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dimanche, 31 janvier 2021

Retour à la réalité territoriale

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Retour à la réalité territoriale

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.org

Le 1er janvier 2021 est née une nouvelle collectivité territoriale à statut particulier en France métropolitaine. Après la séparation de la Métropole de Lyon du département du Rhône redevenu rural en 2015 et la formation d’une Collectivité de Corse qui rassemble les compétences régionales et départementales de l’Île de Beauté en 2018, voici la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).

La CEA résulte de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Les cartes administratives continueront cependant à indiquer ces deux départements. Une nouvelle institution, le Conseil d’Alsace, les dirige. Il dispose des prérogatives départementales habituelles (actions sociale et sanitaire, logement et habitat, collèges, etc.) ainsi que de quelques capacités supplémentaires comme par exemple le bilinguisme, le tourisme, la voirie ou la coopération transfrontalière.

La réduction du nombre de régions en 2014 ordonnée par François Hollande suscite non pas de substantielles économies financières, mais plutôt un net regain de l’affirmation alsacienne. Bien des Alsaciens n’acceptent toujours pas la disparition de leur région amalgamée aux régions Lorraine et Champagne – Ardennes dans un grand ensemble au nom ridicule de « Grand Est ». Longtemps réticents à toute union du « 67 » et du « 68 », les élus locaux s’entendent finalement sur une unification. Avec la CEA renaît donc une structure administrative alsacienne garante de son appartenance géo-historique à la vallée du Rhin, de sa culture régionale, de son droit local et de son système concordataire de 1801. Certes, la nouvelle collectivité va devoir se faire respecter d’un État parisien toujours plus tatillon, d’une grande région jalouse de ses pouvoirs, et des intercommunalités, dont l’Eurométropole de Strasbourg, en quête de nouvelles dispositions réglementaires.

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Lyon la métropolitaine, l’Alsace et la Corse appartiennent dorénavant aux « collectivités territoriales uniques » qui intègrent les assemblées départementales et régionales. On retrouve ces collectivités territoriales originales en Outre-mer. Dès 2007, au large du Canada, Saint-Pierre-et-Miquelon devient une collectivité spécifique avec un conseil territorial unique. En 2011, le nouveau département de Mayotte reçoit du fait de son insularité toutes les compétences régionales. En 2016, la Guyane et la Martinique accèdent à leur tour à ce statut différencié. En revanche, la Guadeloupe dans les Antilles et La Réunion dans l’océan Indien gardent pour l’instant leur qualité de « région monodépartementale », soit un chevauchement souvent ubuesque sur le même espace du conseil départemental et du conseil régional. Signalons que les possessions françaises en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Polynésie, Wallis-et-Futuna) n’entrent pas cette catégorie.

Par-delà ces quelques exemples édifiants d’un mille-feuille administratif sans cesse renaissant, force est de constater l’apathie publique envers les enjeux de la décentralisation et de l’aménagement du territoire. Faut-il garder la structure commune – département – région ? Avant les nombreux regroupements pas toujours réussis, la commune perpétuait le pagus (le pays) gallo-romain. Les départements réagissent à ces évolutions territoriales en nouant des partenariats. Depuis une vingtaine d’années, Savoie et Haute-Savoie coopèrent sur de nombreux dossiers. La Drôme et l’Ardèche ont tissé des liens au-dessus du Rhône qui les sépare. La Loire et la Haute-Loire mutualisent leurs équipements routiers. La géographie de la France, plus vaste État de l’Union européenne, invite cependant au pragmatisme. En 1946, Michel Debré proposait au général de Gaulle une réduction du nombre de départements en les redessinant. Il importe aujourd’hui de réunir quand c’est possible les communes, de conserver le département et de maintenir la région. Au « diviser pour mieux régner » pratiqué par les différents régimes centralisateurs, les communes, les départements et les régions peuvent parfaitement se compléter dans un nouvel agencement territorial et administratif cohérent. La commune gère la vie courante; le département se charge de l’instruction et des affaires sociales; la région s’occupe des transports et de l’économie. Le Mouvement Normand réclame cette nouvelle répartition des pouvoirs entre les collectivités territoriales depuis près de… trente ans !

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Menacée d’étouffement économique et démographique par la « ville – monde » Paris et une Île-de-France elle-même bien déséquilibrée sur les plans social et démographique, les pays de France peuvent renouer avec les mille et une facettes de leur quotidien bigarré. Malgré l’urbanisation des campagnes, l’américanisation des mentalités et la fin de l’esprit paysan, la France demeure encore cette subtile et délicate marqueterie de langues, de terroirs, de gueules et d’accents.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 199, mise en ligne sur TVLibertés, le 26 janvier 2021.

Un bref guide pour comprendre les antécédents de la Quatrième Théorie Politique

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Un bref guide pour comprendre les antécédents de la Quatrième Théorie Politique

Ex : https://novaresistencia.org

Pour comprendre le panorama dans lequel s’inscrit la Quatrième Théorie Politique (QTP), il est fondamental d'approfondir ses connaissances dans l’histoire des mouvements et des personnages qui ont contribué à sa construction. Le résumé qui suit ici sert de guide de lecture pour connaître les antécédents de la Quatrième Théorie Politique, ainsi que ses exposants, bien que la QTP représente une aspiration à surmonter les aspects totalitaires de certaines théories et personnages que nous mentionnons.

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  1. Pierre-Joseph Proudhon et Louis-Auguste Blanqui avec leur socialisme non marxiste.
  2. Le syndicalisme révolutionnaire de Filippo Corridoni et Georges Sorel.
  3. Le Cercle Proudhon de Georges Valois et Édouard Berth.
  4. Les "non-conformistes" français des années 1930 : Thierry Maulnier, Emmanuel Mounier et Jean-Pierre Maxence entre autres.
  5. Ramiro Ledesma Ramos et le syndicalisme national des JONS.
  6. Les mouvements et auteurs national-révolutionnaires des années 50 et 60 en France : le nationalisme révolutionnaire de François Duprat, la Jeune Nation de Pierre Sidos et Dominique Venner, l'Occident, l'Ordre Noveau, le Groupe Union Défense (et un énorme « etc ».).
  7. Le national-socialisme de gauche d'Otto Strasser et du Front noir, et les autres courants national-révolutionnaires allemands insérés dans la révolution conservatrice, où se distinguèrent Ernst Jünger, Karl-Otto Paetel et Franz Felix Pfeffer von Salomon, entre autres.
  8. Le socialisme prussien d'Oswald Spengler.
  9. Le solidarisme français.
  10. Tout ce qui concerne la lutte écologiste et la protection de la faune et de la flore.

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  11. Les Jungkonservativen, groupes allemands insérés dans la révolution conservatrice, dont les principaux représentants sont Edgar Julius Jung, Arthur Moeller van den Bruck et Heinrich von Gleichen.
  12. Le mouvement allemand völkisch (folciste), inséré dans la révolution conservatrice allemande, avec les doctrines d'Otto Böckel et des "radicaux de Hesse", et la vision naturaliste de Karl Fischer et du Wandervogel.
  13. Benito Mussolini et le socialisme italien du début des années 20 et la République sociale italienne des années 40.
  14. Le socialisme révolutionnaire italien de Nicola Bombacci.
  15. José Antonio Primo de Rivera, inséré dans les courants du national-syndicalisme, et les factions fidèles à Manuel Hedilla, on entend ainsi les phalangistes qui se sont opposés au franquisme.

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  16. Le socialisme révolutionnaire de la gauche nationale argentine, le justicialisme de Juan Domingo Perón et les idées de l’"Extrême-Occident" d'Alberto Buela.
  17. Le socialisme panarabe, tant dans les courants nasséristes de Gamal Abdel Nasser, que dans le parti Ba'at syrien de Michel Aflaq et ses développements ultérieurs (dont Mouammar Kadhafi et son "Livre vert").
  18. Réinterprétations des luttes populaires hispano-américaines, notamment la lutte de libération nationale au Nicaragua d'Augusto César Sandino, Agustín Farabundo Martí au Salvador, et des figures de la révolution mexicaine comme Emiliano Zapata et Pancho Villa. Ces réinterprétations vont dans le sens de la lutte contre l'impérialisme, et des causes de l'identité culturelle et de l'autodétermination sociopolitique des peuples.
  19. Réinterprétations des luttes nationales des peuples européens non reconnus comme des États, dans la perspective du socialisme identitaire et non du marxisme-léninisme : l'ancienne Armée républicaine irlandaise et la Première République irlandaise. Catalans, Bretons, Basques, Galiciens, Corses, Flamands, etc., vus sous l'angle du noyau dur de l'identité européenne qui résiste au mondialisme, entrent dans cette réinterprétation controversée et taboue.
  20. Les différents mouvements de la révolution conservatrice russe, avec des représentants tels que Fiodor Dostoievski, Nikolai Strakhov, Nikolai Danilevski et Konstantin Leontiev parmi beaucoup d'autres (qui sont des précurseurs de la pensée d'Oswald Spengler, soit dit en passant). Alexandre Soljenitsyne pourrait être considéré comme un exposant ultérieur de ces expressions russes de facture conervatrice-révolutionnaire.
  21. Les courants nationaux-bolcheviques au sein de la révolution conservatrice allemande d'Ernst Niekisch, des groupes tels que l'Aufbruch Arbeitskreis, des personnages comme Fritz Wolffheim et Heinrich Lauffenberg, ainsi que des manifestations plus contemporaines comme l'Organisation Lutte du Peuple d'Yves Bataille et son "nazi-maoïsme", et des auteurs russes actuels comme Alexandre Douguine.
  22. La gauche nationale espagnole, avec des groupes tels que l'Alternativa Europea, le Frente Sindicalista Revolucionaria et l'actuel mouvement social républicain. Il est important de se souvenir d'auteurs tels que Santiago Montero Díaz et Narciso Perales.
  23. Quelques éléments sociaux et doctrinaux de la troisième position/droite sociale italienne actuelle. Le phénomène des "maisons sociales" italiennes en tant que centres de culture et de préparation politique pour les jeunes, telles que LAB99, Fronte Soziale Nazionale, CasaPound, Azione Sociale, Forza Nuova, Area19 entre autres.
  24. Les expériences actuelles du mouvement identitaire français telles que Zentropa, Les Apaches et Génération Identitaire, pour donner quelques exemples.
  25. L'eurasianisme, la quatrième théorie politique et la théorie douguinienne de Noomaquia.

Adapté par Andrés Cérön

Archeofuturisme ou droite prométhéenne ? Partie 1

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Archeofuturisme ou droite prométhéenne ?

Partie 1

Par Romain D'Aspremont,

auteur de The Promethean Right (La Droite Prométhéenne) et de Penser l'Homme nouveau.

L'archéofuturisme de Faye est souvent présenté comme un remède à l'approche trop conservatrice de la droite en matière de changement social et technologique – une soi-disant synthèse harmonieuse de la tradition et de la technophilie. Cet article soutient que l'Archéofuturisme est en réalité davantage archaïque que futuriste, comme si le tempérament droitard de Faye le poussait à équilibrer son éloge du progrès technologique par un retour aux valeurs médiévales. Il s'agit d'un archaïsme déguisé en futurisme : un pas vers l'avenir et deux pas vers le passé. Faye a toutefois l’immense mérite d’affirmer une ligne technophile au sein d’une famille politique minée par la technophobie.

Antonio_Sant_elia-Art_-_920_.JPGL'archéofuturisme reflète fidèlement la psychologie des conservateurs peu enclins au risque et au changement. La droite dispose de valeurs saines (la volonté de vaincre, la méritocratie, l'amour de la lutte, la loyauté) mais son conservatisme la prive de toute victoire à long terme. En lieu et place de l'archéofuturisme, cet article plaide pour une droite prométhéenne : une droite qui prône une créativité radicale, même au prix d'une rupture avec le passé, à condition que cette rupture soit synonyme de surcroît de puissance. Gardons à l'esprit que le concept de « haute technologie » est relatif : seule compte la capacité d'innovation perpétuelle et seul un état d'esprit moderne est en mesure d'honorer cette promesse. Au mieux, une société hautement technologisée mais disposant d'une mentalité traditionaliste stagnerait sur tous les plans ; au pire, elle déclinerait. Aussi, une droite moderne et prométhéenne est-elle requise, aux antipodes de cette tentative de rafistolage de la tradition au moyen de la technologie.

Une « convergence de catastrophes » ?

Faye prédit une « convergence de catastrophes » qui entraînerait la fin du monde « progressiste ». Il est représentatif de ces hommes de droite qui haïssent tant ce monde – qui est l'image de leur défaite perpétuelle – qu'ils fantasment sa destruction apocalyptique. Incapables de remporter la bataille des idées, ils espèrent une intervention divine, un déluge qui rayerait la civilisation gauchiste de la surface du globe, leur permettant de faire triompher leur programme réactionnaire. Ce déluge divin est rationalisé comme étant une « convergence de catastrophes, semblable à la prophétie marxiste de l'effondrement nécessaire du capitalisme ». Cette vision apocalyptique est symptomatique de l'impuissance de la droite. C'est une rationalisation post-hoc de la haine envers la modernité (et la post-modernité). Faye écrit :

"Ce n'est probablement qu'après que [cette série de] catastrophes ait détruit la modernité, avec son mythe et son idéologie globalisée, qu'une vision alternative du monde s'affirmera, en vertu de la nécessité. Personne n'aura la prévoyance ou le courage de la mettre en œuvre avant que le chaos ne se déchaîne".

qTkccrG06F5RNw9TVMKesGbtZrs.jpgUne telle théorie de l'effondrement n'est qu'un malheureux substitut à un programme réaliste, proactif et orienté vers l'avenir. Nous ne pouvons espérer qu'un chaos nous dispense de combattre nos adversaires idéologiques. Prier pour que les quatre cavaliers de l'Apocalypse anéantissent nos ennemis est un appel à l'inaction. Un effondrement mondial a peu de chances de se produire. Il se peut, en effet, que survienne une apocalypse au sens grec du terme (une « révélation »). Cependant, elle prendra plus certainement la forme d'une révolution scientifique nous offrant un nouvel aperçu de la nature de notre réalité (l'espace-temps comme illusion, par exemple). Notre civilisation technologique est bien trop résistante, et la soi-disant renaissance religieuse bien trop archaïque et déconnectée de la science, pour que l'humanité entre dans un nouvel âge sombre.

L'Europe occidentale est certes progressivement colonisée, africanisée et islamisée, mais l'Occident est bien plus vaste que ce « petit cap de l'Eurasie », selon la formule du général de Gaulle. Les Européens de l'Ouest pourraient migrer vers l'Amérique du Nord et du Sud, l'Australie et l'Europe de l'Est. L'Occident survivrait à ce Grand Remplacement localisé, et une Reconquista pourrait éventuellement survenir.

Quant à l'effondrement démographique prophétisé par Faye, c'est une préoccupation importante. Cependant, croire qu'une population vieillissante menace le fondement même de nos économies capitalistes est excessif. Le Japon démontre qu'il existe une solution technologique à ce problème. Faire face au vieillissement démographique est un défi bien moindre que celui de nourrir l'ensemble de la société avec seulement 3 % de nos travailleurs. La droite doit se débarrasser de sa mentalité malthusienne. La démographie des pays asiatiques est bien pire que celle des nations occidentales. Certes, ils ne sont pas colonisés comme le sont la France ou l'Allemagne, mais l'Europe occidentale n'est qu'une portion de l'Occident.

71Dzg-wq3nL.jpgFaye associe notre faible taux de natalité à de l' « anti-natalisme » et de l' « ethno-masochisme ». C'est exact, mais seulement dans une certaine mesure. Comment expliquer que les taux de natalité les plus faibles soient le fait de pays asiatiques ? Autrement dit, de sociétés collectivistes qui ne partagent pas nos valeurs individualistes ? La principale raison de nos faibles taux de natalité est que, jusqu'à la révolution industrielle, les sociétés humaines ont été confrontées au spectre de l'extinction démographique, du fait de la famine, de la maladie et de la guerre. Les progrès technologiques nous en ont largement prémuni. Au XXe siècle, pour la première fois dans l'histoire, l'impératif biblique « Soyez féconds, multipliez et remplissez la Terre » a été remplacé par une volonté de décroissance démographique.

Tous nos maux ne sont pas imputables aux idées modernes. Bien entendu, si nos faibles taux de fécondité devaient se maintenir, nos sociétés en viendraient mécaniquement à disparaître. Pourtant, il est fort probable que, bien avant que ce point d'extinction ne soit atteint, les taux de fécondité en viennent à croître à nouveau : le spectre de la disparition qui était le propre des sociétés traditionnelles reviendra nous hanter. Les sociétés sont des organismes autorégulés. Le vieillissement démographique est le dommage collatéral de notre formidable capacité de survie collective. Une Europe de 550 millions d'habitants et un Japon de 126 millions ne sont pas au bord de l'extinction. Pas encore, du moins.

Faye prévoit également un effondrement économique. Il commet ici la même erreur que les marxistes, qui ne saisissent pas que le capitalisme est construit sur des cycles de croissance, de crise et de dépression (les cycles de Kondratiev et la destruction créatrice de Schumpeter). Faye a prédit un « désastre économique en Europe d'ici 2010, en raison du déficit croissant des budgets sociaux, causé par le vieillissement démographique ». Or la crise de la dette de 2010 peut difficilement être considérée comme un désastre économique équivalant à un effondrement. Si l'on observe l'évolution du PIB par habitant de la France et des pays européens, on constate à quel point cette soi-disant catastrophe est exagérée.

Faye ne semble pas croire au principe du gagnant-gagnant en matière économique. La prospérité des uns ferait la misère des autres :

61ZV+xJIBqL.jpg« Ces catastrophes attendues sont la conséquence directe de la foi incorrigible de la modernité dans les miracles : il suffit de considérer le mythe selon lequel il serait possible de parvenir à un niveau de vie élevé à l'échelle mondiale…»

Ce point de vue est pour le moins inexact. Le niveau de pauvreté mondial (en terme absolu, c'est-à-dire moins de 1,25 dollars par jour) n'augmente pas proportionnellement à l'enrichissement d'une fraction de la population mondiale. Il s'est au contraire effondré : 90 % de la population mondiale vivait sous le seuil de pauvreté absolue en 1820, 70 % en 1950 et 9,2 % en 2017... La croissance mondiale du niveau de vie moyen n'est pas un mythe mais une réalité statistique. Le capitalisme est un système basé sur la concurrence, qui tend à récompenser les personnes les plus talentueuses : il est pour le moins étrange qu'un tel système soit condamné par des personnes se revendiquant de droite. Naturellement, du fait même du rythme de création de richesses, l'impact environnemental du capitalisme peut se révéler dramatique, quoiqu'il soit moins destructeur que ne le fut le communisme et ses grands projets visant à se rendre maître de la nature. C'est pourquoi le capitalisme doit être réglementé afin de combattre les externalités négatives.

Selon Faye, la croissance économique atteindra des « limites physiques » au-delà desquelles elle ne pourra plus se maintenir. Un tel malthusianisme s'est systématiquement révélé faux. Les limites physiques sont toujours repoussées par les percées technologiques. La conquête du monde quantique par les nanotechnologies repousse encore plus loin cette limite. Pourtant, Faye estime que l'effondrement économique serait accéléré par « la vulnérabilité accrue des systèmes techno-économiques, causée par la technologie informatique ». Cette soi-disant vulnérabilité est souvent utilisée pour prédire l'effondrement économique et civilisationnel. Des défaillances temporaires sont en effet possibles mais, grâce à de multiples dispositifs de sécurité et de redondances, le réseau cybernétique mondial est bien plus résistant qu'il n'y paraît. L'image d'un ordinateur qui « plante » ne correspond pas au World Wide Web, précisément parce qu'il s'agit d'un système non centralisé.

L'Archéofuturisme

Faye croit en un ordre immuable issu de la nature humaine et dont les « valeurs archaïques » sont la meilleure traduction. Il écrit :

Archeofuturism-2-0.jpg« […] L'humanité reviendra à ses valeurs archaïques, qui sont purement biologiques et humaines (c'est-à-dire anthropologiques) : la séparation des rôles entre les sexes ; la transmission des traditions ethniques et folkloriques, de la spiritualité et de l'organisation sacerdotale ; des hiérarchies sociales visibles et structurantes ; le culte des ancêtres ; les rites et les épreuves d'initiation ; le rétablissement de communautés organiques [...] ; la désindividualisation du mariage (les unions doivent être l'affaire de toute la communauté et pas seulement du couple marié) ; la fin de la confusion entre érotisme et conjugalité ; le prestige de la caste des guerriers ; l'inégalité entre les statuts sociaux – non pas une inégalité implicite, injuste et frustrante, que l'on retrouve aujourd'hui dans les utopies égalitaires, mais une inégalité explicite et idéologiquement légitimée... »

 Faye rêve d'un ordre éternel baptisé « archaïsme » qu'il définit comme étant « ce qui crée et demeure immuable ». Pourtant, rien dans l'univers n'est immuable et certainement pas la nature humaine. Même les lois de la nature pourraient, théoriquement, être soumises à une très lente évolution ; notre univers lui-même est peut-être que le résultat d'un multivers en évolution, chaque univers ayant ses propres lois physiques. L'ordre social de l'Antiquité et du Moyen Âge ne reflètent pas une harmonie éternelle, mais résultent de la nature humaine (qui n'est pas fixe mais évolue sur une très longue période) et de l'état technologique de l'époque. Faye peut marteler que « la modernité est rétrograde, tandis que l'archaïsme est futuriste », cette affirmation n'en sera pas moins fausse. Comment quelque chose d'éternel et d'intemporel (l'archaïsme, selon la définition de Faye) peut-il également être « futuriste » ? En outre, le retour aux traditions médiévales ou antiques est un choix arbitraire. Pourquoi ne pas revenir aux valeurs des chasseurs-cueilleurs, sensiblement  plus égalitaires, sans stricte hiérarchie ? L'homme a été chasseur-cueilleur durant plus de 200 000 ans, et agriculteur sédentaire depuis 10 000 ans seulement. Notre nature a été façonnée au cours de ces dizaines de milliers d'années où les humains vivaient en petits groupes dépourvus des « castes guerrières » et de l'« organisation sacerdotale » que Faye regrette tant.

Faye pense que, paradoxalement, les technologies futures conduiront « à un retour à des modèles sociaux archaïques et hiérarchisés [car] ceux qui gagneront seront les peuples ayant les 'blocs d'élite' les plus forts et les mieux sélectionnés, ainsi que les masses les plus organiquement intégrées ». La concurrence technologique favoriserait donc les sociétés traditionalistes et holistes, comme celles d'Asie de l'Est. Ces sociétés sont en effet capables de produire en masse des produits à haut contenu technologique, même si le modèle chinois n'a pas encore fait ses preuves en matière de réelle innovation. L'Occident doit toutefois se garder de considérer que la Chine est incapable d'inventer : une percée dans le domaine des ordinateurs quantiques, de l'IA, de l'ingéniérie génétique, de la fusion à froid et de la 6G sont de l'ordre du possible. La menace technologique chinoise doit être considérée avec sérieux. La puissance n'est pas qu'une question de technologie ; elle est avant tout une question de caractère. Selon Faye, si les immigrés musulmans sont si combatifs et dominateurs, c'est grâce à leur mentalité archaïque. Par conséquent, nous devrions « revenir à un état d'esprit archaïque ». Il est tentant de reproduire l'agressivité de nos ennemis, mais il est insensé de croire que leur mentalité d'un autre temps puisse nous renforcer. Leur archaïsme n'est une force que dans le contexte de la faiblesse morale européenne. Ces immigrés du Tiers-Monde seraient bien incapables de nous égaler technologiquement. L'erreur de Faye est de séparer leur mentalité guerrière et archaïque de leur irrationnalisme : leur archaïsme va de pair avec leur anti-scientisme. Le chevalier médiéval bardé de technologies est une antinomie.

Lorsque Faye affirme que nous devrions nous débarrasser et de notre pacifisme et de notre mentalité moderne, il jette le bébé avec l'eau du bain. La détermination, la ténacité et la volonté de puissance ne sont pas synonymes de tradition, mais de vitalité. Le chemin à suivre n'est pas un détour vers la tradition mais un raccourci vers l'avenir. Les valeurs viriles (honneur, force, ténacité) doivent être réintroduites, mais certaines valeurs traditionnelles se doivent d'être délaissées, à l'image de ces droitards qui rêvent de rétablir l'autorité masculine sur les femmes. Ce sont parfois ces mêmes hommes qui, faute d'attirer le sexe opposé, pensent qu'ils auraient davantage d'opportunités au sein d'une société patriarcale – ils somment la société de les aider à trouver une compagne. Les femmes doivent rester libres car la liberté engendre le progrès intellectuel, économique et technologique.

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Faye présente son retour à l'archaïsme comme étant fidèle au concept nietzschéen de l'Éternel retour. Il s'agit là encore d'une erreur : l'Eternel retour est un modèle cosmologique et non pas une vision de l'Histoire. Pour Nietzsche, si l'éternité existe, toute configuration matérielle (et donc tout événement) doit nécessairement se reproduire à l'identique. L'Eternel retour n'est pas celui décrit par Faye (« le retour d'une situation 'comparable', mais dans un lieu différent »). La vision de Nietzsche est censée conduire les faibles au suicide, tout en enhardissant les forts et en accélérant l'avènement du surhomme. De même, Faye se trompe lorsqu'il écrit que « l'archéofuturisme est basé sur l'idée nietzschéenne d'Umwertung – le renversement radical des valeurs modernes – et sur une vision sphérique de l'histoire ». La « réévaluation de toutes les valeurs » de Nietzsche n'est pas un retour aux valeurs traditionnelles (même si certaines valeurs considérées comme traditionnelles, ou plutôt intemporelles, sont vouées à être préservées). Nietzsche ne définit pas précisément les valeurs du surhomme – les forger est précisément la tâche de ce dernier – mais il précise qu'elles seront « par-delà bien et mal », aux antipodes des valeurs chrétiennes et éloignées de la tradition. Lorsque Faye encourage « la réémergence de configurations sociales archaïques dans un nouveau contexte [et] l'application de solutions séculaires à des problèmes complètement nouveaux », il tourne le dos à la philosophie de Nietzsche, orientée vers l'avenir. Nietzsche prophétise une nouveauté si radicale qu'il ne parvient qu'à esquisser la condition post-humaine. De même, nous ne pouvons anticiper les caractéristiques de notre future société transhumaine ; nous ouvons seulement créer les conditions de son avènement.

NB : Toutes les citations de Guillaume Faye ont été traduites par nos soins depuis l'anglais. Par conséquent, il pourrait y avoir quelques inexactitudes par rapport à la version française originale de L'Archéofuturisme.

 

Les conséquences psychologiques de la crise : Pierre Le Vigan

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Les conséquences psychologiques de la crise : Pierre Le Vigan

Pierre Le Vigan, auteur prolifique, essayiste, urbaniste et spécialiste de l'Histoire des idées philosophiques était notre invité pour ce nouvel entretien. Nous y abordons les conséquences psychologiques du couvre-feu, des confinement et du port du masque. Les dépressions étudiantes, également.
 
Ses derniers livres :
1/ Le Grand Empêchement, éditions perspectives libres : https://cerclearistote.com/2019/11/pa...
2/ Avez-vous compris les philosophes ? III : https://www.bookelis.com/documents/44...
 
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La "Roue" des civilisations Le Zodiaque a-t-il une influence sur la succession des civilisations humaines ? Une introduction à l’« astro-histoire »

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La "Roue" des civilisations

Le Zodiaque a-t-il une influence sur la succession des civilisations humaines ?

Une introduction à l’« astro-histoire »

« L’histoire du monde voyage d’est en ouest, l’Europe étant ainsi fondamentalement la fin de l’histoire, et l’Asie le début. »

(Hegel)

« L’Egypte renaîtra, mais elle ne sera plus comme dans le passé le grand foyer de l’intelligence, car ce foyer se déplace à travers le temps et va de l’orient au couchant, comme le soleil dans le ciel. »

(Louis Ménard, Rêveries d’un païen mystique, 1876)

31uIdmuu2gL._SX378_BO1,204,203,200_.jpg« On peut se demander si les migrations successives des foyers de civilisation ne sont pas réglées, elles aussi, par des lois mathématiques. Les foyers de civilisation se sont déplacés de l’Est vers l’Ouest, par exemple d’Our en Chaldée et Athènes à Paris. Ces trois villes se trouvent sur le même arc de cercle et les distances Our-Athènes et Athènes-Paris sont sensiblement égales de même que leurs apogées successives sont séparées par le même laps de temps de vingt et un siècles et demi environ [= la précession des équinoxes]. Ceci nous conduit à supposer que le déplacement du point vernal, parcourant les signes du Zodiaque en vingt et un siècle et demi, régit en même temps que les rythmes de civilisation, leurs déplacements successifs à la surface du globe. »

(Gaston Georgel, Les Rythmes dans l’Histoire, 1937)

« …si l’on ajoute foi aux influences astrales sur les misérables événements terrestres, la civilisation avance d’Est en Ouest. Du moins, nous en fait juger ainsi l’expérience humaine accessible, d’environ huit mille ans (…). Ce fut en effet la Chine avec Nankin. Puis l’Inde avec Lahore. L’Assyrie et la Chaldée avec Ninive et Babylone. L’Egypte avec Memphis. La Grèce avec Athènes. La latinité avec Rome. L’empire de Charlemagne avec Aix-la-Chapelle. La France et l’Angleterre avec Paris et Londres, analogues, dans le temps et l’espace à Babylone et Ninive. Une seule exception : l’empire d’Orient avec Byzance, mais qui confirme la règle, à la manière du satellite de Neptune, celle de la rotation des mondes. Si une telle loi possède quelque fondement, les Etats-Unis d’Amérique sont désignés pour reprendre le flambeau… »

(Robert Bouchez, Hitler que j’ai vu naître, 1945)

« …nous pouvons voir sur la carte, depuis 4.000 ans environ, les capitales des nations directrices se succéder le long d’un cercle parfait ayant pour centre un point dans la Nouvelle-Zemble (…). La civilisation s’est déplacée d’Est en Ouest (…).

Ce bref résumé d’un très beau travail [de G. Georgel] montre que les hommes ne sont pas entièrement maîtres de leur destin et que les sociétés humaines, émanées de la Terre-Mère, sont soumises, comme elle, aux lois du Cosmos. »

(René-Maurice Gattefossé, Les sages écritures, 1945)

« Ainsi le Cercle d’Evolution de l’Eurasie, véritable reflet terrestre de la ‘Roue Cosmique’ pour l’actuelle Grande Année, semble bien régir (…) le déplacement cyclique des civilisations, à l’intervalle de 2160 ans… »

(Gaston Georgel, Les Quatre Ages de l’Humanité, 1949)

[Une image fascinante : la « roue des civilisations », la succession temporelle et spatiale des grandes civilisations humaines, serait réglée d’après la rotation de la « Roue Cosmique » (le Zodiaque), chaque grande civilisation étant gouvernée par un signe zodiacal ; la durée du cycle correspond à la « précession des équinoxes ».]

couv-occident-faye.jpg« La vieille tradition se trompe : l’Occident n’est plus européen, et l’Europe n’est plus l’Occident. Dans sa marche vers l’ouest, le soleil de notre civilisation s’est terni. Parti d’Hellade, investissant l’Italie, puis l’Europe occidentale, puis l’Angleterre, et enfin, ayant traversé les mers, s’étant installé en Amérique, le centre de l’‘Occident’ s’est lentement défiguré. Aujourd’hui, comme le comprit Raymond Abellio, c’est la Californie qui s’est instaurée comme épicentre et comme essence de l’Occident. (…) L’Occident alors, dans un mouvement planétaire qui est d’ailleurs déjà commencé, continuera sa marche vers l’Ouest en installant son centre là où il se prépare déjà, dans l’extrême-est, dans les archipels de l’Océan Pacifique, du coté du Japon et des Indes orientales… C’est la réversion absolue du mouvement de traversée des mers parti d’Europe au XVIe siècle… »

(Guillaume Faye, L’Occident comme déclin, 1985)

[Le temps a avancé vite, car la pointe avancée de l’Occident est entrée en Chine (en commençant par la « zone spéciale » de Shenzen) depuis déjà pas mal d’années et s’enfonce de plus en plus profondément dans les profondeurs de cette nation. Quelle sera la suite de ce mouvement ? – Autre question, relevant de la métaphysique de l’histoire : cette « roue des civilisations » est-t-elle un cercle, une ellipse, ou une spirale ?]

« Le basculement du monde est visible. Une nouvelle mer intérieure, le Pacifique, devient la mare nostrum du capitalisme nouveau, après la Méditerranée dans l’Antiquité et l’Atlantique à l’âge moderne. »

(Daniel Cohen, Homo Economicus, 2012)

 

De fratsen van Trump en de hysterie die ze veroorzaken

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De fratsen van Trump en de hysterie die ze veroorzaken
 
Francis Van den Eynde
Ex: Nieuwsbrief Knooppunt Delta, nr. 155, januari 2021
 
Dat Trump zichzelf in de laatste weken van zijn mandaat overtroffen heeft, hoeft, denk ik, geen betoog. Wie dacht dat hij met zijn “bijzonder merkwaardige” benadering van het covid-probleem al een Olympisch goud had gehaald in het rijden van een brokkenparcours, zal nu wel tot de conclusie zijn gekomen dat hij er ondertussen in geslaagd is het toen gehaalde eigen record te breken. Niemand zou het hem kwalijk genomen hebben indien hij na 3 november de overwinning van Biden had erkend, maar tegelijkertijd had beklemtoond dat dit niet betekende dat hij die verkiezingen had verloren, vermits hij meer stemmen dan de vorige keer had gehaald en dit ondanks de hetze die de meeste media jarenlang tegen zijn beleid hadden gevoerd. De publieke opinie zou dit zeker op prijs hebben gesteld en hij zou zich hiermee ongetwijfeld in een gunstige startpositie voor de volgende stembusslag hebben gemanoeuvreerd. In de plaats daarvan is hij als een slechte verliezer overgekomen door over alle daken te gaan schreeuwen dat er bij de presidentsverkiezingen massaal fraude was gepleegd ten voordele van de Democraten. Iets wat hij met geen enkel bewijs kon staven en wat bovendien, behalve dan bij zijn trouwste en fanatiekste achterban, totaal ongeloofwaardig klonk. Hij ging nog meer in de fout toen hij in een vrij agressieve terminologie een oproep deed om tegen die zogenaamde vervalsing van de uitslagen te betogen. Last but tot not least: hij wachtte bijzonder lang om tussenbeide te komen toen de demonstratie waartoe hij had opgeroepen, in geweld ging ontaarden. En dat voor een zittende president, geef toe “ il faut le faire”…

Het hoge aantal kiezers die ook deze keer voor Trump heeft gestemd en de zeer talrijke betogers die gevolg hebben gegeven aan zijn oproep om hem in Washington komen steunen (sommigen onder hen hadden hier zelfs een zeer verre reis voor over, de vrouw die door de ordediensten dood geschoten werd, kwam uit Sacramento in Californië, een stad op ongeveer 5000 kilometer van het Capitool) tonen voldoende aan dat vele Amerikanen zich helemaal niet kunnen terugvinden in de links liberale ideologie die sinds jaren hun maatschappelijk leven overheerst. Een alerte politieke leider zou hun misnoegdheid en de politieke energie die ze doet ontstaan, kanaliseren rond meer ernstige thema’s dan een ongeloofwaardig verhaal  omtrent  gemanipuleerde verkiezingsuitslagen. Trump heeft zoiets blijkbaar nooit overwogen. Hij hield het bij een reflex van slecht humeur, vergelijkbaar met dat van een verwend nest waarvan het meest geliefde stuk speelgoed werd afgenomen.

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Maar indien het allesbehalve fatsoenlijk is om te betogen tegen een zogenaamde vervalsing van  verkiezingsresultaten, wat dan te denken van mensen die tegen een verkiezingsuitslag demonstreren, niet omdat ze er de legitimiteit van zouden betwisten maar doodgewoon omdat die niet is wat ze verhoopt hadden? Dat is nochtans wat de aanhangers van Hillary Clinton gedaan hebben toen deze laatste bij de verkiezingen van vier jaar geleden voor Trump de duimen had moeten leggen. De slogan“ Not my president” was over gans het land te horen. Ook in Washington op de dag van Trump’s  ambtsaanvaarding  Zou het kunnen dat de Amerikaanse Democraten op 6 januari van dit jaar op een broek getrakteerd werden die uit hetzelfde laken was gesneden? Het oude Vlaamse spreekwoord “ Wie wind zaait, zal storm oogsten” heeft blijkbaar nog niets aan waarde ingeboet.

Het mag trouwens gezegd worden dat de Amerikanen die toen betoogden omdat de uitslag van de verkiezingen hen niet aanstond, hiervoor de mosterd in het oude continent waren komen zoeken, onder meer in Vlaanderen. Op het einde van de jaren 80 en in het begin van de jaren 90 waren  betogingen tegen de uitslag van alle verkiezingen die voor het Vlaams Blok gunstig waren uitgevallen bij ons schering en inslag. Trouwens ook betogingen tegen de installatie van de gemeenteraden waarin voor de eerste keer mandatarissen van die partij zetelden. Dit ging vaak met geweld gepaard. Op de dag dat ondergetekende voor de eerste keer zijn eed in de Gentse gemeenteraad aflegde, werd aan het stadhuis een agent geraakt door een molotovcocktail die door een linkse betoger werd gegooid. Ik heb tot hiertoe geen enkele weldenkende horen beweren dat die demonstraties van toen aanslagen op de democratie waren. Integendeel, er werd – begrijpe wie kan – in naam van de democratie tegen normale en onbetwiste verkiezingsuitslagen geprotesteerd.  En wat de media uit die tijd betreft, zij rapporteerden in het beste geval over de incidenten  maar vonden het niet nodig ze te becommentariëren, laat staan ze te veroordelen.

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Wat een verschil met nu. De kranten staan al dagen vol over wat zich op 6 januari in de Amerikaanse hoofdstad heeft voorgedaan en over de nasleep ervan, televisie en radio op kop! De belangstelling voor wat zich in Washington afspeelt overtreft deze voor de pandemie, ook al veroorzaakt die nog dagelijks tientallen doden. Het is bijna alsof België de 51ste staat van de VS is geworden. Er wordt zelfs flink over een en ander in de Kamer gedebatteerd. Overdrijvingen worden hierbij meestal niet geschuwd . Zo wordt deze zwaar uit de hand gelopen demonstratie steevast een ‘coup’ genoemd. Zij die dit steeds weer herhalen, weten blijkbaar niet hoe het er bij een echte staatsgreep aan toe gaat. Daarvoor is wat meer nodig dan een via de sociale media verspreide oproep om te betogen. Een echte putsch vergt een degelijke organisatie en moet dus op voorhand goed gepland worden. Dan gaan op een afgesproken datum gewapende troepen (militairen of milities) al dan niet gesteund door een volksopstand, strategisch belangrijke plekken en instellingen bezetten – een presidentieel paleis, ministeries, kazernes, luchthavens, radio, TV etc. Dit zorgt ervoor dat het bewind niet meer bij machte is om efficiënt te reageren en dus gemakkelijk kan uitgeschakeld worden. Op televisiebeelden was duidelijk te zien dat de betogers die er In Washington in geslaagd waren het Capitool binnen te dringen, daarna niet wisten wat ze er moesten doen en dan maar doelloos rondliepen.

Men is bovendien ook vergeten dat er zich bij ons ook al vergelijkbare feiten hebben voorgedaan. In 1920  slaagden de toen nog zeer jonge oudstrijders van de Eerste Wereldoorlog die voor een beter pensioen betoogden, erin om door de cordon van de Rijkswacht te breken en het parlement te bezetten. De Gentse professor Grints die hier in de kranten aan herinnerde, vermeldde wel zeer uitdrukkelijk dat het toen in Brussel om een democratische betoging ging in tegenstelling met de poging tot “fascistische coup”  die zich in Washington had voorgedaan (sic). Een interessante suggestie voor een quizvraag “Zoek het verschil”, zou ik zeggen. Hij vergat ook te vermelden dat de aanwezige parlementsleden de benen namen, behalve die van de Vlaams-nationale Frontpartij. Die waren zelf oudstrijders…

Men is blijkbaar ook al vergeten dat de beruchte wallingant José Happart er ooit in geslaagd is om een jonge stier door het parlement te jagen. De man maakte later carrière als bijzonder populair Waals politicus. Hebt u iemand ooit horen beweren dat hij met zijn rund het parlement had ontwijd en de democratie had ondermijnd?

Het ergste is echter dat de Vivaldictatuur de incidenten die zich in de States hebben voorgedaan aangrijpt om een aantal maatregelen te treffen om de controle op de sociale media te verscherpen, om met andere woorden de vrije meningsuiting nog meer aan banden te leggen. Met zijn oproep tot protest tegen de verkiezingsresultaten in Amerika wordt Trump dus ongewild een bondgenoot van De Croo. Wie had dat verwacht?
 
Francis Van den Eynde