Il a fait remarquer que l’UE, qui est la troisième économie mondiale, doit être plus « sûre d’elle » sur la scène internationale.
mercredi, 11 septembre 2024
Adieu à l'hégémon américain !
Adieu à l'hégémon américain!
par Franz Ferdinand
Source: https://unser-mitteleuropa.com/146410
Actuellement, l'économie des États-Unis est toujours considérée comme la plus grande du monde, du moins si l'on se fie aux estimations du FMI. L'économie américaine connaît également une croissance très rapide par rapport aux autres grandes nations industrialisées.
Par exemple, les États-Unis affichent une croissance économique moyenne de 5% sur le long terme. En revanche, l'économie allemande n'a connu qu'une croissance de 3% sur le long terme. L'une des principales raisons de cette situation est l'hégémonie du dollar, qui permet aux Etats-Unis de maintenir un déficit annuel du commerce extérieur de près de mille milliards de dollars. Ce déficit représente environ 4,6% du PIB américain. La raison pour laquelle cela fonctionne est simple : l'économie mondiale en croissance a besoin d'une quantité croissante de dollars tant que le commerce mondial se fait en dollars. Par le biais de son déficit commercial, les États-Unis fournissent au monde l'argent nécessaire. L'un des principaux objectifs des pays BRICS est donc d'éliminer l'hégémonie du dollar afin de mettre fin à cette subvention de l'hégémon. Ce déficit commercial américain est, soit dit en passant, du même ordre de grandeur que les « dépenses de défense » américaines. La communauté internationale finance donc les dépenses militaires américaines.
Une autre raison de la croissance vigoureuse de l'économie américaine est également à chercher dans la politique d'endettement des Etats-Unis (actuellement environ 122% du PIB, soit 34.000 milliards de dollars). Parmi les grandes nations industrialisées, les États-Unis ne sont devancés que par l'Italie (actuellement environ 137% du PIB). Sur ce point également, les États-Unis bénéficient de leur rôle d'hégémon. Malgré leur dette élevée, les États-Unis bénéficient toujours d'une excellente notation de crédit de AA+, contrairement à l'Italie qui est notée BBB ! Grâce à cette excellente notation, les États-Unis ont pu emprunter de l'argent à bas taux pendant des années (politique de taux zéro!). Toutefois, la situation s'est récemment inversée à cet égard. Actuellement, le taux directeur américain est d'environ 5,5%, ce qui reflète déjà une perte de confiance dans la solvabilité américaine. Ce taux directeur élevé est particulièrement douloureux parce que de nombreuses obligations à taux zéro, ou presque, arrivent bientôt à échéance et doivent désormais être refinancées à un taux d'intérêt beaucoup plus élevé (roll over). La politique monétaire laxiste de la FED au cours des dernières années, nécessaire pour surmonter la crise de 2008, retombe aujourd'hui sur le râble des Etats-Unis.
Le graphique montre comment la charge d'intérêts pour le budget américain augmente de manière quasi explosive :
Debt Jumps Past $34 Trillions, $1 Trillion Interest, Another Budget Showdown Looms
En 2024, la charge d'intérêts atteindra environ 1000 milliards de dollars. À titre de comparaison, le gouvernement américain a généré près de 4,5 milliards de dollars de recettes et dépensé près de 6,2 milliards de dollars au cours de l'exercice budgétaire 2023, y compris les fonds versés aux États. Il est tout à fait clair que les États-Unis ne peuvent financer le service de la dette plus le nouvel endettement que par l'émission de nouvelles obligations d'État. L'ancienne dette plus le déficit sont financés par une nouvelle dette. Seuls les États-Unis peuvent actuellement se permettre de jouer à ce jeu. N'importe quel autre pays dans le monde ne pourrait financer une dette aussi démesurée que directement par la planche à billets, ce qui mène tout droit à l'hyperinflation, comme le montrent de nombreux autres exemples. Tout dépend désormais de la durée pendant laquelle les investisseurs du monde entier continueront à faire confiance au dollar américain et à la prospérité factice de l'économie américaine en achetant des « treasuries » américaines. La Chine, qui était jusqu'à présent le deuxième plus grand détenteur d'obligations d'État américaines, est en train de les vendre toutes. Il sera intéressant de voir qui suivra cet exemple.
Comme nous l'avons déjà mentionné, les pays BRICS veulent remplacer le dollar américain comme monnaie d'échange. Une première étape dans ce sens consiste à mettre en œuvre un remplacement du système SWIFT (par mbridge) afin de réorganiser les paiements entre les pays BRICS. Cette étape est également encouragée involontairement par l'Occident des valeurs à travers les incroyables sanctions qui affectent de nombreux pays dans le monde! Quiconque souhaite se protéger des sanctions occidentales à l'avenir doit éviter le dollar et le système SWIFT!
Dans un second temps, il est régulièrement question d'une monnaie des BRICS basée sur l'or, qui ne peut être qu'une monnaie purement commerciale. Pour l'instant, un tel projet est encore de la musique d'avenir. Toutefois, comme le montre l'évolution du cours de l'or, des travaux sont en cours en coulisses pour réaliser un tel projet. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que le groupe BRICS comprend déjà de grands producteurs de matières premières et d'énergie. Si une telle monnaie des BRICS basée sur l'or et d'autres matières premières devait un jour être mise en œuvre, le dollar américain serait de l'histoire ancienne. L'investisseur renommé Robert Kiyosaki met donc en garde contre une hyperinflation imminente aux États-Unis et recommande d'investir dans des actifs durs tels que l'or et le bitcoin pour survivre à la chute imminente de la valeur du dollar américain.
La guerre d'Ukraine est un autre clou de cercueil pour le dollar américain. Une fois que la Russie aura gagné cette guerre (l'issue ne fait plus de doute), le statut d'hégémon des États-Unis sera de l'histoire ancienne. Cela conduira inévitablement à une perte de confiance dans le dollar et à la faillite des États-Unis. On comprend alors pourquoi l'Occident des valeurs veut absolument vaincre la Russie dans cette guerre.
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mardi, 04 octobre 2022
Une Europe totalement soumise aux États-Unis
Une Europe totalement soumise aux États-Unis
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2022/09/29/yhdysvalloille-alistunut-eurooppa/
Les États-Unis, aux abois, sont prêts à détruire les derniers vestiges de souveraineté de leurs alliés - principalement européens. Même l'Union européenne, autrefois fondée avec le soutien des Américains, est désormais un rival de l'hégémon paranoïaque, un rival qui doit être affaibli.
Bien sûr, la soumission honteuse des gouvernements européens aux ordres de Washington tente toujours d'être camouflée derrière la proclamation d'un "partenariat transatlantique". Ce n'est pas seulement le cas des fervents gouvernements pro-occidentaux des petits États baltes, perpétuellement traumatisés, que sont l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie. L'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne, elles aussi, ont eu tendance à entonner le mantra invraisemblable de "l'unité occidentale".
Même l'explosion des gazoducs Nord Stream n'a pas fait apparaître dans l'opinion publique des politiciens ou des experts qui oseraient remettre en question les actions américaines qui s'apparentent à du terrorisme d'État. La destruction des gazoducs donne aux entreprises américaines un avantage concurrentiel écrasant, mais malgré cela, des commentaires absurdes tels que "il est difficile d'imaginer autre chose que cela relève de la Russie" sont émis en Finlande aussi.
Cette triste tendance n'est pas passée inaperçue chez Vladimir Poutine, qui a déclaré en juin dernier que "si un pays ou un groupe de pays n'est pas capable de prendre des décisions indépendantes, cela signifie qu'il est déjà, dans une certaine mesure, une colonie, et les colonies n'ont historiquement aucun avenir et aucune chance de survivre à une lutte géopolitique féroce".
Comment comprendre que les gouvernements des pays de l'euro soient prêts à transformer leurs pays en champs de bataille et leurs citoyens en chair à canon dans une guerre qui n'est pas la leur mais celle des États-Unis contre la Russie ? La plupart des chefs d'État, des politiciens et des bureaucrates semblent s'être vendus à l'hegemon pour renforcer le pouvoir du dollar.
La belligérance américaine ne prendra pas fin avec la chute de la Russie, mais sera suivie par un état de guerre contre la Chine. Alors que l'hégémonisme est poursuivi jusqu'au bout, il est nécessaire de cesser de prétendre à la souveraineté nationale en Europe et de détruire par ailleurs toute prétention à l'indépendance en Amérique latine et en Asie.
La doctrine Wolfowitz est manifestement toujours en vigueur, et l'administration Biden la met en pratique. La ligne directrice de la politique étrangère américaine consiste toujours à repousser l'avancée des challengeurs et à tenter de maintenir sa position d'unique superpuissance mondiale. Le démantèlement des gazoducs Nord Stream semble également une manœuvre visant à démontrer la domination des États-Unis sur la Russie.
Bien sûr, le sinistre plan à long terme de Washington a déjà été révélé à quiconque a pris la peine d'examiner la situation de manière plus critique. L'objectif est de détruire la Russie et de créer une poignée d'États clients dans sa vaste zone géographique, qui serait également utilisée pour attaquer la Chine.
Pour paraphraser Sauli Niinistö, on pourrait dire que "le masque de la démocratie a été enlevé et que le visage du totalitarisme occidental est visible". Aujourd'hui, même en Finlande, l'unanimité et la victimisation sont de mise, et l'intrigue de l'opération psychologique est assez simple : la Russie est le méchant hors-la-loi, l'Ukraine la victime innocente et les États-Unis l'héroïne de l'histoire.
Les politiques autodestructrices des pays européens sont totalement contraires aux intérêts des citoyens, mais les pouvoirs en place ne semblent pas s'en soucier. Nous sommes passés des affres de l'ère de la pandémie à l'atmosphère de guerre, et avec la crise énergétique, nous avons peur d'un hiver glacial. Est-ce ainsi que nous vivons le rêve américain dans une Finlande de l'OTAN qui s'appauvrit ?
21:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : europe, états-unis, affaires européennes, politique internationale, géopolitique, hegémonisme américain | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 18 avril 2022
La mémoire sélective de Robert Kagan
La mémoire sélective de Robert Kagan
Andrew Bacevich
Source: https://katehon.com/ru/article/izbiratelnaya-pamyat-roberta-kagana
Selon un journaliste de Foreign Affairs, la Russie est entrée en Ukraine parce que les Etats-Unis ne sont pas suffisamment impliqués dans les conflits mondiaux.
Récemment, dans les pages de Foreign Affairs, l'infatigable Robert Kagan a fait un autre plaidoyer enflammé au nom de l'empire. En véritable Américain, Kagan évite bien sûr d'utiliser le mot "I(mperium)", qui est offensant. Il préfère le terme "hégémonie", qui, explique-t-il, est doux et n'implique ni domination ni exploitation, mais une soumission volontaire - "une condition plutôt qu'un objectif". En grattant la surface, cependant, vous verrez que The Price of Hegemony offre une variation sur le thème standard de Kagan : l'impératif de la domination mondiale militarisée des États-Unis, quel qu'en soit le prix et sans trop se soucier de qui paie.
Peu de gens accuseraient Kagan d'être un penseur profond ou original. En tant qu'écrivain, il est moins un philosophe qu'un pamphlétaire, bien qu'il ait un véritable don pour formuler ses pensées. Considérez, par exemple, sa célèbre déclaration selon laquelle "les Américains viennent de Mars et les Européens de Vénus". Cette phrase "les guerriers contre les faibles", autrefois considérée comme exprimant la vérité du fond de la pensée de Lippmann, a depuis perdu beaucoup de son attrait persuasif, notamment parce que les guerriers, également connus sous le nom de "troupes", ne se sont pas particulièrement bien débrouillés lorsqu'ils ont été envoyés pour libérer, soumettre ou renverser qui que ce soit.
Ainsi, Kagan est susceptible de partager le sort non seulement de Walter Lippmann, mais aussi de Scotty Reston ou de Joe Olsop, autrefois éminents chroniqueurs de Washington, aujourd'hui complètement oubliés. Bien sûr, le même sort attend toute la foule de commentateurs (y compris l'auteur de ces lignes) qui fulminent sur le rôle de l'Amérique dans le monde, croyant à tort que des responsables de haut rang à la Maison Blanche, à Foggy Bottom ou au Pentagone leur demandent conseil. Ils le font rarement.
Néanmoins, Kagan se distingue des autres sur un point : sa capacité à combiner cohérence et flexibilité est inégalée. Il est lui-même tout à fait agile. Quoi qu'il arrive dans le monde réel, il est prêt à expliquer comment les événements confirment le caractère indispensable d'un leadership américain affirmé. À Washington (et dans les pages de Foreign Affairs), cela est toujours bienvenu.
Cette dextérité se manifeste de manière éclatante dans son dernier essai, dont le sous-titre pose la question suivante : "L'Amérique peut-elle apprendre à utiliser sa puissance?". Kagan arrive à sa propre réponse - les États-Unis non seulement peuvent apprendre, mais ils doivent le faire - même s'il ignore complètement ce qu'ils ont finalement obtenu avec le vigoureux déploiement de la puissance américaine au cours des deux dernières décennies et à quel prix.
Ainsi, son essai contient diverses références sinistres au mauvais comportement de la Russie, ainsi que des allusions à quelques actions indésirables de la Chine. Peut-être inévitablement, Kagan jette aussi quelques allusions tout aussi sinistres à l'Allemagne et au Japon à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, la source d'enseignement historique faisant autorité dans les cercles de Washington. Cependant, il est silencieux sur les guerres américaines en Afghanistan et en Irak après le 11 septembre. Ils n'ont pas reçu la moindre mention - aucune, zéro.
Selon Kagan, la guerre russo-ukrainienne en cours s'est produite au moins en partie à cause de la passivité américaine. Les administrations américaines successives depuis la fin de la guerre froide ont refusé de faire leur travail. En termes simples, ils n'ont fait aucun effort pour garder la Russie sous contrôle. Alors qu'il serait "obscène de blâmer les États-Unis pour l'attaque inhumaine de Poutine contre l'Ukraine", écrit Kagan, "insister sur le fait que l'invasion n'était absolument pas provoquée est trompeur". Les États-Unis "ont mal joué la carte de la puissance". Ce faisant, ils ont donné à Vladimir Poutine une raison de penser qu'il pouvait s'en tirer avec une agression. Ainsi, Washington, comme si elle était restée les bras croisés pendant les deux premières décennies de ce siècle, a provoqué Moscou.
"En gérant l'influence des États-Unis de manière plus cohérente et plus efficace", les présidents, à commencer par Bush père, auraient pu empêcher la dévastation dont ont souffert les Ukrainiens. Du point de vue de Kagan, les États-Unis ont été trop passifs. Aujourd'hui, écrit-il, "la question est de savoir si les États-Unis continueront à commettre leurs propres erreurs" - des erreurs d'omission, selon lui - "ou si les Américains apprendront à nouveau qu'il vaut mieux dissuader les autocraties agressives avant qu'elles ne s'emparent de la puissance".
La référence précoce à l'endiguement des autocraties agressives doit être déchiffrée. Kagan fait semblant de le faire. Ce qu'il suggère en fait, c'est de poursuivre l'expérimentation de la guerre préventive, qui est devenue un élément central de la politique de sécurité nationale américaine depuis le 11 septembre. Kagan, bien sûr, a soutenu la doctrine Bush de la guerre préventive. Il était pleinement préparé à l'invasion de l'Irak. Mise en œuvre en 2003 sous la forme de l'opération Iraqi Freedom, la doctrine Bush a eu des résultats désastreux.
Aujourd'hui, même deux décennies plus tard, Kagan ne peut se résoudre à reconnaître l'immensité et le grotesque de cette erreur, ni ses effets secondaires, notamment la montée du Trumpisme et tous les maux qui en découlent.
"L'Amérique peut-elle apprendre à utiliser sa puissance ?" - Que cette question soit évaluée comme une question urgente est certainement vrai. Cependant, penser que Robert Kagan est qualifié pour donner une réponse cohérente est trompeur.
16:47 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert kagan, actualité, hégémonisme, hégémonisme américain, états-unis, géopolitique, néoconservatisme, bellicisme américain, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 12 octobre 2021
US - perte de confiance: la seule garantie de la sécurité d'un pays est son armement nucléaire
USA - perte de confiance: la seule garantie de la sécurité d'un pays est son armement nucléaire
Sergueï Tcherniakhovski
Ex: https://zavtra.ru/blogs
Si l'on en croit les informations relatives au refus du chef du parti communiste chinois, Xi Jinping, d'avoir un entretien personnel avec le président Biden, ce moment semble faire date. Malgré l'adoucissement des commentaires, la mention du fait que l'évocation d'une rencontre en face à face est intervenue après une longue conversation téléphonique et la promesse de prochaines conversations téléphoniques, une chose est indéniable : M. Biden a personnellement demandé à Xi Jingping une rencontre en face à face et celui-ci a refusé. Sa réponse a été du genre: "Si vous avez des questions, appelez-moi. Je vous parlerai si j'en ai l'occasion".
Nouveau jour
Le style n'est pas celui d'une conversation entre le leader de la première puissance mondiale, que l'on pensait être les États-Unis, et le leader de la deuxième puissance mondiale, rôle pour lequel la Chine a déjà été reconnue. Ce n'est pas non plus une conversation entre égaux. Il s'agit d'une conversation entre un leader mondial à la retraite et son futur successeur. Une conversation dans laquelle il y a encore de la politesse formelle, mais plus de respect. Il n'y a pas d'attitude d'importance particulière.
Et cela ne semble pas être une manifestation de l'arrogance chinoise, ni simplement l'attitude des forts envers les faibles. Et ce n'est même pas une conséquence de la défaite des États-Unis en Afghanistan : c'est une conséquence de la façon dont les États-Unis sont partis - en trahissant leurs alliés et leurs clients. Il s'agit d'une perte de respect, mais pas seulement de cela - il s'agit surtout d'une perte de confiance. Les discussions avec le président américain perdent de leur valeur parce qu'elles perdent leur sens: les négociations sont nécessaires pour se mettre d'accord sur quelque chose, mais à quoi bon se mettre d'accord s'il n'y a aucune garantie que les accords seront mis en œuvre ? On ne sait pas si le président américain a le pouvoir réel de faire appliquer ce qu'il a promis, ni s'il tiendra lui-même ses promesses vingt-quatre heures après la conversation.
Ce moment - le moment de la perte de confiance dans "la seule superpuissance" - est bien sûr humiliant et tragique pour cette "superpuissance", mais surtout, il est tout simplement dangereux pour le reste du monde. De plusieurs façons.
Tout d'abord, il s'avère qu'il s'agit d'une perte de confiance dans les États-Unis dans leur rôle de garant, y compris pour la sécurité de leurs propres clients. Si les clients du suzerain ne peuvent plus confier leur sécurité à leur suzerain, ils doivent soit chercher un nouveau suzerain, soit former de nouvelles alliances autour des centres secondaires d'hier, soit essayer d'acquérir eux-mêmes une valeur similaire.
Cette situation est similaire à celle d'un empire médiéval où le pouvoir royal s'affaiblit et où chaque souverain régional commence à redéfinir et à redimensionner sa place dans le système politique. Et la réévaluation du pouvoir et la redistribution de l'influence commencent.
Lorsque l'URSS s'est retirée de la scène mondiale, ses ex-alliés ont rapidement prêté serment d'allégeance aux États-Unis. La chute d'un pilier de l'ordre mondial a été une catastrophe géopolitique, mais elle n'a pas entraîné l'effondrement de l'ordre mondial, malgré la vague de guerres régionales. Certains contours généraux ont été conservés à la fois parce qu'ils étaient habituels et parce qu'ils étaient fondés sur le pouvoir et l'influence de la superpuissance restante et sur la confiance dans ce pouvoir et cette influence.
Il y avait une constante : il était sûr d'être avec les États-Unis, dangereux d'être contre les États-Unis, parfois même mortel. Les règles étaient claires.
Maintenant, cette constante a disparu. Et il n'y a personne pour assumer le rôle d'un nouveau suzerain mondial.
Avant même la perte de confiance dans le suzerain, plusieurs centres revendiquaient un rôle limité mais indépendant : l'UE et le monde islamique dans son ensemble, la Chine, l'Inde et la Russie. Les États-Unis, qui conservent leur statut de "superpuissance unique", ont déjà dû tenir compte de leurs revendications dans une certaine mesure, même si, dans l'ensemble, ils continuent à rester dans le champ de leur domination. Ces mondes et centres étaient divisés de manière plus fractionnée : l'Allemagne, la France et l'Angleterre en Europe ; la Turquie, l'Arabie, l'Iran et l'Égypte dans le monde de l'Islam, plus les mouvements islamiques supranationaux qui s'y trouvent ; le Japon, les deux Corées et le Vietnam en Extrême-Orient - et ainsi de suite. Mais cette configuration était de toute façon définie par le champ de domination américain.
La perte de confiance détruit la dominance. Les clients ne commenceront peut-être pas à se disperser par défi - mais ils se cacheront déjà les yeux et saboteront les décisions de leur suzerain, cherchant des occasions de le trahir, car ils ne croient pas qu'il ne les trahira pas.
La disparition de la dominance élimine également le champ de configuration, ce qui signifie que les nœuds de configuration qui se sont développés dans l'ancien champ de dominance perdent de leur importance et adoptent désormais un nouveau modèle.
D'une part, la régionalisation de ces modèles est inévitable ; d'autre part, de nouveaux facteurs d'association apparaissent.
L'annulation par l'Australie de contrats avec la France pour la construction de sous-marins nucléaires est l'une des étincelles du processus. D'une part, l'Australie se distancie du centre européen, ainsi que de l'OTAN en tant que centre de pouvoir supra-continental. D'autre part, elle entre dans une nouvelle configuration de pouvoir : États-Unis, Royaume-Uni, Australie - entité anglo-saxonne sans le Canada et la Nouvelle-Zélande. Et cette dernière déclare déjà qu'elle n'ouvrira pas l'accès de ses ports aux sous-marins australiens. Et les États-Unis forment ainsi une alliance intérieure plus étroite que l'OTAN, comme s'ils anticipaient la future infidélité de l'Europe.
Dans une relation complexe avec l'hégémon d'hier, se pose la question de la reconfiguration de l'Amérique du Sud, où l'hégémon a réussi à affaiblir les puissances les plus fortes - Argentine et Brésil - et où l'influence chinoise s'est sans cesse accrue.
L'affaiblissement de l'influence du champ américain modifie le rôle du Japon et sa prétention à un rôle centenaire dans la région. Mais la demande d'unification de la Corée se développe également à partir d'ici, où le Nord et le Sud sont tout aussi antijaponais. Si cela se produit, un nouveau leader régional verra le jour, avec une population de près de 80 millions d'habitants, des armes nucléaires, une armée d'un million et demi de soldats, une industrie moderne, une technologie de pointe et une main-d'œuvre bon marché dans le Nord.
Le retrait des États-Unis d'Afghanistan et l'affaiblissement de leur influence au Pakistan créent en soi de nouveaux prétendants au pouvoir dans ce pays également. Alors que la Chine s'intéresse de plus en plus au Pakistan, l'Iran et l'Inde, qui ont les coudées franches, intensifient leur rivalité et cherchent des alliés régionaux, tandis que les républiques d'Asie centrale, principalement l'Ouzbékistan et le Tadjikistan, ethniquement liées à des millions d'Afghans et cherchant à la fois leur propre voie de désislamisation prudente et leur propre voie de contrôle, commencent à jouer un rôle différent.
Autrement : lorsque la métropole d'un empire s'affaiblit et perd sa crédibilité, l'empire commence à se briser en morceaux. Mais ces parties, ces provinces elles-mêmes, ont suffisamment de griefs mutuels les unes envers les autres qui ont été retenus et écartés par l'hégémon impérial, mais qui se trouvent maintenant libérés. Les parties de l'empire s'affrontent, certains dirigeants proclament leur propre pouvoir et les plus forts d'entre eux entament une lutte pour la première place dans l'espace du monde en désintégration.
Ce qu'il en sera au final : une sorte de guerre interne féodale ou un grand bouleversement mondial, ceux qui sont des observateurs directs pourront en juger.
Ajusté pour une circonstance importante : le principe de l'inviolabilité de la souveraineté nationale dans le monde a été détruit. Et la seule garantie de sécurité de tel ou tel pays s'avère être l'arme nucléaire.
Publication : KM.RU
17:50 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etats-unis, hégémonisme américain, impérialisme américain, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 29 septembre 2020
La hegemonía y sus armas El dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce
La hegemonía y sus armas
El dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce
Adriano Erriguel
Ex: https://www.gramscimania.info.ve
El gran tablero –decía Zbigniev Brzezinski– Rusia es la pieza a batir. El juego se llama hegemonía. Mal se comprenderá el sentido de la nueva “guerra fría” si no se la sitúa en el contexto de una batalla global por la hegemonía. Antonio Gramsci daba una definición precisa de ese término. “Hegemonía” es –según el teórico italiano– “el dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce”. La hegemonía no necesita ser enfatizada ni declarada, existe como un hecho, es más implícita que expresamente declarada. El liberalismo occidental – desde el momento en que hoy es percibido como la realidad objetiva, como la única posible – es una forma de hegemonía. La otra forma, complementaria de la anterior, es la hegemonía norteamericana.
La hegemonía cuenta hoy con dos instrumentos principales. Uno de ellos es la proyección del poder político, económico y militar de Estados Unidos como gendarme universal y como “imperio benéfico”. Es el unipolarismo reivindicado sin tapujos por los neoconservadores norteamericanos. La otra manera – tanto o más efectiva a la larga – es la “globalización” entendida como diseminación de los valores occidentales. Se trata, ésta, de una “hegemonía disfrazada”, en cuanto no se ejerce en nombre de un solo país, sino en nombre de unos códigos supuestamente universales pero que sitúan a Occidente en la posición de “centro invisible”.[1]
Las armas de esta forma de hegemonía son ante todo culturales. Una gran empresa de exportación de “Occidente” al conjunto de la humanidad. Quede claro que todo ello no responde a una lógica “conspirativa” sino sistémica: Occidente es un gran vacío que no puede cesar de expandirse. “El desierto crece”, que decía Nietzsche. Cuando los países tratan de defender su relativa independencia, la hegemonía forma su “quinta columna”. Aquí hay una cierta ironía de la historia. De la misma forma en que la Unión Soviética utilizaba a los partidos comunistas locales como “quinta columna” para la subversión del mundo capitalista, los Estados Unidos utilizan hoy a sus filiales de la “sociedad civil” como agentes de subversión de las sociedades tradicionales.
Las “revoluciones de colores” o el amago de la “revolución de la nieve” en Moscú ofrecen ejemplos de manual. Las elites globalizadas y consumistas, las ONGs engrasadas con dinero occidental, los medios de comunicación “independientes”, las llamadas “clases creativas” – burgueses-bohemios, artistas “transgresores”, minorías sexuales organizadas – y una juventud estandarizada en la cultura de masas, imbuida de una sensación de protagonismo. Todos ellos pueden ser –convenientemente trabajados por el soft power– eficaces agentes de aculturación. Esto es, de imposición de los valores y de los cambios deseados desde el otro lado del Atlántico. Difusión de ideas y valores, ahí está la clave. Los programas de intercambio académico son tan necesarios como el agit-prop cultural. La formación de elites de recambio en Occidente es un elemento esencial de todo el proceso.
La batalla del soft power no consiste en dos ejércitos bien alineados, con fuerzas disciplinadas lanzándose a la carga. Consiste más bien en una cacofonía en la que innumerables voces pugnan por ser oídas. De lo que se trata es de orientar el sentido de esa cacofonía. La clave de la victoria reside en una idea: quien impone el terreno de disputa, condiciona el resultado. Por ejemplo, si el terreno de disputa es la dialéctica “valores modernos versus valores arcaicos”, está claro que el bando que impone esa visión del mundo llevará siempre la ventaja. Cuando el adversario intente “modernizar” sus valores –conforme a la idea de “modernidad” suministrada por la otra parte– estará implícitamente desautorizándose y reconociendo su inferioridad. La insistencia del soft power occidental en erosionar una serie de consensos sociales caracterizados como “tradicionales” se inscribe en esa dinámica: ése es su terreno de disputa.[2]
La fractura del vínculo social
Entre jóvenes y viejos, mujeres y hombres, laicos y creyentes, “progresistas” y “conservadores”. Los llamados “temas societales” son un instrumento privilegiado por su capacidad de generar narrativas victimistas, idóneas para ser amplificadas por el show-business internacional. El objetivo es siempre proyectar una imagen opresiva, odiosa e insufrible del propio país – preferentemente entre los más jóvenes y los sectores occidentalizados – y crear una masa social crítica portadora de los valores estadounidenses.[3]
Se trata de una apuesta a medio o largo plazo que en Rusia se enfrenta a no pocas dificultades. La desintegración de la Unión Soviética coincidió con un vacío de valores que dio paso al cinismo, a la degradación moral y a una asunción acrítica de los códigos de Occidente. Los oligarcas apátridas fueron la manifestación de ese “capitalismo de frontera” que sería reconducido, en tiempos de Putin, hacia una especie de “capitalismo nacional”. Pero la memoria es todavía reciente. La ofensiva occidental de “poder blando” es percibida, por gran parte de la población rusa, como un intento agresivo de revertir el país hacia los años de Yelstin: la época de los “Chicago boys”, de los odiados oligarcas y del caos social.
La realidad es que Rusia ha tenido su dosis de revoluciones. Los intentos de generar entre los rusos el desprecio por su propio país y el deseo mimético por Occidente chocan contra un muro de resistencia popular. Decía el líder socialista Jean Jaurès: “para quienes no tienen nada, la patria es su único bien”. Seguramente la hegemonía necesitará, para remodelar un país a su deseo, algo más que una revuelta de los privilegiados. La tentación es entonces pisar el acelerador.
La ofensiva del caos
El Imperio posmoderno se distingue por una peculiar fusión entre orden y caos. La difusión viral de principios individualistas erosiona las sociedades tradicionales – basadas en principios holistas – y provoca un caos del que el Imperio extrae su beneficio. Una reformulación posmoderna del “divide y vencerás”. Es el Chaord (síntesis de orden y caos) del que hablan los postmarxistas Toni Negri y Michael Hardt. Es la Doctrina del shock, de la que habla Naomí Klein. Es el Imperio del Caos, en expresión del periodista brasileño Pepe Escobar. Quede claro que el Chaord no se limita, ni mucho menos, a operaciones de poder blando. El Chaord es una panoplia, una espiral, una “guerra en red” en la que el soft power se complementa con el hard power: desestabilización política, terrorismo y guerra.
En el año 2013 los Estados Unidos experimentaron, en su pulso contra Rusia, una serie de contratiempos diplomáticos. En Siria, una mediación rusa de última hora frustró el ataque que ya había sido anunciado por Washington contra el régimen de Hafez El Assad. La mediación rusa jugó igualmente un papel esencial para evitar otra escalada de sanciones contra Irán. Por si fuera poco, Rusia concedió asilo político a Edward Snowden, el desertor que había expuesto a la luz las actividades de espionaje masivo de los Estados Unidos. Y para rematar el año el gobierno de Ucrania anunció que no firmaría el esperado “Acuerdo de Asociación” con la Unión Europea, y que sí firmaría un acuerdo con Rusia que abría una perspectiva de ingreso en la Unión Eurasiática.
Había llegado la hora de demostrar lo que el Imperio era capaz de hacer.
El modelo de Maidán
“Ucrania es un pivot geopolítico –escribía Zbigniew Brzezinski en 1997– porque su mera existencia como Estado independiente ayuda a transformar Rusia. Sin Ucrania, Rusia deja de ser un imperio eurasiático. Sin embargo, si Rusia recupera el control de Ucrania, con sus 52 millones de habitantes y sus reservas, aparte de su acceso al Mar Negro, Rusia automáticamente recupera la posibilidad de ser un Estado imperial poderoso, que se extiende entre Europa y Asia”. El gran Tablero –el libro firmado por Brzezinski en 1997– es considerado por muchos como un anteproyecto de lo que ocurriría años más tarde en la “revolución de Maidán”.
La “revolución naranja” de 2004, auspiciada por Estados Unidos en Ucrania, no dio los resultados esperados. Tras varios años de corrupción, de degradación del nivel de vida y de querellas intestinas, las elecciones presidenciales de 2010 – convenientemente validadas por la OSCE – dieron la victoria al pro-ruso “Partido de las Regiones” de Victor Yanukovich. El gobierno de Yanukovich retomó las negociaciones que el anterior gobierno pro-occidental había emprendido para firmar un Acuerdo de Asociación con la Unión Europea. Las pretensiones rusas de tener voz en esas negociaciones fueron rechazadas como intentos de injerencia. Conviene tener presente, a esos efectos, que Rusia estaba previamente vinculada a Ucrania por una red de acuerdos comerciales y que la economía rusa se vería inevitablemente afectada por el Acuerdo de Asociación. Pero Bruselas planteó a Kiev la negociación como un chantaje: o con Rusia o con Europa.[4]
Una elección extravagante, si tenemos en cuenta no sólo la vinculación milenaria entre Rusia y Ucrania – el Principado de Kiev fue, en el siglo X, el origen histórico de Rusia – sino la absoluta imbricación económica, lingüística, cultural y humana entre ambos pueblos. Más allá de todo eso la preocupación de Moscú era otra: el riesgo de la posible extensión de la OTAN hasta el corazón mismo del “mundo ruso”. Si bien la aproximación a la Unión Europea no estaba vinculada a la negociación con la Alianza Atlántica, todos los precedentes demuestran que el camino hacia ambas organizaciones es paralelo. Y para Rusia la perspectiva de ceder a la OTAN su base naval en Crimea – territorio ruso “regalado” por Nikita Krushov a Ucrania en 1954 – era una línea roja absoluta, como lo es la perspectiva de ver instalados los sistemas balísticos norteamericanos en sus fronteras.
El 21 de noviembre de 2013 –ante la sorpresa de todos– el Presidente Yanukovich anunció que no firmaría el Acuerdo con Bruselas. El motivo esgrimido: frente a los 1.000 millones de dólares ofrecidos por la Unión Europea, Rusia ofrecía 14.000 millones de dólares más una rebaja del 30% sobre el precio del gas ruso. Un gas del que Ucrania es completamente dependiente. La oferta rusa había pesado más que la realidad del panorama “europeo” que se abría ante Ucrania: reconversión económica salvaje; liquidación a precio de saldo de su industria siderometalúrgica; reparto de sus recursos mineros y agrícolas (entre Alemania y Francia, principalmente); pérdida del mercado ruso; subida del precio del gas; emigración masiva de la población a Europa; terciarización de su economía y conversión de Ucrania en un gigantesco mercado para los productos europeos. Las rutinas de la globalización.
A partir de noviembre 2013 comenzaron a sucederse en Kiev las protestas de la población, movilizada por una idea de “Europa” como panacea y exasperada por la corrupción rampante.[5] Las protestas se radicalizaron hasta devenir batallas campales en torno a la plaza de Maidán, el epicentro de la protesta. Las barricadas de Maidán presenciaron un inédito desfile de dignatarios, ministros y atildados funcionarios norteamericanos y europeos, desplazados hasta Kiev para animar la revuelta. Los líderes occidentales no dudaron en fomentar la violencia contra un gobierno que, por muy corrupto que fuera, había sido democráticamente elegido. La historia es bien conocida. El 21 de febrero de 2014 Victor Yanukovich firmaba un acuerdo – patrocinado por Alemania, Francia y Polonia – en el que cedía en todas sus posiciones y acordaba organizar elecciones presidenciales. Al día siguiente tenía que huir para salvar su vida.
La revolución de Maidán es algo más que la crisis puntual de un “Estado fallido”. Es todo un paradigma. Es un recital de técnicas de “guerra en red”. Es la demostración de cómo alimentar una crisis, una espiral de violencia, de anarquía y de guerra en un período mínimo de tiempo. Al igual que en Libia, que en Siria, que en Irak, pero en Europa. Es el “modus operandi” del Imperio del caos. Es todo un modelo: el “modelo ucraniano” para nuestra Europa. Conviene retener varias imágenes.
La escalada El “poder blando”
La Vicesecretaria de Estado norteamericana Victoria Nuland declaró, a fines de 2013, que desde 1991 los Estados Unidos habían gastado 5.000 millones de dólares para fomentar en Ucrania una “transición democrática” a su gusto. La red de ONGs, de medios de comunicación, de activistas y de políticos locales promovida por el “poder blando” norteamericano había dado sus resultados en la “revolución naranja” de 2004, que por la incompetencia de sus líderes se saldó con un fiasco. Diez años más tarde las apuestas habían subido. Frente a un adversario cada vez más alerta habría que actuar de forma contundente. Algo que no podía confiarse al circo de la “sociedad civil”. Haría falta la intervención de elementos más curtidos.
Los tontos útiles
Cuando en invierno de 2014 el “Euromaidan” entró en su fase “caliente” las Berkut (fuerzas especiales de la policía ucraniana) se vieron desbordadas. Y no era precisamente ante hipsters liberales blandiendo i-pads último modelo. Las bandas neonazis de Pravy Sektor (Sector derecha) y las milicias del partido nacionalista Svoboda, con su disciplina hoplita, fueron el factor clave que elevó la violencia a niveles intolerables para las autoridades, que eligieron la desbandada ante el riesgo de provocar una guerra civil.
Tras la caída de Yanukovich el partido Svoboda obtuvo algunos ministerios y cargos en las estructura de seguridad del Estado, mientras que sus activistas se integraban en la Guardia Nacional y eran expedidos al frente del Donbass, supervisados por instructores norteamericanos. A la espera de ser enviados, cuando hayan concluido sus servicios, al basurero de la historia. [6]
La "falsa bandera"
El 20 de febrero 2013 tuvo lugar un evento que forzó el cambio de régimen. Más de 100 manifestantes y policías fueron abatidos o heridos en las calles por francotiradores incontrolados. El suceso provocó una oleada de indignación internacional contra Yanukovich, inmediatamente acusado de promover la matanza (con Rusia como “instigadora”). El cambio de régimen era cuestión de horas. Pero en los días posteriores, numerosos indicios y análisis independientes comenzaron a apuntar que los disparos procedían de sectores controlados por el Maidán…
Se llama “operaciones de falsa bandera” a aquellos ataques realizados de tal forma que pueden ser atribuidos a países o a entidades distintas de los auténticos autores. Son también los casos en los que la violencia es ejercida por organizaciones o ejércitos que, lo sepan o no, están controlados por las “victimas”. La indignación moral y su rentabilización son las mejores palancas para desencadenar una guerra.[7]
El Kaganato
La visibilidad neonazi en el Maidán fue un regalo propagandístico para Rusia, que pudo así movilizar los recursos emocionales de la “resistencia contra el fascismo”. Como resulta que para el mundo occidental Putin es “neo-estalinista” se estableció así un anacrónico juego de estereotipos. Lo cierto es que el régimen de Kiev no es fascista. Se trata de un sistema oligárquico, dirigido por un gobierno semicolonial revestido de formas democráticas.[8]
El régimen de Kiev es un ectoplasma de la estrategia neocon norteamericana: cerco geopolítico de Rusia, prevención de la integración económica continental – para lo cual se precisa una nueva guerra fría – y exportación agresiva del modelo norteamericano. Victoria Nuland – patrocinadora del cambio de régimen – y su marido, el teórico “neocon” Robert Kagan, sintetizan en pensamiento y obra el trasfondo real del Maidán. Kagan fue uno de los gurús de la invasión de Irak y de la política intervencionista que favoreció la destrucción de Libia, la guerra civil en Siria y – como efectos indirectos – la expansión de Al-Qaeda y el surgimiento del ISIS. El “Kaganato” – expresión acuñada por el periodista Pepe Escobar – es la Ucrania dividida, ensangrentada, troquelada por el pensamiento Kagan. Una operación en la línea de las anteriores chapuzas. Nueva cortesía – dedicada esta vez a los europeos – del Imperio del caos.[9]
¿Otra guerra fría?
El Euromaidan nos sitúa ante un escenario inédito. Un gobierno legítimo puede ser derrocado en la calle si la violencia se acompaña de una dosis adecuada de “poder blando” que la justifique. Un ejemplo ante el que muchos, en Europa, deben haber tomado nota.
Para alcanzar sus fines la agenda ideológica mundialista no duda en convocar a las fuerzas del caos. Tras cosechar resultados en diversas partes del mundo – la situación del mundo islámico es un buen ejemplo – los aprendices de brujo se vuelven hacia una Europa donde los secesionismos, la crisis inmigratoria y las explosiones de violencia social están a la orden del día. Todo ello en un contexto de pauperización provocada por el neoliberalismo. Ofuscado por sus propias quimeras, el sistema pierde sus referencias y se confunde con el antisistema. El relativismo posmoderno de las democracias europeas abre un camino hacia su suicidio.[10]
Por de pronto en Europa ha estallado otra guerra. Amparándose en el precedente de Kosovo, el Kremlin reincorporó Crimea al seno de Rusia tras obtener el apoyo de la población local, expresado en referéndum. Una decisión que demuestra que Moscú no cederá su espacio estratégico a la OTAN.[11] La rebelión de las regiones pro-rusas de Donetsk y Lugansk – situadas en la cuna histórica de Rusia y de su cultura – ha sellado el punto de no retorno. Alemanes, franceses, italianos y españoles se ven convertidos en rehenes de los gobiernos del Este de Europa – serviles comparsas de Washington – y de su rencor mal digerido hacia Rusia.[12]
La nueva guerra fría responde a una apuesta estratégica: la fidelización norteamericana de sus vasallos europeos; la disrupción de los proyectos de integración energética entre Rusia y Europa (perjudiciales para la competencia anglosajona); el lanzamiento de una nueva carrera armamentística (a beneficio del mayor exportador de armas del mundo); el impulso a la globalización de la OTAN y, sobre todo, el alejamiento de la auténtica pesadilla de Washington: la alianza geopolítica entre Alemania, Francia y Rusia. Una alianza que fue amagada en 2003, en vísperas de la guerra de Irak.
El enfrentamiento entre la Unión Soviética y el mundo capitalista fue una lucha entre dos concepciones del mundo. ¿Puede decirse lo mismo de la nueva guerra fría?
¡Sin duda alguna!, responden los voceros del atlantismo: es la lucha cósmica entra la “sociedad abierta” y sus enemigos. Claro que estos portavoces suelen aplicar la “reductio ad hitlerum” y la “reductio ad stalinum” a todo lo que no encaje en sus designios. Y así se van sucediendo (como observaba el admirable Philippe Muray) los “Hitler” o “Stalin” de temporada. Siguiendo con la analogía, todos los que no se plieguen a los planes del Pentágono serán cómplices de nuevas capitulaciones de Munich. Pretendidos expertos en política internacional nos explican que el mundo libre se enfrenta a un expansionismo megalómano, a una hidra que tan pronto es Hitler, tan pronto Stalin, tan pronto ambos a la vez. Evidentemente todo eso tiene poco que ver con la realidad. [13]
¿En qué consiste entonces el enfrentamiento con Rusia? ¿Se trata de un mero enfrentamiento geopolítico y estratégico? ¿O hay algo más? ¿Cuál es la dimensiónmetapolítica de esta nueva guerra fría?
Notas
[1]Alexander Duguin, Putin versus Putin. Vladimir Putin viewed from the Right. Arktos 2014, Edición Kindle.
[2] Otra cosa sería que el terreno de disputa sea, por ejemplo, la dialéctica: “soberanía versushegemonía ”, “el pueblo versus las elites” , “valores arraigados versus valores de mercado” o “economía social versus neoliberalismo”.
[3] Aquí entra en escena la ideología “de género”, el activismo gay y episodios como el del grupo punk Pussy Riot en la Catedral de Moscú, provocaciones tras de las que se adivina la mano de los chicos de Langley.
Adriano Erriguel, Alabados sean los gays.
[4] El Presidente de la Comisión Europea Durán Barroso declaró en febrero 2013 que “El acuerdo de Asociación con la Unión Europea es incompatible con la pertenencia a otra unión aduanera”, en referencia directa a las negociaciones que a esos efectos Ucrania estaba manteniendo paralelamente con Rusia, Bielorrusia y Kazajstán.
[5] Conviene subrayar que la corrupción es la constitución real de Ucrania desde su independencia en 1991, y no es por tanto algo privativo del gobierno Yanukovich. Carente de toda tradición estatal –Ucrania jamás fue independiente antes de 1991– el elemento vertebrador del país son los clanes de hombres de negocios (los“oligarcas”). Ejemplo sobresaliente de la corrupción ucraniana es Yulia Timoshenko, la multimillonaria heroína de la “revolución naranja” (también conocida como “la Princesa del gas”), celebrada en occidente como una democrática Juana de Arco.
[6] La colaboración de la CIA con el movimiento neonazi ucraniano tiene una larga historia. Concluida la segunda guerra mundial los restos del Ejército Insurgente Ucraniano de Stefan Bandera (formado durante la ocupación nazi) se convirtió en un instrumento de la agencia norteamericana, que estuvo organizando operaciones de sabotaje en Ucrania hasta finales de los años 1950. En la Ucrania independiente los partidos neofascistas fueron siempre marginales, excepto en la parte occidental de Galitzia, la zona más antirrusa de Europa. En las elecciones locales de 2009 el partido Svoboda (Libertad) obtuvo notables resultados en esa zona. La peculiaridad de los ultras ucranianos es su odio a Rusia, su hiperactivismo y su militarización. Dos meses antes del Maidán, 86 activistas neonazis de Pravy Sektor recibieron entrenamiento en instalaciones policiales en Polonia, según reveló la revista polaca NIE.
[7] Semanas después de estos sucesos se divulgaba en Internet la grabación de una conversación telefónica entre la Alta Representante de la UE, Sra. Ashton, y el Ministro de Asuntos Exteriores de Estonia, Urmas Paet, en la cuál éste señalaba (citando fuentes médicas sobre el terreno) que el nuevo gobierno no estaba interesado en investigar los asesinatos y que todo apuntaba a que los autores de los disparos estaban vinculados a la oposición. http://www.youtube.com/watch?v=kkC4Z67QuC0.
Diversas investigaciones independientes corroboraron posteriormente esta hipótesis. Desde entonces, en los medios mainstream occidentales un espeso silencio rodea a estos sucesos, mientras que el gobierno ucraniano y Rusia siguen acusándose mutuamente de la matanza. Las causas del derribo del avión de las líneas aéreas de Malasia, en julio 2014, continúan también sumidas en la confusión.
[8] En su famosa conversación telefónica (Fuck the European Union!) difundida en Internet la Vicesecretaria de Estado Nuland dictaba a su Embajador en Kiev, días antes de la caída de Yanukovich, el nombre del próximo Primer Ministro ucraniano: Arseni Yatseniuk, un veterano de la banca anglosajona. En mayo de 2014 el oligarca Poroshenko ganaba unas elecciones presidenciales celebradas en un clima de violencia, con una abstención cerca del 60%. Apenas un 20% de electores inscritos votó por el nuevo Presidente. El gobierno formado por Yatseniuk en diciembre 2014 cuenta con tres extranjeros: una norteamericana, un lituano y un georgiano-norteamericano, reclutados en un casting controlado por la Fundación Soros. En la región de Odessa – de fuerte sentimiento prorruso – Mikhail Saakhasvili, el antiguo peón de los Estados Unidos en Georgia, fue nombrado gobernador en mayo 2015.
[9] Rafael Poch, "El kaganato de Kiev y otras historias".
[10] El analista Martin Sieff, colaborador de The Globalist, lo expresa del siguiente modo: “ Es una decisión catastrófica, revolucionaria. Contiene implicaciones mucho más peligrosas de lo que nadie en Estados Unidos o en Europa Occidental parece dispuesto a reconocer. Está situando a la Unión Europea y a los Estados Unidos en el bando del caos revolucionario y del desorden no solamente en otros países del mundo, sino también en el corazón de Europa. (…) Las mismas fuerzas que intentan romper Ucrania son las mismas que intentan desestabilizar otras naciones europeas. Si las sublevaciones callejeras hubieran tenido lugar en España, Francia, Italia o Gran Bretaña, Europa no estaría alentando a las fuerzas de la destrucción. Entonces, ¿por qué lo hacen en Ucrania? Martin Sieff, Entrevista en RT, 21 de febrero 2014. http://rt.com/op-edge/us-blaming-ukraine-violence-catastrophic-012/
[11] Cabe subrayar que, a diferencia de Crimea, en Kosovo la independencia se decidió en 2008 tras una limpieza étnica, por un Parlamento dominado por albaneses y sin referéndum ni consulta a la población.
[12] Elemento determinante de la sublevación del Este de Ucrania fue la decisión de las nuevas autoridades de prohibir el idioma ruso, en un país en que es hablado por el 70% de la población. La medida fue derogada días más tarde (bajo presión occidental) pero el efecto causado entre la población local fue irreversible.
[13] En el “Pacto de Múnich” en 1938, las democracias occidentales cedieron ante las pretensiones de Hitler de anexionarse el territorio de los sudetes en Checoslovaquia, en un vano intento de evitar la guerra. Un ejemplo de letanía tremendista: Hermann Tertscht en este artículo de ABC.
Nota del Editor: Este artículo forma parte de una serie escrita por Adriano Erriguel y titulada “Rusia, metapolítica del otro mundo” (VII)
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vendredi, 01 février 2019
Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies
Le président autrichien accuse les USA de traiter l’UE comme des colonies
par Charles Sannat
La grosse colère autrichienne est liée à la double affaire Nord Stream 2, qui est un gazoduc censé alimenter l’Europe en gaz russe, et les sanctions avec l’Iran qui empêchent les pays européens de commercer avec Téhéran.
Il a fait remarquer que l’UE, qui est la troisième économie mondiale, doit être plus « sûre d’elle » sur la scène internationale.
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mercredi, 12 septembre 2018
Un empire diabolique de faux drapeaux
Un empire diabolique de faux drapeaux
Le passé n’est pas mort, ce sont les gens qui dorment. Les cauchemars et les rêves éveillés que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de meurtres qui se sont perpétués au plus profond de notre passé et qui se sont perpétués dans le présent. Aucune fausse amnésie n’effacera la vérité sanglante de l’histoire américaine, la grâce bon marché que nous nous accordons à nous-mêmes ; nous nous sommes, comme l’a dit Harold Pinterdans son discours du prix Nobel, nourris « du vaste tapis de mensonges » qui nous entoure, mensonges proférés depuis très longtemps par des dirigeants nihilistes et leurs porte-parole médiatiques ; nous avons ou devrions avoir mauvaise conscience de ne pas reconnaître être complices actifs ou silencieux de la répression de la vérité et de millions de crimes vicieux au Canada et ailleurs.
Mais, comme l’a dit Pinter :
« Je crois qu’en dépit des énormes obstacles qui existent, une détermination intellectuelle inébranlable, inébranlable et féroce, en tant que citoyens, à définir la vérité réelle de nos vies et de nos sociétés est une obligation cruciale qui nous incombe à tous. C’est en fait obligatoire ».
Nul n’est plus emblématique de ce noble effort que David Ray Griffin, qui, livre après livre depuis les attentats du 11 septembre 2001, a méticuleusement exposé les dessous de l’empire américain et de ses méchants maîtres. Sa persévérance à essayer d’atteindre les gens et de les mettre en garde contre les horreurs qui en ont résulté est extraordinaire. En excluant ses travaux philosophiques et théologiques, c’est son quinzième livre depuis 2004 sur ces graves questions de vie et de mort et sur l’avenir du monde.
Dans ce livre magistral, il fournit un argument historique puissant selon lequel, dès le début, avec l’arrivée des premiers colons européens, ce pays, malgré toute la rhétorique selon laquelle il a été fondé et guidé par Dieu, a été « plus malveillant que bienveillant, plus démoniaque que divin ». Il présente chronologiquement cette histoire, étayée par une documentation minutieuse, pour appuyer sa thèse.
Dans son livre précédent, Bush et Cheney : Comment ils ont ruiné l’Amérique et le monde, Griffin a catalogué les mauvaises actions qui ont découlé des attaques du 11 septembre, alors que dans celui-ci – un préquelle – il offre une leçon d’histoire américaine qui remonte à des siècles, et il montre qu’on aurait raison en traitant les États-Unis « d’empire de faux drapeaux ».
Les attentats du 11 septembre 2001 sont le point d’appui de ses deux livres. On ne saurait surestimer leur importance, non seulement en raison de leur cruauté inhérente qui a causé la mort de milliers d’Américains innocents, mais aussi depuis qu’ils sont devenus la justification des campagnes meurtrières des États-Unis, appelées « guerres contre le terrorisme », qui ont fait des millions de victimes dans le monde. Un éventail international de personnes sacrifiables. Aussi terrifiants qu’elles aient été, et devaient être, il y a de nombreux précédents, bien qu’une grande partie de cette histoire soit cachée dans l’ombre. Griffin les éclaire d’une lumière vive, la plupart de ses analyses se concentrant sur les années 1850-2018.
En tant que théologien et philosophe, il est bien conscient de l’importance de la nécessité pour la société de légitimer religieusement son autorité séculière, d’offrir à son peuple un bouclier contre la terreur et les craintes multiples de la vie par un mythe protecteur qui a été utilisé avec succès par les États-Unis pour terroriser les autres, de montrer comment les termes selon lesquels les États-Unis sont légitimés comme « nation choisie » par Dieu et les Américains comme « peuple élu » par Dieu ont évolué au fil du temps, à la lumière de l’avancée des processus de sécularisation et de pluralisme qui se sont développés. Les noms ont changé, mais la signification est la même. Dieu est de notre côté, et quand c’est ainsi, l’autre côté est maudit et peut être tué par le peuple de Dieu, qui se bat toujours contre le Diable.
Il l’illustre en commençant par une citation de la première allocution inaugurale de George Washington, où ce dernier parle de « la main invisible » et « d’agence providentielle » qui guide le pays, et en terminant par Obama qui dit « Je crois en l’exceptionnalisme américain de tout mon être ». Entre les deux, nous entendons Andrew Jackson dire que « la Providence s’est déversée sur cette terre bénie » et Henry Cabot Lodge en 1900 qualifie la mission divine de l’Amérique de « destinée manifeste ». La religion américaine d’aujourd’hui est l’exceptionnalisme américain, un euphémisme actualisé pour le « Nouvel Israël de Dieu » ou la « Nation rédemptrice ».
Au cœur de ce verbiage se trouve l’illusion que les Etats-Unis, en tant que pays béni et bon, ont une mission divine de répandre la « démocratie » et la « liberté » à travers le monde, comme l’a déclaré Hilary Clinton lors de la campagne présidentielle de 2016 en disant que « nous sommes grands parce que nous sommes bons » et en 2004 quand George W. Bush disait : « Comme des générations précédentes, nous avons un appel venant d’au-delà les étoiles pour défendre notre liberté ». De tels sentiments ne pouvaient être reçus qu’avec un rire sardonique de la part des innombrables victimes par-ci par-là « libérées » par les dirigeants violents de l’Amérique, comme l’atteste Griffin.
Ayant établi le fait que l’Amérique revendique le statut divin, il guide ensuite le lecteur à travers divers penseurs qui ont pris parti sur la question des États-Unis, qu’ils soient indulgents ou malveillants. Tout ceci est préliminaire au cœur du livre, qui est une leçon d’histoire documentant la malignité au cœur de la trajectoire américaine.
« On dit souvent que l’impérialisme américain a commencé en 1898, lorsque Cuba et les Philippines furent les principales récompenses », commence-t-il. « Ce qui était nouveau à cette époque, cependant, c’est que l’Amérique a pris le contrôle de pays en dehors du continent nord-américain ».
Le « droit divin » de s’emparer des terres des autres et de les tuer a commencé bien avant, et bien qu’aucune mer n’ait été traversée selon la conception habituelle de l’impérialisme, le génocide des Amérindiens a largement précédé 1898. De même que le « destin manifeste » qui a déclenché la guerre avec le Mexique, la confiscation de ses terres et l’expansion vers l’ouest, jusqu’au Pacifique.
Cette période de construction de l’empire dépendait fortement de « l’autre grand crime contre l’humanité » qu’était la traite négrière, où l’on estime que 10 millions d’Africains sont morts, en plus de la brutalité malsaine de l’esclavagisme lui-même.
« Peu importe la brutalité des méthodes, les Américains étaient employés comme instruments à des fins divines, écrit Griffin. Et, ajoute-t-il à juste titre, il n’est pas vrai que les entreprises impérialistes américaines à l’étranger ne se sont imposées qu’en 1898, car dans les années 1850, le commodore Perry a forcé « les arrogants japonais » à ouvrir leurs ports au commerce américain par la diplomatie de la canonnière ».
Puis, en 1898, le rythme de l’expansion impériale outre-mer s’est accéléré de façon spectaculaire avec ce qu’on a appelé « la guerre hispano-américaine » qui a abouti à la prise de Cuba et des Philippines et à l’annexion d’Hawaii. Griffin dit que ces guerres pourraient être appelées « les guerres pour s’emparer des colonies espagnoles ». Son analyse de la brutalité et de l’arrogance de ces actions fait comprendre au lecteur que le massacre de My Lai au Vietnam et d’autres atrocités plus récentes ont un lourd pedigree qui fait partie d’une structure institutionnelle, et pendant que les Philippins, les Cubains et tant d’autres étaient massacrés, Griffin écrit :
« Anticipant la déclaration du Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui a dit : « Nous ne sommes pas un empire », le Président McKinley a déclaré que l’impérialisme était étranger au tempérament et au génie de ces peuples généreux et libres ».
A l’époque comme aujourd’hui, un fou rire peut-être est la seule réponse à de telles conneries, et comme Griffin cite Mark Twain qui dit qu’il serait facile de créer un drapeau pour les Philippines :
« Nous prenons juste notre drapeau habituel, avec les rayures blanches peintes en noir et les étoiles remplacées par le crâne et les os en croix ».
Cela aurait également fonctionné pour la Colombie, le Panama, Porto Rico, la République dominicaine, Haïti, le Nicaragua et d’autres pays soumis à l’idéologie de la Doctrine Monroe ; partout où la liberté et l’indépendance nationale ont soulevé la tête, les États-Unis sont intervenus rapidement avec leur puissante armée antirévolutionnaire et leurs brutalités financières. En Extrême-Orient, la politique de la « porte ouverte » a été utilisée pour piller la Chine, le Japon et d’autres pays.
Mais tout cela n’était que le début. Griffin montre comment Woodrow Wilson, la quintessence du libéral démocrate sournois et traître, qui prétendait vouloir tenir l’Amérique à l’écart de la Première Guerre Mondiale, a fait exactement le contraire pour s’assurer que les États-Unis en viennent à dominer les marchés étrangers que ses maîtres capitalistes demandaient. Ainsi, Griffin explore comment Wilson a conspiré avec Winston Churchill pour utiliser le naufrage du Lusitania comme un casus belli et comment le dur traitement de l’Allemagne par le Traité de Versailles a préparé le terrain pour la Deuxième Guerre Mondiale.
Il nous raconte comment, entre les deux guerres mondiales, la diabolisation de la Russie et de la nouvelle Union Soviétique a commencé. Cette déprédation de la Russie, qui rugit à plein régime aujourd’hui, est un thème qui revient tout au long de La Trajectoire américaine. On ne saurait trop insister sur son importance. Wilson qualifia le gouvernement bolchevique de « gouvernement de terreur » et, en 1918, « envoya des milliers de soldats dans le nord et l’est de la Russie, les laissant là jusqu’en 1920 ».
Que les États-Unis aient envahi la Russie est un fait rarement mentionné et même à peine connu des Américains. Peut-être que la prise de conscience et la diabolisation séculaire de l’URSS/Russie éclaireraient ceux qui achètent la propagande anti-russe actuelle appelée « Russiagate ».
Pour égaler cet acte « divin » d’intervention impériale à l’étranger, Wilson a fomenté la Peur Rouge chez nous, qui, comme le dit Griffin, avait une importance durable et incalculable car elle a créé la peur américaine de la pensée radicale et de la révolution qui existe encore aujourd’hui et sert de justification pour soutenir des dictateurs brutaux dans le monde et réprimer la liberté chez nous (comme cela se passe actuellement).
Il nous donne de brefs résumés de certains dictateurs que les États-Unis ont soutenus, et nous rappelle le dicton d’un autre démocrate libéral, Franklin Roosevelt, qui a dit du brutal dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza :
« C’est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ».
Somoza terrorisera son propre peuple pendant 43 ans. Il en a été de même à Cuba, au Chili, en Iran, au Guatemala, en République dominicaine, en Haïti, etc. Les États-Unis ont également soutenu Mussolini, n’ont rien fait pour empêcher le renversement fasciste de la République espagnole par Franco et ont soutenu le gouvernement de droite de Chiang-Kai Shek dans ses efforts pour dominer la Chine.
C’est une histoire très sombre et très laide qui confirme la nature démoniaque des actions américaines dans le monde.
Puis Griffin fait exploser les nombreux mythes sur ce que l’on appelle la « Bonne Guerre » – la Seconde Guerre Mondiale. Il explique les mensonges racontés au sujet de l’attaque « surprise » japonaise contre Pearl Harbor, comment Roosevelt souhaitait faire entrer les Etats-Unis dans la guerre, tant dans le Pacifique qu’en Europe, et à quel point les intérêts économiques américains étaient en jeu. Il critique le mythe selon lequel l’Amérique souhaitait avec désintéressement défendre les peuples épris de liberté dans leurs batailles contre les régimes brutaux et fascistes. Cela, nous dit-il, n’est qu’une petite partie de l’histoire :
« Il ne s’agit toutefois pas d’une image exacte de la politique américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, beaucoup de gens ont été libérés de terribles tyrannies par les victoires alliées. Mais le fait que ces personnes en aient profité n’était qu’un résultat fortuit et non un motif de la politique américaine. Ces politiques, comme l’a découvert Andrew Bacevich, étaient fondées sur un « intérêt personnel inébranlable ».
Ensuite, il y a les bombardements conventionnels et atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Rien n’est plus démoniaque, comme le montre Griffin. Si ces massacres de civils de sang-froid et les mensonges qui les justifient ne convainquent pas le lecteur qu’il y a longtemps eu quelque chose de radicalement mauvais au cœur de l’histoire américaine, rien ne le fera. Griffin montre comment Truman et ses conseillers et généraux, y compris Dwight Eisenhower et l’amiral William D. Leahy, chef d’état-major de Truman, savaient que le largage des bombes atomiques était inutile pour mettre fin à la guerre, mais ils le firent quand même.
Il nous rappelle la réponse de la secrétaire d’État, Mme Madeline Albright, à la question de savoir si elle pensait que la mort de plus de 500 000 enfants irakiens à la suite des sanctions économiques paralysantes imposées par Mme Clinton valait la peine :
« Mais, oui, nous pensons que le prix en vaut la peine » (remarquez l’utilisation du présent « en vaut la peine » exprime la nature continue de ces crimes de guerre). Mais c’est aussi la femme qui a dit : « Nous sommes la nation indispensable. Nous restons grands… »
Griffin consacre d’autres chapitres à la création de la guerre froide, à l’impérialisme américain pendant la guerre froide, aux interventions de l’après-guerre froide, à la guerre du Vietnam, à la course à la domination mondiale et aux opérations sous faux drapeaux, entre autres sujets.
Quant aux opérations de faux drapeaux, il affirme :
« En effet, la trajectoire de l’Empire américain s’est tellement appuyée sur ce type d’attaques qu’on pourrait le décrire comme un empire de faux drapeaux ».
Dans le chapitre sur les faux drapeaux et tout au long du livre, il discute de plusieurs des faux drapeaux dans lesquels les États-Unis se sont engagés, y compris l’Opération Gladio, l’opération terroriste États-Unis/OTAN dans toute l’Europe que l’historien suisse Daniele Ganser a largement documentée, une opération visant à discréditer les communistes et socialistes. Ces opérations étaient directement liées à l’OSS, à la CIA et à son directeur Allen Dulles, à son acolyte James Jesus Angleton et à leurs complices nazis, comme le général Reinhard Gehlen. Lors d’un attentat de ce type en 1980 à la gare de Bologne, en Italie, ces terroristes américains ont tué 85 personnes et en ont blessé 20 autres. Comme pour les bombes larguées aujourd’hui par l’Arabie Saoudite sur des écoliers yéménites, l’explosif utilisé a été fabriqué pour l’armée américaine. À propos de ces atrocités américaines avérées, Griffin dit :
« Ces révélations montrent la fausseté d’une hypothèse largement répandue chez les Américains. Tout en reconnaissant que les militaires américains font parfois des choses terribles à leurs ennemis, la plupart des Américains ont supposé que les chefs militaires américains n’ordonneraient pas le meurtre de civils innocents dans les pays alliés à des fins politiques. L’opération Gladio a montré que cette hypothèse était fausse ».
Il a raison, mais j’ajouterais que les dirigeants derrière tout cela étaient des civils, tout autant, voire plus que des militaires.
Dans le cas de l’Opération Northwoods, ce sont les chefs d’état-major interarmées qui ont présenté au président Kennedy cette proposition de faux drapeaux qui justifierait une invasion américaine à Cuba. Cela aurait impliqué le meurtre de citoyens américains sur le sol américain, des bombardements, des détournements d’avions, etc.
Le président Kennedy considérait de telles personnes et de tels plans comme insensés, et il les a rejetés en tant que tels. Ce faisant, il nous en dit long, car beaucoup d’autres présidents les auraient approuvés. Et encore une fois, combien d’Américains sont au courant de cette proposition dépravée qui est documentée et facilement accessible ? Combien d’entre eux veulent même la consulter ? Car la nécessité de rester dans le déni des faits de l’histoire et de croire en la bonté essentielle des dirigeants de l’Amérique est une noix très difficile à casser. Griffin a écrit une douzaine de livres sur le 11 septembre 2001, en essayant de le faire.
Si l’on est prêt à embrasser les faits historiques, ce livre exceptionnel ouvrira les yeux sur la nature démoniaque de longue date des actions des dirigeants des États-Unis. Un lecteur ne peut sortir de son histoire lucidement présentée sans être affecté, à moins de vivre dans un monde fantastique qu’il s’impose. Le dossier est clair, et Griffin le présente dans toute son horreur graphique. Ce qui ne veut pas dire que les États-Unis n’ont pas « fait à la fois le bien et le mal, et qu’ils ne peuvent donc pas raisonnablement être considérés comme purement divins ou purement démoniaques« . Les questions de pureté ont pour but d’obscurcir les vérités fondamentales. Et la question qu’il pose dans son sous-titre – Divin ou démoniaque ? – est vraiment une question rhétorique, et quand il s’agit de la « trajectoire » de l’histoire américaine, le démon gagne haut la main.
Je m’en voudrais de ne pas signaler un endroit où Griffin laisse tomber le lecteur. Dans son long chapitre sur le Vietnam, qui regorge d’excellents faits et analyses, il commet une erreur cruciale, ce qui est inhabituel pour lui. Cette erreur apparaît dans une section de quatre pages sur la politique du président Kennedy à l’égard du Vietnam. Dans ces pages, Griffin s’appuie sur le terrible livre de Noam Chomsky – Rethinking Camelot : JFK, la guerre du Vietnam et la culture politique américaine (1993), un livre dans lequel Chomsky ne montre aucun respect pour les preuves ou les faits – pour peindre Kennedy comme étant en accord avec ses conseillers, la CIA, et l’armée concernant le Vietnam. C’est tout à fait faux. Griffin a dû être plus attentif et l’a compris.
La vérité est que Kennedy a été assiégé et entouré par ces gens démoniaques, qui voulaient l’isoler, ignorer ses instructions et l’assassiner pour atteindre leurs objectifs au Vietnam. Au cours de la dernière année de sa vie, JFK avait pris un virage radical vers l’établissement de la paix, non seulement au Vietnam, mais aussi avec l’Union Soviétique, Cuba et dans le monde entier. Un tel revirement était anathème pour les amoureux de la guerre. Il devait donc mourir.
Contrairement aux tromperies de Chomsky, motivé par sa haine de Kennedy et peut-être quelque chose de plus sinistre (il soutient aussi la Commission Warren, pense que l’assassinat de JFK n’était pas grave, et accepte la version officielle manifestement fausse des attaques du 11 septembre 2001), Griffin aurait dû affirmer avec insistance que Kennedy avait publié la NSAM 263 le 11 octobre 1963 appelant au retrait des troupes américaines du Vietnam, et qu’après son assassinat un mois plus tard, Lyndon Johnson avait annulé cet ordre de retrait avec la NSAM 273. Malgré Chomsky, toutes les meilleures études et preuves documentaires le prouvent. Et pour Griffin, un merveilleux érudit, écrire que le passage de Kennedy à Johnson n’entraînerait aucun changement fondamental de politique est si scandaleusement faux que j’imagine que Griffin, un homme passionné par la vérité, s’est simplement trompé et qu’il a été négligent ici. Car rien n’est plus faux.
Ironiquement, Griffin présente un dossier magistral pour sa thèse, tout en oubliant le seul homme clé, le président John Kennedy, qui a sacrifié sa vie pour tenter de changer la trajectoire de l’histoire américaine de son cours démoniaque.
C’est une erreur dans un livre par ailleurs très important et excellent qu’il devrait être obligatoire de lire pour quiconque doute de la nature maléfique de la politique étrangère continue de ce pays. Ceux qui en sont déjà convaincus devraient également le lire, car il fournit une ressource historique et une impulsion nécessaires pour aider à changer la trajectoire qui mène le monde vers l’oubli nucléaire, si elle se poursuit.
Si – un vœu fantastique ! – La Trajectoire américaine : Divin ou Démoniaque ? étaient des lectures obligatoires dans les écoles et collèges américains, peut-être qu’une nouvelle génération se lèverait pour transformer nos démons en anges, l’arc de l’univers moral futur de l’Amérique au profit de la justice, et loin d’être le plus grand pourvoyeur de violence dans le monde actuel comme cela a été le cas si longtemps.
La Trajectoire américaine : Divine ou démoniaque de David Ray Griffin
Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International
- Source : Counter Currents (Etats-Unis)
09:48 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, hégémonisme américain, théologie américaine, politique internationale, géopolitique | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 14 septembre 2014
La Nato contro l’Europa?
di Daniela Coli
Fonte: istitutodipolitica
Il summit della Nato reduce dagli insuccessi in Afghanistan, Iraq e Libia poteva essere l’occasione di una riforma o addirittura di una scomparsa della Nato, come auspica Sergio Romano, per il quale l’Unione europea è prigioniera della Nato e non può sviluppare una propria politica estera autonoma dagli Stati Uniti. E’ difficile però immaginare un’Unione europea di ventotto paesi diversi per storia, interessi e geopolitica con una politica unica per Russia, Medio Oriente ed Africa. Ventotto paesi diversi che, in definitiva, affidano la direzione della propria difesa agli Stati Uniti possono anche essere giocati l’uno contro l’altro, o gli uni contro gli altri, se conviene al più forte. Basta pensare alla Libia, con francesi e inglesi alleati con Obama sotto le insegne della Nato a bombardare la Libia per mandare via gli italiani da un paese con cui l’Italia aveva appena firmato un trattato di collaborazione, come la Francia con l’Algeria. La Libia è la porta dell’Africa e destabilizzare la Libia significa destabilizzare l’Africa: non c’è da stupirsi se adesso l’Africa è insidiata dal terrorismo islamico e vari stati rischiano di trasformarsi in una nuova Somalia e in una nuova Libia. Il pericolo è ritrovarci con le bandiere nere di ISIS in casa, mentre gli Stati Uniti sono lontani, protetti da due oceani. L’Unione europea è troppo debole per avere una politica estera autonoma, da nord a sud è un’immensa base per ogni impresa americana: è diventata il cortile di casa americano, mentre l’America Latina si è emancipata, ha buoni rapporti con SCO (la Shanghai Cooperation Organization il cui summit si tiene il prossimo 11-12 settembre) capeggiata da Russia e Cina, e può addirittura vantare una piccola “reconquista” negli stati meridionali dell’America del Nord, dove lo spagnolo è ormai la seconda lingua.
Il summit Nato di Newton si è concluso con le dichiarazioni di Obama di una coalizione per distruggere ISIS e di cinque basi di intervento nei Paesi baltici per difendere l’Unione europea dall’imperialismo di Putin, anche se il presidente US ha dichiarato che non saranno inviati soldati americani nelle aeree di conflitto, ma solo aerei e droni. Il ministro della difesa britannico Philip Hammond ha precisato subito che per ora non vi è alcun impegno UK per attacchi aerei su ISIS. È lo stesso Hammond che nel giugno 2013, in visita in Afghanistan, disse che l’Iraq era il Vietnam britannico e l’UK non voleva altre guerre. Dopo il G8 in Irlanda, dove solo il nuovo Hitler Putin si oppose alla proposta di Obama di bombardare la Siria, il 29 agosto 2013 il parlamento britannico votò contro l’intervento in Siria: non accadeva dal 1872 che un governo britannico fosse battuto sulla guerra in parlamento. Poi è venuto il ciclone Farage alle europee a minacciare i partiti atlantici tory e laburista e un importante leader tory ha recentemente defezionato per il UKIP. Se teniamo conto degli interventi di Patrick Cockburn, corrispondente dal Medio Oriente dal 1979 per il Financial Times e ora per l’Independent, autorevole voce londinese, qualcosa sta muovendosi in Gran Bretagna. Per Cockburn l’invasione dell’Iraq del 2003 ha cambiato l’equilibrio globale del potere e destabilizzato l’intero Medio Oriente. Nei giorni inebrianti della caduta di Saddam, gli americani dichiararono che dopo l’Iraq sarebbero caduti l’Iran e la Siria, provocando la mobilitazione iraniana e siriana a sostegno di tutti i nemici dell’America nell’area. Come se non bastasse, sciolsero l’esercito iracheno, che non aveva deciso di morire per Saddam e non aveva combattuto, innescando il conflitto tra sunniti, sciti e curdi. La Siria, in guerra civile da tre anni, è un pantano molto più profondo e pericoloso di quello iracheno, perché la guerra civile siriana ha devastato tutta la regione e non si comprende quale sarà il nuovo assetto del Medio Oriente dopo la fine dell’ordine Sykes-Picot: per ora sembrano trarne vantaggio solo i curdi sparsi tra Iraq, Siria, Turchia e Iran. In Siria hanno vissuto tranquillamente per secoli sciti, sunniti, cristiani e perfino ebrei. L’ISIS (Islamic State of Iraq and Syria) è il risultato della guerra in Iraq e dei tentativi americani e dei loro alleati di far cadere Assad, armando ribelli che adesso decapitano giornalisti americani. Nonostante gli attacchi aerei, sarà difficile fermare ISIS per il corrispondente britannico e anche un’azione della Nato insieme ad Assad è difficile riesca. Per Cockburn non è una guerra di religione, ma di YouTube. Sono i video postati su YouTube da attivisti politici e rilanciati dai media occidentali a caccia di immagini e notizie sensazionali che alimentano l’esercito di ISIS, il cui obiettivo è affermarsi anche in Europa e in Cina. I tanti giovani britannici di origine araba che vanno a combattere per ISIS non sono il risultato del Corano e di iman malefici. Sono il risultato di processi psicologici simili a quelli descritti nel Fondamentalista riluttante di Mohsin Hamid: il giovane pakistano Changez, PhD a Princeton, superpagato analista finanziario di Wall Street, riscopre l’identità pakistana e musulmana nella New York post-9/11 terrorizzata da ogni faccia araba, che lo umilia trattandolo come un terrorista. Changez si sente diverso, è diverso, recupera la sua identità e vola in Pakistan. Nell’isteria della guerra globale al terrorismo possiamo immaginare quali effetti possano avere avuto sui giovani cittadini britannici, francesi, italiani, tedeschi o americani di origini araba i video della prigione di Abu Graib, dei piloti americani che da un elicottero Apache sparano su civili iracheni nelle strade di Baghdad o dei soldati americani che urinano su talebani morti in Afghanistan, senza contare le campagne di droni che uccidono civili come se fossero animali. Come sostiene Giovanni Sartori, la Gran Bretagna non è diventata multietnica e multiculturale per buonismo, ma per rifare l’impero. Un’idea antica: l’impero ottomano aveva i giannizzeri: rapiva bambini cristiani nei Balcani, soprattutto in Albania, li cresceva ed educava come ottomani e poi li mandava a uccidere nelle terre d’origine. I giovani britannici ed europei di origine araba che vanno a combattere per ISIS, come nel 2003 partivano per combattere in Iraq, non vogliono essere i giannizzeri dell’impero americano. ISIS non è una solo una sfida militare, ma, come sostiene Ernesto Galli della Loggia (Il Corriere della Sera, 7 settembre 2014), anche una sfida al multiculturalismo e ai valori americani, considerati astrattamente universali e da imporre in ogni caso a tutto il globo. È la sfida all’impero globale americano, ai suoi valori e miti, che noi europei accettiamo passivamente, trasformandoli subito in leggi sacre. Il video del giornalista americano Foley, sgozzato da un britannico di origine araba e i numerosi cittadini europei di origine araba (non solo britannici, ma anche francesi, italiani, tedeschi e americani) combattenti nelle file ISIS mostra il volto del multiculturalismo in Europa. I tanti video di giovani cittadini europei che invitano alla jihad fratelli e amici in Europa, rivelano il fallimento del multiculturalismo.
Inutile dare la colpa a Obama, accusandolo di non avere strategia: Obama si è comportato come ogni presidente americano, si è trovato ad affrontare il ritiro dall’Iraq e dall’Afghanistan e i problemi delle amministrazioni precedenti. Ha usato droni invece di aerei, ha bombardato dovunque in Afghanistan, Medio Oriente e Africa, ha ideato le arab springs o le twitter revolutions per scardinare l’assetto Sykes-Picot in Medio Oriente, ha attaccato la Siria armando ribelli islamici, ha distrutto la Libia e ora scarica droni in Somalia e Nigeria su terroristi islamici: ha prodotto il caos. Adesso c’è anche la Russia nel mirino americano. Pepe Escobar, l’autore di Globalistan: how the globalized world is dissolving into liquid war (2007), scrive spesso che gli Stati Uniti sono l’impero del caos. Nel caos, però, può esserci una strategia, una strategia pericolosa per l’Europa, perché gli Stati Uniti possono sempre ritirarsi protetti da due oceani, mentre l’Europa non può certo cambiare posizione geografica. L’Europa deve smettere di fare la bella addormentata in attesa del principe azzurro: può solo salvarsi, come ha fatto tante volte nella sua storia secolare, ritornando al realismo politico, perché la storia – sbagliava Fukuyama – non è finita.
Tante altre notizie su www.ariannaeditrice.it
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vendredi, 12 septembre 2014
Vers la fin du leadership américain...
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : géopolitique, actualité, états-unis, politique internationale, europe, affaires européennes, hegémonisme américain | | del.icio.us | | Digg | Facebook