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lundi, 12 mars 2018

Qui se souvient de Juan Donoso Cortès?

« Qui se souvient de Juan Donoso Cortès ? » : c’est sur cette interrogation que Christophe Boutin introduit l’entrée « Donoso Cortès » dans l’excellent Dictionnaire du conservatisme dont il est à l’origine avec Frédéric Rouvillois et Olivier Dard.

Qui se souvient en effet de cet espagnol éclectique qui a partagé sa vie entre l’Espagne où il est né et la France où il est mort après quelques tribulations européennes ?

Juriste de formation, historien par passion, homme politique par devoir, diplomate autant par nature que par vocation (ambassadeur d’Espagne à Berlin puis à Paris), il restera auprès des érudits comme un formidable ciseleur de formules et un orateur au souffle puissant. Ne lui en faut-il pas d’ailleurs, pour énoncer son identité complète : Juan Francisco Maria de la Salud Donoso Cortès y Fernandez Canedo, marquis de Valdegamas. Ouf !

Tout au long d’une vie trépidante, il observe ses contemporains et les institutions qui les gouvernent. Certaines de ses observations sont des plus pertinentes, notamment lorsqu’il pose un regard aigu sur la société française : « Chez les peuples qui sont ingouvernables, le gouvernement prend nécessairement les formes républicaines ; c’est pourquoi la république subsiste et subsistera en France. »

Il souligne ce qui pour lui en est la cause : « Le grand crime du libéralisme, c’est d’avoir tellement détruit le tempérament de la société qu’elle ne peut rien supporter, ni le bien, ni le mal. »

Voilà qui en 2018 et entre deux grèves des services publics, rassurera les hommes politiques inquiets sur l’avenir de nos institutions. Encore que, à en croire Donoso, le président et ses ministres devraient s’interroger sur la réalité des pouvoirs qu’ils croient détenir : « Un des caractères de l’époque actuelle, c’est l’absence de toute légitimité. Les races gouvernantes ont perdu la faculté de gouverner ; les peuples la faculté d’être gouverné. Il y a donc dans la société absence forcée de gouvernement. »

Donoso souligne l’évolution perverse de la classe dirigeante devenue « une classe discutante » qui répugne à assumer son vrai rôle et de ce fait devient incapable de décider : « Il est de l’essence du libéralisme bourgeois de ne pas décider […], mais d’essayer, à la place de cette décision, d’entamer une discussion. »

N’est-ce pas ce qui pousse nos gouvernements, lorsqu’ils craignent de trancher, à créer ces commissions Théodule moquées par De Gaulle.

Il dénonce la complicité entre le pouvoir et la presse d’information accusée de dégoupiller ces grenades fumigènes destinées justement à enfumer l’opinion : « Le journalisme c’est le moyen le plus efficace inventé par les hommes pour cacher ce que tout le monde doit savoir… »

Et c’est ainsi que, pour Donoso Cortès, s’ouvre la voie à cette dérive des institutions qui conduit à faire entrer « l’esprit révolutionnaire dans le Parlement. »

Ce noble espagnol qui connaît l’Europe pour l’avoir sillonnée en différentes circonstances, devine les risques qui la guettent : « Je représente la tradition, par laquelle les nations demeurent dans toute l’étendue des siècles. Si ma voix à une quelconque autorité, Messieurs, ce n’est pas parce que c’est la mienne : c’est parce que c’est la voix de nos pères. »

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Donoso Cortès traverse des temps troublés dans lesquels révolutions, révoltes et pronunciamientos alimentent les chroniques et ne laissent guère d’options aux populations qui les subissent. Il en vient à considérer qu’en période de crise il ne reste plus qu’à choisir entre la dictature du poignard et celle du sabre. D’où sa conclusion « je choisis la dictature du sabre parce qu’elle est plus noble. » Et n’est-ce pas cette dictature du poignard que nous vivons quand, en ce début de troisième millénaire, nous assistons à ces morts politiques qui relèvent davantage d’une embuscade de ruffians que d’un duel entre gentilshommes.

Il perçoit dans les tendances politiques qui semblent se dégager les signes avant-coureurs « dun nouveau paganisme (qui) tombera dans un abîme plus profond et plus horrible encore. Celui qui doit lui river sur la tête le joug de ses impudiques et féroces insolences, s’agite déjà dans la fange des cloaques sociaux. »

Ne trouvez-vous pas quelque actualité à ces propos ?

Mais je vous prie d’excuser ma distraction. J’ai omis de vous préciser que ce monsieur est né en 1809 et mort en 1853.

Décidément comme l’affirmait le roi Salomon, il y a quelques années déjà, rien de nouveau sous le soleil.

Georges Valois contre l’argent: rencontre avec Olivier Dard

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Georges Valois contre l’argent: rencontre avec Olivier Dard

par Frédéric Saenen

Ex: http://salonlitteraire.linternaute.com

GV-portrait.jpgLorsqu’il s’agit d’aborder le cas Georges Valois (1878-1945), c’est peut-être le terme de « rupture » qui s’impose en premier lieu à l’esprit. En effet, ce singulier personnage aura successivement adhéré aux idéologies marquantes de l’âge des extrêmes, de l’anarchisme à l’Action française (dont il sera un des premiers dissidents), d’un fascisme à la française clairement revendiqué au syndicalisme, jusqu’à enfin une doctrine économique trop peu étudiée encore, « l’abondancisme ».

De tels louvoiements passeront aux yeux de beaucoup pour une suspecte inconstance – et Valois se verra d’ailleurs taxé d’être en matière de politique un véritable caméléon. Mais il serait hâtif de résumer l’homme à cette tendance, tout autant que de l’enfermer dans son identité de fondateur du Faisceau. Ce mouvement, créé le 11 novembre 1925, mêlait en somme, et de façon quelque peu utopique, idéologie technocratique, planisme strict, exaltation de la figure du travailleur et valorisation des corporations. Le Faisceau implosera, après deux ans d’existence, sous la pression des divergences idéologiques qui le tiraillaient.

La réflexion et l’engagement de Valois ne s’arrêtèrent cependant pas là : son nom sera aussi cité parmi ceux des non-conformistes des années 30 et il mourra, suite à son arrestation par la Gestapo, au camp de Bergen-Belsen. Étrange fin pour un homme que les esprits simplistes seraient tentés de réduire à un Mussolini à la française !

Olivier Dard, dont on connaît les excellents travaux sur les droites radicales et nationales en France (de Maurras à l’OAS) mais aussi l’intérêt pour les relations entre politique et économie, ne pouvait rester indifférent à un homme tel que Valois. Après avoir dirigé le volume Georges Valois, itinéraire et réceptions paru chez Peter Lang en 2011, voici qu’il préface la réédition de L’homme contre l’argent. Un volume de souvenirs couvrant la décennie qui mène exactement de la fin de la Première Guerre mondiale à la faillite du Faisceau.

GV-livre.jpgLe livre, « virulent et écrit à chaud » selon les termes mêmes d’Olivier Dard, constitue un témoignage de première main sur une période de l’histoire souvent négligée au bénéfice des années 30, identifiées comme celles de tous les périls, de toutes les crises, de toutes les passions. Pourtant, quel bouillonnement déjà dans cette France qui sort à peine des tranchées, de la boue et du sang. L’heure est à la reconstruction et à la recherche de nouveaux modèles de société. Les uns ne jurent que par le monde anglo-saxon, les autres penchent plutôt du côté des Soviets. Valois revendique quant à lui l’ouverture d’une troisième voie dès l’incipit : « Ni Londres, ni Moscou. »

Ce texte n’est donc pas uniquement une autobiographie, bien que la mémoire de Valois et ses jugements en soient l’axe central. Il ne se cantonne pas non plus à la recension des faits objectifs et à leur scrupuleuse chronique. Mais s’il n’a pas le caractère offensant du pamphlet, il mérite bel et bien l’étiquette bernanosienne d’« écrit de combat ». Olivier Dard insiste sur le fait que « c’est bien comme une charge contre la “ploutocratie” qu’il faut lire L’homme contre l’argent » et poursuit sur ce constat : « Le capitalisme, dans sa dimension industrielle comme financière, sa compréhension et la lutte à entreprendre contre lui sont des préoccupations constantes chez Valois ». 

Est-ce à dire qu’il y aurait encore une actualité possible pour un penseur qui paraît aujourd’hui tellement oublié et daté ? Nous avons demandé à l’historien de nous éclairer sur quelques aspects de cette publication, riche en anecdotes et en portraits, mais aussi sur la personnalité complexe de Valois et la place qu’il lui revient d’occuper parmi les figures de la pensée française du XXe siècle. Mieux vaut tard…

Frédéric Saenen

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Entretien avec Olivier Dard,

professeur d'histoire contemporaine à l'université de Lorraine (plateforme de Metz), spécialiste d'histoire politique du vingtième siècle, en particulier des droites radicales et des relations entre politique et économie.

 Georges Valois ne fut pas strictement un économiste ni un homme politique. Alors comment le qualifieriez-vous ? « Penseur » ? « Intellectuel » ? « Homme engagé » ?

Olivier Dard : Homme engagé certainement. Les termes de « penseur » ou d’ « intellectuel » ne sont peut-être pas les mieux adaptés pour Valois même s’il aspire à être considéré comme un doctrinaire et multiplie les prises de position à fois sur des questions générales et sur les sujets qui lui tiennent le plus à cœur et qui sont d’ordre économique et social. Il faut s’attacher aux titres des ouvrages de Valois où deux mots ressortent particulièrement, « L’homme » et « nouveau/nouvelle » : L’homme qui vient, L’homme contre l’argent, Economie nouvelle, Un nouvel âge de l’humanité… Autant de mots forts qui ne sont pas seulement les titres accrocheurs d’un éditeur chevronné et d’un professionnel du livre qu’est Valois. Ils renvoient à ses questionnements les plus profonds et les plus constants.

 Parmi les engagements successifs de Valois (anarchisme, maurrassisme, syndicalisme, fascisme, non-conformisme, abondancisme, résistance, etc.), lequel vous semble-t-il avoir mené avec le plus, non pas d’intégrité, mais de cohérence intellectuelle ? Et y a-t-il, chez cet homme de toutes les ruptures, des idées ou des valeurs permanentes, intangibles, qu’il maintiendra tout au long de son existence ?

Je pense que la lutte contre l’argent est sans doute un marqueur essentiel du parcours de Valois. L’anticapitalisme est une constante de Valois mais son contenu a évolué avec le temps. A l’époque de l’AF, il faut le comprendre non comme un refus du principe de la propriété privée et une défense de la collectivisation des moyens de production comme le prône le socialisme, mais comme un rejet de la finance, la promotion pendant d’une « économie nouvelle » arrimée au corporatisme. Lorsque Valois passe à « gauche », l’accent est mis sur une République syndicale associée à « Etat technique » qui est le signe d’un nouvel âge. Le Valois de l’Economie nouvelle n’est pas aussi éloigné de celui du « nouvel âge » qu’il peut y paraître si on se polarise sur sa rupture avec l’AF. Dans le sillage du premier conflit mondial et de la promotion d’un « esprit des années vingt », Valois est pénétré de l’importance de la technique et de ses potentialités, tout comme du rôle nouveau à conférer à ceux qui sont alors dénommés les « techniciens » et qui annoncent les technocrates.

 Dans le chapitre Mon premier complot, Valois évoque son voyage dans l’Italie fasciste et dresse un portrait de Mussolini, qu’il rencontrera d’ailleurs en audience. Que pensez-vous du regard que Valois porte sur le Duce, dans ces pages comme à d’autres moments de son œuvre ?

La référence au Duce proposée dans L’Homme contre l’argent n’est pas isolée dans l’ensemble de l’œuvre de Georges Valois. Par la suite, il publie comme éditeur (librairie Valois) des antifascistes italiens et lui-même écrit sur l’Italie fasciste pour dénoncer son régime et son chef… comprenant rapidement la caractère infâmant du label fasciste dont il affuble Poincaré dans son essai Finances italiennes (1930). La présentation de Mussolini dans L’Homme contre l’argent est un texte fort intéressant. D’abord, parce qu’il peut se lire comme un témoignage important sur le dirigeant italien au milieu des années vingt et qui peut être comparé à d’autres, Français ou étrangers. Mussolini, comme l’a montré Didier Musiedlak dans son ouvrage sur Mussolini (Presses de Sciences Po, 2005 ) mettait un soin particulier à recevoir ses visiteurs et Valois, sans forcément le mesurer, se trouve intégré à un cérémonial d’audience bien rodé . Le récit de Valois est aussi instructif pour saisir par quels biais il a pu être reçu : Mussolini connaît ses écrits mais Valois a aussi été introduit dans le bureau par Malaparte (photo) qui se rattache alors aux « fascistes de gauche ». Un dernier point renvoie à la façon dont Valois appréhende Mussolini comme chef politique. Il est « conquis » par sa personnalité et rapproche à cet égard Mussolini de Lénine. Sur ce dernier point, l’empreinte de Georges Sorel est sans doute importante.

malaparte-1.jpg Lorsqu’on lit le chapitre consacré à la rupture avec l’AF, on entrevoit qu’il s’agit moins d’une dissension à propos des idées que d’histoires de gros sous et de concurrence d’organes de presse (L’Action française contre le Nouveau Siècle) qui motivent le départ de Valois. Aux yeux de l’historien, ce récit est-il sincère et complet ?

Dans le récit qu’il propose de sa rupture avec l’AF, le propos de Valois est logiquement partiel et partial. La dimension économique de la rupture est cependant importante car le divorce de Valois avec l’AF met en jeu l’avenir de la Nouvelle Librairie nationale et, du point de vue des organes de presse mentionnés, l’attraction d’un lectorat qui est acheteur et donc contributeur au financement des deux périodiques. La rupture débouche sur une polémique âpre et un long procès opposant Valois et l’AF, et présenté par Valois dans un gros ouvrage intitulé Basile ou la politique de la calomnie. L’argent et la rancœur, s’ils sont les éléments les plus visibles de ce divorce, ne sont pas les seuls à devoir être pris en compte. Il faut aussi compter avec l’importance des clivages idéologiques qui distendent progressivement la relation de Valois à l’AF, notamment quant à l’adéquation du programme de cette dernière avec ses projets et ses initiatives au début des années vingt : le « nationalisme intégral » laisse la place chez Valois à la recherche d’un fascisme à la française. Valois est alors déçu et désabusé quant aux perspectives de l’AF au lendemain des résultats électoraux calamiteux de 1924. Il y a entre le fondateur du Faisceau et l’AF un divorce qui renvoie à la stratégie et aux modalités de l’action politique à entreprendre.

 Quelle anecdote, scène ou rencontre évoquée dans L’homme contre l’argent vous semble résumer le mieux le tempérament de Valois ?

La question est délicate mais le récit de sa rupture avec l’AF (chapitre V) est un passage tout à fait caractéristique d’un personnage dominé par son égocentrisme et dont la psychologie traduit une obsession des machinations et des complots. Sans revenir sur le fond de l’affaire ni commenter les épisodes racontés par Valois ou les portraits fielleux qu’il dresse de chacun des protagonistes (qui le lui rendent bien dans d’autres textes), on pourra rapprocher son comportement d’alors de celui qui s’observe une dizaine d’années plus tard à l’occasion des crises qui frappent le mouvement Nouvel Age. Au printemps 1938, l’affaire Anne Darbois (militante et collaboratrice du journal) est sur ce point instructive. Valois, comme à l’époque de sa rupture avec l’AF, insiste sur les renseignements qu’il aurait obtenus et les machinations qu’il aurait mises au jour, construit des discours de justification et attaque la personnalité de sa contradictrice… L’affaire s’achève par la publication de l’ensemble sous forme de dossiers, dans le journal et non en volume comme pour Basile ou la politique de la calomnie.

 En somme, pourquoi lire encore Valois aujourd’hui, et en particulier L’Homme contre l’argent ?

On peut lire Valois en fonction de différentes logiques. Le lecteur intéressé par l’histoire de la France des années vingt (et pas seulement par celle de l’AF et du Faisceau) découvrira à travers Valois une source importante pour appréhender cette période et son évolution. La lecture de Valois est aussi instructive dans une perspective très actuelle, où l’heure est aussi à la dénonciation de l’argent. Les analyses de Valois sur « la révolution planétaire » (qu’il n’appelle pas mondialisation), son organisation, ou ses développements sur les relations à établir entre les Etats et ce qu’il nomme les trusts ont une résonnance particulière avec les enjeux de cette seconde décennie du XXIe siècle.

Propos recueillis par Frédéric Saenen (octobre 2012)

Georges Valois, L’homme contre l’argent. Souvenirs de dix ans 1918-1928, édition présentée par Olivier Dard, Septentrion, septembre 2012, 375 pages, 30 €

Macron, sa loi sur les «fake news» et l’invention fantaisiste du «complotisme»

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Macron, sa loi sur les «fake news» et l’invention fantaisiste du «complotisme»

Jean-Yves Jézéquel
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le 3 janvier dernier, Macron nous infligeait un affligeant discours obsédé par le « complotisme », pour nous annoncer qu’il préparait une loi contre les « Fake News », car des sondages manipulés au service du système, comme cela a été démontré, (Cf. par exemple article dans mondialisation.ca du 11 mars 2017- Sondages, sondeurs et « post-vérité »), déclaraient que quatre Français sur cinq étaient « complotistes » !

(Voir Macron annonce une loi contre les « fake news ») et ( Près de huit Français sur 10 croient à au moins une "théorie du complot", selon une étude)

Déjà Hollande avait déclaré en janvier 2015 :

« Les théories du complot se diffusent sans limites et ont, dans le passé, déjà conduit au pire. Nous devons agir (…) pour qu’un cadre juridique puisse être défini (…) et que des sanctions soient prononcées en cas de manquement». (Discours à l’occasion du 70ème anniversaire de Birkenau)

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que c’est l’État Français, complice des nazis, qui arrêtait les Juifs martyrisés à Birkenau! C’est donc l’État Français qui était le « complotiste » en chef, ligué contre les Juifs, pendant que le peuple des résistants, majoritairement communistes, se battait contre les fascistes pro nazis du Gouvernement de Vichy!

Bien entendu, il faut replacer cette protestation de Hollande dans son contexte : elle venait de la contestation largement répandue sur les engagements qu’il avait pris soutenant des groupes terroristes djihadistes en Syrie, sans l’avis du Parlement et encore moins celui du peuple Français, suite aux accords clandestins de DOHA en novembre 2012. Petit rappel pour la mémoire :

« Le montage de cette… (structure de coalition occidentale) est réalisé à Doha, capitale du Qatar… La Ligue Arabe, dominée par les dictatures du Golfe… participe à cette opération qui vise à détruire la société syrienne. Quelques-uns des dix articles du texte fondateur de ce rassemblement hétéroclite de déserteurs, de comploteurs exilés et de « personnalités » qui ne représentent qu’elles-mêmes exposent leurs visées. Ce texte fondateur de la Coalition, véritable déclaration de guerre à la société syrienne, a le mérite de rappeler que cette « Coalition » a été inspirée depuis l’étranger (États-Unis et Qatar) et d’inscrire noir sur blanc qu’elle se positionne en dehors des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international. L’article 2 de ce « programme politique » indique ainsi que « Les parties signataires ont pour objectif commun de renverser le ‘ régime syrien ‘, ses bases et ses symboles » ; l’article 3 que « La Coalition s’engage à n’engager ni dialogue, ni négociation avec le régime » ; l’article 8 que « La Coalition procédera, après sa reconnaissance internationale, à la composition d’un gouvernement provisoire ». Tels sont les objectifs que soutiennent ouvertement Washington, Londres et Paris et une Ligue Arabe qui n’a plus d’« arabe » que le nom. Loin de la prétendue guerre civile qui, selon les médias et dirigeants occidentaux, se déroulerait en Syrie, cette Coalition organisée depuis l’étranger par des étrangers cherche non pas à ouvrir des réformes dans le cadre d’un processus démocratique, comme nombre de médias en accréditent l’idée, mais bien à « renverser le régime » en violant la souveraineté de la République arabe syrienne par ingérence, pression et menace extérieure. Son but est très clair : empêcher le peuple syrien de choisir son système politique en lui imposant après la guerre « un gouvernement provisoire » dont il n’aura pas décidé et composé par Washington et Doha. Cette réunion de Doha et le montage de cette organisation politico-militaire s’opèrent en complète violation de la Charte des Nations Unies et de la résolution 3281 de l’ONU. » (Cf., Izambert, Jean-Loup. 56 – Tome 1 : L’État français complice de groupes criminels (Faits de société) (French Edition) (pp. 100-101). IS Edition.) 

Et le président Hollande de la monarchie absolue républicaine française, sans l’avis de personne, faisait partie de ces violeurs de la Charte des Nations Unies. Aujourd’hui, il fait partie des responsables des crimes contre l’humanité par le martyre abominable du peuple Syrien! Jean-Yves Le Drian continue encore aujourd’hui, sans scrupule, à cautionner ces crimes abominables contre le peuple Syrien en radotant le discours incompréhensible qui consiste à répéter que c’est Bachar El-Assad qui martyrise son peuple avec ses alliés diabolisés! Les tonnes de preuves incontestables (documents écrits, faits, images, vidéos, enquêtes, reportages, rapports officiels multiples, déclarations des chefs d’États eux-mêmes compromis dans le crime, jusqu’à des témoignages filmés d’anciens terroristes djihadistes repentis…etc…) qui démontrent que c’est la « coalition de Doha » qui a fixé cet objectif d’écraser la République Syrienne coûte que coûte, n’y changent rien !!!

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Et en écrivant cette pure et simple vérité documentée (Cf., « Le djihad et le management de la terreur », Jean-Yves Jézéquel, Vérone Éditions, 2017 et « 56 », Jean-Loup Izambert, IS éditions, 2015), selon les critères du Reichstadt et de la nouvelle « Propaganda-Abteilung Frankreich », je suis d’office classé dans les « complotistes » …

A la suite de cette annonce d’Hollande sur la répression de la liberté de pensée et d’expression de la pensée critique, un rapport se voulant très sérieux avait été pondu sur le « complotisme », terme qui a été inventé par la CIA dans le but de couvrir à bon compte ses crimes incessants à travers le monde, Hollande voulant à son tour utiliser ce terme pratique pour couvrir ses propres crimes en Syrie.

(Cf., Le conspirationnisme, un extrémisme politique influentLoi relative au renseignement)

Il n’est pas inutile de revoir les déclarations de Hollande et de Fabius : Hollande confirmait, dans un entretien avec le Monde du 19 août 2014, que « la France a livré et continue de livrer des armes directement aux ‘rebelles’ de l’Armée Syrienne Libre… »?Il disait encore : « … Nous ne devons pas relâcher le soutien que nous avions accordé à ces rebelles qui sont les seuls à participer à l’esprit démocratique!» Ces déclarations ont réellement été faites ouvertement, sans se cacher : il ne s’agit pas de « délire complotiste ». Chacun peut aller vérifier ces déclarations, s’il est honnête!

Or, ces groupes de ‘rebelles’ en question sont des islamistes qui s’étaient regroupés dans Daech et qui ont pratiqué ces atrocités contre la population syrienne telles que celles qui ont été racontées par Marie-Ange Patrizio et déposées entre les mains de la commission d’enquête parlementaire dirigée par Patricia Adam, présidente à partir de 2012, de la commission de la défense nationale et des forces armées. Marie-Ange Patrizio n’a jamais obtenu de suites à son témoignage direct documenté et incontestable qui a été enterré par la Commission priée par le Gouvernement de garder le silence complice et coupable…

L’ASL (l’Armée Syrienne Libre) était constituée par des hommes des mouvements d’Al Qaeda, du Front Al-Nosra devenu depuis août 2016 : Le Front Fateh Al-Cham (encore présent aujourd’hui à la Ghouta Damas et tuant les civiles qui essaient de quitter cet enfer), avant de former l’essentiel des troupes djihadistes terroristes de Daech ou ISIS, EIIL, aujourd’hui démantelé. Quant à Fabius, le ministre des affaires extérieures de 2012 à 2016 dans le Gouvernement Ayrault, il disait lors d’un voyage au Maroc : « Al-Nosra fait du bon boulot en Syrie ! »

Ce fameux rapport sur le « complotisme » demandé par Hollande avait été rédigé en février 2015 par un inconnu en mal de « célébrité », Rudy Reichstadt, un fanatique auto-proclamé de la défense inconditionnelle des crimes d’États ! Il avait créé un site internet qu’il avait appelé « Observatoire » et dans lequel il prétendait faire la chasse au « complotisme » !

En janvier 2018, on retrouvait ce même chasseur de « complotistes », toujours aussi nébuleux mais désormais associé à la Fondation Jean Jaurès pour lui donner du poids ! Macron faisait donc son annonce sur la loi de contrôle de l’information, c’est-à-dire de la censure par une sorte de nouvelle « Propaganda-Abteilung Frankreich » et le Reichstadt associé publiait son sondage bidon quatre jours après cette annonce !

Il est évident que le rapport de 2015 ne parle pas de lutter contre des croyances aveugles en des thèses « complotistes » absurdes, mais utilise ouvertement ces thèses farfelues pour décrédibiliser la parole dissidente.

La cabbale organisée par la nouvelle « Propaganda-Abteilung Frankreich » de Macron désigne le complotisme comme une pathologie, établit une relation entre « complotistes » et révisionnistes ou antisionistes. Ce procédé est ordurier, mais dans la société dirigée par des fanatiques de l’ordo libéralisme mondialiste, ce fascisme n’est pas étonnant.

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En résumé, si vous faites partie de ceux qui affirment clairement ou qui doutent simplement et discrètement de l’existence des « armes de destruction massive de Saddam Hussein », vous êtes « paranoïaque » et « délirant », car vous osez ne pas croire en la parole innocente des États et de leurs Instances qui ne disent rien que la vérité! Affirmer le contraire étant blasphématoire et passible de sanctions sévères…

Dans ce rapport du dénommé Reichstadt, nous découvrons aussi que les eurosceptiques sont des « complotistes », car dit cet auteur « illuminé », ce sont des antisémites qui soupçonnent la loi de 73 (interdiction d’emprunter à la banque nationale se traduisant plus tard par la même interdiction d’emprunter à la BCE), d’être un « complot » de banquiers juifs contre la nation ! Ainsi donc, si vous faites partie de ceux qui pensent que les États européens devraient pouvoir emprunter légitimement à la BCE, vous êtes un antisémite donc un « complotiste »! Ce rapport d’illuminé est pris au sérieux par un Macron à la tête de l’État français! Nous avons du souci à nous faire…

Si vous êtes un admirateur averti et informé d’Hugo Chavez ou de Vladimir Poutine, vous êtes un salaud de « complotiste »! Si vous êtes un militant de gauche ou d’extrême gauche, un ex-Indigné, un contestataire objectif et fortement documenté de la version officielle du 11-Septembre, un adepte des « médecines alternatives », vous êtes mis dans le même sac que les antisémites, les « terroristes », les néo-nazis, les négationnistes et toute la vermine des amis de la dictature et des dictateurs… Bref, vous faites alors partie de la « racaille à exterminer » d’une façon ou d’une autre pour le triomphe inconditionnel du fanatisme de la pensée unique et du fascisme absolu de l’ordo libéralisme qui doit régner en maître incontestable et incontesté sur l’humanité dressée à sa soumission silencieuse!

(https://www.lexpress.fr/actualite/politique/document-le-c...)

La loi renseignement, (lefigaro.fr), permettait déjà à l’exécutif de sauter la case justice pour bloquer des sites internet ou espionner les navigations web de n’importe quel particulier. Aujourd’hui c’est carrément les méthodes de l’Inquisition qui sont revues et réactualisées par Macron pour châtier les dissidents et les hérétiques contestataires de l’ordo libéralisme et de ses perversions criminelles.

(Cf., également http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/10/03/loi-antit...)

CONCLUSION

Cette cabale contre ceux qui sont indistinctement affublés de l’étiquette « complotistes », relève d’une forme d’arriération mentale, car celui qui accuse de « paranoïa » ceux qui ne pensent pas comme lui, sans avoir la compétence pour se prononcer sur ce qu’est la paranoïa, est très probablement un paranoïaque qui s’ignore.

Je voudrais donc recommander à l’État Français d’indiquer gentiment aux illuminés fanatiques qui l’inspirent, d’aller se faire soigner dans un bon établissement psychiatrique afin d’arrêter d’ânonner publiquement de telles inepties au nom d’un pouvoir qui dès à présent a perdu toute crédibilité et toute légitimité…

Quant à la loi nouvelle sur les « fake news », elle dit le faible niveau de conscience d’un Macron se révélant aussi facilement manipulable par le discours incantatoire de la propagande atlantiste. On peut également penser qu’il est une simple victime consentante de l’idéologie fasciste mondialiste de l’ordo libéralisme à laquelle il adhère corps et âme…

(Voir : 10 mai 2017 : « Pourquoi l’ultra libéralisme est-il un fascisme ? » in mondialisation.ca)

Diviser pour mieux régner – Pourquoi les États-Unis haïssent-ils la paix?

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Diviser pour mieux régner – Pourquoi les États-Unis haïssent-ils la paix?

par Ted Rall

Ex: http://www.zejournal.mobi

Donnez une chance à la paix, exhorte la chanson. 

Mais les États-Unis ne le veulent pas.

La diplomatie olympique semble fonctionner sur la péninsule coréenne. Après la visite de deux diplomates sud-coréens à Pyongyang, ils ont publié un communiqué prometteur. « La partie nord-coréenne a clairement exprimé sa volonté de dénucléariser », indique le communiqué. Considérant que la crise coréenne et un responsable de la gestion des situations d’urgence ont précipité des Hawaïens dans des trous il y a quelques mois, cette nouvelle vient comme un soulagement.

Seulement, il y a un petit problème. La déclaration de la Corée du Sud a poursuivi: « [La Corée du Nord] a clairement indiqué qu’elle n’aurait aucune raison de conserver des armes nucléaires si la menace militaire contre le Nord était éliminée et sa sécurité garantie [c’est moi qui le souligne]. »

En d’autres termes, la RPDC dit, de manière raisonnable : nous nous débarrasserons de nos armes nucléaires, mais seulement si vous promettez de ne pas nous envahir. Cette garantie devrait être émise par deux pays: la Corée du Sud et les États-Unis.

Cela irait directement à l’encontre de la politique étrangère américaine de longue date, qui stipule clairement et à plusieurs reprises que l’utilisation de la force militaire est toujours sur la table lorsque nous n’obtenons pas ce que nous voulons dans un conflit international.

Kim Jong-Un a de bonnes raisons d’avoir peur de nous. Dans un discours à l’ONU, le président Trump a menacé de  » détruire totalement  » la Corée du Nord. Le président George W. Bush les a déclarés membres de « l’Axe du Mal »; nous avons envahi et nous occupons actuellement l’Irak, l’un des deux autres supposés agent du mal. Après avoir déposé et autorisé l’exécution du président irakien. La semaine dernière, John Bolton, l’ambassadeur de Bush aux Nations Unies, a publié un argument juridique en faveur de l’atomisation de la Corée du Nord en dehors de toute provocation.

Croyez-le ou non, c’est le côté doux de la politique étrangère américaine.

Pendant des décennies, la Corée du Sud a tenté d’apaiser ses relations avec le Nord, exprimant souvent son désir de mettre fin aux hostilités formelles qui n’ont jamais pris fin après la guerre de Corée et d’atteindre l’objectif à long terme d’une Corée unifiée. Et pendant des décennies, les États-Unis s’y sont opposés, essayant maladroitement de paraître raisonnables, car ils s’opposent à la paix. « Nous ne cherchons pas à accélérer la réunification », a récemment déclaré un porte-parole du département d’Etat.

C’est le moins qu’on puisse dire.

« Les négociations Sud-Nord sont inextricablement liées aux relations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis », a déclaré le président sud-coréen Kim Dae Jung en 2001, après que Bush eut annulé le dialogue avec le Nord. Le Sud, dépendant de plus de 20 000 soldats américains stationnés le long de sa frontière nord, a été contraint de suspendre les pourparlers de réunification.

L’administration Reagan a fait pression sur son allié sud-coréen pour rompre les pourparlers de réunification en 1985.

Nixon a fait la même chose en 1974. Après la démission de Nixon plus tard dans l’année, le président Gerald Ford s’est opposé à une résolution de l’ONU visant à démilitariser la frontière en retirant les troupes américaines.

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Même M. Raisonnable, Barack Obama, a refusé d’écouter les Sud-Coréens qui veulent la paix (et rendre visite à des parents perdus depuis longtemps en Corée du Nord). Célébrant le 60ème anniversaire de l’armistice de la guerre de Corée, Obama a menacé de lâcher les chiens de guerre : «Les États-Unis d’Amérique maintiendront l’armée la plus puissante que le monde ait jamais connue. C’est ce que nous faisons. » Ce qu’Obama ne voudrait pas faire était de permettre à la Corée du Nord et du Sud de s’asseoir et de régler leurs différends. Avant les pourparlers, a déclaré Obama, la Corée du Nord devrait dénucléariser. Après quoi, bien sûr, il n’y aurait pas besoin de discussions parce que, hé, le changement de régime est plus amusant!

Une personne saine d’esprit pourrait alors se demander : pourquoi les décideurs américains voudraient-ils risquer la Troisième Guerre Mondiale sur deux pays qui disent à plusieurs reprises qu’ils veulent faire la paix et se remettre ensemble?

Une analyse de 2007 par le think tank géopolitique Stratfor se rapproche le plus d’une explication de ce qui se passe réellement à l’intérieur du Beltway : «La situation globale de base peut être décrite simplement. Les États-Unis ont un pouvoir écrasant. Ils utilisent ce pouvoir pour tenter d’empêcher l’émergence de pouvoirs concurrents. Ils sont donc constamment engagés dans des interventions sur le plan politique, économique et militaire. Le reste du monde cherche à limiter et à contrôler les États-Unis. Aucun pays ne peut le faire seul et, par conséquent, il y a une tentative constante de créer des coalitions pour contenir les États-Unis. Jusqu’ici, ces coalitions ont eu tendance à échouer, parce que les membres potentiels peuvent être exploités hors de la coalition par des menaces ou des incitations américaines. « 

Les États-Unis sont le grand perturbateur mondial. « À mesure que les pouvoirs émergent, les États-Unis suivent un programme en trois étapes. Premièrement, fournir de l’aide aux puissances les plus faibles pour contenir et miner les hégémonies émergentes. Deuxièmement, créer des arrangements plus formels avec ces pouvoirs. Enfin, si nécessaire, envoyer un nombre relativement restreint de troupes américaines en Eurasie pour bloquer les grandes puissances et déstabiliser les régions ». Par exemple, l’Iran est l’hégémonie émergente au Moyen-Orient. Les États-Unis sapent l’Iran avec des sanctions commerciales, soutiennent ses rivaux comme l’Arabie Saoudite avec de l’aide, et déploient des troupes américaines près de ses frontières en Afghanistan et en Irak.

De même, les Etats-Unis jouent contre la Chine en soutenant Taïwan et en établissant de nouvelles bases américaines dans la région. Nous jouons l’Inde contre le Pakistan, l’Europe contre la Russie.

Une Corée unie créerait un nouveau centre de pouvoir, potentiellement un nouveau rival économique des États-Unis dans les pays côtiers du Pacifique. Ainsi, les États-Unis utilisent des menaces («destruction totale») contre le Nord et courtisent le Sud (sécurité frontalière gratuite).

Ce serait presque drôle si ce n’était pas si répugnant. Voici le jour où les deux Corées verront à travers nous.

Traduction : Avic– Réseau International