lundi, 21 mars 2022
Indépendance et protestations, la Corse s'enflamme-t-elle à nouveau ?
Indépendance et protestations, la Corse s'enflamme-t-elle à nouveau ?
Par Tommaso Minotti
Source: https://osservatorioglobalizzazione.it/osservatorio/corsica-proteste/
Les nouvelles de Russie monopolisent à juste titre l'opinion publique mais ces derniers jours sont mouvementés dans le monde entier. Nous avions déjà couvert la renaissance encore embryonnaire de l'indépendance de la Corse, mais tout récemment, une nouvelle flambée, puissante, s'est produite. Le casus belli a été la tentative de meurtre perpétrée en prison contre l'indépendantiste corse, Yvan Colonna. La blessure grave subie par l'ancien membre du FLNC a déclenché des manifestations de rue dans toute la Corse. Les protestations ont été nombreuses et l'État central a eu du mal à reprendre le contrôle de la situation.
Qui est Yvan Colonna, l'homme qui divise la Corse ?
Né le 7 avril 1960 à Ajaccio de Jean-Hugues Colonna, socialiste, et Cécile Riou, communiste, Colonna est entré en contact avec des cercles nationalistes proches du FLNC à la fin des années 1980. Les activités de Colonna pour les nationalistes corses, cependant, n'ont jamais été clairement établies. Sa propre participation au meurtre du préfet Erignac est un sujet de débat car il s'est toujours déclaré innocent. Erignac a été abattu de 21 balles alors qu'il se rendait à un concert de musique classique en février 1998. Il avait été nommé préfet de Corse un peu plus d'un an auparavant. Colonna purge une peine de prison à vie pour ce meurtre. Arrêté en 2003, après près de quatre ans de cavale, l'indépendantiste corse a été condamné à la prison à vie en 2007, une peine qui a été changée en 22 ans de prison en appel. L'appel a été annulé par la Cour de cassation, qui l'a renvoyé et a condamné définitivement Colonna à l'emprisonnement à vie.
Le mercredi 2 mars, Colonna, détenu à la prison d'Arles, a été agressé par un détenu camerounais, Franck Elong Abé. Ce dernier serait un djihadiste, anciennement détenu dans les prisons afghanes. L'agression a été particulièrement macabre avec une tentative de strangulation qui a plongé Colonna dans le coma. Il est dans un état stable mais sérieux dans un hôpital de Marseille. Colonna avait demandé à plusieurs reprises une réconciliation avec l'État français, ce qui lui a toujours été refusé. En outre, il était particulièrement surveillé par la police pénitentiaire, ce qui a été la mèche qui a déclenché la bombe des manifestations.
Les protestations
La nouvelle de la tentative d'assassinat contre Yvan Colonna a indigné les Corses. De nombreuses bannières sont immédiatement apparues avec les mots "Statu francesu assassinu". La propre famille de Colonna a appelé à une mobilisation qui ne serait pas monopolisée par les nationalistes corses. En fait, Colonna avait toujours été un détenu spécial en prison et il semble très suspect qu'il puisse être attaqué de cette manière brutale sans que personne n'intervienne. Cette série de doutes a conduit de nombreux Corses à descendre dans la rue. Jeudi déjà, des manifestations ont eu lieu. Vendredi, 250 personnes se sont rassemblées devant la préfecture d'Ajaccio, scandant des chants indépendantistes et des slogans contre l'État français meurtrier. Un feu a également été allumé devant le bâtiment du gouvernement, sans conséquences. Le 4 mars également, le syndicat des travailleurs corses a empêché un navire de Corsica Ferries d'accoster sur l'île. Le bateau transportait des policiers envoyés en renfort sur l'île. L'objectif des indépendantistes a été partiellement atteint puisque certains gendarmes et leurs véhicules sont restés sur un bateau au quai. Dans la soirée, des membres du mouvement indépendantiste Corsica Libera ont brièvement bloqué un autre bateau qui voulait accoster à Bastia.
La Corse dans la tourmente
Il y avait également des implications politiques. Marine Le Pen était censée être en Corse le dimanche 6 mars pour un meeting électoral. Cependant, la candidate du Rassemblement national a préféré reporter sa visite, craignant des manifestations. Dimanche également, une manifestation avec des milliers de participants a eu lieu à Corte. Les affrontements devant la sous-préfecture ont été violents. La crainte de perdre le contrôle de la situation était bien présente au sein de l'exécutif français. L'arrivée du nouveau préfet en Corse, juste après la tentative de meurtre d'Yvan Colonna, a rendu la situation encore plus tendue. La situation ne s'est pas calmée le lundi 7 mars. Les manifestations de rue ont été suivies de grèves dans les lycées et les universités, signe que l'affaire Colonna a une forte emprise sur la population en général. En fait, ce sont précisément les étudiants qui ont été les protagonistes des affrontements de lundi à Bastia. Le lieu des manifestations est toujours le même : la préfecture, incarnation de l'État centraliste de Paris. Un garçon de 14 ans a été blessé à Ajaccio, mardi 8 mars, lors de nouvelles échauffourées avec la police. La soirée du 8 a été particulièrement explosive. Des affrontements et des arrestations ont eu lieu à Bastia.
La police a fait un usage massif de grenades assourdissantes auxquelles les manifestants ont répondu par des cocktails Molotov. Macron a tenté d'apaiser la situation en retirant à Colonna son titre de "détenu particulièrement signalé" (DPS). Ce titre a empêché Colonna d'être transféré à la prison corse de Borgo, comme il l'avait demandé à plusieurs reprises, car il ne s'agissait pas d'un établissement de sécurité maximale.
L'épicentre des protestations est devenu Bastia avec des bombes à essence lancées sur les policiers. La gendarmerie, pour sa part, a blessé un garçon de 16 ans à la tête avec une balle en caoutchouc. Jean-Claude Benedetti, c'est son nom, a été emmené à Marseille pour y être opéré. Mercredi 9 mars, la situation était toujours explosive avec des manifestations et des affrontements à Ajaccio, Bastia et Calvi. Rien qu'à Bastia, il y a eu huit policiers blessés et 95 cocktails molotov lancés. Les gendarmes ont été contraints de battre en retraite. Mais le point culminant a été atteint à Ajaccio avec des manifestants entrant dans le Palais de Justice qui a été incendié. Jeudi 10, la scène la plus surréaliste a été vue à nouveau à Ajaccio où des manifestants ont volé une pelleteuse et l'ont utilisée pour détruire une succursale du Crédit Agricole. Au niveau politique, les organisations nationalistes se mobilisent et annoncent un programme unitaire avec trois objectifs principaux : justice pour Yvan Colonna, libération des prisonniers politiques et reconnaissance du peuple corse. Les manifestations se sont poursuivies vendredi soir avec des incendies et des dévastations dans toute l'île : Cervione, Porto Vecchio, Ajaccio, Bastia, Aleria, Calvi, Corte, Olmeto et de nombreuses autres villes.
Scénarios futurs
Quelles conclusions peut-on tirer des événements de ces derniers jours ? Tout d'abord, la prise de conscience que la France a toujours un problème avec la Corse. La renaissance partielle du FLNC et les énormes manifestations qui font toujours rage sur l'île méditerranéenne en sont la preuve. Ce qui doit inquiéter Paris, c'est la large participation populaire, pas seulement de type nationaliste. Yvan Colonna est devenu le symbole de nombreux étudiants et de personnes ordinaires. Autre élément d'angoisse, pour l'exécutif français, les revendications des groupes indépendantistes corses. Surtout, le dernier point, c'est-à-dire la reconnaissance du peuple corse, est assez nébuleux et peut signifier beaucoup de choses. L'incapacité de l'Etat central à initier un véritable processus de pacification doit être soulignée. L'intransigeance avec laquelle Colonna a été traité et la tentative d'assassinat qui a suivi ont rendu furieux de nombreux Corses. Cependant, il est difficile pour Paris d'accepter les demandes autonomistes. L'État français a choisi la voie du centralisme il y a des siècles et une ouverture à la Corse serait ressentie par le pouvoir hyper-centralisé comme contraire à la "loi de l'histoire" autant que risquée. La principale crainte est que la Corse passe des revendications autonomistes aux revendications indépendantistes, qui ne se sont jamais vraiment calmées. Il n'en reste pas moins que l'indépendance de la Corse a toujours une forte emprise sur la population et que la Corse elle-même pourrait devenir, ou l'est peut-être déjà, le ventre mou de la France.
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vendredi, 08 octobre 2021
Nationalisme identitaire corse: entretien avec Thierry Biaggi
Enric Ravello Barber
Nationalisme identitaire corse: entretien avec Thierry Biaggi
Source: https://www.enricravellobarber.eu/2021/10/nationalisme-identitaire-corse.html#.YWBCBH06-Uk
Thierry Biaggi militant nationaliste corse et européen, né au sein de la diaspora corse du sud de la France, militant très jeune au Front National. Exclu suite a son désaccord avec la ligne du parti sur la question corse (1998). Engagé dans le mouvement national corse depuis les années 2000. Elu à la première Cunsulta Naziunale (Assemblée nationale provisoire corse) de 2008 à 2012. Animateur du groupe militant avant-gardiste LEIA NAZIUNALE (2016-2020) . Participe à la démarche souverainiste Forza Nova.
HISTOIRE ET IDENTITÉ
Grecs, Romains, Vandales, Couronne d'Aragon, République de Gênes. La Corse est une île profondément européenne qui a toujours été à la pointe de la lutte contre les ennemis de notre civilisation, des Carthaginois aux musulmans. Pouvez-vous nous résumer brièvement la genèse du peuple corse ?
La Corse est habitée dès avant le néolithique et notre peuple est "issu du fond des âges". Il n'y a pas, au sens strict, d'ethnie corse mais une identité particulière façonnée par l'histoire, la géographie. Globalement, le peuple corse se rattache à l'aire culturelle toscano-ligure même si sa composition ethnique originelle le rapproche en partie des Sardes. La Romanité et le Catholicisme constituent la dimension civilisationnelle de notre identité.
Nos ancêtres ont combattu les Maures, participé à la bataille de Lépante, subi les razzias barbaresques et turques, formé un temps une Garde Papale. Notre passé comme notre futur s'inscrivent dans le camp de l'Europe. Les Corses dignes de ce nom sont "Romains"...comme le fut Napoleon !
Napoléon est né l'année où la Corse est devenue française. Que pensez-vous de cette incorporation à la France ? Aurait-il mieux valu que la Corse continue à faire partie de la République de Gênes puis de l'Italie ?
Cette incorporation à la France fut en définitive néfaste pour notre être collectif dès lors que s'est imposé un système républicain-jacobin qui ne tolère pas l'existence des "peuples-patries". De nombreux corses ont participé à la puissance française, mais en tant que peuple, nous sommes aujourd'hui menacés d'extinction.
On ne refait pas l'histoire mais constatons simplement que l'Italie respecte plus l'identité culturelle de ses différents peuples.
La Corse est la seule ile de Méditerranée occidentale à ne pas bénéficier d'un statut d'autonomie.
En réalité, la République française est aujourd'hui le "problème" de l'Europe, tout comme le fut la monarchie capétienne, qui s'opposa durant des siècles au Saint Empire Romain Germanique, c'est à dire à l'Europe.
Dans les rencontres que j'ai eues avec des camarades corses, dans les publications nationalistes corses, et dans la vie sociale corse en général, on constate une importance forte et actuelle du catholicisme. Comment valoriser la foi chrétienne catholique comme élément constitutif de l'identité corse?
Le catholicisme en Corse est surtout culturel, communautaire, populaire, et dans une certaine mesure "païen". Il s'appuie plus sur les nombreuses confréries que sur un clergé largement allogène. Pour être valorisé comme élément de l'identité corse, cette forme de catholicisme doit garder ses distances d'une hiérarchie ecclésiale contrôlée par Paris et surtout liée à la dérive mondialiste de l'Eglise actuelle. Le développement du courant traditionaliste est à encourager, de manière à donner une profondeur au catholicisme populaire-identitaire.
Le drapeau corse (A bandera Corsa) représente une victoire sur les musulmans. Sera-t-il ciblé par les Zélotes de la « repentance blanche » ?
Ces "zélotes"ouvertement déclarés n'existent heureusement pas en Corse. Il est vrai que nos symboles nationaux (hymne, armoiries, drapeaux) sont politiquement incorrects et constituent un rempart, une forme de protection spirituelle contre l'Ennemi.
Notre hymne national, le "Diu vi salve Regina" est un chant religieux d'origine toscane et nous fêtons la Nation le 8 décembre, jour de l'Immaculée Conception. C'est pour cela que certaines mouvances natio-mondialistes liées à la franc-maçonnerie tentent de subvertir ces symboles en les ré-interprétant: le bandeau sur le front du Maure comme symbole des "lumières" et de libération etc...
Une poignée de traitres gauchistes participent à des opérations de subversion téléguidées et financées par Paris, mais n'osent pas pour l'heure s'attaquer aux symboles nationaux.
NATIONALISME CORSE
Quelle est votre évaluation du FLNC. L'une des tendances est-elle plus proche des propositions identitaires ?
Le FLNC est une organisation politico-militaire clandestine fondée en 1976 pour accompagner la lutte nationale corse avec pour objectif final , l'indépendance. Au cours des années le FLNC s'est "diversifié" en différentes mouvances parfois antagonistes, avec des stratégies et des buts politiques distincts.
Les moyens techniques dont dispose aujourd'hui l'état français ne permettent plus une lutte armée permanente et performante. Mais la persistance d'un espace politique national corse hors des institutions et de la légalité française traduit "la volonté d'être" de notre peuple, en dehors des cadres importés et imposés.
Notons que la communication des organisations clandestines est généralement moins politiquement correcte que celle des formations publiques. Ces dernières sont aujourd'hui largement "sous influence"...
Fondée récemment, Forza Nova est l'expression du nationalisme identitaire corse. Nous espérons que les vrais nationalistes s'identifieront à son message. Quel est votre avis sur le développement de Forza Nova en Corse ?
Qui vivra verra ! Comme ailleurs en Méditerrannée, la vie politique en Corse est largement tributaire de considérations claniques, clientélistes, affairistes voire mafieuses. L'aspiration populiste-identitaire existe cependant et s'est traduite par le score historique de Marine Le Pen obtenu chez nous lors des présidentielles de 2017 ( 48% au second tour ). Forza Nova s'adresse aux Corses qui refusent la dérive gauchiste et mondialiste du nationalisme institutionnel.
La Corse n'est pas épargnée par l'effondrement de la France, d'autant que les nationalistes classiques ne s'opposent pas doctrinalement au système en place.
Nous voyons que Forza Nova se sent lié à des partis comme Fratelli d'Italia et LEGA de Matteo Salvini. Pourquoi ce rapprochement ?
Comme évoqué plus haut, les liens historiques et culturels avec la péninsule italique sont naturels. Mais au-delà de cela, nous considérons que la droite italienne, plus que son homologue française, se situe à la pointe du combat civilisationnel en Europe de l'ouest. L'Italie est le principal champ de bataille de la guerre opposant mondialistes et populistes. La France est finie.
L'EUROPE DES PEUPLES.
Poutine est aujourd'hui le leader européen avec la plus grande force militaire, politique et diplomatique pour s'opposer au mondialisme avec son siège aux États-Unis. Quelle est votre opinion sur le président russe, et sur son idée de l'Europe de Lisbonne à Vladivostok ?
L'ère Vladimir Poutine a provoqué la fin de la "Fin de l'Histoire" que proclamaient les libéraux occidentaux. La Troisième Rome accomplit son destin. L'Europe-puissance de Lisbonne à Vladivostock est le mythe mobilisateur de tous les européens dignes de ce nom. Mais elle est aussi le seul objectif politique réaliste pouvant assurer la survie de tous nos peuples.
Nous avons vu votre participation à des actes de solidarité avec le peuple arménien et avec les républiques russophones de Novorossia. Pouvez-vous nous donner brièvement votre avis sur ces deux conflits ?
Ces conflits sont liés .Dans les deux cas, "l'état profond" mondialiste cible la Russie via des acteurs régionaux (Turquie, UE) ou des proxys (islamistes, pseudos-nazis ). Qui attaque la Russie est un ennemi de l'Europe. Toutes les forces extra-européennes, américaines, turques ou autres, doivent être chassées d'Europe. De l'Arménie au Kosovo.
Que pensez-vous de l'idée de « l'Europe des peuples » ? Quelle serait la manière de construire cette Europe des peuples libres ?
"L'Europe des peuples" ne peut exister que par l'Europe-puissance. C'est le principe impérial, romain. Une Europe riche de sa diversité mais unifiée en son sommet, selon le principe traditionnel de subsidiarité. Construire cette Europe passe par la lutte contre l'invasion migratoire, les idéologies subversives, les institutions, organisations et individus soumis ou liés à des intérêts extra-européens.
Concrètement cela implique le développement d'une élite européenne consciente, articulée autour d'un Front Civilisationnel, avec des bastions comme la Hongrie d'Orban ou la Russie de Poutine. Chacun d'entre nous, où qu'il soit, construit l'Europe des peuples libres...en combattant ses ennemis.
15:32 Publié dans Actualité, Entretiens, Terres d'Europe, Terroirs et racines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corse, nationalisme corse, méditerranée, identité, terre d'europe, eiuropéisme | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 28 février 2017
L'IRREDENTISMO CORSO
L'IRREDENTISMO CORSO
Con il Trattato di Versailles, firmato dai rispettivi plenipotenziari il 15 maggio 1768, la Repubblica di Genova offrì la riottosa e fiera isola di Corsica al Regno di Francia, come garanzia per i debiti contratti con Parigi pari a due milioni di lire genovesi. La situazione politica dell’isola, al momento del passaggio di consegne, era in piena ribellione contro l’occupazione genovese, che continuò anche contro i francesi guidati dal grande patriota Pasquale Paoli.
L’anelito indipendista fu schiacciato con la battaglia di Ponte Nuovo, tra l’8 e il 9 maggio 1769, dai francesi, che in seguito alla vittoria occuparono tutta la Corsica, ma ciononostante non riuscirono a troncare i radicati e plurisecolari rapporti commerciali e culturali con la Penisola italiana.
Il decreto di riunione della Corsica alla Francia, ultimo atto dell’annessione francese verso l’isola del Mediterraneo, avvenne il 30 novembre 1789. L’italianità era però molto forte, tanto che il filologo e storico Niccolò Tommaseo, in collaborazione con il magistrato e poeta di Bastia Salvatore Viale, tra gli anni 30 e 40 dell’800 studiò il vernacolo corso, influenzato dalla Toscana, definendolo come il più puro dei dialetti italiani. Per tutto il resto del secolo vi fu una sorta di divisione degli ambiti linguistici: il vernacolo corso venne considerato adatto solo a soggetti giocondi, farseschi, popolareschi, mentre per i soggetti più seri la scelta ricadeva sull'italiano.
Il cambiamento di rotta francese avvenne con Napoleone III e la sua francesizzazione che comportò l’imposizione della lingua, delle leggi e dei costumi francesi. Si arrivò addirittura al mancato riconoscimento dei titoli di studio rilasciati dalle Università italiane. Diversi garibaldini e patrioti italiani erano di provenienza corsa, come per esempio Leonetto Cipriani di Centuri che terminò la sua folgorante carriera politica e militare diventando senatore del Regno d’Italia. Dopo la prima guerra mondiale, l’ambito dell’italianità isolana andò peggiorando a causa della politica sciovinistica francese che pretendeva di annullare ogni riferimento culturale italiano della Corsica, scardinando di pari passo anche i legami politici e commerciali. Fu in questo contesto che nacque, per reazione, in Corsica un appassionato movimento irredentista che si diffuse in tutta la popolazione ed in tutti gli strati sociali.
La situazione economica, già precaria, era diventata disastrosa: molti corsi furono costretti ad emigrare, a fare delle scelte di campo. Chi si appoggiò alla Francia riuscì a trovare un lavoro nell’amministrazione e nell’esercito coloniale francese, chi vedeva un futuro, per l’isola, nell’Italia, come molti intellettuali, si recarono a studiare e a lavorare in Italia. In Corsica, nel frattempo si verificarono continui, meschini scontri tra clans, tra “parrocchie” autonomiste e gruppetti codini di vecchi pensionati dell’impero coloniale francese, per la spartizione di quote locali di potere.
Con l’avvento di Mussolini al potere crebbe, in Italia, l’interesse per i territori di cultura e lingua italiane ancora non riuniti a Roma, come per esempio Corsica e Malta. In contemporanea crebbe in Corsica e nelle altre zone irredente un sentimento fortissimo favorevole a Roma, avvantaggiato peraltro dalle conquiste sociali del Regime.
Quotidiani come Il Telegrafo di Livorno e L’Isola di Sassari, tra gli altri, che pubblicavano settimanalmente una pagina riguardante la vita corsa. Contemporaneamente fiorirono riviste a carattere spiccatamente còrso e irredentista, come: Corsica antica e moderna, di Francesco Guerri, nome di battaglia, “Mimmo Grosso”, e L’idea còrsa, diretta da Anton Francesco Filippini. Uno tra i primi intellettuali corsi favorevoli all’Italia fu Petru Rocca, nato a Vico il 28 settembre 1887. Dopo aver partecipato alla Prima Guerra Mondiale, fondò, nel 1920, la rivista A Muvra, organo di informazione del Partitu Corsu d’Azzione (PCdA).
Questo partito nel 1927 fu rinominato Partitu Corsu Autonimistu la cui costituzione voleva scrivere Rocca con l’obiettivo di una resistenza corsa verso la Francia. Avendo preso una forte impronta antifrancese nel 1939 il partito fu bandito nel 1939 con l’accusa di aver collaborato con Mussolini. La già ricordata rivista A Muvra esponeva in continuazione l’obiettivo fisso dei suoi redattori: l’unione della Corsica all’Italia. Altri patrioti furono Petru Giovacchini, Marco Angeli e Bertino Poli, i quali fondarono nei primi anni Trenta i Gruppi di Azione Corsa, allo scopo di svolgere attività culturale e politica per l'annessione della Corsica al Regno. Mentre i primi due trattavano argomenti vari e letterari, Poli espresse un contenuto più politico con opere come Il pensiero irredentista còrso e le sue polemiche, pubblicato a Firenze nel 1940, e A Corsica di dumani, pubblicata a Livorno nel 1943. Quello che però aderì più concretamente e fattivamente al fascismo e che riscosse quindi maggiore apprezzamento presso le autorità italiane fu Petru Giovacchini.
Questi nacque a Canale Verde il primo gennaio 1910 da un’antica nobile famiglia, italiana per cultura, sentimenti, tradizioni. I suoi antenati si erano sempre battuti per l’italianità della Corsica. Simeone Giovacchini, fatto prigioniero durante i primi moti antifrancesi, morì nella fortezza di Tolone senza mai aver rinnegato i suoi ideali di libertà dallo straniero. Un altro antenato, Anghieluvisu, partecipò attivamente al Risorgimento italiano come capo dei Pennuti, i Carbonari corsi. Petru Giovacchini si trasferì a Bastia per studiare al Liceo Nazionale, e si dice che già da adolescente collaborasse a periodici riguardanti l’autonomismo corso. Nel 1927, avendo deciso di dover scrivere su un settimanale risolutamente irredentista, fondò il Primavera, che però venne presto sequestrato comportando per Giovacchini l’espulsione dal liceo. Nei due anni successivi pubblicò due raccolte di canti patriottici dialettali: Musa casalinga e Rime notturne. Nel 1930 si iscrisse alla Facoltà di Medicina presso l’Università di Pisa, ma, essendo poi tornato in Corsica per assistere il padre gravemente ammalato, fu costretto a prestare il servizio militare di leva, subendo persecuzioni e violenze durante la ferma, finita la quale gli venne negata la possibilità di concludere gli studi in Italia. Si trasferì all’Università di Pavia dove fondò, nel 1933, i Gruppi di Cultura Còrsa nel novembre dello stesso anno. Ben presto questi gruppi si trasformarono nei già ricordati Gruppi d’Azione Corsa. Petru Giovacchini fu volontario in Africa Orientale, arruolato nel 147° battaglione CC.NN. Fu volontario anche in Spagna, come ufficiale medico della Milizia, distinguendosi per valore, ottenendo decorazioni ed il trasferimento in servizio permanente per meriti di guerra. Quando l’Italia entrò in guerra, 10 giugno 1940, Petru chiese di combattere in prima linea per la liberazione della Corsica dal giogo francese, ma il Comando Generale della Milizia ritenne che sarebbe stato molto più producente sfruttare le sue abilità dialettiche nel campo della propaganda. La dichiarazione di guerra alla Francia e la conquista della Corsica da parte delle truppe italiane, dettero speranza agli irredentisti, ma Mussolini rinviò la formalizzazione dell’annessione alla fine della guerra, per non inimicarsi la Francia di Vichy. Nel 1942 fu proposto come Governatore della Corsica non appena fosse terminato l’immane conflitto bellico.
Nel febbraio 1943, in Sardegna, fu costituito un Battaglione Corso, inquadrato nella 73° Legione Camice Nere. Questo episodio rappresentò il culmine della collaborazione tra corsi e italiani. Dopo l’8 settembre, ancor prima della rioccupazione della Corsica da parte delle truppe golliste, fu sequestrato dai partigiani locali e in seguito condannato a morte il colonnello Petru Simone Cristofini, con l’accusa di aver collaborato con le autorità italiane e tedesche presenti sull’isola e per aver fornito informazioni sulla resistenza locale. Venne fucilato ad Algeri nel novembre 1943, dopo che il colonnello ebbe tentato il suicidio lanciandosi da una finestra del tribunale al quarto piano. Sua moglie, Marta Renucci, prima donna in Corsica a fare la giornalista, fu condannata a cinque anni di reclusione, che dovette scontare nelle carceri di Algeri, i beni dei coniugi vennero confiscati. Con le stesse accuse furono condannati a morte il colonnello Pantalacci ed il figlio Antoine, che però riuscirono a fuggire in tempo in Italia. Un altro colonnello, Pascal Mondielli, fu condannato all’ergastolo per collaborazionismo. Dopo l’otto settembre, Petru Giovacchini (foto) affidò l’organizzazione irredentista a Giuseppe Mastroserio e si trasferì al Nord per arruolarsi nella Rsi insieme agli amici Angeli e Poli. Non tornarono più in Francia, pendendo sulla loro testa la pena di morte.
La Corte di Giustizia di Bastia, nell’autunno del 1946, condannò a morte in contumacia Giovanni Luccarotti, un lontano discendente di Pasquale Paoli, Pietro Luigi Marchetti, giornalista, Bertino Poli, Marco Angeli e Petru Giovacchini, tutti latitanti, rifugiati in Italia, dove vivevano in semiclandestinità per evitare la giustizia francese. A pesanti pene detentive furono condannati altri imputati: Petru Rocca a quindici anni di lavori forzati, deportato alla Guiana; Yvis Croce, conservatore degli archivi di Stato della Corsica a cinque anni di lavori forzati; don Domenico Parlotti, canonico della cattedrale di Bastia e scrittore dialettale a dieci anni di reclusione, morì in carcere; don Giuseppe Damiani, direttore didattico a cinque anni di lavori forzati. Risultarono condannate anche due donne: Margherita Ambrosi, vedova del poeta Piazzoli che aveva esaltato l’Italia a cinque anni di reclusione e Maria Rosa Alfonsi, giovane parrucchiera di Ajaccio, in contumacia a cinque anni di lavori forzati. Fu condannato a due anni di reclusione Angelo Giovacchini, fratello di Petru. Tutti furono ritenuti colpevoli di aver attentato alla sicurezza nazionale. I loro beni vennero confiscati, eccezion fatta per Angelo Giovacchini. Mentre il sindaco di Pastricciola, Marco Leca, venne condannato alla degradazione nazionale.
La repressione francese, seguita alla vittoria degli eserciti alleati, fu durissima; ogni movimento autonomista fu soppresso. Si volle proibire e annullare ogni ricorso alla lingua italiana e perfino al dialetto còrso. Gli alunni delle varie scuole, quando venivano sorpresi a parlare in dialetto, venivano espulsi e finanche percossi. Fu una repressione feroce. Persino la Chiesa cattolica, che aveva fino allora sempre adoperato l’italiano nelle omelie, nelle prediche, nelle comunicazioni ufficiali, fu costretta ad usare il francese sotto la minaccia di arresti e di persecuzioni. Gli irredentisti, poi, vennero perseguitati accanitamente, braccati, arrestati, processati, condannati, deportati. La francesizzazione dell’isola venne perseguita con una vera e propria colonizzazione imposta con l’insediamento di coltivatori francesi profughi dall’Algeria,e non solo, i famosi Pieds Noirs ai quali furono concessi i migliori terreni demaniali dell’isola. Venne favorita anche la speculazione turistica straniera ed infine, per coronare l’opera, fu trasferita la Legione Straniera a Corte. Queste manovre di carattere neocoloniale hanno, credo, snaturato completamente il quadro etnico della Corsica.
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mercredi, 06 janvier 2016
Nation corse et République populicide
Nation corse et République populicide
par Georges FELTIN-TRACOL
Le 13 décembre 2015, le second tour des élections régionales enregistre un regain inattendu de participation électorale, suite à une semaine de propagande médiatique intensive, la perte par le PS de plusieurs grandes régions et l’échec du FN à s’emparer d’un seul exécutif régional. Dans la fièvre de la soirée électorale, rares sont les réactions sur la déflagration politique en Corse.
Les élections sur l’Île de Beauté n’étaient pas régionales, mais territoriales puisque les élus siègent à l’Assemblée de Corse qui s’occupe la CTC (Collectivité territoriale de Corse) et dispose de compétences plus étendues que les autres conseils régionaux. L’assemblée de l’île désigne ainsi un Conseil exécutif de neuf membres (dont un président) qui constitue l’embryon d’un gouvernement régional autonome. En outre, dans le cadre de la réforme prévue par la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), les Corses doivent revoter dans deux ans quand la CTC et les deux départements qui disparaissent, donneront une collectivité insulaire unique.
Une nouvelle donne politique
Depuis 2010, la présidence du Conseil exécutif revenait au député radical de gauche François Giaccobi et la présidence de l’Assemblée de Corse au communiste Dominique Bucchini. Favorable à une large décentralisation, François Giaccobi cite souvent l’exemple des îles Åland à l’entrée du golfe de Botnie qui forment un État libre de langue suédoise associé à la Finlande. Bien que radical de gauche et donc a priori réputé centralisateur, François Giaccobi approuve en fait l’évolution institutionnelle vers l’autonomie, d’où en 2015 la concurrence d’une autre liste radicale de gauche, conduite par Jean Zuccarelli, fils et petit-fils des anciens édiles de Bastia, qui s’oppose, lui, à toute « dévolution » véritable. Avec 3,15 %, la liste Zuccarelli fut balayée par les électeurs de la même façon que la liste PS (3,25 %). Longtemps au pouvoir sur l’île, le parti Les Républicains (LR) se retrouve, lui aussi, divisé entre un partisan du processus, José Rossi, et un adversaire, Camille de Rocca Serra.
Au soir du 6 décembre, la liste Giaccobi vire en tête avec 18,42 %, talonnée par la liste autonomiste du maire de Bastia, Gilles Simeoni, l’avocat d’Ivan Colonna (17,62 %). Le code électoral autorisant des fusions de listes pour le second tour, Giaccobi s’unit à la liste Front de Gauche de Dominique Bucchini (5,56 %), les deux listes LR, Rossi (13,17 %) et Rocca Serra (12,70 %), s’allient aussi tandis que le FN parvient à se maintenir grâce à ses 10,58 %. Le mouvement national corse s’accorde entre Simeoni et les indépendantistes menés par Jean-Guy Talamoni (7,73 %). La quadrangulaire donne finalement les nationalistes vainqueurs à 35,34 %, soit 24 sièges, la liste de gauche en obtient 12 (28,49 %), celle des Républicains 11 (27,07 %) et le FN 4 (9,09 %).
La surprise passée, l’installation du nouvel exécutif territorial suscite la colère, le sarcasme et la rancœur des hiérarques parisiens. Élu président de l’Assemblée de Corse pendant que Gilles Simeoni devient, lui, le nouveau président du Conseil exécutif, Jean-Guy Talamoni prononce son discours d’investiture en corse. Puis la nouvelle équipe jure sur un ouvrage indépendantiste du XVIIIe siècle avant que l’Assemblée presque unanime entonne l’hymne national corse. Guillaume Tabard s’emporte dès lors dans Le Figaro : « Avec ce quasi-blasphème républicain [tiens, tiens, il existerait donc encore des motifs de blasphème en France laïque…] du serment prêté, en corse et main levée, sur la Justification de la révolution de Corse de Don Gregorio Salvini, “ bible ” nationaliste d’avant la cession de l’île à la France (1). » Le saltimbanque Christophe Barbier décrit pour sa part le corse comme « un dialecte chaleureux et chantant, peu propice aux envolées oratoires tout en atteignant parfois de touchants accents de gravité. La culture corse est riche et raffinée, mais c’est une culture régionale, appuyée sur une langue qui l’est aussi. Seules la langue et la culture françaises ont accédé à l’universel (2) ». L’excellent linguiste ! Jamais en retard sur le centralisme républicain, le vice-président du FN, Florian Philippot, s’offusque du discours de Talamoni et considère que seul le français est la langue de la République… Mais cet élu régional du Grand Est oublie sûrement que le corse comme d’ailleurs l’alsacien, le thiois, le flamand, le gallo, le breton, le basque, le catalan, le nissard et les diverses variantes occitanes et arpitanes sont des langues de France parfaitement légitimes. Que les défenseurs de la langue française se concertent contre l’insupportable invasion de l’anglais globalisé et l’usage maintenant trop courant de l’arabe dialectal !
La logique républicaine s’édifie en effet sur la réticence institutionnelle de reconnaître l’autochtonie en France et par un excès complémentaire contraire de favoritisme éhonté à l’égard des parlers issus de l’immigration extra-européenne. Sur ce dernier point, les nationalistes régionaux de Corse, de Flandres, du Pays Basque ou de Bretagne reprennent les vieilles antiennes multiculturalistes de la gauche du Capital. Ainsi, des cadres du Parti nationaliste basque jugèrent-ils qu’ils préféraient des Africains basquophones à des Européens non-euskadiens ! Jean-Guy Talamoni qualifie souvent la Corse de communauté de destin en devenir qui accepterait les quelque 13 % d’étrangers originaires d’Afrique du Nord. Il affirme aussi que « la position généreuse du mouvement nationaliste, puis de l’unanimité de l’Assemblée de Corse sur la crise des réfugiés en est une illustration. Comment un peuple qui a su créer, au cœur du XVIIIe siècle, la première république moderne, qui a instauré à la même époque la laïcité et la tolérance religieuse aurait-il pu tourner le dos au jus gentium (droit des peuples) en refusant le droit d’asile aux persécutés du XXIe siècle (3) ? » Le peuple corse conserve toujours une vitalité, une énergie, une virilité que n’ont plus les zombies bo-bo du continent. Le 25 décembre 2015, en réponse à l’agression de deux pompiers et d’un policier dans un quartier de l’immigration d’Ajaccio, des Corses expriment par des actes fermes et non par une marche blanche stérile, un ras-le-bol légitime contre des allogènes qui, misérable « vivre ensemble républicain » oblige, se croient tous permis.
Une République si meurtrière…
N’en déplaise à ses contradicteurs parisiens, la nation corse existe bel et bien par des critères géographiques, ethniques, historiques, linguistiques et culturels irréfutables. Or, la République dite française déteste ces spécificités, elle qui s’est sauvée en 1793 – 1794 par le génocide vendéen que Gracchus Babeuf nommait « populicide ». L’actuelle République hexagonale reste intrinsèquement populicide parce qu’elle dénie toute expression identitaire régionale et mésestime toute affirmation nationale et européenne. En parallèle, elle encourage les peuples minoritaires à se conformer à un modèle parisien fatigué et obsolète et enjoint les Français à renoncer à leurs traditions culturelles pour se fondre, eux, dans un pandémonium multiracialiste marchand.
Moins sanglante que l’effroyable répression de la Vendée militaire par les sbires du général Turreau, la haine républicaine des différences n’en demeure pas moins brutale et déstabilisatrice. Sans enracinement concret, l’appartenance aux communautés s’annonce problématique. Pour le député-maire Les Républicains d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, « l’identité ne s’attache pas à un territoire, mais à l’adhésion des valeurs (4) ». Et si ces valeurs montrent leur défaillance et/ou leur insuffisance, que reste-t-il ? Peut-être la conversion à l’islam ?
Il faut en outre dénoncer les propos inacceptables de Malika Sorel-Sutter, une icône d’une soi-disant « droite » toujours aussi stupide, qui affirme que « ce sont bel et bien des Français de souche qui ont trahi la République. Trahir la République française, ce n’était pas trahir n’importe quelle République, car la République française porte en elle la traduction de l’héritage politique et culturel du peuple français (5) ». Elle inverse les responsabilités ! C’est en fait la République qui trahit les Français de souche et ce, depuis bien longtemps. Cette dame oublie peut-être que la République, Troisième du nom, a surtout éradiqué les nombreuses cultures vernaculaires en généralisant deux redoutables instruments d’aliénation psychosociale : la conscription militaire soumise à la férule de sous-officiers obtus et l’école laïque obligatoire régie par la baguette des sinistrement fameux « hussards noirs ». Ces deux terribles encadrements diffusèrent un délétère esprit de revanche germanophobe et contribuèrent à l’éradication poussée des campagnes françaises au cours de l’absurde Première Guerre mondiale. Trahir la République s’impose par conséquent comme une urgente nécessité.
Contrairement à ce qu’écrit Christophe Barbier, « si l’on veut sortir de la nation, on est déjà un extrémiste, puisque l’on va au-delà des bornes de la République, pour la diviser et la réduire (6) », la France ne coïncide pas avec la République. La France dépasse très largement les limites rabougries du cadre républicain. Parler de « nation républicaine » revient à employer un oxymore, car l’essence de la République hexagonale est anti-nationale, anti-populaire et anti-identitaire. Malgré quelques défauts notables, la nation corse indique aux peuples enfermés la voie de l’exemplarité. C’est donc aux Français de racines albo-européennes d’aller au-delà de leur piteuse République et de découvrir la réalité toujours chatoyante des communautés, des nations et des peuples.
Georges Feltin-Tracol
Notes
1 : dans Le Figaro, des 19 et 20 décembre 2015. Dans son extraordinaire biographie sur Pascal Paoli, Paoli. Un Corse des Lumières (Fayard, 2005), Michel Vergé-Franceschi rappelle que la France s’empara de la Corse parce que la République thalassocratique de Gênes se montrait incapable d’indemniser Versailles des frais de son intervention militaire sur l’île.
2 : dans L’Express, du 23 décembre 2015 au 5 janvier 2016. Dans le même numéro se manifestent au moins deux négateurs de l’identité française-européenne. Le premier nie la pertinence de la bataille de Poitiers en 732. Le second décrit le « Grand Remplacement » comme une « thèse complotiste » alors qu’il est vérifiable dans les rues et dans les cours de récréation… Barbier assure doctement qu’« il n’y a pas de prisonniers politiques en France, où l’on est condamné pour ses actes, pas pour ses idées ». Et l’horrible loi Gayssot ? Et les condamnations scandaleuses de Renaud Camus et d’Éric Zemmour ?
3 : Jean-Guy Talamoni, « Coup de tonnerre sur la Corse », dans Le Monde, du 19 décembre 2015.
4 : dans Le Figaro, du 22 décembre 2015.
5 : Malika Sorel-Sutter (entretien avec), « Ce sont bel et bien des Français de souche qui ont trahi la République », mis en ligne sur Boulevard Voltaire, le 24 décembre 2015.
6 : dans L’Express, art. cit.
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