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dimanche, 12 novembre 2017

Libre journal des Européens du 7 novembre 2017

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Libre journal des Européens du 7 novembre 2017: “L’avenir du nationalisme européen: la nécessité d’une géopolitique européenne; La question de la Catalogne”

Patron d'émission : Thomas Ferrier - le 7 novembre 2017

Thomas Ferrier reçoit :

  • Georges Feltin-Tracol, rédacteur en chef du site Europe Maxima, journaliste, écrivain, conférencier, historien des idées
  • Robert Steuckers, politologue

Thèmes : “L’avenir du nationalisme européen : la nécessité d’une géopolitique européenne ; La question de la Catalogne”

Pour écouter:

https://www.radiocourtoisie.fr/2017/11/07/libre-journal-e...

 

Salluste et les derniers instants de la République romaine

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Salluste et les derniers instants de la République romaine

par Charles Guiral

Ex: http://lenouveaucenacle.fr

sall2.gifLes éditions Allia ont fait paraître il y a quelques mois, dans la paisible tiédeur d’une fin d’été, une nouvelle traduction de La Guerre de Jugurtha écrite par Salluste peu de temps après l’assassinat politique de César. L’excellent travail philologique mené par Nicolas Ghiglion nous permet de nous faire une idée assez juste de cette fin de règne républicain et nous fait entrer de plain-pied dans un monde en proie à la désolation, à la corruption et aux assassinats.

Les souvenirs que je conserve de La Guerre de Jugurtha sont surtout liés à un traumatisme scolaire, puisque, n’ayant alors aucune idée claire sur cette guerre que mena la République romaine aux confins de son empire, je devais affronter, sur le terrain miné de la version latine, la langue sèche et concise de l’auteur Salluste, qui, pour les latinistes hésitants, est aussi périlleuse à traduire que l’historien Thucydide pour les hellénistes confirmés. Nicolas Ghiglion, dans cette nouvelle traduction publiée aux éditions Allia, relève avec intelligence le défi de traduire une œuvre complexe tant par sa langue que par le sujet qu’elle traite. Les quelques pages d’introduction placées au seuil du livre sont parfaitement éclairantes et nous permettent de saisir pleinement l’importance que revêt ce texte pour la compréhension du monde romain antique.

« Salluste nous entraîne au cœur d’un conflit qui, quoique se déroulant à des centaines de kilomètres du centre du pouvoir romain, aura des conséquences irréversibles pour la République ».

S’agit-il pour autant d’une énième traduction de La Guerre de Jugurtha ? On peut faire confiance au fondateur et directeur des éditions Allia, Gérard Berreby, pour ne pas se hasarder à publier une traduction d’un texte latin sans autre objectif que de concurrencer les Belles Lettres. Il s’agit plutôt de redonner à ce texte antique la place qui lui revient non seulement dans la littérature dite ancienne, mais aussi dans notre littérature contemporaine. Je me suis plongé dans ce texte comme on se plonge dans un roman d’aventures. Salluste nous entraîne au cœur d’un conflit qui, quoique se déroulant à des centaines de kilomètres du centre du pouvoir romain, aura des conséquences irréversibles pour la République.

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Salluste et la société romaine

L’intrigue est assez simple : un roi d’Afrique du Nord (la région de Numidie) décide de se révolter contre le pouvoir romain qui, ne pouvant accepter cela, tente d’éteindre coûte que coûte la sédition. Jusque-là, rien de compliqué. Jugurtha est le petit-fils d’un grand roi numide, Massinissa avec lequel les Romains avaient conclu un traité de paix qui assurait une forme de stabilité dans la province d’Afrique. Il fut adopté et élevé par son oncle, après la mort de son père, l’aîné des fils de Massinissa. Très rapidement il se distingue de ses deux cousins, Adherbal et Hiempsal, par sa témérité et sa volonté de fer. Massinissa, sentant le pouvoir lui échapper, tente de se débarrasser de ce jeune homme qui commence à faire de l’ombre à ses deux fils naturels. Malheureusement la virtus – c’est-à-dire le courage et la valeur – de Jugurtha lors de la guerre de Numance conduit l’Etat romain à en faire son favori. Il est trop tard. Jugurtha a pris conscience du pouvoir qu’il a désormais et si son orgueil le conduit dans un premier temps à se débarrasser de ses ennemis intérieurs, il ne tardera pas à se retourner contre le Sénat et le peuple romain. Rome, sans le vouloir, a offert à Jugurtha les armes par lesquelles ce dernier tentera de la détruire. Salluste ne nous signale-t-il pas d’ailleurs que le jeune chef numide a appris le latin lors de la guerre de Numance !

« L’historien dresse inlassablement la liste de ceux qui préfèrent « prostituer la République » plutôt que de la défendre à tout prix ».

Le portrait que Salluste dresse de la société romaine à une époque où la République vit ses derniers instants constitue un véritable avertissement pour les siècles à venir. C’est la lutte de la cupidité contre la morale, de la lâcheté contre la virtus. Les passions se déchaînent et, au milieu du fracas des armes, au milieu des invectives, certains hommes se dressent pour dénoncer les maux qui ravagent la République tandis que d’autres s’activent dans l’ombre pour l’enterrer, en amassant au passage quelques richesses. On ne s’étonnera pas que la cupidité soit l’apanage quasiment exclusif de la noblesse romaine, et que la virtus soit un des signes distinctifs de la plèbe – Salluste est plébéien ! – et de ceux qui la composent. L’historien dresse inlassablement la liste de ceux qui préfèrent « prostituer la République » plutôt que de la défendre à tout prix. C’est d’abord le consul Lucius Calpurnius Bestia qui vend l’Afrique à Jugurtha pour quelques poignées d’or. L’armée et les plus hauts gradés n’échappent pas à la corruption et au déshonneur, à l’image du général Aulus qui, se trouvant en difficulté et acculé par Jugurtha, préfèrera accepter des conditions de repli infamantes plutôt que de mourir au combat. O tempora, o mores ! Il est loin le temps des Mucius Scaevola !

Noblesse et plèbe

« Je ne viens pas vous exhorter à prendre les armes contre l’injustice, comme l’ont souvent fait vos ancêtres. Il n’est pas besoin de violence, pas besoin de sécession : vos ennemis, par leur conduite, ont rendu leur ruine inévitable. »

Certains nobles sont pourtant prêts à aller à l’encontre de leur caste en prenant la défense de la République et en soutenant la plèbe. La séparation entre la plèbe et la noblesse n’est pas aussi nette que Salluste voudrait nous le faire croire. Ainsi, alors que Caïus Baebius, pourtant issu de la plèbe,  est prêt à vendre son âme et son honneur à Jugurtha, c’est Caïus Memmius, noble romain et premier lanceur d’alerte de l’histoire, qui prend la parole devant le peuple afin de l’exhorter à agir contre Jugurtha. On notera d’ailleurs l’étonnante modernité de ce discours que Salluste reproduit intégralement dans son ouvrage. Il nous semblerait presqu’entendre Etienne de La Boétie, dans son Discours de la servitude volontaire, seize siècles plus tard : « Je ne viens pas vous exhorter à prendre les armes contre l’injustice, comme l’ont souvent fait vos ancêtres. Il n’est pas besoin de violence, pas besoin de sécession : vos ennemis, par leur conduite, ont rendu leur ruine inévitable. » De la même manière, le proconsul Metellus, envoyé en Afrique pour remettre de l’ordre et découvrant une armée en proie aux turpitudes, fait montre d’une grande valeur. Salluste, malgré les origines nobles de ce personnage, se voit dans l’obligation de faire son éloge. Cependant ce dernier, malgré toutes ses qualités, ne pourra pas être sauvé. Chassez le naturel, il revient au galop ! La perfidie naturelle de Metellus, propre à tous les nobles, réapparaît lorsqu’un certain Marius, homo novus, sans origine patricienne mais plein d’une bonne volonté toute plébéienne, fait son apparition en terre africaine pour venir prêter main forte aux légions romaines. On dirait presque du Zola avant l’heure ! Son ascendance et son hérédité patriciennes le condamnent.

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Il est difficile, à la lecture de Salluste, de ne pas être frappé par les ressemblances avec notre propre histoire. Et on en vient à croire, à l’instar de Bossuet, que les civilisations déclinent périodiquement et que ce que Salluste nous raconte ici n’est qu’un exemple parmi d’autres, dans une vision cyclique de l’histoire, du déclin des civilisations à travers les siècles. Ce n’est donc pas étonnant qu’on retrouve certaines idées de Salluste dans des textes modernes. Que penser, par exemple, de cette théorie énoncée au paragraphe XLI, selon laquelle la guerre serait un moyen généreux de maintenir la vertu, tandis que la paix n’apporterait que faiblesse et mollesse, que l’on retrouve quasiment mot pour mot dans le petit traité politique d’Emmanuel Kant intitulé Projet de paix perpétuel ?

Salluste, à la manière d’un guide qui nous mènerait à travers les ruines d’une grande civilisation disparue en nous racontant ce qu’elle fut du temps où elle était florissante, nous parle de notre histoire. Il est temps d’écouter la voix des Anciens.

La Guerre de Jugurtha, sur le site des éditions Allia 

Les jeunes musulmans n'aiment pas les questions qui fâchent

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Les jeunes musulmans n'aiment pas les questions qui fâchent

par Mireille Vallette

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

La jeunesse musulmane a une image si positive d’elle-même et de sa religion qu’elle ne comprend pas pourquoi nous résistons à l’imposition de ses rites et de ses marqueurs. Débat à Genève.

Rares sont les espaces qui permettent de poser des questions critiques à des musulmans. Le titre d’un cycle de l’Institut des cultures arabes et méditerranéennes, «Des questions qui fâchent…» était prometteur. Je me suis laissé tenter.

Ce soir-là, la septantaine de participants est censée se pencher sur le thème «La jeunesse arabe et/ou musulmane dans la situation genevoise: situation et défis».

Ce fut un grand théâtre de victimisation avec en rôles titres «l’identité» et «la visibilité» qui passent d’abord par le foulard au travail, puis la reconnaissance du ramadan, les prières, le burkini… Sans ces marqueurs, impossible de se forger son identité. Je n’ai pas osé suggérer que la disparition de la nôtre pourrait être douloureuse. C’est, comme chacun sait, une opinion d’extrême-droite.

Il semble en tout cas que nous faire accepter les rites et mœurs islamiques et se faire reconnaitre comme musulmans soient les défis et les seules ambitions de cette dévote jeunesse.

Une jeune juriste non voilée a réalisé qu’elle était en milieu discriminant lorsqu’elle s’est posé cette question: «Est-ce que je vais dire à mes collègues que je jeûne?... J’ai eu peur d’être jugée, ou que l’islam soit jugé.» Plus tard, une autre musulmane -à l'esprit critique- remarquera qu’en Turquie, elle ne pouvait pas ne pas porter le voile, ni avouer qu’elle ne faisait pas le ramadan, sous peine de graves ennuis.

Notre juriste compatit avec de nombreuses femmes de sa connaissance «très compétentes»  qui ne trouvent pas de travail à cause du voile. «On les empêche d’exercer un droit fondamental.» Pour elle, ce foulard est une question d’identité. Elle pense à le porter un jour «si Dieu le veut».

«On me renvoie constamment à mon foulard!»

Une future travailleuse sociale, voilée et aux amples vêtements, est depuis peu monitrice dans une maison de quartier. «On me renvoie constamment à mon foulard! C’est un traitement différent des autres; je n’ai pas le droit de mettre un certain type de maillot de bain, on me demande de servir au bar alors qu’on sait que  je suis musulmane… Comment dans ces conditions apprendre aux jeunes à respecter la différence et la construction de notre identité?»

Pour beaucoup, il faut «démystifier l’image de la femme voilée qui est une femme normale». La réussite passera par «davantage de visibilité dans le monde professionnel.» La visibilité comme l’identité, ces jeunes y tiennent beaucoup.  Hugo Lopez, un intervenant non musulman qui fut longtemps éducateur de rue, y tient aussi: «J’emmène des jeunes en Afrique pour qu’ils trouvent leur identité. Certains sont revenus aux coutumes de leur pays…le respect de la mère… Ils sont revenus à la religion parce qu’on en parlait autrement qu’on en parle en Suisse.»

Omar Azzabi est Tuniso-Suisse, non-pratiquant et blogueur dans la Tribune de Genève. Il a adhéré aux Verts et deux ans plus tard s’est présenté aux élections communales. Score honorable, mais pas élu… ce qui l’a fait plancher sur la  discrimination en politique. «Vous avez 14% de chances de plus d’être élu si vous avez un nom d’origine suisse.»  Bon, ça ne parait pas dramatique. Mais en plus, les musulmans se heurtent à un «plafond de verre»: on en élit un nombre acceptable dans les conseils municipaux, moins dans les parlements cantonaux, encore moins au niveau fédéral, etc. Une discrimination à laquelle s’en ajoutent d’autres, sans compter des sondages aux résultats désagréables pour les adeptes de sa religion, et tout récemment un carré musulman vandalisé.

Les remèdes? «Il faut normaliser la présence des arabo-musulmans dans la politique et les médias: leur visibilité n’est pas assez forte. Dénoncer et faire condamner les actes islamophobes et racistes: la norme pénale antiraciste n’est pas assez forte… » (un conseiller municipal a prononcé le mot «nègre » et n’a pas été condamné). Pour lui, il faut s’engager en politique, toujours en tant qu’arabo-musulman, «quel que soit le parti». J’avoue avoir quelques préventions à ce que ce genre de personnages cassent le plafond de verre.

Les médias en ont pris pour leur grade tout au long de la soirée. Normal, ils sont responsables de l’image négative de l’islam.

«Je suis contre la burqa, mais je me battrai pour elle!»

Question burqa, Azzabi a le raisonnement tordu habituel: le problème n’est pas ce symbole honteux que seule sa religion promeut. Le problème, c’est l’UDC et tous ceux qui s’apprêtent à voter son interdiction. Ce qui donne ceci : «Je suis Tunisien séculariste, anti-burqa… De la connaissance que j’ai de l’islam, elle n’est pas islamique. Mais je vais devoir la défendre! Parce que c’est un débat qui va stigmatiser les musulmans… encore une fois les montrer du doigt, donner un peu  plus d’espace aux partis d’extrême-droite.»

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Question stigmatisation, je confirme: je n’arrive pas à comprendre que toutes ces communautés soient favorables à ce symbole. Je ne comprends pas qu’elles n’aient pas été unanimes à le condamner. Il y aurait eu un bref débat, une votation au parlement et pas de stigmatisation. Et cette capacité à se remettre en question aurait insufflé un peu plus de confiance et d’acceptation de l’islam.

Après 1heure 30 d’écoute attentive, je décide de rompre la plaintive harmonie et de poser quelques questions qui fâchent: «Vous parlez de vous et de l’islam comme s’il n’existait qu’en Suisse. Ici, les musulmans sont pacifiques, et ceux qui ne partagent pas vos points de vue sont donc racistes, discriminants, etc. Or, nous, nous voyons ce qui se passe au nom de l’islam ailleurs. Toutes ces atrocités, toutes ces législations discriminatoires…

«Vous pourriez vous mettre à notre place … lorsque nous voyons que plus un mouvement est radical plus il couvre le corps des femmes, nous nous demandons ce que signifie le foulard… Là-bas il est liberticide, ici ce serait la liberté. On ne sait même pas pourquoi les femmes doivent le porter et pourquoi les hommes ne portent rien de particulier: c’est une discrimination qui nous est incompréhensible… Et pourquoi tant de gens se réclament de l’islam pour commettre tant de crimes?…  J’ai lu le Coran et j’y retrouve des composantes de ce qui se passe là-bas. Pourquoi nous répond-on systématiquement ça n’a rien à voir avec l’islam? L’islam d’ici, qu’est-ce que c’est?

Crac, crac… l’hôte de la soirée Alain Bittar, gérant de la Librairie arabe de Genève, descend l’escalier de bois depuis son bureau, très fâché. « Ça fait 38 ans que je tiens un espace culturel où se retrouvent beaucoup de musulmans. Je suis un chrétien d’Orient et je n’ai jamais eu le moindre problème. Nous parlons de gens qui vivent à Genève, qui partagent leur vie quotidienne avec la population suisse.  Que l’islam n’ait pas une belle image, je veux bien le croire, mais cette image est terriblement faussée par les médias en fonction de la politique internationale.

Quand je suis arrivé à Genève, je venais du Soudan. Qu’est-ce que je n’ai pas entendu sur les chrétiens du Soudan qui se faisaient massacrer par les musulmans! J’ai encore de la famille là-bas, ils vivent très bien, ils sont très heureux…

«La géopolitique internationale fait qu’aujourd’hui on stigmatise énormément UNE population. Or dans le monde, ce sont souvent des musulmans qui se font tuer par d’autres musulmans, la majorité des gens qui se font tuer par le terrorisme ce sont des musulmans… On ne peut pas aborder un débat comme celui de ce soir en essayant de prendre l’image qu’ont les musulmans au niveau de la planète parce que… c’est faux. Les musulmans qui vivent à Genève, ce ne sont pas ceux qui sont en train de tirer  sur d’autres populations. Je pense qu’il y a un dérapage qui est facile, des sortes de manipulations idéologiques dont on peut s’abstenir dans des discussions comme celle-ci. »

L’assemblée rassurée reprend son cours.

Après un moment, un peu fatiguée par cette interminable soirée, je m’en vais. On me racontera la suite.

Nadia, Tunisienne regrette mon départ. Pour elle, j’ai symbolisé toute les crispations qu’il y a autour de la question de l’islam. «En Tunisie, ces débats sont les mêmes. Cette dame a raison, on évolue dans un contexte, il y a des choses qui font peur aux gens… Les agresser alors qu’ils font l’effort de venir, de s’intéresser … On peut leur expliquer calmement...»

Azzabi n’a semble-t-il aucun regret. Notre Vert informe l’assemblée que «Madame Vallette écrit un blog fasciste, voire raciste!»

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Revenons-en au point de départ: « Les jeunes arabes musulmans vivent-ils une particularité dans le contexte actuel?» Quelques éléments de réponse.

Chers jeunes musulmans, voici quelques-unes de vos particularités et de nos défis

  • Vous exigez avec une suffisance rare de changer en profondeur notre société: supprimer son caractère séculier pour introduire des mœurs religieuses, par ailleurs très conservatrices: des foulards, des burkinis, des burqas, des prières, des rites (ramadan), le refus de serrer la main de l’autre sexe, la non-mixité dans vos mosquées, la fermeture aux non-musulmans.
  • Ne pouvez-vous comprendre que des citoyens, nombreux, s’opposent à ce bouleversement? Qu’ils attendent sur ce sujet des réponses plutôt que des insultes?
  • Pourquoi voulez-vous à tout prix porter ou soutenir ce foulard et ces vêtements amples ou informes? Ils ont toujours symbolisé dans l’islam l’asservissement des femmes. Ils le symbolisent encore aujourd’hui, et chaque fois qu’un pays se radicalise, l’extension du port du voile en est un signe. Ne pouvez-vous imaginer que la prolifération de ces marqueurs vestimentaires nous envoie un signe de complicité avec ces radicaux?
  • Mesdames, accepteriez-vous d’épouser un non-musulman sans qu’il soit obligé, comme c’est la règle aujourd'hui comme hier, de se convertir à l’islam?
  • Pouvons-nous savoir pourquoi votre dieu impose une telle contrainte aux femmes (se couvrir, y compris les cheveux) et rien d’équivalent aux hommes?
  • Pourquoi tant de crimes au nom de l’islam? Pourquoi tous les pays musulmans (hors la Tunisie… devenue laïque) sont-ils régis par des lois inspirées de la charia qui discriminent les femmes, traquent les minorités religieuses, usent de violence contre les opposants à votre religion? Votre islam à vous, de quoi s’inspire-t-il?

Votre refus de répondre à ces interrogations promet une méfiance croissante et des conflits sans fin.

Mireille Vallette, le 10 novembre 2017

La condamnation d'Abdelkader Merah masque le rôle de l'Otan dans les réseaux islamistes

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La condamnation d'Abdelkader Merah masque le rôle de l'Otan dans les réseaux islamistes

Par Anthony Torres
Ex: https://www.wsws.org

Abdelkader Merah, le frère du meurtrier responsable des attentats de Montauban et de Toulouse en 2012 a été condamné à 20 ans de prison pour « association de malfaiteur », sans être reconnu coupable de complicité d’assassinat. Cette peine extraordinaire, vu l'issue du procès, vise à renforcer l'atmosphère d'intimidation contre les Musulmans qui pèse déjà sur la France. Elle cache également le rôle des réseaux du renseignement français, actifs dans la guerre en Syrie à l'époque, et auxquels participait le frère d'Abdelkader, Mohamed Merah.

Mohamed Merah a tué sept personnes entre le 11 et le 19 mars 2012 dans le sud-ouest de la France : trois parachutistes d’origine maghrébine de régiments déployés en Afghanistan et trois enfants et un professeur d’une école juive. Il a trouvé la mort lors d’un assaut du Raid.

Abdelkader Merah a été arrêté et est emprisonné depuis cinq ans dans l’attente de son procès pour complicité d’assassinat. Après cinq semaines de procès, la cour a souligné que Mohamed Merah a « toujours été seul » pendant les sept assassinats, les 11, 15 et 19 mars 2012.

La cour a donc jugé «que les éléments à charge existant contre l'accusé étaient insuffisants et que le doute devait lui profiter». Pour la cour, la simple participation à une association de malfaiteurs est «insuffisante» pour le condamner pour complicité d’assassinat. Il n'a pas été prouvé qu'Abdelkader Merah avait apporté une «aide ou une assistance» à son frère.

Abdelkader Merah a été reconnu coupable d’« association de malfaiteur », et condamné à la peine maximale pour ce type d’infraction, pour avoir aidé Mohamed Merah a voler un scooter qui servit à mener les tueries. 20 ans de prison est une peine lourde pour ce genre d’infraction. Le parquet qui avait réclamé la perpétuité pour Abdelkader a fait appel de la décision.

Dans un éditorial de l’Express, Christophe Barbier écrit : « Décréter qu’Abdelkader Merah n'est pas complice d’assassinats revient à dire que son frère Mohamed était un loup solitaire. Or, nous savons que cela est faux. Ce procès n'a donc pas permis de faire toute la lumière sur la nébuleuse Merah. Ensuite, la décision du tribunal sous-entend qu'il n'y a pas de complicité lorsque l'on arme intellectuellement, religieusement et mentalement un tueur. Pourtant, il est évident que l'influence d'Abdelkader sur Mohamed a été décisive. »

Barbier a prétendu qu'une peine extraordinaire était nécessaire pour faire peur aux islamistes : « Enfin, c'est un message politique que la France a envoyé aux djihadistes. Les différents groupuscules vont se dire que la République Française est faible, qu'elle retient ses coups. La France doit montrer qu'elle sait combattre ses ennemis. »

Les réactions des médias et de la classe dirigeante sont une fraude politique. En mettant les tueries sur le compte de l' « emprise idéologique » qu’Abdelkader Merah aurait eu sur son frère, on cherche à couvrir le rôle réactionnaire de l’État et du renseignement, qui connaissaient Mohamed Merah bien avant les attentats. En prétendant faussement que l’État était dépassé par l'islamisme et qu'il fallait lui accorder des pouvoirs draconiens pour lutter contre le terrorisme, on a créé un prétexte pour l'état d'urgence et des attaques massives contres les acquis des travailleurs.

En fait, quelques semaines après les tueries, le magazine Les Inrockuptibles citait ainsi des sources italiennes : «Selon des sources au sein des services de renseignement qui ont parlé avec ll Foglio, la Direction générale de la sécurité extérieure a obtenu pour lui [Mohamed Merah] - en le présentant comme un informateur - une entrée en Israël en septembre 2010, via un poste de contrôle à la frontière avec la Jordanie. Son entrée en Israël, couverte par les Français, visait à prouver au réseau djihadiste sa capacité à passer à travers la frontière avec un passeport européen.»

De l'aveu même de l'ex-chef du renseignement intérieur Bernard Squarcini, Merah s'était rendu à plusieurs reprises dans les locaux de la DCRI après ses voyages en Afghanistan et au Pakistan - en Octobre et novembre 2011 - pour discuter de ce qu'il avait vu. Squarcini appelle cela un «entretien administratif sans contrainte, puisque nous n'étions pas dans un cadre judiciaire.» Merah donnait donc librement à la DCRI les informations qu'elle lui demandait ; c'est-à-dire qu'il fonctionnait comme un informateur, que ce soit officiellement ou non.

Dans La Dépêche du Midi, Yves Bonnet, ex-chef de la Direction de la surveillance du territoire (DST) aujourd'hui absorbée par la DCRI, se demandait à l'époque si Merah était un informateur de la DCRI : « Ce qui interpelle, quand même, c'est qu'il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu'il était islamiste, mais parce qu'il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Or, avoir un correspondant ce n'est pas tout à fait innocent. Ce n'est pas anodin. ... [J]e ne sais pas jusqu'où allaient ces relations, voire cette "collaboration" avec le service, mais on peut effectivement s'interroger sur ce point.»

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Le procès d'Abdelkader Merah a confirmé ces éléments. Interrogé par la cour, l’ex-chef du renseignement toulousain, Christian Balle-Andui a expliqué que le 15 juin et le 29 juin 2011, il avait demandé une procédure de judiciarisation, notant l’attitude « inquiétante » de Mohamed Merah. Selon Balle-Andui, Mohamed Merah était fiché. Le 15 mars, Balle-Andui s’est vu refusé l’accès aux images de vidéo surveillance. Après, il a estimé qu’il « aurait pu à 60 pour cent identifier le tueur au scooter au vu de sa silhouette ».

L’information la plus importante fournie par Balle-Andui est que Merah faisait partie d’une liste de terroristes de « premier ordre » sur Toulouse comprenant « l’émir blanc Olivier Corel, les frères Clain, voix des attentats du 13 novembre ou encore le djihadiste de l’Etat Islamique Sabri Essid ». Ces révélations de l’ex-patron du renseignement sur Toulouse confirment l’analyse du WSWS sur l'implication de l’Etat et des services de renseignement dans les guerres au Moyen-Orient comme dans les attentats islamistes en France.

Ces attentats sont la conséquence des guerres menées à partir de 2011 par l’OTAN, en s’appuyant sur des groupes islamistes liés à Al Qaida et Daech contre les régimes de Kadhafi en Libye et d’Assad en Syrie. Les agences de renseignement entraient en contact avec des éléments tels que Merah et les aidaient à se déplacer internationalement pour faire fonctionner les réseaux qui envoyaient des combattants au Moyen-Orient depuis l’Europe et la France.

On a présenté Merah comme un « loup solitaire » pour cacher le fait que les réseaux dont il faisait partie, et qui combattaient à l'époque dans les guerres impérialistes en Libye et en Syrie, comprenaient les responsables des attentats du 13 novembre 2015, revendiqué par Daech. Ceci s'est avéré être le prétexte que la classe dirigeante française a utilisé pour légitimer l'imposition de l'état d'urgence, la loi travail de Myriam El Khomri et les ordonnances de Macron.

«El católico gibelino», de Attilio Mordini

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«El católico gibelino», de Attilio Mordini

Ex: http://www.hiperbolajanus.com

Desde Hipérbola Janus siempre hemos considerado la espiritualidad, en un amplio sentido, como el leivmotiv y guía fundamental en cada una de nuestras publicaciones. Comenzamos con una compilación de artículos tradicionales en torno a la figura de Julius Evola, continuamos con algunas corrientes esotéricas vinculadas a una cierta herencia decimonónica con Giuliano Kremmerz, y en lo posterior Moeller Van den Bruck, más cercano a una concepción tradicional, aristocrática y orgánica dentro del ámbito de la política, y menos orientada a la metafísica. Sucesivamente De Maistre y Malynski se convirtieron en motivo de poderosas críticas al mundo moderno; desde la defensa de la contrarrevolución antiliberal en el caso del primero, y desde la teoría de la conspiración en el del segundo. Tras este compendio de obras fundamentales con las que abrimos nuestra actividad editorial, nos adentramos en la geopolítica, y dentro de ésta en una perspectiva muy particular de ésta, tal y como es el Eurasianismo con sus figuras más destacadas, y tal es el caso de Aleksandr Duguin y Leonid Savin, dentro de esta corriente de la ciencia política hemos profundizado recientemente con dos obras más dedicadas al Islam, las cuales trataban sobre la figura de Mahmud Ahmadineyad y ciertos equívocos en torno a conceptos concretos de la fe islámica.
 
AM-ghi.jpgEn toda esta trayectoria hemos percibido la necesidad de seguir profundizando en la vía de la espiritualidad, y si en su momento hemos querido mostrar perspectivas muy concretas del mundo islámico, ahora, en estos tiempos en los que la religiosidad y las grandes verdades del Espíritu se han visto erosionadas de forma irreversible, consideramos que cierta visión tradicional del Catolicismo se integraba perfectamente en los propósitos y finalidades que, desde nuestros inicios, hemos proyectado. Dentro de las corrientes del tradicionalismo católico podríamos incluir al propio Joseph De Maistre, uno de los iconos fundamentales de la contrarrevolución liberal, testigo directo de la Revolución Francesa y uno de los primeros, y más feroces, críticos de la Modernidad. No obstante, no han faltado las visiones críticas en relación a esa Modernidad dentro de las trincheras católicas, es evidente que desde la perspectiva de un cristianismo preconciliar, más cercanas en el tiempo, que como es el caso del autor que nos ocupa, reviste un carácter muy particular.
 
AM-portrait.jpgAttilio Mordini, autor de la presente obra, fue un autor muy especial, tanto a nivel literario, como pensador, así como en su propia vida personal. Su paso por este mundo fue relativamente corto y accidentado. De origen florentino, vivió unos años dramáticos, los más trascendentales del pasado siglo, y acabó participando como voluntario en el Frente del Este durante la Segunda Guerra Mundial. Durante los últimos años de guerra se adhirió a la República Social Italiana, y cuando ésta cayó acabó vagando por Italia, camino de Roma. Finalmente, como ocurrió con muchos combatientes italianos que apoyaron el régimen precedente, Mordini acabó siendo detenido por los partisanos y sometido a un juicio del que finalmente sería absuelto. Durante su estancia en la cárcel sufrió todo tipo de penalidades y maltratos, que a muy temprana edad le hicieron contraer tuberculosis, una enfermedad que le acompañaría hasta el fin de sus días. Nuestro autor, nacido en 1923, vivió todos los dramáticos acontecimientos de su época a una temprana edad, tal es así que su formación y desarrollo intelectual sólo pudo completarse una vez terminada la guerra. Se licenció en lengua y literatura por la Universidad de Florencia, en la facultad de Magisterio, para finalmente convertirse en profesor de la Universidad de Kiel en los años que precedieron a su muerte, la cual acontecería, desgraciadamente, en 1966, a la temprana edad de 43 años. No obstante, y pese a lo prematuro de su desaparición, dejó una obra amplia y variada sobre diversos temas relacionados con la Tradición, y además se convirtió en uno de los principales revulsivos de la escena tradicionalista italiana de los años 60. Fue el promotor de algunos congresos tradicionalistas como el que tuvo lugar en mayo de 1962 en la ciudad de Nápoles, y en el que, a través de una serie de ponencias, desarrolló los principales elementos de su doctrina.
 
Cuando hablamos de Attilio Mordini es preciso hablar de catolicismo, pero debemos hacerlo desde una perspectiva muy particular. El lector que se adentre en «El católico gibelino» no hallará un catecismo de doctrina católica estándar, ni un compendio de sermones desarrollados única y exclusivamente desde las fuentes bíblicas. Leer a Attilio Mordini es descubrir una visión católico-cristiana totalmente diferente, de una amplitud y un valor inestimable, capaz de unir, bajo una voluntad inequívocamente ecuménica, a corrientes de pensamiento, fuentes y autores diversos. Bajo una concepción providencial de la historia, y tomando como referencia el ejemplo del Sacro Imperio Romano Germánico, como encarnación ideal del «Imperio Universal», Mordini nos muestra la ortodoxia de un cristianismo que es la culminación de su idea de Tradición, de la Redención del hombre en el Verbo Divino, en una especie de reintegración en la Tradición Primordial.

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Se trata de un conjunto de escritos recopilados por Fabrizio Carli en la edición original italiana, los cuales nos remiten a revistas tradicionalistas y ponencias de congresos en los que nuestro autor florentino participó activamente durante los últimos años de su vida. Como bien se apunta en el título, que es especialmente sugerente, el «católico gibelino» de Mordini es un católico que aspira a un ecumene universal, a restaurar los vínculos primordiales entre lo sagrado, entre la función sacerdotal que ejerce de consagrador necesario de todas las acciones humanas, y la función política, asociada a la voluntad de Imperio, que es capaz de reunir en la persona del emperador las dos cualidades fundamentales, aquella del Rex Pontifex, capaz de restaurar esa doble función en una única persona eliminando cualquier dicotomía y contraste negativo entre el poder espiritual y aquel temporal. El «Conflicto de las Investiduras» entre gibelinos y güelfos adquiere la categoría de lucha universal, de enfrentamiento metahistórico más allá de la cronología del Medievo. Los gibelinos, como baluarte de la Tradición y promotores del Imperio Universal frente a los güelfos, representantes de las corrientes disgregadoras de la Modernidad, mantienen una pugna atemporal, que desde el ocaso del Medievo y la fundación de las naciones modernas, naturalmente opuestas a la misión gibelina del Imperio, han ido ganando terreno a medida que hemos ido cayendo en el abismo del desarrollo científico e industrial, con el creciente papel de la razón y el prejuicio frente a los dogmas católicos y el edificio cristiano, ya bimilenario, cimentado sobre un hecho único en la historia de la espiritualidad y las religiones, como es la Encarnación del Verbo, la idea de Cristo como realidad divina encarnada en hombre, como figura universal cuya cruz, símbolo de martirio y Salvación, se proyecta sobre la oscuridad de un mundo que ya ha entrado en una dinámica de caídas y autodestrucción que parece irreversible. Además, tal y como se concibe en los tiempos presentes, la estricta separación entre esos poderes, espiritual y temporal, no deja de ser una señal inequívoca de esa decadencia, para Mordini es la sociedad que ha perdido ese vínculo fundamental con la Revelación Divina y la misión Redentora de Jesús. En este sentido hay una frase muy reveladora que Attilio Mordini que nos remite a esa misma acción disgregadora de la modernidad, que vemos en su obra Verità del Linguaggio:
Si la jerarquía es unidad, no es concentración de poder. La igualdad de todos bajo un solo jefe, como la nivelación de los órdenes y las clases auspiciado por las varias ideologías socialistas son dos aspectos del mismo materialismo, la mayor parte de las veces inconsciente el primero, querido y ambicionado por los hombres mediocres el segundo. No existe concepción verdaderamente espiritual de la vida y del mundo que no ame manifestarse en órdenes, justo como la ley armónica de los nueve coros angélicos.
La obra de Attilio Mordini permanece inédita en parte, como ha ocurrido con otros autores de la Tradición, bien por prejuicio o por olvido intencionado, han acabado siendo condenadas al ostracismo, cuando al margen de los grandes autores de la Tradición, como puedan ser René Guénon o Julius Evola entre los más conocidos, el ámbito de la Tradición Perenne comprende un mosaico de autores con suficiente amplitud y doctrinas como para revalorizar continuamente las corrientes críticas frente a la modernidad y el fondo sapiencial que las nutre. 
 
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