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samedi, 26 mars 2022

Médias de masse et démocratie à l'ère de la "post-vérité"

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Médias de masse et démocratie à l'ère de la "post-vérité"

par Carlo Alberto Zaccheo

Source: https://www.destra.it/home/mass-media-e-democrazia-nellera-della-post-verita/

Selon l'Encyclopédie Treccani, le néologisme post-vérité signifie : "un argument, caractérisé par un fort appel aux émotions, qui, étant basé sur des croyances répandues et non sur des faits vérifiés, tend à être accepté comme vrai, influençant l'opinion publique". Le substantif dérive de l'anglais post-truth, et au cours de la dernière décennie, son utilisation a tellement augmenté que l'Oxford English Dictionary l'a proclamé "mot de l'année 2016". Ce n'était pas un lien de cause à effet. Le choix a été déterminé par la campagne électorale de l'ancien président américain Donald Trump et le référendum sur le Brexit, qui ont tous deux eu lieu cette année-là.

Selon de nombreux partisans de ces thèses, lors de l'élection présidentielle américaine et de la campagne référendaire, tant l'ancien président américain que ceux qui souhaitaient que le Royaume-Uni quitte l'Europe ont fait un usage obsessionnel des fake news qui ont d'une manière ou d'une autre affecté les résultats des deux scrutins. Pour ne citer qu'un exemple, pendant la campagne référendaire, on pouvait lire à l'extérieur des bus que la Grande-Bretagne dépensait environ 350 millions de livres par semaine pour l'Europe et, selon les partisans de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, cet argent pourrait être utilisé pour réformer les soins de santé et les rendre plus efficaces.

Cependant, il est impossible de ne pas mentionner une étude intéressante réalisée par des chercheurs de Stanford intitulée Social Media and Fake News in the 2016 Election, en collaboration avec l'Université de New York. L'étude a révélé que les chaînes de télévision étaient "la principale source d'information des électeurs de Trump, par une large marge par rapport aux médias sociaux". En fait, selon cette étude, les électeurs de Trump qui ont suivi l'actualité pendant l'élection américaine de 2016 sur les médias sociaux n'étaient qu'un maigre 13,8 % par rapport aux 86,2 % restants qui ont suivi la campagne par le biais de la télévision locale, de la télévision par câble, de la radio, des émissions d'information, des réseaux de télévision et d'autres médias. Les recherches ont même conduit certains à affirmer que même l'affirmation selon laquelle l'ancien président Trump a remporté l'élection grâce à la diffusion massive de fake news circulant sur les médias sociaux était un "hoax" ou une fake news.

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Le terme "post-vérité" a été utilisé pour la première fois en 1992 par le journaliste Steve Tesich dans le magazine américain The Nation et faisait référence à la fausse nouvelle selon laquelle Saddam Hussein possédait des armes bactériologiques et constituait un grave danger pour l'Occident ; cette "post-vérité" est devenue la mèche qui a déclenché la première guerre du Golfe en 1991. La journaliste Barbara Spinelli a été la première en Italie à utiliser le substantif post-vérité dans un article de Repubblica en 2013, qui portait encore sur la guerre du Golfe. Mais ce n'est qu'en 2016 que le mot "post-vérité" s'est répandu de manière impressionnante en quelques semaines. Selon l'Accademia della Crusca, l'utilisation du mot en 2016 par rapport à 2015 a augmenté de 2000% et est devenu d'usage courant, devenant viral tout en faisant l'objet d'analyses à travers des essais et des articles par de nombreux experts et journalistes.

L'ère de la post-vérité est en fait aussi vieille que les êtres humains et, attention, elle se renforce à mesure que les intérêts économiques et financiers se renforcent et, paradoxalement, que la politique s'affaiblit. Plus la politique est faible, plus elle recourt à la "post-vérité" par la diffusion systématique de fausses nouvelles. Ce phénomène s'est accentué avec la fin des idéologies politiques et le phénomène consécutif de forts flux électoraux. La journaliste Gabriela Giacomella a écrit en 2017 : "l'expression fake news est le mot magique utilisé pour faire taire l'ennemi, ou plutôt, une arme à utiliser quand on ne sait pas comment sortir victorieux d'un débat...".

Mais le problème se situe à la racine. Le public croit le "mot magique" et se laisse guider, se laisse convaincre que ce qu'il entend n'est pas faux mais vrai, et dans tous les cas, le "mot magique" sert à répandre le doute et l'incertitude parmi le public lui-même. C'est impressionnant ce que le chercheur du MIT de Boston, Sorosoush Vousoghi, a récemment démontré dans une étude publiée dans le prestigieux magazine 'Science', à savoir que les fake news sur Twitter se propagent six fois plus vite que les vraies nouvelles, et qu'à leur tour, la possibilité d'être retweeté est bien plus grande que les vraies nouvelles.

Les conséquences de ce dernier aspect, le retweet de fake news, sont expliquées par le sociologue Giovanni Boccia Artieri(photo) : "le paradigme de la communication a changé : nous ne sommes plus seulement l'"objet" de la communication mais le "sujet" de celle-ci". Cela signifie que la communication par les réseaux sociaux est désormais devenue un outil de masse où chacun a son mot à dire, et c'est un phénomène imparable car il permet à chacun le fameux quart d'heure de célébrité et est capable de développer, pour l'auteur du post, un plaisir similaire à celui produit par les drogues.

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Le professeur G. Riva, professeur de psychologie de la communication, dans son essai intitulé Fake news écrit que : "progressivement, à mesure que le sujet s'habitue à la présence de dopamine, des niveaux de plus en plus élevés sont nécessaires pour maintenir le degré de plaisir initial". En bref, il a les mêmes effets qu'une drogue. Sur les sites de réseaux sociaux, une personne qui publie une phrase, une vidéo, une photo, plus elle reçoit de likes, plus son niveau de plaisir augmente. Le même sujet a tendance à augmenter de plus en plus sa présence sur les réseaux sociaux afin de vérifier l'augmentation du nombre de likes sur le sujet qu'il a posté et d'augmenter le "plaisir".

Le journaliste et écrivain Valerio Moggia affirme toutefois qu'"il n'y a (presque) rien de nouveau dans ce qui s'est passé en 2016". Il plaide pour un manque de nouveauté dans l'ère de la post-vérité. En substance, il existe de nombreux exemples de l'utilisation actuelle du terme anglais "post-vérité" avant 2016, dont précisément celui utilisé en 1992 en rapport avec la guerre du Golfe et un livre publié en 2004 intitulé Post-truth Era : "combien de fois l'ère de la post-vérité a-t-elle commencé ?". Et Valerio Moggia de déclarer à nouveau : "ce qui a changé, en 2016, c'est que nous avons tous sans doute pris conscience de l'existence d'un problème dont les racines sont pourtant solides et très anciennes".

Sans remonter trop loin dans le temps, il suffit de se rappeler qu'en 1954, le KGB (Comité pour la sécurité nationale) a été créé en Russie, et que l'une de ses principales tâches était de créer de la désinformation. Le KGB a créé une section spéciale dont l'initiale était D, ou plutôt, c'était l'initiale du terme qui, traduit en italien, signifie Désinformation. Et les médias sociaux n'existaient pas : rien de nouveau sous le soleil.

L'ère de la post-vérité concerne-t-elle uniquement la politique ? Absolument pas ! Même si les fake news qui se répandent le plus rapidement, selon les études menées par le sociologue Soroush Vosoughi cité plus haut, sont celles qui concernent la politique. Mais je pourrais citer des exemples de fake news dans le domaine de la recherche, de la médecine et de l'industrie. Combien de décennies, si ce n'est un siècle, a-t-il fallu pour que la recherche scientifique fasse comprendre aux gens que la cigarette est nocive pour la santé ? L'industrie du tabac, par le biais de la "post-vérité", a réussi à convaincre pendant longtemps les fumeurs de cigarettes que fumer n'était pas dangereux. C'est ce que les fumeurs voulaient qu'on leur dise.

Les industries pétrolières ont fait pire. Ils ont financé des instituts de recherche pour semer le doute sur le fait que le réchauffement de la planète n'est pas dû au développement par l'utilisation du pétrole et de ses dérivés, mais fait partie du changement climatique normal.

L'un des aspects importants des fake news est qu'elles se concentrent sur l'émotivité du sujet et que sa capacité à raisonner est influencée par cette émotivité. Il n'est pas nécessaire, en somme, de diffuser des fake news. Les sites qui diffusent des fake news, qui, selon une étude récente, sont au moins quatre-vingt-dix rien qu'en Italie, présentent des nouvelles avec un pourcentage minimum de 1% de contenu faux. Mais ce 1% est suffisant pour que le public doute de la vérité scientifiquement prouvée, ou même la déforme complètement, en la faisant sienne.

Mais qu'est-ce que l'ère de la post-vérité a à voir avec les médias sociaux ? Je réponds en citant à nouveau Giuseppe Riva (photo) qui, dans son livre Fake News, écrit : "la tendance des utilisateurs à consacrer de moins en moins d'attention aux contenus sur les réseaux sociaux - en quinze ans, nous sommes passés d'une moyenne de 12 à 8 secondes d'attention par contenu - et la facilité avec laquelle il est possible de modifier les contenus numériques sans que l'utilisateur inexpérimenté s'en aperçoive, il ne fait aucun doute que les médias sociaux représentent le contexte idéal pour la création et le partage de fake news". Bien que non exclusif.

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Comment les victimes peuvent-elles se défendre contre la post-vérité qui a remplacé la vérité ? Gianluca Gardini, professeur de droit, dans une interview accordée à Letture.org, affirme que "le droit de rapporter des nouvelles et le droit d'être informé selon la vérité doivent être protégés", et qu'un investissement sérieux dans la culture numérique des citoyens est nécessaire. Il n'est pas d'accord avec une forme quelconque de contrôle par les Autorités "parce que cela ferait taire beaucoup de voix qui animent le web". Gabriele Ruffatti, maître de conférences en informatique, estime quant à lui que ".... nécessite une certaine forme de contrôle dans un contexte démocratique".

Comme nous pouvons le constater, le problème est complexe et les convictions des experts qui l'abordent de diverses manières sont différentes. Traiter le problème et apporter des remèdes à la post-vérité, qui, comme nous l'avons lu, ne concerne pas seulement les médias sociaux, et dans une période où l'éthique, la responsabilité, la vérité et le sens des limites sont à l'agonie, trop de choses se sont passées.

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Je conclurai par les propos de Lee Mcintyre, professeur d'éthique à la Harvard Extension School et chercheur au Centre de philosophie et d'histoire de l'université de Boston : "la post-vérité peut être combattue, et la première étape pour y parvenir est de comprendre d'où elle vient". J'ajouterais que pour la combattre, il faut avoir les sujets qui sont prêts à le faire. Ce n'est pas du pessimisme, c'est une simple constatation des faits.

mardi, 15 décembre 2020

Fausses nouvelles : une nouvelle chasse aux sorcières

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Fausses nouvelles : une nouvelle chasse aux sorcières

par Enrica Perucchietti

Source :  Nazione futura & https://www.ariannaeditrice.it

Enrica Perucchietti, journaliste et écrivain, fait un tabac en librairie avec Fake News. Come il potere controlla i media e censura l’informazione indipendente per ottenere il consenso.  (= Fake News. Comment le pouvoir contrôle les médias et censure l'information indépendante pour obtenir un consensus). Ce livre décrit le monde dystopique dans lequel nous avons été catapultés ces derniers mois. Analyses, descriptions, commentaires et réflexions pour démasquer le pouvoir qui contrôle l'information et occulte la dissidence.

Entretien avec Enrica Perucchietti

Fake News vise à démasquer le pouvoir qui contrôle les médias et censure l'information. Pensez-vous que la lutte contre les fausses nouvelles ressemble à une nouvelle chasse aux sorcières ?

Oui, je crois que la lutte actuelle contre les pseudo-fausses nouvelles est en fait une chasse aux sorcières, d’un type très élaboré, visant à réprimer toute dissidence. Elle dure désormais depuis trois ans, et elle a atteint son point culminant pendant le confinement, avec la censure sur le Net de contenus que l'algorithme de service ne considérait pas comme convergents avec le récit officiel sur le Covid-19. D'une part, cette chasse aux sorcières moderne exploite la question de la cyberintimidation, de la haine et de la désinformation sur le web, pour aboutir à l'approbation d'une censure du réseau, en venant à assumer, du DDL Gambaro à la Commission d'enquête parlementaire sur les fausses nouvelles, l'introduction de nouvelles lois ou formes d'amendes et d'emprisonnement pour ceux qui divulguent des nouvelles "fausses, exagérées, biaisées, concernant des données ou des faits manifestement infondés ou faux" ; des normes qui rappellent le crime d'opinion (une forme moderne de psycho-réalité orwellienne), dont le but n'est pas tant de frapper les nouvelles non fondées que la dissidence en général.

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La classe politique prépare-t-elle les nouvelles pour obtenir un consensus et obscurcir les dissensions?

La propagande a toujours été, même en démocratie, un outil de formation de l'opinion publique et d'hétéro-détermination du consensus. La politique, et plus généralement le pouvoir, a intérêt à diriger l'information, qui, surtout au cours de ces derniers mois, est parfois devenue indissociable de la propagande. Un exemple récent est le décret-loi 34/2020 (dit "décret de relance") qui, dans son article 195, a prévu l'allocation de 50 millions d'euros pour la fourniture d'une contribution extraordinaire en faveur des diffuseurs locaux de radio et de télévision (c'est-à-dire des spots) qui s'engagent à transmettre des messages de communication institutionnelle relatifs à l'urgence sanitaire dans leurs propres espaces d'information. On peut imaginer combien d'éditeurs, pour accéder à ce financement, en viendront à accepter de diffuser des spots institutionnels et à aligner leur ligne éditoriale sur une version pro-gouvernementale. Cela conduira bien évidemment à la formation de l'opinion publique en orientant le consensus dans la direction prédéterminée d'en haut (dans ce cas par le gouvernement). Les informations de masse qui se diffusent par le biais des médias grand public et bénéficient d'investissements sont obligées de se soumettre à des lignes éditoriales spécifiques et à la volonté (ou au caprice) des sponsors. Y compris, bien sûr, la censure.

Ce que vous appelez la "psychose antiraciste" se répand. De quoi s'agit-il ?

Cette psychose fait partie du progressisme politiquement correct qui, depuis des années, tente de reprogrammer les consciences. Au lieu de sensibiliser les citoyens sur des questions significatives, elle tente de convertir les masses par la violence, la psychose et l'hystérie, en refusant toute forme de confrontation. En d'autres termes, on a créé une forme de psychopole arc-en-ciel et politiquement correct qui ne tolère pas les déviations par rapport à la pensée unique qui est aussi féroce qu'implacable. Pensons, par exemple, à Black Lives Matter : le mouvement, né après l'homicide dont fut victime George Floyd, a décrété l'interdiction de films parce qu'ils sont considérés comme racistes, sexistes, homophobes ou transphobes, (Variety, le magazine américain culte des cinéphiles du monde entier, a publié une liste de dix films considérés comme "dangereux", de Autant en emporte le vent à Forrest Gump), une autre liste d’œuvres littéraires (de Dante à Lovecraft), une liste de termes considérés comme racistes et a également banalisé la démolition iconoclaste de statues. Cela a généré une véritable psychose qui a touché des domaines inattendus, en changeant une fois de plus le langage et en interdisant l'utilisation de termes tabous. L'Oréal, la multinationale des cosmétiques, a décidé de supprimer le mot "blanc" et "blanchissant" de ses produits : cette décision intervient après que la filiale indienne du groupe Unilever, qui a choisi de rebaptiser sa crème blanchissante pour la peau commercialisée sous le nom de "Fair & Lovely", ait visé un modèle plus "inclusif". Johnson & Johnson a également confirmé aux médias qu'elle ne vendra plus le sérum blanchissant "Fine Fairness" de Neutrogena, mais qu'elle le remplacera par un hydratant d'Indian Clean & Clear, appelé "Clear Fairness Cream". La frénésie antiraciste a également investi le Git-Hub, la communauté des développeurs informatiques, peuplée de programmeurs d'Apple, Microsoft, Google, Twitter, Facebook et sur laquelle les codes sources sont téléchargés et divers sujets sont débattus sur des forums de discussion spéciaux. Le siège a pris la décision d'abolir le terme technique "maître", utilisé dans les logiciels, parce qu'il est trop proche de l'esclavage.

Donald Trump pourrait être un cas d'école, en tant que victime de la censure par Twitter, surtout dans son moment politique le plus délicat : la campagne électorale. Comment analysez-vous l'affaire Trump dans le contexte de la communication ?

C'est un cas emblématique et très grave en termes de liberté de pensée et d'information, puisque - qu'on aime le personnage ou non - Trump a été victime de battage publicitaire, de campagnes de diffamation, de scandales montés et pilotés avec art, voire de censure des réseaux sociaux et des chaînes de télévision. La censure a servi à empêcher à tout prix que certains messages du président sortant puissent pénétrer et se répandre dans l'opinion publique : si cela se produit avec l'occupant de la Maison Blanche, comment peut-on penser que le citoyen moyen sera immunisé ?

Les canulars circulant facilement sur le web sont des canulars, rarement reconnus par l'utilisateur moyen. Serait-ce une bonne habitude de vérifier les faits ?

fake-news-n-e-4d.jpgSi la vérification des faits était objective et ne constituait pas seulement un moyen d'attaquer, de dénigrer et de persécuter des informations indépendantes, elle constituerait une pratique bonne et souhaitable. C'est pourquoi j'ai rejoint le projet de Matteo Gracis du site nobufale.it, dont le but est de vérifier les nouvelles, y compris, toutefois, celles transmises par les médias, qui sont les premiers à se tromper, et non de vérifier les nouvelles et de diffuser de fausses nouvelles.

Sommes-nous en train de revivre un deuxième 1984 ?

Nous risquons de nous réveiller dans un contexte très similaire. En quelques mois, nous avons été catapultés dans une véritable dystopie, un système totalitaire, produit par l'intersection d'idéologies égalitaires, du capitalisme technologique et du contrôle pharmaceutique, incluant la surveillance des citoyens, le déploiement de drones, les amendes sauvages, les propositions de bracelets hi-tech pour la distanciation sociale, la distanciation verticale dans les transports publics, le psycho-policier, le néo-langage avec l'invention de termes ad hoc pour marquer les dissidents (NO MASK , négationniste, etc.), la censure du web, les traitements médicaux obligatoires, la délation, la tempête d’injures sur les réseaux sociaux contre ceux qui osent critiquer les mesures prises par le gouvernement. ), la censure sur le web, le traitement médical obligatoire, etc. La crainte de l'urgence sanitaire a conduit à la création d'une sorte de psychopole dans lequel les citoyens ont joué avec diligence le rôle d'informateurs, prêts à dénoncer toute personne qui, selon leurs paramètres, ne respectait pas les règles. Cela a créé une sorte de chasse au "untore" de la mémoire de Manzoni (vous vous souvenez de la colonne infâme ?) avec le signalement viral de comportements ambigus et la création de groupes Facebook où signaler tout contrevenant aux interdictions. Les "dissidents", c'est-à-dire ceux qui critiquaient l'excès de restrictions, étaient insultés, dénigrés, menacés, coupables précisément de penser mal, comme si leur esprit critique pouvait mettre en danger, voire "infecter", toute la communauté. On peut bien dire que, assombrie, voire écrasée par le poids de la peur, la recherche de la sécurité a conduit de plus en plus de personnes à accepter de s'appuyer sur des mesures autoritaires et répressives pour se sentir en sécurité. Le pouvoir, qui ne s'identifie pas à la politique mais l'exploite et la dirige dans les coulisses, profite des moments de crise pour diriger l'opinion publique de manière de plus en plus sophistiquée, en imposant un principe d'autorité : dans un horizon où tout risque de s'estomper et de disparaître sous le poids des images, où tout devient "relatif" et virtuel, pour comprendre ce qui est vrai et ce qui est faux, il faut se référer à une autorité extérieure pour être rassuré et savoir orienter ses choix.

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La langue est un autre élément étudié dans son analyse. La pathologie du politiquement correct affecte-t-elle également notre façon de nous exprimer ?

Le recours à des néologismes toujours nouveaux, créés avec art, signifie que ce n'est plus nous qui pensons avec des mots, mais que ce sont les mots eux-mêmes qui pensent pour nous. Cela se produit parce qu'ils sont vidés de leur sens, sclérosés, tout comme l'esprit des gens est devenu schizophrène à force d'être manipulé et de vivre dans un présent éternel où l'histoire est constamment falsifiée et réécrite. Le langage est réduit à l'essentiel, les mots deviennent des coquilles vides, idéales pour véhiculer les concepts du « double langage » orwellien, qui peuvent être constamment modifiés, renversés, niés, désavoués. De même que la conscience est nivelée et l'identité de la personne est éradiquée, car "remplie" par les préceptes du pouvoir, de même le langage est vidé. La pensée unique, aujourd'hui, ne nécessite plus une censure violente, bien que le dénigrement et la violence médiatique la remplacent en partie, mais fait de chacun un censeur de lui-même. D'une part, la répression et la violence nous empêchent d'exprimer ce que nous voudrions, par peur d'une réaction; d'autre part, le politiquement correct et le néolangage (la novlangue) rendent de plus en plus difficile non seulement de parler et d'écrire, mais même de penser. Le néo-langage politiquement correct est une construction artificielle et bureaucratique ; c'est une langue pour les fanatiques idéologiques, qui infecte le monde entier, s'imposant par des slogans et une dépendance aux médias. Aujourd'hui, nous pouvons observer de nombreux exemples de néo-langage, mais le plus flagrant est le processus de réécriture du langage, qui a été imposé par le gender friendly pour subjuguer mentalement les consciences et les empêcher de "penser", et surtout de penser de manière "hérétique".

Revenant sur la forme du langage, quand le pouvoir "s'adresse au public comme à des enfants" ?

L'exploitation de l'émotion est une technique classique, une règle d'or, pour provoquer un court-circuit dans une analyse rationnelle. De plus, l'utilisation du registre émotionnel permet d'ouvrir la porte à l'inconscient, d'implanter ou d'injecter des idées, des désirs, des peurs et des craintes. Walter Lippmann a déjà expliqué l'importance de l'empathie : une personne finit par s'identifier à une idée ou à une image lorsqu'elle la sent sienne, c'est-à-dire lorsqu'elle éprouve un sentiment de participation émotionnelle et donc de proximité.

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Comment la stratégie de distraction est-elle mise en œuvre ?

Elle est l'élément principal du contrôle social et consiste à détourner l'attention du public des problèmes et des changements importants décidés par les élites politiques et économiques, par la technique du déluge ou de l'inondation de "distractions" continues et d'informations insignifiantes. C'est-à-dire qu'il vise à occuper le public sans lui donner le temps de réfléchir, le rendant ainsi "passif". Déjà Aldous Huxley notait, dans Le meilleur des mondes revisité, comment les puissants avaient compris que, pour contrôler les masses, il fallait agir sur "l'appétit presque insatiable de distractions" de l'homme. En ce sens, explique le romancier anglais, l'industrie des médias est décrite comme l'un des bras armés des gouvernants, visant non pas tant à communiquer le vrai ou le faux, mais plutôt à offrir l'irréel, c'est-à-dire une évasion du réel qui oblige l'homme à se distraire des contingences sociales, économiques et politiques. Cette règle peut également être appliquée aux scandales, aux nouvelles ou aux commérages, qui servent à détourner l'attention de l'opinion publique de problèmes beaucoup plus urgents. Il comprend également tous les événements sportifs ou spectacles qui parviennent à attirer une attention considérable des médias et donc du public.

L'urgence de Covid19 a été un test pour la communication au grand public. Quel a été l'effet sur la population ?

À partir des différentes versions émises sur la propagation de la contagion, pendant les mois de la pandémie du Covid-19, les informations officielles étaient virtuelles, contradictoires et parfois schizophrènes, alimentant un récit catastrophique et générant la terreur et la psychose de masse. Au cours des premiers mois, je pense que le caractère vague des informations était dû en partie au manque de transparence dans la gestion initiale de la pandémie par la Chine et en partie à la diffusion de données contradictoires et peu claires par les organismes institutionnels et les "experts". Pendant des semaines, même les journalistes n'ont pas pu comprendre la gravité de la situation, car les déclarations - parfois exprimées superficiellement et à titre personnel - des "experts" étaient trop diverses et contradictoires. D'où la désorientation et la perception publique de l'information "virtuelle". Dans les mois qui ont suivi, on a cependant pu constater que les médias ont délibérément choisi de continuer à cautionner le catastrophisme et d'accroître l'anxiété et la psychose, poursuivant une criminologie de la santé visant à maintenir un climat de peur élevé et justifiant des mesures répressives clairement destinées à maintenir la pression jusqu'à l'arrivée du vaccin. Le fait que l'opinion publique soit divisée même sur une question aussi sensible que la pandémie du Covid-19 montre clairement que l'information, de plus en plus spectaculaire, peine parfois à être crédible, précisément parce qu'elle semble avoir abandonné l'objectivité et la recherche de la vérité pour se soumettre à des lignes éditoriales spécifiques ou simplement pour faire de l'audimat, capter quelques clics ou vendre quelques exemplaires supplémentaires d'un journal. Dans ce cas, même les journalistes se sont trouvés obligés de courir après des informations confuses et contradictoires émanant d'organes officiels : comme ils sont tous devenus des "experts" mais sont tous en contradiction les uns avec les autres, il a été difficile de reconstituer et de diffuser des informations correctes.

dimanche, 30 août 2020

Un ex-agent des services secrets fracasse les fake news utilisées par l’Occident dans ses guerres

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Un ex-agent des services secrets fracasse les fake news utilisées par l’Occident dans ses guerres

Comment les fausses nouvelles contribuent-elles à justifier les conflits internationaux? Dans un ouvrage décapant, «Gouverner par les fake news», Jacques Baud, un ex-agent secret suisse, dénonce l’emploi des infox par les pays occidentaux. Entretien.

( Note ExoPortail : De mon point de vue l’analyse pourrait aller plus loin mais la dénonciation d’un ex-agent des services secrets étant tellement rare, qui plus est dans l’espace francophone, que cela mérite d’être diffusé ! )

C’était il y a plus de trois ans, quelques mois avant l’élection d’Emmanuel Macron. Richard Ferrand, alors secrétaire général de En Marche, publiait une tribune dans Le Monde intitulée «Ne laissons pas la Russie déstabiliser la présidentielle en France!». Un texte grandiloquent où il affirmait notamment que «deux grands médias, Russia Today et Sputnik, qui appartiennent à l’État russe» font «au quotidien de la diffusion, de la propagation de fausses nouvelles».

Tandis que François Fillon était empêtré dans le Penelopegate, l’argument de l’ingérence russe –déjà massivement utilisé aux États-Unis– avait permis d’affermir la candidature Macron, estime Jacques Baud, ancien agent des services de renseignement suisses, ayant travaillé à l’Onu puis à l’Otan. Construction d’un ennemi ou coup de com’ électoral?

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Les spéculations sur le péril russe continueront d’être alimentées par les médias mainstream, chercheurs et politiques lors de la crise des Gilets jaunes et les élections européennes. La menace russe pèse-t-elle sur l’Occident? Celui qui a travaillé longtemps «à l’étude de la menace soviétique» répond: «Non, absolument pas». Le colonel Jacques Baud, auteur du livre Gouverner par les fake news, (Éd. Max Milo), qualifie ainsi la manœuvre de «distorsion des faits».

Véritable pamphlet contre les services de renseignement, diplomates, politiques et médias, Gouverner par les fake news déconstruit en règle les infox produites par les pays occidentaux depuis quelques dizaines d’années. L’internaute n’y dénichera pas d’informations sensibles sur la mort de Kennedy, mais il y trouvera une grille de lecture afin d’appréhender les réalités stratégiques internationales. Jacques Baud accumule une compilation de dossiers accablants afin d’«inspirer un doute raisonnable sur la manière dont nous sommes informés

Les mensonges, boucliers de la démocratie ?

Héritage de la campagne présidentielle américaine de 2016, le terme de fake news a régulièrement été accolé à Donald Trump et ses saillies provocatrices. Proposant une hiérarchie de ces bobards, Jacques Baud estime que les plus dangereux sont ceux qui «manipulent les faits de sorte à créer une cohérence factice autour d’une apparence de vérité, afin de fausser la perception d’un auditoire et de le pousser à adhérer à une politique.»

81cWLT8bC5L.__BG0,0,0,0_FMpng_AC_UL600_SR387,600_.pngDe nombreux États tels que la Syrie, l’Iran, la Russie, le Venezuela ont tour à tour subi et continuent à être la cible de récits tronqués, d’infox de la part des Européens et Américains. Pour quel effet final recherché? «La fake news vient en appui d’une politique», soit la fabrication d’un ennemi, le lancement d’une intervention ou encore un changement de régime. L’intervention américaine en Irak en 2003, justifiée par le somptueux bobard de Colin Powell, Secrétaire d’État américain, brandissant une soi-disant fiole d’anthrax à la tribune des Nations unies n’en est qu’un exemple parmi d’autres.

«De nombreux conflits ont été déclenchés dans le monde par de fausses nouvelles. Les fausses nouvelles servent à acquérir en fait l’opinion publique en faveur d’un gouvernement. Le vrai problème des fake news, c’est qu’elles faussent notre vision des problèmes et elles tendent à anesthésier un peu la volonté populaire. On a des guerres qui sont faites sans volonté populaire.»

C’est le cas également de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par des frappes américaines le 3 janvier 2020. Le prétexte officiel? Celui-ci préparait des opérations contre quatre ambassades américaines au Moyen-Orient, une «menace imminente» selon Donald Trump. Quelques jours plus tard, la version du Président américain a changé, l’«horrible passé» de Soleimani justifierait tout simplement cette «opération homo» (assassinat ciblé).

Médias et services secrets, les relations troubles :

Régulièrement, les responsabilités d’interventions sont attribuées aux seuls politiques, notamment l’aventure de Nicolas Sarkozy et de Bernard Henri-Lévy en Libye en 2011. Sont-ils les seuls à mettre en cause? Quel rôle peut-on imputer à la DGSE, au MI6 ou encore à la CIA? L’ancien agent secret considère que le service de renseignement doit représenter un «mètre étalon de l’information pour un décideur stratégique. C’est ça sa fonction. C’est de lui dire, la situation elle est comme ça. Après, vous décidez ce que vous voulez». Et selon lui, les services occidentaux pèchent «à analyser objectivement et factuellement» les situations.

C’est pourquoi il dénonce cette «rigidité intellectuelle» dont font preuve diplomates et militaires à pratiquer d’une autre façon la guerre, à ne «concevoir que la tactique au détriment de la stratégie globale». En 2019, un article paru dans la Revue Défense Nationale du colonel Legrier critiquait dans ce sens la stratégie militaire de la coalition en Irak, faite de bombardements meurtriers en donnant «à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale

Jacques Baud pourfend les renseignements, les politiques, mais aussi le milieu de la presse tout entier, qui serait coupable de suivisme à l’égard des chancelleries occidentales. Les médias centraux français en prennent notamment pour leur grade. Celui-ci leur reproche ainsi de «masquer une partie de la réalité», en soutenant, dans le cas du Venezuela, des «entreprises qui contreviennent au droit international et à l’État de droit». Plus en amont, Jacques Baud insiste sur la sélection des sources d’information.

«Je n’ai rien contre le fait qu’on s’adresse à l’opposition pour avoir de l’information, mais cette information, on se rend bien compte qu’elle ne peut pas être prise au sens strict. Elles doivent être mises en relation avec des sources venant de l’autre côté. Typiquement pour la Syrie, on a une information qui semble venir pratiquement exclusivement de l’opposition. L’opposition c’est quoi? C’est des djihadistes. Donc en réalité, la presse fait la propagande djihadiste d’une certaine manière.»

Source : https://fr.sputniknews.com/interviews/202008281044330378-...

A regarder également (vidéo de 2016):

Jacques Baud : le terrorisme comme stratégie militaire

 
Le colonel Jacques Baud est un expert suisse en sécurité. Il donne ici un entretien à TV5 Monde à l'occasion de la sortie de son livre "Terrorisme, mensonges politiques et stratègies fatales de l'Occident". Issu d'un Etat neutre, il s'autorise à dire la vérité, malgré la doxa atlantiste.
 

samedi, 09 mai 2020

La crise des crises: du sanitaire au véritaire

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La crise des crises: du sanitaire au véritaire

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

C’est la méga-crise. D'abord sanitaire, elle suscite en cascade une crise financière et économique (de l'offre et de la demande), sociale et politique, du travail et du loisir, technologique (rôle du numérique) et géopolitique, culturelle et idéologique, sans doute écologique et quasi anthropologique de notre rapport avec le danger et la mort. Et ne parlons pas de la crise de l’autorité scientifique et de la prévision ou de la vérité. Le virus est le déclencheur ou le révélateur de contradictions latentes et de conflits oubliés.

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Toutes ces crises induites ont pour caractéristiques d'avoir été suscitées par les premières réactions à la pandémie, comme de confiner la moitié de la population de la Terre, donc par la gestion de crise. Nul n'avait songé à le faire lors de la grippe de Hong Kong en 1968 qui tua un million de personnes, dont 17.000 en France. Entre accepter les coups du destin et vouloir sauver les vies "à tout prix", le choix est éthique (Agamben : « Peut-on suspendre la vie pour la protéger ? »). Mais la seconde option suppose l'autorité de l'État, la croyance des citoyens (qui détermine leur comportement vertueux) et la base de la Vérité scientifique.

Du coup, la méga-crise devient méta-crise - crise des conditions qui définissent la crise-. Elle remet en cause le cadre dans lequel elles étaient pensées jusqu’ici ; elles étaient récurrentes, admises, mais entraient dans les calculs politiques ou économiques : gestion, communication, cellule de crise, crise de réputation, crise sanitaire, industrielle, e-crise, cybercrise, etc. Toutes ces notions suggéraient que c’était un défi et une opportunité de se réformer et de se moderniser. Et une incitation innover, mais dans la même direction. Les premiers de cordée comme nos gouvernants ont certainement, à l‘ENA ou en entreprise, travaillé sur des scénarios de « com de crise ». Même l’auteur de ces lignes enseigné la matière.

Or les crises induites se chevauchent ou se contredisent : comment sortir de la crise sanitaire sans aggraver la crise économique ? Ou comment défendre nos intérêts géopolitiques demain face à de nouvelles hégémonies sans risques économiques ou sociaux nouveaux de déstabilisation ? Telles sont les équations à résoudre.

S'ajoute un singulier rapport avec la réalité : l'épidémie devient infodémie. La mésinformation concurrence l'information fiable ; le doute se répand, surtout dans le domaines scientifique - causes, modes de propagation, efficacité des mesures et des médicaments, anticipations et probabilités, thèses farfelues... - au moment, précisément, où le politique s'appuie sur la légitimité de la science et des experts pour justifier ses décisions. Les interprétations complotistes prolifèrent.

07dc5871f5a46f58375dd92e2728eb22.jpgToutes ne sont peut-être pas innocentes. Les USA (dans une moindre mesure l'UE) dénoncent la guerre de l'information menée par la Chine. En sens inverse, Pékin stigmatise l'infoguerre venue de l'Ouest. Les gouvernements sont tentés de combattre la mésinformation en ligne en certifiant certains contenus. Notre pays vient d’inventer une plateforme en ligne qui trie les articles sur la pandémie « sûrs et vérifiés ». Sous l’égide de Sibeth Ndaye. Fact-checking pour start-up nation.

Plus efficace que la censure (binaire : message autorisé / non autorisé), la chasse aux fakes et au complotisme agit sur le code (le critère du crédible). Cela incite le citoyen à un auto-contrôle (en lui disant "ne soyez pas dupes"). Cette information AGDG (Avec Garantie Du Gouvernement) évoque un peu Miniver d’Orwell ou le « bureau de l’esprit public » de 1792. Le spectre de la manipulation justifie une prise de contrôle.

Elle se heurte au constat non pas que ce gouvernement ait été plus menteur qu’un autre, mais que, sur le confinement, les masques, les tests, la peur "pire que le virus", les frontières et à peu près toutes les mesures qu'il a fini par prendre, il a professé deux vérités successives au moins. L’État séducteur se fait maintenant État vérificateur et État-média. État maternant aussi : son souci du care le pousse à nous préserver des fables nocives. Nounou, raconte moi une vérité.
Dernière minute: Mais il y a des résistances. Le 30 avril, le gouvernement lançait sa plateforme Désintoxcoronavirus destinée à indiquer les "bonnes" sources d'information et à dissiper les "infox" sanitaires. Et... la retirait cinq jours plus tard, face aux protestations des rédactions. Subissant un procès en incompétence et une crise de crédibilité sans précédents, le pouvoir ne veut pas se donner en plus l'image de la censure indirecte (sources fiables contre fakes). C'est un premier échec pour une stratégie de contrôle idéologique qui disqualifie l'adversaire comme propagateur de faux et de théories complotistes - donc exclu du domaine de l'opinion libre puisque sorti de celui de la réalité-.

vendredi, 08 mai 2020

Entretien avec Jean-Yves Le Gallou: fausses nouvelles et vrais bobards

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Entretien avec Jean-Yves Le Gallou: fausses nouvelles et vrais bobards

Jean-Yves Le Gallou, fondateur de Polemia et spécialiste des médias, analyse le traitement des informations durant le confinement.

  Durant cette période d’épidémie, la moisson n’a-t-elle pas été particulièrement fructueuse pour vous qui traquez les fausses nouvelles ?

— Si. Les fausses nouvelles ont été doublement systémiques : nous avons eu des fausses nouvelles gouvernementales, précieusement relayées par les médias. Ainsi quand l’ineffable Sibeth Ndiaye et le petit arrogant Véran ont affirmé que les masques étaient inutiles, Le Parisien a publié une infographie pour illustrer la « vérité » gouvernementale. Quand, un mois plus tard, le gouvernement a expliqué que les masques seraient obligatoires après le déconfinement, Le Parisien a repris son infographie pour se caler sur la nouvelle vérité officielle…

N’y a-t-il pas eu – encore plus nettement que d’habitude – la dénonciation par les médias de prétendues « fausses nouvelles » d’une part et, d’autre part, la diffusion de leurs propres bobards ?

— Oui. Sur l’origine du virus, on nous a obligés dans un premier temps à croire que le coupable c’était le pangolin : le pangolin, vous dis-je ! Evoquer l’hypothèse d’une sortie accidentelle du virus du laboratoire P4 de Wuhan, inauguré en 2017 par Cazeneuve, le Premier ministre de Hollande, et Yves Levy, le mari de Buzyn, c’était être « complotiste » ! Et les chasseurs de « fake news » vous dénonçaient. Aujourd’hui, c’est presque devenu une hypothèse mainstream relayée par les services spéciaux et les ministres des pays occidentaux. Macron lui même nous a dit « on nous a caché des choses ». Le découvreur du sida, le prix Nobel Montagnier, a même envisagé l’hypothèse d’une fabrication humaine. A son tour il a été accusé d’être « complotiste ».

Alors, accident de la nature ou accident scientifique ? Origine naturelle ou fabrication humaine ? Aujourd’hui nous ne connaissons pas l’origine du virus et il serait sage de le reconnaître.

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Qu’appelez-vous « l’Etat Big Mother » ?

41ER6ZP8YHL._SX284_BO1,204,203,200_.jpg— C’est à l’échelon de l’Etat la philosophie de la mère abusive qui s’impose : « Couvre-toi », « Mets ton sweat », « Ne sors pas, tu vas attraper froid ». Veran traite les Français comme des enfants. C’est très exactement ce que condamne Michel Schneider, l’auteur de Big Mother : « Ecoute, proximité, caresses, urgence, amour. Les hommes politiques jouent à la mère. Dirigeants n’osant plus diriger, citoyens infantilisés attendant tout de l’Etat : la France est malade de sa politique comme certains enfants le sont de leur mère » ! C’est le triptyque de la soumission : Big mother (infantilisation des Français), Big brother (surveillance générale), Big Other (priorité à l’immigré).

Vous n’hésitez pas à parler de « dictature Macron ». N’exagérez-vous pas?

— Hélas non, en novembre dernier nous avions consacré le Forum de la dissidence de Polémia à « La dictature Macron ». Pourquoi ? Parce que la logique du pouvoir est post-démocratique : imposer à l’opinion les dogmes du mondialisme, de l’immigrationnisme et la déconstruction de tous les héritages et traditions. La crise sanitaire – amplifiée par l’incurie gouvernementale – est une formidable occasion pour faire avancer les pions de l’idéologie dominante. La stratégie du choc est mise en oeuvre avec la dictature sanitaire : limitation de la liberté d’expression, sous couvert de lutter contre les « fake news » : dès mars, le préfet Solly, directeur de Facebook France, a annoncé le renforcement de la « régulation » – traduisez censure – sur les réseaux. Et labellisation de la parole officielle au nom de la lutte contre l’épidémie. Restriction de la liberté de circulation bien au-delà du strict nécessaire pour lutter contre l’épidémie (funérailles impossibles, fermeture des parcs, des forêts, des plages, etc.). Mise en cause de la liberté du culte catholique. Atteintes à la liberté de prescription médicale (chloroquine). Ce n’est peut-être pas encore le Goulag mais c’est un pas en avant dans le Moulag.

Pensez-vous qu’avec le déconfinement nous échapperons à cette « dictature sanitaire » ?

— Non, le déconfinement sera au contraire l’occasion d’inscrire dans le marbre de la loi certaines mesures prises lors de l’état d’urgence sanitaire. D’imposer dans la durée le principe de l’ausweisspour circuler. D’avancer dans le traçage électronique des citoyens. De remettre en cause le secret médical. En attendant le vaccin obligatoire avec puce électronique voulu par Bill Gates et l’OMS.

Certains rêvent d’un retour au moins partiel au souverainisme, leçon de cette épidémie. Y croyez-vous ?

— Dans cette affaire, certains ont fait un mauvais procès à l’Union européenne qui n’est en rien responsable des problèmes de santé qui restent du domaine des Etats, voire des Etats fédérés comme en Allemagne. C’est peut-être paradoxal, mais certains souverainistes sont les idiots du pouvoir qu’ils exonèrent de ses fautes en en rejetant la responsabilité sur Bruxelles. Le vrai combat à mener c’est celui contre l’idéologie dominante et les hommes qui la mettent en œuvre : que ceux-ci soient à Paris ou à Bruxelles ne change pas grand chose. Il ne faut pas se tromper de combat. L’épidémie de coronavirus a surtout montré la faillite de l’Etat francais emberlificoté dans des pratiques managériales (« qualité – contrôle – performance – pilotage ») aussi prétentieuses qu’inefficaces.

Quels effets cette épidémie semble-t-elle avoir sur l’immigration clandestine ? Va-t-on être plus regardant ?

D-Cohn-Bendit_7c5793ec5f1e8748077cd20662d9de9d.jpg— Je crains que non ! Le gouvernement Conte en Italie a annoncé qu’il allait régulariser 200 000 clandestins, soi-disant pour faire face aux besoins de l’économie. Et depuis l’Allemagne – où il échappe au confinement – Cohn Bendit nous explique que nous avons été sauvés par les livreurs dont beaucoup sont clandestins et qu’il faut les remercier en leur donnant des papiers. Quant au Conseil d’Etat, il a imposé la réouverture des guichets de demande d’asile.

Retiendrez-vous dans votre choix pour les prochains Bobards d’or la dénonciation d’une « messe clandestine » à Saint-Nicolas ou à Saint-André-de-l’Europe ?

— Le montage sur la « messe clandestine » à Saint-Nicolas-du-Chardonnet y trouvera sa place dans la catégorie Bobard coronavirus.

Une conclusion ?

— Dissidence ! Résistance ! •

Propos recueillis par Anne Le Pape

Photo :  Anne Le Pape

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Extrait de: Source et auteur

De la “pandémie médiatique” : entretien avec François-Bernard Huyghe

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De la “pandémie médiatique” : entretien avec François-Bernard Huyghe

Ex: https://www.ojim.fr

Nous avons déjà présenté plusieurs ouvrages du médiologue François-Bernard Huyghe qui vient de publier en mai une nouvelle édition actualisée de son opus Fake news (“Manip, Infox et Infodémie”) aux éditions VA Press. Entretien.

Question : Vous venez de publier une nouvelle édition de Fake news, version entièrement remaniée de votre livre sur les « infox ». Il y a une telle actualité du faux qu’il faille compléter l’édition de l’année dernière ?

François-Bernard Huyghe : Il y a même urgence ! La preuve : après avoir fait adopter une « loi contre le manipulation de l’information » (en 2018), le gouvernement a envisagé de créer une plateforme « Désinfox coronavirus » pour contrer rumeurs et affabulations relatives à l’épidémie et suggérer de “bonnes” sources. Selon le mot de Debord, le système libéral “ne veut être jugé que sur ses ennemis” ; visiblement, le macronisme a choisi le registre “Fakes, complotisme, délire haineux et fantasmes extrémistes” pour disqualifier toute parole critique. Plutôt qu’à une censure du contenu (interdire de dire x ou y), on agit désormais sur le code (informations vérifiées — devinez par qui — versus manipulations ne relevant pas de l’opinion mais de la malfaisance). Le citoyen est invité à intérioriser les normes du politiquement correct et de l’authentiquement correct. Il y a un enjeu idéologique considérable. Même si le projet mal ficelé a été abandonné, la tentation de réguler le code demeure.

Bien entendu, dire cela ce n’est pas nier qu’il prolifère des explications délirantes, des photos truquées, des révélations imaginaires, des thèses douteuses ou des prédictions invraisemblables sur la pandémie. Il a même fallu inventer un néologisme pour désigner le phénomène : infodémie. La propagation du faux parallèle à celle du virus.

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Vous dites même que la crise prend une dimension géopolitique ?

Oui, il y a comme des strates dans la mésinformation relative au Covid-19 :

- Il y a d’abord le phénomène ancestral de la rumeur ou de la pensée magique en période de catastrophe : remèdes miracles, boucs-émissaires désignés, récits surprenants sur “la vérité qu’on nous cache”, explications bricolées etc. se répandent spontanément.

- Une composante “médiologique”, disons liée aux technologies de l’information. Les réseaux sociaux qui permettent à chacun de s’exprimer, de diffuser, mais aussi de se dissimuler, sont favorables par nature aux discours alternatifs, éventuellement aux trucages, et toujours aux emballements collectifs. Surtout ici dans un domaine où le discours “scientifique” ou l’établissement des “faits” donnent lieu à interprétations hasardeuses.

- Outre la dimension politique nationale (un gouvernement donnant des versions contradictoires mais toujours “appuyées sur les scientifiques” à quelques jours de distance), il y a un enjeu géopolitique. Pour faire simple : les Chinois, après avoir un peu cafouillé au début de l’épidémie, lancent une grande opération de charme (soft power) sur le thème nous avons bien maîtrisé et notre modèle est universel. Côté américain ou dans les milieux atlantistes on riposte : les Chinois ont menti, ils manipulent l’opinion mondiale, non à l’hégémonie de Pékin. Une guerre internationale de l’information est en cours.

Au fait, comment reconnaît-on une “fake news” ?

Il faut que ce soit une nouvelle (un récit, une citation une photo de quelque chose qui se serait produit) et qu’elle soit fausse. Ce qui en général se reconnaît à ce qu’elle contredit la logique, ou les autres témoignages, ou les sources originelles. Ou encore si l’on peut prouver la fabrication : il y a des logiciels, des ONG, des rubriques “fact-checking” des médias qui passent leur journée à vérifier et la probabilité qu’un faux avéré ne soit pas signalé en ligne en quelques minutes est très faible.

Mais après avoir examiné le message, il faut aussi faire son auto-examen. Ne pas qualifier de fake tout ce qui relève de l’interprétation des idées ou de l’anticipation du futur, ne pas qualifier de manipulation tout ce qui contredit nos croyances (ni ne tenir pour démontré tout ce qui les renforce)…

Vous qui êtes un défenseur de la langue française vous avez placé un glossaire anglais (ou globish) des mots employés à ce sujet ?

Oui, bien forcé : tout ce débat sur les fake news (qui auraient fait élire Trump ou provoqué le Brexit) s’est développé aux États-Unis après 2016 ; et les médias et centres de recherches étatsuniens ont produit énormément de néologismes à ce sujet. Demandez-vous pourquoi les Européens se sentent obligés de penser puis d’adopter ces idées et ce vocabulaire.

Fake news : Manip, Infox et Infodémie en 2021, Format Kindle, VA Press, mai 2021 (6,49 €)

jeudi, 19 décembre 2019

Des fake news à l’obscurantisme - Crises de croyance

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Des fake news à l’obscurantisme

Crises de croyance

par François-Bernard Huyghe
 
Ex: https://www.huyghe.fr

L’empire du faux attaque les sciences : doute et croyances alternatives

Après la peur des fake news, du complotisme et du populisme, voici dénoncée la remontée de l’obscurantisme. La contestation de ce qui est scientifiquement démontré monte en proportion inverse de l’adhésion à des explications improbables portant sur le monde, la nature, et souvent la santé.

Voir le succès en ligne de considérations sur la platitude de la Terre, des réfutations de l’évolution, les effets du karma sur nos morphologies, et des cosmologies bizarres. Ces croyances générales relèvent souvent d’une révélation. Mais d’autres théories à succès ne prétendent pas bouleverser les principes généraux de la science, ni attester de pseudo-miracles ; elles jouent des témoignages, des statistiques et des corrélations : A est-il cancérigène ? Quel rapport entre l’exposition à B et le développement de cette maladie ? Tel risque de santé est-il démultiplié par le facteur C ? Manipulations des experts pour déguiser une responsabilité en accident ? De quoi faut-il avoir peur, de quoi s’indigner, que dénoncer ? Que nous cache-t-on qui affecte notre santé, notre équilibre,la planète ?

Le scepticisme monte avec le refus de l’autorité et de la preuve : ce qu’affirment les autorités scientifiques, sanitaires ou autres rencontre une méfiance croissante, comme envers les médias et la classe politique.  Mais le vide du doute appelle le plein d'une croyance alternative. Ainsi, la conviction qu’un péril, onde, produit chimique ou flux d’énergie, jusque là non décelé menace, qu’une solution médicale inédite est apparue, donc qu’une révision de nos notions ou un contrôle s’imposent.

Au-delà de l’effet rumeur ou des croyances « archaïques », des gens qui ont un bon niveau culturel adhérent à des discours sur des risques cachés, sur une corrélation transformée en causalité ou sur de futures catastrophes notamment sanitaires, assurés que la science officielle nous dissimule l’effroyable réalité.

Au fil de l’actualité, on apprend ainsi que nos compatriotes sont les plus sceptiques sur la nécessité des vaccins, qu’une dame gourou Vandana Shida expose les thèses anti-science à sciences po, qu’il faut se méfier des compteurs Linky et de la 5G, que 86% des jeunes français pensent que le nucléaire participe fortement au réchauffement climatique et émet du co2, qu’il y aurait un lien prouvé entre les pesticides et le cancer du sein. Sans parler de l’efficacité de l’homéopathie ou des listes de produits, glyphosate, qui ont d’indéniables dangers, mais dont le risque, notion tout à fait différente du danger aux doses où on les rencontre, déclenche des passions.

On peut s’étonner d’une crise du consensus de cette ampleur et du succès de tout ce qui dénonce, souvent avec des relents anti-modernistes, naturalistes, catastrophistes, science et médecine. Souvent en se réclamant d’une autre plus authentique qui trouverait des causes cachées et des effets occultés par le « discours officiel ».

Comme en politique, on peut mettre en cause des changements de mentalité : ère de la post-vérité, réceptivité au bullshit, le grand n’importe quoi. On peut chercher des causes rhétoriques ou épistémologiques : les charlatans sont convaincants - par exemple ils « jouent des peurs » -et les gentils ne saisissent pas les finesses du raisonnement notamment statistique. Certes. On peut aussi chercher des coupables d’une sorte de subversion du vrai (Russes et les démagogues en politique, collapsologues et anti-science en médecine), et pointer les intérêts matériels des vendeurs d’espérance ou des capteurs de clics : raconter une carabistouillle attire vers une publication ou un site où la seconde d’attention du cerveau humain est renvendue à un publicitaire. Et sans négliger non plus l’arrière-fond idéologique d’opposition à la science comme domination de la nature et au développement comme agression.

Mais ces polémiques ont aussi une dimension médiologique : le marché intellectuel du doute, la prime à la théorie venant de gens « authentiques », l’explosion de l’argumentation, chacun pouvant émettre, relayer, discuter, juger, s’indigner, soutenir, etc. tout cela fleurit d’abord sur les réseaux sociaux. Le numérique est d’autant plus favorable à la contre-information et à la contradiction que chacun étant ce censé pouvoir aller aux sources et aux témoignages comme en direct d’égaux présumés sincères. Les algorithmes privilégient tout ce qui fait buzz, polémique et mobilisation.Ceci vaut particulièrement dans le domaine de la santé qui est celui de l’intime, de ce qui pourrait m’arriver à moi ou mes proches. S’ajoutent des techniques de captation de l’attention, de production de faux partisans, qui donnent des armes à la mésinformation au détriment des affirmations accréditées de façon hiérarchique et traditionnelle.

Les réseaux sont le lieu de l’alerte incessante - gluten, ondes, glyphosates, vaccins, lactose, nouveau produit cancérigène... - la où la peur vaut autorité, et bien que nous vivions dans des sociétés où le souci de protection est infiniment supérieur à ce qu’il fut jamais.
 
Certes le remède est souvent près du poison et, sur les mêmes réseaux, fleurissent les vidéos de démontage ou les analyses des biais cognitifs, les déconstructeurs de fariboles, les sources primaires et les idées tertiaires...

Mais nous subissons la terrible loi dite de Brandolini « La quantité d'énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer".

mercredi, 20 novembre 2019

Désinformation en ligne : sortir de la dictature du temps court

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Désinformation en ligne : sortir de la dictature du temps court

 

Des « bots » aux « fermes à trolls » en passant par Cambridge Analytica la désinformation en ligne est devenue un phénomène politique. Souvent réduit aux « fake news », l’épineux problème cache en fait une réalité plurielle qui regroupe des biais cognitifs, une crise du journalisme et de la confiance en l’État et une paresse intellectuelle croissante du public. Conséquence de ce joyeux cocktail, le phénomène de la désinformation en ligne prend aujourd’hui une ampleur sans précédent.

Récemment, une étude de l’Institut Internet de l’Université d’Oxford fait un bilan alarmant : « des agences gouvernementales et des partis politiques ont utilisé les réseaux sociaux pour diffuser de la propagande politique, polluer l’information en ligne et entraver la liberté d’expression et la liberté de la presse ». Une enquête Eurobaromètre parue en 2018 montre aussi que ce mouvement inquiète les populations : 83 % des personnes interrogées estiment en effet que les fausses informations représentent un vrai danger pour la démocratie. Une crainte encore renforcée par l’arrivée des « deepfake », qui brouillent encore plus la limite entre fait et fiction.

Un phénomène complexe

Pour bien comprendre le phénomène, il faut en envisager les tenants et les aboutissants. L’ONG First Draft a publié à ce titre une matrice, très éclairante. Elle y liste les différents types de contenus créés et partagés : satire ou parodie (qui peut, parfois sans le vouloir, induire en erreur), les contenus trompeurs, contenus fallacieux (qui imitent de vraies sources d’information), contenus fabriqués (en partie fondés sur des faits réels), liens erronés, informations vraies citées dans un contexte erroné et, enfin, contenu manipulé.

L’ONG s’est aussi penchée sur les circonstances qui ont généré ces contenus : un journalisme de piètre qualité (sans vérification a priori), l’intention parodique, un ton provocateur, la passion qui peut pousser à commettre des erreurs de contextualisation, le partie pris d’un écrit, la recherche d’un profit, d’une influence politique ou la propagande politique. En recoupant ces deux champs (comment et pourquoi), la désinformation en ligne apparaît dès lors plus clairement dans sa complexité.

Les modes de diffusion de ces contenus sont eux aussi intéressants. Il ressort de l’étude de l’Université d’Oxford précitée que le réseau social Facebook s’est fait le canal privilégié pour cette désinformation avec des campagnes menées dans 56 pays sur les 70 touchés par le phénomène. Dans le cadre du réseau social, il est possible de cibler des usagers spécifiques susceptibles d’y réagir et de marteler le même message jusqu’à assimilation.
Or, malgré l’introduction d’un outil de transparence sur Facebook, la méthode demeure d’autant plus efficace que les internautes sont fatigués par « la quantité accablante d’informations qui nous arrivent au quotidien », note First Draft. D’autant que le cerveau humain est moins capable d’esprit critique devant des informations visuelles ou des contenus qui confortent notre avis : le fameux « biais de confirmation ». Aussi, les usagers des réseaux sociaux sont eux-mêmes un vecteur important de la diffusion de contenus fallacieux, qu’ils partagent eux-mêmes sans mauvaise intention.

Outil de déstabilisation modernisé

Le diagnostic posé, qu’est-il possible d’en conclure ? D’abord il faut rappeler que, évolutions technologiques mises à part, la désinformation s’est toujours trouvée au cœur des luttes entre populations et entre nations (les faux plans de débarquement des alliés, les armes de destruction massives irakiennes, la petite taille de Napoléon, l’ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016…).Dans une tribune publiée dans The Hill, le Général Jean-Paul Palomeros, ancien commandant de l’OTAN, rappelle le long historique de désinformation des pouvoirs publics, mais souligne également que les risques auxquels ces derniers font face sont désormais plus grands. Il note avec justesse qu’au-delà de la Russie, coupable souvent toute désignée, tous les pays sont concernés.

A lire aussi : Les robots tueurs : entre fantasme et provocation, quelle réalité juridique ?

Il retient pour ce faire l’exemple du grand boycott d’avril 2018 au Maroc. S’il semblait en premier lieu être un mouvement spontané d’un peuple excédé, il s’est rétrospectivement avéré être une campagne orchestrée par des militants islamistes, s’appuyant sur des milliers de posts trompeurs, une petite officine de militants islamistes et des campagnes de sponsorisation agressive. Le tout afin de « fragiliser la confiance que les Marocains accordent à leur classe politique (1) » et, in fine, de nuire aux élections à venir, en 2021. Résultat des courses, ce boycott, suivi par une grande partie de la population (dont les motifs de colère n’étaient pas moins justes), a connu un succès indéniable. Pourtant, il est clair que l’étincelle a été allumée par des pyromanes avec des intentions hostiles – dont les médias ne semblent pas avoir pris la mesure.

Sortir du temps court de l’information

Devant ce risque, la Commission européenne a décidé d’élaborer un code de bonnes pratiques à l’échelle de l’UE. Pour ce faire elle a collaboré avec Google, Facebook, Twitter, Mozilla et autres Wikimedia pour produire un ensemble de « mesures tangibles de lutte contre la désinformation » imaginée par les plates-formes. Il prévoit de bloquer les revenus publicitaires de certains comptes sur les réseaux sociaux ainsi que l’obligation pour les « publicités politiques (2) » d’être labellisées comme telles. S’il s’agit d’un début un peu tiède, c’est tout de même un pas dans la bonne direction.

Mais les journalistes eux-mêmes ont un rôle à jouer. Sous l’effet d’une pression croissante pour relayer l’information au plus vite, la qualité des contrôles de l’information s’est effondrée. Exemple célèbre des effets délétères du temps court, la prise d’otage de l’Hyper Cacher par Amedy Coulibaly, durant laquelle un journaliste avait révélé la cachette de plusieurs otages par accident, ce qui aurait pu leur coûter la vie. Les récents incidents autour de l’arrestation d’un « faux » Xavier Dupont de Ligones et le traitement de l’incertitude entourant l’incendie de l’usine Seveso à Rouen (avec son lot de radicalisation sémantique et de précipitation dangereuse) illustrent également cette dérive.

Pour restaurer le lien de confiance avec le public, il est crucial que les médias revoient leur rapport à l’actualité, et sortent de cette course contre la montre qui s’est avérée totalement contre-productive. A contrario, nombre d’études ont souligné que les interactions avec le public sont un facteur positif. Le rapport de confiance s’améliore à mesure que les journalistes s’impliquent dans les sections de commentaires et sur les réseaux sociaux. Enfin, une plus grande transparence sur la rédaction des articles – les procédures suivies, les raisons de ces procédures – permettrait de davantage mettre en valeur le travail de journaliste, et faire comprendre les délais entre un événement et sa couverture par la presse.

jeudi, 15 novembre 2018

Fake news : Débat avec François-Bernard Huyghe

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Fake news : Débat avec François-Bernard Huyghe, directeur de recherches à l’IRIS 

Source : Le Glob, François-Bernard Huyghe

Impossible de leur échapper, elles sont partout ! Dans les médias, sur les réseaux sociaux où nous en avons très probablement relayé au moins une, au Parlement où elles reviennent cet automne dans un projet de loi. Qui ? Les fake news bien sûr, ces cousines des infox, fausses nouvelles et autres rumeurs. Mais qu’est-ce qu’une fake news au juste ?

Les médiathèques d’Antony ont choisi de leur consacrer un « Monde en question », le premier de la saison 2018-2019, avec comme invité pour nous éclairer François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’IRIS et auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont deux tout récents sur la désinformation.

En 2h d’intense réflexion, nous avons parcouru grâce à lui tout l’éventail des mots à la mode – et en anglais – pour désigner les avatars d’une désinformation aussi vieille que l’humanité. Nous nous sommes ensuite penchés sur les moyens de les repérer avant de nous demander : « Pourquoi ça marche si bien ? ». Le tout exemples à l’appui, du plus incroyable et grotesque au plus subtil.

Retrouvez la conférence et le débat animés par Rencontres et Débats autrement en vidéo :

 

dimanche, 02 septembre 2018

Martin Heidegger und die Lügenpresse

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Volk und Bewegung  ( Ausgabe 3/4 - 2018)

Martin Heidegger und die Lügenpresse

Dr. Tomislav Sunic

Die Ausdrücke  „Fake news“ und Lügenpresse werden heute oft im öffentlichen Leben gebraucht, besonders in rechtsnationalen Kreisen, die dem liberalen System kritisch gegenüber stehen.  Das deutsche Wort Lügenpresse ist jedoch kein Synonym für das neue amerikanische Modewort  Fake news, obgleich beide gleicher begrifflicher Familie entstammen und beide auf falsche oder lügenhafte politische Auslegungen verweisen.

Ich muss zuerst zwei Punkte unterstreichen. Im heutigen System in Europa und Amerika sind es die Maßmedien, die das Verhalten der Politiker beeinflussen. Vor dem Fall der Mauer in Berlin 1989, und noch vor und nach dem Zweiten Weltkrieg, als Heidegger tätig war, war es umgekehrt:  es waren die Politiker bzw. die Regierungen, die immer das letzte Wort in der Medien-Berichterstattung hatten.

Das  deutsche Wort „Gerede“, welches von Martin Heidegger in seinem Hauptwerk Sein und Zeit gebraucht wird, hat keine  abschätzige Bedeutung wie das Wort Fake news oder das deutsche Wort Lügenpresse, obgleich auch das Wort „Gerede“ den beiden  Worten zugeordnet sein kann, insbesondere wenn man den leeren Worten heutiger Politiker oder Medien  zuhören muss. Man kann auch, statt des Wortes „Fake news“ oder „Lügenpresse“ das einfache Wort „Propaganda“ benutzen.

Das Wort Propaganda gehört auch derselben Begriffsfamilie an wie die Worte Gerede, Lügenpresse oder Fake news.  Heideggers Wort „Gerede“ wurde  in englischer Sprache mit dem Ausdruck  „idle talk“ übersetzt und in  französischer Sprache mit dem Worte „bavardage“. Wenn diese übersetzten Worte wiedermal ins Deutsche übersetzt werden, dann entsprechen sie den deutschen Wörtern „Geschwätz“, „Gerüchte“ oder „Tratsch und Klatsch“.  Um den vollen Sinn von Heideggers Darstellung des Begriffs vom Gerede zu bekommen, wäre es am besten, das Wort Gerede mit dem amerikanischen Umgangssprachewort „bullshitting“ zu ersetzen oder das deutsche Wort „spinnen“ oder „jemanden verarschen“ zu benutzen. Allerdings benutzt Heidegger nie die Umgangssprache in seiner sehr schwierigen Prosa. Mit dem Wort Gerede beschreibt Heidegger allerdings die Ziellosigkeit und die Nichtigkeit  der öffentlichen Kommunikation in der Weimarer Republik, wo er auch im Jahre 1926 sein Hauptwerk schrieb.

Ehe wir vorangehen sollten wir ein paar Worte über Martin Heidegger verlieren. Abschließend  gebe ich euch ein paar Beispiele aus der Tagespolitik und aus heutigen  Medien in Amerika und Europa, die den Begriff des Geredes, der Fake news oder der Lügenpresse teilweise veranschaulichen.

Es gibt ein zweifaches Problem mit Heidegger. Das erste Problem, wie schon vorher erwähnt, liegt in seiner schwierigen Sprache, die auch für viele deutsche Leser rätselhaft klingt und demzufolge oft an verschiedenen und falschen Auslegungen seiner Werke schuld gewesen ist. Außerdem gibt es viele nicht-deutsche Experten und Heideggerianer, die Heidegger kritisch bewerten. Sie tun dies aufgrund seiner übersetzten Werke ohne Kenntnis der deutschen Sprache. Das geht einfach nicht im Falle Heideggers. Heideggers Sprache, so wie seine Botschaft  kann man nicht verstehen, ohne gute Kenntnis der deutschen Sprache. Meine Empfehlung ist die folgende: Man muss gleichzeitig Heidegger in deutscher und  in andern Fremdsprachen lesen, um eventuell etwas von ihm zu lernen. 

Das zweite große Problem ist noch schwieriger und es betrifft Heideggers politische Beziehungen. Heidegger war von 1933 bis 1945 Mitglied der NS Partei. Er war nie politisch aktiv. Seine Werke sind auch keine politischen Traktate gegen den Liberalismus, Bolschewismus oder Parlamentarismus. Sein Hauptanliegen ist die Spekulation über das Wesen des Seins und des menschlichen Daseins und keineswegs die Beschreibung der politischen und geistigen Lage Europas in der Vorkriegszeit und nachher. Da er jedoch Mitglied der NS-Partei war, wird er heute oft von linken Kritikern als Vordenker des NS etikettiert. Wir sollten auch hier unterstreichen, wie die Wörter  „Nationalsozialismus“ und  „Faschismus“ ihre einstige Bedeutung heute verloren haben und als Sinnbild für das absolute Böse gelten. Demzufolge sei Heidegger auch ein absolutes Monster.

Manche von Heideggers Kritikern erblicken in jedem Satz von ihm den Wegweiser zu Ausschwitz. Trotz alledem ist heute Heidegger der meistzitierte Philosoph und seine Auslegungen über menschliche Entfremdung in der modernen Gesellschaft werden von zahlreichen Linksintellektuellen zitiert. Daraus kann man schließen, dass viele seiner linken Kritiker, die ihn kritisch als Nazi-Philosophen bewerten von dem NS-Gedankengut unbewusst fasziniert sind, ohne es in der Öffentlichkeit zugeben zu wollen.

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Die gelegentliche kriminalisierende und kritische Auslegung von Heideggers Werken aufgrund seiner frühen Zugehörigkeit zur NS-Partei kann man auch umkehren. Wenn ein Philosoph solchen Kalibers wie Heidegger der Fürsprecher des Reiches des absoluten Bösen gewesen wäre, dann sollte man sich auch  fragen, ob dieses Reich des absoluten Bösen, wo Heidegger tätig war, tatsächlich so böse war wie es heute in offizieller Geschichteschreibung dargestellt wird.     

Gehen wir jetzt zurück zu Heideggers Beschreibung des Begriffes Gerede und versuchen wir eine Parallele zur heutigen Fake news und Lügenpresse zu ziehen. Hier sind ein paar kurze Zitate aus Heideggers Buch, aus seinem Paragraph über das Gerede. Dieser Paragraph trifft auch gut auf die heutigen allwissenden Meinungsmacher zu. Zitat:

Das Gerede ist die Möglichkeit, alles zu verstehen ohne vorgängige Zueignung der Sache. Das Gerede behütet schon vor der Gefahr, bei einer solchen Zueignung zu scheitern. Das Gerede, das jeder aufraffen kann, entbindet nicht nur von der Aufgabe echten Verstehens, sondern bildet eine indifferente Verständlichkeit  ( Sein und Zeit  1927, § 35. Das Gerede).

Lassen Sie uns auch erklären, worauf Heidegger mit seinem Begriff vom Gerede zielt und wie dieser Begriff zur heutigen Lügenpresse oder zu Fake news passt, oder einfach gesagt, zu moderner Systempropaganda und ihren Schreiberlingen.

Laut Heidegger sind wir in die Welt hineingeworfen, ohne dass uns irgendjemand vordererst gefragt hätte, ob wir in dieser Welt leben wollen oder nicht. Unser Dasein in der heutigen Welt ist ständig den verschiedenen Herausforderungen ausgesetzt, die uns das heutige System als Freiheit verkaufen will, wenn auch diese Freiheit in Wirklichkeit  eine neue geistige Versklavung bedeutet.  Damit verliert unser Dasein heute seine Authentizität,  oder heideggerianisch gesagt, seine Eigentlichkeit. Das System, in dem wir heute leben, betrügt unter dem Mantel der Demokratie und der Menschenrechte ihre Bürger. Es ist eine Scheinwelt! Heidegger schreibt weiter: Zitat: „So kommt die Sprache unter die Diktatur der Öffentlichkeit. Diese entscheidet im Voraus, was verständlich ist und was als unverständlich verworfen werden muß.“ (§ 27. Das alltägliche Selbstsein und das Man in SuZ). Mit anderen Worten gesagt, ich darf nicht  entscheiden, was Wahrheit und was Lüge ist, sondern muss diese Entscheidung dem System und seinen Medien überlassen.

Im folgenden Paragraphen (§ 37, SuZ, Die Zweideutigkeit) schreibt Heidegger weiter:

„Zwischen das ursprüngliche Miteinandersein schiebt sich zunächst das Gerede. Jeder paßt zuerst und zunächst auf den Andern auf, wie er sich verhalten, was er dazu sagen wird. Das Miteinandersein im Man ist ganz und gar nicht ein abgeschlossenes, gleichgültiges Nebeneinander, sondern ein gespanntes, zweideutiges Aufeinanderaufpassen, ein heimliches sich-gegenseitig-Abhören. Unter der Maske des Füreinander spielt ein Gegeneinander“.

Was kann  man heute aus diesem Paragraphen lernen? Wie können wir diese Sätze von Heidegger weiter erläutern? Auf gut Deutsch: in dieser angeblich freien Gesellschaft, in der wir heute leben, bespitzelt laut Heidegger jeder jeden und bewacht die gute Aufrechterhaltung der Political Correctness seiner Mitbürger. Wir können daraus schließen, dass  das moderne System nicht mehr die Polizei mit Gummiknüppeln oder Maschinegewehren benötigt; das System verwendet den Gesinnungsterror durch die Bildung der öffentlichen Meinung und seiner Lügenpresse, wobei sich jeder verpflichtet fühlt, den Anderen zu kontrollieren und sich selbst zu zensurieren.

Die politischen Auswirkungen des Geredes und das damit verbundene Wort Fake News wurden treffend vom englischen Schriftsteller George Orwell illustriert. Um die Bedeutung der liberalen Fake news, bzw. der Systempropaganda besser zu begreifen, ist die Lektüre von Orwell unerlässlich. Orwell benutzt das Wort „newspeak“, welches  ins Deutsche mit dem richtigen Worte „Neusprech“ übersetzt  wurde. Orwell hatte eine revolutionäre Arbeit geleistet indem er das Gerede, falsche Nachrichten, oder  kurz gesagt Lügenpresse, in einer zugänglicher Sprache gut lesbar gemacht hatte.

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Fake news in heutiger politischer Kommunikation sind gar nichts Neues. Jene von uns, die lange Zeit im Kommunismus gelebt haben kennen die zersetzende  Trageweite der Fake news oder Lügenpresse sehr gut. Die offizielle Sprache und das tägliche Gerede in den ehemaligen kommunistischen Ländern Osteuropas bestand aus bedrohlichen, aber auch aus himmlischen Redewendungen, die mit fremden Worten geschmückt  waren, um ihren kommunistischen Autoren den Duft intellektueller Unfehlbarkeit zu verleihen. Die kommunistischen Sprüche erinnern an die Sprache der ehemaligen kommunistischen Zeitungen „Neues Deutschland“ in der DDR, oder „Rude Pravo“ in der Tschechoslowakei oder „Pravda“ in der Sowjetunion.

Jeder Satz in diesen Zeitungen hatte die Größe eines ganzen Absatzes und belegte fast ein Viertel der Zeitungsseite. Für solche kommunistische  sprachliche Folter erfanden die französischen antikommunistischen Intellektuellen vor etwa fünfzig Jahren, den Ausdruck "Holzsprache" (langue de bois). Der Ausdruck "Holzsprache" ist in Frankreich mittlerweile ein beliebtes und sarkastisches Schlagwort für unverständliche Sprache der politischen Eliten geworden.  Ebenso benutzten antikommunistische  Dissidenten in der ehemaligen DDR das ähnliche Wort  "Betonsprache" zur Bezeichnung der staatlich geförderten Fake News oder Lügenpresse  Eine ähnliche, jedoch elegantere Methode politischer Propaganda, bzw. die Förderung der Lügenpresse, sieht man heute in den sogenannten freien Medien in der EU und den USA.

Geben wir jetzt einen schnellen Überblick über manche Wörter  und Ausdrücke, denen wir täglich in der öffentlichen Rede sowie in unserer Gesetzgebung in unserem System begegnen. Das erste Anzeichen aller tyrannischen Regierungen, einschließlich des modernen  liberalen  Systems  ist der Überschuss an abstrakten paradiesischen Wörtern wie „Demokratie“, „Menschrechte“, „Humanität“, „Vielfalt“, „Toleranz“, usw.

Wenn wir kritisch darauf eingehen wollen, bemerken wir sofort, dass diese Wörter unterschiedliche Bedeutungen in unterschiedlichen historischen Epochen hatten. Diese Wörter haben oft  gegensätzliche Auslegungen je nach der Gesinnung ihrer Ausleger. Zum Bespiel bedeuten Menschrechte für einen Albaner etwas anderes als für einen Serben; für einen Palästinenser haben Menschenrechte eine andere Bedeutung als für einen Juden in Israel oder in New York. Besonders in Amerika begegnet man häufig solchen sentimentalen Weltverbesserungssprüchen, die schon längst ihren Platz in der Gesetzgebung  gefunden haben. Hier sind manche: Diversity oder „Vielfalt“ auf Deutsch,  ethnic sensitivity training, auf Deutsch „ethnisches Bewusstseinstraining“, oder  affirmative action das ins Deutsche mit dem Ausdruck „positive Diskriminierung“ übersetzt wurde.

Anderseits benutzt das System auch seine Höllensprache, mit dem Ziel en Regimekritiker, wie im Kommunismus, zu dämonisieren. Sollte ein Regimekritiker als Dämon bezeichnet werden, gelten fortan keine Menschenrechte mehr für ihn. Er ist kein Mensch mehr. Er sei  Dämon und demzufolge muss jeder Dämon abgeschlachtet  werden oder in spezielle Anstalten eingekerkert werden.

Sehr viel von diesem Neuwort—Gerede, welches meistens aus Amerika stammt, taucht mehr und mehr in  der europäischen Gesetzgebung auf – und besonders in den Systemmedien wie in der FAZ  oder Frankfurter  Rundschau, usw.  Allmählich  gewöhnen  sich die Bürger an solche Sprüche und Schlagworte und nehmen sie als etwas ganz  Normales hin. So ist beispielsweise der Ausdruck hate speech oder „Hassrede“ ein amerikanischer sehr abstrakter und undefinierbarer Ausdruck, der heute auch viel in Europa verwendet wird. Weiter haben wir die Ausdrücke, die auch schwer ins Deutsche übersetzt  werden können und deren Ziel es ist, den politischen Gegner zu kriminalisieren und zu dämonisieren. Was heißt „Hassrede“ eigentlich? Jemandes freie Rede ist immer die Hassrede von jemand anderem.

Im Gegensatz zu anderen europäischen Sprachen ist die deutsche Sprache die reichste Sprache, die besonders  geeignet ist zum Philosophieren und tiefsinnigen Nachdenken. In der deutschen Sprache kann man immer neue zusammengesetzte Wörter erschaffen, was uns Heideggers selbst in seinen Texten stets vormacht. Trotzdem erlaubt die deutsche Sprache auch die Zusammenstellung grotesker, zweideutiger Wörter, die wenig Sinn ergeben und die, wenn in andere Sprachen übersetzt, völlig andere Bedeutung tragen und damit oft gefährliche geistespolitische Missverständnisse hervorrufen. Das ist der Fall mit dem Titel des Paragraphen 130 aus dem deutschen Strafgesetzbuch. Das Wort  "Volksverhetzung" ist  ein Gerede-Konstrukt, dessen Sinn sehr dehnbar ist und sich gut zu verschiedenen Auslegungen eignet. Auf den ersten Blick ist es verboten, laut dem Wort Volksverhetzung, gegen das deutsche Volk zu hetzen;  tatsächlich aber ist  die reale oder angebliche Hetze gegen nicht-deutsche Bevölkerungsteile, die  in der BRD leben, mit dem Wort gemeint.

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Wir sollen auch versuchen, uns in die Perspektive eines amerikanischen oder  französischen Juristen oder Sprachwissenschaftlers einzufühlen. Wie begreift er das  deutsche Wort „Volksverhetzung“? Dieses Wort  wird  in englischer Sprache mit „ incitement to hatred" oder "incitement of popular hatred" übersetzt, was im Englischen eine völlig andere Bedeutung hat. In der französischen Sprache wird das Wort „Volksverhetzung“ mit dem Ausdruck  „l'incitation à la haine“ übersetz, was auf Deutsch rückübersetzt  „Aufstachelung zum Hass“ bedeutet. Hetze ist jedoch kein Hass! „Popular incitement“,  wie es in der amerikanischen Übersetzung heißt, kann auf Deutsch auch „beliebte  oder populäre Aufstachelung oder Anstiftung“ bedeuten! Wir sollten immer beachten, dass das deutsche Wort Volk kein begriffliches Äquivalent in andern europäischen Sprachen besitzt.

Dieses deutsche Neuwort „Volksverhetzung“ ist jedoch von den Behörden als Code für die sogenannten deutschen Rassisten oder Holocaustleugner konzipiert worden. Mit diesem schwerfälligen zusammengesetzten Substantiv sind in den letzten Jahrzehnten dennoch Hunderte von Deutschen im Gefängnis gelandet.

Falsche Nachrichten oder Fake news sind nicht nur das Kennzeichen der Mainstream-Medien und Politiker, sondern verbreiten sich auch in anderen Bereichen des geschriebenen Wortes, besonders in der modernen Geschichtsschreibung und im Hochschulwesen. Wenn die meisten Medien lügen, dann müssen wir zum Schluss kommen, dass die meisten Medienexperten, die meisten Universitätsprofessoren, und die meisten Befürworter des Liberalismus auch zu Lügen bereit sind. Unsere Pflicht ist es, uns gegen die Fake News, Lügenpresse, das Gerede und die Gesinnungspolizei zu wehren.    

 

jeudi, 03 mai 2018

François-Bernard Huygue : les Fake News

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François-Bernard Huygue : les Fake News

François-Bernard Huyghe, médiologue, nous présente le concept de Fake news, son histoire et ses ambiguïtés.
 
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lundi, 12 mars 2018

Macron, sa loi sur les «fake news» et l’invention fantaisiste du «complotisme»

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Macron, sa loi sur les «fake news» et l’invention fantaisiste du «complotisme»

Jean-Yves Jézéquel
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le 3 janvier dernier, Macron nous infligeait un affligeant discours obsédé par le « complotisme », pour nous annoncer qu’il préparait une loi contre les « Fake News », car des sondages manipulés au service du système, comme cela a été démontré, (Cf. par exemple article dans mondialisation.ca du 11 mars 2017- Sondages, sondeurs et « post-vérité »), déclaraient que quatre Français sur cinq étaient « complotistes » !

(Voir Macron annonce une loi contre les « fake news ») et ( Près de huit Français sur 10 croient à au moins une "théorie du complot", selon une étude)

Déjà Hollande avait déclaré en janvier 2015 :

« Les théories du complot se diffusent sans limites et ont, dans le passé, déjà conduit au pire. Nous devons agir (…) pour qu’un cadre juridique puisse être défini (…) et que des sanctions soient prononcées en cas de manquement». (Discours à l’occasion du 70ème anniversaire de Birkenau)

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que c’est l’État Français, complice des nazis, qui arrêtait les Juifs martyrisés à Birkenau! C’est donc l’État Français qui était le « complotiste » en chef, ligué contre les Juifs, pendant que le peuple des résistants, majoritairement communistes, se battait contre les fascistes pro nazis du Gouvernement de Vichy!

Bien entendu, il faut replacer cette protestation de Hollande dans son contexte : elle venait de la contestation largement répandue sur les engagements qu’il avait pris soutenant des groupes terroristes djihadistes en Syrie, sans l’avis du Parlement et encore moins celui du peuple Français, suite aux accords clandestins de DOHA en novembre 2012. Petit rappel pour la mémoire :

« Le montage de cette… (structure de coalition occidentale) est réalisé à Doha, capitale du Qatar… La Ligue Arabe, dominée par les dictatures du Golfe… participe à cette opération qui vise à détruire la société syrienne. Quelques-uns des dix articles du texte fondateur de ce rassemblement hétéroclite de déserteurs, de comploteurs exilés et de « personnalités » qui ne représentent qu’elles-mêmes exposent leurs visées. Ce texte fondateur de la Coalition, véritable déclaration de guerre à la société syrienne, a le mérite de rappeler que cette « Coalition » a été inspirée depuis l’étranger (États-Unis et Qatar) et d’inscrire noir sur blanc qu’elle se positionne en dehors des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international. L’article 2 de ce « programme politique » indique ainsi que « Les parties signataires ont pour objectif commun de renverser le ‘ régime syrien ‘, ses bases et ses symboles » ; l’article 3 que « La Coalition s’engage à n’engager ni dialogue, ni négociation avec le régime » ; l’article 8 que « La Coalition procédera, après sa reconnaissance internationale, à la composition d’un gouvernement provisoire ». Tels sont les objectifs que soutiennent ouvertement Washington, Londres et Paris et une Ligue Arabe qui n’a plus d’« arabe » que le nom. Loin de la prétendue guerre civile qui, selon les médias et dirigeants occidentaux, se déroulerait en Syrie, cette Coalition organisée depuis l’étranger par des étrangers cherche non pas à ouvrir des réformes dans le cadre d’un processus démocratique, comme nombre de médias en accréditent l’idée, mais bien à « renverser le régime » en violant la souveraineté de la République arabe syrienne par ingérence, pression et menace extérieure. Son but est très clair : empêcher le peuple syrien de choisir son système politique en lui imposant après la guerre « un gouvernement provisoire » dont il n’aura pas décidé et composé par Washington et Doha. Cette réunion de Doha et le montage de cette organisation politico-militaire s’opèrent en complète violation de la Charte des Nations Unies et de la résolution 3281 de l’ONU. » (Cf., Izambert, Jean-Loup. 56 – Tome 1 : L’État français complice de groupes criminels (Faits de société) (French Edition) (pp. 100-101). IS Edition.) 

Et le président Hollande de la monarchie absolue républicaine française, sans l’avis de personne, faisait partie de ces violeurs de la Charte des Nations Unies. Aujourd’hui, il fait partie des responsables des crimes contre l’humanité par le martyre abominable du peuple Syrien! Jean-Yves Le Drian continue encore aujourd’hui, sans scrupule, à cautionner ces crimes abominables contre le peuple Syrien en radotant le discours incompréhensible qui consiste à répéter que c’est Bachar El-Assad qui martyrise son peuple avec ses alliés diabolisés! Les tonnes de preuves incontestables (documents écrits, faits, images, vidéos, enquêtes, reportages, rapports officiels multiples, déclarations des chefs d’États eux-mêmes compromis dans le crime, jusqu’à des témoignages filmés d’anciens terroristes djihadistes repentis…etc…) qui démontrent que c’est la « coalition de Doha » qui a fixé cet objectif d’écraser la République Syrienne coûte que coûte, n’y changent rien !!!

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Et en écrivant cette pure et simple vérité documentée (Cf., « Le djihad et le management de la terreur », Jean-Yves Jézéquel, Vérone Éditions, 2017 et « 56 », Jean-Loup Izambert, IS éditions, 2015), selon les critères du Reichstadt et de la nouvelle « Propaganda-Abteilung Frankreich », je suis d’office classé dans les « complotistes » …

A la suite de cette annonce d’Hollande sur la répression de la liberté de pensée et d’expression de la pensée critique, un rapport se voulant très sérieux avait été pondu sur le « complotisme », terme qui a été inventé par la CIA dans le but de couvrir à bon compte ses crimes incessants à travers le monde, Hollande voulant à son tour utiliser ce terme pratique pour couvrir ses propres crimes en Syrie.

(Cf., Le conspirationnisme, un extrémisme politique influentLoi relative au renseignement)

Il n’est pas inutile de revoir les déclarations de Hollande et de Fabius : Hollande confirmait, dans un entretien avec le Monde du 19 août 2014, que « la France a livré et continue de livrer des armes directement aux ‘rebelles’ de l’Armée Syrienne Libre… »?Il disait encore : « … Nous ne devons pas relâcher le soutien que nous avions accordé à ces rebelles qui sont les seuls à participer à l’esprit démocratique!» Ces déclarations ont réellement été faites ouvertement, sans se cacher : il ne s’agit pas de « délire complotiste ». Chacun peut aller vérifier ces déclarations, s’il est honnête!

Or, ces groupes de ‘rebelles’ en question sont des islamistes qui s’étaient regroupés dans Daech et qui ont pratiqué ces atrocités contre la population syrienne telles que celles qui ont été racontées par Marie-Ange Patrizio et déposées entre les mains de la commission d’enquête parlementaire dirigée par Patricia Adam, présidente à partir de 2012, de la commission de la défense nationale et des forces armées. Marie-Ange Patrizio n’a jamais obtenu de suites à son témoignage direct documenté et incontestable qui a été enterré par la Commission priée par le Gouvernement de garder le silence complice et coupable…

L’ASL (l’Armée Syrienne Libre) était constituée par des hommes des mouvements d’Al Qaeda, du Front Al-Nosra devenu depuis août 2016 : Le Front Fateh Al-Cham (encore présent aujourd’hui à la Ghouta Damas et tuant les civiles qui essaient de quitter cet enfer), avant de former l’essentiel des troupes djihadistes terroristes de Daech ou ISIS, EIIL, aujourd’hui démantelé. Quant à Fabius, le ministre des affaires extérieures de 2012 à 2016 dans le Gouvernement Ayrault, il disait lors d’un voyage au Maroc : « Al-Nosra fait du bon boulot en Syrie ! »

Ce fameux rapport sur le « complotisme » demandé par Hollande avait été rédigé en février 2015 par un inconnu en mal de « célébrité », Rudy Reichstadt, un fanatique auto-proclamé de la défense inconditionnelle des crimes d’États ! Il avait créé un site internet qu’il avait appelé « Observatoire » et dans lequel il prétendait faire la chasse au « complotisme » !

En janvier 2018, on retrouvait ce même chasseur de « complotistes », toujours aussi nébuleux mais désormais associé à la Fondation Jean Jaurès pour lui donner du poids ! Macron faisait donc son annonce sur la loi de contrôle de l’information, c’est-à-dire de la censure par une sorte de nouvelle « Propaganda-Abteilung Frankreich » et le Reichstadt associé publiait son sondage bidon quatre jours après cette annonce !

Il est évident que le rapport de 2015 ne parle pas de lutter contre des croyances aveugles en des thèses « complotistes » absurdes, mais utilise ouvertement ces thèses farfelues pour décrédibiliser la parole dissidente.

La cabbale organisée par la nouvelle « Propaganda-Abteilung Frankreich » de Macron désigne le complotisme comme une pathologie, établit une relation entre « complotistes » et révisionnistes ou antisionistes. Ce procédé est ordurier, mais dans la société dirigée par des fanatiques de l’ordo libéralisme mondialiste, ce fascisme n’est pas étonnant.

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En résumé, si vous faites partie de ceux qui affirment clairement ou qui doutent simplement et discrètement de l’existence des « armes de destruction massive de Saddam Hussein », vous êtes « paranoïaque » et « délirant », car vous osez ne pas croire en la parole innocente des États et de leurs Instances qui ne disent rien que la vérité! Affirmer le contraire étant blasphématoire et passible de sanctions sévères…

Dans ce rapport du dénommé Reichstadt, nous découvrons aussi que les eurosceptiques sont des « complotistes », car dit cet auteur « illuminé », ce sont des antisémites qui soupçonnent la loi de 73 (interdiction d’emprunter à la banque nationale se traduisant plus tard par la même interdiction d’emprunter à la BCE), d’être un « complot » de banquiers juifs contre la nation ! Ainsi donc, si vous faites partie de ceux qui pensent que les États européens devraient pouvoir emprunter légitimement à la BCE, vous êtes un antisémite donc un « complotiste »! Ce rapport d’illuminé est pris au sérieux par un Macron à la tête de l’État français! Nous avons du souci à nous faire…

Si vous êtes un admirateur averti et informé d’Hugo Chavez ou de Vladimir Poutine, vous êtes un salaud de « complotiste »! Si vous êtes un militant de gauche ou d’extrême gauche, un ex-Indigné, un contestataire objectif et fortement documenté de la version officielle du 11-Septembre, un adepte des « médecines alternatives », vous êtes mis dans le même sac que les antisémites, les « terroristes », les néo-nazis, les négationnistes et toute la vermine des amis de la dictature et des dictateurs… Bref, vous faites alors partie de la « racaille à exterminer » d’une façon ou d’une autre pour le triomphe inconditionnel du fanatisme de la pensée unique et du fascisme absolu de l’ordo libéralisme qui doit régner en maître incontestable et incontesté sur l’humanité dressée à sa soumission silencieuse!

(https://www.lexpress.fr/actualite/politique/document-le-c...)

La loi renseignement, (lefigaro.fr), permettait déjà à l’exécutif de sauter la case justice pour bloquer des sites internet ou espionner les navigations web de n’importe quel particulier. Aujourd’hui c’est carrément les méthodes de l’Inquisition qui sont revues et réactualisées par Macron pour châtier les dissidents et les hérétiques contestataires de l’ordo libéralisme et de ses perversions criminelles.

(Cf., également http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/10/03/loi-antit...)

CONCLUSION

Cette cabale contre ceux qui sont indistinctement affublés de l’étiquette « complotistes », relève d’une forme d’arriération mentale, car celui qui accuse de « paranoïa » ceux qui ne pensent pas comme lui, sans avoir la compétence pour se prononcer sur ce qu’est la paranoïa, est très probablement un paranoïaque qui s’ignore.

Je voudrais donc recommander à l’État Français d’indiquer gentiment aux illuminés fanatiques qui l’inspirent, d’aller se faire soigner dans un bon établissement psychiatrique afin d’arrêter d’ânonner publiquement de telles inepties au nom d’un pouvoir qui dès à présent a perdu toute crédibilité et toute légitimité…

Quant à la loi nouvelle sur les « fake news », elle dit le faible niveau de conscience d’un Macron se révélant aussi facilement manipulable par le discours incantatoire de la propagande atlantiste. On peut également penser qu’il est une simple victime consentante de l’idéologie fasciste mondialiste de l’ordo libéralisme à laquelle il adhère corps et âme…

(Voir : 10 mai 2017 : « Pourquoi l’ultra libéralisme est-il un fascisme ? » in mondialisation.ca)

vendredi, 02 mars 2018

Qui a inventé la lutte contre les «fake news»?...

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Qui a inventé la lutte contre les «fake news»?...

par Fernand le Pic

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un article de Fernand le Pic, publié par Antipresse et repris par l'Observatoire du Journalisme, dans lequel il explique qui sont les promoteurs de cette lutte contre les fake news qui s'est soudainement imposée dans l'agenda des états européens...

Qui a inventé la lutte contre les « fake news »?

Comme un seul homme, les dirigeants des pays occidentaux tombent tous à bras raccourcis sur les «fake news». Comment et pourquoi en est-on arrivé à une aussi belle unanimité? Et où se trouve le chef d’orchestre ?

On s’inquiète en France de l’annonce d’Emmanuel Macron relative à son projet de loi anti-fake news. Comme les Français n’ont jamais été très bons en anglais, ils ont tendance à traduire fake news par fausses nouvelles. Le mot « fake » ne connote pourtant pas la même notion que celle du faux (tromper, faillir). Son étymologie le relie plutôt au nettoyage (cf. fegen en allemand), voire à l’embellissement par des moyens artificiels comme le maquillage, le lustrage, etc. On ne cherche pas à tromper sur la nature des choses mais à les rendre plus présentables.

Qu’à cela ne tienne, les Français aiment discuter, alors ils glosent juridiquement, politiquement ou encore philosophiquement sur le sujet. Curieusement, ils n’abordent jamais le volet militaire. On sait pourtant que l’arrangement de la réalité est consubstantiel à l’art de la guerre.

Là se trouve pourtant l’origine de cette dissémination simultanée d’un vocable anglophone dans le discours gouvernemental de presque tous les pays d’Europe, Suisse comprise, et bien sûr des États-Unis.

Réatlantiser l’Europe…

En 2010, un rapport du CEPA (Center for European Policy Analysis), un de ces énièmes laboratoires d’influence basés à Washington, pond un rapport intitulé « Keeping new allies ». Il s’alarme d’un risque de perte de contrôle des anciens pays du pacte de Varsovie, que l’arrivée d’Obama n’aurait fait qu’aggraver. Ce dernier avait en effet annoncé sa volonté de se rapprocher de la Russie sous présidence Medvedev et pour faire bonne figure, il avait osé enterrer le déploiement du très dispendieux bouclier antimissiles, décidé par le Deep state sous la présidence de Bush Jr.

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Face au désintérêt que suscitent les États-Unis dans ces pays, le CEPA recommande de procéder à une « opération de réassurance », qui, seulement quatre ans plus tard, deviendra la « European Reassurance Initiative » que l’on sait. On s’en doute un peu, le CEPA est évidemment une courroie de transmission du Deep state américain. Il est officiellement financé entre autres par la National Endowment for Democracy, la Mission US auprès de l’OTAN, la division Diplomatie publique de l’OTAN, l’École navale des États-Unis, le Pentagone, le Département d’État américain, les groupes habituels comme Raython, Lockheed Martin, Chevron, Bell Helicopter, Textron Systems, etc. Et puis, tout de même, l’Agence de défense européenne.

Aurions-nous oublié Soros ? Rassurez-vous, il n’est jamais bien loin. Ici, c’est dans le recrutement des cadres qu’on en trouve une ventouse, avec notamment le Bulgare Ivan Krastev, à la fois membre du conseil consultatif du CEPA et du Global Advisory Board d’Open society, lequel Krastev est par ailleurs expert encarté de la National Endowment for Democracy.

Que dit fondamentalement ce rapport du CEPA ? Eh bien, que la relation avec la ceinture orientale de l’Europe se relâche, se détériore très vite même, et qu’il faut d’urgence reprendre les choses en mains, car on discerne déjà «des signes que la région devient plus européenne qu’atlantiste». Diantre! Que nous dites-vous là ?! Le remède prescrit ? La création de nouvelles structures bilatérales et de think tanks atlantistes pour ranimer la flamme américaine, l’établissement de nouveaux «Centres d’excellence» de l’OTAN, sur le modèle du Centre de cyberdéfense de Tallinn (Estonie), de belles visites de haut rang plus fréquentes et en fanfare, l’augmentation du nombre d’étudiants boursiers dans les universités américaines, un investissement massif dans les médias, et des accords de livraison d’armes, notamment de missiles antibalistiques SM-3, produits par Raytheon à 15 millions de dollars pièce, c’est-à-dire le retour sine die au bouclier antimissile, contre la volonté du locataire de la Maison blanche. Sans oublier de bons vieux exercices militaires de la Baltique à la Mer Noire, sur fond de scénarios d’attaques majeures imminentes. Oui mais venant de qui ?

…en recréant un ennemi

Tant pis pour le reset d’Obama avec Moscou, ce sera un remake de la guerre froide avec la Russie, que l’on accusera de « révisionnisme ». Un terme pourtant plus naturel au lexique soviétique qu’américain. Mais après tout, pourquoi chercher plus loin ? Alors on ira provoquer la Russie. Un peu de temps pour préparer l’opération et réunir les fonds nécessaires et ce sera le coup d’État de Maïdan, avec la perspective assurée de voir l’armée américaine s’installer bientôt à demeure en Ukraine et plus particulièrement en Crimée. On connaît la suite.

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Le Kremlin n’a pas le choix, ce sera le retour du drapeau russe sur l’intégralité de la péninsule et de ses infrastructures militaires : bases stratégiques pour l’accès de la Russie aux mers chaudes. Tout cela, comme on s’en souvient, sans un seul coup de feu tiré. Un vent de panique souffle tout de même dans les États-majors occidentaux, qui résumeront l’opération en deux mots : guerre hybride.

Le concept était encore flou. Il signalait entre autres l’association de ressources civiles et militaires, de forces conventionnelles et spéciales, d’expositions médiatiques brutes et d’opérations d’influence secrètes, avec en particulier un usage très maîtrisé des réseaux sociaux.

Le Deep state américain a eu ce qu’il voulait : un beau discours de peur sur « l’invasion » russe de l’Ukraine, « l’annexion illégale » de la Crimée, ou encore l’hégémonie renaissante de la Russie qu’il faut contenir militairement. On va pouvoir exiger des européens qu’ils passent à la caisse de contributions et augmentent de quelques pourcents leurs budgets militaires au bénéfice des équipements « interopérables », comprenons américains. Et puis on va enfin pouvoir détruire définitivement toute velléités de la Maison blanche de persévérer dans son resetpro-russe.

Ce sera la carte de la propagande internet et des manipulations de l’information par les Russes, sous l’appellation de marque de «fake news». L’équation est on ne peut plus simple: « c’est russe, donc c’est fake». Sauf que les Américains, via l’OTAN, exigent de l’Europe qu’elle criminalise l’information d’origine russe.

Quand les barbouzes jouent au théâtre d’ombres

Officiellement, c’est depuis 2015 que les Européens ont reçu leur sommation militaire. Le général Philip Breedlove, à l’époque commandant suprême de l’OTAN, déclarait le 22 mars 2015, que l’Occident devait s’engager dans une guerre de l’information avec la Russie afin de contrecarrer ses « faux récits », notamment sur les réseaux sociaux. Curieusement, on avait déjà créé le Centre d’excellence de communication stratégique de l’OTAN (StratCom COE) à Riga, dès 2013. Peut-être voulait-on en faire un usage offensif, camouflé aujourd’hui en « réponse » à l’hégémonie russe?

GEN_David_H_Petraeus_-_Uniform_Class_A.jpgJustement, dès 2010, le général Petraeus, qui connut tout de même la case menottes aux poignets, avait passé commandé de logiciels permettant de créer des faux profils multiples à usage d’internet, avec une panoplie de fausses informations à la clé (faux CV crédibles, etc.) donnant l’illusion de la réalité à ces personnages virtuels (des _sock puppets dans le jargon). Autrement dit, le Pentagone utilise exactement ce qu’il reproche à la Russie d’employer! Nom de code:Operation Earnest Voice (OEV). C’est la société Ntrepid, propriétaire d’Anonymizer, qui a développé cette solution. Au passage, on apprendra que cette société a été fondée par Richard « Hollis » Helms, un ancien officier de la CIA. Également fondateur d’Abraxas. On sait que Hollis n’y a embauché que des anciens de la CIA, à 100% des effectifs. Un spin off en quelque sorte.

Le déploiement simultané de la censure

L’Union Européenne aussi, en tant que telle, a créé une ressource similaire avec East StratCom, qui travaille à contrer la campagne d’information russe. Un acronyme qui sonne décidément proche de US Stratcom, l’unité américaine regroupant la compétence notamment pour traiter une guerre nucléaire et les opérations psychologiques.

En plus des sanctions économiques contre la Russie, on s’apprête donc à mettre en place des sanctions informationnelles. Limitées au tempo des élections, nous dit-on. A voir! Dans le temps, on appelait cela de la censure. Aussi l’on ne peut que sourire lorsque M. Macron déclare qu’il veut, de sa propre initiative, censurer les médias russes! En l’occurrence, Macron ne fait qu’appliquer les ordres militaires de l’Etat major américain et du deep state, via l’OTAN. Idem pour Angela Merkel qui a déjà fait passer une loi, en douce, entre Noël et le nouvel an, obligeant les GAFA à censurer toute pensée déviante sous peine de lourdes amendes. Idem aussi pour le Royaume Uni, qui a carrément créé une brigade militaire dédiée de près de 1500 hommes (et femmes), la 70ème brigade, afin de mener cette guerre contre la Russie.

Marshall_Webb_and_Pixelated_Classified_Document.jpgLe général Marshall Webb (ça ne s’invente pas), confirmait quant à lui ce recours à des scénarios hybrides par ses troupes, lorsqu’il était encore patron des forces spéciales de l’OTAN. C’est ce même général qu’on voit sur la célèbre et curieuse photo de l’état-major suivant en direct la mise à mort de Ben Laden dans la salle de crise de la Maison blanche.

Et notre chère Suisse n’est pas à l’abri. Lors de sa première visite officielle à l’étranger, en Autriche, notre nouveau président de la Confédération Alain Berset a fait un petit crochet pour embrasser Harlem Désir, parachuté «représentant pour la liberté des médias» au sein de l’OSCE. Et de quoi ont-ils parlé? De la manière de juguler les fake news! Il n’y a décidément plus de sujet plus pressant!

Mais c’est le Vietnam qui devrait nous intéresser le plus. Ce pays a voulu faire comme les Européens. Il vient de créer son unité militaire de contrôle de l’orthodoxie médiatique : la Force 47. Composée de pas moins de 10.000 hommes, son rôle est de tout surveiller sur le Net et de supprimer tout contenu jugé déviant et offensant par le pouvoir en place. Certes, les Vietnamiens vivent toujours sous un régime communiste avec parti unique. Ce qui est très différent de chez nous.

Fernand Le Pic (Antipresse n°112, 21 janvier 2017)

mardi, 06 février 2018

La loi sur les Fakes news de Macron: Du terrorisme journalistique ?

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La loi sur les Fakes news de Macron: Du terrorisme journalistique ?

Ex: Suppression rapide des fausses nouvelles durant les périodes électorales, coopération des plateformes avec l’Etat et transparence exigée : la ministre de la Culture a précisé les contours de la nouvelle loi sur «la confiance dans l'information».

Ex: http://zejournal.mobi

Preuve de l’importance qu’Emmanuel Macron semble y consacrer : la loi sur les fausses informations avait été annoncée lors de ses vœux 2018. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a été tout aussi prompte à préciser la teneur de cette loi sur «la confiance dans l’information». Dans un entretien au JDD le 4 février, elle a annoncé la création d’une procédure judiciaire accélérée, une coopération requise des plateformes avec l’Etat et davantage de transparence sur les contenus sponsorisés.

Le ministre a donc défini plusieurs axes transversaux pour permettre au gouvernement de lutter avec rapidité et efficacité contre les informations erronées, particulièrement en période électorale.

Tout d’abord, face à la vitesse de propagation des contenus, et la capacité d’achat d’audience qui en démultiplie la pénétration, Françoise Nyssen a dégainé un dispositif législatif adapté : le référé. «Une procédure de référé judiciaire sera mise en place pour faire cesser rapidement la diffusion d'une fausse nouvelle, lorsque celle-ci est manifeste», a-t-elle déclaré. Le délai de suppression pourrait ne plus dépasser 48 h.

Autre moyen pour lutter contre les fausses informations : obliger les plateformes à rendre des comptes sur leurs contenus. Comment ? «La loi prévoira des obligations nouvelles pour les plateformes, qui devront coopérer avec l'État et être transparentes sur les contenus sponsorisés», a ajouté Françoise Nyssen. «S'il y a manquement aux obligations qu'imposera la loi (devoir de coopération, transparence sur les contenus sponsorisés), il y aura des sanctions», a-t-elle affirmé. 

Parallèlement, le texte empêchera les plateformes de pratiquer leurs propres règles de censures vis-à-vis des «vraies nouvelles», la ministre faisant à cet effet référence au tableau L’Origine du monde de Gustave Courbet censuré par Facebook, une suppression qui avait fait polémique mais rendue possible en l’absence de cadre législatif. L’affaire a été portée devant les tribunaux le 1er février par l’utilisateur de Facebook qui avait vu sa publication du célèbre tableau retirée du réseau social et son compte bloqué.

Selon le quotidien Le Figaro, le texte aurait été l'objet de travaux préparatoires dès novembre 2017. Il serait déjà prêt, et la proposition de loi serait présentée par le groupe LREM à l'Assemblée nationale au printemps 2018, pour qu'elle soit déjà en place pour les élections européennes de 2019.  

Dans sa volonté affichée de lutter contre «le complotisme et le populisme», Emmanuel Macron avait annoncé le 3 janvier à l'occasion de ses vœux à la presse un projet de loi visant à «protéger la vie démocratique». Evoquant «la vérité», ou encore «la liberté d'expression», le président de la République a expliqué que l'Etat souhaitait surveiller la façon dont les informations sont produites et diffusées.


- Source : RT (Russie)

samedi, 13 janvier 2018

Une loi Macron contre les « fakes » ?

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Une loi Macron contre les « fakes »?

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://www.huyghe.fr

Dans ses vœux à la presse. E. Macron a glissé quelques phrases sur les fake news et sur la nécessité d’une loi pour les combattre : « J'ai décidé que nous allions faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles... Propager une fausse nouvelle [n'y] requiert que quelques dizaines de milliers d'euros et peut se faire dans l'anonymat complet». Et d’ajouter : « Les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publiques l'identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus
Il est un peu tôt pour critiquer le contenu de la future loi (qui, par définition devrait ajouter quelque chose à la loi de 1881 «La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros. ».

La nouveauté pourrait donc être non pas de punir après coup des propos diffamatoires et destinés à provoquer des désordres (ce qui pouvait se concevoir avec de très sérieuses garanties juridiques) mais, en particulier en période électorale, de faire fermer des sites et des comptes. Ce qui, pour pousser l’hypothèse plus loin, suppose de contraindre les plateformes et les founisseurs d’accès, donc des acteurs techniques pas forcément domiciliés en France, à réaliser cette opération dans un délai rapide, comme c’est déjà le cas de facto pour les contenus terroristes.

E. Macron semble ici s’engager sur la même voie qu’Obama qui, sept ans après avoir exalté le rôle libérateur des médias sociaux dans le printemps arabe, se disait obsédé par le pouvoir de la désinformation en ligne.

On voit bien dans quel contexte interviendrait cette loi :

- Des émissions se multiplient pour mettre en garde le public ; des revues consacrent leur couverture au thème de la démocratie menacée par le faux « Y a-t-il encore une vérité ? », « Sommes-nous si faciles à manipuler ? », « Le vrai, le faux et le presque vrai » sans oublier les enquêtes sur les « théories du complot. Délires conspirationnistes ou armes de propagande » ou « L’ère de la désinformation ». La peur du fake devient une obsession contemporaine.

- Et ce n’est rien par rapport Aux médias anglo-saxons qui annoncent que Trump a tué la vérité, que nous vivons à l’ère de la post-vérité, que fakes, bullshit, hacks, trolls autre néologismes menacent la démocratie, que la croyance dans les certitudes scientifique est menacée par les obscurantismes. Ceci s’explique par le fait que les médias mainstream d’outre-Atlantique ne peuvent admettre ni l’échec de Clinton qu’ils soutenaient très majoritairement, ni la propension de Trump à les traiter de « fakes eux-mêmes » et à affirmer des énormités justement destinées à provoquer les élites, ni le scepticisme des masse envers des thèmes comme le réchauffement climatique ou la société multiculturelle. Par un mécanisme de causalité diabolique qui rappelle la guerre froide, on en conclut vite que si le peuple pense faux, c’est qu’il est victime de mensonges délibérés, d’interférences étrangères et de complots idéologiques. Suivant son tempérament, on mettra l’accent sur les manœuvres diaboliques des russo-populistes, sur le ressentiment des petits blancs peu éduqués prêts à croire tout ce qui contrarie les élites, ou sur les mécanismes pervers des réseaux sociaux et leur « effet de bulle ». Mais l’idée générale est la même : nos démocraties sont menacées par une déviation de la liberté d’expression et par ceux qui l’exploitent au service d’idéologies illibérales.
 

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- Cette mentalité est contagieuse : récemment le Monde titrait sur les interférences étrangères qui auraient pu fausser le Brexit, l’élection Trump et le référendum de Catalogne, notre propre élection présidentielle n’ayant échappé que de peu au phénomène. Beaucoup avaient suggéré que l’élection française avait failli être faussée avec les rumeurs sur Macron et la diffusion en dernière minute de courriels du mouvement en Marche. Notons au passage que Macron a plutôt bénéficié des attaques contre lui : les prétendues rumeurs sur son homosexualité lui ont donné l’occasion de bons mots, et les fuites (donc a priori la révélation de document authentiques et pas du tout de fakes) de courriels de son parti sont intervenues si tard (juste le dernier week-end) que personne n’en a parlé sur le fond, sauf pour le décrire comme victime d’un complot russe.

- Ce soudain intérêt pour les question est aussi lié à la crise de la presse menacée par l’information en ligne. Les médias « classiques » tendent à se relégitimer ou à justifier sa fonction de sélectrice et médiatrice des événements et multipliant les rubriques de fact-checking (les Décodeurs, cross-check, Désintox...). Assumant sa position de correctrice d’une information anarchique, la presse devrait aussi se poser la question du scepticisme qu’elle rencontre, elle.

- L’idée que c’est un coup des Russes et des fachos, que les électeurs finalement pas très malins se laissent abuser par des rumeurs et intoxications et qu’il faudrait contrôler et éduquer, cette idée a tout pour rassurer ceux qui les énoncent. Si les gens votent mal, c’est qu’ils sont niais, victimes de la manipulation illibérale ; s’ils croient ce que leur racontent d’autres naïfs sur les réseaux sociaux, nous avons bien raison de lire les journaux et de regarder les débats télévisés ; s’ils n’ont pas l’esprit critique comme nous, nous n’avons finalement qu’un problème de formation et de communication. Les « gens » pensent a) parce qu’ils sont victimes d’un quasi complot b) parce qu’ils sont rétifs à l’esprit critique et scientifique c) parce qu’ils sont habités par des peurs irrationnelles et fantasmes divers qui les amènent à croire n’importe quoi (phobies, stéréotypes, repli identitaire...) et à se défier des sachants. Il n’y a donc pas de cause objective, juste un dysfonctionnement que nous, les partisans de la vérité et de la rationnalité, devrions réparer scientifiquement.

Que pourraient être les conséquences d’une loi contre les fausses nouvelles ? En attendant que le projet prenne forme, nous conseillerions au législateur de réfléchir aux effets pervers qu’elle pourrait avoir.
 

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- D’abord, bien sûr, un effet sur les libertés. Qui déterminera le vrai du faux et le condamnable de la simple erreur ? Le fait non avéré de l’égarement idéologique ? L’intention perverse de la méfiance excessive envers le discours dominant ? Le trucage de la critique ? L’intoxication de l’interprétation ? Pour cela, il faudrait à la fois établir les faits vrais, la sincérité de ceux qui les rapportent et les intérêts qu’ils servent. Mais c’est aussi la démarche de pays qui établissent la censure au nom de la lutte contre le mensonge. Ainsi le Vietnam vient de se doter d’une cyberbrigade, la force 47, pour lutter contre les « vues erronées » et pour faire pression sur les plateformes... Il va devenir un peu difficile de s’en indigner.

- L’effet boomerang : si vous vous adressez à des gens qui pensent que les médias leur mentent, que l’information est contrôlée et que la vérité est ailleurs, en retirant ou en signalant certaines informations comme officiellement fausses, ne risquez vous pas de les renforcer dans leur conviction ? Des études récentes montrent par exemple que le fait de signaler un contenu comme suspect ou controversé peut exercer un effet d’attraction et lui faire de la publicité.
Un exemple entre cent. Suivant Libération, un Français sur 5 doute aujourd’hui de la « version officielle » des attentats contre Charlie Hebdo. Le problème est-il à chercher dans la fachosphère, la complosphère et l’identitosphère qui auraient égaré de pauvres jeunes ? Ou faut-il se poser la question du scepticisme des masses et de l’impuissance des médias à faire adhérer au consensus ?

- L’effet marteau pour écraser une puce. Il est certes exact qu’il existe des contenus sponsorisés à des fins politiques (mais beaucoup moins qu’il n’existe de comptes qui publient des nouvelles politiques délirantes pour attirer des visites et des cliques à des fins de commercialisation publicitaire). Et gardons la proportion ; comme nous les signalison quand on identifie 3.000 comptes « russses » avec un budget de 100.000 dollars sur Facebook, cela fait 0,1 % des revenus publicitaires quotidiens de la plateforme.

- L’effet de renforcement en faveur des grands du Net. Ce sont eux qui, finalement, ont le pouvoir de retirer un contenu, de fermer un compte, de créer les algorithmes qui signaleront les contenus dangereux ou illégitimes, de classer les contenus, d’en rendre certains inaccessibles à la recherche, etc. Tout ce que fera le politique avec sa lenteur, ses décrets et ses tribunaux ne deviendra efficace que si les acteurs économiques et techniques dédicent de surveiller, déréférencer et punir. Donc de censurer suivant leurs critères, après avoir créé cette économie de l’attention où justement le sensationnel, le choquant et surtout ce qui plaît au sein d’une communauté d’affinités est systématiquement favorisé. Comme le note la Quadrature du Net, « la propagation de fausses informations n’est que le symptôme d’un mal bien plus large cuasé par le ciblage publicitaire ».

- L’effet de myopie idéologique. On encourage ainsi l’idée que les erreurs politiques sont le produit mécanique des mauvaises influences et des désinformations. Avec un corollaire implicite qui est qu’une population préservée des pouvoirs du faux et bien éduquée serait naturellement libérale et plutôt satisfaite au moins du système politique. À poser un camp des véridiques contre un camp des irrationnels, on oublie que l’affrontement politique est aussi celui de valeurs et d’intérêts, pas seulement de vérités (there is no alternative) et de lubies.

dimanche, 03 décembre 2017

L’UE et l’OTAN disent «fake news» mais envisagent l’abolition de nos droits fondamentaux

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«On préfère ignorer les opinions du peuple»

L’UE et l’OTAN disent «fake news» mais envisagent l’abolition de nos droits fondamentaux

par Willy Wimmer, ancien Secrétaire d’Etat du ministre fédéral de la défense de l’Allemagne

Ex: http://www.zeit-fragen/fr

On est à nouveau au point où le fait d’exprimer une opinion indépendante s’avère dangereux. On se retrouve dans la ligne de mire lorsqu’une opinion personnelle ne correspond pas aux directives gouvernementales officielles, aux lignes directrices de l’Union européenne ou au cadre géopolitique prescrit par Washington par le biais de l’OTAN. Au Bundestag, on n’a alors plus le droit de s’exprimer.1 On est poussé à quitter le Parlement pour raison de «dissidence». Il n’est donc pas étonnant que l’Assemblée plénière du Bundestag ressemble de plus en plus à l’Opéra Kroll2 ou à la Volkskammer [Chambre du peuple] de triste mémoire. A Berlin, le Sénat interdit des manifestations publiques en faveur du pluralisme des opinions.3


Selon notre Loi fondamentale, la libre formation de l’opinion est un droit fondamental pour tout citoyen. Elle n’a plus lieu. Où trouve-t-on encore dans nos grands médias l’expression des opinions divergentes prévalant dans la population allemande? Où le gouvernement doit-il débattre de ces avis divergents au sein du pays, s’ils n’existent plus dans le miroir des médias? Le gouvernement est donc libre de faire ce qu’il veut, dans le style d’un front populaire «à la mode de OTAN». Il peut ainsi sanctionner des opinions dissidentes de manière totalitaire. Le Ministère de la justice a ainsi développé un «Service pour l’externalisation de la censure et l’immunité des fausses nouvelles de l’OTAN».4


willy-wimmer-1028008150.jpgSelon la loi fondamentale, le développement des opinions et des volontés au sein de la population est la seule justification politique pour l’existence des partis politiques. On peut observer chaque jour à quel point ce processus est pourri. Les partis sont tous en train de dépérir. Là où ils existent encore, ils sont strictement alignés aux dirigeants de Berlin. Toute opinion déviante, pouvant mettre en danger le cartel des personnes au pouvoir à Berlin, est rapidement transmise à Berlin. On préfère ignorer les opinions du peuple, car elles pourraient contrecarrer la ligne directrice. Une fin immédiate de la carrière serait alors garantie. L’opportunisme est devenu la ligne générale des partis et a conquis maintenant tous les anciens partis représentés au Bundestag, sauf quelques rares exceptions. Finalement, on veut participer au gouvernement. Et ce n’est possible que si l’on suit la ligne générale belliciste de l’OTAN.


On a bien le droit d’attaquer l’actuel président américain Trump, à qui on a octroyé une interdiction d’entrer en contact avec son équivalent russe Poutine. Pourquoi? Parce qu’il y aurait danger d’un accord dans des questions importantes. Ces questions – soyons-en conscients – mettent en danger l’existence de toute l’humanité, ou seulement de nous, habitants de l’Europe centrale, si elles devaient être résolues de manière belliciste.


Mais où étaient la Chancelière et le Président fédéral et tous ceux qui boudent unanimement le nouveau président américain Trump, lorsque les présidents prédécesseurs plongèrent la planète dans la misère actuelle, pour laquelle ils demeurent les responsables exclusifs? Y compris le coup d’Etat en Ukraine, probablement mis en scène pour justifier le déploiement militaire contre la Fédération de Russie. Parjure et violation du contrat dominent la politique de l’Occident depuis 1992, et Belgrade fut la première victime en 1999.


Cette semaine, le Premier ministre britannique a tenté de mettre en relief l’essence de cette politique dans un discours concernant la politique de la sécurité, dans le style d’une «furie insulaire». Quiconque finance chaque année la BBC comme instrument de la dominance globale avec des centaines de millions de livres, dispose de bien des moyens entre leurs mains contre la concurrence. Il faut que les gens courent après BBC et CNN. Un programme d’excellente qualité journalistique comme la RT russe devient alors un mal majeur, notamment quand la RT donne la parole à ceux en Europe et aux Etats-Unis qui refusent de participer aux préparations de guerres de l’UE et de l’OTAN. Mme Theresa May l’a clairement formulé dans son discours. Il s’agit de la supériorité de la «race anglo-saxonne» dans le sens de Cecil Rhodes, se matérialisant à nos jours dans le «nouvel ordre mondial». Pour atteindre ce but, il faut bien parfois éliminer une personne ou un pays récalcitrants, même si c’est dans la forme de la RT ou de «Sputnik». Mme May et d’autres disent «fake news» mais envisagent l’abolition de nos droits fondamentaux.    

Annotations de la rédaction:

1    Dans les divers groupes politiques du Bundestag allemand, la décision de donner la parole à leurs membres, au cours des débats parlementaires appartient au comité du groupe. Celui-ci n’est pas attribué aux parlementaires ne suivant pas l’opinion majoritaire de leur groupe. Entre autres, c’est aussi Willy Wimmer qui en a fait l’expérience lorsqu’il critiqua la participation allemande à la guerre contre la République fédérale de Yougoslavie en 1999, déclenchée à l’encontre du droit international. Tout en étant un politicien ayant fait la preuve de grande compétence en défense et affaires extérieures, le groupe CDU/CSU lui a refusé le droit de s’exprimer. Dans une telle situation, la seule possibilité de prendre la parole dans le Bundestag reste la «déclaration personnelle».


2    L’Opéra Kroll à Berlin était le lieu des sessions du Reichstag (le Parlement allemand avant 1945) après l’incendie du bâtiment du Reichstag en février 1933.Ce lieu représente le symbole d’un Parlement n’ayant plus aucun pouvoir, étant aligné et soumis à un pouvoir exécutif dictatorial.


3    Le sénateur berlinois de la culture Klaus Lederer (Die Linke, la gauche) est intervenu pour empêcher la cérémonie de la remise d’un prix au journaliste Ken Jebsen. Le 14 décembre 2017, Jebsen aurait dû recevoir le «Prix Charlemagne pour la littérature et la journalisme engagé». La Neue Rheinische Zeitung Online remet ce prix. Au dernier moment, la location du lieu de la remise a été résiliée et les organisateurs ont annulé la remise du prix.


4    A la demande du ministre de la Justice Heiko Maas (SPD), le Bundestag (Chambre du peuple) et le Bundesrat (Chambre des Länder) ont adopté une loi, peu avant la fin du dernier mandat législatif fin juin 2017, menaçant les réseaux sociaux de peines lourdes s’ils publient des soi-disant «discours haineux». Ce n’est qu’une mesure étatique entre autres, prévues contre les soi-disantes «fake news», contre la «propagande russe», etc. Des critiques pensent que les réseaux sociaux, par crainte d’être poursuivis, effaceront ou supprimeront des vraies infractions pénales, mais également toute critique politique, notamment envers l’Union européenne et l’OTAN.

mercredi, 11 janvier 2017

La guerre contre les «fake news», fait partie d’une guerre contre la liberté d’expression

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La guerre contre les «fake news», fait partie d’une guerre contre la liberté d’expression

par Ron Paul, USA

Ex: http://www.zeit-fragen.ch 

C’est une attaque à la liberté que de s’en prendre au droit à la discussion des problèmes politiques, à la recherche de sources d’informations alternatives et à la promotion de causes et d’idées dissidentes […]. Si cet assaut continuel à la liberté d’expression aboutit, toutes nos libertés sont alors menacées.
[…]
Beaucoup d’opposants à la liberté d’expression soutiennent des lois et des règlementations visant à interdire aux activistes et aux organismes éducatifs la publication de faits touchants aux positions défendues par un candidat quelques mois avant son élection. Si ces lois sont appliquées, les seules sources d’informations sur un candidat seraient les medias et son équipe de campagne.
La Federal Election Commission (FEC) [Commission électorale fédérale] a récemment rejeté une proposition demandant d’exempter les livres, les films et les vidéos en continu de ces réglementations sur le langage. Une majorité des membres de la FEC sont donc d’avis que le pouvoir leur revient, par exemple, d’interdire la biographie d’Edward Snowden par Oliver Stone puisque celle-ci a été publiée deux mois avant l’élection présidentielle et qu’elle contient des extraits de médias, dans lesquels Hillary Clinton et Donald Trump s’expriment sur Snowden.
La menace la plus récente, et potentiellement la plus dangereuse, au «First Amendment» [Premier amendement à la Constitution des Etats-Unis interdisant au Congrès d’adopter des lois limitant les libertés d’expression, de religion, de la presse, et de réunion, ndlr.] est la guerre contre les «fake news» [nouvelles fausses, truquées ou falsifiées, ndt.]. Ceux qui mènent cette guerre utilisent en prétexte quelques «canulars» sur Internet pour justifier davantage de réglementations gouvernementales – et même de la censure pure et simple – de certains sites internet. Certains sites populaires, tel Facebook, n’attendent même pas que le gouvernement les force à réprimer les «fausses nouvelles» pour réagir.
Ceux qui demandent l’interdiction de «fausses nouvelles» veulent non seulement censurer les canulars facilement réfutables mais aussi employer des «gardiens/gatekeeper» (pour utiliser le terme fameux d’Hillary Clinton) commandités par le gouvernement, ayant le pouvoir de censurer nIMPORTE quelle information ou opinion déplaisant à l’establishment politique. Pourtant, aucun opposant aux «fausses nouvelles» n’a jusqu’à présent exprimé son inquiétude quant aux fausses nouvelles qui ont aidé à déclencher la guerre en Irak. Ces fausses nouvelles sont à l’origine de la déstabilisation du Moyen-Orient, de la montée en puissance de Daech et de plusieurs millions de morts.
La guerre contre les «fausses nouvelles» a pris un tournant inquiétant en qualifiant les sites et sources d’information alternatifs de colporteurs de propagande russe. Les cibles principales sont les critiques de la politique étrangère interventionniste américaine, les partisans de l’étalon-or, les critiques de la dette d’Etat mirobolante et même ceux qui se battent pour mettre fin à la militarisation de la police. Tous sont qualifiés d’agents russes anti-américains.
La semaine dernière, le Congrès a adopté une loi mettant en place un comité spécial composé d’importantes agences gouvernementales, chargé de contrer les interférences étrangères dans le processus des élections américaines. Certains ont appelé à une enquête menée par le Congrès sur une éventuelle intrusion russe dans les élections. Il est évident que le but de ces manœuvres est de faire taire et de discréditer ceux
qui remettent en question la propagande gouvernementale pro-Etat-providence/pro-guerre véhiculée par les grands médias alignés.
Les efforts d’interdire les «fausses nouvelles», de qualifier d’agents russes les opposants à la guerre et à la Réserve fédérale ainsi que d’autres mouvements pour la liberté et de vouloir interdire le débat sur le passé (ou le dossier) d’un candidat politique avant une élection à des organisations indépendantes, font partie de la guerre contre le Premier amendement. Tous les Américains, peu importe leur obédience politique, ont un intérêt à combattre ces tentatives de restreindre la liberté d’expression.     •

Source: http://ronpaulinstitute.org/archives/featured-articles/20... du 11/12/16

(Traduction Horizons et débats)