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jeudi, 20 novembre 2008

Fort Europa? Voorlopig een wensdroom

Fort Europa ? Voorlopig een wensdroom

De financiële crisis, en daarmee gepaard het vooruitzicht op een economische recessie, duwde het Europees Pakte inzake Immigratie en Asiel van de Franse president Nicolas Sarkozy naar aanleiding van de EU-top in Brussel nogal zwaar in de verdrukking. Dat hierover dus maar weinig persberichten werden gepubliceerd, zou de vele nationale regeringen nog wel eens goed kunnen uitkomen.

Want ondanks het geroep aan de zijlijn van nogal wat multicul-lobbys vertrekt dit pakt niet van de doelstelling om de illegale immigratie eindelijk een halt toe te roepen. In de tekst vindt men verwijzingen naar de immigratie die “kansen biedt” en “beslissend zal zijn voor de economische groei van de lidstaten van de EU, die op basis van hun demografische situatie immigranten nodig zullen hebben”. Het volledige asielbeleid van de Europese Unie zou ten laatste tegen 2012 in een eenheidspakket moeten worden gegoten. En als men vaststelt dat het vluchtelingennetwerk UNHCR als partner wordt genoemd, dan lijkt dat niet onmiddellijk te wijzen op een verscherping van het beleid ter zake.

Wat eveneens de wenkbrauwen doet fronsen, is het plan om voortaan “de lasten te delen”, zodat wij allemaal, alle lidstaten van de EU dus, zullen meebetalen voor de kosten van de bootvluchtelingen in het zuiden van Europa, en zodat de betrokken staten wellicht minder de neiging zullen voelen om de vluchtelingen uit te wijzen. Massale regularisaties zoals onlangs nog in Spanje – en binnenkort misschien opnieuw in België? – zouden door de EU wel worden afgewezen, al betekent dat nog niet dat men inderdaad ook effectief een vlottere uitwijzing van uitgeprocedeerde en dus illegale asielzoekers zal invoeren. Zo heeft de EU-grensagentuur Frontex onlangs haar failliet min of meer zelf al toegegeven. Ze heeft alleen aangedrongen op nog meer budgetten om haar werking te “verbeteren” maar of er meer te verwachten valt dan alleen maar nog méér bureaucratie is niet direct heel duidelijk. Het falen van Frontex heeft natuurlijk alles te maken met de eigen regels die de verschillende lidstaten hanteren en met het ontbreken van de politieke wil om er echt iets aan te doen.

Helemaal open blijft de kwestie van de juiste omschrijving van “de noodzakelijke gewenste legale arbeidsmigratie”. Zo werd in Mali een centrum voor informatie en sturing van migratie opgericht met als bedoeling ter plaatse potentiële migranten te waarschuwen voor de illegale migratie, terugkerende migranten te begeleiden en de mogelijkheden voor legale arbeidsmigratie voor hoog gekwalificeerde migranten bekend te maken. Het zou wel eens kunnen dat alleen het laatste deel de hoofdopdracht worden van dit bureau, toch zeker als men de plannen van sommigen kent om tot 2050 tot 56 miljoen migranten vooral uit Afrika naar Europa te halen om het demografisch inkrimpen van ons continent op te vangen, zoals in een bericht van Eurostat bijvoorbeeld te lezen is.

Dat deze Brain Drain Afrika zelf voor enorme problemen stelt, en daar eerder als een vorm van neokoloniale politiek wordt beschouwd, is nog niet tot onze verlichte liberale denkers doorgedrongen. Hoe moet Afrika dan zelf tot economische ontwikkeling komen, als de hoogst opgeleide Afrikanen naar Europa trekken? De Britse regering wees in elk geval de Europese eis naar meer legale immigratie vanuit Afrika reeds van de hand, omdat deze Europese regeling volgens haar alleen betrekking heeft op de Schengen-landen, waar Groot-Brittannië niet toe behoort. Groot-Brittannië wil de volledige controle over de buitengrenzen in handen houden en zelf over asiel en immigratie beslissen. Labour heeft blijkbaar het plan opgevat om gelet op de tegenvallende economische conjunctuur vooral in te zetten op eigen arbeidsinzet en de immigratie zo moeilijk mogelijk te maken.

(Peter Logghe)

jeudi, 23 octobre 2008

P; Vial: la Méditerranée n'est pas notre mère

La Méditerranée n'est pas notre mère

Terre & Peuple n°37 : "En mettant sur orbite médiatique son fumeux projet d'Union méditerranéenne, Sarkozy a voulu, bien sûr, réaliser un de ces "coups" de communication grâce auxquels il prétend exister —ou au moins faire semblant. Mais, derrière l'opération politicienne, se situe en fait une opération beaucoup plus importante, de nature idéologique. Il s'agit en effet d'affirmer à la face du monde que le monde méditerranéen est un bloc uni, soudé par une commune appartenance à une ethnoculture unique et voué à s'intégrer, tel quel, à l'Europe. Ou, plus exactement, à cette utopie qu'est l'Eurafrique. En arrière-plan, bien entendu, il s'agit
de justifier l'immigration africaine en Europe comme étant un phénomène, inévitable mais bénéfique, qui va permettre l'installation d'une civilisation métisse, portée par une population au sein de laquelle Européens et Africains vont se fondre en un mélange harmonieux, dont l'exemple est donné par le monde méditerranéen.

Il faut constater, non sans regret (car cette revue a apporté beaucoup au débat idéologique, même si nous ne partageons pas toutes ses opinions) , que le numéro 129 (été 2008) de la revue Eléments s'inscrit dans la même perspective, en publiant un dossier intitulé "Méditerranée notre mère ". Un titre peut-être inspiré de celui que Thierry Maulnier avait donné à son beau livre Cette Grèce où nous sommes nés (Flammarion, 1964). D'autant que dans son éditorial Robert de Herte, c'est-à-dire Alain de Benoist, fait abondamment référence à la Grèce pour exalter les vertus méditerranéennes. En "oubliant" qu'élargir à l'ensemble de la Méditerranée l'apport décisif, evidemment incontestable, de la Grèce à la civilisation européenne est un non-sens historique. Inspiré peut-être par les propos de Danilo Zolo, professeur de droit international à Florence, qui, dans un entretien donné à Eléments, souhaite voir "renaître une Europe enracinée dans sa culture millénaire, avec ses racines méditerranéennes ". Faut-il rappeler à ce distingué universitaire que les racines de l'Europe sont au moins autant celtiques, germaniques et slaves que gréco-romaines ? Et, quand Robert de Herte-Alain de Benoist écrit de la Méditerranée qu'elle "est espace entre les terres, ce qui signifie qu'elle unit autant qu'elle sépare", il introduit forcément l'idée, si les mots ont un sens, que la Méditerranée unit, en un même ensemble, les populations installées, depuis des millénaires, sur les terres baignées par elle : Espagne et Catalogne, Languedoc et Provence, Italie, pays balkaniques, Grèce, Turquie, Syrie, Liban, Israël, Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc. Ce que confirme la présentation du carnet de route d'Ange-Marie Guerrini (intitulé très significativement "De Tolède à Carthage "): la Méditerranée "est un ensemble de peuples, reliés entre eux d'un lien aux accents marins et lumineux".

Or au cours de l'histoire la Méditerranée, loin d'être un trait d'union, un "lien", a été une ligne de front. Même lorsque l'Empire romain fit l'unité politique, provisoire, de ce que les Romains appelaient avec fierté Mare nostrum, ce fut à l'issue de mortels affrontements entre Rome et Carthage sur le plan politique et militaire, Athènes et Jérusalem sur le plan philosophique et religieux. Affrontements opposant des conceptions du monde inconciliables —et qui le sont restées dans un empire romain miné par le poison oriental. Affrontements qui reprirent lorsque l'islam entreprit de soumettre l'Europe à la loi coranique. Comment concevoir qu'appartiennent à un même espace culturel et civilisationnel Rome et Carthage, Athènes et Jérusalem, la Provence et le Maghreb ? Il faut, pour affirmer l'unité culturelle du monde méditerranéen, s'appuyer sur un postulat idéologique qui, comme tous les postulats idéologiques, a été, est et sera contredit, totalement, par le poids des réalités ethniques. Car c'est là le fond du problème : il n'y a pas d'unité ethnique en Méditerranée : il n'y a, depuis toujours, que confrontation ethnique. Les illusions de la période coloniale (avec la trop fameuse "intégration", de Dunkerque à Tamanrasset) ont volé en éclats dans les années 1950-1960, la guerre d'Algérie venant rappeler le poids des réalités ethniques.

C'est au milieu de la Méditerranée que passe la frontière entre deux mondes : le Nord et le Sud. On sait quelle est la thèse des tiers-mondistes (qui comptent dans leurs rangs Alain de Benoist, depuis la partition,en 1986, de son livre Europe, Tiers monde même combat) : le Nord – c'est-à-dire le monde blanc – est responsable des misères du Sud – c'est-à-dire le monde non-blanc. Le Nord doit donc faire repentance et expier ses péchés – en particulier en subventionnant largement et, mieux, en accueillant et en entretenant chez lui les populations du Sud (qu'à son époque la revue Europe-Action appelait très justement non des "sous-développés" mais des sous-capables). Chaque observateur un tant soit peu attentif et lucide sait que le XXIe siècle sera celui de l'affrontement Nord-Sud, bien sûr déjà commencé puisque la frontière méditerranéenne est allègrement violée par l'immigration. Bien sûr, aussi, le camp occidental aligné sur Washington et Tel-Aviv trahit les hommes du Nord en justifiant, par l'idéologie des "droits de l'homme", l'invasion venue du Sud. Raison de plus pour refuser tout ce qui contribue à justifier cette invasion. Par exemple l'exaltation d'un islam qui apporterait les raffinements d'une vraie civilisation aux Barbares du Nord.

Ce cliché idéologique, qui bénéficie d'une large orchestration médiatique –voir le tollé suscité par le solide ouvrage de Sylvain Gouguenheim – a séduit certains intellectuels (c'est-à-dire des gens trop souvent coupés des réalités), depuis le XIXè siècle, en Allemagne ou ailleurs. Ce fut le cas de Nietzsche, à l'autorité duquel fait appel Robert de Herse pour étayer sa position. Nietzsche qui vantait la "merveilleuse civilisation maure d'Espagne"... Comme quoi personne n'est parfait et qu'il est arrivé, même à Nietzsche, d'écrire des âneries – on peut être un grand philosophe et ne pas avoir de solide culture historique. Le pourfendeur du christianisme n'a pas compris, ou pas voulu comprendre, que christianisme et islam sont frères ennemis car issus de la même matrice sémitique, qu'il faut chercher du côté du Sinaï. Quant au Grand Midi nietzschéen, mis lui aussi à contribution par Robert de Herse, il faut rappeler, tout de même, qu'il n'a rien à voir avec le Sud puisqu'il s'inscrit dans une perspective purement spirituelle. Il suffit, pour le savoir, de lire sérieusement l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra. Ce qui évite de fâcheux contresens, d'autant plus gênants lorsqu'ils sont instrumentalisés pour justifier l'injustifiable."

mercredi, 15 octobre 2008

Chers imposteurs...

Chers imposteurs... Onfray, Lévy, Sollers, Sarkozy et les autres...

Présentation de l'éditeur

" Pourquoi avoir titré ce pamphlet Chers imposteurs ? Tout simplement parce que je connais bien, parfois même très bien, mes principales "cibles", qu'il s'agisse de Michel Onfray, Bernard-Henri Lévy, Philippe Sollers ou Nicolas Sarkozy. Ils ont en commun - chacun à sa manière et à son niveau - d'incarner d'une part le déclin des intellectuels, d'autre part un phénomène de plus en plus aveuglant: la déculturation galopante de notre société. Certes, ils n'en sont pas les seuls symboles. L'étonnante médiocrité de la production dite romanesque, comme l'affaissement de la critique littéraire, en sont d'autres signes tout aussi inquiétants. Confrontés à des "intellectuels " starisés, nous ne savons plus si nous nous trouvons face à des bonimenteurs, des héros de la Star Academy ou des dandys du show-biz. Quant à Nicolas Sarkozy, notre premier président de la République totalement formé et formaté par le médium audiovisuel, il est également notre premier président "dé-culturé" ou "a-culturé", comme on voudra. "

Jean Bothorel, Chers imposteurs, Fayard, 2008.

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mardi, 05 août 2008

L'Union Méditerranéenne éloigne l'UE de la Russie

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Bernhard TOMASCHITZ:

L’Union Méditerranéenne éloigne l’UE de la Russie

Critique du projet transatlantiste de Sarközy

Pour le président français Nicolas Sarközy, la création de l’Union Méditerranéenne est un “rêve devenu réalité”. Cette nouvelle construction, qui a été portée sur les fonds baptismaux à Paris le 13 juillet 2008, inclut, outre les 27 Etats membres de l’UE, tous les pays riverains de la Mer Méditerranée, à l’exception de la Libye. L’objectif officiel de cette organisation, qui aura deux présidents et un secrétariat à Tunis, est, pour l’essentiel, la coopération dans les domaines de l’économie, de l’éducation, de l’assainissement écologique de la Méditerranée et de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit. La réalisation de ce projet chéri du Président actuellement en fonction du Conseil de l’UE coûtera bien cher au contribuable. D’après les chiffres avancés par la commissaire européenne aux affaires étrangères, Benita Ferrero-Waldner, Euro-Bruxelles mettra la somme de neuf milliards d’euro, d’ici à 2013, à la disposition de la région couverte par cette UM.

L’Union Méditerranéenne, structure préparée de longue date, aura, pour autant qu’elle fonctionnera dans les faits, d’énormes retombées géostratégiques. Sarközy avait parlé de cette Union Méditerranéenne au début de l’année 2007, dans le cadre de la campagne pour les élections  présidentielles en France et, pour la réaliser, a dû accepter un compromis avec l’Allemagne.

Au  départ, cette Union Méditerranéenne devait se limiter aux Etats de l’UE riverains de la Méditerranée. Pour éviter de faire capoter le projet, et face aux réticences de la Chancelière fédérale Angela Merkel, il a dû ouvrir le projet à tous les Etats de l’UE.

Mais dans les pays du Nord de l’UE, en Allemagne, en Pologne, en Suède ou dans les Pays Baltes, personne ne se réjouit de la création de cette Union Méditerranéenne. Ces pays du Septentrion de notre sous-continent auraient préféré consolider les relations de l’UE avec la Russie, riche en matières premières. Le ministre suédois des affaires étrangères, Carl Bildt, a émis son opinion lors de la fête pompeuse qui a marqué la fondation de l’UM à Paris: pour lui, cette UM est certes “souhaitable sur le fond”, mais, ajoutait-il, “elle ne changera pas le monde en un jour”. Bildt employait évidemment un langage diplomatique; traduit en clair, cela équivaut à: “Elle est belle votre fête ici, mais finalement tout ça, c’est du bidon!”.

Nous assistons donc à un déplacement du centre de gravité de l’UE, qui glisse ainsi de l’Est au Sud. En ce sens, l’UM se révèle pour ce qu’elle est: un truc de la stratégie internationale des Etats-Unis pour éloigner l’UE de la Russie. En fin de compte, Washington ne veut pas  seulement encercler la Russie mais aussi empêcher que ne se constitue encore, plus tard, un “Axe Paris-Berlin-Moscou”, comme en 2003 lorsque Washington a déclenché sa guerre d’agression contre l’Irak. La Russie dispose des moyens d’offrir à l’UE une alternative attrayante à la domination sans partage des Etats-Unis sur le monde. Récemment, le Président russe Dimitri Medvedev a donné son aval à un document où l’on déclare que “la constitution d’un système ouvert et démocratique de sécurité et de coopération régionales et collectives qui garantira l’unité de la région euro-atlantique de Vancouver à Vladivostok”, but qui sera “l’objectif principal de la politique étrangère russe en direction de l’Europe”.

Vu l’existence de tels projets à Moscou, les Etats-Unis ont de la chance d’avoir à l’Elysée depuis juin 2007 un “transatlantiste” avéré en la personne de Nicolas Sarközy. Contrairement à son prédécesseur, le président français actuel ne veut pas seulement ancrer davantage encore  son pays dans l’OTAN mais, en plus, lier solidement la politique européenne de sécurité et de défense à l’alliance nord-atlantique. Car l’OTAN, a déclaré Sarközy, “est notre alliance: nous avons contribué à la créer et nous en sommes aujourd’hui l’un des principaux bailleurs de fonds”. Or, aujourd’hui, il faut bien le constater, le seul but de l’existence de cette OTAN est de parfaire l’encerclement de la Russie.

La création de l’UM renforce les soupçons de ceux qui craignent qu’elle servira à introduire la Turquie dans l’UE, et, plus tard, aussi Israël. Il y a un peu plus d’un an, Sarközy se drapait dans le rôle du lutteur clairvoyant, qui allait tout faire pour empêcher l’adhésion turque à l’UE; aujourd’hui, changement d’attitude: il veut se comporter “de manière loyale” à l’égard d’Ankara. “Si de nouvelles conditions d’adhésion doivent être prises en considération, ce sera la présidence française du conseil qui le fera”, vient de dire Sarközy en marge de la cérémonie de fondation de l’UM. Le président français ne cesse de proclamer qu’il est “un ami d’Israël” et que la France “se trouvera toujours aux côtés” de l’Etat créé jadis par le mouvement sioniste.

Les efforts que Sarközy et les Américains déploient pour entraîner l’UE dans les conflits du Proche Orient sont patents depuis longemps déjà. Sur ce plan, les déclarations du ministre allemand des affaires étrangères, Joschka Fischer, en octobre 2005 sont révélatrices: “La sécurité de l’Europe ne dépendra plus des ses frontières orientales mais de la situation dans le bassin oriental de la Méditerranée et au Proche Orient. La Turquie, dans cette conception de la sécurité européenne, doit devenir un pilier de cette sécurité et toutes les entreprises visant à empêcher cette évolution relèvent tout simplement de la courte vue”. C’est en ces termes que le “Daily Princetonian”, quotidien de la célèbre université américaine de Princeton, cite le politicien allemand, situé à la gauche de la gauche.

Quant à Zbigniew Brzezinski, conseiller en matières de sécurité de l’ancien président américain Jimmy Carter, il remarquait, dès 1997, que “la France ne vise pas seulement un rôle politique central dans une Europe unie mais qu’elle se veut aussi le noyau d’un groupe d’Etats nord-africains et méditerranéens, qui, ensemble, ont les mêmes intérêts”. Conclusion: c’est parce que l’Europe dépend entièrement des Etats-Unis que l’extansion de la sphère d’influence de l’UE dans l’espace méditerranéen sera simultanément un accroissement de l’influence américaine dans cette région.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°30-31/2008; trad.  franç.: Robert Steuckers).

 

 

samedi, 19 juillet 2008

Remarques critiques sur l' "Union Méditerranéenne" de Sarközy

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Bernhard TOMASCHITZ:

Remarques critiques sur l’ “Union Méditerranéenne” de Sarközy

Le 13 juillet, ce sera  chose faite: un jour avant la fête nationale française, on signera à paris le Traité fondateur de l’Union méditerranéenne, lors du sommet entre pays de l’UE et pays riverains de la Méditerranée. A cette nouvelle construction appartiendront non seulement les 27 pays membres de l’UE, mais aussi tous les pays riverains des côtes méridionales et orientales de la Mer Méditerranée , dont le Maroc, l’Algérie, la Tunisie , le Libye, l’Egypte, Israël, la Syrie et la Turquie. Malgré tout le tintamarre et tous les flonflons suscités par Sarközy pour faire passer son projet favori, l’affaire ne semble pas vraiment démarrer sous de bons auspices: d’abord, Sarközy a dû modifier considérablement son projet de départ; il voulait que seuls les pays de l’UE, qui sont réellement riverains de la Méditerranée , participent au projet et voilà que maintenant, on en est à se demander quels pays riverains en feront vraiment partie. De plus, Sarközy n’a jamais pu réfuter complètement les reproches qu’on lui formulait, notamment ceux qui alléguaient que l’objectif réel de cette construction euro-méditerranéenne visait uniquement à consolider les positions déjà dominantes de la France en Méditerranée.

Sarközy a commencé par essuyer une fin de non recevoir du leader libyen Mouamar Khadafi, qui considère l’Union Méditerranéenne comme une “insulte” aux Etats arabes et africains. Ce refus de Khadafi s’explique sans doute par le fait qu’il ne pourra pas jouer, dans ce nouvel orchestre, le rôle de la vedette principale. Mais le Ministre égyptien des affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit n’est pas plus enthousiaste. Pour lui, cette “Union Méditerranéenne” est “comme un spectre dans les airs, sur lequel on ne rine dire de raisonnable”. Ensuite, a-t-il ajouté, “il aurait été bon que le Président français ait préalablement consulté les Etats arabes avant d’annoncer publiquement son projet”. Les Arabes estiment donc qu’ils ont été pris de court et craignent de futures divergences vu la participatin annoncée d’Israël dans ce concert. La Syrie , pour sa part, accepte le projet, avec prudence, car Damas espère que, par le biais de cette “Union Méditerranéenne”, les Syriens obtiendront un traité de paix avec Israël, afin de récupérer à terme les hauteurs du Golan.

Le Président français se voit dans la peau d’un médiateur et d’un pacificateur vu la participation d’Israël. “L’Union Méditerranéenne, cela signifie qu’Israël sera à Paris aux côtés des nations arabes. J’enregistre avec intérêt ce qu’Israël a dit à propos de négociations indirectes de paix avec la Syrie. Et peut-être y aura-t-il des négociations directes entre la Syrie et Israël à Paris”. En fait, son objectif réel semble être de vouloir rapprocher davantage l’entité sioniste de l’UE. C’est ce que révèle in fine son discours tenu fin mai à la Knesset , durant sa visite en Israël. Dans ce discours, Sarközy s’est posé comme “ami” de l’Etat sioniste et a promis que la France serait “toujours du côté d’Israël lorsque celui-ci sera menacé”. Au vif plaisir de ses interlocuteurs de la Knesset , Sarközy a répété le poncif de l’actuelle propagande sioniste, qui veut que le programme nucléaire de l’Iran menace la paix. Textuellement Sarközy a dit: “Un Iran disposant de l’arme atomique est inacceptable pour mon pays”.

Mais lorsqu’il s’agit de préserver les intérêts de la “Grande Nation”, Paris n’hésite pas à coopérer avec des pays dont on peut considérer la politique comme douteuse. Ainsi, fin juin, à Alger, le premier ministre français François Fillon et le Président algérien Abdelaziz Bouteflika ont signé un accord global quant à une coopération des deux pays en matières nucléaires. Or, doit-on le rappeler, en Algérie, les islamistes ont mené une guerre civile de 1991 à 2003 qui a fait 120.000 victimes; aujourd’hui encore, la paix intérieure du pays est régulièrement troublée par des attentats à la bombe, qui font beaucoup de victimes. L’ancienne colonie algérienne de la France demeure importante pour Paris parce qu’elle recèle en son sol des ressources pétrolières importantes, les troisièmes en ordre de grandeur d’Afrique, de même que des nappes de gaz naturel dans le Sahara. Mais cette coopération étroite avec une Algérie fragilisée n’est pas unique: l’autocrate libyen, le Colonel Khadafi, dispose, lui aussi, de réserves pétrolières. En juillet 2007, la France de Sarközy l’a littéralement dragué. Lors d’une visite à Tripoli, le Président français a signé les accords de coopération franco-libyens, qui comprennent un volet nucléaire, prévoyant la construction d’installations.

En octobre 2006, la France signait des accords avec le Maroc, prévoyant la construction d’une centrale nucléaire sur la côte atlantique, près de la ville d’Essaouira. Tous ces pays, prétend Sarközy, contrairement à l’Iran chez qui il subodore les pires intentions malveillantes, utiliseront l’atome à des “fins pacifiques”.

Derrière cette politique dangereuse de la France , se profile la crainte de voir les Chinois rafler la première place en Afrique, continent si riche en matières premières. C’est essentiellement pour cette raison que la France veut diminuer sa présence militaire sur le continent noir au profit d’un engagement renforcé dans le secteur privé. “Il y a aujourd’hui 900.000 Chinois en Afrique et moins de 300.000 Français. Nous devons tenter, là-bas, d’être à nouveau plus concurrentiels” a expliqué le secrétaire d’Etat au développement Alain Joyandet. Celui-ci a également réclamé une nouvelle “Realpolitik” française en Afrique. “Les autres pays construisent en Afrique des routes, des ponts, dirigent des entreprises et marquent leur présence dans le commerce du bois”, a ajouté Joyandet. Dans ces domaines, la France ne peut plus demeurer absente et doit offrir des projets: “L’Afrique bouge. Nous voulons rester un partenaire important de l’Afrique”.

Dans l’avenir, la France n’entend toutefois pas renoncer entièrement à ses moyens de pression militaires. Dans la mission internationale de l’ONU au Tchad, la France entend impliquer ses “partenaires européens”, afin d’aller y défendre les intérêts  de la “Grande Nation”. Récemment, l’hebdomadaire allemand “Der Spiegel” rappelait que Sarközy, lors d’une rencontre avec la Chancelière fédérale Angela Merkel, a annoncé à cette dernière que la France avait l’intention de créer une flotte européenne. La Bundeswehr allemande devrait y participer en mettant à sa disposition des frégates et des unités logistiques qui appuieront un groupe de combat centré autour d’un porte-avions (français évidemment...) qui voguerait sur les océans en battant pavillon européen.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°28/2008; trad.  franç.:  Robert Steuckers).

 

vendredi, 18 juillet 2008

Mittelmeerunion: Ohne Nutzen für Europa

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Ohne Nutzen für Europa

  

Gaddafi bezeichnet

  

Mittelmeerunion als

  

"imperialistischen Plan"

von Andreas MÖLZER

Am vergangenen Sonntag wurde in Paris einen Tag vor dem französischen Nationalfeiertag die „Mittelmeerunion“ aus der Taufe gehoben. Der Mittelmeerunion, einem Lieblingsprojekt des amtierenden EU-Vorsitzenden, Frankreichs Präsident Nicolas Sarkozy, gehören neben den 27 Mitgliedstaaten der Europäischen Union fast alle Anrainerstaaten des südlichen und östlichen Mittelmeers an. Einzig Libyen, dessen „Revolutionsführer“ Gaddafi die Mittelmeerunion als „imperialistischen Plan“ bezeichnet hat, nimmt nicht teil.

Ob das in der französischen Hauptstadt gegründete Gebilde für Europa einen Nutzen bringt, ist jedoch zu verneinen. Schließlich gibt es zwischen der EU und den Anrainerstaaten des Mittelmeers bereits jetzt im Rahmen des sogenannten Barcelona-Prozesses ein weitreichendes Beziehungsgeflecht, wobei die Zusammenarbeit unter anderem die Bereiche Wirtschaft, Soziales oder Zuwanderung umfaßt. Worin nun der „Mehrwert“ der Mittelmeerunion bestehen soll, ist vollkommen unklar, außer, daß deren Gründung der Eitelkeit Sarkozys schmeichelt und einen bürokratischen Mehraufwand bringt.

Anstatt dieses Konstrukt ins Leben zu rufen, wäre es weitaus besser gewesen, in Paris insbesondere mit den Staats- und Regierungschefs der nordafrikanischen Anrainerstaaten des Mittelmeers Klartext zu sprechen. Schließlich handelt es sich bei ihnen durchwegs um die Herkunft- bzw. Durchreiseländer der Wirtschaftsflüchtlinge, die zu Abertausenden nach Europa strömen. Und ihre Bereitschaft, mit der EU bei der Bekämpfung der illegalen Zuwanderung zusammenzuarbeiten, läßt mehr als zu wünschen übrig.

Somit wäre es für Europa von Interesse gewesen, mit den nordafrikanischen Mittelmeer-Anrainerstaaten Verträge über die Rückführung illegaler Zuwanderer abzuschließen. Dabei wären die Vertragspartner der EU auch entsprechend in die Pflicht zu nehmen gewesen. Schließlich stellt die EU-Kommission bis 2010 drei Milliarden Euro für den Raum südlich des Mittelmeers zur Verfügung, ohne daß von den Empfängern eine Gegenleistung erwartet wird. Angesichts dieses gewaltigen Betrags wäre es wohl das Mindeste, jenen Empfängerländern, die nicht bereit sind, mit der EU bei der Bekämpfung der illegalen Zuwanderung zusammenzuarbeiten oder ihre eigenen Staatsbürger zurückzunehmen, die von den europäischen Steuerzahlen finanzierten Wohltaten zu streichen.