Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 26 novembre 2020

Guénon, les virus et la civilisation hallucinatoire

00-1-e1510739962760.jpg

Guénon, les virus et la civilisation hallucinatoire

par Nicolas Bonnal

Le caractère hallucinatoire du virus est une évidence. Une modeste épidémie surexploitée médiatiquement sert à happer nos libertés restantes, nos vies et nos ressources. Mais il ne faut pas s’en étonner, dans un monde où le populo passe dix heures par jour le nez dans le smartphone ou le tronc planté devant la télé. L’opération virus est le couronnement de la crasse stupidité  des occidentaux et du caractère hallucinatoire de leur civilisation. Je dirais d’ailleurs comme un ami guénonien (Jean Robin) qu’il ne faut pas trop s’inquiéter de la situation actuelle : elle gonfle comme Oz.

Il est évident que nous vivons sous hypnose : abrutissement médiatique/pédagogique, journaux, actus en bandeaux, « tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire. » Mais cette hypnose est ancienne et explique aussi bien l’ère d’un Cromwell que celle d’un Robespierre ou d’un Luther-Calvin. L’occident est malade depuis plus longtemps que la télé…O Gutenberg…

41C75SSJ77L._SX295_BO1,204,203,200_.jpgJe redécouvre des pages extraordinaires de Guénon en relisant Orient et Occident. Il y dénonce le caractère fictif de la notion de civilisation ; puis son caractère hallucinatoire à notre civilisation ; enfin son racisme et son intolérance permanentes (sus aux jaunes ou aux musulmans, dont les pays – voyez le classement des pays par meurtre sur Wikipédia – sont les moins violents au monde). Problème : cette anti-civilisation dont les conservateurs se repaissent, est la fois destructrice et suicidaire. Exemple : on détruit des dizaines de pays ou des styles de vie pour se faire plus vite remplacer physiquement (puisque métaphysiquement nous sommes déjà zombis)…

Voyons Guénon :

« La vie des mots n’est pas indépendante de la vie des idées. Le mot de civilisation, dont nos ancêtres se passaient fort bien, peut-être parce qu’ils avaient la chose, s’est répandu au XIXe siècle sous l’influence d’idées nouvelles…Ainsi, ces deux idées de « civilisation » et de « progrès », qui sont fort étroitement associées, ne datent l’une et l’autre que de la seconde moitié du XVIIIe siècle, c’est-à-dire de l’époque qui, entre autres choses, vit naître aussi le matérialisme; et elles furent surtout propagées et popularisées par les rêveurs socialistes du début du XIXe siècle.»

Guénon pense comme le Valéry de Regards (1) que l’histoire est une science truquée servant des agendas :

« L’histoire vraie peut être dangereuse pour certains intérêts politiques ; et on est en droit de se demander si ce n’est pas pour cette raison que certaines méthodes, en ce domaine, sont imposées officiellement à l’exclusion de toutes les autres : consciemment ou non, on écarte a priori tout ce qui permettrait de voir clair en bien des choses, et c’est ainsi que se forme l’« opinion publique ».

Puis il  fait le procès de nos grands mots (comme disait Céline : le latin, le latinisant en particulier est conifié par les mots), les mots à majuscule du monde moderne :

« …si l’on veut prendre les mêmes mots dans un sens absolu, ils ne correspondent plus à aucune réalité, et c’est justement alors qu’ils représentent ces idées nouvelles qui n’ont cours que moins de deux siècles, et dans le seul Occident. Certes, « le Progrès » et « la Civilisation », avec des majuscules, cela peut faire un excellent effet dans certaines phrases aussi creuses que déclamatoires, très propres à impressionner la foule pour qui la parole sert moins à exprimer la pensée qu’à suppléer à son absence ; à ce titre, cela joue un rôle des plus importants dans l’arsenal de formules dont les « dirigeants » contemporains se servent pour accomplir la singulière œuvre de suggestion collective sans laquelle la mentalité spécifiquement moderne ne saurait subsister bien longtemps. »

Il a évoqué la suggestion comme Gustave Le Bon. Il va même parler d’hypnose, René Guénon :

«  À cet égard, nous ne croyons pas qu’on ait jamais remarqué suffisamment l’analogie, pourtant frappante, que l’action de l’orateur, notamment, présente avec celle de l’hypnotiseur (et celle du dompteur est également du même ordre) ; nous signalons en passant ce sujet d’études à l’attention des psychologues. Sans doute, le pouvoir des mots s’est déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes. »

413GK247A7L.jpgLa science ne nous sauve en rien, bien au contraire. Autre nom à majuscule, elle sert aussi notre mise en hypnose :

« La civilisation occidentale moderne a, entre autres prétentions, celle d’être éminemment « scientifique » ; il serait bon de préciser un peu comment on entend ce mot, mais c’est ce qu’on ne fait pas d’ordinaire, car il est du nombre de ceux auxquels nos contemporains semblent attacher une sorte de pouvoir mystérieux, indépendamment de leur sens. La « Science », avec une majuscule, comme le « Progrès » et la « Civilisation », comme le « Droit », la « Justice » et la « Liberté », est encore une de ces entités qu’il faut mieux ne pas chercher à définir, et qui risquent de perdre tout leur prestige dès qu’on les examine d’un peu trop près. »

Le mot est une suggestion :

« Toutes les soi-disant « conquêtes » dont le monde moderne est si fier se réduisent ainsi à de grands mots derrière lesquels il n’y a rien ou pas grand-chose : suggestion collective, avons-nous dit, illusion qui, pour être partagée par tant d’individus et pour se maintenir comme elle le fait, ne saurait être spontanée ; peut-être essaierons-nous quelque jour d’éclaircir un peu ce côté de la question. »

Et le vocable reste imprécis, s’il est idolâtré :

« …nous constatons seulement que l’Occident actuel croit aux idées que nous venons de dire, si tant est que l’on puisse appeler cela des idées, de quelque façon que cette croyance lui soit venue. Ce ne sont pas vraiment des idées, car beaucoup de ceux qui prononcent ces mots avec le plus de conviction n’ont dans la pensée rien de bien net qui y corresponde ; au fond, il n’y a là, dans la plupart des cas, que l’expression, on pourrait même dire la personnification, d’aspirations sentimentales plus ou moins vagues. Ce sont de véritables idoles, les divinités d’une sorte de « religion laïque » qui n’est pas nettement définie, sans doute, et qui ne peut pas l’être, mais qui n’en a pas moins une existence très réelle : ce n’est pas de la religion au sens propre du mot, mais c’est ce qui prétend s’y substituer, et qui mériterait mieux d’être appelé « contre-religion ».

51cTNdoKygL._SX343_BO1,204,203,200_.jpgL’hystérie occidentale, européenne ou américaine, est violente et permanente (en ce moment russophobie, Afghanistan, Syrie, Irak, Venezuela, Libye, etc.). Elle repose sur le sentimentalisme ou sur l’humanitarisme :

« De toutes les superstitions prêchées par ceux-là mêmes qui font profession de déclamer à tout propos contre la « superstition », celle de la « science » et de la « raison » est la seule qui ne semble pas, à première vue, reposer sur une base sentimentale ; mais il y a parfois un rationalisme qui n’est que du sentimentalisme déguisé, comme ne le prouve que trop la passion qu’y apportent ses partisans, la haine dont ils témoignent contre tout ce qui contrarie leurs tendances ou dépasse leur compréhension. »

 Le mot haine est important ici, qui reflète cette instabilité ontologique, et qui au nom de l’humanisme justifie toutes les sanctions et toutes les violences guerrières.  Guénon ajoute sur l’islamophobie :

« …ceux qui sont incapables de distinguer entre les différent domaines croiraient faussement à une concurrence sur le terrain religieux ; et il y a certainement, dans la masse occidentale (où nous comprenons la plupart des pseudo-intellectuels), beaucoup plus de haine à l’égard de tout ce qui est islamique qu’en ce qui concerne le reste de l’Orient. »

Et déjà sur la haine antichinoise :

« Ceux mêmes d’entre les Orientaux qui passent pour être le plus fermés à tout ce qui est étranger, les Chinois, par exemple, verraient sans répugnance des Européens venir individuellement s’établir chez eux pour y faire du commerce, s’ils ne savaient trop bien, pour en avoir fait la triste expérience, à quoi ils s’exposent en les laissant faire, et quels empiétements sont bientôt la conséquence de ce qui, au début, semblait le plus inoffensif. Les Chinois sont le peuple le plus profondément pacifique qui existe… »

Sur le péril jaune alors mis à la mode par Guillaume II :

« …rien ne saurait être plus ridicule que la chimérique terreur du « péril jaune », inventé jadis par Guillaume II, qui le symbolisa même dans un de ces tableaux à prétentions mystiques qu’il se plaisait à peindre pour occuper ses loisirs ; il faut toute l’ignorance de la plupart des Occidentaux, et leur incapacité à concevoir combien les autres hommes sont différents d’eux, pour en arriver à s’imaginer le peuple chinois se levant en armes pour marcher à la conquête de l’Europe… »

Guénon annonce même dans la deuxième partie de son livre le « grand remplacement » de la population occidentale ignoré par les hypnotisés et plastronné par les terrorisés :

« …les peuples européens, sans doute parce qu’ils sont formés d’éléments hétérogènes et ne constituent pas une race à proprement parler, sont ceux dont les caractères ethniques sont les moins stables et disparaissent le plus rapidement en se mêlant à d’autres races ; partout où il se produit de tels mélanges, c’est toujours l’Occidental qui est absorbé, bien loin de pouvoir absorber les autres. »

Concluons : notre bel et increvable occident est toujours aussi belliqueux, destructeur et autoritaire ; mais il est en même temps humanitaire, pleurnichard, écolo, mal dans sa peau, torturé, suicidaire, niant histoire, racines, polarité sexuelle… De ce point de vue on est bien dans une répugnante continuité de puissance hallucinée fonctionnant sous hypnose (relisez dans ce sens la Galaxie Gutenberg qui explique comment l’imprimerie nous aura altérés), et Guénon l’aura rappelé avec une sévère maîtrise…

Note 

(1) Valéry : « L’Histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l’intellect ait élaboré. Ses propriétés sont bien connues. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs, exagère leurs réflexes, entretient leurs vieilles plaies, les tourmente dans leur repos, les conduit au délire des grandeurs ou à celui de la persécution, et rend les nations amères, superbes, insupportables et vaines… L’Histoire justifie ce que l’on veut. Elle n’enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout, et donne des exemples de tout. »

Sources 

René Guénon, Orient et occident, classiques.uqac.ca, pp.20-35

Paul Valéry : Regards sur le monde actuel

Nicolas Bonnal : Si quelques résistants…Coronavirus et servitude volontaire (Amazon.fr)

mardi, 17 novembre 2020

Communiqué de la revue Rébellion : Le Virus c'est le Capital !

 
 
Rébellion Diffusion <rebelliondiffusion@gmail.com>

Notre société est malade. Nous traversons une pandémie de peur sans précédent et cette angoisse est savamment entretenue par nos gouvernants. C'est le système capitaliste et son modèle mondialiste qui sont la source du mal ; ce sont eux qui propagent l'infection. Nous avons tous les symptômes et nous n'avons aucun traitement pour les combattre. Les bonnes consciences peuvent se pencher à notre chevet et pleurnicher sur les ravages de la maladie, cela ne sert à rien. Nous devons trouver la force de vaincre cette maladie en nous-mêmes.

Faisons d'abord le bon diagnostic. Les menaces qui se déversent sur la France et l'Europe ont des causes précises.

Durant des années, les puissances occidentales ont fermé les yeux sur les agissements des islamistes quand ils servaient leurs intérêts. À l’origine en Afghanistan contre les Soviétiques, puis dans le Caucase contre les Russes. En Bosnie et au Kosovo, ils furent les alliés des « guerres humanitaires » contre les Serbes. Hier encore, on les retrouvait comme troupes de choc du chaos en Libye et en Syrie. Cette utilisation géopolitique de ces courants dans la déstabilisation des ennemis du Nouvel Ordre Mondial explique la complaisance affichée pour leurs réseaux en Occident et pour les pays et les clans de la péninsule arabique qui les financent jusque dans les années 2000. Cela se doublant par un clientélisme communautaire des élus dans certaines zones urbaines avec des objectifs purement électoraux. 

Pourquoi notre territoire est-il devenu , dès lors, un champ de bataille ? Simplement du fait de la politique migratoire et d'ouverture des frontières voulue par les classes dominantes depuis 50 ans. L'idéal d'un monde ouvert et multiculturel cachait la froide logique d'une oligarchie qui voulait détruire le cadre populaire européen et exploiter toute la misère du monde pour son profit. Les beaux discours humanistes n'étaient qu'un argument publicitaire pour vendre cette entreprise. Ils volent en éclats aujourd'hui et nous laissent avec une société en miettes. 

La désintégration de la France est aussi la conséquence de l'application de la doctrine du turbo-capitalisme. Exploser les communautés authentiques et les liens sociaux pour les remplacer par la lutte de tous contre tous. La loi du « Diviser pour mieux régner » arrive à sa conséquence finale de l'éclatement de la société. Ne partageant plus aucune référence commune, les différentes populations se regardent comme étrangères entre elles. Chacun s'enferme dans une bulle numérique peuplée uniquement par ses fantasmes et ses illusions. Les réseaux sociaux et les clashs médiatiques alimentent ces communautarismes identitaires low cost. 

hqdefaultrevreb.jpg

Les appels à la défense des valeurs républicaines ne sont qu'une mauvaise blague. Le fallacieux discours sur la liberté d'expression en France, et l'injonction à être encore ( et toujours) Charlie, est la preuve de l'épuisement de la bien-pensance bourgeoise. Elle n'a plus rien à opposer aux barbares que la défense du droit au blasphème et au nihilisme de ses valeurs de consommation rapide. Mourir pour cette « République » ? Non merci ! Si nous défendons une certaine  « idée de la France » ( Spirituelle, populaire, révolutionnaire et enracinée) nous ne l'associons absolument pas avec ce système qui en est la négation. 

Au final, le traitement du « terrorisme séparatiste » proposé par le bon docteur Macron est un faux deal : soit un conflit civil destructeur, soit la soumission à son Nouvel Ordre Moral. Cette stratégie libérale-sécuritaire est un moyen pour permettre la survie du système. Elle ne garantit plus la sécurité aux citoyens dans aucun domaine. En aucun cas, cela ne va dans le sens d’une émancipation de l'aliénation et de l'exploitation.  

Dans le cadre de la sécurité sanitaire face au Covid 19, nous avons la même logique à l'œuvre. Ne voulant pas sacrifier les fondements du libéralisme à la protection du pays devant ce danger, le gouvernement a laissé ouvertes nos frontières et a désarmé nos barrières sanitaires. Son inconséquence et son incohérence lors de la « première vague » furent à l'origine de la catastrophe sanitaire et économique que nous subissons. Rappelons le encore une fois, l'incapacité à protéger les plus vulnérables et à mettre en place une politique sanitaire efficace est liée à l'application de la doctrine du turbo-capitalisme (destruction des services de protection sociale et sanitaire, liquidation de l'hôpital public, privatisation de la recherche médicale, délocalisation d'industries stratégiques, adoption des règles du commerce international et des législations transnationales). 

On culpabilise les individus aujourd'hui pour cacher les vraies causes de cette crise. Le discours méprisant et l'infantilisation des Français par le gouvernement contribuent à faire naître une méfiance légitime face aux mesures de l'État. Ce ne sont pas les fake news ou les théories complotistes qui sapent le moral des gens, c'est l'incohérence des gouvernements. L'oligarchie fait semblant que tout est sous contrôle et que la vie (surtout économique) continue . Mais des bombes plus dangereuses sont déjà en préparation 

Rébellion78-glissées.jpg

Confinement, couvre-feu, reconfinement : l'interdiction des rapports humains familiaux et amicaux aura des conséquences terribles sur une psychologie collective déjà fragile. Dans le même temps, on laisse la culture aux bons soins des GAFA et de Netflix. On ferme les lieux de cultes et on laisse ouvert les hypermarchés... Les transformations économiques qui vont naître du Covid 19 vont laisser des millions de travailleurs sur le carreau et ubériser les conditions de ceux qui sauveront leur emploi. Nous allons vers un plan de décroissance radicale qui ne sera ni très conviviale, ni volontaire pour le coup . La dégradation des conditions de vie et de travail de la majorité de la population mondiale s'accompagne de l’élévation vers les sommets du confort technologique d'une élite oligarchique mondiale .

Retrouvez sur notre site plus de textes : http://rebellion-sre.fr/

Vous pouvez participer à notre campagne d'autocollant " Le Virus c'est le capital":

http://rebellion-sre.fr/boutique/50-autocollants-le-virus...

 
 
Rébellion Diffusion
 
 
 

12:19 Publié dans Actualité, Revue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, virus, coronavirus, revue, revue rébellion, covid-19 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 21 octobre 2010

Stuxnet et menace terroriste: désinformation et mésinformation

fotoliavirus.jpg

 

Stuxnet et menace terroriste : désinformation et mésinformation


Si nous admettons que le terrorisme a pour but de contraindre un gouvernement (ou une population) à faire ou ne pas faire quelque chose, bref, s'il sert à communiquer - que ce soit pour propager la terreur ou exprimer une revendication -, il faut bien admettre que la confusion actuelle n'aide pas particulièrement à illustrer le principe. Qui frappe (ou menace de frapper) qui, dans quel but et sous quelles conditions ? Deux affaires de menace terroriste, que l'on espère sans lien, nous montrent la difficulté de répondre à ces questions. Pour Clausewitz, le brouillard (l'ignorance de l'environnement, des intentions adverses et parfois de ses propres forces) et la friction (tout ce qui fait que, dans la réalité, les choses ne se déroulent jamais comme dans le manuel) sont parmi les pires obstacles à toute stratégie. Cela vaut pour la guerre du pauvre comme pour celle du riche.

Le brouillard et la friction dans l'affaire du virus Stuxnet - que certains ont baptisé le 11 septembre de la cybersécurité - ou du danger d'attentat en Europe laissent la place à tant d'hypothèses sur la source, l'objectif et la gravité du péril, que toute certitude semble se dissoudre. Il possible que ce soit - au moins en partie- délibéré, et que cela tienne pour une autre partie à des phénomènes d'auto-allumage médiatique, mais reste que le jeu désinformation plus méisinformation a rarement atteint un tel degré.
Commençons par le méchant virus. Découvert en Juin, il était récemment signalé en Inde, Indonésie, au Pakistan et surtout en Iran. Et, comme les Iraniens eux-mêmes annonçaient que 30.000 de leurs ordinateurs étaient infectés (et ajoutaient comme de juste qu'ils avaient arrêté les espions coupables de ce sabotage), l'affaire semblait entendue : la cible était la centrale de Nuhsher, celle de Natanz, disaient d'autres. Et il s'agissait très probablement d'une opération israélienne, éventuellement avec le nihil obstat des Américains, pour paralyser ou retarder la nucléarisation de l'Iran.
Les arguments :
- le virus était si sophistiqué qu'il ne pouvait avoir été fabriqué que par des services d'État
- il ne servait pas à espionner (recueillir des données confidentielles), ni à provoquer des dénis d'accès (bloquer des systèmes informationnels), mais spécifiquement à saboter des systèmes de contrôles industriels fabriqués par Siemens. Donc, et ce grâce à une faille dans Windows, à arrêter des chaînes de production ou de contrôle, donc à empêcher de fonctionner des installations industrielles.
- il y avait donc indices, motifs, capacités et opportunités et nous étions bien en présence d'une opération de Tsahal.

Certains spécialistes de l'herméneutique revue cybernétique, sans doute grands lecteurs du Da Vinci Code, avaient trouvé des preuves. Ainsi, quelque part dans les lignes codes, on trouvait un mot hébreu qui signifiait "myrte". Ou encore, en tapant Stux sur un clavier en hébreu, on obtenait le mot DEUS, donc Dieu en latin. Certains ont aussi trouvé des corrélations avec un feuilleton de la TV israélienne. Comme si des membres de Tsahal - a priori adeptes d'une religion qui ne plaisante pas tellement avec le nom de Yaveh, s'amusaient à semer des gags théologiques en latin. Ou des preuves de leurs culpabilité.
À ce compte, et comme Stuxnet est, paraît-il, basé sur un logiciel malicieux connu comme "Zeus", pourquoi ne pas imaginer un complot de l'extrême-droite néo-païenne ? Ou une allusion au Styx ? Ou à un diabolique personnage style Dr. No ou Dr. Denfer ?
À ce stade, n'importe quelle théorie, y compris celle qui présume que les auteurs du virus cherchent à semer la confusion, est recevable.
Certes "Stuxnet" est sophistiqué. Mais d'après Siemens, il aurait fallu au moins six mois de travail de cinq à dix spécialistes de haut niveau pour l'élaborer. Six mois de quelques informaticiens ? Faut-il être une super-puissance pour s'offrir un tel luxe ?
La dangerosité ? Là encore, difficile de vérifier. Les démentis iraniens - Téhéran affirmant que la situation est maintenant sous contrôle et que la lâche attaque terroriste étrangère a échoué - sont sujets à caution. Mais pour autant, faut-il penser que les centrales iraniennes sont hors d'usage ou auraient pu l'être? qu'un retard supposé de leur programme serait dû à Stuxnet ? Ce n'est pas plus évident.
Au fait, pourquoi la cible serait-elle nécessairement une installation nucléaire ? et iranienne ?
Voilà justement que la Chine se déclare victime à son tour : six millions d'ordinateurs infectés et mille entreprises ! En réaction, des malins soupçonnent la Chine à son tour : elle aurait monté Stuxnet pour contrarier l'effort indien en matière de satellites ; le virus se serait un petit peu égaré en route. Et Pékin prétendrait être victime car c'est la meilleure façon de cacher sa culpabilité. Et si c'était de la faute de Poutine ?
Dernière nouvelle : Stuxnet contaminerait des ordinateurs aux Pays-Bas (ce qui n'est pas illogique dans la mesure où la caractéristique d'un vers est de se répandre !). Soupçonne-t)-on des séparatistes frisons pour autant ?
Il n'y pas encore de théorie qui incrimine les services de Sarkozy ou ceux du prince de Monaco, mais cela viendra peut-être.
D'autant que Stuxnet pourrait être utilisé contre des réseaux électriques, des systèmes chimiques ou de purification de l'eau, des oléoducs ou des plate-formes pétrolières.... et bien d'autres cibles industrielles.
Et d'ailleurs, Stuxnet, est-ce du cyberterrorisme ou un acte de guerre ? Ou un sabotage technique destiné à faciliter un acte de guerre ? Il est bien certain, en tout cas, que si l'Iran avait lancé un tel virus contre Israël ou les USA, beaucoup de commentateurs n'hésiteraient pas à parler d'attaque terroriste, voire d'Armes de Destruction Massive.

Voyons maintenant l'autre danger terroriste qui mobilise les autorités européennes (après avoir un moment fait ricaner une partie de notre pays, persuadé d'être en présence d'une Xème opération de diversion sécuritaire de Hortefeux "au moment, comme par hasard, où l'opinion se mobilise autour des retraites"). Au moment où, comme par hasard, les USA viennent de condamner à perpétuité Hahzad, le terroriste maladroit de Time Square et s'apprêtent à juger un détenu de Guantanamo, l'alerte vient de plusieurs sources.
Il y aurait des informations recueillies au Pakistan par les services américains, les confessions de Ahmad Siddiqui arrêté en Afghanistan, des indices trouvés sur l'islamiste français Riadh Hennouni, arrêté à Naples. Peut-être des éléments recueillis par les services français qui ont interpellé plus de vingt terroristes présumés cette année et viennent de faire deux rafles dans ces milieux.
Il est possible que plusieurs sources ou plusieurs pistes interfèrent (et qu'il y ait, par exemple, plusieurs projets d'attentats), que certaines soient vraies et d'autres fausses ou exagérées, que les alertes d'Obama ne vaillent pas mieux que celles de G.W. Bush.. Bref, tout est possible, mais cela fait quand même beaucoup de lampes rouges qui s'allument en même temps. Et l'idée que la France et l'Allemagne puissent être les cibles de jihadistes est tout sauf délirante.
Ici la confusion ne vient pas tellement du caractère de gravité supposée du danger : en ces domaines, où tout repose sur des notes d'alertes envoyées par des services amis, des tuyaux d'informateurs, et des hypothèses, les seuls attentats certains sont ceux qui se sont déjà réalisés.
Le problème est plutôt de savoir d'où viendrait le coup et pourquoi ?
Un action sophistiquée, préparée par longtemps par des terroristes infiltrés directement sous les ordres de ben Laden ou Zawahiri et n'attendant que le signal pour une frappe spectaculaire et coordonnée ? Cela ne s'est plus produit depuis neuf ans.
Une opération dirigée par Al Qaïda pour le Maghreb Islamique ? Pourquoi des groupes maintenant plus proches du gangsterrorisme que d'un véritable projet politique islamiste et qui passent leur temps à rouler en pick-up dans le désert sahélien iraient-ils -parallèlement à des négociations pour la libération d'otages - rééditer en France les attentats à l'explosif que réalisait le Gia en 1995 ? Ce ne serait pas très compréhensible, à supposer même qu'ils aient la compétence pour lancer leurs agents en France.
Une opération venue du Pakistan, plus précisément du Waziristan où le TTP, le mouvement des talibans du Pakistan, peut-être fort de 35.000 hommes, multiplie les attentats suicides et dont le chef cherche visiblement à s'associer à des opérations à l'étranger (quitte, bizarrement, à revendiquer des attentats ratés) ? Réaliser une action spectaculaire en Europe ou aux USA, ce serait atteindre le statut de star internationale, voire devenir un rival sérieux des "Arabes" de ben Laden et de ce qui est censé être la direction d'al Qaïda. Certains ont pu en concevoir le désir. En ont-ils les moyens ? Avec d'éventuels jihadistes "locaux" (ayant la nationalité française ou allemande) et ayant fait un stage jihadiste au Pakistan ou en Afghanistan ?
Quatrième possibilité, d'ailleurs non exlusive des autres, des "nouveaux terroristes", des "homegrowns" nés ou vivant en Occident, ayant le même passeport que vous ou moi, intégrés socialement, que rien ne signale extérieurement comme de dangereux extrémistes et qui se "réveillent" soudain avec une vocation jihadiste ? On en a vu le cas à Madrid et à Londres en 2004 et 2005. Ils auraient besoin de très peu d'assistance extérieure (la connaissance technique pour la fabrication des bombes peut mieux s'acquérir sur Internet qu'au cours de vacances dans la vallée de Kandahar). Personne ne peut se permettre de balayer l'hypothèse d'un revers de main.
Que conclure de tout ce qui précède (et qui risque d'être démenti demain matin) ? Qu'en matière de terrorisme, il y a beaucoup de pseudo-experts, d'excitation médiatique, de rumeurs, etc ? Bien entendu. Mais, au-delà, le point commun à ces deux affaires, c'est la perte de la figure rassurante de l'ennemi unique. De plus en plus d'acteurs peuvent avoir et la motivation et l'occasion et la capacité pour rentrer dans le jeu terroriste. La conjonction de facilités et de fragilités est le l'élément le plus incitatif pour entrer dans le jeu d'une guerre asymétrique là où d'autres formes de conflit ne sont plus possibles. C'est certainement l'élément le plus troublant de la nouvelle géostratégie.

 

vendredi, 27 novembre 2009

Das unerschöpfliche Virenlager der Antarktis - ein gefundenes Fressen fürs Militär

antarctique.jpg

 

Das unerschöpfliche Virenlager der Antarktis – ein gefundenes Fressen fürs Militär

Andreas von Rétyi / http://info.kopp-verlag.de/

In den Frischwasserseen der Antarktis lauern potenzielle Gefahren – wer sich auf sie einlässt, könnte wahrlich die »Büchse der Pandora« öffnen. Neuen Studien zufolge bergen die fast permanent zugefrorenen Gewässer eine Unzahl unbekannter Mikroorganismen und Viren. Nicht zuletzt ein Eldorado für militärische Biowaffenprojekte.

Öde und absolut lebensfeindlich, so präsentiert sich die Antarktis in weiten Teilen. Eine Eiswelt wie auf einem anderen Planeten! Die wahrhaft wenig einladenden Bedingungen lassen allerdings dem Leben und einigen seiner ungewöhnlicheren Begleiterscheinungen durchaus noch eine ganze Menge Spielraum. Und vielleicht auch Raum für ein weiteres tödliches Spiel. Denn die nährstoffarmen Seen, die nur wenige Wochen oder Monate vom Eispanzer befreit sind, enthalten vor allem Mikroorganismen und Viren. Viele davon völlig unbekannt. Entsprechend begeistert zeigen sich Wissenschaftler, die sich insbesondere all jenen kleinen Biestern verschrieben haben.

»Wir beginnen soeben, die Welt der Viren zu entdecken, und dies ändert die Art und Weise, in der wir über Viren nachdenken und über die Rolle, die sie in mikrobiellen Ökosystemen spielen«, erklärt der spanische Forscher Antonio Alcami. Und gerade die antarktischen Landschaften bieten hier viele neue Einblicke. Alcami und seine Kollegen haben Wasserproben des Limnopolar-Sees auf Livingston Island analysiert und rund 10.000 verschiedene Arten gefunden. Mit von der Partie auch bislang unbekannte kleine DNA-Viren. Von zwölf verschiedenen »Familien« sind etliche ein völliges Novum für die Wissenschaft. Gewiss vermitteln diese Untersuchungen zahlreiche neue Erkenntnisse, die uns allen nützlich sein könnten, gerade, da ja Viren aus menschlicher Perspektive betrachtet nur in den seltensten Fällen von Nutzen sind und oft schreckliche Gefahren für uns bereithalten.

Doch welche Bedrohung könnte von den zahllosen unbekannten Viren ausgehen, die bisher relativ ungestört ihren Kälteschlaf im beinahe ewigen Eis gehalten haben? Geheime Militärlabors warten doch nur auf die Chance, neue Waffensysteme auch auf dem Sektor der biologischen Kriegsführung zu entwickeln. Alles natürlich rein defensiv, versteht sich. Zumindest wird uns das immer wieder versichert. Die verschlossenen Kühlkammern von Laboratorien wie dem United States Army Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID) auf Fort Detrick, Maryland, oder dem Dugway Proving Ground in Utah stecken bereits lange voller Überraschungen, die selbst hartgesottenen Zeitgenossen das Gruseln zu lehren vermögen. Doch liegt es in der Natur des Menschen, stets nach mehr zu streben – hier nicht anders. Und es gibt mehr, viel mehr! Also ab aus der Antarktis und hinein in die Geheimlabors!

Der antarktische Kontinent birgt logischerweise ein hohes wissenschaftliches Potenzial; ebenso ist er wegen seiner Bodenschätze von enormer wirtschaftlicher Bedeutung. Nicht allein deshalb wächst im Gleichschritt mit den technischen Möglichkeiten aber auch das militärische Potenzial. Nach außen hin besteht dabei natürlich immer die einfache Möglichkeit, entsprechende Projekte als rein wissenschaftliche Tätigkeit darzustellen. Seit dem 23. Juni 1961 besteht hierzu ohnehin zwingende Notwendigkeit, denn damals trat der Antarctic Treaty in Kraft, der Nuklearwaffen sowie militärische Aktivitäten auf Landmassen und Eisschelf der Antarktis in südlichen Breiten jenseits von 60 Grad untersagt – nicht aber die Anwesenheit des Militärs, sofern sie friedlichen Zwecken dient. Auch für die Marine gilt eine Ausnahme: Operationen auf hoher See sind in den südlicheren Gewässern zulässig. Der Vertrag wurde zwischenzeitlich von 47 Ländern unterzeichnet.

antarctique-372392.jpgUnfraglich bietet die Antarktis unzählige Möglichkeiten für zivile Forschungsprojekte. Was da geschieht, dient friedlichen Zwecken, sei es die Ergründung des Klimas oder der Geologie, seien es Aspekte medizinischer Natur, wenn Menschen unter extremer Abgeschiedenheit leben müssen – wichtig auch für eine spätere Besiedlung fremder Himmelskörper –, seien es grundsätzliche astronomische Beobachtungen unter beinahe idealen Bedingungen und die Suche nach seltenen Steinen aus dem All, seien es auch jene biologischen Forschungen zu teilweise seit Jahrmillionen abgeschlossenen Lebensräumen. Doch vielfach findet sich eben auch die Nähe zu einer militärischen Anwendung.

Rüstungskonzerne fördern die Forschungen, beispielsweise auch der Gigant Raytheon, der seine Finger bei fast jedem militärischen Groß- und Geheimprojekt im Spiel hat und derzeit zu den mächtigsten Unternehmen der Vereinigten Staaten zählt. Raytheon unterhält eine eigene Abteilung namens Raytheon Polar Services Company (RPSC). Dieser »Dienst« wurde eingerichtet, um die Anfordernisse einer Koordinationsstelle zu erfüllen, die der nationalen Wissenschaftsstiftung (National Science Foundation, NSF) der USA untersteht – des Office of Polar Programs. Nach Angaben von Raytheon besteht die Hauptfunktion der RPSC darin, »das Antarktisprogramm der Vereinigten Staaten (USAP) zu unterstützen, das dem Erhalt der antarktischen Umwelt und der Förderung von Wissenschaftlern gewidmet ist, die Forschungen in der Antarktis durchführen«.

Eine ehrbare Aufgabe. Allerdings wäre es wohl naiv anzunehmen, dass derartige Aktivitäten aus rein altruistischen Motiven ausgeführt werden. Gewiss macht es sich gut, wenn ein Unternehmen auf seine Verantwortung hinsichtlich Umweltfragen und der Zukunft dieser Welt hinweist und auf diesem Gebiet aktiv wird. Humanitäres Engagement sorgt für Renommee. Doch wie glaubwürdig ist es, wenn ausgerechnet ein Rüstungsgigant dieses Bild von sich vermitteln will? Wer tödliche Technologie entwickelt, dürfte sich hier eher etwas schwer tun. Aber vielleicht genügt ja der Hinweis darauf, dass auch modernste und bedrohlichste Waffen rein defensiv eingesetzt werden können. Und damit sind wir nicht zuletzt auch wieder bei Fort Detrick, Dugway und der biologischen Kriegsführung angelangt!

 

Donnerstag, 19.11.2009

Kategorie: Allgemeines, Wissenschaft

© Das Copyright dieser Seite liegt, wenn nicht anders vermerkt, beim Kopp Verlag, Rottenburg