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samedi, 19 novembre 2022

Vers la poliorcétique des cyborgs

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Vers la poliorcétique des cyborgs

par Georges FELTIN-TRACOL

En janvier 2022 paraissait Ces guerres qui nous attendent 2030 – 2060 (éditions des Équateurs/PSL – Université Paris Sciences et Lettres, 224 p., 18 €). Réuni à l’initiative du ministère français des Armées, « le collectif Red Team est composé d’auteurs, de dessinateurs et de scénaristes libres et indépendants ». On y trouve François Schuiten, Jeanne Bregeon, Virginie Tournay, Laurent Genefort, Romain Lucazeau, Xavier Mauméjean et Xavier Dorison ainsi que des pseudonymes comme Colonel Hermès, Capitaine Numericus et DOA. En revanche, le Lieutenant Sturm, Wilsdorf et Alryck n’y figurent pas ! Le projet a agacé, sinon indigné, les écrivains français de science-fiction fortement épris de progressisme, d’inclusivité et d’égalitarisme.

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Inspiré du complexe militaro-industrialo-médiatique qui regroupe outre-Atlantique les industries (numériques ou non), les militaires et le monde du divertissement, cet ensemble réfléchit aux guerres de demain et présente quatre hypothèses. Notons que le livre a été rédigé avant le début des hostilités en Ukraine. Il serait fastidieux de résumer chaque scénario. On insistera sur l’affirmation du combattant opérationnel cybernétique et le grand retour de la poliorcétique.

En science-fiction, le cyborg est un hybride entre l’organisme humain et la machine et/ou l’ordinateur. Les programmes militaires occidentaux ouvrent déjà la voie vers le transhumanisme avec les expériences d’exo-squelette de combat. Red Team imagine à assez brève échéance calendaire la finalité logique du passeport vaccinal et autre « visa numérique » : le puçage généralisé de la population. Cela va même encore plus loin avec NeTAM, soit Neuro Terre Air Mer, à savoir « un protocole d’interface neurale [… qui], selon l’auteur collectif, a pour but de pallier les défaillances humaines et d’améliorer les performances des sujets. [...] Le programme permet notamment l’échange de données homme/machine, la prise de contrôle d’équipements, l’amélioration des capacités du combattant en situation (perception, réception d’informations, gestion du stress, etc.), la collecte et l’archivage en temps réel par un double témoignage live et différé (objectif – subjectif) et l’exploitation de ces informations archivées en vue d’un usage ultérieur. De plus, le programme autorise l’accès à une banque de données sécurisée qui renseigne en flux continu sur le contexte de l’action en cours ».

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Il passe ensuite à un « programme ArmVie [qui] a pour vocation de recueillir l’ensemble des données d’implant des militaires connectés, en surveillant notamment leur sommeil, leurs habitudes alimentaires, leur activité physique, leur environnement quotidien, leurs interactions sociales, leur mobilité in et out de l’espace militaire, leurs réactions aux événements extérieurs, leur niveau de stress, etc. ». La surveillance actuelle des sportifs, en particulier des cyclistes, au nom de la lutte contre le dopage, en est une ébauche primaire et imparfaite.

La symbiose entre le combattant et l’intelligence artificielle devient une priorité aux yeux des contributeurs pour qui « les opérations spéciales, l’infiltration, les coups de main, le débarquement amphibie, visant à contourner les défenses adverses, redeviennent des enjeux fondamentaux ». Avec l’essor de l’IHM (interface homme machine), « l’homme sur le champ de bataille, du soldat jusqu’à l’officier, devient le centre d’un écosystème d’armement complexe. »

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Dans le même temps, les conditions de la guerre évoluent sous l’impulsion des armements à très grande vitesse. Le missile hypervéloce, entre Mach 15 et Mach 16, soit près de 20.000 km/h, frappe n’importe où. Facile à tirer, ce missile se montre peu maniable et nécessite une infrastructure de maintenance, de ciblage et de protection que seuls des États performants peuvent se permettre d’avoir. Face à cette nouvelle menace se développe l’« hyperbouclier » (ou « bouclier défensif »). Conçu autour de systèmes physiques (matériels et humains), informatiques (cybernétique et communications) et logistiques (flux matériels) complexes, il emploie de nombreux drones antipersonnels et antichars qui saturent le champ de bataille. Sa principale faiblesse reste cependant une consommation élevée d’énergie, surtout s’il utilise le railgun, un canon capable de propulser très vite des projectiles inertes. Par exemple, « une barre de tungstène de 100 kg accélérée à Mach 12 peut détruire un char situé à 200 km ».

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Ce nouveau cycle marque la fin d’une certaine forme de conflit d’autant que l’« hyperbouclier » se transforme bientôt en bastion de protection territoriale: l’« hyperforteresse ». « Arrivé à maturité, le concept de l’hyperforteresse cristallise la fin de la guerre de mouvement, paradigme dominant depuis les années 1940 (couple chasseurs/chars d’assaut). »

Défendant une zone de 150 km de rayon et se déployant autant sur terre, en mer, dans le milieu sous-marin que dans le champ aérien, le domaine spatial, l’univers informatique et la médiasphère, l’hyperforteresse utilise des essaims de drones que son « hyper IA » traite comme des entités uniques dotées de sous-systèmes de gestion. Son point névralgique demeure « l’hypercloud [qui] désigne un ensemble de systèmes de collecte et de traitement des informations ». Or, son entretien nécessite un « haut niveau de maintenance » du fait du vieillissement rapide de ses structures. Sa pérennité exige une autonomie dans la production et la fabrication « sur place de pièces, via des mini-usines et des imprimantes 3D ». En outre, « une hyperforteresse est extrêmement dépendante des flux logistiques. Par ailleurs, afin de bénéficier d’une énergie abondante et disponible, chacune d’elles dispose d’une mini-centrale nucléaire ». Dans cette nouvelle ère de la guerre, « seuls les pays qui disposent d’une base industrielle souveraine complète ou quasi complète, jusqu’à l’accès à l’espace, lit-on, peuvent garantir à leurs populations une protection face aux risques géopolitiques et conservent une grande marge de manœuvre diplomatique ». Il devient par conséquent fort probable que « dans la guerre de position, défaire l’hyperforteresse devient l’objectif principal pour vaincre ». C’est le grand retour de la poliorcétique, l’art militaire d’assiéger les villes.

Entre les hyperforteresses apparaît « le no man’s land […] une zone démilitarisée qui s’étend entre les bordures de deux hyperforteresses durant une guerre de position ». À l’intérieur de ces châteaux forts 4.0, dans un cadre douillet, les civils s’adonnent aux RZE (réseaux de services), c’est-à-dire des « réseaux communautaires qui se structurent autour de la profession, de la religion, de passions et convictions communes ou encore du quartier d’habitation ». La présence de ces communautés affectives dans le monde virtuel représente le transfert des déceptions de la réalité en enchantements dans les mirages dangereux d’une ambiance rêvée.

Red Team conçoit une guerre à haute technicité dans un cadre socio-psychologique qui rappelle plus le XVIIe siècle européen que l’époque médiévale. Le conflit en cours en Ukraine confirmera-t-il ou non ces spéculations ? Seul l’avenir nous le dira.    

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 51, mise en ligne le 15 novembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

Elections de mi-mandat aux Etats-Unis: une course bipartisane

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Elections de mi-mandat aux Etats-Unis: une course bipartisane

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/dvuhpartiynaya-gonka

Après le décompte final des résultats de l'élection de mi-mandat aux Etats-Unis, certaines conclusions (mais non concluantes) peuvent être tirées sur l'avenir immédiat de la vie sociale et politique américaine, sur les ajustements et changements possibles en politique étrangère et sur la dynamique d'une polarisation accrue de la société à l'approche de l'élection présidentielle de 2024.

Il convient de noter que le vote ne concernait pas uniquement les candidats au Congrès américain. Au Congrès lui-même, il y a eu une lutte pour 35 des 100 sièges du Sénat, et pour l'ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants. En outre, 36 des 50 États élisaient des gouverneurs. Et dans 27 États, il y avait encore des élections pour les secrétaires d'État. Par conséquent, les démocrates et les républicains se sont affrontés non seulement pour le corps législatif, mais aussi pour le pouvoir exécutif.

Des États importants comme l'Ohio, la Louisiane, le Kentucky et la Floride au Sénat sont passés aux mains des Républicains. Les démocrates ayant remporté de sérieuses victoires se trouvent en Californie, en Pennsylvanie et à New York. À la Chambre des représentants, les Républicains ont déjà 211 sièges, tandis que les Démocrates ont réussi à en obtenir 192.

Malgré le tableau général, au départ, les États de l'Arizona, de l'Alaska, du Nevada et de la Géorgie étaient dans une mauvaise passe. Au 18 novembre, les décomptes indiquaient une petite avance démocrate dans les courses au Sénat en Arizona, au Nevada et en Géorgie [i].

Lors des élections de mi-mandat, comme auparavant, la technologie des médias sociaux a été utilisée pour faire campagne auprès des électeurs. Les données du Pew Research Center montrent que plus de 8000 candidats représentés lors de l'élection ont activement utilisé Twitter pour leur propagande. Au total, 3,4 millions de tweets ont été effectués et environ 14000 messages ont circulé chaque jour en octobre. Le facteur racial a été le plus mentionné sur Twitter, suivie par le mot "avortement" et l'éducation venait en troisième position. En d'autres termes, on a pu constater que les candidats et l'électorat étaient principalement préoccupés par les questions nationales. Viennent ensuite respectivement l'économie, la politique étrangère et la criminalité. Les démocrates, en pourcentage, ont fait plus de tweets (55 %), tandis que les républicains n'en ont fait que 33 % [ii].

Il est difficile de dire quel impact a eu l'achat de Twitter par Elon Musk. La veille de l'élection, il a exhorté ses followers à voter pour les républicains, mais on peut supposer qu'étant donné l'avance des démocrates sur Twitter la veille, son avis n'a pas eu l'effet escompté [iii].

Bien qu'après la mise en œuvre de l'accord, un débat animé a eu lieu sur la façon dont il affecterait la politique de liberté d'expression de l'entreprise.

Si nous faisons une comparaison avec les élections de 2018, on remarque que les Républicains sont passés à l'offensive, commençant à regagner le terrain perdu et gagnant la sympathie de groupes de personnes qui étaient du côté des Démocrates.

Lorsque les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants après les élections de 2018, un peu plus de la moitié des électeurs étaient des femmes et le parti avait un énorme avantage parmi elles. Bien que les femmes aient constitué une majorité similaire d'électeurs en 2022, l'avance des démocrates semble avoir nettement diminué. De plus, en 2022, les Républicains ont augmenté leur soutien auprès de l'électorat masculin.

Les premiers sondages de sortie des urnes ont confirmé que les Américains soutiennent le droit à l'avortement. Seulement un peu plus d'un tiers des électeurs ont déclaré que l'avortement devrait être illégal dans tous ou la plupart des cas. Mais si les Républicains de la Chambre des représentants ont obtenu le soutien de presque tous les électeurs opposés au droit à l'avortement, ils ont également obtenu le soutien d'un quart des électeurs qui ont déclaré qu'il devrait être légal.

Les jeunes électeurs ont traditionnellement soutenu les démocrates, et le fait de les gagner par une marge énorme a aidé le parti en 2018. Les républicains ont profité de cet avantage cette année. Les démocrates et les républicains ont obtenu des votes égaux de la part des électeurs plus âgés en 2018, mais les républicains ont obtenu un soutien majoritaire de leur part en 2022.

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Les républicains ont également remporté la majorité du vote des femmes blanches, qui est considéré comme un groupe cible important divisé par les deux partis en 2018. Les républicains ont également justifié les prédictions selon lesquelles leurs résultats parmi les électeurs hispaniques seraient meilleurs qu'il y a quatre ans. Les sondages préliminaires à la sortie des bureaux de vote indiquent que le soutien des démocrates parmi les hommes hispaniques était de 63 % en 2018 et de 55 % en 2022. Les républicains semblent avoir réduit l'avantage des démocrates parmi les femmes hispaniques, bien que les démocrates bénéficient toujours du soutien d'environ deux tiers d'entre elles.

La plupart des électeurs américains vivaient dans les banlieues en 2018 et en 2022. Mais alors que les électeurs des banlieues étaient partagés à égalité lorsque les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants il y a quatre ans, en 2022, ils ont basculé du côté des républicains. L'avance déjà forte des républicains parmi les électeurs ruraux est devenue encore plus grande, et les républicains ont même pris l'avantage sur les démocrates dans les zones urbaines.

Avec un président républicain en 2018, de nombreux républicains ont affirmé que l'économie était en bonne forme. En 2022, sous un président démocrate, les démocrates sont susceptibles de trouver mieux. Dans l'ensemble, plus des deux tiers de tous les électeurs ont déclaré que l'économie était excellente ou bonne en 2018, mais en 2022, ce n'est qu'un quart des électeurs. Les démocrates ont cherché le soutien des modérés, tandis que les républicains se sont appuyés sur les conservateurs.

De retour en 2018, 37 % des électeurs se disaient démocrates, contre 33 % qui se disaient républicains et 30 % qui se disaient indépendants. En 2022, les Républicains avaient l'avantage. Lorsqu'ils ont pris le contrôle de la Chambre des représentants en 2018, les démocrates avaient l'avantage parmi les électeurs indépendants. En 2022, ce n'était pas vraiment le cas.

Tant les Démocrates que les Républicains ont progressé parmi ceux qui croyaient que les partis allaient réussir. Mais les Républicains ont gagné l'avance parmi les électeurs qui n'avaient aucune opinion favorable d'un des deux partis. Les démocrates, en revanche, ont perdu leur avance parmi les électeurs qui considèrent les deux partis favorablement [iv].

En termes d'identité religieuse, la dernière fois, 88% des membres du Congrès se sont identifiés comme chrétiens, contre pas plus de 65% dans la société américaine elle-même. Le Congrès était plus protestant (55 % contre 43 %) et plus catholique (30 % contre 20 %) que la population adulte générale des États-Unis.

Quatre-vingt-seize membres du Congrès (18%) se sont identifiés comme chrétiens, sans préciser la dénomination. Le nombre total de protestants au Congrès est resté relativement stable ces derniers temps: environ 300 [v].

Les membres ayant une identité juive (judaïque) représentaient également une grande proportion du Congrès, dépassant leur représentation dans le grand public (6% contre 2%). Les parts de la plupart des autres groupes non chrétiens (bouddhistes, musulmans, hindous et unitariens universalistes) correspondaient plus étroitement à leur part du grand public.

Lors de l'élection actuelle, on a constaté un phénomène d'évolution des préférences au sein de l'électorat juif - alors qu'environ 65 % d'entre eux ont encore voté pour les démocrates, les statistiques montrent que le soutien au parti républicain est en constante augmentation, avec 33 % des répondants qui ont voté pour les rouges, contre 30 % en 2020 et 24 % en 2016.

Sam Markstein, directeur national de la Coalition juive républicaine, a déclaré que les candidats républicains "offrent des solutions concrètes aux problèmes qui sont importants pour les électeurs juifs". Ces questions comprennent "la réduction de la montée en flèche du coût de la vie, la lutte contre l'augmentation des crimes haineux, le choix de l'école, le retour de l'Amérique sur la scène mondiale, le soutien de nos alliés en Israël et la solidarité avec la communauté juive dans la lutte contre l'antisémitisme", a déclaré Markstein au Jerusalem Post. Il a noté "un niveau record de soutien en Floride avec 45% du vote juif".

À New York, le candidat républicain juif Lee Zeldin a tenté de battre la gouverneure démocrate sortante Kathleen Hochul, mais a échoué. Zeldin a reçu environ 80 à 90 % du vote des quartiers hassidiques de Brooklyn et un pourcentage écrasant du vote des juifs orthodoxes. Mais les votes des Juifs progressistes sont allés principalement à Hochul [vi].

On peut dire la même chose de la population noire. À la veille des élections américaines, un rapport de la Deutsche Welle a déclaré que le Wisconsin était un État pivot qui pourrait changer de mains lors des élections de mi-mandat. La ville de Milwaukee a été un bastion démocrate et les électeurs noirs ont été un important pilier de soutien. Mais cette année, les démocrates ne pouvaient pas compter sur le vote des Noirs, car les républicains gagnaient du terrain et la participation électorale était en baisse. Des problèmes tels que l'inégalité, l'inflation et la sécurité publique ont alimenté la frustration. Deux personnes noires ont commenté cette situation dans un reportage qui a été diffusé :

- C'est parfois difficile à vendre car rien ne change pour ces personnes.

- Votez républicain. Et élire quelque chose de nouveau. Et donnez-nous une chance [vii].

Comme vous pouvez le constater, de nombreuses prédictions et statistiques indiquaient que les Républicains allaient prendre l'avantage. Cependant, cela ne s'est pas produit. Bien qu'ils aient pris la majorité à la Chambre des représentants, il semble que les chiffres auraient pu être bien meilleurs.

Paul Craig Roberts, dans sa réaction à l'élection, a noté que "de nombreux éléments indiquent que beaucoup de choses ne vont pas dans le décompte des voix. Les sondages montrent que le taux d'approbation de Biden n'est que de 36 % et que la grande majorité des Américains ne veulent pas que Biden se représente dans deux ans. Alors, comment cette préférence s'aligne-t-elle sur le décompte des votes de mardi ?

Considérez également le mécontentement du public: une criminalité record, une inflation record avec des prix élevés pour la nourriture et l'essence, des taux d'intérêt en hausse et des coûts de logement en baisse, une immigration illégale massive, un traitement idéologique forcé des écoliers avec la théorie du transgenre et la théorie raciale critique, les mandats de vaccination Covid de Biden qui ont entraîné des lésions, des décès et la destruction de carrières, la quarantaine de Biden pour le Covid qui a détruit des entreprises, des emplois, des chaînes d'approvisionnement et augmenté les prix, les sanctions "russes" de Biden qui ont perturbé l'approvisionnement en énergie et augmenté les prix sur tout. Compte tenu de tout ce mécontentement, comment Fetterman, qui a subi une attaque cérébrale et a des problèmes d'élocution, et qui veut libérer les criminels de prison, a-t-il pu obtenir un siège au Sénat américain de Pennsylvanie ?

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Enfin, considérez les machines à voter Diebold qui sont tombées en panne dans le New Jersey, en Arizona et au Texas, et le rapport de Gateway Pundit selon lequel à Detroit, dans le Michigan, les bulletins de vote ont été livrés par la porte arrière aux premières heures du mercredi matin, bien après le délai légal.

Maintenant, demandez-vous ce qui est pire : une élection américaine volée ou un électorat américain si peu concerné qu'il a laissé au pouvoir un parti politique qui conduit à la guerre avec la Russie et la Chine, qui déteste et persécute les Blancs, qui a politisé le FBI et le ministère de la Justice pour en faire une Gestapo au service du pouvoir démocratique, qui croit fermement que les parents traitent mal leurs enfants et ne devraient pas avoir leur mot à dire dans leur éducation (lavage de cerveau), cette diabolisation de la normalité et cette normalisation de la perversité, tout cela. .. Je pourrais continuer encore et encore. Les électeurs ont eu la possibilité d'exprimer leur désaccord, mais selon le vote, ils ne l'ont pas fait. Si le décompte des voix était équitable, la conclusion est que nous devrions radier le peuple américain en tant que créatures trop stupides pour survivre en tant que peuple libre. C'est pourquoi je préfère croire que l'élection a été volée une nouvelle fois" [viii].

Bien sûr, la fraude électorale aux États-Unis n'est pas nouvelle. En général, comme l'ont montré les élections de la dernière décennie, le système électoral lui-même est plutôt imparfait et présente un certain nombre de vulnérabilités. Mais si en 2020. Donald Trump a enfreint la règle générale de contestation du vote, ce qui a conduit ses partisans à prendre le contrôle du Capitole et à ouvrir de nombreuses affaires criminelles. Cette fois, personne ne semble disposé à prendre des mesures drastiques. Les cas les plus médiatisés où l'on doute de l'authenticité des résultats des élections sont susceptibles d'être contestés devant les tribunaux.

Outre ce problème, l'élection a démontré un manque d'unité parmi les républicains, ce qui pourrait rendre difficile leur travail au Congrès et la consolidation de leurs efforts avec les autorités exécutives sur le terrain contrôlées par leurs partisans.

La manifestation la plus claire de ces querelles internes est la déclaration plutôt dure de l'ancien président Donald Trump au gouverneur de la Floride. Ron Desantis a remporté une victoire convaincante lors de l'élection du gouverneur, mais Trump ne s'est pas contenté de le qualifier de "républicain moyen", il l'a même insulté (en le traitant de Ron Desantimonious) et l'a qualifié de marionnette que les conservateurs de l'establishment utilisent contre lui et tout le mouvement MAGA (Make America Great Again). Ce faisant, l'ancien président a attribué sa victoire au fait qu'il était celui qui l'avait soutenu lors des primaires de mi-mandat de 2018, affirmant que le gouverneur aurait échoué politiquement sans son soutien [ix].

Cela laisse entrevoir la possibilité d'une plus grande polarisation du public et d'une fragmentation du parti (les démocrates ont également différentes factions et des points de vue divergents sur un certain nombre de questions). Joe Biden ayant confirmé son intention de se présenter aux élections de 2024, c'est maintenant aux républicains de réagir. Bien qu'il reste encore beaucoup de temps pour que les démocrates choisissent une autre figure et la reconnaissent comme leader unifié dans les caucus du parti.

Notes:

 

L'ordre par le chaos: le format américain réplicable à l'infini

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L'ordre par le chaos: le format américain réplicable à l'infini

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-lordine_del_caos_il_format_usa_replicabile_allinfinito/39602_47889/

par Enrico Tomaselli (*)

Si nous examinons les dernières guerres menées par l'empire américain, nous ne pouvons que constater qu'elles ont toujours laissé des ruines et des désastres derrière elles. Tel était le cas en Irak, en Syrie, en Afghanistan et en Libye. Même la guerre contre la Serbie a - d'une certaine manière - laissé une traînée de problèmes non résolus et de points chauds potentiels. En bref, quelle que soit l'issue militaire des conflits, le produit final de ceux-ci a toujours été le chaos. À cet égard, on pourrait donc tirer la conclusion que ces guerres ont essentiellement été un échec, ou du moins qu'elles n'ont pas pleinement atteint leurs objectifs. Mais, en fait, ce n'est pas le cas. Ces guerres, en fait, ont réalisé presque entièrement ce qui était considéré comme nécessaire à Washington.

Le premier résultat des guerres américaines est évidemment le renversement d'un régime considéré comme hostile, ou en tout cas comme une menace pour l'empire. Un deuxième résultat obtenu est le message d'avertissement, envoyé en particulier à ceux qui sont dans l'expectative, indécis quant à l'opportunité ou non de défier Washington. Et puis il y a, presque toujours, un troisième résultat, à savoir l'établissement de bases militaires permanentes pour les forces armées américaines, qui, même à travers les conflits, ont progressivement étendu leur réseau - une véritable ceinture, composée de plus de 800 ancrages, disposés de manière à entourer les pays ennemis, la Russie et la Chine surtout, et à s'en rapprocher toujours plus.

Mais il y a surtout le quatrième résultat, d'une importance non moins stratégique, qui accompagne très souvent la conclusion d'une guerre impériale : le chaos. Un pays non stabilisé, laissé en proie au désordre, constitue en effet un instrument parfait pour exercer une influence sur l'ensemble de la zone, qui peut être facilement déstabilisée - le cas échéant - en alimentant précisément ce foyer, commodément maintenu actif.

Dans ce cadre, les États-Unis ont mis au point un véritable format, reproductible presque indéfiniment - un peu à l'image de ce qu'ils font, avec des objectifs stratégiques tout à fait similaires, mais avec des modalités tactiques différentes, pour les révolutions dites colorées.

Ce format prévoit généralement que l'intervention militaire directe, si elle s'avère nécessaire, est presque exclusivement réalisée de manière ciblée, et en utilisant l'aviation et les missiles, en évitant tout au plus de "mettre les bottes au sol". En fait, cette tâche est généralement exercée par des intermédiaires, en utilisant des groupes et des formations préexistants, qui sont dûment financés, entraînés puis utilisés pour des opérations sur le terrain ; leur permanence, même après le renversement du régime ennemi, est l'élément fondamental sur lequel repose la stratégie du chaos. Il est intéressant de noter l'extrême flexibilité avec laquelle la stratégie américaine identifie et utilise les éléments les plus disparates afin d'atteindre ces objectifs. Par exemple, dans le cas du Kosovo - toujours utilisé comme déstabilisateur de la Serbie pro-russe - on a eu recours aux séparatistes pro-albanais de l'UCK, jusqu'à récemment inclus dans la liste des organisations terroristes internationales ; et par coïncidence, toujours en Albanie (un pays de l'OTAN), les terroristes iraniens des Mojahedin-e-Khalq, un groupe autrefois islamo-marxiste, aujourd'hui réduit à une bande de mercenaires voués au culte de la personnalité du leader, ont trouvé l'hospitalité.

Le cas de la Syrie constitue un exemple intéressant de cette flexibilité opérationnelle. La Syrie d'Assad était considérée comme un pays hostile, à la fois en raison de son alliance avec l'Iran et parce qu'elle abrite la seule base navale russe en Méditerranée, à Tartous. Bien que le régime syrien ait précédemment collaboré avec la CIA dans sa guerre contre Al-Qaïda en accueillant des centres de détention clandestins sur son territoire, lorsqu'une occasion de le déstabiliser s'est présentée en 2011, les États-Unis étaient prêts. Immédiatement, les groupes d'opposition à l'origine des protestations sont soutenus et approvisionnés, en particulier les formations islamistes les plus radicales, liées précisément à Al Queda, déclenchant ainsi la spirale répression-réaction, au point de transformer les protestations en véritable guérilla armée. Le vent islamiste qui commence à souffler dans la région finit également par enflammer l'Irak voisin, où les courants de l'islam radical et les communautés sunnites, notamment les anciens soldats de l'armée de Saddam, se soudent, donnant ainsi naissance à Isis-Daesh. Pouvant compter sur sa propre présence militaire, ainsi que sur le soutien du gouvernement du Kurdistan irakien (qui est depuis longtemps pro-américain), puis aussi de celui de la Turquie, Isis se fortifie discrètement, et s'étend également en Syrie.

Lorsque Isis devient incontrôlable, commençant à frapper des pays européens, et surtout lorsque l'intervention directe de la Russie met essentiellement fin à l'État islamique au Levant, les États-Unis - qui entre-temps, sous prétexte de combattre Daesh, ont établi une base militaire sur le territoire syrien, à Tanf - sont prêts à changer à nouveau de cheval. Dans ce jeu d'alliances très compliqué qui se dénoue dans la région, ils commencent donc à parrainer la guérilla kurde syrienne, étroitement liée au PKK kurde-turc, ce qui ne plaît évidemment pas aux Turcs, qui continueront au contraire à parrainer les islamistes dans une fonction anti-kurde. Le nouveau cheval américain devient donc l'alliance SDF, qui regroupe à la fois les Kurdes des YPG et certaines milices des minorités turkmène, arménienne et tchétchène. Il est intéressant de noter qu'à ce stade, les FDS jouent constamment les seconds rôles entre le régime syrien et les États-Unis, notamment pour se défendre contre l'ennemi turc pur et dur. Grâce à cette alliance, Washington maintient une présence active, capable d'exercer des pressions tant sur la Syrie que sur la Turquie, et - ce qui n'est pas tout à fait secondaire - de piller le pétrole syrien, exporté illégalement vers l'Irak. Il est également significatif que, malgré le fait que le YPG soit une formation de gauche radicale, dans les rangs de laquelle de nombreux volontaires politiques ont également combattu et combattent, il est apparu que de nombreux mercenaires servant actuellement en Ukraine ont précédemment combattu avec les SDF.

Un autre exemple intéressant est celui de la Libye. Là aussi, après avoir anéanti l'appareil militaire libyen par une campagne massive de bombardements aériens et de missiles, certaines milices formées parmi les opposants les plus radicaux, grâce aussi au soutien des forces spéciales de l'OTAN présentes dans le pays, se sont chargées de la liquidation de Kadhafi et de son régime. Grâce à l'action de l'Occident, les différences traditionnelles entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, et celles entre les différentes communautés religieuses, ont explosé en conflits, produisant une série de milices territoriales-tribales et/ou religieuses, y compris - une fois de plus - celles liées à l'Islam le plus radical. Ici aussi, les jeux sont extrêmement imbriqués, car les acteurs intéressés par la région, et par le pétrole libyen, sont variés. Mais au fond, la situation actuelle voit un pays essentiellement coupé en deux: à l'est, en Cyrénaïque, où opère le dernier parlement élu par le peuple libyen (en 2014) et l'armée dirigée par le général Haftar, soutenue par l'Égypte et la Russie (présente avec les hommes du PMC Wagner), à l'ouest, en Tripolitaine, un gouvernement soutenu par l'Occident et la Turquie.

La situation actuelle de chaos dans le pays permet une fonction déstabilisatrice tous azimuts ; non seulement, bien sûr, sur la région du Maghreb, mais aussi potentiellement sur l'Égypte. Et surtout, sur les pays européens qui bordent la Méditerranée. Les milices qui soutiennent le gouvernement pro-américain de Tripoli sont en fait les mêmes qui gèrent le trafic d'êtres humains entre l'Afrique sub-saharienne et l'Europe. La régulation des flux migratoires, fondamentalement dirigée vers l'Italie et la Grèce, répond également à des calculs politiques précis, destinés à alimenter ponctuellement des crises (la Turquie a intérêt à déstabiliser la Grèce), à obtenir de l'argent et des moyens (pour les soi-disant garde-côtes libyens, en fait aux mains des trafiquants), ou des perturbations politiques dans l'UE.

Afin de provoquer et d'entretenir le désordre, les États-Unis ont donc parié à la fois sur les islamistes les plus radicaux (après tout, ils les ont inventés pour contrer les Soviétiques en Afghanistan) et sur les guérillas kurdes de gauche, sur les milices tribales ainsi que sur les trafiquants d'êtres humains. Ce qui se profile à l'horizon, cependant, n'est pas moins inquiétant. La guerre actuelle en Ukraine, une guerre qui ne peut être complètement et définitivement gagnée par aucune des parties (à moins de déclencher un conflit mondial), est donc destinée à rester une blessure ouverte, même lorsque les hostilités cesseront. Une blessure sanglante et purulente, juste à la frontière entre l'Europe et la Russie - la ligne de faille que Washington veut à tout prix ne plus jamais refermer. Une Ukraine en proie au chaos de l'après-guerre, agissant perpétuellement non seulement comme une barrière entre l'Est et l'Ouest, mais comme un facteur de déstabilisation dans les deux sens, et pour laquelle, au cours des huit dernières années, mais surtout ces derniers mois, toutes les conditions ont été habilement créées pour reproduire le fameux format.

Il y a les haines et les rancœurs d'une guerre civile, il y a des frontières qui laissent des minorités des deux côtés, il y a des flots d'armes et de munitions sur lesquels il n'y a pratiquement aucun contrôle, et il y a des milices nazies lourdement armées, prêtes à jouer leur rôle (à cheval sur le trafic criminel et l'allégeance atlantique) d'agents du chaos. Une bombe à retardement, plantée aux confins d'une Europe habituée à la sécurité, à la prospérité et à la stabilité, et qui devra déjà compter avec un séisme économique et social dont les grondements commencent à se faire entendre.

(*) Directeur artistique du festival Magmart

G-20 : Les "adultes dans la pièce" à la recherche de l'ordre perdu

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G-20 : Les "adultes dans la pièce" à la recherche de l'ordre perdu

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-g20_gli_adulti_nella_stanza_alla_ricerca_dellordine_perduto/39602_47932/

par Paolo Raffone

Les projecteurs qui éclairaient le G20 à Bali étant éteints, on ne voit plus dans la salle que trois adultes - la Chine, les États-Unis et la Russie - qui, dans diverses bilatérales et négociations plus ou moins secrètes, ont affiné certaines questions pendantes. Pas d'amitié ni de solidarité. Tous conscients que personne ne gagne à continuer dans le dangereux (et nuisible) désordre mondial. Aucune concession mutuelle, aucun rabais. Réalisme et pragmatisme sont les mots d'ordre.

Inopportune et provocatrice, la visite de Pelosi à Taïwan a été mise de côté par déférence pour les principes établis en 1971 à l'ONU (une seule Chine... et donc le principe westphalien et sacré, celui de l'intégrité territoriale internationalement reconnue). Sur l'inopportunité d'utiliser des armes nucléaires, la Chine et les États-Unis semblent s'être mis d'accord (Taïwan ne vaut pas la bombe), mais aussi les États-Unis et la Russie semblent aller dans la même direction (réunion pour rouvrir les négociations START). En ce qui concerne l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, la Chine et les États-Unis se rendent compte de l'échec tactico-stratégique de la Russie, mais sont d'accord sur la stupidité politico-stratégique totale de l'isolement et de l'humiliation de la Russie (la Chine a de solides souvenirs du siècle d'humiliation du Céleste Empire et les États-Unis des conséquences involontaires de la "paix" vexatoire de Versailles). Tous deux préfèrent surmonter l'"incident militaire" par un puissant plan de reconstruction (pour la construction qui fut lésée) qui a une portée régionale transfrontalière convenue et équilibrée avec des sauvegardes et des garanties ainsi que des zones hybrides de collaboration possible.

Conscients de leurs limites et contraintes internes respectives, la Chine et les États-Unis ont reconnu que leur niveau d'interdépendance économique est tel qu'il décourage les nouvelles aventures et les représailles, laissant la voie libre à une concurrence loyale et à une compétition technologique et commerciale (en bref, les embargos et les sanctions enrichissent les avocats mais appauvrissent les États).

Au cours du G20, les perspectives de la gouvernance mondiale semblent être apparues sur un modèle quadrilatéral : G2+1+1. Chine-États-Unis (G2), Chine-Russie (+1) et États-Unis-UE (+1). Le G2 (une idée d'Obama qui a échoué par la suite) serait l'épicentre de l'infrastructure mondiale, tandis que les deux +1 ne seraient pas des zones d'influence typiques de l'ancienne sémantique géopolitique mais plutôt des partenaires auxiliaires dotés d'autonomie. Une configuration mondiale néo-impériale. D'autre part, l'issue actuelle des neuf mois de guerre a conduit à la nécessité de tirer quelques leçons réelles et pragmatiques : a) les logiques unipolaires ne sont plus durables ni commodes pour prévenir le multipolarisme ; b) la captation de l'Europe par les Américains et les puissances émergentes farouchement anti-russes et anti-européennes telles que celles de l'Intermarium polono-ukraino-lituanien (déjà cher à Józef Pilsudski il y a exactement un siècle); c) en Eurasie, c'est la Chine et l'Inde qui dirigent les flux énergétiques et commerciaux nécessaires vers la Russie, avec des retombées évidentes de l'Australie à l'Asie centrale, au Golfe Persique et à l'Afrique.

Rien n'est décisif. Le monde reste fluide. Les coups de Jarnac par les cinquièmes colonnes sont toujours possibles. Les géométries variables sont un must. En tout cas, il semble que dans l'atmosphère décadente de Bali, les dirigeants aient vécu une réflexion psychologique proustienne sur la mémoire et le temps à la recherche de l'ordre perdu. Reste à savoir si, dans le temps retrouvé, les dirigeants se rendront compte de l'inévitabilité du passage du temps, en évitant les remords mais en construisant ensemble un nouveau récit.

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Dans la salle du G20 à Bali, on aperçoit également des enfants habillés en tenue de fête. Ils s'adressent aux adultes avec des danses et des pirouettes, en essayant de capter leur attention. Parmi eux, seule une jeune fille à la crinière dorée et à la voix rauque. L'air festif est interrompu par les images d'un petit homme vêtu de vert qui brandit les dix commandements de la paix tout en récitant de terrifiants mots de destruction. Au bord de la pièce, d'autres personnages apparaissent, quelque peu distants. Un écuyer méphistophélique, qui sous les traits d'un Savonarole de roman parle d'isoler le malin, propose à tous ses six points pour le bonheur [1], et raconte qu'il possède un merveilleux jardin enchanté, protégé des barbares envahisseurs. Une dame angélique, une Teresa visqueuse qui voltige de pan en fracas en offrant son soutien à tous, cherche désespérément une chaise pour s'allonger. Un esprit faustien se tourne vers le "grand monde" des cours impériales, où il expérimente les séductions du pouvoir, de la richesse et de la gloire terrestre. Soudain, un jeune garçon aux mains fines et osseuses s'agite, annonçant qu'un missile est tombé dans le jardin enchanté. Il brise le silence avec des tremblements de terreur. L'écuyer méphistophélique identifie immédiatement l'envahisseur qui veut troubler l'enchantement du bonheur. Les adultes, quelque peu agacés, se regroupent à l'écart dans un caucus d'où l'on peut les entendre commenter à voix basse: de toute façon, ce sont les barbares qui sont à blâmer, mais ce n'est pas un missile mais un message du ciel. Sic transit gloria mundi.

[1] https://www.politico.eu/article/russia-isolation-european-union-policy/