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mardi, 28 mars 2017

Elections parlementaires aux Pays-Bas: Geert Wilders a-t-il échoué?

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Elections parlementaires aux Pays-Bas: Geert Wilders a-t-il échoué?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Avec 13,1% des voix (+ 3 points) et 20 sièges (+5), le PVV de Geert Wilders est loin d’avoir remportée les élections parlementaires aux Pays-Bas, contrairement à ce que les sondages annonçaient encore quelques semaines avant que le scrutin n’ait lieu. Néanmoins peut-on parler de la défaite d’un parti qui progresse en cinq ans ? Il faut oser dire que oui.

La progression de Wilders est très modeste. Pour quelqu’un qui prétendait pouvoir réorienter radicalement la politique néerlandaise, on est loin du compte. Mais hors contexte, malgré tout, ce n’est pas si mal. Son parti est désormais le deuxième du pays, et ce n’est pas rien.

En fait, la surprise vient surtout de la chute vertigineuse des travaillistes (gauche sociale-démocrate) qui avec 5.7% des voix et 9 sièges s’effondrent totalement. Leur recul est de 19.1 points et de 29 sièges. Dans un tel contexte, le PVV aurait dû être le principal bénéficiaire de cette chute, d’autant plus que le parti au pouvoir, le VVD de Mark Rutte, avec 21.3% des voix (-5.3 points) et 33 sièges (-8), n’a pas bénéficié du moindre report favorable. Cela ne l’a pourtant pas été.

Qui a donc progressé ? Le CDA (chrétiens-démocrates) avec 12.4% (+3.9) et 19 sièges (+6) est davantage gagnant. Il a récupéré de nombreuses voix perdues par le VVD de Rutte, voix qui ne sont pas allés sur Wilders. Ce dernier a donc récupéré uniquement 1.4% environ du VVD, et 1.7% environ de la gauche. C’est faible. Or ses réserves étaient à droite, surtout sur le dos du VVD, et cela n’a pas fonctionné ainsi.

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Le mouvement Démocrates 66 (D66) avec 12.2% des voix (+4.2) et 19 sièges (+7) est également un des grands vainqueurs de cette élection, ayant pris de nombreuses voix à gauche. Cela a été encore bien davantage le cas des écologistes de gauche (GL) qui avec 9.1% (+6.8) et 14 sièges (+10) ont aspiré littéralement les voix travaillistes.  Le Parti Socialiste (gauche radicale), plutôt eurosceptique, n’obtient que 9.1% des voix (-0.6) et 14 sièges (-1). C’est pour lui aussi une sérieuse déconvenue car il a été incapable de récupérer des voix de la gauche modérée.

Enfin les petits partis ont également grappillé des voix, comme l’Union Chrétienne avec 3.4% (+0.3) et 5 sièges (-), le Parti en faveur des Animaux (PvdD) avec 3.2% (+1.3) et 5 sièges (+2), le Parti des Seniors 50+ avec 3.1% (+1.2) et 4 sièges (+2). Un nouveau venu, représentant la minorité islamo-turque, auparavant intégrée au sein des sociaux-démocrates, Denk, obtient 2.1% des voix et 3 sièges.

Enfin, de petits partis populistes de droite ont pu freiner la progression du PVV. Le Forum pour la Démocratie du politologue Thierry Baudet, eurosceptique, obtient 1.8% des voix et 2 sièges, alors que le VNL (Pour les Pays-Bas) de Jan Roos échoue de peu à entrer au parlement avec 0.4% des voix.

Geert Wilders n’a pas su convaincre mais a aussi été victime de la très grande résistance de Mark Rutte, dont l’effondrement pourtant probable a été enrayé. L’explication est très contextuelle. En s’opposant stratégiquement aux provocations du président turc Erdogan, en interdisant aux ministres turcs de venir prêcher la bonne parole aux Pays-Bas mêmes en direction des Turcs qui y sont installés, Mark Rutte a bénéficié d’un effet patriote, dont le PVV, plus dur et plus cohérent sur cette question, a été la victime. Les voix qui ont échappé à Wilders pour devenir le dirigeant du premier parti du pays l’ont été en raison de cette crise diplomatique, habilement instrumentalisée par le premier ministre sortant.

Enfin, c’est une défaite de l’euroscepticisme alors qu’un sondage sorti il y a quelques semaines indiquait même une majorité de Néerlandais prêts à voter pour un « Nexit », pour un départ des Pays-Bas de l’Union Européenne, en cas de référendum. Or seuls Wilders et les socialistes radicaux le prônaient. Ils n’ont pas été récompensés. Wilders certes n’est pas affaibli mais renforcé, car ses thèmes ont dominé le débat. Mais il n’a pas réussi le coup qu’il espérait. Et en ce sens, c’est un échec, même si cela ne signifie pas que son parti va s’effondrer, ce que rien n’indique. Dans l’opposition, car Wilders ne sera sans doute pas intégré à une coalition gouvernementale, il devrait se refaire même une santé en plaçant le nouveau gouvernement, si le VVD trouve une majorité autour de lui, sous sa surveillance constante.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Elections parlementaires en Bulgarie : à gauche et très à droite

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Elections parlementaires en Bulgarie : à gauche et très à droite

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Les élections parlementaires bulgares anticipées de 2017, les dernières élections ayant eu lieu en 2014, à la demande du gouvernement sortant de droite de Boyko Borisov autour de son parti, le GERB, ont eu lieu dans un contexte tendu où la position vis-à-vis de la Russie et de l’Union Européenne a été au cœur des enjeux, tout comme dans la Macédoine voisine.

Avec 32,6% en 2017 contre 32,67% en 2014, le GERB (« Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie ») reste la première force du pays avec une étonnante constante, maintenant à peu près à l’identique son résultat antérieur. Il gagne 11 sièges, l’amenant à disposer de 95 sièges sur 240, en raison de l’effondrement de plusieurs formations modérées qui ont perdu tous leurs mandats en tombant en dessous de la barre fatidique de 4% des voix.

Mais c’est le Parti Socialiste Bulgare, russophile, qui avec 27,2% des voix, progresse de près de douze points, devant la principale force d’opposition au GERB. Avec 80 sièges (+41), il n’est certes pas en mesure de créer une coalition majoritaire autour de lui, mais il a montré qu’il fallait compter avec lui. Il a profité notamment de l’effondrement du Parti des Réformateurs (3,06%, - 5 points, -23 sièges) et aussi de l’ABR-Mouvement 21, social-démocrate et pro-russes, qui est passé de 5,35% (4,15 + 1,2) et 11 sièges à 1,55% et aucun siège.

De la même façon, la division des partis représentant la population turque de Bulgarie a abouti à un recul du parti DSB (« Mouvement des droits et libertés ») qui, avec 8,99% (-5 points) et 26 sièges (-12) n’est plus faiseur de roi. Il a été notamment victime d’une scission du mouvement Dost, qui obtient 2,86% des voix mais aucun siège.

C’est à la droite du GERB que le jeu a changé. Autour de la coalition « Patriotes unis », les principaux partis nationalistes bulgares autour de l’IMRO, du FNSB et Ataka (le mouvement de Volen Siderov), ont obtenu ensemble 9,07% des voix et 27 sièges (-3) soit moins que la liste Front Patriotique et la liste Ataka en 2014 (11,8%). Leur unité aurait dû logiquement les renforcer mais ils ont été victimes de la concurrence du mouvement Volya (« Volonté ») qui avec 4,15% des voix rentre au parlement et obtient en outre 12 sièges.

Les autres mouvements politiques font de la figuration. Les mouvements nationalistes PNR (0,07%), Association Nationale Bulgare (0,11%) et Renouveau (1,08%), nouveaux, n’ont pas réussi leur implantation dans un contexte de forte concurrence à droite. A gauche, les Verts obtiennent 2,88% des voix, la « Nouvelle République » 2,48% des voix, échouant l’un comme l’autre à entrer au parlement.

Cinq partis seulement seront donc représentés ce qui limite les combinaisons électorales possibles. Le PSB, même avec le parti turc, est minoritaire. Le GERB l’est également, et doit donc se doter d’alliés. L’alliance possible avec le parti Volya serait insuffisante. Il faut donc que le GERB s’ouvre aux « Patriotes unis » afin de disposer d’une majorité parlementaire. Il y aura nécessairement droitisation de la ligne gouvernementale dans un sens en outre davantage eurosceptique. Une grande coalition GERB/BSP est peu vraisemblable. La situation n’est pas celle de l’Autriche ou de l’Allemagne. La droite nationale en Bulgarie n’est pas victime d’un ostracisme particulier.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

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"Nous", le roman qui a inspiré Huxley, Orwell et Terry Gilliam

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"Nous", le roman qui a inspiré Huxley, Orwell et Terry Gilliam

 
Par 
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Son nom ne vous dit sans doute rien, mais Evgueni Zamiatine a écrit en 1920 un ouvrage d'anticipation (réédité aujourd'hui) sidérant d'acuité

Tout le monde (ou presque) a oublié son nom. L'écrivain russe Evgueni Ivanovitch Zamiatine est pourtant un auteur majeur. Né le 1er février 1884 à Lebedian, une petite ville à 300 kilomètres au sud de Moscou, d'un père pope orthodoxe et d'une mère musicienne, cet architecte naval n'a que peu publié. Son œuvre compte moins d'une vingtaine de romans, recueils de nouvelles et pièces de théâtre. Si le nom de Zamiatine est passé à la postérité, c'est comme scénariste de Jean Renoir. Il a, de fait, signé l'adaptation des Bas-Fonds de Maxime Gorki, un an avant de mourir à Paris, à l'âge de 53 ans, le 10 mars 1937.

Son roman le plus remarquable, écrit en 1920, est aujourd'hui republié aux éditions Actes Sud dans une nouvelle traduction d'Hélène Henry. Et il faut absolument le lire ! Son titre, « Nous » (« Мы » en russe), résume son propos. Il consiste à décrire froidement le monde dans lequel « nous » nous apprêtons à vivre. Un univers futuriste, à l'époque où Zamiatine écrit son roman, mais qui ressemble aujourd'hui à une allégorie de notre époque.

Qu'on en juge… Nous sommes au XXVIe siècle et la Terre sort de deux cents ans de guerre où se sont affrontés deux mondes : celui de la campagne et celui de la ville. Le héros, D-503 (les hommes ont perdu depuis longtemps leur identité au profit d'un matricule), est ingénieur. Il travaille sur le chantier de construction d'un vaisseau spatial surnommé l'Intégral. Cet engin est destiné à entrer en contact avec des civilisations extraterrestres dans le but de coloniser leurs planètes et de les convertir au « bonheur » terrestre. Mais il fait aussi figure de bateau de sauvetage pour l'humanité tant notre monde ressemble à un enfer.

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Journal intime

Régie par un « État unitaire » despotique qui ne tolère chez ses sujets aucun secret, la plus grande partie du globe est recouverte par une immense cité, composée de grandes tours de verre transparent où tout un chacun vit au vu et au su de tout le monde. (Snowden, es-tu là ?). Les seuls moments d'intimité tolérés consistent en ces brefs instants où les habitants ont pour mission de procréer afin d'assurer la perpétuation de l'espèce humaine. Et encore… pour être autorisé à tirer le rideau, encore faut-il avoir obtenu un sésame : en l'espèce un ticket rose, parcimonieusement distribué aux sujets les plus obéissants. La rencontre de D-503 avec une jolie femme, I-330, va bouleverser son existence en lui faisant découvrir qu'une autre vie est possible où il est loisible d'avoir des secrets. Et, encore mieux, de jouir de liberté, même si cela rime avec imprévisibilité et précarité.

I-330, « résistante » au système (elle boit, fume et fait l'amour à qui lui plaît), parviendra-t-elle à le faire s'évader de cet État totalitaire pour rejoindre la dernière parcelle de nature qui se dissimule derrière un grand mur vert ? Les deux amoureux échapperont-ils à la sinistre police du « Bienfaiteur », comme s'est autoproclamé le tyran qui règne sur l'État ? Composé comme un journal intime, découpé en quarante chapitres, où D-503 expose tour à tour son quotidien, ses fantasmes et ses états d'âme, Nous gardera jusqu'au bout les réponses à ces questions.

Algorithmes

On l'aura compris : ce roman est une dystopie, comme on nomme les contre-utopies cauchemardesques en science-fiction. On ne s'étonnera pas qu'Aldous Huxley ait puisé dans l'univers dysfonctionnel de Zamiatine l'inspiration du Meilleur des mondes, tout comme George Orwell celle de 1984. Ce roman a également beaucoup influencé Kurt Vonnegut pour son Pianiste déchaîné et Terry Gilliam : plusieurs scènes de Brazil semblent tout droit tirées de ce livre. Interdit de publication par Moscou qui y voyait, à juste titre, une dénonciation du régime bolchevique, Nous, paru initialement en 1924 en Grande-Bretagne où Zamiatine avait vécu quelques mois sur le chantier de construction de navires-brise-glace (dont l'Intégral semble la transposition SF), avait été traduit en français en 1929 sous le titre de Nous autres (Gallimard). Il n'est sorti en URSS qu'en 1988.

Critique acerbe de la société pré-stalinienne, cet ouvrage ne saurait cependant être réduit à son anticommunisme, car, même s'il était un adversaire de Trotski, Zamiatine n'en avait pas moins été un compagnon de route des révolutionnaires léninistes. S'il résonne encore aujourd'hui, c'est surtout parce que ce roman singulier décrit une modernité broyant les individus sous le poids de la technologie et de la science. À commencer par ces algorithmes prédictifs, censés apporter le bonheur aux hommes en gommant toutes les aspérités que nous appelons le hasard. Cela ne vous rappelle rien ?

Nous , d'Evgueni Zamiatine, traduction d'Hélène Henry, éditions Actes Sud, 240 pages, 21 €

Extrait :
 
« Je ne fais ici que recopier – mot pour mot – ce que publie aujourd'hui le Journal officiel : Dans cent vingt jours, la construction de l'Intégrale sera achevée. Proche est l'heure historique où la première Intégrale s'élèvera dans l'espace universel. Il y a mille ans, vos héroïques ancêtres ont soumis le monde entier au pouvoir de l'État Unitaire. Vous avez devant vous un exploit encore plus glorieux : la résolution de l'équation infinie de l'Univers grâce à l'Intégrale, cette machine électrique de verre qui souffle le feu. Vous êtes destinés à soumettre au joug bienfaisant de la raison des êtres inconnus qui habitent d'autres planètes et sont peut-être encore en état de liberté primitive. S'ils refusent de comprendre que nous leur apportons un bonheur mathématiquement exact, notre devoir sera de les obliger à être heureux. Mais avant de recourir aux armes, nous essayons la parole. »

Der späte Oswald Mosley

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Der späte Oswald Mosley

Vom Begründer der Homöopathie Samuel Hahnemann stammt der Behandlungsgrundsatz: Ähnliches möge mit Ähnlichem geheilt werden.

Es muss allerdings präzisiert werden, dass der Behandlungserfolg nach Hahnemann ganz wesentlich auf der richtigen Dosis der sonst krankmachenden Wirkstoffe beruht. Die Selbstheilungskräfte des Körpers und der Seele werden durch die winzige Dosierung dieser Stoffe herausgefordert, mit Energie beliefert und für die Heilung aktiviert.

Wie ist es um die Selbstheilungskräfte eines Volks- und Kulturorganismus bestellt? Die Krankheitskeime sind in Form eines faschistoiden Fremd-Nationalismus und einer ebenso totalitären wie übergriffigen Fremdreligion ja längst eingedrungen, auch wenn der Patient sich nur phasenweise richtig elend fühlt, sich ansonsten aber des Lebens erfreut und von Arzneien nicht wirklich etwas wissen will.

Je wirksamer die Erreger, desto wirksamer wird die Therapie ausfallen müssen. Die Faschismus-Keule wird dann nicht mehr nur vom politischen Gegner so ausgiebig wie blindlings verabreicht, sondern von allen, die gesunden wollen, entschlossen ergriffen werden. Die Keule wird aber nirgendwo eine Swastika oder die SS-Runen aufweisen, denn dieser Faschismus wird nicht mehr der historische, vermeintlich so allbekannte sein. Einer der letzten Figuren des europäischen Faschismus der dreißiger Jahre des letzten Jahrhunderts, der ebenso exzentrische wie unbeirrte Oswald Mosley, hat sich genau darüber Gedanken gemacht und wurde so zu einem Vordenker der Neuen Rechten.

Ein Wanderer aus dem Nichts

Niemand hat auf der politischen Bühne Großbritanniens seine Karriere so gründlich ruiniert wie Sir Oswald Mosley (1896-1980). Spross einer Adelssippe niederen Ranges, im Ersten Weltkrieg schwer verwundet und später durch zwei Eheschließungen, etwa mit einer der Schwestern Unity Mitfords, gut vernetzt, blieb er stets „der kommende Mann, der niemals ankam“, wie Zeitzeugen urteilten. In keiner Partei hielt es der notorische Womanizer lange aus, ging von den Konservativen zum linken Rand von Labour, von dort in die Parteilosigkeit, um schließlich die New Party zu gründen, die sich schon bald als Totgeburt herausstellte. Ein Ausflug auf einen Ministersessel brachte ihn mit den sozialen Problemen der späten zwanziger Jahre in Berührung, die nicht mehr von seiner politischen Agenda weichen sollten. Sehr spät erst, am 1. Oktober 1932, gründete er mit der British Union of Fascists (BUF) eine Sammelbewegung für die bereits existierenden, bis dato unbedeutenden faschistischen Gruppierungen in England.

In vielen Punkten kopierte er nun seine Vorbilder aus Italien und Deutschland, ordnete eine Parteiuniform an, die seinen Anhängern zum Namen Blackshirts verhalf, baute einen schlagkräftigen Saalschutz auf (von einem jüdischen Boxer trainiert) und imitierte in seinen Redeauftritten die exaltierten Posen seiner Idole. Für die feine englische Art war der faschistische Mosley eine bizarre Erscheinung, „a figure of fun rather than fear“, wie manch bissige Kommentatoren bemerkten.

Inhaltlich zeichnete sich sein Faschismus allerdings durch eine starke Betonung des gesellschaftlichen Korporatismus („no player has the „liberty“ to play his own game“) und der wirtschaftlichen Abschottung des Inselreichs aus. Überhaupt ist die Programmatik der BUF sehr stark von linken Befindlichkeiten durchsetzt, schlägt einen revolutionären Ton an und verzichtet weitgehend auf einen rassischen Antisemitismus. Dennoch blieb Mosleys Bewegung angesichts der politischen Großwetterlage am Vorabend des Zweiten Weltkrieges der durchschlagende Erfolg versagt. Einst als politisches Talent mit Zeug zum Premierminister gehandelt, verspielte er nach kurzlebigen Achtungserfolgen den Rest an Renommee, um 1939 als „Bandenführer“ (Ernst Nolte) im East End Londons zu enden. Am 22. Mai 1940 wurden Mosley sowie 813 führende Aktivisten der BUF auf der Grundlage der Defence Regulations 18 B/ 18AA für die Dauer des Krieges interniert. Der britische Faschismus schien somit vollständig erledigt.

SOM-1.jpgEuropa als dritte Kraft

Und doch erschallten am 15. November 1945 vor dem Royal Hotel in London „Mosley, Mosley“- Rufe aus einer 800 bis 1000-köpfigen Menge, die auf ihr Idol wartete. Die Internierung und soziale Ächtung vieler Mitglieder der BUF hatte die Gruppe zusammengeschweißt und noch fester an den einstigen „Führer“ gebunden, dessen Verehrung beinahe kultische Ausmaße annahm. Der so Gefeierte zog sich zunächst zurück und formulierte 1947 seine geopolitischen Gedanken, die Europa zwischen den USA (Stichwort money) und Sowjetrussland (Stichwort mob) als eigenständige Dritte Kraft verorteten.

Viele seiner Mitstreiter, die noch den alten „Britain first“-Slogan im Ohr hatten, konnten oder wollten ihm darin jedoch nicht folgen. Und so kam es, dass der in Europa einmalige Versuch, mit einem prominenten Vertreter des Vorkriegs-Faschismus unmittelbar nach Kriegsende eine neue faschistische Kraft zu entfalten, misslang. Die 1948 gegründete Partei Union Movement (UM) fiel bei den Wahlen durch und wurde überdies auf ihren Veranstaltungen regelmäßig Ziel gewaltsamer Attacken anti-faschistischer Gruppen, die den Wahlausgang gar nicht erst abwarten wollten.

Für Uneinigkeit und Irritationen sorgten überdies Einzelinitiativen ehemaliger BUF-Kader, die sich dem Revisionismus verschrieben, die versuchten, Gewerkschaften, Sportclubs etc. zu infiltrieren, für die sogenannte Stille Hilfe ehemaliger SS-Angehöriger zu werben oder eine rechte Öko-Landwirtschaft aufzubauen. Oswald Mosley hingegen zog es nach den Wahlschlappen und allerlei internen Querelen zunehmend ins Ausland, wo er von nun an bestrebt war, den englischen Nationalismus zu internationalisieren und auf eine breitere, pan-europäische Grundlage zu stellen.

Englands letzter (erster) Europäer

Wie schon zu Beginn der dreißiger Jahre, als Oswald Mosley die faschistischen Bewegungen aus erster Hand studieren wollte, zog es auch den späten Mosley ins Ausland. Diesmal, um Bundesgenossen für seine Vorstellung einer geeinten europäischen Kultur unterschiedlicher Nationalismen, die unter dem Motto Europe-A-Nation stand, zu finden. Einer der ersten und umstrittensten Kontakte ergab sich im Nachkriegsdeutschland, wo Mosleys Gedanken in der Deutschen Reichspartei (DRP) sowie in deren Nachfolgeorganisation, der 1952 verbotenen, Sozialistischen Deutschen Reichspartei (SRP) zirkulierten.

SOM-4.jpgDies geschah mithilfe der deutschen Edition seines Werkes The Alternative, das auch in anderen Sprachen erhältlich war und sogar das Lob General Francos in Spanien gefunden hatte. Mosley pflegte Umgang mit der Familie Otto Skorzenys, des Mussolini-Befreiers und vertrat die Auffassung, die internationalen Formationen der Waffen SS gegen Ende des Krieges hätten seine Idee eines gesamteuropäischen, antikommunistischen Nationalismus vorweggenommen. Persönlich reiste Mosley nach Spanien, Portugal, Italien sowie nach Südamerika, stets unter dem wachsamen Auge des britischen Geheimdienstes MI6.

Europäische Soziale Bewegung

Auch, wenn viele Regierungen dieser Länder von der Aufwartung Mosleys in nicht geringe diplomatische Verlegenheit gebracht wurden, waren die Reisen für sein Vorhaben nicht ganz fruchtlos. Immerhin konnten sich an die hundert Delegierte aller neo-faschistischen Parteien Europas 1951 im schwedischen Malmö zu einem Kongress treffen, an dessen Ende die Europäische Soziale Bewegung (ESB) als Dachorganisation gegründet wurde.

Sie sollte alle europäischen Idealisten zur gemeinsamen Verteidigung Europas gegen den damals noch herrschenden Kommunismus aufrufen und zusammenbringen. Diese Art einer neo-faschistischen „Ökumene“, in die sich auch Intellektuelle, wie der Franzose Maurice Bardèche einbrachten, scheiterte letztlich an den kleingeistigen nationalen Ressentiments, vor allem gegenüber Deutschland. Die Wunden des Krieges waren noch zu frisch. Auch die nationalen Parteien standen damals unter einem enormen Rechtfertigungsdruck von Seiten der heimischen Bevölkerung.

Ein Gespenst geht um in Europa

Der berühmte Eingangssatz aus dem Kommunistischen Manifest ließe sich auch auf die heutige Situation übertragen. Das Gespenst, zu dessen „heiligen Hetzjagd“ heute aufgerufen wird, ist allerdings der Rechtspopulismus, den man, so unscharf wie möglich, als Neo-Faschismus klassifiziert. Dabei ist eine Rehabilitierung des faschistischen Grundgedankens, den Mosley in Anlehnung an Mussolini im Symbol des Liktorenbündels konzentriert sah, gerade in der heutigen Situation zumindest bedenkenswert. Dieses altrömische Amtssymbol verdeutlicht, wie sehr eine einzelne Rute schwach und zerbrechlich, alle „Fasces“ zusammen aber hart und nicht zu brechen sind. Schon der Rechts-Esoteriker Julius Evola sprach sich in den 60iger Jahren für solch eine Rehabilitierung aus, die darauf abzielte, auch diesem historischen Phänomen Gerechtigkeit widerfahren zu lassen, wie man gegenüber dem Kommunismus zu tun bereit war.

SOM-5.pngMosley wie Evola konnten über die Verbrechen des Faschismus und seiner extremen Ableitung des Nationalsozialismus schwerlich hinwegsehen. Oswald Mosley verfiel in dieser Frage in eine dunkle Erlösungs-Mystik, die er sowohl bei Nietzsche fand, als auch seiner Lektüre von Goethes Faust zu verdanken hatte. Das Böse sei für den faustischen Menschen, zu dessen Gattung die Deutschen nun einmal gehörten, die unvermeidliche Finsternis auf dem langen Weg zum Licht. Ganz gleich, ob man sich zu solcherlei esoterischen Spekulationen hingezogen fühlt oder nicht, beide Autoren kamen nicht umhin, die Verbrechen anzuerkennen, sie aber zugleich vom Ur-Faschismus zu trennen. Nur so glaubten sie, den lähmenden Schuldkomplex überwinden zu können. Denn an die Mobilisierungs-Energie dieses frühen Faschismus sollten auch zukünftige Generationen wieder andocken dürfen.

„Faschismus reloaded“ ein Ding der Unmöglichkeit

In der Tat wäre angesichts der eingangs genannten exponentiellen Bedrohungen der europäischen Gesellschaften ein Mobilisierungspotenzial vonnöten, das kaum andere historische Vorbilder hätte. Trotzdem hätte man es mit einem Modell zu tun, das mitnichten ein „Faschismus reloaded“ wäre. Es bräuchte nämlich keinen Hitler- oder römischen Gruß, keine offensive Gewaltanwendung, keinen Antisemitismus, keinen Revisionismus, keinen engstirnigen Nationalismus, nicht einmal eine einzige überragende Führergestalt.

Was es hingegen bräuchte, wäre ein Korpsgeist, der alle Beteiligten beseelen würde, eine paramilitärische Phalanx und einen Gleichschritt, der die fatale Vereinzelung aufheben und die Kraft einer entschlossenen Gemeinschaft fühlbar machen würde. Es bräuchte den Geist der Selbstbehauptung und Würde, der klassenübergreifend zu gelten hätte und der den Einzelnen wieder an seine Wurzeln heranführte, um ihn der Automatisierung, der Ohnmacht und der Apathie zu entreißen. Letztlich bräuchte es den Mut zum Tabubruch, gleichsam zur Pubertät, um der überreifen Fäulnis vergreisender Gesellschaften eine kühne Dynamik entgegenzusetzen. Und alles dies europaweit. Die Frage bleibt, ob es offen und für alle sichtbar geschehen kann oder ob dies nur noch im Untergrund möglich sein wird. Dort sind die Reihen bekanntlich geschlossener.