougoslavie ce qu'il y avait à en sauver. Aux côtés des Allemands, le Corps des Volontaires serbes (Srpski dobrovoljacki korpus) de Ljotic a lutté contre les partisans de Tito. Ceux-ci, vainqueurs, les ont tous condamnés à mort en 1945.
Ljotic, qui avait gardé l'espoir en 1939 qu'un putsch militaire sauverait la Yougoslavie, a pensé en 1945 que l'Istrie pourrait devenir le centre d'une résistance armée contre Tito. Au milieu de l'effondrement germano-italien, il a immédiatement pris des mesures dans ce sens. Mais un accident d'auto met un terme à ses jours, à proximité de Slovenska Bistrica, et empêche la consolidation définitive de ce mouvement de résistance. Son successeur involontaire, au départ très réticent, fut son frère Jakov Ljotic, qui continua l'œuvre politique du Zbor à Munich, jusqu'au jour où il se fit étrangler par des agents yougoslaves en 1974.
Ljotic a laissé derrière lui une œuvre théorique: il était sans doute le seul penseur fasciste sérieux de l'espace sud-slave. Son corpus doctrinal partage avec les autres fascistes les idées d'un corporatisme, d'un parlement des états, son hostilité au communisme, à la démocratie, aux partis et aux Juifs, mais aussi un souci très net de la question sociale. Mais son christianisme très profond, intensément vécu, et son monarchisme radical sont, chez lui, des motivations non fascistes. Son traditionalisme populaire serbe transposait le culte du domacin, du maître de maison, dans la sphère de l'Etat —le Roi étant le domacin de l'Etat— et dans le cosmos —Dieu étant le domacin de l'univers.
Croatie
Comme les droites slovènes, les droites croates sont au départ ambigües sur le plan national. En 1848, le héros national du Banus de Croatie est le Comte Josip Jelacic Buzimski, qui vainc l'ennemi héréditaire hongrois mais en étant au service de Vienne. Ante Starcevic, le pater patriae, fonde en 1861 le Hrvatska stranka prava (Parti croate du droit de l'Etat) et réclame, animé par le souci conservateur de renouer avec la tradition perdue, le droit historique des Croates à avoir un Etat propre, mais, dans sa doctrine, fondamentalement conservatrice, il n'hésite pas non plus à se référer à la Révolution française. Les héritiers de Starcevic en notre siècle sont les Ustase (Oustachistes), souvent décrits comme fascistes.
Ante Pavelic fonde son organisation Ustasa - Hrvatski oslobodilacki pokret (= Mouvement de libération croate; ustasa signifiant «rebelle») un jour après que le Roi Alexandre ait proclamé sa propre dictature, le 6 janvier 1929. Pavelic est rapidement contraint à l'exil, où il sera l'instigateur et le responsable de quelques actions spectaculaires. Au pays, ce sera la révolte paysanne de Velebit; à l'étranger, l'assassinat du royal dictateur de la Yougoslavie.
Les Ustase ne constituaient pas un mouvement typiquement fasciste. Pavelic lui-même était par tradition familiale un «libéral éclectique», fortement influencé par les idéaux de la Révolution française. Au départ, les Oustachistes se considéraient comme les représentants d'un mouvement de libération nationale dépourvu de caractéristiques fascistes (ce que n'a pas manqué de signaler Ernst Nolte dans un ouvrage consacré aux fascismes et paru en 1966). Au début des années 30, les Oustachistes bénéficiaient même du soutien des communistes, qui, à cette époque, considéraient également la Yougoslavie comme une «prison des peuples». Mais dès qu'ils accèdent au pouvoir, les Oustachistes reprennent à leur compte certaines caractéristiques des mouvements fascistes, très populaires dans l'Europe d'alors, notamment parce qu'il leur paraissait impossible, en plein milieu d'une guerre mondiale sanglante et d'une guerre civile non moins cruelle, d'appliquer les méthodes éprouvées de la démocratie parlementaire. Les libertés intellectuelles, en revanche, sont demeurées quasiment intactes; ainsi, au projet d'«Encyclopédie croate», ont collaboré plusieurs communistes notoires, alors que la guerre civile faisait rage.
La persécution des Juifs, très exagérée par la propagande actuelle, avait été imposée par la puissance occupante. La brochure programmatique du mouvement oustachiste, rédigée par Pavelic, contient des éléments nationaux-libéraux ou sociaux, mais rien qui ne soit typiquement fasciste. Dans l'Etat indépendant croate, plusieurs tentatives eurent lieu de créer un parti national-socialiste, mais elles restèrent limitées à une petite brochette d'individus et n'enregistrèrent en fin de compte aucun résultat. Il m'apparaît important de le souligner aujourd'hui, où la lutte de libération des Croates est décriée partout dans le monde comme «fasciste», ce qui contribue à décréter comme pleinement fascistes des organisations ou des groupes qui ne sont que très partiellement affectés par cette idéologie. Variante de la technique de l'amalgame...
La lutte oustachiste s'est poursuivie après 1945. Après que l'armée croate invaincue, ainsi que les civils qui l'accompagnaient (quelque 300.000 personnes), ait été livrée à Tito par les Anglais et envoyée à la mort, pendant des années, des bandes armées livrèrent une guerre de guerilla aux titistes, nourries par le souvenir de la bravoure militaire des soldats croates, notamment ceux de la 13ième Division de montagne de la Waffen SS Handzar. Les compagnons de Pavelic fondent en exil en 1946 un Hrvatski drzavni odbor (Commission de l'Etat croate, sorte de gouvernement en exil). Trois ans plus tard, Pavelic crée le Hrvatska drzavotvorna stranka (Parti croate fondateur d'Etat), organisation chargée de prendre le relais du mouvement oustachiste. Depuis 1956, cette organisation a changé de nom et s'appelle Hrvatski oslobodilacki pokret (Mouvement de libération croate). Après la mort de Pavelic, à la suite d'un attentat yougoslave perpétré à la fin de l'année 1959, le mouvement se scinda en multiples fractions. L'une d'elles, sous la direction du Général Vjekoslav Max Luburic, s'est appelée Hrvatski narodni otpor (Résistance populaire croate), qui, elle aussi, a connu de multiples scissions.
En outre, le Parti paysan croate, parti traditionnel, a continué à exister, mais divisé en deux fractions. Enfin, le Parti Républicain Croate se pose également en successeur du mouvement oustachiste. Quelques-uns de ces mouvements scindés ou éparpillés, avec d'autres groupes et groupuscules, ont réussi à s'unir en 1974 dans le «Conseil National Croate» (Hrvatsko narodno vijece). C'est une organisation qui se fixe pour objectif de chapeauter les différents groupes en exil; elle ne veut pas mener les organisations croates au combat mais les représenter dans les pays occidentaux, dont elle accepte le modèle démocratique et parlementaire. Ce «Conseil National» mène son action en feignant d'ignorer que les démocraties occidentales soutiennent l'Etat yougoslave.
Résultat de l'insatisfaction des exilés et des combattants de l'intérieur face à cette politique pro-occidentale: la naissance en 1981, à New York et à Lund (Suède), du Hrvatski drzavotvorni pokret (Mouvement croate fondateur d'Etat), qui veut poursuivre la lutte de libération croate en Croatie même. C'est un regroupement qui se place au-delà des idéologies, qui défend les intérêts généraux de tous les Croates et qui a des tendances nationales-révolutionnaires, ouvertes aux nationalistes de droite et de gauche. Ce mouvement est neutraliste sur le plan international et réclame la création d'une armée croate autonome. Il s'efforce d'arriver à une bonne entente avec la minorité serbe de Croatie, considérée jusqu'ici comme une «cinquième colonne» de Belgrade. Il rêve d'un Etat croate national, neutre, social et non confessionnel. Ce but est identique à celui qui veut dépasser la Yougoslavie. Le résultat de ce dépassement, s'il a lieu, permettrait à une véritable «nouvelle droite», originale et libre, de naître dans l'espace sud-slave.
Mladen SCHWARTZ.
(texte issu de Criticon, n°106, mars-avril 1988; adresse: Knöbelstrasse 36/0, D-8000 München 22; abonnement annuel: DM 63,-; étudiants, lycéens, DM 42,-).
01:50 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 01 octobre 2007
Hommage à Hellmut Diwald

Hommage à Hellmut Diwald
Né le 13 août 1924 dans le pays des Sudètes, plus précisément à Schattau en Moravie méridionale, le professeur Hellmut Diwald a quitté la vie le 26 mai 1993. Fils d'ingénieur, il s'était d'abord destiné à suivre les traces de son père: il suit les cours de l'école polytechnique de Nuremberg et y décroche son premier diplôme. Mais c'est à l'université d'Erlangen qu'il trouvera sa véritable vocation: l'histoire, l'événémentielle et celle des religions et des idées. De 1965 à l'année de sa retraite, il a enseigné l'histoire médiévale et moderne dans l'université qui lui avait donné sa vocation. Auparavant, il avait travaillé sur les archives d'Ernst Ludwig von Gerlach, un homme politique conservateur et chrétien de l'époque de Bismarck, avait rédigé une monographie sur le philosophe Dilthey et publié plusieurs études, notamment sur Ernst Moritz Arndt, père de la conscience nationale allemande (mais qui a eu un grand retentissement en Flandre également, si bien qu'il peut être considéré à Anvers, à Gand et à Bruxelles comme un pater patriae), et sur l'évolution des notions de liberté et de tolérance dans l'histoire occidentale.
Ces premiers travaux scientifiques permettent de comprendre quel homme fut Hellmut Diwald, quelle synthèse il a incarnée dans sa vie intellectuelle et militante: homme de progrès dans le sens où il s'inscrit dans la tradition émancipatrice des Lumières et de la Prusse, il ne conçoit pas pour autant cette émancipation comme un pur refus de tout ancrage historique et politique, mais au contraire, à l'instar du romantique Arndt et du conservateur von Gerlach, comme la défense d'un ancrage précis, naturel, inaliénable, dont l'essence est de générer de la liberté dans le monde et pour le monde. Cet ancrage, ce sont les nations germaniques, nations d'hommes libres qui se rebiffent continuellement contre les dogmes ou les institutions contraignantes, contre les coercitions improductives. Cette notion germanique de l'homme libre a donné la réforme, les lumières pratiques du XVIIIième siècle frédéricien ou joséphien, ou, chez nous, le mythe d'Uilenspiegel. Elle est donc à la base du progressisme idéologique, avant que celui-ci ne deviennent fou sous l'impact de la révolution française et du messianisme marxiste.
Hellmut Diwald doit sa notoriété à un ouvrage paru en 1978: une «histoire des Allemands» inhabituelle, où notre auteur inverse la chronologie en commençant par l'histoire récente pour remonter le cours du temps. Cette originalité n'est pas une simple facétie de professeur. En effet, les historiens allemands de notre après-guerre n'ont cessé de juger l'histoire allemande comme le préliminaire à l'horreur nationale-socialiste. Tous les événements de cette histoire étaient immanquablement jugés à l'aune du national-socialisme, ramenés à l'une ou l'autre de ses facettes. Reductio ad Hitlerum: telle était la manie, lassante, répétitive, morne, de tous les zélotes de la profession qui travaillaient à réaliser une seule obsession: tenir leur peuple à l'écart de l'histoire qui se jouait désormais à Washington ou à Moscou, à Pékin ou à Tel Aviv. Tout retour de l'Allemagne sur la scène de l'histoire réelle aurait signifié, pour ces savants apeurés, le retour d'une tragédie à l'hitlérienne. On peut évidemment comprendre que les Allemands, après deux défaites, aient été échaudés, dégoûtés, rassis. Mais ces sentiments sont justement des sentiments qui ne permettent pas un regard objectif sur les faits historiques. En inversant la chronologie, Diwald se voulait pédagogue: il refusait d'interpréter l'histoire allemande comme une voie à sens unique débouchant inévitablement sur la dictature nationale-socialiste. S'il y a pourtant eu ce national-socialisme au bout de la trajectoire historique germanique, cela ne signifie pas pour autant qu'il ait été une fatalité inévitable. L'histoire allemande recèle d'autres possibles, le peuple allemand recèle en son âme profonde d'autres valeurs. C'est cela que Diwald a voulu mettre en exergue.
Du coup, pris en flagrant délit de non-objectivité, les compères de la profession, ont crié haro sur Diwald: en écrivant son histoire des Allemands, il aurait «banalisé» le national-socialisme, il l'aurait traité comme un fragment d'histoire égal aux autres. Pire: il ne l'aurait pas considéré comme le point final de l'histoire allemande et aurait implicitement déclaré que celle-ci demeurait «ouverte» sur l'avenir. Pendant deux ans, notre historien a subi l'assaut des professionnels de l'insulte et de la délation. Sans changer sa position d'un iota. Meilleure façon, d'ailleurs, de leur signifier le mépris qu'on leur porte. Mesquins, ils ont voulu «vider» Diwald de sa chaire d'Erlangen. Ils n'ont pas obtenu gain de cause et se sont heurtés au ministre de l'enseignement bavarois, Maier, insensible aux cris d'orfraie poussés des délateurs et des hyènes conformistes.
Diwald n'a pas cessé de travailler pendant que ses ombrageux collègues vitupéraient, complotaient, s'excitaient, pétitionnaient. En 1981, avec Sebastian Haffner, un homme de gauche éprouvé et un anti-fasciste au-dessus de tout soupçon, et Wolfgang Venohr, historien et réalisateur d'émissions télévisées, il participe en 1981 à la grande opération de réhabilitation de l'histoire prussienne, dont le point culminant fut une grande exposition à Berlin. Parallèlement à cette série d'initiatives «prussiennes», Diwald travaillait à un sujet qui nous intéresse au plus haut point dans le cadre de notre souci géopolitique: une histoire de la conquête des océans. Deux volumes seront les fruits de cette recherche passionnante: Der Kampf um die Weltmeere (1980) et Die Erben Poseidons. Seemachtpolitik im 20. Jahrhundert (1987). Conclusion de Diwald au bout de ces sept années de travail: l'Allemagne a perdu les deux guerres mondiales sur l'Atlantique, parce que sa diplomatie n'a pas compris le rôle essentiel de la guerre sur mer.
Au cours de toute sa carrière, Diwald, auteur classé arbitrairement à droite à cause de son nationalisme d'émancipation, n'a jamais perdu la réunification allemande de vue. Cet espoir le conduisait à juger très sévèrement tous les ancrages à l'Ouest qu'essayait de se donner la RFA. Chacun de ces ancrages l'éloignait de sa position centre-européenne et des relations privilégiées qu'elle avait eu l'habitude de nouer avec la Russie. Diwald était donc un critique acerbe de la politique du Chancelier Adenauer, dont l'objectif était l'intégration totale de la RFA dans la CEE et dans le binôme franco-allemand. Inlassablement, Diwald a critiqué le refus adénauerien d'accepter les propositions de Staline en 1952: neutralisation de l'Allemagne réunifiée. Ce refus a conduit au gel des positions et condamné la RDA à la stagnation communiste sous la houlette d'apparatchiks pour lesquels le Kremlin n'avait que mépris.
La vie exemplaire de Diwald, clerc au service de sa patrie, nous lègue une grande leçon: l'historien ne peut en aucun cas faire des concessions aux braillards de la politique. Sa mission est d'être clairvoyant en toutes circonstances: dans l'euphorie du triomphe comme dans la misère de la défaite. Pour l'un de ses amis proches, venu lui rendre visite peu de temps après le diagnostic fatidique qui constatait la maladie inéluctable, Diwald a prononcé cette phrase qui fait toute sa grandeur, qui scelle son destin de Prussien qui conserve envers et contre tout le sens du devoir: «Pourvu que je puisse régler toutes les affaires en suspens qui traînent sur mon bureau avant de m'en aller». Hellmut Diwald, merci pour votre travail.
Robert STEUCKERS.
01:45 Publié dans Biographie, Histoire, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
dimanche, 30 septembre 2007
Charles le Hardi & Frédéric III

30 septembre 1473 : Les négociations entre Charles le Hardi (dit le « Téméraire » par ses ennemis français) et l’Empereur Frédéric III commencent à Trêves en vue de constituer à l’Ouest un « Royaume de Bourgogne » sous suzeraineté impériale. Le but est d’unir les forces européennes traditionnelles contre la sédition gauloise animée par Louis XI, dit l’ « Universelle Aragne ». Ces négociations dureront jusqu’au 25 novembre et n’auront guère d’effets et de résultats. Les hésitations de Frédéric III, personnalité plus réservée que le fougueux Duc, auront un effet retardateur et temporisateur. Cette différence entre un Empereur hésitant et un Duc énergique constitue l’un des thèmes du beau roman de l’écrivain wallon contemporain Gaston Compère (« Je soussigné Charles le Téméraire Duc de Bourgogne »).
Même si les pourparlers de Trêves n’ont pas abouti immédiatement, leur objectif, celui d’unir Bourgogne et Empire se réalisera in fine par le mariage de Marie de Bourgogne et de Maximilien, fils héritier de Frédéric III.
Maximilien écrasera les hordes de l’Universelle Aragne, qui se vengera en excitant le particularisme des villes flamandes, qui devront se soumettre à la raison. De ce jeu complexe, se dégage aujourd’hui les idéologies identitaires wallonnes et flamandes : les Wallons, conservateurs, soucieux de l’héritage bourguignon, se réclament du Duc, comme l’atteste le livre de Gaston Compère, qui critique très fort les particularismes flamands et alsaciens ; les identitaires flamands, sauf les héritiers du mouvement DINASO de van Severen, ont tendance à survaloriser le particularisme urbain des villes rebelles contre le « Prince ». Or ce particularisme était à la solde de la France, ce qui constitue une contradiction avec le mouvement flamand d’après 1918, qui s’est battu pour que la Belgique, et partant la Flandre, soit totalement dégagée de toute alliance française (« Los van Frankrijk »).
02:45 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
samedi, 29 septembre 2007
Lothaire I

29 septembre 855 : Lothaire I, empereur, meurt à Prüm. Détenteur théorique de la prééminence impériale, qu’il avait perdue de facto lors du partage de Verdun en 843, au profit de ses frères Louis le Germanique et Charles. A la mort de Lothaire 1, le territoire de la Grande Lotharingie est partagé à son tour entre Louis II, l’aîné, qui recevra l’Italie et portera le titre impérial, Lothaire II, qui recevra le nord, qui héritera du nom de « Lotharingie », et comprendra les terres entre l’Escaut et le Léman, et Charles, qui recevra la Provence et tous les territoires situés entre le Léman et la Méditerranée. L’unité grande-lotharingienne prend fin et excite la convoitise des Francs occidentaux et des Francs orientaux. Louis le Germanique reprendra à son compte l’ensemble lotharingien. Conrad II, Empereur germanique, assoira son autorité calme et tranquille sur la « Burgondie » (du Léman à la Méditerranée provençale). Le Duc de Bourgogne, Charles le Hardi, dit le « Téméraire » par les Français, aura pour objectif de réunir à nouveau cet ensemble médian, et de le lier à l’Empereur Frédéric III. Son rêve sera un échec. Le clivage franco-allemand, qui ensanglantera l’Europe et l’affaiblira définitivement, prend naissance, car les rois de France n’auront de cesse de récupérer les territoires ayant appartenu à Lothaire. Seules nos régions, en souvenir de l’héritage politique et spirituel bourguignon, et en vertu des clauses ayant scellé le mariage de Marie de Bourgogne et de Maximilien, ont échappé à cette volonté annexionniste. L’occupation par la France de la Lorraine, de l’Alsace, de la Franche-Comté, de la Savoie, de la Provence et du Dauphiné est toutefois foncièrement illégitime et illégale et ne saurait être acceptée comme telle.
01:40 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mercredi, 26 septembre 2007
Le premier numéro du journal "Tintin"

Le premier numéro du journal "Tintin"
26 septembre 1946 : Le premier numéro du journal de Tintin, hebdomadaire, sort dans les kiosques belges. Quatre dessinateurs oeuvrent dans cet hebdomadaire : Hergé, bien sûr, Jacobs, Cuvelier et Laudy. Jacobs y publie les premières planches de sa fameuse aventure de Blake et Mortimer, « Le Secret de l’Espadon ». Il a fallu batailler contre toute une cohorte d’excités, haineux et profondément stupides, pour pouvoir autoriser Hergé à republier son œuvre et à la poursuivre. Le mérite de ce combat tenace revient au résistant national-royaliste Raymond Leblanc, qui souhaitait que le cataclysme de 1939-1945 n’ait pas pour effet complémentaire de ruiner les bonnes valeurs au sein de la jeunesse de notre pays. Il a réussi là un brillant combat d’arrière-garde, permettant de les conserver, presque intactes, jusqu’au seuil des années 70, où tout a commencé à partir en quenouille.
Les ennemis de Hergé en 1945, ces individus écervelés et échaudés par des propagandes ineptes, lui reprochaient d’avoir publié le « Secret de la Licorne », « Le Trésor de Rackham le Rouge » et « Les Sept boules de cristal » (l’histoire fut interrompue lors de l’arrivée des troupes anglo-saxonnes) en feuilleton dans le quotidien le « Soir », qui avait été non pas réquisitionné par l’occupant allemand, mais cédé en bonne et due forme par l’héritière de la famille qui possédait le quotidien ! On a beau écarquiller les yeux, mais on ne trouve aucune allusion politique aux événements de la seconde guerre mondiale dans ces albums. Hergé fut arrêté à plusieurs reprises, chaque fois relâché et ne fut jamais traîné devant un tribunal de ces terrifiants « auditorats militaires » de l’époque, qui suscitaient, disait un ministre d’alors, une « justice de roi nègre ». Rien n’y fit : la hargne obsessionnelle de ses adversaires n’a jamais cessé de se manifester, jusqu’à nos jours, où récemment l’affaire « Tintin au Congo » a suscité quelques émois, en Angleterre d’abord, en Belgique ensuite, avec la plainte déposée par un pitre congolais auprès du Tribunal de Première Instance de Bruxelles, sans oublier l’odieux pamphlet, heureusement peu commenté et commis par un gauchiste échevelé, un certain Maxime Benoît-Jeannin (« Les guerres d’Hergé. Essai de paranoïa-critique », janvier 2007).
Dans cette période peu glorieuse de l’histoire belge, entre 1944 et 1951, Hergé a cherché un moment refuge en Suisse, sur les bords du Léman, puis a montré une belle fidélité à bon nombre de proscrits, tels Robert Poulet, Raymond De Becker, Paul Jamin (alias « Jam » puis « Alidor »), Paul Werrie, Soulev S. Kaya, J. van den Branden de Reeth, etc. Et n’oubliait pas non plus, dans ses chagrins, l’exécution d’un journaliste, Victor Meulenijzer, dont le pire crime fut sans doute d’avoir publié, avant-guerre, un livre sur les coups bas des services secrets britanniques… Et se révoltait contre le sort que l’on fit à son ami Jacques Van Melkebeke, inspirateur de bon nombre d’albums. Hergé n’avait rien d’un fasciste ou d’un nazi, comme tente de le démontrer le délirant Maxime Benoît-Jeannin, mais un homme qui avait été élevé dans le vaste monde intellectuel du catholicisme belge d’entre les deux guerres, où, comme l’a dit une romaniste avisée, qui a étudié le phénomène dans toute son ampleur, « on écrivait sous le regard de Dieu », et où communiaient des idéologèmes conservateurs et sociaux-justicialistes.
02:00 Publié dans Bandes dessinées, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 24 septembre 2007
Pépin III le Bref

24 septembre 768 : Pépin III, dit le « Bref », meurt à Paris. Il avait déposé les derniers mérovingiens et, de « Maire du Palais », il était devenu, Roi des Francs. Il les avait unis sous son autorité unique. A sa mort et selon la coutume germanique, les possessions franques sont partagées entre Charles (le futur Charlemagne) et Carloman. Celui-ci meurt en 771, permettant de rassembler une nouvelle fois les possessions franques sous l’autorité d’un souverain unique, en l’occurrence son frère. Celui-ci laissera toutefois trop de pouvoir à l’Eglise : cette politique a d’abord été nécessaire, car, à l’époque, seule la vaste institution ecclésiale pouvait offrir un cadre administratif à l’Empire ; cette politique crée toutefois un précédent malsain, dans la mesure où l’Eglise voudra sans cesse supplanter l’institution impériale, même dans les domaines militaires et stratégiques, pour lesquels elle n’était pas formée et même totalement incompétente. Ce clivage entre institution impériale et institution ecclésiale, qui connaîtra son maximum d’intensité lors de la querelle des investitures, laissera souvent l’Europe, et surtout son centre germanique, tchèque et hongrois, dans un état de faiblesse problématique, la rendant incapable de parachever les croisades et la reconquista rapidement. Pire, quand la volonté ottomane se forme sur les rives du Bosphore à la fin du 14ième siècle et envisage de conquérir l’Europe en remontant le Danube, le désordre dans lequel l’intransigeance anti-impériale des pontifes de Rome a plongé l’Europe, ne permet pas d’opposer à cette volonté étrangère une riposte fulgurante et définitive. Une Europe cohérente à la fin du 11ième siècle, non affaiblie par le schisme Rome/Byzance et par la querelle des investitures (commencée en 1075), aurait parfaitement pu conserver ses postes avancés sur la rive orientale de la Méditerranée, former une alliance avec l’Arménie, barrer ainsi la route à toutes les invasions turques ultérieures et sauver l’empire perse indo-européen, islamisé en surface seulement.
01:40 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
jeudi, 20 septembre 2007
Désastre de Valmy

20 septembre 1792 : Désastre de Valmy. Les hordes jacobines et les troupeaux de sans-culottes ivres et en guenilles, par la masse qu’ils représentent, débordent, dans cette petite localité de Lorraine, les belles armées prussiennes et autrichiennes, conçues pour la guerre en dentelles. C’est la fin d’une époque, c’est le début de la guerre des masses. La Prusse post-frédéricienne avait subi le règne d’un roi incapable et n’était plus en mesure d’aligner des troupes aguerries. Les armées de l’Europe traditionnelle étaient des armées de métier, très coûteuses à former et à organiser. L’ère des masses de fantassins issus de la levée en masse était advenue. Le jeune Clausewitz, qui, à douze ans, se trouvait à Valmy, en tirera les conclusions. Ses réflexions paraîtront dans son « De la guerre », paru après sa mort en 1831, grâce aux efforts de son admirable veuve, et devenu, depuis, un bréviaire de l’art militaire dans tous les pays du monde. Avec Gneisenau, il forgera les concepts du renouveau prussien, et les appliquera de 1813 -en incluant dans ses réflexions le modèle du soulèvement contre-révolutionnaire et traditionaliste espagnol contre les bandes bonapartistes cherchant à imposer un modernisme et un juridisme délétères dans la péninsule ibérique- à Waterloo, où la masse de l’armée de Blücher, produit d’une levée en masse, fera la décision à Plancenoit et à Lasnes, mettant un terme à une aventure sanglante et inutile qui avait déstabilisé l’Europe et continue à semer des germes de dissolution. En effet, l’Europe ne retrouvera de stabilité que lorsque l’esprit du Code Napoléon sera définitivement extirpé et que nos régions, par exemple, retrouveront leurs droits coutumiers. La bataille de Waterloo n’est pas terminée…
03:35 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Traité de Ryswick

Traité de Ryswick
20 septembre 1697 : Traité de Ryswick. La Hollande, l’Angleterre et l’Espagne (dont nos provinces) signent un traité de paix avec la France. Ce Traité marque l’arrêt des guerres et des pillages perpétrés par l’ignoble Louis XIV, qui doit rendre bon nombre de places qu’il avait annexées au nom de sa théorie fumeuse des « Réunions », que notre diplomate Stockman avait réfutée avec brio, dans un mémoire rédigé à l’attention des négociateurs impériaux. Le Traité de Ryswick est donc une victoire tardive de Stockman et de Rubens, qui fut certes un peintre très célèbre, mais aussi un diplomate de grande envergure au double service de l’Espagne et du Saint-Empire. A Ryswick, Louis XIV doit rendre également le Duché du Luxembourg, dont il s’était emparé avant de ravager cruellement le Palatinat, où il a laissé un souvenir épouvantable, ravivé douloureusement par l’occupation française de 1918 à 1930, marquées de sauvageries, de mesquineries et d’actes arbitraires impardonnables (à ce propos : cf. Günter Zerfrass/Hrsg., « Die Pfalz unter französischer Besatzung von 1918 bis 1930 – Kalendarische Darstellung der Ergebnisse vom Einmarsch im November 1918 bis zur Räumung am 1. Juli 1930 », Verlag Siegfried Bublies, Koblenz, 1996). Au Sud, Louis XIV, enfin vaincu, doit rétrocéder la Catalogne. En Amérique, il doit rendre l’île d’Hispaniola / Saint-Domingue, dont il avait fait un nid de pirates, sur les modèles anglais et barbaresque, menaçant toutes les côtes circumcaribéennes. Malheureusement, à Ryswick, il conserve le droit d’occuper Strasbourg et les autres territoires alsaciens, qu’il avait conquis et qui nous reviennent de droit, en tant qu’Etat héritier du Saint-Empire.
02:50 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mardi, 18 septembre 2007
Constantin bat Licinius

18 septembre 324 : Constantin, l’empereur qui introduisit le christianisme en Europe, bat son rival Licinius à Chrysopolis. De ce fait, il devient le seul souverain de l’Empire et choisit Byzance comme capitale, qu’il rebaptisera « Constantinople », après avoir achevé d’immenses travaux de rénovation et d’embellissement en 330. A partir de ce moment se crée véritablement le clivage entre un « Occident », centré sur Rome et sur Trêves, et un « Orient » centré sur la nouvelle capitale du Bosphore. Les fils de Constantin régissent l’Empire au départ de Trêves, qui devient la deuxième ville d’ « Occident », avec des thermes et un cirque quasiment équivalents à ceux de Rome. En dépit de la christianisation, les prisonniers, incapables de servir dans l’armée ou ailleurs, y sont jetés aux fauves. A noter aussi, que, du point de vue géopolitique, l’Empire est désormais centré non plus exclusivement sur la Méditerranée, mais sur, d’une part, le complexe mosellan rhénan, et d’autre part, sur le système danubien pontique. En quelque sorte, il se « continentalise » et les événements de l’époque révèlent déjà clairement les lignes de forces de la géopolitique continentale européenne. Les géopolitologues, les militaires et les historiens anglo-saxons, notamment dans le sillage de Luttwak, ont étudié à fond cette dynamique géopolitique qui, si elle était activée par une volonté romaine traditionnelle, ou carolingienne ou ottonienne, donnerait bonne et forte cohérence à notre grande patrie. L’objectif des stratèges américains est d’étudier ses cohésions réelles ou potentielles, de cerner les projets de cohésion qui ont été élaborés au cours de l’histoire, pour mieux éviter qu’ils ne se reproduisent et ne s’ancrent dans les faits à venir. L’idée de Bush, de distinguer une « vieille Europe » d’une « jeune Europe », vise à perpétuer, sur le plan militaire et diplomatique, le clivage entre Rome et Byzance ou la situation de la Guerre Froide, avec le Rideau de fer. La réunification apparente de l’Europe, depuis 1989, n’est malheureusement qu’un leurre. Pour Washington, l’Europe ne peut plus redevenir « romaine », soit unie et cohérente, de l’Atlantique au Pont Euxin.
04:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Falangistas contra Franco
Gustavo MORALES :
Falangistas contra Franco : los azules fusilados en 1942
El año en que los camisas azules cayeron en el paredón de los nacionales, a la par que el Estado seguía usando el acompañamiento coreográfico nacionalsindicalista.
Finalizada la Guerra Civil, en plena Segunda Guerra Mundial, en distintos puntos de España se sucedieron los incidentes. Algunos falangistas manifestaron abiertamente su rebeldía ante un régimen que no consideraban el suyo; algunos de ellos acabaron frente a un pelotón de fusilamiento de los nacionales, sus camaradas de armas. El fracaso de la última experiencia azul de entonces desde dentro del sistema, los sindicatos de Gerardo Salvador Merino, llevó a algunos falangistas a instalarse en la clandestinidad y la acción subversiva.
Hay casos llamativos por el apellido. Marciano y Pedro Durruti, hermanos de Buenaventura, el líder anarquista asesinado el 20 de noviembre de 1936, eran falangistas. Pedro había sido miembro del grupo anarquista leonés Paz y Amor en septiembre de 1932. Cayó en las sacas republicanas. El caso más interesante es el de Marciano, quien ingresó en Falange en febrero de 1936, avalado por José Antonio Primo de Rivera, y el 1 de abril le entregaron el carnet número 1.501 de FE de las JONS. Su hermana Rosa Durruti le bordó el yugo y las flechas. Marciano realizó gestiones para un encuentro entre Buenaventura Durruti, líder de la Federación Anarquista Ibérica, y Primo de Rivera. Marciano a punto «estuvo de ser estrangulado por su propio hermano cuando le llegó con la embajada» (Garcival 2007). Sí hubo un encuentro con Ángel Pestaña el 3 de mayo de 1935. A la reunión con el líder sindicalista asistieron José Antonio y Diego Abad de Santillán. La reunión la facilitó la amistad existente entre el líder sindical, Marciano Durruti y el falangista Lluys Santa Marina, inventor de la camisa azul. Pestaña se había separado del anarquismo con el Manifiesto de los Treinta y criticó frontalmente a Moscú, donde estuvo como delegado en una reunión de la Internacional: «Pueblos encaminados a la libertad no darán nunca déspotas».
Marciano tuvo aún peor suerte con las derechas. En 1937 fue detenido por los nacionales y encerrado en el penal leonés de San Marcos, donde ya estuvo Quevedo. Más tarde, el grafista Siro habló de él: «Me metieron en la cárcel con Durruti. A él lo fusilaron. Me dijeron: a usted le toca mañana. Les propuse que mejor montábamos un periódico. Me sacaron de la cárcel y creamos Proa. Lo hice yo. No había visto una linotipia, pero la necesidad crea el órgano. Hasta que apareció uno que me denunció por rojo. Yo era sindicalista».{1} «Según el sumario del consejo de guerra celebrado contra él entre el 21 y el 22 de agosto de 1937, Marciano Durruti iba proclamando con absoluto descaro, en público y en privado, ideas corrosivas como… la subordinación del Ejército a la Falange»{2}. Fue el sumario 405/37:
«RESULTANDO que Marciano Pedro Durruti Domingo, vecino de León, que fue elemento de confianza de la organización anarquista y por ello y su participación en una huelga ilegal encarcelado en 11 de diciembre de 1933 y que en 10 de octubre de 1934 estuvo detenido a disposición del Comandante Militar de esta Plaza por considerársele como directivo y complicado en el movimiento sedicioso de aquellos días y ser elemento muy significado de la FAI, ingresó posteriormente en Falange Española de Madrid. La suposición de que fue a esta última organización con el propósito único de servir de enlace con la de su procedencia y al servicio de ésta, aparece robustecida con la desaparición del fichero puesto bajo su custodia y que según rumor insistente fue a parar a la Dirección General de Seguridad y del cual se tomaron los datos para practicar detenciones y fusilar ya iniciado el Movimiento a un buen número de afiliados a la JONS de Madrid, y probada plenamente con su conducta posterior.
RESULTANDO que iniciado el Movimiento Nacional apareció de nuevo en León procedente de zona roja y de nuevo consiguió ser admitido en Falange captándose la confianza de los Jefes, y abusando de ella y firme en sus ideas arraigadas de marxista, no desperdició ocasión de difundirlas buscando desmoralizar y escindir la apretada y compacta retaguardia Nacional; y así, el día 4 del corriente mes y sobre las veintitrés o las veinticuatro horas se presentó en el domicilio del Alcalde de Armunia Don Lucio Manga Rodríguez en unión de otros individuos y en presencia del Alcalde citado y otros dos vecinos del pueblo hizo las manifestaciones de que él sabía que en aquella localidad se había notado entre el vecindario cierto malestar con ocasión de celebrarse el aniversario del Movimiento Nacional atribuyéndolo a que el pueblo indicado en su mayoría era contrario a aquél. Que había que trabajar y llevar a Falange el mayor número de personas, importando poco que fueran socialistas o comunistas, puesto que el objeto era crear un partido fuerte para en su día hacerse dueños del poder y que todos los mandos fueran falangistas, ya que el Ejército, en el que había demasiadas estrellas, quería mangonear, siendo así que el saludo debía hacerlo el Ejército a Falange. Que la campaña debía comenzar con el desprestigio de la Guardia Civil poniendo en circulación la especie de que en los primeros días del Movimi= ento había cometido asesinatos, abandonando en el monte los cadáveres de sus víctimas. Añadió, para mejor convencer a sus oyentes, que contaban con los Guardias de Asalto y estaba preparado en Valladolid el personal designado para ocupar los cargos y que era necesario realizar estos planes antes de terminar la guerra, siendo preferible morir en la retaguardia que morir en el frente, conceptos que repitió el día 14 del corriente mes en el Café Central, en presencia de varios individuos…
FALLAMOS que debemos condenar y condenamos a Marciano Pedro Durruti Domingo como autor responsable de un delito de adhesión a la rebelión con circunstancias agravantes, a la pena de MUERTE.»
Marciano Durruti, con 26 años de edad, «bajo y fuerte como un legionario romano», fue fusilado por un pelotón vestido de azul en El Ferral de Bernesga, León, a las seis de la tarde del 22 de agosto de 1937. La acusación real era participar en la conspiración hedillista. La derecha hizo correr el rumor de que era «un atracador como su hermano Buenaventura».
Marciano fue asesinado en zona nacional, de nada le sirvió el carnet falangista ni el apellido. Acaso fueron agravantes en León. Muchos pensaron que su ingreso en Falange se había producido para salvar la vida, como ocurrió en otros casos y que dio origen a la expresión «failangista». Marciano coincidió con José Antonio en la cárcel Modelo de Madrid. Pero mientras el líder falangista era trasladado a Alicante, Marciano Durruti fue liberado gracias a gestiones de su madre que usó la fuerza del apellido probablemente ante la CNT-FAI. En cuanto pudo, Marciano se pasó a zona nacional pero cometió el error de volver a León donde era conocido por sus andanzas anteriores, de carácter anarcosindicalista.
Narciso Perales se refiere al fusilamiento: «Yo, también como tú soñé toda mi vida con la revolución. Pero es obvio que no con la de Buenaventura Durruti, sino con la de José Antonio, con la que también soñaron Pedro Durruti, falangista antiguo, fusilado en Barcelona [sic], al comenzar la guerra, y Marcelo [sic] Durruti, fusilado en León por los enemigos de la Falange, poco después de su incorporación a ella. Estoy seguro de que la muerte brutal de sus dos hermanos fue para él [Buenaventura] –que era ante todo un hombre bueno– un terrible dolor que sólo pudo mitigar en el fragor de la lucha» (de Guzmán 1977).
Otras fuentes{3}, como Perales y Siro, hablan de otro hermano falangista, Pedro Durruti:
«El día 22 de agosto se produce un asalto de milicianos republicanos a la Cárcel Modelo de Madrid con la liberación de presos comunes y el asesinato de numerosos políticos de derechas o falangistas, como Melquíades Alvarez, José María Albiñana Sanz, Fernando Primo de Rivera, Pedro Durruti (falangista y hermano de Buenaventura Durruti), el general Osvaldo Capaz Montes (el general Capaz fue quien tomó posesión del territorio de Ifni para España), el aviador falangista del vuelo Plus Ultra Ruiz de Alda, los ex ministros y diputados José Martínez de Velasco, Manuel Rico Avello y Ramón Álvarez Valdés, el ex comunista y actual falangista Enrique Matorras y el militar José Fanjul Sedeño, entre otros. Fue efectuado por la checa oficial de Fomento […] con la ayuda de milicianos de la checa del Cine Europa. Comenzó como un registro el día 21 y la matanza continuó el día 23. Se buscó como excusa un incendio que fue provocado por presos comunes […]. Ante los incidentes acudieron a la prisión el director general de Seguridad y prisiones, Manuel Muñoz, y el ministro de Gobernación, general Sebastián Pozas, que no tomaron ninguna medida […]. Los bomberos apagaron el fuego, los milicianos dejaron en libertad a los presos comunes, hicieron salir a los funcionarios de prisiones y comenzó la matanza […] continuó con las grandes sacas de noviembre (principalmente Paracuellos del Jarama)»{4} «Pedro Durruti cayó en las sacas republicanas de las cárceles de Madrid en 1936» (Cervera Gil).
El falangista J. Pérez de Cabo, autor del libro Arriba España, prologado por José Antonio Primo de Rivera en agosto de 1935{5}, es fusilado por un pelotón del Ejército en Valencia, en 1942. No fue el único. Pérez de Cabo fue el primero en escribir un libro sobre Falange. De él dice Primo de Rivera:
«Cierta mañana se me presentó en casa un hombre a quien no conocía: era Pérez de Cabo, el autor de las páginas que siguen a este prólogo. Sin más ni más me reveló que había escrito un libro sobre la Falange. Resultaba tan insólito el hecho de que alguien se aplicara a contemplar el fenómeno de la Falange hasta el punto de dedicarle un libro, que le pedí prestadas unas cuartillas y me las leí de un tirón, robando minutos al ajetreo. Las cuartillas estaban llenas de brío y no escasas de errores. Pérez de Cabo, en parte, quizá –no en vano es español–, porque estuviera seguro de haber acertado sin necesidad de texto alguno, veía a la Falange con bastante deformidad. Pero aquellas páginas estaban escritas con buen pulso. Su autor era capaz de hacer cosas mejores. Y en esta creencia tuve con él tan largos coloquios, que en las dos refundiciones a que sometió su libro lo transformó por entero. Pérez de Cabo, contra lo que hubiera podido hacer sospechar una impresión primera, tiene la virtud rara entre nosotros: la de saber escuchar y leer. Con las lecturas que le suministré y con los diálogos que sostuvimos, hay páginas de la obra que sigue que yo suscribiría con sus comas. Otras, en cambio, adolecen de alguna imprecisión, y la obra entera tiene lagunas doctrinales que hubiera llenado una redacción menos impaciente. Pero el autor se sentía aguijoneado por dar su libro a la estampa, y ni yo me sentía con autoridad para reprimir su vehemencia, ni en el fondo, renunciaba al gusto de ver tratada a la Falange como objeto de consideración intelectual, en apretadas páginas de letras de molde. El propio Pérez de Cabo hará nuevas salidas con mejores pertrechos, pero los que llevamos dos años en este afán agridulce de la Falange le agradecemos de por vida que se haya acercado a nosotros trayendo, como los niños un pan, un libro bajo el brazo»{6}.
El falangista Pérez de Cabo era un teórico en ciernes del nacionalsindicalismo. Francisco Blanco da cuenta de los proyectos que presenta ante secretario general de Falange Española:
«En uno de los informes emitidos por el falangista Juan Pérez de Cabo para el Secretario General Fernández-Cuesta, se calificaba a Méjico de ‘el pueblo mejor preparado para nuestra Revolución’. Ilusionado de un pueblo mestizo que ‘admiran al héroe por instinto, porque descienden de dos pueblos heroicos’ y además ‘[…] les seduce la gesta heroica de la España nacional’. Pérez de Cabo, conocedor de las colonias españolas americanas pensaba que la revolución falangista era fácilmente exportable a aquel país. Llegó incluso a esbozar un plan de ‘nueva conquista de Méjico’, a partir de la toma de los sindicatos CROM (Confederación Regional Obrera Mejicana) –de carácter nacional y sindical– y de la FROC (Federación Regional Obrera Comunista) a la que apuntilla Pérez de Cabo ‘cree ser comunista. Pero no lo es’. El terreno lo suponía abonado este teórico del falangismo: Ejército favorable, veteranos de la revolución también y una colonia española simpatizante con el movimiento español rebelde aunque ‘Ninguno tiene la menor idea de nuestra doctrina’. Planes, en donde la impresión de aventurerismo no queda ausente, pero que revelan a un profundo conocedor y sobre todo a un activista de gran originalidad. Análisis en los que esperaba hasta la comprensión y apoyo yanqui en el movimiento obrero–militar que se conseguiría y en donde llegaba a ver al Presidente Roosevelt casi como un aliado (‘[…] pues Roosevelt es, quizás sin sospecharlo, un pretotalitarista’). Estas ideas cuanto menos sorprenden porque muestran una realidad diferente a la que hemos tenido sobre aquel país. La utopía creadora y revolucionaria de Pérez de Cabo no iba a llegar en absoluto. Pero junto a ese hiperoptimismo que más parece fruto de la euforia romántico-revolucionaria, se observa una visión ‘diferente’, tanto en cuanto a las pretensiones del autor del Arriba España como a la que tradicionalmente se mantiene sobre Méjico. La nación que no reconoció nunca al Régimen de Franco, que propuso su condena internacional, que fue lugar predilecto del exilio republicano, resultó también ser uno de los espacios donde la Falange se movió con mayor intensidad. En 1939 el Sinaia, el Ipanema y el Mexique llevaban a Méjico tres barcos cargados con exilados y a cargo de la SERE. Ese mismo año y al terminar la guerra civil española, el responsable falangista Alejandro Villanueva, experto conocedor de las Falanges de América, llegaba a hablar de un 95% de la colonia ‘simpatizantes de nuestra España’».{7}
Pérez de Cabo trabajaba en ‘Auxilio Social’ de Valencia cuando le acusaron de apoderarse de fondos. Dicen que vendió en el mercado negro unas partidas de trigo para obtener financiación para la Falange clandestina en 1942. Había estado en diciembre de 1939 en la fundación de Falange Auténtica en la casa madrileña del coronel Emilio Rodríguez Tarduchy, jefe de Provincias de la Falange originaria, que había sido miembro de la Unión Patriótica del general Primo de Rivera y de la Unión Militar Española. La primera Junta de Mando quedó formada por el presidente, el propio Rodríguez Tarduchy; el secretario, el periodista González de Canales; y los vocales Daniel Buhigas, ex jefe de Falange de Villagarcía y anterior miembro de la Vicesecretaría de Acción Popular; Ricardo Sanz, de Asturias; Ventura López Coterilla, de Santander; Luis de Caralt, de Barcelona; José Antonio Pérez de Cabo, de Levante; Gregorio Ortega Gil, de Canarias, y Ramón Cazañas, nombrado jefe de Melilla por José Antonio y quien intentó canjearle por familiares del general Miaja. González de Canales pidió a Pérez de Cabo que resolviera el problema de financiación. La solución le costó la vida.
Armando Romero indica que fue el general Varela, deseoso de acabar con la «insolencia falangista» quien descubrió la acción de Pérez de Cabo y forzó su juicio y su condena a muerte. En la misma página de un periódico que anuncia su ejecución, se publica la concesión de una medalla al valor por su heroísmo en la guerra. Pérez de Cabo buscaba dinero para la Junta Política clandestina. «Debe tratarse de uno de los pocos casos en que una infracción administrativa se saldaba con la pena capital»{8}. En la pugna entre militares y falangistas, éstos pagaban con la muerte. En 1942 Narciso Perales y Patricio González de Canales vuelven a ser detenidos. Otros falangistas lo pasarán peor.
El 16 de agosto de ese año en el Santuario de Nuestra Señora de Begoña de Bilbao el bilaureado general Varela asiste a Misa en sufragio por las almas de los requetés muertos del Tercio Nuestra Señora de Begoña en la Guerra Civil. Los hombres con boinas rojas son centenares. Después de la misa, los carlistas se reunieron fuera de la iglesia coreando consignas monárquicas y cantando estribillos antifalangistas, se oían gritos de «¡Viva el Rey!», «¡Viva Fal Conde!», «¡Abajo el Socialismo de Estado!», «¡Abajo la Falange!», e incluso dijeron haber oído los falangistas «¡Abajo Franco!». Tres falangistas bilbaínos paseaban con sus novias por las inmediaciones. Berastegui, Calleja y Mortón. Ante la algarabía tradicionalista, gritan «¡Viva la Falange!», y «¡Arriba España!», lo que los carlistas tuvieron por provocación, enzarzándose en una ensalada de golpes. Pasaron por la zona otros cinco falangistas, que acudían a Archanda, para ir después a Irún, a recibir a algunos repatriados de la División Azul. Eran Jorge Hernández Bravo, Luis Lorenzo Salgado, Virgilio Hernández Rivaduya, Juan José Domínguez, Roberto Balero y Mariano Sánchez Covisa. Al pasar por Begoña, apercibidos de la paliza que les daban los carlistas a sus camaradas, por inferioridad numérica, ante los gritos de las novias, acudieron en su ayuda. Juan José Domínguez dispersó a los carlistas tirando dos granadas. Los falangistas fueron a denunciar los hechos en la comisaría de Policía. Y los carlistas hicieron lo mismo, cargando la mano, al acusar a los falangistas de «ataque al Ejército», por la presencia de Varela, quien, en el vestíbulo del hotel Carlton de Bilbao prometió: «Se hará justicia. Yo me encargo de ello».
En el juicio se tuvo en cuenta el hecho de que los veteranos falangistas estuvieran presentes allí y de que llevasen armas, incluidas granadas de mano, «indicaba su intención premeditada de provocar disturbios»{9}. Uno de ellos, Juan Domínguez, inspector nacional del SEU, lanzó una granada que no explotó y, a continuación, otra que explosionó e hirió a varios de los presentes. Alfredo Amestoy cifra el resultado en «70 heridos leves, carlistas en su mayoría. El general Varela, presente, se adjudicó sin razón ser él el objetivo del supuesto atentado». «Los falangistas Domínguez y Calleja, que han sido detenidos, son dos ex divisionarios que han ido expresamente a cazarle (…) Varela habla con varios colegas de armas que están en sintonía y extraen la conclusión de que el momento es oportunísimo para asestar el golpe de gracia a la Falange» (Palacios 1999: 387) Varela aprovechó el incidente como una oportunidad para acusar a la Falange en general y a Serrano Suñer en particular. Explicó el caso como un ataque falangista contra el Ejército, envió a tal efecto un comunicado a los capitanes generales de toda España, sin consultar con Franco. Varela y otros generales exigían una compensación inmediata, hasta el punto de que la conversación grabada entre Varela y Franco fue tan exaltada que sobrepasó los límites de las buenas maneras. En ella Varela acusa a Franco de no gritar nunca «Viva España» a lo que el Generalísimo le contesta: «Porque doy el ‘Arriba España’ (…) es un grito más dinámico (…) mientras que el ‘Viva España’ es un grito decadente».{10}
Los carlistas agrandaron las cifras a 117 heridos, tres de ellos graves, 25 con pronóstico reservado y cuatro de ellos muy graves de los que, más tarde, murieron tres a consecuencia de las heridas recibidas: Francisco Martínez Priegue, Roberto Mota Aranaga y Juan Ortuzar Arriaga.
El general Castejón, al que Varela presenta como camisa vieja lo que niega el propio Franco, presidió el consejo de guerra y firmó la sentencia el 24 de agosto. El resultado fue la condena de los falangistas Hernando Calleja, subjefe provincial de FET de Valladolid; Juan Domínguez, inspector nacional del SEU; Hernández Rivadulla, periodista, y Mariano Sánchez Covisa, excombatiente de la División Azul. Dos de ellos fueron condenados a muerte, el vieja guardia de Valladolid Hernando Calleja Calleja y Juan José Domínguez. Calleja salvó la vida por ser caballero mutilado de guerra.
Los esfuerzos llevados a cabo por figuras relevantes de la Falange, como Narciso Perales, Miguel Primo de Rivera, Girón, Valdes, Guitarte, Ridruejo, Tovar e incluso por el führer Hitler, que concedió a Domínguez una prestigiosa condecoración alemana, no sirvieron para salvar la vida del falangista, al que se llegó a difamar como espía de Inglaterra. De nada le valió a Domínguez su calidad de ‘vieja guardia’, muy activo en la creación del falangismo andaluz. «En Sevilla, Narciso Perales y Juan Domínguez ponían a punto una sección local, integrada por una treintena de estudiantes, que se revelaría enseguida de las más activas de la naciente Falange»{11}. Tampoco le tuvieron en cuenta los servicios prestados en ocasiones señaladas, antes de la guerra, como el tiroteo de Aznalcóllar, donde Narciso Perales y él habían arrebatado la bandera enemiga en el ayuntamiento de Aznalcóllar, rescatando a la par a varios camaradas, en medio de una refriega de tiros del 9 largo. Durante la guerra, Domínguez pasó repetidas veces de una zona a otra en la Guerra Civil, en misiones de información{12}.
El 20 de agosto de 1942 Franco presidió una concentración falangista en Vigo. En ella habló de peleas mezquinas, de torpes luchas entre hermanos y se refirió a que en España intentan retoñar pasiones y miserias. Tres días después en La Coruña, el mismo Franco se pregunta: «Camaradas del Ejército y de la Falange, ¿habrá diferencias que puedan desunirnos?». Evidentemente las había{13}. Los militares tenían a uno de los suyos en el poder y no lo querían compartir; los falangistas habían sido la vanguardia en la lucha contra la sangrienta república y ponían la forma que vestía al nuevo Estado y algunos creían que también aportaban parte de la esencia.
Serrano Suñer cuenta que le dijo a Franco: «Desde luego es intolerable que la intervención irresponsable de media docena de falangistas en una concentración en la que se grita ‘¡Viva el rey!’ y hasta –creo– algún ‘¡Muera Franco!’, se presente como una pugna entre la Falange y el Ejército […] A ese chico no se le puede matar. Ya sé que por mucho que allí se gritara a favor del rey, eso no le autoriza a tirar una bomba. Pero no ha habido muertos, él no es más que un alocado idealista, y lo hizo además porque creía que iban a matar a un compañero. Hay que castigarlo, sin duda, pero el castigo no puede ser la muerte». Lo fue.
Cuando el obispo de Madrid le pidió al Caudillo clemencia para Juan José Domínguez, Franco le contestó enigmático que tendría que condecorarlo pero ha de ejecutarle.
El 1 de septiembre de 1942 Domínguez fue fusilado. Cuando ya estaba en capilla le permitieron coger a su hija Mari Celi, que a los cuatro meses era tan pequeña que pudo pasar entre dos barrotes de la celda. Alentó Juan José a su viuda, una gallegoleonesa del pueblo de Cacabelos, y le comunicó que seguía firme en su fe y moriría brazo en alto.
«Cuando fue colocado ante el piquete de ejecución, en el verano del 42, Juan José Domínguez cantaba el Cara al sol […]. Fue el mismo día que Hitler concedía al ‘mártir’, acusado en España de ser espía británico, la Cruz de la Orden del Águila Alemana»{14}. Acaso sea un factor más que impulsó al general Varela a exigir dureza. El militar, que llegó de soldado a capitán general, era más carlista y anglófilo tras su matrimonio con la tradicionalista millonaria vasca Casilda Ampuero.
La Falange de Bilbao –más mujeres que hombres, como ha contado la viuda de Juan José Domínguez– se hizo cargo del cadáver del falangista, estuvo allí enterrado hasta que la familia lo llevó a una sepultura propia, en el cementerio del pueblo madrileño de Galapagar.
Serrano Suñer lo explicaba así poco antes de morir: «Lo de Begoña fue un suceso lamentable, pero no hubo ni fuerza ni unión ni para salvar a Domínguez ni para mantener el poder. En aquel momento vivíamos con un dinamismo trepidante, pero Franco, en seguida, se dio cuenta de que esos falangistas que parecían tan intransigentes, los Arrese, los Fernández-Cuesta, los Girón, venían a comer de la mano. Y ése fue el principio del fin. El gran amigo de todas las horas, Dionisio Ridruejo, dimitió de todos sus cargos el 29 de agosto y lo mismo hizo Narciso Perales, Palma de Plata y el tercer hombre en el mando de la Falange después de José Antonio y Hedilla. Fue por eso por lo que yo propuse que la Falange fuera ‘dignamente licenciada’» (Amestoy 2002).
Celia Martínez, la viuda de Domínguez, reconoce: «Narciso Perales se movió lo indecible, pero con su dimisión el día 29, por la pena de muerte a mi marido, ya no tuvo influencias. Incluso fue confinado». En 1942, siendo gobernador civil de León, Perales dimite y es desterrado durante más de un año en el Campo de Gibraltar. Desde allí maniobra para espiar la base británica de Gibraltar y analiza la posibilidad de volar el polvorín. La rebeldía contra Franco y la exigencia de llevar a cabo el proyecto nacionalsindicalista tenía aliados evidentes y no entre los anglosajones. Hicieron planes audaces y limitados dada su capacidad. Como dijimos, en 1943 Perales intervino en sabotajes en Gibraltar que costaron la vida de dos jóvenes españoles de 23 y de 19 años como vimos en el epígrafe anterior «División Azul».
La bomba de Begoña se politizó íntegramente. Por un lado estaban los que rodeaban a Franco, en especial Arrese, que pensaban que había que castigar al camisa vieja para complacer al Ejército. Por otro, la gente de Girón, entonces y siempre el rebelde Narciso Perales. Algunos jefes del carlismo franquista y del falangismo militante, como protesta, abandonan las filas de FET y de las JONS.
Hay otros casos de falangistas muertos en la inmediata postguerra. Son casos de lenta investigación. «José Fernández Fernández, Vieja Guardia de la Falange, Medalla Militar Individual, asesinado el 28 de agosto de 1942, contra las tapias del cementerio de Alía, junto con sus padres y otros vecinos de las localidades de La Calera y Alía (Extremadura), por cuestionar la autoridad del entonces teniente coronel de la Guardia Civil, Manuel Gómez Cantos, al intentar evitar que fusilara a toda aquella gente».{15} Estos casos evidencian que los roces fueron muchos. De forma especial cuando los falangistas empezaron a comprender que las promesas postbélicas de un Estado nacionalsindicalista eran como la definición del horizonte: una línea imaginaria que a medida que uno se acerca, se va alejando. El poder lo detentaban quienes tenían las armas y Franco sobre todos.
«La desradicalización que estaba llevando a cabo [José Luís] Arrese entre las bases de la Falange era un proceso lento y progresivo que necesitaría algunos años para completarse. Mientras tanto, seguía creciendo el resentimiento de los oficiales hacia los falangistas en general y Serrano en particular. Algunos de los generales más abiertos le exigieron personalmente a Franco que echara a su cuñado del Gobierno. Los falangistas radicales mantuvieron reuniones subversivas con los oficiales del Partido Nazi, mientras generales destacados comentaban entre ellos sobre la necesidad de llevar a cabo cambios básicos en el Gobierno español. El General Antonio Aranda, el mayor entrometido de la comandancia, alardeaba con los diplomáticos británicos –de quienes, al parecer, recibió enormes sobornos– de ser el líder de una ‘junta de generales que planeaba derrocar a Franco’, aunque no hay duda de que era una exageración»{16}.
Para Franco los falangistas seguían comportándose como niñatos a quienes gustaban las broncas y las bravuconadas. Así se lo expresará con desprecio el Caudillo a su médico personal: «Vicente, los falangistas, en definitiva, sois unos chulos de algarada»{17}. Para Franco todas estas algaradas azules no harían sino deteriorar más el prestigio de España en el exterior. A principios de ese mes, Franco había desencadenado la crisis ministerial. El 2 de septiembre de 1942, siguiendo la táctica fernandina de ‘golpe al burro negro y golpe a burro blanco’, el Caudillo había cesado a Valera en el Ministerio del Ejército, a Galarza en Gobernación y a Serrano en Asuntos Exteriores{18}. Franco eliminaba las presencias más molestas cuando era necesario acercarse a los Aliados y también se deshacía de las espigas más altas de su Gobierno, oyendo los tañidos de la campana de Huesca. En el caso de Serrano también pesó su adulterio abierto y fructífero. Varela como ministro del Ejército y Galarza de Gobernación habían manifestado excesiva independencia en una dictadura cuando tras el incidente de Begoña despacharon mensajes a los capitanes generales y gobernadores civiles de toda España sin consultar con Franco.
Por el referido fusilamiento, como quedó dicho, dimitieron los falangistas Narciso Perales y Dionisio Ridruejo. Éste había escrito al comprender la diferencia entre el partido real y la promesa azul: «La Falange (…) no es ni siquiera una fuerza. Está dispersa, decaída, desarmada, articulada como una masa borreguil (…) De la ‘Falange esencial’ no me voy»{19}. Franco quiso dar satisfacción a los camisas viejas, comprendía que el fusilamiento había sido necesario para calmar a sus compañeros de armas pero se estaba produciendo un terremoto en el partido único. Nombró a Blas Pérez González, amigo de José Antonio Girón, para sustituir a Galarza en las responsabilidades de interior. «El elegido para Gobernación no se quitaba el uniforme de Falange ni para dormir y era amigo de Girón» (Merino 2004). Blas Pérez González había sido catedrático de Derecho en la Universidad de Barcelona y era comandante del Cuerpo Jurídico Militar. «Varela era más difícil de sustituir y Franco terminó por poner en su puesto al general Carlos Asensio, que era proalemán, pero muy leal y eficaz»{20}. Por consejo de Carrero Blanco, para evitar la imagen de una crisis con vencedores y vencidos, también fue destituido Serrano Suñer el dos de septiembre de 1942, que dejó de ser ministro de Asuntos Exteriores y presidente de la Junta Política de FET.
Los sinsabores de los falangistas no habían acabado ese año. Rafael García Serrano, voluntario falangista navarro, ganó el premio nacional de literatura ‘José Antonio Primo de Rivera’ con su novela La fiel infantería, sobre la vida en los frentes. A pesar del galardón recibido su obra fue censurada por el clero. Fue editada, casi completa, en 1964, unos 22 años después.
Aunque no quedan huellas aparentes en los periódicos de la época de las actuaciones falangistas rebeldes, sí las hay en los expedientes gubernativos. «La existencia de rebeldes falangistas en torno a una ‘Falange Auténtica’ queda demostrada por los intentos de reprimirla desde el Ministerio de Gobernación. En 1943, el antifalangista Galarza cursaba al Ministro Secretario General un escrito en el que se interesaba por las relaciones entre miembros de una denominada ‘Falange Auténtica’ y la Secretaría General del Movimiento, ya que se iba a proceder contra aquéllos».{21} La represión no fue multitudinaria. Los reclusos falangistas fueron concentrados en la prisión de Alfaro, en Logroño. Los militantes detenidos en otras cárceles estaban acusados de delitos comunes, como fue el caso de Pérez de Cabo.
No sería el único año de la represión contra los falangistas revolucionarios, que Franco había iniciado en 1937, pero sí fue el año en que los camisas azules cayeron en el paredón de los nacionales, a la par que el Estado seguía usando el acompañamiento coreográfico nacionalsindicalista.
Gustavo Morales
Notas
{1} Entrevista a Siro de Verónica Viñas, en:
www.diariodeleon.es /reportajes/noticia.jsp?CAT=3D345&TEXTO=3D4306775].
{2} Gonzalo Garcival, «El hermano falangista de Durruti», Crónica El Mundo, 1º abril 2007.
{3} foros.diariovasco.com/foroshist/read.php?v=3Dt&f=3D2&i=3D90346&t=3D90346
{4} Testimonios perso.wanadoo.es/jorgegroj/testimonios.htm
{5} José Antonio Primo de Rivera, Obras Completas
www.rumbos.net/ocja/jaoc0137.html
{6} José Antonio Primo de Rivera, Obras Completas, pag. 648/649, www.plataforma2003.org/diccionario-falange/diccionario_p.htm.
{7} Francisco Blanco, ‘La proyección de la Falange en México’, El Rastro de la Historia, nº 11. [www.rumbos.net/rastroria/rastroria11/lindo_querido.htm].
{8} Francisco Blanco, «Hacia una historia del FES», El Rastro de la Historia, nº 14. [www.rumbos.net/rastroria/rastroria04/Historia_FES_III.htm].
{9} Diccionario falangista
www.plataforma2003.org/diccionario-falange/diccionario_b.htm#begoña,atentado
{10} La conversación está recogida por Laureano López Rodó en el anexo de La larga marcha hacia la monarquía. Aparece extractada en La España totalitaria de Jesús Palacios.
{11} Julio Gil Pecharroman, José Antonio Primo de Rivera, retrato de un visionario, Temas de Hoy, Madrid 1996, página 179.
{12} ‘Juan-José Domínguez: falangista fusilado por Franco’, El Rastro de la Historia, nº 12 [www.rumbos.net/rastroria/rastroria12/dominguez_.htm].
{13} Laureano López Rodó, La larga marcha hacia la monarquía, Plaza & Janés, Barcelona 1979, pág. 31
{14} Alfredo Amestoy, ‘El falangista que fusiló Franco’, El Mundo (1/09/2002) [www.el–mundo.es/cronica/2002/359/1030952812.html].
{15} El ave fénix maldita [www.falange-autentica.org/article.php?sid=3D299].
{16} Stanley G. Payne, ‘Tensión política interna. España época: primer franquismo 1942 Franco y la Segunda Guerra Mundial’,
http://www.artehistoria.jcyl.es/histesp/contextos/7386.htm
{17} Vicente V. Gil, Cuarenta años junto a Franco, Planeta, Barcelona 1981, página 31.
{18} César Vidal, «Enigmas de la historia y 4. ¿Intentó Hitler derribar a Franco?», revista.libertaddigital.com/articulo.php/1275767536
{19} Jesús Palacios, La España totalitaria. Las raíces del franquismo: 1934-1946, Planeta, Barcelona 1999, pág. 396-398.
{20} Heleno Saña, El franquismo sin mitos, Ediciones Grijalbo, Barcelona 1982, pág. 267.
{21} Francisco Blanco et al «Hacia Una Historia Del F.E.S. (II)» El Rastro de la Historia, nº 3, [www.rumbos.net/rastroria/rastroria03/historia_FES_II.htm].
Article printed from Altermedia Spain: http://es.altermedia.info
URL to article: http://es.altermedia.info/general/falangistas-contra-franco-los-azules-fusilados-en-1942_1779.html
01:10 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 17 septembre 2007
Prise de Melilla

Prise de Melilla
17 septembre 1497 : Les troupes du Roi de Castille, commandée par le Duc de Medina-Sidonia, débarquent sur le sol nord-africain et prennent la ville de Melilla, toujours espagnole depuis, malgré les tentatives insidieuses du Maroc de la reprendre. L’impératif géopolitique d’une Europe rendue à elle-même serait de défendre bec et ongles, et en bloc, la souveraineté espagnole sur ce territoire.
04:45 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
1941: viol de la neutralité iranienne

Viol de la neutralité iranienne
17 septembre 1941 : Après le viol de la neutralité iranienne par les Britanniques et les Soviétiques, qui occupaient seulement le nord du pays (région de Tabriz) et les champs pétrolifères du sud depuis le 25 août, la capitale Téhéran est investie le 17 septembre et les chars anglais s’approchent du palais du Shah. Les troupes iraniennes ne peuvent qu’opposer une résistance symbolique (comme à Kerman dans le centre du pays contre les divisions indiennes de l’armée britannique). Les envahisseurs forcent le Shah à abdiquer en faveur de son fils, qu’ils espèrent manipuler à leur guise. Le Shah Reza Khan mourra misérablement en exil en Afrique du Sud, où l’on refusera de le soigner d’un cancer. Les Britanniques éliminent ainsi un adversaire tenace, qui n’entendait pas leur laisser une mainmise totale sur les pétroles perses. L’occupation de l’Iran procurera aux alliés la victoire sur l’Allemagne. Et pas uniquement grâce à ses réserves de pétrole. C’est en effet par le territoire iranien que transiteront les fournitures de matériel lourd aux troupes soviétiques, via le nouveau chemin de fer transiranien, créé par Reza Khan et amélioré rapidement par des ingénieurs américains dès l’occupation du pays, via la navigation maritime intérieure sur la Caspienne et la navigation fluviale sur la Volga et les canaux qui relient son bassin aux lacs Ladoga et Onega, puis ceux-ci à la Mer Blanche, à l’Arctique et à l’Atlantique. Les Alliés disposent d’une voie ininterrompue qui part des Etats-Unis à l’Océan Indien, en passant par la Russie et l’Iran. Seule la prise de Stalingrad aurait permis aux Allemands de rompre cette continuité territoriale et stratégique. C’est pourquoi la bataille, dont cette ville fut l’enjeu, a été véritablement cruciale.
02:30 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Pays-Bas: guerre de religions

Mouvement Identitaire Démocratique – Bruxelles – septembre 2007
Pays-Bas : en pleine guerre de religions
Réflexions hétérodoxes sur le relativisme occidental et l’absolutisme axiologique islamique
Note à l’adresse des lecteurs wallons : Encore une réflexion issue du « ‘t Pallieterke » d’Anvers, qui tient, chaque semaine, une rubrique sur la Wallonie, les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Dans la rubrique consacrée aux Pays-Bas, nous pouvons suivre l’essentiel de la politique néerlandaise, grande inconnue de notre presse subsidiée, alignée et muselée, qui a toutefois le culot de se prétendre la plus démocratique de la planète. On nous parle à satiété du Congo, d’ex-colonies françaises très éloignées de nos préoccupations quotidiennes, de dictateurs exotiques qu’il convient de fustiger avant chaque repas, fût-il le plus frugal, de méchants fascistes qu’il faut exécrer de toutes nos tripes et qui sévissent en Hongrie ou en Russie, etc. mais on ne nous dit rien de la politique allemande ou néerlandaise, scandinave ou centre-européenne, on ne nous pipe mot des mouvements de fonds qui secouent la Grande-Bretagne, comme l’indépendantisme gallois ou écossais. C’est la raison majeure qui nous a poussé à traduire ce premier article de la rubrique néerlandaise du « ‘t Pallieterke », intitulée « Den Vaderlandt ghetrouwe » (inspiré de l’hymne national néerlandais dans sa graphie du 16ième siècle).L’intérêt de cet article est de nous faire entrevoir une approche para-théologienne de la politique, inconnue chez nous, et qui mérite pleinement l’attention du politiste ou du militant engagé.
Aux Pays-Bas règne non seulement une effervescence politique mais aussi une non moins remarquable effervescence religieuse. Car la religion aux Pays-Bas est tributaire de l’identité culturelle de la nation. Jadis, les choses y étaient simples. D’un côté, il y avait les protestants dans toutes leurs diversités. De l’autre, on avait les catholiques qui formaient une unité monolithique. Dans le meilleur des cas, les deux communautés vivaient séparées, du berceau au tombeau, véritable apartheid de fait, dans un état de guerre froide perpétuelle. Dans le pire des cas, les protestants cassaient la figure aux catholiques. Cette différence religieuse n’était pas seulement de nature historique : une cassure géographique existait tout aussi clairement. Même longtemps après la deuxième guerre mondiale, on pouvait tracer une ligne droite sur la carte du pays, de Hulst en Flandre zélandaise jusqu’à Almelo dans la province d’Overijssel. Tout ce qui était au nord de cette ligne était protestant, tout ce qui se trouvait au sud était « papiste ». Une partie de la Zélande, le Brabant septentrional, le Limbourg néerlandais, le Pays de Gueldre et l’Overijssel étaient catholiques romains. Les autres provinces ne l’étaient pas. Seulement dans les provinces de Hollande septentrionale, de Hollande méridionale et d’Utrecht on pouvait trouver, ci et là, quelques enclaves catholiques dans des régions rigoureusement protestantes. A cela s’ajoutait des communautés juives plus ou moins importantes qui vivotaient, sans trop se faire remarquer, entre les deux grandes confessions des Pays-Bas.
Cette ligne de démarcation religieuse n’existe plus de nos jours : elle s’est transformée en ligne de démarcation culturelle. Mais, en réalité, les conceptions religieuses et culturelles sont partout les mêmes aujourd’hui. Tant le protestantisme que le catholicisme néerlandais ont perdu leurs aspérités doctrinales et se sont fondus dans une sorte de relativisme hollandais généralisé, qui s’insurge contre toute pensée dogmatique et qui ressemble, comme deux gouttes d’eau au libéralisme juif contemporain. Jusqu’il y a peu, ce relativisme culturel échevelé était le produit d’exportation le plus connu des Pays-Bas. Ce relativisme culturel est l’aboutissement de la révolution protestante portant sur les normes et les valeurs, une révolution qui avait commencé au 16ième siècle pour se terminer provisoirement, mutatis mutandis, dans les dernières décennies du 20ième.
Les Pays-Bas ne reconnaissent donc plus aucune valeur ni norme. En témoignent la légalisation sur l’avortement, l’euthanasie et le mariage homosexuel. Mais simultanément, le relativisme culturel, et partant, religieux, des Pays-Bas a été ébranlé dans son sommeil paisible au cours des trois dernières décennies. Par l’arrivée massive de travailleurs immigrés venus de pays islamisés, les Pays-Bas sont devenus l’arène où se déroule, de fait, une guerre de religion entre le relativisme et l’absolutisme axiologiques dans le monde de la culture et, par voie de conséquence, sur le terrain religieux. Pendant la première décennie de présence musulmane aux Pays-Bas, on n’a pratiquement rien remarqué de l’intolérance islamiste. Le nombre d’immigrants n’était pas fort important et leur présence avait le goût de l’exotisme et de la nouveauté. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. La majorité des Néerlandais ne sont plus croyants. La plupart d’entre eux sont conscients de leur athéisme ou agnosticisme et l’affirment sans baisser les yeux et sans rougir. Mais beaucoup de Néerlandais engagés dans des cercles religieux militants chrétiens, protestants ou catholiques, ont une position plus ambiguë, car leur christianisme s’est si édulcoré qu’il n’est finalement plus qu’une maigre couche d’un vernis résiduaire bien estompé.
Une guerre culturelle
Face à ces chrétiens, toutes confessions confondues, la communauté musulmane des Pays-Bas est bien consciente de son identité religieuse. Si la première génération de travailleurs immigrés ne constituait encore qu’une minorité insignifiante, et ne cultivait aucune ambition culturelle ou sociale, la génération actuelle fait entendre bruyamment sa voix. Le catholicisme, dans ce contexte, peut aligner, en théorie, le chiffre de 4,5 millions de croyants et le protestantisme, dans sa luxuriante diversité, un peu plus de 2,5 millions ; ces chiffres sont cependant trompeurs. Car ces protestants et catholiques ne se différencient guère, sur le plan du relativisme culturel, des 43% de Néerlandais qui se déclarent incroyants. Tous, incroyants, catholiques ou protestants, sont des moutons dociles qui ne croient même pas à ce qu’ils affirment haut et fort à l’occasion, et ne font pas le poids face au gros million de musulmans du pays. Je ne veux pas dire que ces musulmans sont tous des fondamentalistes islamistes, mais la grande majorité d’entre eux sont tous simplement des croyants et inscrivent leurs existences dans un cadre de normes et de valeurs absolues.
Si l’on suit l’actualité politique néerlandaise, comme le font les rédacteurs de cette rubrique hebdomadaire, on constate que la situation ou les événements ponctuels sont bel et bien le reflet de ce choc entre un relativisme autochtone généralisé et un absolutisme axiologique allochtone. Depuis des siècles, les Pays-Bas se posent comme l’avant-garde d’un libéralisme culturel universel. Aujourd’hui, rien n’a changé sur ce chapitre, sauf que la présence des immigrés musulmans donne lieu à une nouvelle lutte qui est essentiellement spirituelle et religieuse. Le relativisme culturel est omniprésent et omnipotent aux Pays-Bas depuis que Luther et Calvin, par la réforme qu’ils ont initiée, côté protestant, et depuis qu’un théologien ultra-moderniste comme Schillebeeckx flanqué de ses acolytes et successeurs, embrayent, côté catholique, sur les aggiornamenti de Vatican II, ont sapé les assises de toute forme de pensée dogmatique en religion. Des phénomènes comme le « Mouvement du 8 mai » ou la récente offensive dominicaine aux Pays-Bas contestent désormais le caractère sacramental de la prêtrise : voilà bien une illustration claire que le travail de sape continue. L’islam radicalisé, pour sa part, n’a pas subi un tel travail de sape et conserve sa croyance en des valeurs fondées dans l’absolu. La confrontation entre relativisme et absolutisme axiologique a donc lieu, aujourd’hui même, aux Pays-Bas, avec une acuité plus forte qu’ailleurs. Le climat social, chez nos voisins du Nord, présente déjà nettement des caractéristiques proto-révolutionnaires. Le combat réel n’a certes pas encore commencé, mais une chose est d’ores et déjà certaine : les Bas Pays près de la Mer du Nord vont redevenir le théâtre de guerre où des combats décisifs vont se livrer.
« BiM ! »
(article paru dans « ‘t Pallierterke », Anvers, 12 septembre 2007).
01:30 Publié dans Affaires européennes, Histoire, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
dimanche, 16 septembre 2007
Prise d'Antequera

Prise d'Antequera
16 septembre 1410 : Don Fernando, Régent de Castille, avait lancé, pendant l’été 1410, une offensive contre les Maures de Grenade. Le 16 septembre, la place d’Antequera tombe aux mains des forces castillanes, libérant ainsi une nouvelle portion du territoire européen de l’emprise mauresque. Cette bataille marque le début de l’expansion espagnole en Méditerranée. Le prise d’Antequera permet aux Castillans d’engranger de la puissance et de repartir très vite à l’offensive, en direction du bassin occidental de la Méditerranée, car, en 1412, le fils de Don Fernando, Alphonse, reçoit Naples en fief et, en 1415, les Portugais débarquent sur les côtes marocaines et s’emparent de Ceuta, qui passera plus tard à l’Espagne, qui a gardé la place jusque aujourd’hui, place que lui conteste le Maroc. Dans cette affaire très actuelle, qui date de six siècles, l’Europe légitime doit appuyer l’Espagne sans conditions.
03:45 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
La escuela de mistica fascista

Antonello Patrizi
La escuela de mistica fascista
En los primeros días de abril de 1930 Niccolò Giani funda en Milán, junto a un grupo de jóvenes mayoritariamente universitarios, la Escuela de Mística Fascista: “Para la gran mayoría de nuestros compañeros –escribía Giani- nuestra revolución era contemplada con relación a sus logros concretos, el aspecto profundamente espiritual del fascismo se les escapaba en todo o casi. Frente a tal petrificación de nuestra revolución nos levantamos” (1)
La Escuela (que se autotituló Sandro Itálico Mussolini hijo de Arnaldo Mussolini prematuramente desaparecido) se proponía “difundir mediante conferencias y publicaciones, los principios conformadores de la Mística Fascista y su realización especifica” (2).“No busquéis más allá –escribía Giani director de la Escuela hasta 1941- mirad el fascismo, preparaos para conocerlo y lo amareis, estudiadlo y se convertirá en vuestra idea. No será para vosotros una cadena sino un vínculo de amor que enlace con un estadio más grande para la humanidad. Será para vosotros y para todos la aurora de un nuevo día”.(3)
La actividad de los jóvenes místicos se centraba en reuniones públicas, abiertas a todos “puesto que –afirmaban- el Fascismo es apostolado al que todos pueden acercarse con corazón sincero para sentir la belleza y tomar conciencia de la altura de la misión que la providencia ha confiado al Duce”(4). Inspirador del grupo de jóvenes de la Mística fue Arnaldo Mussolini (5) que con el discurso Conciencia y deber, pronunciado durante la inauguración del tercer año de la escuela, suministró a los jóvenes místicos lo que consideraron su manifiesto ético-político, “el espíritu que os anima –había afirmado Arnaldo Mussolini- está en perfecta sintonía con el transcurrir del tiempo que no conoce barreras ni límites críticos; Mística constituye una llamada a una tradición ideal que revive transformada y recreada dentro de vuestro programa de jóvenes fascistas renovadores. […] Para nosotros el problema de los jóvenes es una cuestión de formación sólida del carácter y para vosotros los jóvenes se resume en la indisoluble unidad de este binomio: conciencia y deber. […] El mañana debe ser mejor que el hoy. En una palabra, vosotros debéis ser mejores que nosotros. No me disgusta ver en vosotros a jueces severos e intransigentes con cosas y personas. […] Las cuestiones de estilo incluso en asuntos menores deben tener para vosotros una importancia singular, esencial. Todo joven fascista debe sentir el orgullo de su juventud unida al sentido de sus propios límites […] cualquier mácula en el estilo, estará siempre fuera del espíritu y fuera de los hábitos fascistas. Las miserias no son dignas del siglo veinte. No son dignas del Fascismo. Nos son dignas de vosotros”.(6)
El culto al Duce, como fundador y máximo intérprete del fascismo y de su misión histórica, se colocó en el centro de la actividad de las Escuela de Mística Fascista. “Toda auténtica revolución mundial –escribía Giani- tiene su mística, que es su arca santa, es decir el conjunto de ideas-fuerza que están destina a desplegarse y actuar sobre el subconsciente de los hombres. La Escuela ha surgido precisamente para extraer del núcleo del pensamiento y de la acción del Duce estas ideas-fuerza. La fuente, la única, exclusiva fuente de la mística es de hecho Mussolini, solamente Mussolini. ¿Es que acaso ignorando o no conociendo a fondo el pensamiento del Duce se puede afirmar que se es fascista? Nosotros decimos que no. Que el fascismo no es instinto sino educación y por ello es conocimiento de su mística, que es conocimiento de Mussolini”(7) En el estudio de Mussolini, único y auténtico “evangelio del fascismo”, los jóvenes de la mística encontraban todas las respuestas, “solo Su palabra puede dar respuesta exacta y perfecta a nuestras dudas, puede aplacar nuestras ansias, puede disipar nuestras dudas. He aquí por qué razón Sus actos y Sus discursos deben ser nuestro viático cotidiano, nuestro breviario de cada día, la respuesta rápida a todas nuestras angustias secretas. He aquí por qué los jóvenes debemos tenerlo siempre cerca y estudiarlo con amor, conocerlo sin lagunas, profundizando en él sin descanso. […] Dudas y pesimismo, miedos e incertidumbres desaparecen cuando se abre la página correcta y se lee el pensamiento preciso del jefe. Esta alegría y esta riqueza deben ser generales: es lo que queremos; y para ello debemos lograr la exposición orgánica de todo Su Pensamiento y de toda Su Acción”(8).
La fe se consideraba por los “místicos” como uno de los principales valores de la militancia política, Giani “fue sobre todo un creyente y un intransigente.. Algunos podrían denominarlo un fanático […]. Su espíritu se rebelaba contra cualquier forma de compromiso; en el terreno de la fe no admitía componendas; lo bello, lo bueno, lo verdadero están a un lado de la trinchera; en el otro lado lo feo, el mal, la mezquindad”.(9) Los jóvenes de la mística se sentían parte de una orden religiosa, de hecho en la consigna dada a la Escuela por Mussolini había dicho de ellos: “La mística es más que partido orden. Quien forma parte de ella debe estar dotado de un gran fe. El fascismo debe tener sus misioneros, es decir que sepan persuadir de la intransigencia de la fe. Es la fe la que mueve –literalmente- las montañas. Esta podría ser vuestra consigna.”(10).
Fueron frecuentes los llamamientos desde la Escuela para combatir el espíritu burgués en todas sus formas: “rechazamos –escribía Giani- con todas nuestras fuerzas a aquellos que querrían sofrenar la Revolución reduciéndola a diligente y disciplinado guardián de sus pequeñas o grandes, pero siempre miserables, fortunas, olvidando que al Fascismo hay que servirle y no servirse de él […] Señalemos a los temerosos, a los remolones, a todos los que en la revolución han visto y continúan viendo solamente al carabinero que debe garantizar su respetuosa tranquilidad doméstica”.(11)
Tenía –según Daniele Marchesini- “una actitud intolerante ante todo cuanto no fuese fanáticamente ortodoxo y se opusiera a la realización de un fascismo revolucionario. Mantenía […] una polémica llevada con sinceridad, honestidad y buena fe contra el “arribismo” y el “conformismo”, contra una jerarquía esclerotizada por la burocrática mentalidad de las media tintas” (12). Los jóvenes de la mística debían formar a los hombres, a los hombres nuevos, a los italianos de Mussolini, “solo cuando un valor –escribía Giani- o un principio se hace connatural hasta el punto de convertirse exigencia irrevocable, o sea estilo, es históricamente operativo. Y el estilo, solamente el estilo es revelador de la capacidad de los hombres nuevos y el estilo distingue realmente al fascista”(13). La mística debía representar no una “concepción cultural”, sino de un modo de vivir fascista, “no quiere suministrar cultura, ni doctrinarismo, sino que ellas es y quiere ser maestra de vida: que todo vuelve a los hombres, ha dicho Mussolini” (14).
“Somos de los místicos –afirmaba Giani en el Encuentro nacional organizado por la Escuela en 1940 sobre el tema “Por qué somos de los místicos”- porque somos de los intransigentes, de los sectarios, si tal cosa puede decirse, del Fascismo, partisanos
por antonomasia y por ello mismo, para el burgués clásico, también absurdos […] por lo demás en lo imposible y en lo absurdo solamente no creen los espíritus mediocres. Pero cuando existe la fe y la voluntad, nada es absurdo […] La historia es y será siempre un absurdo: el absurdo del espíritu y de la voluntad que somete y vence a la materia: es decir la mística. Fascismo igual a Espíritu, igual a Mística, igual a Combate, igual a Victoria, porque creer no se puede si no se es místico, combatir no se puede si no se cree, avanzar y vencer no se puede si no se combate”(15)
El estallido de la guerra representó para los jóvenes de la Escuela el banco de pruebas de su capacitación, “una revolución –había escrito F. Mezzasoma vicedirector de la Escuela- que quiera mantenerse y perpetuarse en el tiempo tiene necesidad de poner a prueba bajo el fuego de la guerra la idea de la cual ha surgido y por la cual combate” (16). En la primavera de 1943 serán 16 los caídos (cinco las Medallas de oro) de la Escuela.Niccolò Giani cayó en Albania el 14 de marzo de 1941. Se le confirió la Medalla de Oro al Valor Militar a título póstumo por los siguientes motivos: “Voluntariamente, como ya había hecho otras veces, asumió el mando de una dura patrulla de asalto, a la cual se le había confiado una misión arriesgada. Combatiendo contra fuerzas superiores en numero, con gran coraje las atacó usando bombas de mano, haciendo prisionero a un oficial. Rodeado, dispuso con soberbia calma y decisión a sus hombres para resistir. Falto ya de municiones, se lanzó contra el enemigo a la cabeza de los escasos supervivientes, a bayoneta calada, para no ser capturados. Mientras que en pie lanzaba su última granada y arengaba a los arditi con su heroico ejemplo, al grito ¡Adelante Bolzano, Viva Italia! , cayó herido de muerte. Magnifico ejemplo de sentido del deber, de excelso valor y amor patrio.”(17) Su muerte fue coherente con el ideal de una vida entendida como sacrificio y heroísmo, era el retorno de la enseñanza de Arnaldo: “ Ser siempre entusiastas, jóvenes, lleno el espíritu de alegría, alegres de combatir y alegres de morir, para dar a este mundo que nos rodea la forma de nuestros sueños y de nuestros ideales”(18).
Antonello Patrizi
del Instituto Siciliano de Estudios Políticos de Palermo, ISSPE.
NOTAS:
(1) Libro e moschetto, 20 marzo 1930.
(2) D. Marchesini, La Scuola dei gerarchi, Feltrinelli, Milano 1976.
(3) N. Giani, Aver coraggio, Dottrina fascista, settembre 1937.
(4) ACS, Segr. part. Duce, carteggio ord. N. Giani, 509017, fasc. SMF, programma della Scuola per l’ anno XI.
(5) Cfr. M.Ingrassia, L’idea di Fascismo in Arnaldo Mussolini, ISSPE, Palermo 1998.
(6) A. Mussolini, Coscienza e dovere, in Il Popolo d’ Italia, 1 dicembre 1931.
(7) Generazioni di Mussolini sul piano dell’ impero, estratto dalla rivista Tempo di Mussolini, n. 2 1937.
(8) idem.
(9) F. Mezzasoma, Niccolò Giani discepolo di Arnaldo, in Dottrina fascista, luglio 1941.
(10) D. Marchesini, La Scuola dei gerarchi, cit.
(11) N. Giani, Aver coraggio, cit.
(12) D. Marchesini, Un episodio della politica culturale del regime: la Scuola di Mistica Fascista, in Rivista di Storia Contemporanea, n. 1 1974.
(13) N. Giani, La mística come dottrina del fascismo, in Dottrina fascista, aprile 1938.
(14) Idem.
(15) N. Giani, Perché siamo dei mistici, in Dottrina fascista, gennaio-marzo 1940.
(16) F. Mezzasoma, Il cittadino della nuova Italia, in Dottrina fascista, febbraio-marzo 1942.
(17) ACS, Segr. part. Duce, carteggio ord., N. Giani, busta 985, fasc. 509017/2, segreteria politica del PNF.
(18) A. Mussolini - F. Belfiori - L. Gagliardi, Arnaldo: la rivoluzione restauratrice, Settimo Sigillo, Roma 1985.
(Trad. A. Beltrán)
Article printed from Altermedia Spain: http://es.altermedia.info
URL to article: http://es.altermedia.info/general/la-escuela-de-mistica-fascista_1780.html
02:05 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
vendredi, 14 septembre 2007
De l'identité confédérale des pays belgiques

Jan NECKERS, chroniqueur de l’hebdomadaire « ‘t Pallieterke » (Anvers) :
De l’identité confédérale des pays belgiques
Introduction du traducteur : Sur fond d’une crise gouvernementale aiguë, et apparemment sans solution, Jan Neckers, nationaliste flamand et chroniqueur de l’hebdomadaire « ‘t Pallieterke », reprend une idée essentielle : l’identité politique et institutionnelle des pays belgiques (romans comme thiois) repose sur un principe confédéral, comme en Suisse, et toute tentative de centraliser cet ensemble conduit non pas à l’explosion mais à l’implosion. Les fossoyeurs de l’unité -une unité qui fut tout en souplesse et sans rigidité aucune- de cet ensemble que furent les « Pays-Bas royaux » (espagnols puis autrichiens), sont ceux qui ont importé l’idéologie centralisatrice des Jacobins et des sans-culottes. Dont les héritiers, même s’ils prétendent avoir des racines catholiques et démocrates-chrétiennes, opposent un refus total à tout retour à cette identité confédérale, dont Jan Neckers rappelle, ici, l’histoire et les principes.
Doemnis ! (= « Malédiction ! »). Voilà mon juron favori : je l’ai repris sans vergogne à Henri Conscience qui le place dans la bouche de son héros Breydel, doyen des bouchers de Bruges et héros de la Bataille des Eperons d’Or. Doemnis, donc, quand je vois que les politiciens flamands forment finalement un bien vilain petit zoo de nullités, dépourvues de conscience historique. Même un Bart de Wever, président de la NVA tant décriée par les médias francophones ces jours-ci, qui est historien de formation et qui a bien eu un cours d’ « institutions des temps modernes », ne se réfère jamais à ces siècles où nos pays belgiques (1) formaient une solide confédération, et que cet état de choses confédéral ne posait aucun problème et plaçait même le pays en tête du raffinement, de la culture et de la santé économique en Europe. Aujourd’hui, dans les pays belgiques, on ne cesse de se référer, en se lamentant ou en se gargarisant, aux institutions de l’Etat belge, vieux de 180 ans seulement. D’un point de vue politique, c’est là pure absurdité. La confédération des pays belgiques existe depuis près de 600 ans ; seules ces 180 dernières années leur ont imposé une forme unitaire d’Etat, selon un modèle parisien perfide.
Seulement au cours de ces 180 dernières années, une minorité francophone anti-démocratique a empêché la majorité de réclamer ses droits. C’est seulement au cours de cette période que la majorité a été trahie par ses représentants et… par sa propre lâcheté car, il faut le dire, par honnêteté foncière, nous avons été des lâches car personne, au grand jamais, n’a forcé les Flamands, en leur pointant un couteau dans le dos, à élire les lavettes qui les ont si lamentablement représentés dans les assemblées.
Ces jours-ci, vous lirez un peu partout que ce pays, la Belgique unitaire, a été créé pour faire office d’Etat-tampon en 1830. C’est faux. On a fait des pays belgiques une zone-tampon en 1648, dans le cadre des traités de Westphalie. La cause de cette disposition vient de l’un des axiomes de la politique étrangère de la République des Provinces-Unies qui ne voulaient pas avoir de frontière commune avec la France ; par voie de conséquence, les Pays-Bas Royaux (espagnols à l’époque ; on n’utilisait jamais le terme de « Pays-Bas Méridionaux » à l’époque) devaient rester intacts, même si les Provinces-Unies, quelque fois, fermaient les yeux quand la France grignotait à son profit quelques portions de leurs territoires. L’attitude hautaine et intransigeante du Nord a empêché que le Sud tout entier ne soit absorbé par la France et ne soit devenu une « France du Nord » (Brrr… on en tremble d’effroi rétrospectivement…). Mais cette attitude a laissé des blessures morales profondes, si bien qu’au début du 19ième siècle, les projets d’unification du Roi des Pays-Bas unis, Guillaume I, ne pouvaient réussir, même si le souverain était parvenu à limiter les transferts financiers du Sud au Nord, qui étaient considérables à l’époque.
Guillaume I était trop un enfant de son temps pour pouvoir se rendre compte que les bons accords rationnels et les bons comptes financiers, équilibrés, ne suffisaient pas à créer l’harmonie dans un Etat unitaire où devaient cohabiter des partenaires différents. Sa décision d’accorder l’autonomie au Sud est dès lors venue beaucoup trop tard, car la noblesse, la bourgeoisie et l’église locales avaient décidé, depuis longtemps déjà, de restaurer les anciens « Pays-Bas Royaux », mais cette fois dans une camisole unitaire. Il serait peut-être bon que les politiciens flamands racontent à nos bonnes gens qu’ils ont toujours cherché, eux, leurs inspirations dans l’histoire politico-institutionnelle des Pays-Bas historiques et qu’ils refusent désormais une bonne fois pour toutes les structures qui furent inventées jadis par la canaille française assoiffée de sang, dont les représentants emblématiques sont Danton, Robespierre et Bonaparte.
L’idée confédérale
Quoi qu’il en soit, force est de constater que ces pays belgiques ont constitué pendant plus de trois siècles une confédération (devenue plus tard fédération) qui fonctionnait bien et sans heurts. Et sans l’arrivée des vautours français, qui furent, à partir de 1794 les vrais premiers occupants illégitimes de nos pays, cette (con)fédération aurait continué à vivre pendant fort longtemps. Cette confédération est née en 1433 lorsque Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, devint Comte de Hollande, de Zélande et du Hainaut. Ce Duc de Bourgogne était déjà Comte de Flandre, Duc de Brabant, Comte de Namur et d’Artois et, onze ans plus tard, il devint encore souverain du Duché de Luxembourg. Le ciment de cette confédération était seulement la personne du souverain unique, si bien que les « Pays de Par-deça » (Landen van Herwaerts Over) découvrirent, subitement, qu’ils pouvaient certes encore se chamailler entre eux, mais sans plus faire appel aux armes, car le souverain, en tant que Duc du pays X, ne pouvait tout de même pas faire la guerre à lui-même, en tant que Comte du pays Y.
A l’origine, le souverain négocie la levée des impôts avec chacun des pays pris isolément mais, finalement, il trouve plus aisé de rassembler les représentants de tous ces états au sein d’une instance, les Etats-Généraux (Staten-Generaal). Les membres des Etats-Généraux représentent leurs pays et non pas la « nation » (ndt : au sens jacobin et aberrant du terme) comme le stipule la Constitution belge. Ces représentants devaient dire, au souverain, ce que les états, en tant que parlements embryonnaires, leur avaient demandé de dire.
Les représentants étaient donc subordonnés à leurs commanditaires dans les pays qui formaient la confédération et, pour toute concession qu’ils auraient été amenés à faire, devaient demander l’autorisation de leurs états respectifs. Bien sûr, souvent, l’égoïsme particulier se hissait au-dessus de l’intérêt général de l’ensemble. Ainsi, lorsque Maarten van Rossum (Martin de Rossum) envahit le Brabant et le pille pour le compte du Duc de Gueldre, la Flandre et la Hollande, hypocrites, font comme si rien ne se passait, car elles ne subissaient pas directement les effets de cette invasion. Quand Charles de Gand, le futur Charles-Quint, arrive sur le trône, les choses vont changer : il mettra un terme à ses manifestations d’égoïsme particulariste. A l’étranger, on appelle de plus en plus souvent ses pays du Nord-Ouest les Pays-Bas, ou la « Belgica » en latin. Il leur donne des structures qui survivront pendant 300 ans sans gros problèmes. Les structures de Charles-Quint ont même survécu à la révolte des provinces du Nord et à la scission de l’ensemble « Belgica ». Charles-Quint avait crée quelque chose qui ressemblait à un gouvernement central, qu’il avait installé à Bruxelles, et que l’on avait appelé les « conseils collatéraux », et qui ont attiré à eux toujours plus de compétences au fil des siècles, notamment sur le plan de la politique internationale, des affaires maritimes, de la gestion des routes reliant les divers pays entre eux, des tarifs douaniers, etc., si bien que le pays, de confédéral, est devenu de plus en plus fédéral.
Mais il ne s’agissait pas d’un fédéralisme de la consommation comme aujourd’hui. Le Comte, le Duc, etc. qui vivait à Madrid et plus tard à Vienne, ne parvint jamais à lever le moindre impôt dans l’ensemble des pays de la « Belgica » sans l’accord de toutes les parties des Pays-Bas Royaux. Lorsqu’un seul des Etats refusait l’impôt proposé, le souverain n’avait légalement aucun recours. Plus encore : les Etats ont le droit de gérer tout l’argent de toutes les contributions levées sur leur territoire. Ils donnent une part de cet argent au souverain, pour l’entretien des armées et pour la cour, mais ils gardent le reste. Les Etats lèvent également des impôts pour des finalités propres à leur territoire : pour des travaux publics, des subsides, pour l’enseignement, etc. Il n’est pas question que le gouvernement central vienne écrémer leurs revenus pour aller les donner à une autre entité au nom d’une sacro-sainte solidarité ; et encore moins pour entretenir, par exemple, suivez mon regard, un parti relevant de la criminalité organisée et le maintenir en selle ad vitam aeternam. J’espère que Leterme et De Wever m’ont bien compris…
Dissiper une légende
Les Pays-Bas, dans le contexte de ces trois siècles de confédéralisme à la Charles-Quint, font certes partie d’un ensemble plus vaste, espagnol ou autrichien, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils suivent leur souverain dans tous ses errements. Pendant la guerre entre l’Impératrice Marie-Thérèse et Frédéric de Prusse, la part néerlandaise de l’empire autrichien se déclare carrément neutre et l’Impératrice doit s’en contenter. Bruxelles abrite même son propre « corps diplomatique » : les nations européennes sont donc représentées directement dans les « Pays-Bas Royaux ». Voilà qui est d’un bien meilleur niveau que les misérables représentations flamandes, appendices boiteux de certaines ambassades de l’actuelle Belgique.
Les divers pays sont administrés par des Conseils qui, tant sur le plan législatif que sur le plan judiciaire, sont maîtres chez eux (à une époque où la séparation des pouvoirs n’existe pas encore). Le souverain choisit certes les administrateurs des Conseils, mais toujours dans une liste de juristes issus du pays lui-même. Il n’est donc pas question qu’un Namurois, par exemple, ait son mot à dire en Flandre ou dans le Brabant. A Malines, siégeait le Grand Conseil, principale instance judiciaire, à laquelle tous peuvent faire appel pour les affaires civiles. Mais le Brabant et le Hainaut n’ont jamais voulu renoncer à leur souveraineté et n’ont jamais reconnu l’instance de Malines. Dans les affaires pénales, Malines ne peut intervenir. Enfin, le Brabant gardait le droit d’approuver ou de désapprouver les décisions du gouvernement central.
Je terminerais cet article en détricotant une légende tenace, qui refait surface sur fond de crise actuelle : certains Flamands pointent les Wallons du doigt, en leur reprochant d’avoir adhéré à l’Union d’Arras, au 16ième siècle, et qu’en le faisant, ils ont contribué à détacher la Flandre et le Brabant de leur biotope néerlandais naturel. C’est faux. L’Union d’Arras, de fait, a été plutôt une initiative des régions romanes comme Namur, le Hainaut et l’Artois, mais l’aversion qu’elle cultivait à l’endroit d’autres entités des Pays-Bas n’était pas motivée par une haine à l’égard de leur nature thioise/germanique, mais par une haine du protestantisme. Les régions romanes étaient catholiques et entendaient le rester (notamment parce que le rôle spirituel, social et économique des abbayes y était fort important).
Ces entités romanes de la « Belgica » du 16ième siècle avaient été effrayées par le calvinisme fanatique qui sévissait en Hollande et en Zélande et tenait ces provinces sous sa coupe, tant et si bien que la majorité catholique de celles-ci n’avait plus aucune liberté de pratiquer sa religion. Elles avaient aussi remarqué que la même intolérance calviniste s’était abattue sur Gand et sur Anvers et que cette intolérance ne reculait devant aucune violence même si la population préférait rester au sein de l’ancienne église traditionnelle. Farnèse reconquerra dès lors aisément les régions majoritairement thioises du Brabant et de la Flandre et les ramènera sans trop de heurts sous la houlette royale, aussi parce que Philippe II d’Espagne renonça à toutes ses exigences et redevint tranquillement Comte et Duc et parce que le peuple opta finalement pour le catholicisme qui lui était familier.
Jan NECKERS.
(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 05 septembre 2007).
Note :
(1) NdT : J’utilise ici l’adjectif traditionnel de « belgique », dérivé du latin « Belgica », terme latin servant à désigner le Nord-Ouest de l’Europe ayant appartenu au « Cercle de Bourgogne », sans la Franche-Comté, mis sur pied par Charles-Quint. L’adjectif « belgique » ne se réfère donc pas à l’Etat belge né en 1830, mais au Cercle de Bourgogne, de Philippe le Bon à l’invasion des hordes jacobines en 1792. La traduction néerlandaise de cet adjectif « belgique » est tout simplement « Nederlands », ou « Diets ». Au 19ième siècle, on utilisait parfois « Nederduyts ».
01:00 Publié dans Affaires européennes, Histoire, Politique, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
jeudi, 13 septembre 2007
Bataille de Marignan (1515)

Bataille de Marignan
13 septembre 1515 : Bataille de Marignan entre Français et Suisses. Les Suisses y sont écrasés grâce à l’usage efficace de l’artillerie. François I triomphe. Il faut replacer cette bataille dans le contexte général des guerres dites d’Italie. En 1492, après avoir été durement étrillé par notre Empereur Maximilien, le roi de France Charles VIII abandonne toute prétention sur l’Artois et la Franche-Comté et sur le Roussillon au profit de Ferdinand d’Aragon.
L’alliance hispano-impériale a bien joué. Pour compenser cette double défaite, Charles VIII caresse le rêve de s’emparer de la plaine du Pô, de culbuter les troupes de Venise et de doter la Francie occidentale d’une façade sur l’Adriatique. Son fils Louis XII s’empare de Milan, ville centrale dans le bassin du Pô, et, par traité, occupe une partie du Royaume de Naples. La présence française devient tellement pesante en Italie que le Pape Jules II, inquiet, forge la Sainte Ligue (Cantons suisses, Venise, Angleterre, Espagne) en 1511.
Sous la pression de cette alliance, Louis II doit renoncer à Milan en 1514. Mais son successeur François I dénonce tous les accords antérieurs et marche sur Milan, défendue par les régiments suisses de la Sainte Ligue. Ces régiments sont écrasés à Marignan(o), localité à l’ouest de la métropole padane. En février 1525, Charles-Quint vengera cette victoire, chassant définitivement les Français de Lombardie. Ses troupes, regroupées autour des Bandes d’Ordonnance des Pays-Bas, étaient commandées par le Comte de Lannoy. La bataille de Marignan(o) contraint les Suisses à signer la fameuse « paix perpétuelle » avec la France, qui implique le recrutement de soldats suisses pour les armées françaises. Cette tradition se perpétuera jusqu’en 1789, où les gardes suisses de Louis XVI, fidèles, seront réduits en charpies par des bandes d’ivrognes parisiens sanguinaires. Curieuse façon de remercier des hommes qui avaient montré tant de fidélité et de dévouement… Mais l’idéologie révolutionnaire, que l’on veut nous présenter comme une panacée, comme un modèle indépassable, a-t-elle quelque chose à faire de vertus aussi magnifiques que la fidélité ?
01:25 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
mercredi, 12 septembre 2007
Lili Marleen - Histoire d'une chanson

Lili Marleen - Histoire d’une chanson
En avril 1941, Richard Kistenmacher part pour Belgrade. Avec d’autres mobilisés qui, dans la vie civile, sont techniciens auprès de l’émetteur radio de Berlin, il a reçu pour mission de créer un émetteur pour les soldats dans la ville danubienne occupée. Kistenmacher est compositeur musical de profession. En route pour la capitale serbe, il s’arrête à Vienne et fouille les archives de l’émetteur autrichien pour voir s’ils n’ont pas là quelques disques en trop. Il en choisit soixante. L’un de ces disques présente « Lied eines jungen Wachtpostens » (= « La chanson d’une jeune sentinelle »), un flop commercial de l’été 1939. Le chiffre de vente de ce disque avait été seulement de 700 exemplaires. Kistenmacher n’a pas eu le temps d’écouter tous les disques qu’il avait emportés de Vienne. Il choisit d’après les titres et n’écoute chaque fois que quelques mesures. « Das Lied eines jungen Wachtposten » commence par le son d’un clairon, comme dans une fanfare, ce qui lui paraît adéquat pour un émetteur de l’armée. Mettre sur pied la station radiophonique de Belgrade prendra du temps, mais, en fin de compte, avec de faibles moyens, elle finit par pouvoir émettre. Pendant cette période de préparation, Kistenmacher a eu le temps d’écouter ses disques mais c’est la mélodie du « Lied eines jungen Wachtpostens » qu’il trouve potentiellement la meilleure. Le 18 août 1941, le programme du soir se termine par cette chanson, sélectionnée par Kistenmacher. Elle lui plaît énormément et il l’utilise pendant une semaine entière pour mettre un terme aux émissions vespérales. Mais le chef de la station radiophonique de Belgrade n’est pas d’accord : il appelle Kistenmacher dans son bureau et lui dit : « Trop, c’est trop ! J’interdis dorénavant cette Lili d’antenne, amusez-vous avec d’autres filles ! ».
Mais les soldats allemands stationnés en Yougoslavie, en Grèce et en Afrique du Nord ne sont nullement du même avis, eux qui sont continuellement branchés sur cet émetteur belgradois. Les lettres de protestation affluent et Kistenmacher reçoit l’autorisation de terminer les émissions radio à 21 h 55 par la chanson qui n’est plus la version originale du « Lied » mais est devenue « Lili Marleen ». Les soldats qui reviennent en permission en Allemagne demandent aux émetteurs allemands de programmer la chansonnette. En un rien de temps, elle envahit le Reich tout entier et tous les territoires qu’il occupe. Hitler dit à son aide de camp : « Cette chansonnette va nous survivre ».
Tristesse
« Lili Marleen » devint ainsi la chanson-culte de la deuxième guerre mondiale, bien qu’elle soit née, en fait, pendant la première. Le rédacteur du texte d’origine fut un certain Hans Leip, natif de Hambourg, qui suivait à l’époque une formation d’officier à Berlin. Là, il rencontre d’abord une fille prénommée Lili, puis une autre, prénommée Marleen. Dans un poème, il fait des deux filles une seule et même personne. Vingt-deux ans plus tard, il y ajoute deux vers et le fait paraître, avec quelques poèmes de matelots, dans un petit recueil qu’il intitule « Kleine Hafenorgel » (= « Petit harmonika au port »). Un an plus tard, le compositeur Norbert Schulze est attablé dans une taverne avec quelques amis où traîne un exemplaire du recueil. Schulze n’est pas le premier venu. Deux ans auparavant, il avait obtenu un succès retentissant avec « Schwarzer Peter », œuvre qui était mi-opérette mi-opéra. Toute l’Allemagne fredonnait alors l’air du ténor, « Ach ich hab’ in meinen Herzen… ». Cet air demeure encore très populaire aujourd’hui. Le ténor Rudolf Schock, fort aimé en Flandre, donnera à ses mémoires le titre de cet air. Le soir où il découvrit le « Kleine Hafenorgel », Schultze, en présence de ses commensaux, lut et relut le poème de Leip, qui lui fit littéralement jaillir une mélodie dans la tête. Il fonça sur le piano de la taverne et commença tout de suite à travailler le thème. En peu de temps, sa chanson fut prête. Un an plus tard, il demande à la chanteuse Lale Andersen de la chanter. Le disque sera un formidable succès.
La chanson correspond parfaitement à l’atmosphère de l’époque. Les Allemands ne veulent plus entendre ces habituelles chansons de soldats, trop saccadées, trop martiales. Dans la vie quotidienne, la guerre est devenue bien trop présente, et les gens préfèrent des rengaines plus sentimentales. Au top, on trouve « Heimat, deine Sterne », si joliment chanté par le bassiste Wilhelm Strienz et « Gute Nacht, Mutter », entonné par le baryton Karl Schmitt-Walter, que l’on entendait souvent lors du « Wunschkonzert » de la radio, quand on rendait hommage aux soldats tombés au combat. La tristesse de Lili Marleen, où l’on sent l’approche de la mort, s’inscrit bel et bien dans cette veine. De surcroît, le succès de la chanson est dû aussi à l’interprétation qu’en donnait Lale Andersen, une blonde dont la voix avait été rendue rauque par le tabac. Même l’organe de la NSDAP honore la chanteuse et la chanson, en écrivant que le texte a beaucoup en commun avec les œuvres publiées dans l’anthologie des chansons populaires intitulée « Des Knaben Wunderhorn » (mais, et pour cause, ce ne fut pas en référence à la composition de Gustav Mahler, à l’époque boycotté parce qu’Israélite).
Les soldats réclament Lili Marleen
Andersen devient une star en peu de temps et réclame des honoraires ad hoc pour chanter à la radio. Normalement, à l’époque, un chanteur connu recevait quelque 200 Reichsmarke pour un spectacle life, ce qui correspondait au salaire moyen d’un ouvrier allemand. Les chanteurs et chanteuses du hit parade des années de guerre, comme Marika Rökk, Rosita Serrano et Zarah Leander, gagnaient cinq fois plus. Les exigences de Lale Andersen sont inacceptables pour le grand chef de tous les émetteurs allemands, Joseph Goebbels. De plus, il a horreur de la sentimentalité qui se dégage de « Lili Marleen ». En novembre 1941, l’ordre tombe : la chanson ne peut plus être chantée que par une voix masculine. Les soldats sont furieux et font entendre leur fureur par un flot de lettres : ils exigent le retour de Lale Andersen, mais Goebbels refuse. L’émetteur de Belgrade fait partie de la Wehrmacht et n’est pas directement subordonné au Ministère de la Propagande de Goebbels. Plus tard, de nombreux soldats ayant combattu sur l’effrayant front de l’Est se souviendront : ils se rassemblaient autour de leur poste de radio, le « Volksempfänger », après une journée d’enfer et de sang ; le technicien, dont les doigts étaient plus sensibles, cherchait fébrilement l’émetteur de Belgrade.
Finalement, Goebbels laissera la paix à Belgrade, tout en continuant la guerre personnelle qu’il livrait à Lale Andersen. Il alla jusqu’à faire détruire les matrices du tout premier enregistrement. Mais la chanteuse n’a jamais eu peur du ministre de la propagande et a refusé, au printemps 1942, de chanter pour les gardiens du ghetto de Varsovie. Six mois plus tard, Goebbels parvient à la coincer. Avec naïveté, elle a écrit une lettre à une ancienne connaissance qui s’était installée en Suisse ; cette connaissance était juive. Elle se voit infliger une interdiction professionnelle et plus personne ne peut diffuser ses autres disques. Mais Belgrade continue à émettre Lili Marleen. Lorsque la BBC annonce que Lale Andersen s’est suicidée à cause des nazis, elle reçoit à nouveau l’autorisation de monter sur les planches, mais non pour la radio. Goebbels est occupé à dresser des listes de chansons à interdire et son ministère est inondé de réactions furibardes après un terrible bombardement de Berlin. Le jour après cette attaque aérienne, la radio avait diffusé « Für eine Nacht voller Seligkeit » de Marika Rökk. Comme de plus en plus de sous-marins allemands sont coulés, le ministère interdit aussi la radiodiffusion de « Eine Seefahrt, die ist lustig ». Une chansonnette comme « Warum soll ich treu sein… » se voit également interdite car jugée mauvaise pour le moral des soldats du front. Et chaque fois que la radio diffuse la chanson « How do you do ? » de Rosita Serrano, le speaker doit expliquer clairement aux auditeurs que ce sont là les seuls mots anglais du texte et que la chanson a pour objectif de se moquer des Britanniques.
L’éloge d’Eisenhower
Lili Marleen poursuit sa voie triomphale. En Afrique du Nord, ce ne sont pas seulement les soldats de l’Afrika Korps qui écoutent l’émetteur de Belgrade. Vers vingt-deux heures, les Britanniques, eux aussi, cherchent à le capter. Lorsque les lignes de front sont très proches et que les Britanniques n’ont pas de récepteur, ils crient, le soir, à leurs ennemis allemands : « Comrades, louter please » (= « Plus fort, camarades ! »). Les commandants alliés ne sont pas heureux mais ne peuvent pas davantage enrayer le succès de la chanson dans les rangs de leurs soldats. Les Allemands produisent même une version anglaise qu’ils diffusent pour leurs émissions de propagande destinées à la Grande-Bretagne. Les autorités alliées sont acculées et ne peuvent que faire contre mauvaise fortune bon cœur : elles produisent à leur tour une traduction. En Grande-Bretagne, c’est Vera Lynn, la « sweeheart of the forces », qui enregistrera la chanson. Aux Etats-Unis, ce rôle sera dévolu à Marlène Dietrich.
La version de Marlène Dietrich fut un tel succès que beaucoup croiront plus tard que ce fut elle qui avait été la première à lancer la chanson. Sur les partitions et écrits où figure la musique de Lili Marleen, on trouve erronément le nom du compositeur Paul Lincke mais tous s’accordent à concéder, en toute honnêteté, le « copyright » à « Apollo Verlag Germany » (même si les bénéfices en ont été confisqués).
Après la guerre, Lale Andersen continua à chanter sa chanson la plus connue lors de concerts organisés pour les troupes d’occupation américaines et britanniques en Allemagne. Eisenhower rendit hommage au poète Hans Leip en disant de lui « qu’il fut le seul Allemand qui avait rendu le monde plus heureux pendant toute la guerre ». Sur le compositeur Norbert Schulze, le général américain ne prononça pas un mot car il avait également composé des chansons politisées à grand succès, telles « Bomben auf Engeland » (= « Bombes sur l’Angleterre ») et « Panzer rollen in Afrika vor » (= « Les panzer foncent en avant sur la terre d’Afrique »). Liese-Lotte Bunnenberg, comme se nommait Lale Andersen à l’état-civil, mourut en 1972, âgée de 67 ans. Hans Leip décéda en 1983, ayant atteint l’âge de 90 ans. Et Norbert Schulze allait avoir 92 ans quand il mourut en 2002.
Jan NECKERS.
(article paru dans « ‘t Pallieterke », Anvers, 22 août 2007).
02:55 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
lundi, 10 septembre 2007
Traité de Tanger

Traité de Tanger
10 septembre 1844 : Le sultan du Maroc signe un accord avec la France lors du Traité de Tanger. Il se ménage ainsi une neutralité dans la guerre qui oppose Paris aux insurgés marocains et algériens rassemblés autour de l’Emir Abd el-Kader, chef charismatique, développant une mystique ascétique et guerrière digne d’admiration. Le sultan, vénal et corrompu, préférait s’allier aux Français plutôt que d’élever son peuple aux principes religieux et militaires prônés par Abd el-Kader. Ce dernier se rendra l’année suivante au général Lamoricière, esprit clairvoyant qui a su admirer à sa très juste valeur l’éthique militaro-religieuse du chef marocain. Ce rapprochement entre Paris et le sultan du Maroc, plutôt allié de revers des Anglais contre l’Espagne, conduit à une première ébauche d’alliance franco-anglaise contre le reste de l’Europe, ce qui conduira le diplomate Constantin Frantz à démontrer que seuls la Prusse et les empires austro-hongrois et russe sont authentiquement européens : les nations occidentales ont désormais des intérêts extra-européens et ne possèdent plus leur centre de gravité en Europe même (cf. « Constantin Frantz », par Robert Steuckers, in : « Encyclopédie des Œuvres Philosophiques », PUF, 1992).
02:20 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
dimanche, 09 septembre 2007
Maladie de la pomme de terre en Irlande

La maladie de la pomme de terre en Irlande au XIXième siècle
9 septembre 1845 : Le journal irlandais « Dublin Evening Post » signale l’apparition de la maladie de la pomme de terre, qui ruinera le petit paysannat irlandais, provoquera une épouvantable famine et enclenchera un processus d’émigration de très grande ampleur. Le nationalisme irlandais prendra son envol au départ des terribles injustices commises par les propriétaires britanniques et protestants et par une sordide « justice » aux ordres contre les familles paysannes insolvables. Plus rien n’arrêtera la progression de la revendication identitaire irlandaise. Notons que la Flandre, elle aussi, sera victime de cette terrible maladie affectant la tubercule de Permentier, base de l’alimentation des masses ouvrières et rurales. La Reine Louise-Marie fera beaucoup pour les déshérités mais un processus d’émigration frappera aussi la Flandre, en direction de la Wallonie en voie d’industrialisation rapide, de la France qui avait besoin de main-d’œuvre agricole et des Etats-Unis.
Le sentiment national flamand s’en trouvera également renforcé, de même qu’une solidarité avec les souffrances des Irlandais. Cette solidarité catholique et paysanne a alimenté la veine anglophobe du mouvement flamand, aujourd’hui largement battue en brèche par l’offensive anglophile et américanophile du publiciste Paul Belien, dont l’objectif sournois est de dégager le mouvement flamand de toutes autres influences qu’anglo-saxonnes, notamment de le dépouiller de toutes les influences allemandes et autrichiennes qui lui avaient donné sa force depuis les dernières décennies du 19ième siècle jusqu’aux années 60.
Ces influences, à la fois catholiques et herdériennes (issues de la pensée de Herder), avaient créé une option solidariste, imperméable à l’égoïsme libéral de tradition anglo-saxonne. Pour ce qui concerne le « Vlaams Belang », l’ère de Karel Dillen, influencée par le mouvement catholique allemand de Maria Laach, par le solidarisme et l’esprit du poète Stefan George est définitivement close : plus aucune référence à ces corpus ne se repère dans la littérature du parti. C’est la grande offensive néo-conservatrice et néo-libérale à l’américaine qui a le vent en poupe. Une catastrophe culturelle pour la Flandre, mais aussi pour les mouvements wallons similaires, surtout vivaces en Namurois et au Luxembourg, notamment dans la tradition « stevensiste » (sur laquelle nous reviendrons).
03:15 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
Le martyr de Smyrne

Notre image: la libération de Smyrne en 1918, avec l'entrée des troupes grecques
Le martyr de Smyrne
9 septembre 1922 : Grande défaite européenne : les hordes turques, qui viennent de vaincre les armées grecques qui avaient récupéré l’Asie Mineure, entrent dans la ville de Smyrne (devenue « Izmir »), en commettant force massacres et atrocités, allant jusqu’à crucifier l’évêque orthodoxe du lieu sur les quais du port égéen. Les Britanniques, rappelons-le, avaient décidé d’abandonner les Grecs, pour ne pas pousser les Turcs dans le camp soviétique. Les escadres de la Royal Navy, au large de Smyrne, n’interviendront pas et n’annuleront même pas le concert prévu sur l’un des bâtiments de guerre. L’orchestre jouera tandis que la ville sera livrée aux flammes et que ses habitants seront violés et égorgés par les Turcs. Le 9 septembre devrait être un jour de deuil pour toute l’Europe.
01:00 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook
samedi, 08 septembre 2007
Réhabilitation d'Andrej Hlinka

Slovaquie : hommage officiel à Andrej Hlinka
BRATISLAVA : Des députés en vue du parti chrétien-démocrate de l’opposition, le KDH, viennent de proposer une loi, par laquelle Andrej Hlinka (1864-1938) serait honoré pour les services qu’il a rendus à l’Etat. Ce prêtre catholique s’était engagé pour défendre les droits des Slovaques (ndt : dans l’Etat tchécoslovaque artificiel voulu par les francs-maçons Poincaré et Clémenceau), ont déclaré Vladimir Palko (ancien ministre de l’intérieur), Frantisek Miklosko et Pavol Minarik. Andrej Hlinka avait fondé en 1918 le HSLS ou le « Nouveau Parti Populaire National-Catholique Slovaque ». En 1939, après la mort de Hlinka, le HSLS devint le parti d’Etat sous l’égide du prélat catholique Monseigneur Jozef Tiso, dans une Slovaquie indépendante et alliée à l’Allemagne. Le vice-premier ministre Dusan Caplovic, qui appartient au SMER, un parti populiste de gauche qui fait partie de l’actuel gouvernement slovaque, a simplement rétorqué aux députés du KDH qu’il serait opportun de proposer la réhabilitation officielle de plusieurs autres personnalités, par une loi similaire mais plus large, car légiférer sur la seule personnalité de Hlinka s’avèrerait problématique, puisque son action suscite encore bien des controverses en Slovaquie.
(source : Junge Freiheit, Berlin, n°36/2007).
04:10 Publié dans Affaires européennes, Histoire, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | |
del.icio.us |
|
Digg |
Facebook