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mercredi, 19 novembre 2014

LEV GUMILEV, EL FILÓSOFO DE LA RUSIA DE HOY Y DEL PORVENIR

 

Lev Nikolayevich Gumilev

 

LEV GUMILEV, EL FILÓSOFO DE LA RUSIA DE HOY Y DEL PORVENIR

Por Manuel Fernández Espinosa
Ex: http://movimientoraigambre.blogspot.com
 
lev gumilev,russie,philosophie,révolution conservatrice russeLev Nikolayevich Gumilev nació el 1 de octubre de 1912 y falleció el 15 de junio de 1992. Su padre fue el poeta acmeísta Nikolai Stepanovich Gumilev y su madre fue Anna Andreiévna Ajmátova. El padre de Lev, Nikolai Stepanovich, era militar de profesión y, como llevamos dicho, poeta; sus posiciones políticas eran monárquicas. Al regresar a Rusia, tras el triunfo de la revolución, Nikolai Gumilev no disimuló el disgusto que le inspiraba el comunismo con todos sus oportunistas, ahora dueños de la situación en el régimen soviético. Fue capturado por la Cheka y ejecutado por los bolcheviques que lo culparon de estar involucrado en el complot monárquico llamado "la conspiración de Tagantsev", ni siquiera las gestiones de Máximo Gorki -que valoraba al joven poeta- pudieron impedir la sentencia inexorable y en 1921 caía frente a un pelotón de fusilamiento. Anna, la esposa del militar caído en desgracia, pudo salvar la vida, pero ser esposa de un "conspirador" y escribir una poesía intimista le valieron la estigmatización. El hijo del matrimonio, Lev, creció al cuidado de una de sus abuelas y cuando fue mayor conoció en propia carne el gulag. Trece años cumplidos en las minas de níquel de Norilsk y otros campos de concentración, sin que haber servido a la Unión Soviética en la toma de Berlín le hubiera servido para mucho.
 
Pero, una vez presentada brevemente la familia Gumilev, centrémonos en el vástago de esta familia, culta y castigada por el comunismo: Lev Nikolayevich Gumilev. Es mucho lo que desconocemos en España de la cultura rusa contemporánea, por eso el nombre de Lev Gumilev nos es desconocido. Sin embargo, podemos decir que se trata de una de las figuras más decisivas de la cultura rusa de nuestros días. Y es que a pesar de su cautiverio en el gulag, Gumilev fue una prominente figura del pensamiento ruso que, a día de hoy, marca las directrices del eurasianismo. Se afirma que todos los partidos políticos rusos de la actualidad han asimilado parte de su legado filosófico. Gumilev se convierte así, a título póstumo, en el ideólogo del gran imperio ruso que se perfila actualmente.
 
Las teorías de Gumilev comprenden desde la Historia hasta la Etnografía. Fue Gumilev el que dotó de historia a los pueblos nómadas de Eurasia, considerados como bárbaros hasta que él publicó el resultado de sus investigaciones históricas. Su obra historiográfica y antropológica configuran toda una filosofía que tiene como términos nucleares los términos "etnogénesis" y "pasionarnost". La "etnogénesis" trataría de dar cuenta del proceso dinámico de la formación, afirmación, auge, mestizaje, fusión o disolución de un grupo humano (pueblo) que, al perder su "pasionarnost" (su vitalidad pasional) va desvaneciéndose en la historia. La filosofía de Gumilev prescinde de la idea del progreso y presenta algunas similitudes con la filosofía de Oswald Spengler, aunque puede apreciarse -mucho más que la de Spengler- la huella de Nikolai Yákovlevich Danilevski (1822-1885), un naturalista ruso que combatió el darwinismo y desplegó una amplia actividad en varios campos, desde la economía hasta la exploración. El libro "Rusia y Europa" (1896) de Danilevski es una de las obras que más influencia ha ejercido en los ámbitos culturales rusos.
La obra de Gumilev está sin traducir al español. Esto da idea de todo lo que nos queda por hacer a los Amigos de Rusia.
 
Interesante enlace en español en RUSIA HOY: LEV GUMILEV, EL LOBO ESTEPARIO DEL EURASIANISMO

 

Familia Gumilev

 

 

Nikolai Yákovlevich Danilevski

 

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vendredi, 17 janvier 2014

Fiodor Tioutchev

Fiodor Tioutchev

tutchev.jpgRecension: Fjodor Tjutschew, Russland und der Westen. Politische Aufsätze, Verlag Ernst Kuhn (PF 47, 0-1080 Berlin), Berlin, 1992, 112 S., DM 29,80, ISBN 3-928864-02-5.

Totalement oublié, bien qu’il fut l’inspirateur de Dostoïevski et de Tolstoï, qui ne tarissaient pas d’éloges à son égard, Fiodor Ivanovitch Tioutchev (1804-1873) a été, sa vie durant, une personnalité écartelée entre tradition et modernité, entre l’athéisme et la volonté de trouver ancrage et refuge en Dieu, entre l’Europe et la Russie. L’éditeur berlinois Ernst Kuhn propose une traduction allemande des trois principaux textes politiques de Tioutchev, rédigés au départ en français (la langue qu’il maîtrisait le mieux); ces trois textes sont: “La Russie et l’Allemagne” (1844), une réponse au pamphlet malveillant qu’avait publié le Marquis de Custine sur l’Empire de Nicolas I, “La Russie et la révolution” (1849), une lettre adressée au Tsar rendant compte des événements de Paris en 1848, “La question romaine et la Papauté” (1849) qui est un rapport sur la situation en Italie.

Dans ces trois écrits, Tioutchev oppose radicalement la Russie à l’Europe occidentale. La Russie est intacte dans sa foi orthodoxe; l’Europe est pourrie par l’individualisme, issue de l’infaillibilité pontificale, de la Réforme et de la Révolution française, trois manifestations idéologiques qui ont épuisé les sources créatrices de l’Ouest du continent. La Russie est le dernier barrage qui s’opposera à cette “maladie française” (allusion à la syphilis). Cette vision prophétique de l’histoire, apocalyptique, le rapproche d’un Donoso Cortès: au bout du chemin, la Russie, incarnation du principe chrétien (orthodoxe) affrontera l’Occident, incarnation du principe antichrétien. Cette bataille sera décisive. Plusieurs idées-forces ont conduit Tioutchev à esquisser cet Armageddon slavophile. Pour lui, le besoin de lier toujours le passé au présent est “ce qui a de plus humain en l’homme”. On ne peut donc regarder l’histoire avec l’oeil froid de l’empiriste; il faut la rendre effervescente et vivante en y injectant ses émotions, en lui donnant sans cesse une dimension mystique. Celle-ci est un “principe de vie” (“natchalo”), encore actif en Russie, alors qu’en Europe occidentale, où Tioutchev a passé vingt-deux ans de sa vie, règne la “besnatchalié” (l’absence de principe de vie). C’est ce principe de vie qui est Dieu pour notre auteur. C’est ce principe qui est ancre et stabilité, pour un homme comme lui, qui n’a guère la fibre religieuse et ne parvient pas à croire vraiment. Mais la foi est nécessaire car sans Dieu, le pouvoir, le politique, n’est plus possible.

Mais cette mobilisation du conservatisme, qu’il a prônée pendant le règne de Nicolas I, a échoué devant la coalition anglo-franco-turque lors de la Guerre de Crimée. Ces puissances voulaient empêcher la Russie de parfaire l’unité de tous les Slaves, notamment ceux des Balkans. L’avènement d’Alexandre II le déçoit: “Que peut le matérialisme banal du gouvernement contre le matérialisme révolutionnaire?”, interroge-t-il, inquiet des progrès du libéralisme en Russie.

Tioutchev n’a pas seulement émis des réflexions d’ordre métaphysique. Pendant toute sa carrière, il a tenté d’élaborer une politique russe à l’intérieur du concert européen, s’éloignant, dans cette optique, de l‘isolationnisme des slavophiles. Ceux-ci exaltaient le paysannat russe et critiquaient la politique de Pierre le Grand. Tioutchev, lui, exaltait cette figure car elle avait établi la Russie comme grande puissance dans le Concert européen. Il optait pour une alliance avec la Prusse, contre la France et l’Autriche. Il voulait mater le nationalisme polonais et favoriser l’unité italienne. En ce sens, il était “moderne”, à cheval entre deux tendances.

Un auteur à méditer, à l’heure où la Russie, une nouvelle fois, est écartelée entre deux volontés: repli sur elle-même ou occidentalisation.

Robert Steuckers.

(recension parue dans “Vouloir”, n°105/108, juillet-septembre 1993).