mardi, 29 juillet 2025
Bruxelles paie – Washington encaisse. Accord commercial à fort potentiel de déstabilisation pour l’UE
Bruxelles paie – Washington encaisse. Accord commercial à fort potentiel de déstabilisation pour l’UE
Elena Fritz
Un nouvel accord transatlantique, signé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ressemble à une déclaration de dette et de soumission géopolitique de l’Europe envers les États-Unis :
- Les produits américains ont un accès libre au marché de l’UE — sans droits de douane.
- Les produits européens continueront d’être soumis à des droits de douane allant jusqu’à 15% aux États-Unis.
- Engagement d’acheter de l’énergie américaine: 750 milliards de dollars.
- Investissements prévus de l’UE dans l’économie américaine: encore 600 milliards de dollars.
- Achat supplémentaire (non quantifié) d’armes américaines.
Formellement, l’accord ressemble à une convention commerciale classique. En réalité, c’est un levier stratégique pour détourner financièrement les fonds européens vers l’économie américaine — en pleine période d’instabilité économique pour l’Europe. Et ce n’est pas Bruxelles qui paiera, mais les gouvernements nationaux.
L’Allemagne, comme toujours, portera probablement le poids principal. Le dogme non écrit "Les Allemands paient pour tout" reste fiable — même si l'industrie allemande faiblit, que la situation budgétaire y est tendue et que les infrastructures fondamentales s’y effritent.
Mais avec la France et l’Italie, ce modus operandi sera difficile à reproduire. À Paris, cela fait déjà des mois que des tensions existent sous la surface, à Rome, on parle ouvertement d’une réorientation nationale.
Le contenu géopolitique de l’accord ne réside pas dans le commerce, mais dans son impact explosif sur la cohérence interne de l’UE. Car ces engagements sont à peine réalisables politiquement. Et c’est là le germe d’une rupture imminente.
Ursula von der Leyen a — volontairement ou par négligence — signé un pacte qui pourrait mener à la désintégration de l’Europe.
Le plan est clair, bien que non formulé :
- L’UE devient le gestionnaire des intérêts américains.
- L’Europe paie pour l’énergie, les armes et la dette américaines.
- En même temps, l’administration Trump souhaite réduire ses dépenses en Ukraine — et tirer profit de la guerre.
L’Ukraine demeure un puits sans fond mais, dorénavant, sans garantie de crédit de la part des Etats-Unis. La pression qui s’exerce sur les caisses européennes croît, tandis que les Etats-Unis se ré-industrialisent avec l’appui de capitaux européens.
Conclusion :
Cet accord n’est pas un traité entre partenaires égaux: c’est un mécanisme de redistribution de nature géopolitique. Ce qui nous est vendu comme un « renforcement des relations transatlantiques » se révèle être un renoncement auto-mutilant de l’Europe qui refuse ainsi de s’affirmer.
Conséquence logique :
Nous assisterons à un affrontement entre la Commission de Bruxelles et les gouvernements nationaux.
Il ne s’agit plus de réformes. Il s’agit de la survie du projet européen en sa forme actuelle.
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17:15 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, affaires européennes, union européenne, commission européenne, états-unis | |
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L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident - L’Europe a disparu, la Russie s’éveille
L’avenir de la Russie au-delà de l’Occident
L’Europe a disparu, la Russie s’éveille
Alexander Douguine
Alexander Douguine déclare qu’à mesure que l’Occident dépérit, la Russie doit s'efforcer de devenir un Etat-civilisation en reprenant la voie qu’elle avait empruntée lorsqu’elle s’était séparée de l’Europe.
Aujourd’hui, beaucoup citent la remarque d’Alexey Gromyko selon laquelle « la Russie ressemble actuellement plus à l’Europe traditionnelle que les pays d’Europe eux-mêmes ». Je pense qu’il voulait exprimer quelque chose de très précis. Un jour, alors que j’étais en Argentine, j’ai crié : « Quel excellent pays européen, c’est ! » Plus tard, lorsque j’ai visité la France (avant même les sanctions), j’ai été horrifié par l'état dans lequel elle se trouvait : « Quel dépotoir, c’est ! ».
Le fait est que beaucoup d’Européens qui viennent en Russie sont ravis. Cela leur rappelle l’Europe, mais dans une phase passée, disparue. C’est l’Occident qui n’existe plus dans l’Occident. On peut le rencontrer en Amérique latine ou ici chez nous. De plus, bientôt, certaines sociétés asiatiques pourraient être plus "occidentales" que l’Occident lui-même. La dégénérescence, l’échec total, la transgression et le déclin qui ont frappé les sociétés occidentales ne leur permettent plus d’être considérées comme des civilisations occidentales traditionnelles.
Bien sûr, cela ne signifie pas que nous avons échangé nos places. Il faut faire très attention ici. Gromyko veut clairement dire que l’Occident s’est perdu, alors que nous ne le sommes pas encore. Mais en vérité, nous sommes à une étape de l'occidentalisation et de la modernisation qui paraît encore relativement convenable, précisément en raison de notre "retard". Si nous étions entrés davantage dans la logique de la civilisation occidentale, si nous l’avions suivie de plus près, je pense que nous vivrions à peu près la même chose: un cauchemar, une dégénérescence, un grand nombre de migrants sales et sans but qui réclament des droits, une population locale terrorisée, des pervers libéraux totalitaires qui échappent à la loi tout en commettant des crimes horribles. Tout cela nous a également menacés, jusqu’à l'effondrement final et la disparition de cette gabegie.
Le fait que nous ayons freiné à un certain moment et refusé de suivre davantage encore l’Occident est ce qui crée ce sentiment d’un Russie confortable, sympathique, en développement, ce que Gromyko a noté. Il n’y a rien de mal à cela ; c’est une observation très précise.
Comme Tucker Carlson l’a dit : si quelque chose ressemble encore à l’Occident, c’est la Russie, Moscou et Saint-Pétersbourg.
Oui, cela ressemble vraiment à cet Occident révolu. Pendant ce temps, Rome, Paris et Londres sont devenues des dépotoirs, où il est souvent difficile de trouver un Blanc ou des valeurs traditionnelles. Nous ne parlons pas des pays asiatiques ou africains. Bien que l’Afrique elle-même soit un monde magnifique avec sa propre culture. Les pays islamiques sont aussi admirables ; les musulmans traditionnels sont tout simplement merveilleux. Mais chacun devrait vivre dans son propre pays. Pourtant, ils sont délibérément amenés en Europe par les mondialistes pour effacer la population locale jusqu’à l’invisibilité, puis pour la remplacer simplement par des robots.
En même temps, je tiens à souligner que la déclaration de Gromyko (photo) n’est pas un argument qui devrait nous guider tous. Elle ne peut pas servir de base à la mission de la Russie, à sa stratégie ou à notre souveraineté. C’est simplement une observation facile, énoncée par un membre de l’élite russe, par un héritier d’une famille soviétique bien connue, qui profite de la vie et remarque que tout fonctionne bien ici, alors que tout s’est effondré et fonctionne de mal en pis en Occident. En d’autres termes, ce n’est qu’un commentaire fugace d’un observateur extérieur.
En réalité, c’est une remarque aux assises très fragiles et instables. Car en vérité, la Russie est une civilisation distincte. Nous nous sommes séparés de la civilisation occidentale au 11ème siècle et sommes devenus une civilisation indépendante au 15ème siècle. Nous avons pris conscience de nous-mêmes aux 16ème et 17ème siècles, et puis, suite à des succès variés, nous avons tenu bon — parfois nous avons reculé, parfois nous sommes revenus à l'avant-plan. Aujourd’hui, c’est l’ère du retour à la conscience que nous sommes un État-civilisation. Notre président en parle, et de nombreux hauts responsables aussi.
En résumé, je trouve la remarque de Gromyko quelque peu déplacée. Il ne s’agit pas de se réjouir d’être en retard par rapport à l’Occident, et que tout ici soit propre et en ordre, que tout fonctionne, et que les gens normaux demeurent en place — alors que tout cela a disparu en Occident. Après tout, c’est aussi ce que beaucoup de nos invités d’Amérique et d’Europe disent — ceux qui soutiennent un monde multipolaire et rejettent la dictature libérale qui règne en Occident.
Les choses peuvent être « merveilleuses » pour nous, d’une certaine façon, mais ce n’est pas encore une merveille à la russe. Nous avons suivi l’Europe, mais nous avons pris du retard. Et il s’est avéré que prendre du retard était mieux que de suivre sans délais. Regardez simplement où tout cela a conduit l’Ukraine et beaucoup d’autres pays.
Ce dont nous avons besoin, c’est de notre propre civilisation. Nous devons nous reconnaître comme un État-civilisation. Nous devons construire une Grande Russie. Une Russie qui, même esthétiquement, sera différente — technologiquement aussi, en apparence extérieure à l'Occident et surtout psychologiquement différente. Elle ne peut pas être une autre Europe hédoniste qui serait à la traîne et à la périphérie, elle doit essayer de se couper des formes les plus toxiques que l’Occident adopte désormais. Cette approche ne durera pas longtemps.
Avancer vers l’Europe maintenant, c’est s’engager vers l’abîme, vers la décharge — vers le LGBT, vers d’autres formes de transgression, vers le féminisme, vers la chirurgie transgenre, vers le remplacement des humains par des biorobots, et vers le transfert du pouvoir à l’intelligence artificielle. Toutes ces formes de déchéance totale que nous voyons aujourd’hui en Occident devraient être in fine adoptées si nous avancions dans la direction de l’Europe. Et s’arrêter simplement à ce point médian ne fonctionnera pas longtemps.
Rester comme l’Europe d’autrefois n’est pas un projet. Ce n’est pas une vision d’avenir. L’avenir de la Russie est quelque chose de tout à fait différent.
La Russie doit devenir elle-même. Et répondre à la question « Qu’est-ce que c’est, exactement, la Russie ? »: ce n’est pas simple. Mais une chose est claire: ce n’est pas l’Occident. Même nos Occidentalistes et libéraux ont commencé à comprendre que notre Russie, ce n’est pas l’Occident moderne. Pourtant, ils pensent encore: « Restons comme ça, figeons ce moment — il est si beau. »
Mais cela ne fonctionnera pas. Nous avons besoin de ressources pour l’avenir, nous avons besoin d’énergie, nous devons faire renaître des forces, nous avons besoin de visions — des visions d’un avenir spécifiquement russe. Sans cela, notre moment présent ne sera qu’une pause avant de tomber plus profondément dans l’abîme. Une chute vers laquelle nous nous précipitons déjà depuis 100 ans — surtout dans les années 1990.
Aujourd’hui, nous avons besoin d’un changement stratégique profond qui devrait nous mener vers un État-civilisation. Heureusement, notre président parle dans ces mêmes termes. Mais cela doit être élaboré en détail, décrit, et mis en œuvre. C’est le chemin que nous devons suivre.
13:31 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, alexandre douguine, russie | |
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Que signifient réellement ces 600 milliards de dollars «d’investissements»? – La désindustrialisation de l’Europe sous un faux air atlantiste
Que signifient réellement ces 600 milliards de dollars «d’investissements»? – La désindustrialisation de l’Europe sous un faux air atlantiste
Elena Fritz
Est-ce que quelqu’un comprend réellement ce que signifie concrètement cette somme de 600 milliards de dollars d’investissements européens dans l’économie américaine ?
Cela signifie le déplacement des sites de production industriels du continent européen vers les États-Unis.
Cela signifie la désindustrialisation ciblée de l’UE — en particulier de l’Allemagne, de la France et de l’Italie.
Et cela soulève une question fondamentale :
Ursula von der Leyen avait-elle vraiment le mandat pour signer de tels accords avec Donald Trump — pour disposer de facto du contenu des économies européennes ?
Bien sûr que non. Et c’est précisément pour cela que nous allons bientôt voir la résistance ouverte ou tacite des gouvernements nationaux contre cet accord — une action de sabotage contre l’accord industriel transatlantique, pouvant venir de membres de l’UE.
Le deuxième scénario ?
La rapide dislocation de l’intégration politique de l’UE, qui a commencé avec enthousiasme en 1992 avec le traité de Maastricht. Car seul un suicidaire politique peut accepter un accord commercial aussi restrictif — sans parler de le transformer en législation nationale.
Et pourtant :
Ce scénario sombre ne peut pas non plus être exclu.
Car la dégradation des élites politiques en Europe a atteint un niveau où même la destruction économique de son propre continent n’est plus perçue comme un danger, mais peut être étiquetée comme un « changement » ou une « transformation ».
Exemples de l'hémorragie industrielle de l’Europe :
- BASF déplace ses lignes de production centrales vers les États-Unis — en raison des prix de l’énergie, mais aussi en raison de l’incertitude politique quant à la planification.
- VW, BMW, Mercedes investissent des milliards dans de nouveaux sites en Caroline du Sud, au Tennessee ou en Alabama — pas en Saxe, pas dans le Brandebourg.
- Airbus collabore avec des entreprises américaines de défense, alors que les projets aéronautiques européens reçoivent peu ou pas de subventions.
- NVIDIA, Intel, Amazon Web Services bénéficient de généreuses exonérations fiscales de Washington — payées par transfert de technologie et fuite des cerveaux hors d’Europe.
La conclusion à tirer est terrible mais incontournable: le plus grand danger pour l’Europe ne se trouve pas à Washington, à Moscou ou à Pékin mais à Bruxelles.
Pour être plus précis dans les bâtiments du Berlaymont, où une classe politique agit non plus au service des peuples d’Europe mais comme le bras prolongé d’intérêts étrangers.
Lire la suite ici : https://t.me/global_affairs_byelena/2655
12:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, affaires européennes, union européenne, désindustrialisation | |
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Thaïlande-Cambodge : Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?
Thaïlande-Cambodge: Guerre des frontières comme prétexte à un changement de régime ?
Source: https://report24.news/thailand-kambodscha-grenzkrieg-als-...
Le conflit à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge s’intensifie. Bangkok pourrait tenter de provoquer un changement de régime à Phnom Penh. Les États-Unis, la Chine et le Vietnam sont également impliqués en coulisses.
Une fois de plus, les conséquences des délimitations des frontières, datant de l'ère coloniale, provoquent un conflit militaire. Les différends frontaliers qui durent depuis des décennies entre le Cambodge et la Thaïlande s’enveniment à nouveau, débouchant sur des affrontements armés entre ces deux pays voisins d’Asie du Sud-Est. Des cartes imprécises et des accords contradictoires entre la puissance coloniale française dans l’actuel Cambodge et le royaume de Siam, alors en vigueur, ont permis en 1962 à la Cour Internationale de Justice de statuer en faveur de Phnom Penh, mais Bangkok refuse de reconnaître cette décision.
Les combats actuels à la frontière thaïlando-cambodgienne semblent, à première vue, le résultat de ce conflit territorial, mais le problème est plus profond. Selon certains rapports, l’armée thaïlandaise aurait provoqué cette escalade pour redorer sa réputation ternie par un scandale politique. Le gouvernement thaïlandais parle ouvertement d’un danger de guerre, tout en rejetant toute médiation internationale.
La ligne officielle de Bangkok est que ces incidents relèvent d’une légitime défense contre une prétendue agression cambodgienne. Cependant, plus les combats durent, plus le risque que les objectifs changent augmente. La dynamique d’une « creep mission » est manifeste: ce qui commence comme une défense du territoire pourrait rapidement se transformer en une tentative de « démilitarisation » du Cambodge, voire de changement de régime à Phnom Penh.
Cela s’explique aussi par le fait que l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen (photo), dont le fils Hun Manet gouverne actuellement le pays, est considéré comme un maître chanteur dans l’ombre. En Thaïlande même, Hun Sen, qui est également diabolisé en Occident, est de plus en plus perçu comme une menace, ce qui pourrait justifier d’éventuelles tentatives de changement de régime. À Washington ou à Bruxelles, cela serait probablement toléré, d’autant plus que l’actuelle direction cambodgienne collabore étroitement avec Pékin. Un régime marionnette pro-occidental et favorable à la Thaïlande serait alors un coup géopolitique que l’Occident, en toute probabilité, accueillerait favorablement.
Les spéculations sur un changement de régime sont renforcées par l’opinion publique en Thaïlande. Beaucoup de Thaïlandais considèrent la direction actuelle du Cambodge comme une menace permanente pour la sécurité nationale. La hiérarchie militaire thaïlandaise pourrait donc chercher à profiter de l’occasion pour régler le « problème Cambodge ». La supériorité des forces armées thaïlandaises est un atout, et une avancée ciblée et directe vers Phnom Penh n’est pas hors de question. Cependant, cela impliquerait que les troupes thaïlandaises doivent parcourir plus de 400 kilomètres à travers un terrain hostile, ce qui laisserait le temps aux forces cambodgiennes de préparer une ligne de défense.
Bien que l’armée thaïlandaise dispose d’environ trois fois plus de soldats que celle du Cambodge, et soit aussi nettement mieux équipée et technologiquement avancée, la perspective d’une guerre de guérilla prolongée serait plus difficile. D’autant plus que le Vietnam, qui a également renversé les Khmers rouges en 1979, a ses propres intérêts en Cambodge et ne souhaite pas voir une administration pro-occidentale y prendre racine. Hanoi regarde aussi la présence croissante de la Chine dans le pays voisin avec méfiance.
Après les crises militaires en Ukraine et au Moyen-Orient, une nouvelle escalade majeure en Asie du Sud-Est pourrait se développer. La seule incertitude réside dans la mesure où Washington et Pékin interviendront dans ce conflit pour le faire évoluer dans la direction qu’ils souhaitent.
10:52 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, thaïlande, cambodge, asie, affaires asiatiques | |
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