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samedi, 04 juin 2016

Une cabale anti-croate

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Une cabale anti-croate

par Christophe Dolbeau

Depuis le mois de janvier une énorme campagne internationale de diffamation et de désinformation fait rage contre le nouveau gouvernement croate et plus particulièrement contre son ministre de la Culture, Zlatko Hasanbegović. On se croirait revenu aux temps de l’Agitprop et du camarade Stepakov, tant les assauts paraissent soigneusement organisés et synchronisés. De toute évidence, l’intelligentsia gauchiste ne supporte pas de voir l’Est de l’Europe et plus particulièrement la Croatie élire des dirigeants de droite et refuser de cautionner la gabegie et la dégénérescence ambiantes. On sort donc l’artillerie lourde. Dernière attaque en date, une pétition qui s’en prend au ministre Hasanbegović, accusé pêle-mêle de révisionnisme, de nostalgie oustachie, de sympathies génocidaires et d’hostilité aux valeurs de l’Union européenne. Jeune historien de 43 ans, le ministre doit être un peu surpris de se retrouver ainsi dans l’œil du cyclone. Il doit probablement s’étonner aussi de voir se mobiliser contre lui toute une ribambelle de « consciences morales » du calibre de Toni Negri, condamné autrefois à 30 ans de réclusion pour meurtres, qu’escortent quelques personnages plutôt incongrus (en tout cas lorsqu’on parle d’affaires croates), comme l’universitaire macanaise Wong Yi-Lee, le comique français Michel Boujenah, le député juif australien Michael Danby, ou encore deux rescapés du génocide rwandais (Jean de Dieu Mirindi et Charles Habonima) et une brochette de féministes américaines. Ces gens-là seraient-ils même capables de situer la Croatie sur une carte ? On en doute un peu. Ajoutez encore à cela l’inévitable Caroline Fourest, le pathétique Finkielkraut (qui court désespérément après l’extrême-gauche alors que celle-ci lui crache dessus) le cinéaste Elie Chouraqui et le dramaturge Dario Fo, et vous obtenez un cocktail pour le moins saugrenu.

Le côté insolite de l’opération ne se limite pas aux signataires de la pétition mais il concerne aussi les media qui s’en font les véhicules. En France, c’est Libération (23.05) qui s’y connaît en matière de génocide puisqu’il s’enthousiasma autrefois pour le bon Pol Pot et ses sanglants collègues de l’Angkar. Nul doute que ce journal soit le mieux placé pour donner des leçons… En Suisse, on trouve Le Temps (30.05) qui fait carrément dans le catastrophisme le plus ridicule en annonçant à ses lecteurs qu’en Croatie, « on va bientôt se mettre à brûler les livres » – un peu comme à la fin des années 1960, lorsque les tribunaux helvétiques faisaient brûler l’ouvrage d’un certain Dr Mathez (1) ? À Bruxelles, c’est La Libre Belgique (28.05) qui s’emmêle un tantinet les pinceaux : elle accuse, en effet, le nouveau gouvernement croate d’être à la fois « ultranationaliste, catholique intégriste et ultralibéral », ce qui paraît pour le moins contradictoire. Ensuite et sans doute en guise d’illustration de l’intégrisme catholique, elle vilipende M. Hasanbegović, oubliant sur sa lancée que ce monsieur est un musulman pratiquant et que sur beaucoup de points, il déclare s’inscrire dans la lignée intellectuelle du païen Alain de Benoist. Mais au diable la cohérence : le tout c’est d’attaquer tous azimuts et d’essayer à tout prix d’abîmer l’image d’un homme et d’un pays !

Croatia_Flag.jpgFaut-il préciser pour conclure que ce déluge d’insanités ne possède aucun fondement ? Dans une déclaration en date du 26 janvier 2016, Ivan Zvonimir Čičak, ancien dissident (longuement emprisonné par la Yougoslavie communiste), grand défenseur des droits de l’homme et actuel président du Comité Helsinki de Croatie, fait litière de toutes les accusations qui visent M. Hasanbegović. Il parle « des attaques diffamatoires et des mensonges » dont le ministre est la cible et dénonce clairement l’usage frauduleux que certains font de l’antifascisme pour tenter de justifier les abus et les crimes de l’ancien régime communiste et de la Yougoslavie. Par ailleurs, dans un autre déclaration, en date du 31 janvier 2016, 77 historiens croates (dont plusieurs universitaires) et 67 personnalités diverses de la communauté académique et scientifique (dont trois académiciens) apportent leur soutien au ministre et expriment leur inquiétude face aux amalgames et déformations qui ont pour but de le « disqualifier politiquement, professionnellement et moralement ».

Toute à la crainte de perdre définitivement son hégémonie culturelle dans plusieurs pays européens et notamment en Croatie, une certaine intelligentsia de gauche fait feu des quatre fers pour tenter de discréditer ses adversaires et sauver ses prébendes. C’est dans ce cadre-là qu’il faut situer les actuels boniments et calomnies qui visent Zlatko Hasanbegović. Au sortir de 45 ans de tyrannie communiste et en l’absence regrettable de toute lustration, la Croatie ne manque, hélas, pas de traîtres, de défaitistes, d’embusqués, de rescapés ou de sycophantes des polices politiques d’antan, et d’antipatriotes de tout poil : longtemps bénéficiaires d’une totale impunité, ces gens ont désormais peur de perdre leurs sinécures, notamment dans les secteurs de la presse et de la culture, et ils attaquent. Ils le font avec leurs armes traditionnelles, le mensonge, la médisance, l’insinuation, l’imposture, et ils peuvent compter comme toujours, dans le monde entier, sur une immense armée d’acolytes, de naïfs et de crétins. Tout cela est de l’intox, ni plus ni moins, et bien sot serait celui qui s’y fierait. Espérons en tout cas que les droites européennes ne se laisseront pas une fois de plus embobiner car pour l’instant, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en matière de solidarité avec la droite croate, elles auraient plutôt tendance à se hâter très, très lentement…

                                                                                                          Christophe Dolbeau

(1) Citoyen suisse, l’ancien médecin James-Albert Mathez (1896-1974) avait écrit et publié (1965) un ouvrage intitulé Le passé, les temps présents et la question juive. Poursuivi en justice par diverses associations juives, le Dr Mathez fut condamné, en 1969, à 30 jours de prison, et le Tribunal de Vevey ordonna en outre que fussent brûlées les épreuves de son livre ; la gendarmerie helvétique se chargea de cette besogne.

jeudi, 09 janvier 2014

La diffamation rituelle en pratique

La diffamation rituelle en pratique

La diffamation rituelle en pratique. Comment, dans les sociétés démocratiques, on contrôle les valeurs, les opinions et les croyances

par Laird Wilcox

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

Nous proposons ci-dessous un texte (Laird Wilcox, « La diffamation rituelle en pratique. Comment, dans les sociétés démocratiques, on contrôle les valeurs, les opinions et les croyances », 1990, Laird Wilcox Editorial Research Service, Tabou, volume 8, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2005 ; correction par Jeune Nation, 2014) écrit en 1990 par un professeur américain, Laird Wilcox, détaillant les méthodes mises en œuvre en démocratie pour détruire les opposants politiques par la diffamation. Un texte d’actualité d’autant que dans d’autres travaux, Laird Wilcox désigne clairement le lobby juif et ses avatars comme les principaux utilisateurs de ces méthodes.

Il existe plusieurs versions de ce texte, comme la version plus courte disponible en anglais sur le site de Laird Wilcox (la version anglaise du texte traduit ci-dessous se trouve sur cette page de discussion de groupe). Professeur à l’université du Kansas, Laird Wilcox est un spécialiste des mouvements politiques minoritaires et marginaux.

La diffamation, c’est la destruction, ou la tentative de destruction, de la réputation, du prestige, de la notoriété ou du statut social d’une personne ou d’un groupe de personnes par un discours ou un argumentaire écrit biaisé ou malveillant. Pour les besoins de cette étude, nous nous consacrerons à la diffamation en tant que moyen de représailles exercé contre une victime en raison de ses attitudes, de ses opinions ou de ses croyances, réelles ou imaginaires, dans le dessein d’étouffer celles-ci, de neutraliser l’influence de leur au­teur et/ou d’en faire un exemple pour décourager d’autres manifestations d’indépendance, d’« indifférence à autrui » et d’irrespect pour les tabous. Ce qui la distingue, par es­sence et par son ampleur, de la critique ou du désaccord ordinaire, c’est qu’elle est agressive, orchestrée et habi­lement menée, souvent par une organisation ou par le représentant d’un groupe d’intérêts particuliers. Mais elle présente en outre plusieurs traits caractéristiques.

Cette diffamation est « rituelle », non pas au sens où elle se référerait à une doctrine religieuse, une mystique ou un texte sacré particulier, mais parce qu’elle suit un scénario prévisible, stéréotypé, qui comporte un certain nombre de règles, comme dans un rituel.
La diffamation rituelle obéit aux règles suivantes :

1. La victime d’une diffamation rituelle doit avoir d’une manière ou d’une autre transgressé un tabou particulier, généralement en exprimant une attitude, une opinion ou une croyance défendue ou en s’y identifiant. Il n’est pas nécessaire que la victime ait « fait » quoi que ce soit ou entrepris une action concrète, il suffit qu’elle ait recouru à une forme ou une autre de communication ou d’expres­sion.

2. Dans une diffamation rituelle, le système d’attaque consiste à noircir la victime sans jamais opposer aux atti­tudes, aux opinions ou aux croyances particulières ex­primées ou sous-jacentes autre chose que des déné­gations superficielles. Il s’agit avant tout de détruire une réputation.

3. Une règle importante de la diffamation rituelle interdit d’engager un débat hon­nête sur la véracité ou le bon sens de l’opinion exprimée ; on se contente de jeter l’anathème. Débattre, c’est per­mettre à la question d’être examinée et discutée sur le fond, ce que le diffamateur rituel veut éviter à tout prix. Le principal objectif de la diffamation rituelle, c’est la censure ou la répression.

4. La victime est très souvent une personne en vue ou qui dispose au moins d’une petite renommée. Cela peut être un enseignant, un écrivain, un homme d’affaires, un fonc­tionnaire de base ou simplement un citoyen qui a son franc-parler. Plus la victime est connue, plus elle est vul­nérable à la diffamation rituelle.

5. D’autres personnes sont généralement invitées à parti­ciper à la diffamation, souvent d’ailleurs avec succès. Dans le cas d’un fonctionnaire, ses collègues sont encou­ragés à le dénoncer ; dans le cas d’un étudiant, d’autres étudiants se verront assigner cette tâche, et ainsi de suite.


6. Pour qu’une diffamation rituelle soit efficace, la victime doit être déshumanisée au point d’être identifiée à l’attitude, l’opinion ou la croyance incriminée, elle-même présentée sous un jour extrême et trompeur. Une victime dénoncée comme « élément subversif » sera ainsi iden­tifiée aux pires images de la subversion comme l’espion­nage ou la trahison. Une victime dite « perverse » sera identifiée aux pires images de la perversion, y compris les sévices sur enfants. Une victime dite « raciste » ou « anti­sémite » sera identifiée aux pires images du racisme ou de l’antisémitisme, telles que lynchages ou chambres à gaz, et ainsi de suite.


7. Pour réussir, une diffamation rituelle doit également s’accompagner de pressions et d’humiliations pour la vic­time et pour tout son entourage, y compris sa famille et ses amis qui parfois commencent à l’éviter. Si la victime a des enfants scolarisés, la publicité faite à la diffamation les expose aux railleries et aux moqueries. Si elle exerce un travail rémunéré, elle risque d’être mise à la porte. Si elle appartient à des clubs ou à des associations, le cas échéant on incitera les autres membres à l’en exclure.


8. Toute personne qui prend la défense d’une victime risque d’être confondue avec elle et diffamée de la même manière. Quand bien même sa réputation serait sans tâche, son jugement et son engagement en faveur de la victime peuvent poser problème. La victime d’une diffa­mation rituelle se retrouve souvent seule et abandonnée.


9. Toutes les explications que la victime pourrait fournir, y compris celle de s’être fait mal comprendre, sont jugées nulles et non avenues. Si elle invoque la vérité comme moyen de défense, on y verra un refus de repentance, ce qui ne fera qu’aggraver les choses. La diffamation rituelle n’implique pas nécessairement une attitude erronée ou incorrecte de la victime, mais seulement un « manque de sensibilité » responsable de son inobservance de certains tabous de la société.


10. Beaucoup de victimes succombent rapidement et passent par une période de « confession », d’excuses et d’actes de contrition. Elles dénoncent même parfois leurs amis qui partagent les valeurs, opinions et croyances défendues, quand elles ne prétendent pas avoir été « trompées », à l’instar de bon nombre d’éléments dits « subversifs » pendant l’ère McCarthy. Si les accusations mettent en cause leur « moralité », il arrive qu’elles invo­quent à leur décharge le stress ou la maladie mentale.


11. La diffamation rituelle est d’autant plus acharnée qu’elle n’est pas inspirée seulement par la vengeance, quoique ce facteur soit important: elle doit aussi avoir un caractère d’exemplarité pour que d’autres mesurent la férocité des attaques auxquelles ils s’exposent s’ils ont le malheur de s’écarter du droit chemin. La diffamation ri­tuelle est un important moyen de contrôle social.


12. Un des aspects intéressants de la diffamation rituelle, c’est son universalité. Elle n’est pas spécifique à une va­leur, une opinion ou une croyance spécifique, ni à un groupe ou une sous-culture particulière. Elle peut être uti­lisée par, pour et contre n’importe quelle minorité poli­tique, ethnique ou religieuse.


13. La diffamation rituelle prend souvent des formes pa­radoxales comme dans le cas des organisations censées lutter contre la diffamation qu’on a parfois vu inscrire le mot « anti-diffamation » dans leur intitulé1. Psychologique­ment, on est là en présence d’un mécanisme de projec­tion par lequel l’organisation tente de camoufler ses ten­dances naturelles en créant un mythe officiel, une sorte de fiction consensuelle masquant ses véritables activités pourtant transparentes à la simple lecture de leurs publi­cations.


14. La force de la diffamation rituelle réside toute entière dans sa capacité d’intimidation qui rappelle certains as­pects des vieilles croyances superstitieuses dans les « malédictions » et les « sortilèges ». Elle joue aussi sur la crainte subconsciente qu’ont la plupart des gens d’être rejetés par leur « tribu » et coupés des systèmes d’en­traide sociaux et psychologiques. Seule une personne vraiment courageuse et indépendante pourra soutenir toute la virulence de la diffamation rituelle et sortira même parfois relativement indemne d’une telle expérience.


15. La diffamation rituelle pêche par sa tendance à l’exagération et une malveillance relativement transparente. Elle échoue parfois en raison d’un plan mal adapté et d’une incapacité à évaluer correctement la vulnérabilité de la victime. Souvent les diffamateurs rituels dévelop­pent eux-mêmes des mécanismes de projection com­plexes accompagnés d’un délire de persécution. Bien que leur manœuvre puisse paraître offensive, elle est par na­ture une réaction de défense. Comme l’écrit Eric Hoffer2 : « Vous pouvez identifier la principale crainte de votre ennemi en observant les moyens qu’il utilise pour vous effrayer » (The True Believer, 1951).


16. Paradoxalement, une diffamation rituelle imprègne souvent ses victimes des valeurs, des opinions et des croyances mêmes qu’elle condamne, comme une pro­phétie qui assurerait son propre accomplissement. Elle favorise la paranoïa et la haine, et c’est généralement aussi un facteur de division et d’aliénation. Rien de tel pour durcir des positions et polariser une situation. Une personne accusée de défendre une croyance particulière peut être conduite à l’adopter. En politique, par exemple, la diffamation rituelle excelle à produire des rebelles et des dissidents. Les dictatures et les régimes totalitaires ont recouru à ses différentes variantes tout au long de l’histoire. Dans les sociétés démocratiques, elle est deve­nue l’outil de prédilection de certains groupes de pression acharnés à diffamer et neutraliser leurs détracteurs et leurs adversaires.
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1 [NDJN] Allusion transparente à l’Anti-Defamation League (ADL), l’une des plus puissantes organisations juives du monde, basée aux Etats-Unis et chargée de traquer tout ceux qui refusent les lois imposées par Israël.


2 [NDJN] Eric Hoffer (1902-1983) était un sociologue et philosophe américain dont le livre The True Believer: Thoughts on the Nature of Mass Movements (Le vrai croyant. Réflexions sur la nature des mouvements de masse) est un classique de la psycho-sociologie. Le livre, où sont étudiés les grands mouvements de masse, politiques, religieux, etc., n’a jamais été traduit en français.

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mardi, 20 octobre 2009

Newsweek: campagne contre Berlusconi

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Newsweek: campagne contre Berlusconi

 

On peut critiquer la politique de Berlusconi, qui n’est jamais qu’une variante de néo-libéralisme. Et dans la foulée de cette critique, on peut évidemment souhaiter à l’Italie un régime politique plus social et plus indépendant du “mainstream” néo-libéral qui afflige la planète. En revanche, quand “Il Cavaliere” annonce son intention de retirer les troupes italiennes d’Afghanistan et quand immédiatement après cette déclaration de bon sens, le magazine américain “Newsweek” appelle, tonitruant et sans aucune circonlocution, les Italiens “à laisser tomber Berlusconi”, le scepticisme doit être de mise. La litanie de griefs contre “Il cavaliere” qu’énonce “Newsweek” ressemble furieusement à celles qui, précédemment, annonçaient l’un ou l’autre lynchage médiatique au profit de figures, généralement falotes, qui conviennent à la politique internationale des Etats-Unis et font des marionnettes idéales.

 

Berlusconi serait impliqué dans trop de scandales et cela nuirait à la bonne réputation de l’Italie dans le monde, avance “Newsweek”, qui ajoute: “L’Italie ne peut plus se permettre les frasques de son playboy de leader”. Même si les sondages, à rebours de ces injonctions pressantes, créditent Il Cavaliere de 63% des intentions de vote dans la péninsule. Et “Newsweek” poursuit sa charge: “S’il reste au pouvoir en Italie, cela conduirait non seulement à un fiasco pour le pays mais cela pourrait aussi causer des dommages à l’Europe et à l’Alliance Atlantique”. Les menaces sont donc à peine voilées.  L’Italie doit revenir au bercail atlantiste. Sans tergiverser. Et le peuple italien doit cesser de se choisir un leader qui déplait à Washington. Messieurs les Italiens, vous êtes priés de changer d’avis, vos opinions démocratiques ne sont pas “politiquement correctes”, elles ne correspondent pas à la “bonne gouvernance” que nous entendons faire triompher d’Honolulu aux Açores et des Açores à Midway, car elle est le seul mode accepté de “démocratie”. Le reste, c’est du “populisme”, donc du “fascisme” ou du “communisme”.

 

Cette menace, ces petits prémisses d’une campagne de presse internationale à venir, n’est-elle pas due à la politique énergétique de Berlusconi, qualifiée de “russophile” parce qu’elle privilégie “South Stream” au détriment de “Nabucco”? Et n’est-elle pas renforcée par l’annonce du retrait probable des bersaglieri italiens du théâtre afghan, au moment même où un certain Général McChrystal réclame des renforts considérables pour tenter de maîtriser enfin l’imbroglio d’Afghanistan?

mardi, 03 mars 2009

Censure et diffamation

Censure et diffamation

Dans le précédent numéro, j’ai signalé le blog « Entre guillemets... » qui comprend une partie consacrée à Céline et  une autre à l’actualité vue de droite,  sans complexe ¹. Est-ce celle-ci ou celle-là qui a défrisé un internaute peu tolérant ? Toujours est-il que ce vigilant citoyen a dénoncé ce blog auprès de « Google ». Conséquence : si l’on souhaite y accéder via ce moteur de recherche, on tombe sur un avertissement, sorte de filtre bien-pensant qui permet l’accès audit blog à condition de cliquer sur l’une des deux options proposées : « poursuivre » (après avoir pris connaissance de cet avertissement), comme s’il s’agissait d’un vulgaire site pornographique. Ce procédé témoigne, une fois encore, d’une intolérance bien dans l’air du temps. Ce qui est tout autant déplaisant, c’est le commentaire d’un (autre) internaute, le fameux célinien-reconnaissable-entre-tous, qui, sous le couvert de l’anonymat, m’accuse de mettre en danger le webmestre en raison du fait que, dans cet article, je précise son identité. Imagine-t-il,  cet autre sycophante, que celle-ci fut révélée sans l’aval de l’intéressé ?!  Pour la gouverne de ce lecteur (faussement ingénu ou franchement malveillant) qui se répand sur la toile, je confirme donc que le texte intégral de cet article fut soumis avant publication à l’animateur du blog. Mieux : c’est ce dernier qui m’avait transmis ces indications afin qu’elles fussent insérées dans cet article destiné à faire connaître son initiative  auprès des lecteurs du BC ².

Ceci m’amène à une réflexion. Dès lors que l’on édite, sur la toile ou ailleurs, un travail régulier sur Céline, faut-il plonger dans la clandestinité comme s’il s’agissait d’une activité répréhensible ? Si tel est le cas, serais-je une sorte de héros de la cause célinienne puisque voici trente ans que j’édite une publication célinienne (d’abord une revue, puis ce bulletin) à visage découvert ? Certes, cela m’a valu des procès d’intention et même parfois des intimidations : le seul fait d’éditer une publication mensuelle consacrée à Céline étant considéré par certains comme une inqualifiable provocation. Il s’est même trouvé un libraire (célinien !) qui n’a pas craint de me dénoncer comme coupable de mauvaises pensées à sa clientèle… laquelle s’est empressée de me le signaler. Comme, dans le même temps, certains lecteurs du BC me reprochaient de trop donner la parole aux détracteurs de Céline, j’ai considéré que ces critiques s’annulaient en quelque sorte. Dans certaines situations, il convient de demeurer impassible. Pour en revenir au blog, d’autres internautes ont heureusement tenu à contredire mon accusateur public. Même si Céline demeure un sujet controversé, ne serait-il pas temps de le défendre, en tant qu’écrivain, sans craindre, à chaque fois, les foudres ou les ukases de tel ou tel ? Et si aucun (modeste) hommage public ne peut manifestement lui être rendu, à Paris, Rennes ou Genève, il n’est pas encore interdit, que je sache, de lui consacrer une revue, un blog ou une émission radiophonique. Et ce serait, à mon sens, donner raison aux minables censeurs que de se dissimuler, comme eux, sous des pseudonymes ou l’anonymat, par ailleurs si commode pour tenter de nuire à ceux envers lesquels on nourrit une rancœur tenace.

 

Marc LAUDELOUT

 

1. M. L., « Un blog consacré à Céline », Le Bulletin célinien, n° 304, janvier 2009. (http://ettuttiquanti.blogspot.com)

2. Entre-temps, Matthias Gadret, l’animateur de ce blog, me signale que cet article lui a valu une audience accrue et des témoignages enthousiastes de lecteurs du Bulletin.

 

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