lundi, 03 juin 2024
Une armée européenne ?
Une armée européenne ?
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/esercito-europeo/
Une armée européenne commune ? C'est-à-dire des forces armées unifiées avec un commandement commun. Pas simplement des unités spéciales coordonnées, qui existent déjà.
On en parle beaucoup ces jours-ci. Les hommes politiques, sous la pression des prochaines élections, en parlent. Et les analystes et les professeurs en parlent aussi, mais d'une manière beaucoup plus saccadée. Ceux qui infestent généralement les innombrables "programmes d'information" (guillemets ironiques obligatoires) où ils s'exercent à proférer des banalités et à débiter une bonne dose de mensonges sur la guerre en Ukraine, en mer Rouge et sur bien d'autres choses encore.
L'idée plaît, en somme. A la gauche et surtout à une certaine droite. Et même à certains, encore de bonne foi, qui y voient une étape essentielle pour donner vie à une autre Europe. A une « Europe Nation », comme en rêvaient les affiches du MSI dans les lointaines années 1970.
Je ne me retrouve pourtant pas dans cet enthousiasme. Au contraire, je pense que la création d'une armée commune serait une bourde. Exactement comme l'a été la monnaie commune. Le fameux euro.
Ce n'est pas une question de vouloir apporter absolument la contradiction. Juste une question de réalisme. Et de mémoire.
Souvenez-vous de l'enthousiasme avec lequel l'euro a été accueilli. Et, ensuite, ce à quoi il nous a conduits ?
À un appauvrissement progressif des classes moyennes inférieures dans toute l'Union. Et, en Italie, au bradage de notre patrimoine industriel, à un système d'emploi digne du tiers-monde. Du Bangladesh. À des lois financières de type "capestro". Au despotisme des banques qui font tout le bien et tout le mal.
Elle a également anéanti le débat politique. Il fut un temps où les différences entre la DC d'Andreotti et Moro, le PCI de Berlinguer, le PSI de Craxi, le MSI d'Almirante étaient des différences d'idées, de blocs sociaux de référence, de substance.
Aujourd'hui, quelles sont les différences entre Meloni et Schlein ? A quelques accents près, toutes les deux sont atlantistes, toutes les deux sont fondamentalement soumises aux ordres de Bruxelles. Bref, elles se distinguent sans doute plus par les vêtements de marque qu'elles portent que par les pensées qu'elles expriment (ou n'expriment pas).
Il ne s'agit pas pour autant de regretter les « vieux briscards » de la Première République. Qui avaient des défauts, certes. Mais tout aussi certainement plus de substance que les beaux gosses qui représentent notre classe politique aujourd'hui.
Le problème est autre. Après avoir unifié la monnaie sans avoir mis en place un gouvernement, un système politique et une législation communs, nous nous sommes livrés pieds et poings liés à une bureaucratie sans contrôle. Surpuissante et dominatrice. Auto-référentielle. Et liée à des intérêts qui n'ont rien à voir avec ceux des peuples et des nations.
Le contraire d'un véritable système politique, démocratique ou non. Car les fédérations ou confédérations sont construites selon la structure architecturale de la pyramide.
D'abord la base. Unité politique, système électoral commun, législation. Et aussi la fiscalité. Ensuite, les forces de défense. L'armée et bien d'autres choses encore. Enfin, en dernier recours, l'union monétaire.
Pour prendre l'exemple le plus connu, les États-Unis se sont construits ainsi. D'abord une constitution, une définition du pouvoir politique du gouvernement fédéral. Un système législatif et un système fiscal sensiblement communs. Ensuite, les forces armées. Et enfin l'union monétaire. Il a fallu plus d'un siècle pour y parvenir. Et une guerre civile.
En Europe, nous avons prétendu construire une pyramide inversée. Qui devrait tenir sur sa pointe. Ce qui est impossible. C'est ainsi que nos économies ont été progressivement ravagées par les prédateurs. Internes et, surtout, externes.
Certes, pendant un temps, l'Allemagne s'est taillé la part du lion. Mais on ne reste pas longtemps une puissance économique sans véritable pouvoir de décision politique. Et voilà que Berlin s'enfonce dans la crise. Une crise sans fond apparent.
Pensez donc à une armée européenne commune. Avec des commandements unifiés... qui choisirait les commandants ? Qui prendrait la décision de l'utiliser ou non et comment l'utiliser ?
Les militaires font les guerres. Mais ils ne les décident pas. Ce sont les politiques, c'est-à-dire les gouvernements, qui les décident. Mais dans l'UE, il n'y a pas de gouvernement. Seulement une commission de bureaucrates qui, comme je l'ai dit, répond à des intérêts étrangers à ceux d'un État.
Pour faire court... si nous avions une armée européenne à l'heure actuelle, c'est Mme von der Leyen qui déciderait de son déploiement.
Cette perspective vous plaît-elle ?
Honnêtement, elle me fait dresser les cheveux sur la tête.
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lundi, 28 mars 2022
Armée européenne : première étape sur le très long chemin vers la liberté vis-à-vis des USA ?
Armée européenne : première étape sur le très long chemin vers la liberté vis-à-vis des USA ?
Alessandro Cavallini
Source: https://electomagazine.it/esercito-europeo-primo-passettino-sulla-lunghissima-strada-della-liberta-dagli-usa/?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=ReviveOldPost
Certains analystes ont commencé à parler du retour de la guerre froide à la suite du conflit russo-ukrainien. En effet, à première vue, cela semble être le cas : d'un côté, Poutine stigmatise la politique de l'OTAN, tandis que de l'autre, tous les pays européens sont unis dans un seul front occidental, avec les États-Unis, condamnant unanimement l'agression de la Russie. Pourtant, quelque chose sur le Vieux Continent évolue dans une autre direction, vers une plus grande autonomie européenne vis-à-vis des États-Unis.
Dans le sillage du conflit, la formation d'une armée européenne a été accélérée et devrait voir le jour en 2023. Un document spécial, la boussole stratégique, a également été rédigé. Il indique les étapes à suivre, en premier lieu les scénarios stratégiques dans lesquels le bataillon européen pourra opérer : une vaste zone, allant des Balkans à la Méditerranée asiatique et à l'Afrique. Les soldats enrôlés devraient être environ 5000 à partir de l'année prochaine avec des exercices réguliers, puis devenir pleinement opérationnels en 2024, soit un an plus tôt que prévu initialement.
Évidemment, les points critiques de cette opération sont nombreux. Tout d'abord, le faible nombre de personnel envisagé. Ensuite, il y a la question cruciale de la dépendance à l'égard de l'OTAN. Aujourd'hui, sur les 30 pays membres de l'Alliance atlantique, 25 sont membres de l'Union européenne. Comment Bruxelles pourra-t-elle se libérer des diktats de l'encombrant vainqueur de la Seconde Guerre mondiale ?
C'est là qu'intervient l'autre limite majeure de l'Union européenne actuelle, qui, si elle n'est pas résolue, ne conduira jamais à une véritable armée européenne et pas seulement à une façade. Aujourd'hui, l'UE, malgré quelques bonnes intentions, n'est toujours qu'une structure économique, comme à l'époque de la CEE. Lorsqu'il s'agit de politique étrangère, qui est la question la plus importante pour un État véritablement souverain, le Conseil de l'UE doit voter ses décisions à l'unanimité. Cela signifie que, quelle que soit la difficulté de mettre tout le monde d'accord, chaque État membre de l'UE a le même poids politique. Le Luxembourg, par exemple, peut opposer son veto à une décision de politique étrangère exactement de la même manière que l'Allemagne.
C'est là que devrait commencer une réforme sérieuse de l'architecture européenne actuelle. Le problème de l'UE n'est pas, comme le disent les anti-européens de noantri, une absence de démocratie (c'est vrai en Italie, où les pouvoirs du Parlement en sont privés de facto depuis des années...) mais exactement le contraire : un excès de démocratie, entendu comme une vision égalitaire des pays membres. Il serait nécessaire de créer une Union européenne complètement différente, où le poids politique des différentes nations varierait en fonction de leur taille, de leur histoire, de leur capacité industrielle, etc. Ce n'est qu'ainsi que l'Europe cessera d'être une simple structure bureaucratique-administrative et deviendra réellement un État efficace et un acteur d'importance internationale.
Ces dernières années, divers hommes politiques du Vieux Continent ont évolué dans ce sens. Même les différents accords avec la Russie, qui sont aujourd'hui montrés du doigt comme étant de connivence avec le "dictateur Poutine", étaient en fait fonctionnels à la perspective d'une plus grande indépendance et autonomie de l'Europe par rapport aux États-Unis. Aujourd'hui, cependant, la guerre a dérapé et le risque est précisément de redevenir les vassaux de Washington, avec l'excuse que l'Occident tout entier est en guerre contre le tsar de Moscou. Mais l'histoire n'est jamais définitive et souvent, dans les situations les plus imprévisibles, des opportunités se cachent. L'Europe sera-t-elle capable de tourner la situation de guerre actuelle à son avantage ? Si elle veut redevenir une puissance, elle n'a pas d'alternative : elle doit accélérer la politique d'unité politique sur le continent et assumer la structure d'un véritable État, avec sa propre politique étrangère et sa propre armée régulière et nombreuse. Sinon, il n'y a pas d'issue : nous resterons soumis aux maîtres atlantiques, sans tenir compte des véritables intérêts qui ont poussé Poutine à entrer en Ukraine. Comme toujours, il s'agit de prendre sur ses épaules le poids de son propre destin. C'est à nous de nous libérer du joug américain, nous ne pouvons continuer à espérer un sauveur extérieur, qui au final ne serait rien d'autre que notre nouveau maître.
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dimanche, 31 octobre 2021
Macron appelle la création d'une armée européenne... Et maintenant?
Macron appelle à la création d'une armée européenne... Et maintenant?
Enric Ravello Barber
Ex: https://www.enricravellobarber.eu/2021/10/macron-apela-un-ejercito-europeo-et.html#.YX0lNxw6-Uk
La signature du traité AUKUS et la perte de la vente de sous-marins français à l'Australie au profit de sous-marins américains ont provoqué des réactions de Macron qui rappellent les paroles de la chanson légendaire de Gilbert Bécaud et Pierre Delanoë ((Et maintenant /Que vais-je faire ?/ Maintenant/ Que tu es parti!).
Pour être juste, cependant, Macron est le seul dirigeant politique d'Europe occidentale (et, si vous voulez, de toute l'Europe, avec Vladimir Poutine) qui a mis en garde contre la divergence géopolitique croissante entre les États-Unis et l'Europe et la nécessité d'articuler l'Europe comme un acteur puissant sur la scène multipolaire du 21e siècle.
L'histoire remonte à loin. L'OTAN a été créée en 1949 et a reçu comme réponse la création du Pacte de Varsovie, c'est-à-dire que l'OTAN a été créé pour garantir la défense de l'Occident contre une éventuelle attaque du bloc de l'Est. De Gaulle avait compris que cette alliance signifiait aussi "de facto" que le parapluie militaire américain était suspendu au-dessus de toute l'Europe, avec les implications de soumission politique, économique et de politique étrangère que cela impliquait. La France était membre de l'OTAN mais en 1966, sous la présidence de Gaulle, elle a quitté le commandement militaire de l'OTAN. Ce n'est qu'en 2007 avec l'arrivée à l'Elysée du premier président ouvertement pro-américain de l'après-guerre, Nicolas Sarkozy, que la France a réintégré la structure militaire de l'Alliance atlantique en 2009.
La chute du mur et l'axe carolingien
La chute du mur et la réunification de l'Allemagne ont marqué un changement fondamental dans l'équilibre des forces en Europe. Le pays le plus puissant du continent s'est à nouveau perçu comme l'axe d'articulation du continent. Le chancelier qui a rendu cette réunification exemplaire, Helmut Kohl, avait aussi cette vision d'une Allemagne et d'une Europe moins soumises aux intérêts l'hegemon situé de l'autre côté de l'Atlantique. À la tête d'une Allemagne unifiée et forte, devenue la première puissance de l'UE, Kohl a renforcé l'axe dit carolingien (France-Allemagne) en tant que noyau d'une Europe puissante et autonome. Sa chancellerie a coïncidé avec la présidence de François Mitterrand en France - qui partageait pour l'essentiel cette vision européenne - qui a permis de réaliser un acte émouvant de réconciliation franco-allemande et de poser la première pierre de ce qui devait être une armée européenne, avec la création de l'Eurocorps. Curieusement, tous deux ont perdu les élections suivantes dans leurs pays respectifs, suite à des campagnes médiatiques contre eux.
La tentative de création d'une armée européenne a été avortée par les États-Unis, et aujourd'hui, il n'en reste qu'un pur témoignage, ridicule d'un point de vue militaire (1).
De l'Atlantique au Pacifique : la scène mondiale change
Les intérêts américains ont toujours été contraires à ceux de l'Europe occidentale depuis 1945, pour la simple raison que les États-Unis étaient la puissance colonisatrice et que l'Europe était le territoire colonisé et assujetti. Mais cette antithèse s'est accentuée avec la chute du Mur. L'Europe n'est plus sous la menace soviétique. La logique géopolitique appelle à une cohésion de l'Europe occidentale et à un rapprochement progressif avec la Russie, la menace de l'axe Paris-Berlin-Moscou redevenant le fléau de la diplomatie américaine. Toute tentative d'unification et d'émancipation européenne et de rapprochement euro-russe est toujours torpillée par les Etats-Unis.
Contrairement à ce qu'avait prédit l'idéologue mondialiste Francis Fukuyama, l'histoire ne s'arrête jamais. Au cours des dernières décennies, et surtout de la dernière, nous avons assisté au développement imparable d'une énorme puissance mondiale : la Chine. Dans le même temps, la principale scène mondiale se déplace de l'Atlantique au Pacifique.
Les données de 2016 indiquaient déjà que dans le classement des 20 plus grands pays en termes de PIB mondial, 11 d'entre eux sont situés dans l'anneau du Pacifique. Ces 11 pays représentent environ 82 % du PIB mondial, mais ce pourcentage est aujourd'hui plus élevé. Les deux grandes superpuissances du moment (les États-Unis et la Chine) partagent un littoral avec cet océan, où se trouve également la Russie.
Les points de friction entre les deux parties (la Corée, Taïwan, le Vietnam, les îles Spratly et la "ligne en neuf points") se trouvent également dans le Pacifique. Les États-Unis ont depuis longtemps déplacé leur axe politique et militaire vers le Pacifique, et c'est Obama qui a initié ce changement stratégique majeur.
Les États-Unis n'ont plus le moindre intérêt dans la "défense" de l'Europe, la grande scène mondiale a changé. Le seul intérêt du Pentagone en Europe est de provoquer et d'acculer la Russie, mais le grand défi est de maintenir le contrôle du Pacifique et d'empêcher la Chine de projeter sa nouvelle route de la soie vers la mer, ce qui porterait un coup fatal à l'hégémonie mondiale des États-Unis. Les États-Unis ne sont plus disposés à payer pour la défense européenne ; ils ne sont plus intéressés. Et puis la réalité s'impose : nous sommes un continent fragmenté, divisé, faible et sans défense. Comme le dit Macron, le retrait progressif des États-Unis de l'OTAN est "de facto" la mort cérébrale de l'Alliance atlantique (2). Les États-Unis, qui ont soutenu le Brexit pour affaiblir l'UE et créer une nouvelle grande alliance anglo-saxonne, ont poussé au rapprochement avec leurs cousins britanniques et australiens - principal allié de Washington dans le Pacifique - dans une dynamique politico-militaire qui a pour but ultime la création d'une grande alliance anglo-saxonne et son désengagement de la défense européenne. Les pays anglo-saxons soutiennent clairement cette initiative menée par le cousin aîné de la famille (3).
Une armée européenne - comment, avec qui et dans quel but ?
La France, malmenée par la signature de l'alliance AUKUS, prend aujourd'hui conscience de la réalité précaire de la défense française et européenne. Macron appelle à la création d'une armée européenne "pour nous faire respecter" (4). Alors que son ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, un poids lourd du gouvernement français, déclare: "Nos partenaires européens doivent ouvrir les yeux, nous ne pouvons plus compter sur les États-Unis pour garantir notre protection stratégique. La première leçon est que l'Union européenne doit construire son indépendance stratégique. Si demain - a-t-il ajouté - il y a un problème massif d'immigration illégale, s'il y a un problème de terrorisme venant du continent africain, qui nous protégera? Seulement nous" (5). Sans aucun doute, il a tout à fait raison.
La France et son président sont conscients qu'aujourd'hui ils sont déjà une puissance de deuxième ou troisième ordre. Les lois de la géopolitique actuelle rendent impensable que la France soit à nouveau un acteur mondial majeur; il ne lui reste qu'une seule option: conduire un processus de convergence politique, diplomatique et militaire européenne. C'est l'un des points forts de la politique de Macron, qui a créé un think tank européen au nom révélateur: "Grand Continent". La nécessité d'une armée européenne est si évidente que la présidente de la Commission von der Leyen elle-même la partage (6). Macron a lancé cet appel, mais il y a des considérations nécessaires :
- Puissance nucléaire : Si nous parlons réellement d'une armée et pas seulement d'une politique visant à surveiller les frontières et à effectuer quelques "missions de paix" dans des pays lointains, l'armement nucléaire est nécessaire. Le seul pays de l'UE à posséder des ogives nucléaires est la France, et ce n'est guère plus qu'anecdotique comparé aux États-Unis, à la Russie et à une Chine montante dans ce domaine. La France possède 290 têtes nucléaires, les États-Unis en ont 5800, la Russie 6375, la Chine 350. C'est pourquoi elle refuse de signer tout traité de non-prolifération nucléaire tant que son désavantage ne sera pas réduit. En octobre dernier, la Chine a surpris avec son nouveau missile hypersonique (7). La croissance de l'armement nucléaire de Pékin est vertigineuse. C'est la logique de son accession à la puissance mondiale.
Si Macron est sérieux au sujet d'une armée européenne sérieuse, il doit renforcer la puissance nucléaire de la France et forcer le Conseil de sécurité de l'ONU à autoriser l'Allemagne à avoir des armes nucléaires, car il est impossible de construire une Europe forte sans une Allemagne militairement forte. S'il exerce cette pression diplomatique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, son appel à une armée européenne ne sera qu'une rhétorique vide. Il sera temps de voir réellement s'il est le leader européen qu'il prétend être, ou si sa rhétorique européenne n'est que de la poudre aux yeux et s'il ne pense qu'en termes d'Hexagone.
- Intégrer l'Europe centrale et orientale : une armée de l'UE ne peut se limiter à une armée dans sa partie occidentale. D'un point de vue militaire et stratégique, la participation des pays de l'Est de l'UE, principalement les pays du groupe dit de Visegrad, serait vitale. Sur le plan militaire, non seulement parce que l'armée polonaise est la 23e armée du monde et la cinquième de l'UE (8), mais aussi en raison de l'effort militaire important consenti par ces pays (9). Stratégiquement, parce que le projet d'armée européenne doit nécessairement associer les pays de Visegrad et les pays baltes à la défense européenne et ne pas leur permettre d'être les alliés privilégiés des Etats-Unis sur notre continent (10).
En ce sens, la pression exercée par l'UE sur les gouvernements légitimes de la Pologne et de la Hongrie n'est pas du tout une position intelligente. Mais quelqu'un dans l'UE est-il vraiment capable de penser en termes européens ? Nous avons peur que non.
- Rompre avec l'atlantisme, pour une logique européenne. L'Europe doit avoir une armée et une politique de défense propre, mais pour défendre ses intérêts et non ceux de la puissance dominante américaine (11).
L'escalade des tensions militaires entre l'Ukraine et la Russie obéit à la logique du Pentagone qui consiste à créer des tensions sur le territoire européen, à isoler la Russie et à empêcher tout rapprochement euro-russe (le cauchemar des stratèges de Washington). La logique européenne devrait être de désamorcer les tensions entre l'Ukraine et la Russie et de promouvoir une politique de rapprochement à Kiev entre l'UE et Moscou.
Bruxelles et Berlin ne l'ont pas compris, Moscou l'a à moitié compris, Washington l'a compris, et c'est pourquoi les Américains sont en train de gagner cette bataille géopolitique cruciale.
Notes:
1. ttps://www.elconfidencial.com/mundo/europa/2021-10-08/battlegroups-union-europea-fuerza-respuesta-rapida_3302008/
2. https://www.lavanguardia.com/internacional/20191107/471443349907/macron-otan-muerte-cerebral-retirada-eeuu.html
3. https://rebelioncontraelmundomoderno.wordpress.com/2021/10/19/la-creacion-de-aukus-y-quad-implica-que-los-anglosajones-estan-destruyendo-la-otan/
4. https://mundo.sputniknews.com/20210929/hagamonos-respetar-macron-llama-a-crear-un-ejercito-europeo-mientras-eeuu-se-enfoca-en-si-mismo-1116591497.html
5. https://www.elconfidencial.com/mundo/europa/2021-09-23/francia-pide-a-los-europeos-dejar-de-confiar-en-eeuu-para-su-proteccion_3294548/
6. https://www.larazon.es/internacional/20210918/2uu23426zvgivogajqvtrbn7ke.html
7. https://mundo.sputniknews.com/20211017/china-sorprende-a-eeuu-con-un-misil-hipersonico-capaz-de-portar-ojivas-nucleares-1117210916.html
8. https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php
9. https://visegradpost.com/fr/2021/10/15/vers-un-renforcement-de-la-cooperation-militaire-au-sein-du-v4/
10. http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/16/la-lituanie-sentinelle-de-l-europe-ou-larbin-de-l-occident.html
11.
https://headtopics.com/es/la-ue-ultima-una-misi-n-militar-para-entrenar-a-oficiales-ucranianos-que-luchan-contra-rusia-22000931
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mardi, 07 septembre 2021
Les effectifs de l'armée européenne
Les effectifs de l'armée européenne
Paolo Mauri
Ex: https://it.insideover.com/difesa/i-numeri-dellesercito-europeo.html
L'issue dramatique de la guerre en Afghanistan a rouvert un fossé au sein de l'OTAN qui semblait avoir été comblé par l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. En effet, le nouveau président des États-Unis avait entrepris d'abandonner l'unilatéralisme trumpien pour reprendre le dialogue avec les alliés européens sur la base d'une approche multilatérale renouvelée - et idéalement revigorée.
En réalité, lors de son premier véritable test, cette posture décisionnelle a été mise de côté: l'évacuation de Kaboul a pris les autres pays de l'OTAN par surprise, puisqu'ils ont été mis au courant des décisions américaines alors que "les hélicoptères américains volaient déjà au-dessus de leurs têtes". La même opération d'évacuation des collaborateurs, ainsi que le pont aérien de la capitale afghane, ont été "filtrés" par les États-Unis dans le cadre des accords de Doha, signés avec les talibans en février 2020.
La gestion fortement centralisée de l'évacuation, surtout dans les premiers jours, a provoqué de fortes frictions entre les États-Unis et les alliés qui avaient leurs contingents en Afghanistan, et comme conséquence directe en Europe, ou mieux, dans les pays de l'Union européenne, la politique a recommencé à réfléchir avec plus de volonté de décision sur la possibilité de se doter d'un "instrument de défense" communautaire.
Très récemment, même en Italie, l'un des plus fidèles alliés des États-Unis, les plus hautes autorités politiques ont exprimé la nécessité pour l'UE d'adopter une politique étrangère et de sécurité commune. Une chose qui, si elle était réellement mise en place, en mettant de côté les exigences de chaque membre de l'Union, serait un précurseur de la naissance d'une armée européenne.
D'un point de vue politique et technique, il existe de nombreuses ficelles (voire de véritables chaînes) qui pourraient empêcher ces deux possibilités, mais avant de les passer en revue, faisons un exercice purement académique en allant voir quelle serait la taille d'une hypothétique armée européenne.
Les 27 pays appartenant à l'Union européenne seraient en mesure de se doter d'environ 1,2 million d'hommes appartenant aux forces armées. À titre de comparaison, les États-Unis en comptent 1,4 million, la Chine 2,8 millions et la Russie 1,14 million.
Quant à l'armée de l'air, l'UE disposerait de 2012 chasseurs-bombardiers (de défense aérienne et d'attaque) et de quelque 609 avions de transport de toutes tailles, les États-Unis en ayant 2717 et 845, la Russie 1531 et 429, et la Chine 1571 et 264. Toujours en ce qui concerne les moyens aériens, l'UE pourrait déployer environ 42 des principaux avions-citernes et quatre Awacs (E-3 français).
En termes de chars (toutes catégories de poids confondues), les armées des 27 nations européennes en comptent 5081, tandis que les États-Unis en possèdent 6100, la Chine 3205 et la Russie 13.000.
Le nombre total d'unités navales majeures pour l'UE est le suivant: 4 porte-avions, 91 frégates, 15 destroyers, 25 sous-marins (de différents types). La marine américaine compte 11 porte-avions (plus 10 porte-avions d'assaut amphibie), 21 croiseurs, 71 destroyers et 69 sous-marins (y compris ceux en construction et en commande). La flotte de Voenno-morskoj recense dans ses livres un porte-avions, 5 croiseurs, 13 destroyers, 11 frégates et 64 sous-marins, tandis que la marine de la République populaire de Chine a deux porte-avions, environ 50 destroyers, 46 frégates et 79 sous-marins.
Ces chiffres tiennent compte des actifs "sur papier", c'est-à-dire qu'ils incluent également ceux qui ne sont pas en service parce qu'ils sont en réparation ou n'ont pas encore été mis en service mais sont en cours de livraison. En ce qui concerne l'UE, les 27 F-35A qui devraient entrer en service dans l'armée de l'air danoise et les 18 Rafale prévus pour la Grèce ont été exclus du décompte des chasseurs.
En termes de dépenses militaires, l'UE dans son ensemble dépense environ 185 milliards de dollars chaque année, contre 740 milliards pour les États-Unis, 178 milliards pour la Chine et 42 milliards pour la Russie. Lorsqu'on parle de financement de la défense, il est toujours bon de tenir compte du fait que chaque monnaie a un pouvoir d'achat différent en fonction du coût de la main-d'œuvre, de la dévaluation, de la disponibilité des matières premières, etc., de sorte que, par exemple, il faut beaucoup moins de "dollars" pour acheter un missile intercontinental en Chine qu'aux États-Unis ou en Russie.
Comme nous l'avons déjà mentionné, il existe des "lacets, des cordes et des chaînes". La chaîne la plus lourde est l'arsenal atomique qui, dans l'UE, est en possession de la seule France (maintenant que le Royaume-Uni est sous le coup du Brexit). Paris dispose de plusieurs têtes nucléaires montées sur des Slbm dans les sous-marins de la classe Le Triomphant, seule composante stratégique restante après la fermeture des silos du Plateau d'Albion et compte tenu du fait que le missile de croisière Asmp est classé "préstratégique".
L'Elysée ne partagerait pas la gestion de sa dissuasion atomique si les autres pays européens ne supportaient pas les coûts de création d'un nouvel arsenal nucléaire (par exemple, de nouveaux Ssbn, de nouveaux missiles, de nouvelles ogives et peut-être même de nouveaux silos au sol). Une telle option constituerait une violation du traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et, de plus, il est décidément difficile qu'elle soit réalisable dans un délai raisonnable, pendant lequel le parapluie atomique français serait le seul à protéger l'UE (dans l'hypothèse d'un retrait américain inévitable) et où Paris devrait donc partager la charge financière de la gestion, sans permettre aux autres pays de l'UE d'entrer dans la chaîne de décision du déploiement.
Une Europe sans parapluie atomique est impensable à une époque où la dissuasion nucléaire redevient importante, compte tenu de la fin d'importants traités de désarmement (tels que le FNI).
Par ailleurs, la création et la gestion d'un arsenal atomique seraient, à moyen/long terme, également plus avantageuses sur le plan économique, dans la mesure où il s'agirait d'une dépense moindre par rapport à la nécessité de s'équiper d'un arsenal conventionnel qui, pour avoir un effet dissuasif, devrait être très cohérent et moderne.
Si la question nucléaire représente la plus grande chaîne, il en existe d'autres qui ne sont pas indifférentes. En fait, il faut considérer qu'avec la naissance d'une force armée européenne, il serait nécessaire d'opter pour la fin de la participation des pays de l'UE à l'OTAN, car il est peu probable que l'on puisse penser à une duplication des commandements (donc des infrastructures et du personnel). Cette option, certes courageuse, est difficile à mettre en œuvre car il existe au sein de l'UE des pays qui ont des liens très particuliers avec l'Alliance Atlantique, souvent dictés par des contingences politiques.
Cela nous amène à une autre question cruciale et difficile à résoudre:
Unir les visions stratégiques en matière de politique étrangère et de défense de 27 pays est presque impossible.
De ce point de vue, l'OTAN elle-même est un exemple de la façon dont, parmi ses 30 membres, il n'y a pas les mêmes perceptions de la menace pour leur propre sécurité, les pays d'Europe de l'Est regardant avec inquiétude la Russie et les pays méditerranéens se concentrant davantage sur le "front sud". Il faut maintenant imaginer, en regardant la carte de l'UE, la reproposition du même mécanisme, mais sans un "maître" comme les États-Unis, qui, en dernière instance, décide de ce qu'il faut faire.
L'Union européenne pourrait toutefois se doter d'un mécanisme militaire unique pour les missions internationales, qui devraient être décidées sur la base de nos intérêts en tant qu'Européens et non en suivant uniquement les résolutions de l'ONU ou la volonté de l'OTAN (c'est-à-dire Washington). Dans ce cas, on pourrait penser à un contingent très mobile de forces légères, interarmées et donc capables de disposer de moyens terrestres, maritimes et aériens, géré par un commandement conjoint dans lequel il y aurait une présence permanente des pays de l'UE qui ont les forces armées les plus "substantielles" (France, Allemagne, Italie, Espagne) et, par rotation, un représentant de tous les autres. Sans oublier que pour avoir une armée commune (ou une force d'intervention rapide commune), il est nécessaire d'avoir une formation commune, les mêmes procédures, la même logistique et, surtout, une vision géopolitique commune, car s'il y a quelque chose que les conflits asymétriques du siècle dernier (Vietnam, Afghanistan) nous ont - ou auraient dû - apprendre, c'est que pour gagner une guerre, il faut savoir exactement quoi faire, et il est impensable que l'Union européenne puisse mener une mission militaire sans un objectif unique qui s'applique à tous.
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lundi, 23 janvier 2017
Pour une armée européenne, pilier d’une défense européenne
Pour une armée européenne, pilier d’une défense européenne
par Thomas Ferrier
Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com
L’élection de l’isolationniste revendiqué Donald Trump à la présidence des USA est une excellente nouvelle pour tous les vrais défenseurs de l’Europe. La pérennité de l’OTAN, organisation atlantiste destinée à empêcher toute émergence d’une Europe de la défense, toute diplomatie européenne indépendante et notamment en faveur d’un rapprochement avec la Russie, est en question. C’est l’occasion de pouvoir s’en émanciper en œuvrant pour bâtir enfin l’armée européenne. Voici quelques propositions en ce sens du Parti des Européens.
1- Dénoncer le traité fondateur de l’OTAN (1949), ce qui implique le départ de tous les pays européens de cette organisation.
2- Construire une armée européenne regroupant sous un commandement intégré (unique) l’ensemble des armées des 28 états membres de l’Union Européenne, en supposant que le Royaume-Uni renoncera en définitive à mettre réellement en œuvre le brexit.
3- Créer un budget militaire européen, correspondant à 3% du budget de chaque état membre de l’Union Européenne, afin de la doter des crédits nécessaires à sa mise en place et d’investir dans du matériel nouveau ainsi que dans la recherche et le développement de nouvelles technologies dans le domaine de l’armement de pointe. Soulignons que le budget allemand consacré à la défense n’est actuellement que de 1,16%, ce qui est dérisoire, et que le budget cumulé pour toute l’Europe, Russie comprise, correspond à 30% environ du budget américain dédié.
4- Établir une alliance stratégique entre l’Union Européenne et la Russie, un partenariat qui présuppose de notre part des gestes forts à l’égard d’une puissance européenne, qu’est la Russie, qui s’estime menacée à ses frontières. Cela passe par l’abandon des sanctions économiques à l’égard de la Russie, la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie et la suppression des visas de l’Union Européenne pour les citoyens russes. En échange, Kaliningrad serait considéré comme un espace ouvert, démilitarisé. En outre, afin de rassurer les pays baltes en préservant leur identité, la Russie inciterait la minorité russe installée en Lettonie et Estonie à privilégier une réinstallation en Russie même.
La création d’une armée européenne, qui reprendrait là où a été arrêtée en 1954 la CED (Communauté européenne de défense), serait une avancée significative en faveur d’une Europe unie. Mais il est évident que dans le cadre de l’Union Européenne actuelle, rien ne pourra être fait. En outre, il n’a rien de plus souverain que la défense. L’idée même d’armée européenne implique celle d’Etat européen unitaire, que nous prônons par ailleurs. Ceux qui, comme Angela Merkel, annoncent des avancées en matière de défense, mentent outrageusement.
Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)
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jeudi, 05 mars 2015
Voor een Europees leger!
VOOR EEN EUROPEES LEGER, STOP DE NAVO-OORLOGSMACHINE
De Europese Unie en de NAVO worden tegenwoordig als de grootste vredesprojecten aller tijden beschouwd. Niets is meer ironisch. De Belgische staat is nog nooit in zoveel oorlogen verwikkeld geraakt als sinds haar toetreden tot de NAVO. Al haar oorlogen voor deze toetreding waren zuiver defensief, terwijl België inmiddels een ware agressor is geworden. Enkel al de laatste 20 jaren heeft België unilateraal de oorlog verklaard aan Joegoslavië, Servië, Afghanistan en Libië. Daarnaast heeft ze als NAVO-lidstaat indirect de oorlog(-en) van de VS met Irak gefaciliteerd.
Als NAVO-lid is België tevens medeverantwoordelijk voor de subversieve werking van de NAVO die regeringen destabiliseerde in Tunesië, Algerije, Libië, Egypte en Syrië. De (burger-)doden waar België dus mede voor verantwoordelijk is zijn ondertussen opgelopen tot: Afghanistan 20.000, Syrië 282.000, Libië 25.000, Oekraïne 3500, …
De Verenigde Staten zouden nooit buitenlandse invloed toestaan in hun achterland. Als Europa moeten we dan ook duidelijk maken dat de Amerikaanse destabilisering van Rusland en het Midden-Oosten wel meer dan één brug te ver is. Stabiliteit en welvaart zijn immers een hoofdvoorwaarde voor de vriendschappelijke betrekkingen en handelssamenwerking die we met onze buurregio’s horen te onderhouden.
NSV! wenst zich dan ook niet te associëren met het NAVO-bloedvergieten. NSV! wil een onafhankelijk Europa dat opkomt voor haar eigen belangen. Wij pleiten dan ook voor een alternatief Europees militair samenwerkingsverband om de buitenlandse en militaire belangen van onze Europese beschavingsgemeenschap te dienen en te vrijwaren.
Dit Europees samenwerkingsverband kan geen onderdeel uitmaken van de huidige Europese unie, die allerminst de belangen van de Europese volkeren behartigt. Daarom pleit de NSV! dan ook voor een allesomvattend alternatief samenwerkingsverband, met een eigen leger als onderdeel hiervan. Daarnaast eisen we een onmiddellijke uitstap uit de NAVO en de terugtrekking van alle Amerikaanse bezettingstroepen (64166 waarvan 1211 in België) uit Europa. De NSV! vindt de ontbinding van de NAVO noodzakelijk voor vrede in Europa en in de rest van de wereld.
Bussen vanuit:
- Aalst
- Antwerpen
- Kortrijk
- Leuven
- Mechelen
- Roeselare
- Sint-Niklaas
Inschrijven via info@nsv.be voor precieze opstapplaats & -uur.
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