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mardi, 07 novembre 2023

Gianni Vattimo et l'héritage postmoderne

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Gianni Vattimo et l'héritage postmoderne

par Umberto Bianchi

Source : Umberto Bianchi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/gianni-vattimo-e-l-eredita-postmoderna

Il y a quelques années, je suis allé écouter une conférence de Gianni Vattimo au centre social "Angelo Mai" à Rome, dans le quartier du Rione Monti. Après avoir écouté attentivement les propos du philosophe, à la fin de sa conférence, je lui ai demandé comment, dans une situation telle que celle engendrée par l'expansion irrésistible de la pensée techno-économique, il était, selon lui, possible d'arriver à une synthèse de pensée qui, en unissant l'Être et le Devenir, représenterait la seule alternative pour en sortir. Eh bien, la réponse de Vattimo était la suivante: ce qui représentait le mieux ce que je proposais, se trouvait dans la pensée de Nietzsche, ajoutant ensuite qu'en aucun cas, cela ne devait tomber dans l'erreur de la métaphysique.

La mort récente de Gianni Vattimo soulève toute une série de questions sur l'actualité et les interprétations possibles non seulement de sa pensée, mais aussi de tout un courant qui, d'une manière ou d'une autre, a été le porte-parole actif d'une certaine manière de penser.

Porte-parole actif aussi d'une certaine façon de comprendre notre époque que l'on peut bien définir par le concept de post-modernité. Tout d'abord, Vattimo a été l'élève de ce Luigi Pareyson, grand philosophe de l'aire catholique, mais irrésolument proche de l'existentialisme actif de Heidegger et Jaspers, auquel il s'intéresse avec un profond intérêt, en accentuant toutefois son côté "herméneutique", centré sur l'interprétation subjective de la réalité (et donc de l'Être, sic !).

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Sur la ligne de Pareyson, il y aura aussi la pensée herméneutique de Hans George Gadamer, que Vattimo a personnellement connu en Allemagne et qu'il a de nouveau porté à l'attention du public italien.

Le motif sur lequel se base une grande partie de la pensée philosophique entre les années 50 et le début du nouveau millénaire est la considération de l'inanité et de l'inconsistance ontologique de toute forme de pensée "forte" et axiomatique.

Une pensée "forte", axiomatique, face à l'avancée impétueuse de la Modernité. C'est la raison pour laquelle l'existentialisme de Heidegger et Nietzsche, qui avaient eu un précurseur, s'inscrivent dans toute une tradition de pensée occidentale, depuis la fin du 19ème siècle jusqu'à aujourd'hui, soit une tradition de pensée occidentale, à partir du siècle des Lumières, marquée par ce que l'on peut définir comme la "démolition" de la métaphysique. Il s'agit d'un processus qui, face au scénario des soixante-dix dernières années, prend une valeur et une urgence encore plus fortes, allant jusqu'à poser des questions et envisager des scénarios tout à fait différents des précédents.

Les grands récits idéologiques et les solutions préconstituées, animés par un esprit unilatéral, montrent de plus en plus leur incapacité à fournir des réponses aux sollicitations continues offertes par l'inexorable synthèse techno-économique, dans tous les domaines possibles, dans toutes les sphères possibles de notre existence. Si la modernité représente une phase de développement de la civilisation occidentale, sous la bannière d'une série de paramètres idéologiques bien définis, la post-modernité représente une phase ultérieure sous la bannière des idéologies les plus radicales et les plus complexes.

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La post-modernité représente dès lors une phase ultérieure sous le signe de l'incertitude totale, la civilisation occidentale étant arrivée à un véritable carrefour "ontologique", entre la perspective d'un aplatissement total et délétère aux paramètres de la techno-économie, avec la détérioration globale des conditions socio-économiques, sanitaires et environnementales de l'ensemble de l'humanité, ou l'amélioration qualitative globale des conditions de vie de cette dernière, grâce aussi au soutien d'une technologie au service de l'homme. Face à ce dilemme, des chercheurs, comme Vattimo, nous parlent d'une pensée "faible", capable de s'adapter et de se modeler sur ce qui, de l'individu et de l'"interpretatio" que l'on donne de la réalité environnante, échappe ainsi à toute cage idéologique ou métaphysique qui contrarierait son action. Cette forme de relativisme est également partagée par d'autres penseurs contemporains, tels que Gilles Deleuze et Félix Guattari, mais également Jacques Derrida, Michel Foucault et Jacques Lacan.

Deleuze, en particulier, avec Guattari, procède à une dissection féroce de la psychanalyse, l'accusant de représenter une forme de pensée axiomatique, se traduisant par une praxis au service du capitalisme. Deleuze sera d'ailleurs le premier auteur, dans l'après-guerre, à redécouvrir un penseur comme Nietzsche, jusqu'alors diabolisé en raison de ses liens idéologiques avec l'expérience du nazisme. En Nietzsche, Deleuze voit la possibilité d'une ouverture à une réalité qui n'est plus comprise et interprétée dans un seul sens mais à travers mille plans perceptifs différents. Cela laisse à l'individu la possibilité de comprendre et de modeler la réalité à sa guise, en dépassant ses propres limites humaines, atteignant ainsi cette condition de "surhomme", en termes deleuziens "l'au-delà de l'homme", si bien décrite et préconisée par Nietzsche.

On accuse souvent la "pensée faible", avec sa forte charge d'individualisme, de constituer la représentation idéologique et le porte-drapeau de tous ceux qui, dans cette phase de notre époque, représentent l'ivraie et l'abandon, une sorte de manifeste programmatique de la "décadence" de l'Occident. Si cela peut être vrai d'une part, il y a d'autre part une implication entièrement nouvelle et inattendue, par rapport à ce que l'on pourrait penser habituellement. Ce que Vattimo et Deleuze nous proposent, c'est une ouverture totale à une réalité qui, n'étant plus comprise dans un sens monolithique, peut devenir sujette à n'importe quel paramètre interprétatif. Et tout cela, en plus de devenir un moyen d'éviter de se laisser enfermer dans les méandres de la pensée technico-économique, permet à l'Occident d'adopter des formes de pensée "autres" que celles représentées par les paramètres idéologiques habituels.

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L'abandon des récits idéologiques du 20ème siècle et le phénomène de reflux ont conduit à une véritable redécouverte de la sphère de l'irrationnel, qui a connu ses prodromes avec certaines formes du "New Age", des formes déroutantes, aujourd'hui dépassées par d'autres phénomènes plus pertinents de diffusion massive de ces domaines de la pensée (il suffit de penser à la redécouverte de l'intérêt pour toutes les doctrines à fort caractère initiatique et magique...), pour pouvoir parler d'une résurgence de cet "Idéalisme magique" dont Novalis (et d'autres... sic !) a été le précurseur emblématique, à une époque où les principaux récits matérialistes et économistes apparaissaient au contraire de manière écrasante sur la scène occidentale.

Et c'est précisément la "bipolarité" constitutive de l'Occident, toujours en équilibre entre le rationnel et l'irrationnel, entre les récits matérialistes et les élans vers l'Absolu, phénomène unique dans l'histoire des civilisations, qui sera la "contrepartie" qui sauvera le monde de la catastrophe que représente le mondialisme et toutes ses retombées. Et donc, dans le cas des penseurs post-modernes, à la Vattimo ou à la Deleuze, il ne me semble pas qu'il faille parler de "pensée faible", mais plutôt de "pensée élastique", capable de s'adapter et de s'opposer aux spires de la pensée unique, retournant filer le Samsara de l'Histoire. Quelqu'un objectera peut-être que ce n'est probablement pas ce que Vattimo, Deleuze ou Derrida voulaient dire.

Peu importe. L'énonciation d'une Pensée, et quelque chose qui devient une véritable force autonome, ésotériquement parlant une "Eggregora", qui se dirige vers des conclusions que même ses créateurs n'auraient pas pu imaginer. C'est ce que, philosophiquement parlant, nous pourrions appeler l'"hétérogénéité des fins", dont l'herméneutique philosophique est l'une des expressions les plus prégnantes. Et ce, en dépit de tous les chantres superficiels de cette pensée "mainstream" si en vogue aujourd'hui, mais aussi si en crise.

BIBLIOGRAPHIE DE RÉFÉRENCE:

VATTIMO : Les aventures de la différence, Garzanti, Milan, 1980

Il pensiero debole, Feltrinelli, Milano, 1983 (édité par G. Vattimo et P. A. Rovatti).

DELEUZE : Nietzsche et la philosophie (1962), tr. Salvatore Tessinari, Colportage, Florence 1978 et tr. Fabio Polidori, Feltrinelli, Milan 1992 ; plus tard Einaudi, Turin 2002

L'Anti-Edipo (1972), volume I de Capitalisme et Schizophrénie, tr. Alessandro Fontana, Einaudi, Turin 1975.

D'AGOSTINI : Breve Storia della filosofia del Novecento-Einaudi, 1971.

FOUCAULT : L'archeologia del sapere (1969), tr. Giovanni Bogliolo, Rizzoli, Milan 1971.

jeudi, 09 juin 2022

La gauche et le relativisme: le triomphe de la raison "faible"

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La gauche et le relativisme: le triomphe de la raison "faible"

par Daniele Trabucco

Source: https://www.ideeazione.com/la-sinistra-ed-il-relativismo-ovvero-il-trionfo-della-ragione-debole/

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la gauche italienne a suivi à la lettre, avec la complicité des démocrates-chrétiens de l'époque, la leçon gramscienne de conquête du pouvoir via les "casemates de l'État". Cela a malheureusement conduit à une véritable hégémonie culturelle qui s'est traduite et se traduit encore par les "occupations" des universités, des associations (véritables "réserves" électorales), des écoles et de la plupart des lieux de culture. La gauche, en d'autres termes, a transformé la société civile en un véritable "appareil" idéologique qui, sur la base de ses "enzymes", criminalise, adultère, ghettoïse le point de vue de ceux qui proposent (et non imposent) une lecture différente.

Pour réussir dans sa démarche, il utilise trois leviers :

1) la simplification linguistique qui, sous des termes qui ont pris un sens dogmatiquement univoque, sous-tend un jugement de valeur inavouable (le no-pass n'est pas celui qui, à juste titre, considère que la certification verte Covid-19 manque de preuves scientifiques, mais le subversif irresponsable qui sape la coexistence sociale et répand l'agent viral Sars-Cov2);

2) accepter la logique financière qui façonne de l'intérieur les institutions nationales et supranationales (voir, sur ce point, les contributions de Dardot et Laval);

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3) l'hypothèse d'une pensée "faible", ou plutôt relativiste, comme moyen d'analyser et de juger la réalité. En fait, la gauche adhère à une raison inspirée de la critique kantienne, à savoir que la connaissance humaine ne peut atteindre la réalité en elle-même, qu'elle ne peut tendre vers un savoir incontestable et qu'elle a donc besoin d'une réalité "liquide" dans laquelle puiser des droits de plus en plus insatiables (la bataille des droits dits civils qui n'ont rien de civil) et dans laquelle modeler, tel le démiurge platonicien, des adversaires à abattre pour se légitimer sans cesse.

Celui qui choisit une force politique "de gauche" (je suis d'accord avec Norberto Bobbio (1909-2004) pour dire que la distinction droite/gauche est toujours valable et pertinente), nie (d'abord par rapport à lui-même) que la nature humaine puisse tenter de connaître ce quid qui tient et ne se laisse pas contredire. La gauche abhorre le concept de l'homme en tant que substance et adopte, à la place, celui de l'homme/projet en perpétuel devenir et capable d'autodétermination contre l'ordre naturel lui-même, dont la négation conduit à l'affirmation de l'indifférentisme et à la contradiction évidente selon laquelle, même si l'homme peut être n'importe quoi, il ne sera finalement jamais capable de poursuivre les fins inhérentes à la nature de ce qu'il croit être à ce moment-là (un homme peut se sentir comme un serpent, mais vous ne serez jamais capable de vous glisser comme lui sur le sol).

Bien que vaincu, il suffit de voir comment les électeurs et les votants italiens ont sanctionné, le 04 mars 2018, le Parti démocrate de Matteo Renzi, aujourd'hui leader d'Italia Viva, détient habilement le pouvoir et soutient, depuis août 2019, l'Exécutif grâce à notre " belle ", autant qu'hypocrite, forme de gouvernement parlementaire à " faible rationalisation " (la critique de Carlo Costamagna (1881-1965) après-guerre était prophétique). Tout cela peut-il être changé ? Non seulement nous le pouvons, mais nous le devons : il est nécessaire de rejeter, avec la logique de fer de la raison et du bon sens, l'éternel retour des stéréotypes de ceux qui se sentent moralement supérieurs alors qu'ils ne le sont pas.

jeudi, 07 octobre 2021

Finies les pensées faibles, place à une philosophie forte!

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Finies les pensées faibles, place à une philosophie forte!

Par Luca Siniscalco

Ex: https://www.ilgiornaleoff.it/2019/10/30/roberto-cecchetti-ritmo-desiderio-libro/

"Le geste de toucher ce qui nous apparaît comme autre chose que nous-mêmes a une dialectique secrète, c'est comme une lutte pour la reconnaissance : l'objet devra nous reconnaître et nous devrons reconnaître que l'essence de l'objet répond à un rythme, qui donnera ensuite lieu en nous à une chaîne de références métaphoriques et significatives."

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À l'époque moderne, les rythmes continuent de se développer, sans cesse, mais notre oreille n'est plus habituée à les entendre. Les réflexions de Roberto Cecchetti (Il ritmo del desiderio, Mimesis, 2019) parcourent donc cette géographie de l'invisible, en tentant d'en rendre manifeste la cartographie, en montrant les multiples connexions qui relient les différents plans de la réalité : c'est dans le dialogue/choc avec le négatif - un négatif qui est à son tour une épiphanie multidimensionnelle, traversant en fait aussi bien l'expérience de la conscience de soi et de l'individu que celle de la communauté et de l'histoire - que toute affirmation affronte le lavage de l'Origine et revient renouvelée à la manifestation.

Comment se rapporte-t-on à cette dynamique archétypale, qui résonne avec le rythme de l'être ? A travers les symboles et les mythes. L'herméneutique mythico-symbolique - comme nous aimons appeler ce fil rouge qui traverse de façon karstique toute la culture occidentale "hérétique" - est liée à de nombreux auteurs, plus ou moins connus, annonciateurs de perspectives plus ou moins concordantes, tous orientés, dans leurs différences respectives, vers une réunification des plans de la réalité à travers les structures du mythe et du symbole.

Evola, Guénon, Zolla, Jung et Eliade sont tous des Hermès du vingtième siècle, engagés à construire un pont entre le visible et l'invisible à l'ère de la sécularisation. Des chemins différents - sur certains points incompatibles - que l'essai de Cecchetti suit de manière critique. Au-delà des diktats philologiques et des distinctions théoriques, il reste un point central que nous souhaitons souligner ici: sans mythes - et sans structures médiatrices - il n'y a pas de connaissance, ni même de vie.

Le dépassement du nihilisme n'est donc possible, selon Cecchetti, qu'à travers la refondation de la réalité menée dans l'ascèse philosophique, c'est-à-dire dans cette pratique qui est un exercice constant sur soi et, par conséquent, sur le monde.

En effet, "la norme juste ne sera pas celle adaptée à des normes déjà données, comme celles de la nature, mais sera refondée contextuellement par cet individu capable d'adhérer à son acte très personnel de questionnement de l'être". C'est l'option subjective formulée par Evola, la voie de l'individu absolu. Mais, à notre avis, pour ne pas tomber dans un autisme incapacitant, il faut l'intégrer à la lumière de la Nouvelle Objectivité qui suit, presque selon une correspondance spirituelle qui crée des formes. Ici, le monde n'est pas compris comme une simple projection illusoire de l'ego et le dépassement du dualisme devient beaucoup plus radical : sujet et objet, immanence et transcendance, matière et esprit fusionnent sur un plan supérieur.

Cette perspective témoigne de la nécessité d'une philosophie "forte", capable d'ébranler le relativisme tout court et les philosophies "faibles" ou "liquides", tout en dépassant la métaphysique classique, dualiste et substantialiste. Une construction à la fois théorique et activement pratique, en somme, dans une osmose entre les plans immanent et transcendant de l'expérience.

Cecchetti nous montre également comment le secret mystérieux de la magie réside précisément dans le rapport entre le sujet et le négatif. Et quelle est la place de la magie à l'ère de la "mort de Dieu" ? L'auteur est convaincu que la meilleure réponse à cette question est fournie par la théorie jungienne et son engagement à réformer la psychothérapie, même au niveau technique et opérationnel, pour la ramener à une fonction qui n'est plus exclusivement thérapeutique, mais magique/transformatrice.

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L'objet et le sujet se poursuivent comme des polarités dansantes sur la scène de la tragédie de la vie : les personae, les masques théâtraux qui nous représentent, peuvent vivre la spontanéité nécessaire de l'existence ou la prendre sur eux, en voulant ce qu'ils sont, au sens nietzschéen, ou peut-être même, avec Evola, en plaçant leur propre être comme une puissance, capable de transcender le fini dans l'infini et de ramener l'infini dans le fini.

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Les coupes de Fontana, pour donner un exemple tiré du domaine esthétique, sont donc des créations mythopoétiques au sein desquelles la puissance du geste, aussi simple et minimal soit-il, parfois zen, ouvre des radiations énergétiques extrêmement puissantes : dans l'ici et maintenant, l'homme intégral déchire le voile de la matière. Et en modifiant l'extérieur, il se modifie lui-même : "Un acte unitaire dynamique, dans lequel le sensible et le ressenti sont la même chose et non la somme, la synthèse ou la relation de deux ou plusieurs choses initialement différentes" (Romano Gasparotti, Il quadro invisibile).

Nous voici, une fois de plus, sur le terrain cahoteux mais fascinant de la transcendance immanente, le plus loin placé dans l'ici et maintenant. Cecchetti, lui aussi, tourne son regard vers une approche de cet invisible qui nous traverse, en imaginant ce qui peut exister dans le domaine de l'intemporel : "Peut-être l'abandon de la volonté de puissance sera-t-il semblable à la somme de tous les rythmes, ou au silence que l'on atteint après avoir joué longuement tous les numéros rythmiques possibles, ou bien ressemblera-t-il à une philosophie plus proche du récit ou à une poétique de la contemplation".

La dissonance peut alors être comprise comme la vérité de l'harmonie. Ici, la philosophie reconnaît et invente le sensus (non)communis : la beauté de la contradiction, la fécondité obstinée du polemos, le pouvoir esthétique - et extatique - du merveilleux. Les visages que vous avez aimés, les personnes qui, dans la réitération de la différence, ne reviendront (pas), l'action (Tat) que Goethe pose dans Faust comme principe : ici la parole se tait, les noms disparaissent, l'inaccessible Au-delà s'ouvre à l'approche. Tout est placé sous le signe d'un changement radical, extrême, du cœur, de cette métanoïa que la musique réconcilie si bien. Adopter cette oreille musicale, afin d'accorder le futur avec le passé et de le percevoir dans la puissance du moment présent, est une tâche des plus ardues mais décisive. À la recherche de cette Origine qui est à la fois dans le temps et au-delà de son flux.

Ce texte est une version révisée et condensée de la postface du livre de Roberto Cecchetti, Il ritmo del desiderio. Da Jung alle pratiche filosofiche (de Jung aux pratiques philosophiques) (avec une préface de Massimo Donà, Mimesis, Milano-Udine 2019).

13:20 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : phillosophie, pensée faible, pensée forte | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 09 janvier 2018

Marcos Ghio - Pensamiento Fuerte o pensamiento Débil: Julius Evola o Gianni Vattimo

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Marcos Ghio - Pensamiento Fuerte o pensamiento Débil: Julius Evola o Gianni Vattimo

Conferencia organizada por el CENTRO EVOLIANO DE AMÉRICA, brindada el 22.11.16 en la ciudad de Buenos Aires Argentina. Expone el Lic. Marcos Ghio. Título: "Pensamiento Fuerte o Pensamiento Débil: Julius Evola o Gianni Vattimo.