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dimanche, 25 juin 2023

Mensonges à propos de l'Afrique: histoire non fictive de la traite des esclaves

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Mensonges à propos de l'Afrique: histoire non fictive de la traite des esclaves

Par Francesco Borgonovo

Source: https://www.ilprimatonazionale.it/cultura/bufale-africa-tratta-degli-schiavi-114859/

Cet article, qui démonte les canulars historiques qui circulent sur la traite des esclaves africains, a été publié dans Il Primato nazionale d'août 2018.

En 2016, la chaîne History Channel a réalisé un remake de la série télévisée Roots, qui a également été diffusée sur Rete 4 en mai dernier. La production mettait en scène des célébrités telles que Forest Whitaker, Anna Paquin, Laurence Fishburne et Jonathan Rhys Meyers. L'histoire est bien connue : Roots met en scène l'épopée de Kunta Kinte (interprété par Malachi Kirby), un guerrier africain mandingue réduit en esclavage et transporté en Virginie, où il finit par travailler dans une plantation. La nouvelle version de cette saga familiale noire est très bien filmée et franchement crue : l'horreur de l'esclavage y est montrée dans ses moindres détails. En effet, le but de la série est de rappeler les horribles souffrances que les Noirs américains ont dû subir de la part de l'homme blanc.

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"L'esclavage n'a pas été éradiqué de cette planète", commente l'acteur LeVar Burton (qui a incarné Kunta Kinte dans les années 1970). "Il existe de nouvelles formes d'esclavage, de nouveaux murs, de nouvelles chaînes, de nouveaux corps jetés à la mer. C'est pourquoi nous avons décidé de présenter à nouveau l'histoire de Roots". L'esclavage est un thème qui a fait fureur ces dernières années, notamment depuis la première candidature de Barack Obama à l'élection présidentielle.

L'antiracisme américain

Le climat intellectuel en Occident est fertile: des mouvements comme Black Lives Matter font rage aux États-Unis; l'explosion des flux migratoires à l'échelle mondiale a soulevé des discussions sans fin sur le racisme généralisé, et l'intelligentsia a réagi en proposant des films, des séries et des livres sur le sujet. Ces dernières années ont vu la sortie de films tels que The Birth of a Nation de Nate Parker, consacré à la rébellion de l'esclave Nat Turner.

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Peu avant, c'était au tour de Free State of Jones avec Matthew McConaughey, inspiré du livre de Victoria E. Bynum: il raconte l'histoire d'un hors-la-loi blanc qui, dans le Sud des États-Unis, s'oppose à l'esclavage et à la ségrégation. Mais dans la librairie, on trouve aussi les essais de Ta-Nehisi Coates sur le racisme, les bandes dessinées du super-héros Black Panther (dont a été tiré un autre long métrage célèbre) également scénarisées par Coates avec la même approche idéologique. Et puis le roman sur l'esclavage de Marlon James et un millier d'autres volumes du même acabit.

 

    Le thème de l'esclavage

    est un thème très populaire aujourd'hui et

    populaire aujourd'hui et a été

    traité dans divers films

    et œuvres littéraires

 

Tous ces récits, cependant, manquent quelque chose. Il y a toujours un aspect de l'histoire qui est négligé, éclipsé ou simplement censuré pour ne pas contrarier la version officielle, qui doit être le suivant: les Occidentaux blancs sont racistes jusqu'à la moelle. Ils l'étaient à l'époque des colonies et le sont encore aujourd'hui, car ils discriminent les minorités et n'accueillent pas les immigrants: ils sont afrophobes, islamophobes, xénophobes, etc. Les documents historiques, cependant, racontent autre chose. Ils expliquent que l'esclavage et le racisme n'ont pas été l'apanage des seuls Blancs européens et américains, bien au contraire.

Le rôle de l'islam

9782070339020-200x303-1.jpgSelon l'historien français Olivier Pétré-Grenouilleau, auteur de l'ouvrage de fond Traites négrières (paru en Italie aux éditions Il Mulino), la traite des Noirs telle que nous la connaissons coïncide historiquement avec l'expansion musulmane autour du 7ème siècle de notre ère. "C'est un fait", écrit le professeur. "Personne ne peut dire si la traite aurait pu se développer plus tard, sans ce début, et le problème en lui-même n'a pas d'intérêt. Le monde musulman, en revanche, ne s'est certainement pas contenté de recruter des esclaves noirs. Tout au long de son histoire, il a aussi largement puisé dans les pays slaves, le Caucase et l'Asie centrale". À partir du 7ème siècle, "le djihad et l'établissement d'un empire musulman de plus en plus étendu ont entraîné une augmentation considérable de la main-d'œuvre servile".

Cela s'est produit dans le monde islamique pour deux raisons: "La première est que l'esclavage y existait déjà en tant qu'institution commune et bien établie. La seconde est qu'il était devenu impossible de se procurer des esclaves à l'intérieur de l'empire". Ce sont donc les musulmans qui ont lancé le commerce mondialisé des esclaves noirs. Ne pouvant réduire en esclavage les hommes et les femmes vivant dans les territoires soumis à la loi islamique, ils avaient besoin d'étendre leur emprise le plus loin possible.

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Les populations africaines progressivement soumises ont fait le reste (y compris celles déjà christianisées). Obligées de payer un tribut à l'empire musulman, même sous forme d'hommes, elles s'enfoncent de plus en plus profondément dans le continent noir pour se procurer de la marchandise humaine destinée à la traite. Il n'y a pas de quoi s'étonner : aujourd'hui encore, les prédicateurs de l'État islamique théorisent l'esclavage en s'appuyant sur des textes sacrés et menacent les infidèles occidentaux de les réduire à l'état de bêtes de somme.

 

    Selon l'historien français

    Olivier Pétré-Grenouilleau

    la traite des Noirs

    coïncide avec l'expansion

    de l'islam au 7ème siècle

 

Un autre aspect est à prendre en considération: il concerne plus directement la naissance de la discrimination et du racisme. C'est avec l'expansion islamique et le développement de la traite que, comme le dit Pétré-Grenouilleau, "l'image de l'homme noir" change. Presque tous les peuples de l'Antiquité ont pratiqué l'esclavage, mais l'homme noir n'a jamais été considéré comme un être inférieur à tout point de vue en raison de sa couleur. Cependant, "les trajectoires vers le monde musulman et le racisme envers les Noirs se sont développés simultanément".

L'islam a pu créer une véritable civilisation universelle, comme l'explique l'historien Bernard Lewis. Les Arabes, en tant que souverains, se sont positionnés au centre de cet univers et ont commencé à définir les autres peuples en fonction de leur proximité. Les peuples à la peau foncée, les Noirs en particulier, se sont ainsi vu attribuer "une connotation d'infériorité". Des stéréotypes négatifs, on est passé au racisme pur et simple, puisqu'il est devenu courant de voir des Noirs réduits en esclavage dans l'empire musulman. Noir et esclave sont alors devenus synonymes. Il existe de nombreux textes, datant de différentes périodes (entre le 8ème et le 14ème siècle), dans lesquels les érudits islamiques décrivent les Africains à la peau foncée comme semblables à des animaux ou autrement inférieurs. Le grand historien Ibn Khaldoun, par exemple, a écrit que "les nations nègres sont en règle générale dociles à l'esclavage, parce que les Nègres ont peu de ce qui est essentiellement humain". Avec l'expansion de l'islam au cœur du continent africain, il est même devenu nécessaire de lancer une sorte de campagne contre cette conception des Noirs, même si les musulmans africains ont longtemps continué à être considérés comme différents des autres croyants disséminés sur le globe.

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Les maladresses de Malcolm X

Il est donc assez curieux que l'islam se soit répandu dans les ghettos noirs d'Amérique en se présentant comme la religion des opprimés, comme la seule voie de rédemption pour les "nègres". C'est ainsi que Malcolm X et les autres représentants de la Nation of Islam, c'est-à-dire les activistes qui n'hésitaient pas à affirmer: "L'homme blanc est le diable". C'est Malcolm X qui s'est insurgé contre les écoles blanches qui ignoraient l'histoire de l'Afrique. "En détestant l'Afrique et les Africains", affirmait-il, "nous avons fini par nous détester nous-mêmes". Peut-être n'avait-il pas lu les textes d'Ibn Khaldoun...

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Aujourd'hui, l'Autobiographie de Malcolm X est publiée en Italie par Rizzoli et continue d'être réimprimée. Elle est présentée comme "l'histoire d'un leader charismatique à la pointe de la lutte contre les injustices qui divisent le Nord et le Sud", presque comme s'il s'agissait d'une sorte de dame de charité tiers-mondiste. Cette autobiographie a été écrite par Alex Haley, l'auteur de Roots. Ce dernier a longtemps fréquenté le X, et c'est dans cet environnement radical que la saga de Kunta Kinte a pris forme. Il s'agit, au sens plein, d'une opération idéologique, visant à créer un texte fondateur de la fierté noire et à exciter les esprits contre les Blancs, coupables d'avoir bâti une nation sur le racisme.

Le rôle des Africains

Tout le monde sait que dans les plantations de tabac, puis de coton, les esclaves ont été utilisés à grande échelle. Et il est certain que la "traite atlantique" a entraîné l'intensification du commerce d'êtres humains de l'Afrique vers les États-Unis. Mais les peuples africains, qui pratiquaient déjà ce commerce depuis l'époque de l'empire musulman, y ont largement contribué. Et ils l'ont fait non seulement en procurant des prisonniers pour les vendre aux Américains, mais aussi en les fournissant aux Européens pendant des siècles. C'est ce qu'a raconté, entre autres, le célèbre journaliste David Van Reybrouck dans son best-seller Congo.

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L'historien Matthew Restall, quant à lui, a documenté comment les Africains noirs - esclaves mais aussi libres - ont rejoint les Espagnols lors de l'invasion de l'Amérique latine et de l'extermination manu militari des indigènes.

 

    Les mêmes populations

    Les populations africaines ont elles-mêmes contribué

    à la vente d'esclaves

    pour être envoyés en Amérique

 

On ne sait pourquoi, mais cet aspect de l'histoire de l'esclavage est toujours passé sous silence, pour laisser la place aux méfaits des Blancs occidentaux. Ce sont ces derniers qui font la une des films et des séries télévisées en vogue aujourd'hui. C'est pourquoi il vaut la peine de connaître pleinement la réalité.

Lisez aussi : Il n'y a pas que les Européens : les Africains sont aussi responsables de la traite des esclaves

En ce qui concerne Roots, outre le climat idéologique dans lequel la saga a été écrite, il convient de rappeler quelques autres détails. À l'époque de sa sortie, le roman de Haley (qui a remporté le Pulitzer) a été présenté comme le résultat d'une recherche historique minutieuse. L'écrivain expliquait qu'il avait reconstitué l'arbre généalogique complet de Kunta Kinte et de ses descendants à partir d'une série d'histoires que lui avait racontées sa grand-mère. Or, au début des années 1990, un journaliste d'investigation du Village Voice, Philip Nobile, a démontré que le personnage de Kunta Kinte n'avait en fait jamais existé. Il s'agissait d'une invention littéraire. Haley avait écrit : "À ma connaissance et en toute bonne foi, je déclare que tous les récits de ma lignée contenus dans Roots proviennent de l'histoire orale, soigneusement transmise par ma famille africaine ou américaine, histoire que j'ai pu, dans de nombreux cas, confirmer de manière conventionnelle par des documents". Mais les documents trouvés dans ses archives ont prouvé le contraire. Et ce n'est pas tout. En 1978, Haley a été condamné pour plagiat: il avait copié quelque quatre-vingts passages du roman The African de Harold Courlander. Il s'en tire en payant une amende de 650.000 dollars. Mais tout cela n'a pas entamé son prestige. De telles nouvelles circulent sur le web (même la Repubblica en a parlé en 1993). Mais elles sont occultées par une myriade de tirades de célébration bon enfant. Il est probable que s'il avait écrit sur autre chose, Haley serait aujourd'hui considéré comme un demi-fou. Au lieu de cela, il est un héros, et son travail nous est toujours présenté comme historiquement exact.

Francesco Borgonovo.

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jeudi, 15 avril 2021

James LaFond et le mensonge américain

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James LaFond et le mensonge américain

par Joakim Andersen

Ex : https://motpol.nu/

James LaFond est l'un des écrivains américains les plus prolifiques d'aujourd'hui. Il a plusieurs cordes à son arc, de celles d'esclave salarié, d’artiste martial et de psychogéographe à celles de connaisseur initié de Robert E Howard et d’auteur d'études historiques et de fiction. Ce combattant, âgé désormais, n'est pas un écrivain typique; son lien avec les classes ouvrières et populaires américaines est plus fort, et son dégoût pour le totalitarisme et le collectivisme contemporains est presque pré-moderne. LaFond a écrit des livres entiers sur les emplois postmodernes minables et la survie dans le ghetto. Il a également beaucoup écrit sur des personnages historiques comme Liver-Eater Johnson (Johnson le Mangeur de foie). L'écriture très prolifique et parfois tentaculaire de LaFond contient plusieurs thèmes importants, notamment une description de "la fin du temps masculin" et la montée de la non-liberté dans la modernité. Il s'agit d'une critique de la culture et de la civilisation qui devrait plaire aux guerriers comme aux poètes.

L'une de ses études historiques les plus enrichissantes concerne les débuts de l'histoire américaine. En ces jours de BLM et d'affirmations constantes que l'Amérique est fondée sur le "racisme blanc", il s'agit d'un rappel important que ces affirmations sont à la fois simplistes et inexactes. La préhistoire de l'Amérique est une histoire d'économies de plantation brutales, où les Blancs non libres étaient parfois tenus en échec par des Noirs temporairement armés et, tout aussi temporairement, par des tribus amérindiennes alliées. Il est difficile de prendre au sérieux les partisans de l'historiographie "anti-blanc" après avoir lu les livres de LaFond, notamment America in Chains, Into Wicked Company, Stillbirth of a Nation et The Lies That Bind Us. Après une telle lecture, la relation symbiotique entre la "critique de la blancheur" et Hollywood apparaît avec une clarté embarrassante. LaFond note, entre autres, que "l'Amérique a été fondée sous la forme de camps d'internement pour les orphelins qui étaient systématiquement violés, battus, contraints au travail jusqu’à la mort et assassinés."

America in Chains.jpgQuoi qu'il en soit, The Lies That Bind Us est l'une des ‘’excursions’’ les plus idéologiques, historiques et critiques de LaFond. Il y analyse les mensonges sur lesquels les États-Unis sont construits, "la superstructure idéologique", en termes marxistes. Comme Orwell, il soutient que le contrôle de notre connaissance et de notre image de l'histoire est ici central, "le plus grand mensonge est la confiance dans un passé omis, la confiance dans le fait qu'on nous a tout dit". Il voit les "conservateurs" et les "libéraux" américains d'aujourd'hui presque comme des jumeaux dont les mensonges se complètent. Il s'oppose à l'image conservatrice des futurs États-Unis en tant que refuge pour les minorités religieuses en affirmant que "la religion telle qu'elle était pratiquée dans les colonies était en grande partie prédatrice, les maîtres d'esclaves congrégationalistes, quakers et anglicans possédant des Rhénans et des Irlandais catholiques, et en second lieu, elle était ethnique car les Écossais, les Cornouaillais, les Irlandais et les Gallois étaient asservis par les Anglais ; et en troisième lieu, elle était purement matérialiste". Il considère comme tout aussi naïve l'image libérale des futurs États-Unis comme un endroit où les Blancs pouvaient déplacer les Indiens et réduire les Noirs en esclavage. Les Noirs ont possédé des Blancs en Virginie pendant au moins une génération, les Indiens ont possédé des Blancs pendant deux générations. Les colonies qui ne bénéficiaient pas du soutien des tribus indiennes n'ont pas survécu en cette période précoce.

Au cœur de The Lies That Bind Us se trouve la lecture attentive que LaFond fait de la Magna Carta. Il constate qu'il ne s'agissait pas d'une tentative précoce de garantir les libertés populaires contre le roi, mais plutôt d'une tentative réussie de diverses élites de restreindre le roi, l'église et le peuple. Il évoque notamment les formulations qui figuraient dans les premières versions mais qui ont ensuite disparu. LaFond étudie, entre autres, l'importance accordée par la Magna Carta à la dette. Il existe des affinités entre ses études sur la Magna Charta, l'esclavage des enfants et les plantations, d'une part, et le discours plus authentique de la droite sur la "perfide Albion", d'autre part. Quelque chose se démarque comme une anomalie dans l'expérience anglo-saxonne, quelque chose qui met également en mouvement des aspects clés du monde moderne.

Le point de vue de LaFond dans ce livre est inhabituellement clair, parfois traditionnel en son esprit. Comme Jouvenel, il identifie une communauté d'intérêts, au moins en aspiration, entre les gens du peuple et le roi, contre les élites riches qui ont déchiré la vieille Europe. Une observation intéressante que LaFond fait également est que les reines étaient pires pour la liberté des gens du peuple que les rois, s'alliant plus souvent aux intérêts des élites. Il y aborde, par exemple, le lien entre la reine Elizabeth et les chasseurs d'esclaves en Angleterre, en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande, ainsi que les plantations en Amérique du Nord. Souvent, les rois adoptaient des lois pour protéger des ‘’grands’’ les compatriotes non libres et les sujets colonisés. Des lois très impopulaires en de nombreux cas.

510QqWqmM+L._AC_UL600_SR399,600_.jpgLaFond se retourne contre le matérialisme, "adorateur du corps économique, du corps politique et du contenant charnel de l'âme humaine". Il décrit Lothrop Stoddard comme un moderniste "moralement aveugle" parce que Stoddard n'a pas vu "le mal qui suppure" qui a conduit à la rébellion des esclaves en Haïti. LaFond décrit le matérialisme comme le corps du mal, le capitalisme n'étant que son réceptacle. Seul un matérialisme avancé pouvait avoir des effets tels que les guerres de l'opium, selon LaFond.

Un thème intéressant du livre est la parenté entre les propriétaires d'esclaves et les élites d'aujourd'hui. Le mépris des Blancs pauvres les unit à travers le temps, mais lorsqu'il s'agit de l'opinion des non-Blancs, les attitudes schizophrènes des esclavagistes ont été divisées et perpétuées par les libéraux et les conservateurs. Les libéraux, porteurs du côté paternaliste des propriétaires d'esclaves, considèrent leurs protégés non-blancs comme des enfants qui doivent être élevés et protégés des Blancs inaptes. Le conservateur reprend plutôt le côté punitif du propriétaire d'esclaves. LaFond est ici un psychologue brutal, résumant que la "droite" et la "gauche" avancent deux faces d'un même ensemble, "fracturant la mentalité diabolique et schizophrénique du maître d'esclaves - qui avait des relations sexuelles avec son esclave, puis battait et vendait ses enfants comme s'ils n'étaient pas de sa propre lignée." Il aborde également la question de la "règle du goutte à goutte", la classification nord-américaine de toute personne ayant la moindre trace d'ascendance noire comme étant noire. Au niveau international, c'est rare; le plus souvent, ils ont été classés comme des groupes distincts (parexemple les "coloreds" et les "basters" sud-africains). La théorie de LaFond est que les Noirs et les Blancs, en tant que groupes, avaient intérêt à ce que les États-Unis soient gouvernés de façon définitive, les Noirs parce que cela augmentait leur nombre, les Blancs parce que cela garantissait leur statut de caste d'élite. Quelque chose de similaire concerne l'amnésie à l'égard des nombreux Blancs non libres dans l'histoire américaine.

Dans l'ensemble, The Lies That Bind est un recueil lisible d'articles de LaFond. L'ensemble est partiellement mutilé par la dispersion du contenu ; ici, des lectures approfondies de la Magna Charta coexistent avec des articles de blog plus courts qui ressemblent davantage à des conseils. Mais les articles intéressants sont suffisants pour compenser l’inconvénient que posent les textes de remplissage. Le point de vue de LaFond est original et enrichissant, son langage est approprié. De nombreux articles contiennent des phrases lapidaires telles que "le lecteur s'est-il déjà demandé pourquoi les Occidentaux modernes ne parviennent pas à se remplacer par des enfants et s'efforcent de remplacer leur progéniture inexistante par des animaux de compagnie humains recueillis dans le monde entier - des animaux de compagnie qui se retournent contre eux". Le LaFond que nous rencontrons ici est également inhabituellement traditionnel dans sa critique du matérialisme, de la féminisation, des systèmes et de l'esclavage. Le fait qu'il mette en lumière le sort des Blancs non libres sans dégénérer en haine des Noirs peut également sembler difficile à gérer pour les lecteurs politiquement corrects ; l'esprit guerrier de LaFond signifie qu'il respecte les guerriers indiens et les esclaves fugitifs entièrement ou partiellement noirs. Tout comme les guerriers blancs avec un code d'honneur comme ‘’Johnson Mange-foie’’ et les rebelles blancs comme Nathaniel Bacon. Il est toujours un auteur enrichissant, même si l'élément de remplissage dans The Lies That Bind est plus quantitatif que dans certains de ses autres livres.

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vendredi, 19 juin 2020

« Arte, la télé qui vous manipule »

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« Arte, la télé qui vous manipule »

Ex: http://imperiumeuropa.hautetfort.com  

Lors de mon dimanche de Pentecôte j’ai eu droit à une belle séance de manipulation sur la chaîne ARTE dans l’émission « Les petits secrets des grands tableaux, le négrier Turner 1840 ». Durant ce reportage on pouvait apprendre que le Royaume uni fut la première puissance européenne à mettre fin au commerce triangulaire en 1807. Mais non à l’esclavage puisqu’il faudra attendre 1833 pour que Londres y mette fin. Mais de cela il ne fut pas question. Uniquement de la fin du commerce triangulaire. Et le reportage de poursuivre en précisant que du fait de sa toute puissance maritime le Royaume Uni força les autres nations européennes à faire de même. La France mettant dix ans à suivre l’exemple. Cela nous transporte donc en 1817. Et voilà la manipulation. En vérité la traite négrière fut interdite le 29 mars 1815, quand Napoléon revint au pouvoir lors des Cent-Jours, et fut confirmé par l'ordonnance royale du 8 janvier 1817 et la loi du 15 avril 1818 sous Louis XVIII. Mais c’est bien l’empereur Napoléon 1er, sous l’influence du libéral Benjamin Constant, qui décida d’abolir ce commerce. Sauf que cela ne cadre pas avec l’image véhiculée par nos médias qui veulent que nous ne conservions de Napoléon 1er que le souvenir de l’homme qui rétablit l’esclave en France en 1802 après son abolition par la Révolution française.

Sans Jamais vraiment nous préciser les conditions et les raisons qui ont conduit à la réintroduction de cette pratique ignominieuse. Sous l’influence d’un fort lobby colonial sous la direction du deuxième consul Cambacérès et de Talleyrand, ministre des Relations extérieures, sans parler de son épouse créole Joséphine, le jeune Premier consul se retrouvait face à une situation chaotique dans les confettis de l’Empire colonial. Outre que l’esclavage ne fut jamais abolit dans de nombreux territoires en dépit des décisions révolutionnaires comme à La Réunion ou en Martinique, cette dernière n’hésitant pas à se soumettre temporairement à la couronne britannique qui n’avait pas aboli l’esclavage, Napoléon Bonaparte devait également faire face au mécontentement des colons qui, en contrepartie, n’avaient reçu aucune compensation financière. Le Premier consul qui ambitionnait encore de rivaliser avec le Royaume uni sur les mers en rétablissant un empire colonial ne vit dans le rétablissement de l’esclavage qu’un moyen politique pour rétablir l’autorité de la métropole sur son empire. Sa décision fut pragmatique et non idéologique comme certains révisionnistes des temps modernes se plaisent à le dire.

L’abolition de la traite négrière découla de la même approche pragmatique. La France n’étant plus en capacité de rivaliser depuis longtemps avec l’Angleterre sur les mers. Le décret impérial du 29 mars 1815 entérina ainsi l’abolition de ce sinistre commerce comme le prouve le document ci-dessous.

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Cependant après la défaite de Napoléon à Waterloo, le roi Louis XVIII de retour au pouvoir décida que tous les actes de celui que les Bourbons considéraient comme un « usurpateur » étaient illégitimes. Et c’est ainsi qu’il faudra attendre l’ordonnance royale du 8 janvier 1817 pour que Louis XVIII interdise à son tour l’introduction d’esclaves dans les colonies françaises. Ce qui permet à ARTE en 2020 de nous manipuler mine de rien en affirmant que la France avait suivi le Royaume uni dix ans plus tard en passant totalement sous silence la décision impériale et le rôle précurseur de Napoléon 1er. Une belle fake news historique provenant pourtant d’un média tout ce qu’il y a de plus mainstream....

D.B.

jeudi, 14 février 2019

Du mémoriel à la repentance, l’esprit en déroute...

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Du mémoriel à la repentance, l’esprit en déroute...

Ouverture libre

Nous ne sommes plus historiens, ni moins encore mémorialistes, nous sommes “mémoriels” ; c’est-à-dire que nous élargissons l’Histoire, ou bien nous la réduisions, à notre vaste mémoire qui est quelque chose de tout à fait actuel et qui doit servir les causes actuelles en cours de développement hystérique. Tout cela doit aboutir à une narrative de l’Histoire-du-monde telle qu’acceptable aujourd’hui selon le Système ; lequel Système, en cours d’effondrement, est surpuissant et auto-destructeur parallèlement, autrement dit complètement fou.

Attachons-nous à un seul cas parmi les myriades de désordre qui secouent nos relations, nos psychologies, nos jugements, nos certitudes qui sont toutes grosses d’une incertitude au-delà du concevable. L’État de Virginie, aux USA pour être précis et post-Civil War, le monde politique et la moraline psychologiques tremblent sur leurs bases. Cela se situe dans les effets de la révélation que le gouverneur démocrate de l’État, Ralph Northam, s’était grimé en “noir” (“Blackface”) en 1988, photo à l’appui, mais difficilement en raison de la difficulté de reconnaître le coupable derrière sa couche de cirage noir. Exigences de démission partout, y compris chez les n°2 et n°3 de l’État, qui ont depuis, eux-mêmes, été accusés d’avoir fait du Blackface, et ainsi de suite... Northam a répliqué en soulevant un point d’histoire, savoir que les premiers Noirs arrivés en Virginie (en 1619) n’étaient pas nommés “esclaves” (terme adopté en 1661, semble-t-il) mais “serviteurs sous contrats” (IS, ou Independent Servants). Quelques mots sur ces dernières péripéties, où l’on reconnait l’habile tartufferie à la fois puritaine et capitaliste... 

 « Déjà confronté à des appels à démissionner à la suite du scandale “blackface”, le gouverneur de Virginie, Ralph Northam, a suscité une nouvelle vague d’indignation, de moquerie et une vérification sérieuse des faits [historiques], après avoir qualifié les premiers Africains aux États-Unis de “serviteurs sous contrat”.

» Quelque 400 ans après que les premiers Africains eussent été amenés à Point Comfort, connu aujourd'hui sous le nom de Fort Monroe à Hampton, en Virginie, la société américaine reste divisée sur son héritage amer, – ainsi que sur la sémantique du terme ”esclavage”. La [polémique] des premiers esclaves noirs a éclaté dimanche, après que le gouverneur Northam eut présenté sa perception de l'histoire de l'État de Virginie. »

Voilà pour ce qui semble être les faits de cette fascinante polémique, – enfin peut-être les faits véridiques, qui sait, – et nous laissons à chacun, sans grandeur mais aussi sans intérêt aucun pour le cas, le soin de trancher.... 

Passons à autre chose.

Qu’est-ce que font tous ces gens ? Ceux qui s’étripent aux USA, ceux qui s’étripent en Europe, au sein et autour de la civilisation du bloc-BAO ? Qui le font en apparence à propos de l’Histoire, en vérité à propos de l’instant présent et réduit à Rien d’autre, de l’Histoire du Big Now et de l’Histoire réduite au Big Now ?  Rien avant, Rien après, un Grand Tout qui est un Grand-Rien dans le Big Now, – et Avant Nous, et Après Nous le Déluge, et En avant/En arrière la zizique... L’Histoire réduite aux seules polémiques, affrontements, écharnements d’hybris de l’immédiat, Moment immobile de la postmodernité réduite à elle-seule.

Dans les temps anciens, l’historien se nommait “historien” ou bien, d’une façon plus large, “mémorialiste”. Dans ce dernier cas, le mot avait à voir avec le souvenir d’une chose passée ou avec un témoignage sur son temps, avec toutes les possibilités du simulacre de la subjectivité (quand la subjectivité se fait simulacre), complotistes et accidentelles que cela suppose et dont chacun avait la possibilité à l’esprit, – à cet esprit-là qu’on nomme en général, entre “honnête homme” au sens du XVIIème siècle, un “esprit critique” : « Mémorialiste : Auteur de mémoires historiques (chroniqueur, historien) ou d'un témoignage sur son temps. » En aucun cas, sinon simulacre né de la subjectivité, accidentellement ou par esprit de complot, n’entrait en jeu d’une façon impérative une dimension morale et objective. Le “mémorialiste” était historien “à la fortune du pot”, selon son intelligence, son honnêteté, ses principes, les normes de l’harmonie et de l’équilibre des choses et des formes qu’il voulait respecter , etc.

Aujourd’hui, nous avons, – quasi-pléonasme, nous n’avons trouvé qu’une seule référence, sans aucun intérêt, – le “mémoriéliste”, le personnage chargé universellement du “devoir mémoriel”, ou “devoir de mémoire”.

(Les tartuffe qui abondent-en-marche aujourd’hui vont jusqu’à dire “Faisons mémoire ensemble”, ou mieux, comme au début de début de l’interview dite Le Grand Jury de Richard Ferrand, le 28 janvier 2019 : « Je voulais faire mémoire avec vous ». La première question posée concernait la présence du président LREM de l’Assemblée Nationale à la manifestation des “Bonnets Rougies“ anti-Gilets-Jaunes. Ferrand dit toute sa sympathie aux premiers mais que son devoir de réserve empêchait une telle participation ; mais certes, il dit d’abord, s’adressant aux journalistes présents, qu’il voulait « faire mémoire avec [eux] » pour le 75èmeanniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Pour encore mieux faire, Ferrand aurait pu saluer l’Armée Rouge qui fut la libératrice du camp le même jour où prenait fin la bataille de Leningrad avec ses 400 000-1 500 000 morts en 900 jours. Mais les Russes méritent-ils aujourd’hui de partager ce même “faire mémoire” de l’exemplaire serviteur de la République qu’est Ferrand ?)

L’“Histoire” a changé de nature, en France, comme accidentellement par rapport aux énormes effets qui ne cessent de se multiplier, par le vote en 1990 d’un amendement à une loi dite depuis “Loi Gayssot” dont on connaît bien la définition. Diana Johnstone en entretenait parfaitement Noam Chomsky le 13 juin 2010 dans une “Lettre ouverte”, au paragraphe dit « La “Loi Gayssot” et la religion d’État », où se trouve les deux mots essentiels de “mémoire” et de “pénitence” : 

« Personne ne pouvait être pleinement conscient à l’époque, au début des années 1980, de jusqu'où mènerait “l’affaire Faurisson”. Le scandale suscité par le professeur de littérature qui entreprit de contester la réalité de l’utilisation des chambres à gaz pour exterminer les juifs dans les camps nazis s’est avéré être un moment clé dans un processus qui a mené à l’établissement du génocide des juifs, sous la désignation de “Shoah”, comme religion de mémoire et de pénitence, promue au statut de dogme officiel.

» Loin de suivre vos conseils, en juillet 1990, l’Assemblée nationale adopta un amendement à la loi de 1881 sur la liberté de la presse appelé la loi Gayssot, d'après le nom du membre du Parti communiste qui l’avait introduit. Selon cet amendement, seront punis “ceux qui auront contesté […] l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité, tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international” de Nuremberg, commis soit par les membres d’une organisation déclarée criminelle par ce statut, “soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale”. »

Dès lors, et quelles que soient ici les circonstances et les soi-disant nécessités, l’histoire avait complètement changé de nature. Dans ce cas de l’institution d’une “religion d’État”, elle se définissait d’un point de vue moral et objectif sans révision possible d’aucune sorte, – d’où le caractère quasi-diabolique que cette “religion d’État” mit aussitôt dans le thème de “révisionnisme” immédiatement mis en équivalence du terme nihiliste de “négationnisme”, tout cela selon une pratique pseudo-historique promise à un immense succès, qui est la politique de la repentance. Dès lors, l’histoire n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle avait été, et le mémorialiste, personne dont l’intérêt est tourné vers la compréhension de l’instant passé, devint un “mémoriéliste”, personne dont l’intérêt se définit par la capacité de ramener l’instant passé aux normes présentes, actuelles, aux normes du Big Now si l’on veut.

Le problème de cette mutation est que l’histoire devenue “religion d’État”, et manifestement religion monothéiste, se mettait en place au momentoù se développaient, postmodernité oblige et continue à obliger, le multiculturalisme, le multi-ethnisme, les diverses facettes de l’antiracisme et du “genrisme” et ainsi de suite, tout cela à la lumière de la bienpensance-Système. A ce moment, l’histoire passait de l’enquête sur le passé et le souvenir à l’affirmation d’une mémoire du Big Now devant adapter tout le contenu mémoriel aux exigences idéologiques du susdit Big Now. Ainsi se trouve confronté le dogme d’une religion d’État, ou disons plus postmoderne d’une religion du Big Now aux exigences infiniment multiples de toutes les catégories énoncées. 

Tout cela nous ramène à l’affaire initiale qui nous paraît à première vue si dérisoire et si évidente du point de vue du phénomène nommé “esclavage”, pour être confrontée à l’appréciation d’une école historique africaine réclamant que la lumière soit faite et acceptée, et adoubée pourrait-on dire en termes religieux, sur la responsabilité des “nations arabo-musulmanes” quant à la carastrophe de leur “leur traite négrière”. Les “esclaves” africains venus aux USA et devenus Africains-Américains sont nombreux aujourd’hui à se tourner vers l’Islam (The Nation of Islam, de Louis Farrakhan) et en même temps à demander réparation aux Blancs (Caucasiens-Américains, ou WASP) ; mais savent-ils ce que vaut la référence islamique dans leur cas du fait du sort de leurs ancêtres africains ?

Il ne s’agit pas ici, en aucun cas parce que notre cible reste le Système et la situation qu’il impose, de prendre position mais de poser la question de la relation existante entre la condamnation de toute approche “trop” (?) critique (islamophobie) du comportement de ce qu’on nomme “l’Islam en général” par rapport à ce que l’on doit penser (antiracisme) de ce que l’on nomme “l’esclavage en général”, toutes choses selon les consignes du Système ; et, ayant posé cette question, de constater l’impossibilité d’une réponse acceptable qui ne contienne pas, d’une façon ou l’autre et dans un sens ou l’autre, une contrainte, une mise à l’index, un attentat meurtrier et catastrophique contre “l’esprit critique”, – pour ne point parler des débris de ce qui fut la liberté du jugement.

Cette question sans réponse pour notre compte, – nous laissons le Système surpuissant face à ses contradictions autodestructrices, – est illustrée ici par une interview du 9 février 2019 par le site suisse LesObservateurs.ch du « Chercheur, anthropologue, économiste et écrivain franco-sénégalais, Tidiane N’Diaye [qui] a publié de nombreux essais sur l’esclavage des Noirs. L’un d’eux, Le Génocide voilé (2008), est une brillante enquête historique sur les traites négrières arabo-musulmanes. » (Le titre initial de l’interview est « Que les nations arabo-musulmanes se penchent enfin sur leurs traites négrières ».)

dedefensa.org

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Interview de Tidiane N’Diaye

Dans Mémoire d’errance (1998), vous aviez écrit que « malgré son  isolement, l’Afrique a vu de grandes civilisations se développer sur son sol. Mais elle est longtemps restée méconnue de l’Europe et plus généralement du monde ». En savons-nous maintenant plus sur ces civilisations ? 

Tidiane N’Diaye : Avant d’être asservie, l’Afrique fut le siège de civilisations grandioses. Selon certains scientifiques, qui font de l’Afrique le berceau de l’humanité, l’histoire des peuples noirs commence même bien avant celle des peuples indo-européens. Il est temps de revisiter ces remarquables civilisations que sont les royaumes du Grand Zimbabwe, de l’Egypte négro-africaine (25ème dynastie nubienne des pharaons noirs), d’Ethiopie, du Ghana, du Mali. L’Empire du Ghana est considéré comme le premier Etat structuré de l’Afrique de l’Ouest. L’Empire du Mali a été fondé au XIIe siècle. Tombouctou, ville du Mali, a connu un âge d’or au cours duquel des milliers de livres auraient été écrits. Ces livres, près de 100 000 manuscrits qui commencent à être exhumés, vont permettre de mieux connaître l’histoire de l’Afrique. Leurs contenus, qui couvrent les domaines de l’astronomie, de la musique, de la botanique, du droit, des sciences, de l’histoire, de la religion, du commerce, témoignent d’une Afrique qui écrit sa propre histoire. Hélas, l’histoire des royaumes subsahariens des deux derniers millénaires, est mal connue par manque de sources écrites ou de vestiges archéologiques.

Au début du VIIe siècle, dans quel état se trouve l’Afrique? 

Tidiane N’Diaye : Pendant plusieurs siècles, le continent noir a vécu en quasi-autarcie. Il fut coupé du reste du monde du néolithique à l’âge de fer. Grecs et Romains n’avaient visité que les régions de la partie nord, sans pousser plus en avant leurs entreprises. L’usage de l’oralité n’a jamais empêché la pratique de bon nombre de disciplines scientifiques au sein des civilisations africaines. Pendant très longtemps, cette tradition orale a également servi de vecteur naturel dans la transmission des connaissances en Europe où, jusqu’au XIIIe siècle, seule une minorité d’aristocrates savait lire et écrire. À Tombouctou, haut lieu de culture, dès le XIIe siècle l’université de Sankoré soutenait avantageusement la comparaison avec les universités européennes. Là s’enseignait depuis bien longtemps la géométrie, l’astronomie et l’arithmétique.

ndiayelivre.jpgDans Le Génocide voilé (2008), vous situez le début de la traite négrière arabo-musulmane au moment de l’islamisation du continent. Vous évoquez l’année 711, où les Arabes reviennent de la péninsule ibérique pour islamiser les peuples africains…

Tidiane N’Diaye : La conquête arabe du continent s’était déroulée à l’Est et au Nord. Selon des sources orales que nous avons difficilement vérifiées, il semblerait qu’au moment où, sous le commandement du gouverneur Hasan, les Arabes occupaient l’Afrique du Nord en 703, une autre tentative d’invasion militaire ait eu lieu vers le Sud du continent. Mais elle fut stoppée par la mouche tsé-tsé, qui sévit dans les forêts. Si cette bestiole a la particularité de transmettre la maladie du sommeil à l’homme, elle tue les chevaux. Ainsi, l’action des forces d’invasion arabes s’arrêtera, dans un premier temps, aux territoires situés à la limite du Sahara et, d’une façon marginale, à l’Est africain. Par la suite, les Arabes, ayant conquis l’Égypte, allaient y asservir de nombreux peuples venant de la Nubie, de Somalie et du Mozambique ou d’ailleurs, au cours de la première expansion islamique.

Pour les soldats de la guerre sainte islamique, le monde est divisé en deux parties : il y a les territoires de l’Islam et le reste. Pour ces fous de Dieux, il était du devoir des musulmans de soumettre et de convertir tous ceux qui ne l’étaient pas. Aussi, devant les assauts répétés des « djihadistes » arabes, les Nubiens préférèrent négocier la paix en concluant en 652 un traité connu sous le nom de « Bakht ». Ce traité inaugurait une traite négrière en grand, car l’émir et général Abdallah ben Saïd imposa aux Nubiens, par ce « Bakht », la livraison annuelle et forcée de 360 esclaves. La majorité des hommes objets de ce contrat, était prélevée sur les populations du Darfour. Et ce fut le point de départ d’une énorme ponction humaine, qui sera effectuée non seulement dans toute la bande soudanaise, mais aussi de l’océan Atlantique à la mer Rouge passant par l’Afrique orientale. Cette ponction se répartira soit localement, soit beaucoup plus loin que toutes les régions du monde musulman et ce, du VIIe au XXe siècle.

Dix-sept millions de victimes tuées, castrées ou asservies pendant plus de treize siècles sans interruption. Le Génocide voilé contient de nombreuses horreurs qui font froid dans le dos. Comment se fait-il que cette page sombre de l’Histoire reste encore peu connue ? 

Tidiane N’Diaye : Un tel génocide, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse voire politique. L’Afrique compte aujourd’hui entre 500 et 600 millions de musulmans. Raison pour laquelle la plupart des historiens africains ou autres, ont restreint le champ de leurs recherches sur les traites négrières à celle pratiquée par les nations occidentales. Notre propos n’a rien de moralisateur, car comment comparer ce qui fut, compte tenu des mentalités et des sensibilités de l’époque, avec notre présent. Le souhait est que les générations futures soient informées de l’antériorité et de la dimension de la traite transsaharienne et orientale. Et que les nations arabo-musulmanes se penchent enfin sur cette sinistre page de leur histoire, assument leur responsabilité pleine, entière et prononcent un jour leur aggiornamento comme les autres et c’est cela aussi, l’Histoire.

Vous avez écrit trois ouvrages sur la traite transatlantique. On ne peut donc absolument pas vous soupçonner de complaisance envers cette dernière. Mais vous racontez dans Le Génocide voilé que c’est la colonisation européenne, notamment française, qui a mis fin à la traite arabo-musulmane… 

Tidiane N’Diaye : Après les abolitions occidentales, des traités furent signés pour éradiquer cette ignominie. Au congrès de Vienne, en 1815, et à celui de Vérone, en 1822, l’horreur de la traite négrière fut dénoncée comme « un fléau qui a longtemps désolé l’Afrique, dégradé l’Europe et affligé l’humanité ». Par la suite, la publication des récits de voyages de David Livingstone et de Henry Stanley incita sans doute le roi des Belges, Léopold II, à agir. Du moment que la traite arabe ne pouvait plus trouver de débouchés sur l’océan Indien, le souverain belge se proposait d’en extirper les dernières racines dans l’Est du Congo. Il entreprit d’inviter à Bruxelles la Conférence internationale de Géographie. Préparée par Émile Banning, cette rencontre se déroula du 12 au 19 septembre 1876 et rassemblait des personnalités aussi éminentes que Georg Schweinfurth (Allemagne), Verney Cameron (Grande-Bretagne) et le vice-amiral de la Roncière-le Noury (France). Une « Association Internationale pour l’Exploration et la Civilisation de l’Afrique centrale » fut créée. Les Arabes seront battus et chassés du Congo. Le 1er aout 1890, les Anglais poussèrent officiellement – comme les Français en Afrique du Nord – le sultan de Zanzibar à promulguer un décret, interdisant la traite et l’esclavage.

Ceci étant, l’abolition de la traite transatlantique n’a pas mis fin à des rapports pervers et déshumanisants entre colons français et colonisés africains. Sans même se référer à des études historiques, il suffit de relire l’aventure coloniale de Céline en Afrique relatée dans Voyage au bout de la nuit pour en avoir le cœur net…

Tidiane N’Diaye : Au XIXe siècle, l’Europe était en pleine révolution industrielle et urbaine. Ses puissances tentaient de convaincre qu’un tel tournant dans l’histoire de l’humanité était lié au triomphe de leur civilisation. Du fait de la toute nouvelle industrialisation, comme des avancées scientifiques et techniques, elles prétendaient apporter le progrès à des « peuples attardés ». Alors qu’après l’abolition de l’esclavage, l’intérêt que ces pays portaient encore à l’Afrique, était éminemment mercantile. L’horreur passée, que des raisons économiques avaient engendrée, les mêmes raisons aidèrent tout simplement à la défaire. L’abolition de l’esclavage devait beaucoup plus à l’économie qu’à la morale. Elle intervenait, à un moment où la révolution industrielle opérait une grande mutation. Et les industries de transformations nées de cette révolution avaient besoin d’autres choses que de bras serviles à mener par le fouet. Elles étaient tributaires d’un nouveau type de main-d’œuvre, de matières premières et de débouchés. Comme par malédiction, tous ces éléments indispensables à la nouvelle économie se trouvaient encore en Afrique. Les rapports entre Européens et Africains seront donc pendant longtemps ceux de dominants à dominés.

L’actuel racisme anti-noirs des pays du Maghreb est-il lié aux très longues traites arabo-musulmane auxquelles ces pays ont participé ? 

Tidiane N’Diaye : Dans l’inconscient des Maghrébins, cette histoire a laissé tellement de traces que, pour eux, un « nègre » reste un esclave. Ils ne peuvent pas concevoir de noirs chez eux. Regardons ce qui se passe en Lybie, au Maroc ou ailleurs dans les pays du Golfe. On retrouve des marchés d’esclaves en Libye ! Seul le débat permettrait de dépasser cette situation-là. En France, pendant la traite et l’esclavage, il y a eu des philosophes des Lumières, comme l’abbé Grégoire ou même Montesquieu, qui ont pris la défense des noirs alors que, dans le monde arabo-musulman, les intellectuels les plus respectés, comme Ibn Khaldoun, étaient aussi des plus obscurantistes et affirmaient que les « nègres » étaient des animaux. Cette posture a survécu au temps et dans l’esprit des arabo-musulmans en général.

Revenons chez nous : le 7 novembre 2018, la Cour de Cassation de Paris a rejeté une demande de réparation et d’indemnisation des descendants  d’esclaves de la traite transatlantique. Que vous inspire le rejet de cette demande ? 

Tidiane N’Diaye : Les Antilles françaises ont enregistré un boom économique sans précédent grâce aux esclaves africains. Le travail de ces déportés a fait la fortune des colons et des maîtres créoles mais aussi de la France. À la fin du XVIIIe siècle, les échanges de la Martinique, de la Guadeloupe et de Saint-Domingue avec l’étranger, constituaient les deux tiers du commerce extérieur français. Grâce à l’économie des îles antillaises, la France des négociants de 1787 était le plus grand distributeur d’Europe de produits exotiques. Après l’abolition, en compensation de leur « perte de main d’œuvre », la France a versé aux anciens maîtres esclavagistes, la somme de 6 millions de francs, ce qui, en franc constant converti à l’Euro actuel, est énorme. Dans le même temps, les noirs ou « nouveaux libres », seront jetés dans la rue comme si la liberté seule pouvait gommer toutes les horreurs du passé. A ces esclaves libérés, rien ne fut accordé. Au demeurant, si réparations il doit y avoir, cela devrait concerner avant tout les descendants de ces enfants, de ces femmes et de ces hommes, dont la vie a basculé sans retour dans l’horreur et la désolation. Ils vivent aujourd’hui aux Antilles, en Guyane et à la Réunion. Quelles formes pourraient prendre ces réparations ? Aux autorités françaises d’examiner un jour la question.

lundi, 31 juillet 2017

The Forgotten History of Britain's White Slaves in America

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The Forgotten History of Britain's White Slaves in America

Slavery in America, typically associated with blacks from Africa, was an enterprise that began with the shipping of more than 300,000 white Britons to the colonies.  This little known history is fascinatingly recounted in White Cargo (New York University Press, 2007).  Drawing on letters, diaries, ship manifests, court documents, and government archives, authors Don Jordan and Michael Walsh detail how thousands of whites endured the hardships of tobacco farming and lived and died in bondage in the New World. 

Following the cultivation in 1613 of an acceptable tobacco crop in Virginia, the need for labor accelerated.  Slavery was viewed as the cheapest and most expedient way of providing the necessary work force.  Due to harsh working conditions, beatings, starvation, and disease, survival rates for slaves rarely exceeded two years.  Thus, the high level of demand was sustained by a continuous flow of white slaves from England, Ireland, and Scotland from 1618 to 1775, who were imported to serve America's colonial masters. 

These white slaves in the New World consisted of street children plucked from London's back alleys, prostitutes, and impoverished migrants searching for a brighter future and willing to sign up for indentured servitude.  Convicts were also persuaded to avoid lengthy sentences and executions on their home soil by enslavement in the British colonies.  The much maligned Irish, viewed as savages worthy of ethnic cleansing and despised for their rejection of Protestantism, also made up a portion of America's first slave population, as did Quakers, Cavaliers, Puritans, Jesuits, and others.

Around 1618 at the start of their colonial slave trade, the English began by seizing and shipping to Virginia impoverished children, even toddlers, from London slums.  Some impoverished parents sought a better life for their offspring and agreed to send them, but most often, the children were sent despite their own protests and those of their families.  At the time, the London authorities represented their actions as an act of charity, a chance for a poor youth to apprentice in America, learn a trade, and avoid starvation at home.  Tragically, once these unfortunate youngsters arrived, 50% of them were dead within a year after being sold to farmers to work the fields.

A few months after the first shipment of children, the first African slaves were shipped to Virginia.  Interestingly, no American market existed for African slaves until late in the 17th century.  Until then, black slave traders typically took their cargo to Bermuda.  England's poor were the colonies' preferred source of slave labor, even though Europeans were more likely than Africans to die an early death in the fields.  Slave owners had a greater interest in keeping African slaves alive because they represented a more significant investment.  Black slaves received better treatment than Europeans on plantations, as they were viewed as valuable, lifelong property rather than indentured servants with a specific term of service.

These indentured servants represented the next wave of laborers.  They were promised land after a period of servitude, but most worked unpaid for up to15 years with few ever owning any land.  Mortality rates were high.  Of the 1,200 who arrived in 1619, more than two thirds perished in the first year from disease, working to death, or Indian raid killings.  In Maryland, out of 5,000 indentured servants who entered the colony between 1670 and 1680, 1,250 died in bondage, 1,300 gained their right to freedom, and only 241 ever became landowners. 

Early in the 17th century, the headright system, a land allocation program to attract new colonists, began in Jamestown, Virginia as an attempt to solve labor shortages.  The program provided acreage to heads of households that funded travel to the colony for destitute individuals to work the land.  It led to the sharp growth of indentured servitude and slavery because the more slaves imported by a colonist, the larger the tracts of land received.  Promises of prosperity and land were used to lure the poor, who were typically enslaved for three to 15 years.  All the while, agents profited handsomely by augmenting their land holdings.  Corruption was rampant in the headright system and included double-counting of individual slaves, land allocations for servants who were dead upon arrival, and per head fees given for those kidnapped off English streets.

Purveyors of slaves often worked in teams of spirits, captains, and office-keepers to kidnap people from English ports for sale in the American labor market.  Spirits lured or kidnapped potential servants and arranged for their transport with ship captains.  Office-keepers maintained a base to run the operation.  They would entertain their prey and get them to sign papers until an awaiting ship became available.  Spirits and their accomplices were occasionally put on trial, but court records show that they got off easily and that the practice was tolerated because it was so profitable.

The indentured servant system of people who voluntarily mortgaged their freedom evolved into slavery.  England essentially dumped its unwanted in the American colonies, where they were treated no better than livestock.  Servants were regularly battered, whipped, and humiliated.  Disease was rampant, food was in short supply, and working and living conditions were grim.  War with local native Indian tribes was common.  Severe punishment made escape unrealistic.  Initially, running away was considered a capital crime, with clemency granted in exchange for an agreement to increase the period of servitude.

In the 1640s, the transportation of the Irish began.  Britain's goal was to obliterate Ireland's Catholics to make room for English planters.  Catholics who refused to attend a Protestant church could be fined.  If they were unable to pay, they could be sold as slaves.  Following the end of the English Civil Wars in 1651, English military and political leader Oliver Cromwell focused his attention on Ireland, where the people had allied with the defeated royalists during the conflict.  Famine was created by the intentional destruction of food stocks.  Those implicated in the rebellion had their land confiscated and were sold into slavery.  Anyone refusing to relocate was threatened with death, including children.

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Scots were also subjected to transportation to the British colonies for religious differences, as England imposed Anglican disciplines on the Church of Scotland as well.  The English army was deployed to break up illegal church assemblies and imprison or deport religious protesters. 

Cruelty to servants was rampant.  Beatings were common, and the perpetrators, buttressed by juries made up of fellow landowners, were rarely punished for abuse or even murder.  In time, efforts were made to improve the lot of servants.  Legislation in 1662 provided for a "competent diet, clothing and lodging" and disciplinary measures not to "exceed the bounds of moderation."  Servants were granted the right to complain, but the cruelty continued. 

Infanticide by unmarried women was common, as they could be severely punished for "fornication."  The mother faced a whipping, fines, and extra years added to her servitude.  Her offspring faced time in bondage as well.  If the mother was the victim of a rape by the master, he faced a fine and the loss of a servant but wasn't subjected to whipping.

Several uprisings in the American colonies awakened slave owners to problems, exposing their vulnerability within the caste-like master-servant social system they had created.  In 1676, Nathaniel Bacon, an aristocrat from England who became a Virginia colonist, instigated an insurrection, referred to as Bacon's Rebellion, that changed the course of white slavery. 

Prior to Bacon's Rebellion, much discontentment existed among servants over seemingly empty promises of land following their periods of indenture.  When they were finally freed of their obligations, many found that they couldn't afford the required land surveying fees and the exorbitant poll taxes. 

In 1675, when war broke out with some of the native tribes, Bacon joined the side of the warring settlers and offered freedom to every slave and servant who deserted his master and joined Bacon in battle.  Hundreds enthusiastically joined him in the insurgency.  When Bacon died suddenly, his supporters fled or surrendered; some were recaptured, put in chains, and beaten or hanged.  However, because of the revolt, whites gained rights.  Whippings were forbidden without a formal judicial order. 

By the early 1770s, the convict trade was big business, more profitable than the black slave trade because criminals were cheap.  They could be sold for one third the price of indentured servants.  England's jails were being emptied into America on a significant scale.  Additionally, merchants who traded in convicts from England and Ireland received a subsidy for every miscreant transported to America.  Up to a third of incoming convicts died from dysentery, smallpox, typhoid, and freezing temperatures.  Upon arrival, they were advertised for sale, inspected, and taken away in chains by new masters.

Following the Revolutionary War, the British continued to ship convict labor as "indentured servants" to America.  During that time, seven ships filled with prisoners made the journey, and two successfully landed.  In 1789, convict importation was legally banned across the U.S.  America would no longer be the dumping ground for British criminals.  It took another 30 years before the indentured servant trade ended completely.  

A well written and well researched historical narrative, White Cargo does an excellent job of elucidating a forgotten part of our colonial past by telling the story of thousands of Britons who lived and died in bondage before African slaves were transported to the New World.

 

mardi, 16 mai 2017

Forgotten White Slaves - Irish, Scots, poor Englishmen ended up as slaves in America

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Forgotten White Slaves - Irish, Scots, poor Englishmen ended up as slaves in America

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Red Ice Radio - They Were White and They Were Slaves: The Untold History of the Enslavement of Whites in Early America. First, Michael shares his inspiration for writing this book and why it is important to highlight this dark corner of suppressed history. He’ll tell of a hidden epoch, the slave trade of Whites, hundreds of thousands of whom were kidnapped, chained, whipped and worked to death in the American colonies and during the Industrial Revolution. We’ll learn about the artificial creation of the underclass and the emergence of the pauper class in England, which led to abduction into slavery. Michael explains how many poor Whites were taken from the British Isles and sent to America for slave labor against their will. He also elaborates on the false narrative surrounding indentured servitude. Additionally, we talk about how the cover-up of White slavery has impacted race relations today. Later, we talk about other historical aspects of slavery that are not discussed. In the second hour, we’ll discuss how the exclusion of politically incorrect aspects of history remains closeted and what must be done about it. Then, Michael talks about the Judas factor among White elites. Where is the yeoman resistance? We’ll also discuss the emergence of the idea of racial supremacy found in Judaic doctrine. He’ll explain the difference between self defense and racial supremacy and how it’s relevant today. Later, Michael comments on the root of White European problems. At the end, we return to White slavery as Hoffman explains the gradual transition from slavery to contractual servitude and he reminds us of the White slaves who were forcefully send to Australia.

01:32 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, amérique, esclavage, servage, irlande, états-unis | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 14 mars 2015

Le premier propriétaire esclavagiste américain était noir

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Le premier propriétaire esclavagiste américain était noir

« Avant 1655 il n’y avait aucun esclave légal dans les colonies américaines britanniques qui deviendront les Etats-Unis, seulement un contrat bilatéral appelé « indenture » pour des serviteurs qui proposaient leur service en échange d’une aide matérielle. Concrètement des noirs acceptaient de partir dans ces colonies britanniques et de travailler pendant un certain nombre d’années pour rembourser leur voyage et leur entretien. Avec cette pratique tous les maîtres étaient tenus de libérer leurs serviteurs après un certain temps. La durée limite de ces contrats était de sept ans. À leur départ on leur accordait 50 acres de terre (environ 20 hectares). Cela était valable pour n’importe quel Africain acheté à des marchands d’esclaves. Eux aussi avaient droit à leurs 50 acres à l’expiration de leur contrat.

Anthony Johnson était un africain venu de l’actuel Angola. Il avait été amené aux Etats UnL’Histoire inacceptable : Le premier propriétaire esclavagiste américain était noiris pour travailler dans une ferme de tabac en 1619. En 1622, il  a failli mourir quand des Indiens Powhatan attaquèrent sa ferme. 52 des 57 personnes présentes périrent dans l’attaque.  Et c’est aussi pendant son passage dans cette ferme qu’il épousa une servante noire.

Quand Anthony fut libéré, il fut aussi légalement reconnu comme “Noir libre” et fit fructifier son lopin de terre avec beaucoup de succès grâce à son dur labeur et son intelligence. En 1651, il possédait 250 acres et cinq serviteurs africains en « indenture ».

Puis, en 1654, Johnson aurait dû libérer John Casor, un de ses serviteurs. Au lieu de cela, Anthony  dit à Casor qu’il prolongeait son temps. Casor s’enfuit et devint l’employé d’un fermier blanc, Robert Parker.

Anthony Johnson poursuivi aussitôt en justice Robert Parker devant  le tribunal de Northampton et en 1655 la cour jugea qu’Anthony Johnson pourrait retenir John Casor indéfiniment. La cour autorisa ainsi les noirs libres à posséder des êtres de leur propre race comme  biens meubles, c’est-à-dire comme esclaves. Voilà comment John Casor est devenu le premier esclave à vie et Anthony Johnson le premier propriétaire américain d’esclave.

Les blancs eux par contre ne pouvaient toujours pas  légalement avoir un serviteur noir comme esclave. Mais en 1670 l’assemblée coloniale passa une loi donnant le droit à des blancs libres (ndlr : des blancs pouvaient aussi être en « indenture ») ainsi qu’aux noirs et aux indiens de posséder des noirs comme esclaves.

En 1699 le nombre d’africains libres suscita de telles craintes de voir une insurrection raciale que l’état de Virginie  ordonna le rapatriement des noirs libérés en Afrique. Beaucoup de noirs se vendirent alors à des maîtres blancs pour ne pas retourner sur le continent Africain. Mais des milliers d’autres furent rapatriés dans des pays comme la Sierra Leone et le Libéria qui de fait devinrent des colonies d’anciens esclaves africains américains longtemps financées par les divers gouvernements d’Amérique.

Monrovia, la capitale du Libéria a été ainsi nommée en honneur du Président US James Monroe et Freetown, la capitale du Sierra Leone, en honneur à la liberté accordée par l’Amérique.

Néanmoins les propriétaires noirs d’esclaves noirs continuèrent à prospérer aux États-Unis.

En 1830 il y avait 3775 familles noires vivant au Sud ayant des esclaves noirs.
Et avant la guerre de sécession en 1860 il y avait environ 3,000 esclaves appartenant aux ménages noirs dans la seule ville la Nouvelle-Orléans.

Des faits qui nous donnent à méditer la vision d’Orwell : « Qui contrôle le passé contrôle le présent. Qui contrôle le présent contrôle le passé. » »

Source : Henri Guillaumet ici

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mardi, 02 décembre 2014

Cuando la mayoría de los esclavos en América del Norte y el Caribe eran blancos y católicos

Una realidad casi olvidada en cine, literatura e historia

Cuando la mayoría de los esclavos en América del Norte y el Caribe eran blancos y católicos

por José Ángel Antonio

Ex: http://culturatransversal.wordpress.com

¿Cuántas películas ha visto sobre esclavos negros maltratados por sus amos blancos? La horrible institución de la esclavitud que oprimió durante varios siglos a los africanos y afroamericanos en el Nuevo Mundo ha sido denunciada, con justicia y frecuencia, por el cine y la televisión.

Pero, ¿cuántas películas ha visto usted sobre esclavos blancos en el s.XVII? Una excepción sería la película de piratas Capitán Blood, de 1935, inspirada en las novelas de Sabatini, protagonizada por Errol Flynn y Olivia de Haviland (por primera vez juntos). Allí los llaman “indentured servants”, pero eran, a todos los efectos, esclavos.

Casi nadie sabe que en el siglo XVII la inmensa mayoría de los esclavos en el Caribe y las posesiones británicas en Norteamérica eran blancos y católicos.

Más aún, los esclavos blancos eran abundantes, baratos y desechables, y tendían a morir con facilidad.

Los esclavos negros, en cambio, se consideraban resistentes, fuertes, escasos y caros, y se les alimentaba y trataba mejor.

Durante el s.XVII, los ingleses deportaron cientos de miles de irlandeses y, en menor medida, escoceses, a sus plantaciones en el Caribe y Norteamérica.

Los ingleses, conocidos por su meticulosidad en la documentación, no llevaban apenas cuenta de lo que hacían en Irlanda. Faltan muchos datos, pero los historiadores irlandeses, estadounidenses, caribeños y escoceses han ido recomponiendo las piezas del puzle.

Kinsale: empieza un siglo negro para Irlanda

white-cargo-cover.jpgEn 1541 Enrique VIII, el mismo que repudió a Catalina de Aragón y creó la Iglesia Anglicana con él al frente, se proclamó como rey de Irlanda. Durante medio siglo los ingleses fueron conquistando el país, con una última gran batalla en Kinsale en 1602, en la que participaron unos 3.500 soldados españoles. Los ingleses vencieron, y en ese momento expulsaron del país a los resistentes irlandeses (muchos fueron a España o a sus territorios europeos). A esos expatriados irlandeses se les llamó “Gansos Salvajes” y los hubo durante todo el siglo y parte del siguiente.

Pero poco después, el rey inglés Jacobo II estableció una nueva política: en vez de expulsar a los descontentos, favoreció venderlos como esclavos. El primer caso documentado se dio en una colonia en la Guayana, en el Amazonas, en 1612: la primera venta de esclavos irlandeses.

Una proclamación del rey inglés estableció en 1625 que los prisioneros políticos irlandeses se venderían como mano de obra forzada a las plantaciones de las Islas Orientales.

En 1632 se sabe que la inmensa mayoría de los esclavos de las islas caribeñas inglesas de Montserrat y Antigua eran irlandeses. Un censo de 1637 muestra que 7 de cada 10 habitantes de Montserrat eran esclavos irlandeses.

A estas alturas, la demanda era alta, y los esclavos morían pronto. No bastaban los presos políticos (rebeldes al dominio inglés): cualquier crimen común (pequeños robos, etc…) era excusa para deportar irlandeses a las plantaciones.

También había bandas de secuestradores que recorrían el campo, atrapaban a cualquiera y lo vendían a los traficantes sin que nadie preguntara mucho.

Los esclavos negros en el Caribe británico había que comprarlos. Los esclavos irlandeses, en cambio, llegaban casi regalados por el Estado a las plantaciones.

Cromwell, puritano y feroz anticatólico

En 1641 estalló otra revuelta irlandesa, la Guerra de la Confederación, que fue sofocada en 1649 por el nuevo líder inglés, el puritano y autoritario Cromwell, ferozmente anticatólico (por ejemplo, intentó eliminar la Navidad del calendario y la celebración popular en las islas británicas; incluso prohibió los pasteles de Navidad).

De 1641 a 1652, durante esta revuelta y en sus años inmediatos, la población de Irlanda descendió de 1.466.000 habitantes a apenas 616.000.

Aproximadamente 550.000 irlandeses fueron eliminados físicamente o por hambre provocada. Otros 300.000 fueron deportados como esclavos. La deportación de varones dejaba a mujeres y niños inermes… y ellos también podían ser comprados y deportados en posteriores oleadas.

 

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De 1650 a 1660 se desarrolló el llamado “Reinado del Terror” de Cromwell, que activamente quería eliminar la población irlandesa y católica de la isla. En 1650, llegaron a las plantaciones caribeñas de Saint Kitt 25.000 esclavos irlandeses.

Se calcula que en esta década la Corona y sus administradores secuestraron a cien mil niños irlandeses de entre 10 y 14 años y los llevó a las plantaciones del nuevo mundo: el Caribe, Virginia y Nueva Inglaterra.

Sólo en esta década llegaron más esclavos irlandeses al Nuevo Mundo que el total de población libre anglosajona radicada allí.

En 1651, Cromwell ganó dos guerras contra Holanda para asegurarse que podía tener el monopolio del tráfico de esclavos y en 1655 conquistaba Jamaica a los españoles para convertirla en su gran base esclavista en el Caribe. Pero no desatendió el resto de las plantaciones. En 1652 envió otros 12.000 esclavos irlandeses a las Barbados.

Hay que tener en cuenta que Cromwell financiaba sus guerras en Irlanda, simplemente, prometiendo tierras a los señores ingleses que allí acudieran a luchar. En esas tierras sobraba población campesina: los señores preferían dedicarlas a pastos. Una norma de 1657 establecía que todos los habitantes del condado de Clare debían trasladarse en seis meses o ser detenidos por “alta traición” y enviados a las Américas.

En esta época no era un crimen que cualquier inglés matase un irlandés… pero preferían atraparlos vivos y venderlos.

Cuando se equivocaban de esclavos

A veces, las bandas de secuestradores se excedían y se equivocaban de víctimas. En 1659 llegó a Londres una petición de 72 esclavos en las Barbados que aseguraban ser ingleses ilegalmente secuestrados y atrapados allí. La misma petición aseguraba que en las plantaciones americanas había 7.000 u 8.000 escoceses tomados prisioneros en la batalla de Worcester de 1651 e incluso 200 franceses, secuestrados y vendidos, cada uno a cambio de 900 libras de algodón.

Hay más cifras registradas de los últimos días de Cromwell: 52.000 mujeres, chicas y jóvenes irlandeses se vendieron en las Barbados y Virginia en 1657. Mil chicos y mil chicas más de Irlanda se vendieron en Jamaica en 1656.

Cromwell murió en 1660, pero su sucesor Carlos II, hijo del decapitado Carlos I, no dudó en mantener el negocio de la trata, con el compromiso de entregar al menos 3.000 esclavos anuales a la “Real Compañía de Aventureros” (en realidad, una compañía de venta de esclavos).

De “indentured servants” a esclavos

En su origen, el concepto de “indentured servants” tenía una definición bastante bien delimitada y quizá a ella se acogían muchos irlandeses antes de 1620. En esa primera fase, el individuo aceptaba voluntariamente ir a América y pagaba el pasaje, manutención y un pedazo de tierra en las colonias trabajando en el lugar de destino una serie de horas diarias durante unos años. Este acuerdo podía figurar por escrito.

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Sin embargo, desde 1625 los irlandeses fueron simplemente secuestrados, vendidos y puestos a trabajar como esclavos: era un nuevo y lucrativo negocio masivo. Aunque la propaganda inglesa siguió llamando a estos esclavos “indentured servants”, desde 1625 se trataba ya siempre de mera trata de seres humanos y esclavitud forzada.

Durante este siglo un esclavo irlandés costaba el equivalente a 5 libras esterlinas, mientras que uno negro costaba entre 4 y 10 veces más. Los dueños de las plantaciones no tenían apenas interés en mantener vivos a los esclavos irlandeses. El coronel William Brayne pedía en 1656 que llegasen a las plantaciones más esclavos negros porque “puesto que los dueños tendrán que pagar más por ellos, tendrán más interés en mantenerlos con vida, algo de lo que carecen en [el caso de los esclavos irlandeses]”.

Los negros duraban más en el clima caribeño y además eran paganos, algo que los dueños ingleses preferían a los irlandeses, que era odiados papistas.

Además, en teoría un negro servía toda la vida, mientras que un irlandés debía ser liberado en 7 o 10 años… pero esto no sucedía con frecuencia, ya que la mayoría moría antes.

Sin derecho a asistencia religiosa

Book-WhiteSlavery.jpgA efectos religiosos, los irlandeses católicos no eran considerados cristianos y no tenían derecho a asistencia religiosa (tampoco la tenían los católicos libres en Inglaterra).

Muchos no sabían la lengua inglesa, y hablaban sólo gaélico. Pero otros estaban alfabetizados, sabían escribir y llevar cuentas. Con todo, cualquier dueño podía matar a cualquiera de sus esclavos, negros o irlandeses, sin excusa ninguna: no era un crimen, sólo un gasto de propiedad.

Cuando el Parlamento estableció el Acta de Regulación de Esclavos en las Plantaciones en 1667 enumeró los castigos que se podían infligir a los esclavos que hubiesen cometido un delito contra “cristianos”… se especificaba que los católicos no se consideraban cristianos, ni siquiera si habían logrado sobrevivir y ser libres de alguna manera.

“Aparear” irlandesas con negros, cosechar mulatitos

Los dueños de las plantaciones no solían tener relaciones sexuales con las esclavas negras, cosa que aterrorizaba su mentalidad racista, pero sí forzaban a las esclavas irlandesas. La ley establecía que los bebés hijos de esclava eran esclavos y pertenecían al amo.

Los amos podían hacer que las esclavas se cruzasen con otros esclavos blancos o con negros, buscando esclavos mulatos más resistentes y que se podían revender a buen precio.

A veces las irlandesas sobrevivían a todos los abusos y lograban ser libres… pero no sus hijos. Esas madres liberadas decidían quedarse en la plantación con sus niños que seguían siendo esclavos, y ellas seguían un tipo de vida de práctica esclavitud.

En 1681 se aprobó una ley que prohibía la práctica de aparear mujeres esclavas irlandesas con esclavos africanos “para vender” los hijos: era una ley implantada por la Real Compañía Africana porque interfería con sus beneficios.

Pero seguía siendo legal aparearlas para la “producción propia” de la plantación. De esta época se sabe que la Real Compañía Africana envió 249 cargamentos de esclavos irlandeses y negros a las Indias entre 1680 y 1688: eran 60.000 “unidades”, 14.000 murieron durante el viaje.

La mortandad de los irlandeses

¿Cuál era el nivel de mortandad de los esclavos irlandeses?

No es fácil establecerlo, pero los historiadores no conocen ni un solo caso de irlandés deportado a América como esclavo que consiguiera volver a su país para contarlo. Los irlandeses que lograban la libertad por lo general dejaban esa colonia y marchaban a otra en la América continental o en otra isla.

Se sabe que entre 1641 y 1649 se compraron en las Barbados 21.700 esclavos irlandeses. Sin embargo, parece que nunca hubo más de 8.000 o 10.000 en las islas. Morían rápido y necesitaban ser sustituidos.

A veces los barcos esclavistas tiraban sus esclavos por la borda porque si morían “por accidentes en el mar” se cobraba un seguro, pero si morían de hambre en las bodegas no se cobraba nada (se conoce el caso del navío Zong, que arrojó 132 esclavos vivos por la borda).

Montserrat, la isla más irlandesa

La isla de Montserrat (así la llamó Colón en 1493, recordando su paso por Barcelona) fue quizá en la que sobrevivieron más irlandeses, y de hecho llegaron de Saint Kitts y otras islas en 1643 porque había fama de que en esta isla había más libertad para los católicos (aunque no había clero ni culto).

En 1724 seguía sin haber clero católico en la isla, pero el pastor anglicano, James Cruickshank se quejaba de que en su zona, Saint Peters, en el norte de la isla, había 20 familias protestantes frente a las 40 católicas (que no iban a su parroquia). En el sur de la isla, la población católica era aún mucho mayor.

Hoy la isla (de hecho media isla, la mitad sur está destruida por el volcán local desde hace pocos años) tiene 2 parroquias católicas. La población es negra, aunque quizá de piel algo más clara que en otras islas, y muchos tienen apellidos irlandeses, aunque eso no significa necesariamente ascendencia de esa nación.

Una católica ahorcada por no saber inglés

Un personaje que puede poner rostro a esa época es Ann Glover. Fue deportada con otras decenas de miles de irlandeses como esclava a Barbados durante la invasión de Cromwell en Irlanda. Hay fuentes que dicen que su marido fue asesinado en Barbados porque se negaba a renunciar a su fe católica.

En 1680 era ya una mujer mayor que vivía con su hija en Boston, Massachusetts, trabajando como criadas en la casa de un hombre llamado John Goodwin. En verano de 1688 se pusieron enfermos 4 o 5 de los niños de la casa. El médico sugirió que la causa podía ser brujería. Una niña de 13 años aseguró que se puso enferma después de descubrir que la hija de la vieja Ann Glover robaba ropa de la casa.

Ann fue arrestada y juzgada por brujería. Ella apenas sabía hablar inglés y durante el juicio se aferraba a su gaélico nativo. Un testigo la consideró “una vieja irlandesa escandalosa, muy pobre, católica romana obstinada en idolatría”.

El tribunal pidió a la anciana que recitase el Padrenuestro. Ella lo recitó mezclando gaélico y latín, como lo había aprendido de niña. ¡Nunca más había tenido acceso a ninguna formación católica viviendo en colonias protestantes como esclava! No pudo recitarlo en inglés, y se consideró una prueba de brujería.

Fue condenada a muerte y se le dio la oportunidad de renunciar al catolicismo, pero se negó. Fue ahorcada entre los gritos y burlas de la multitud en Boston, que se había reunido para ver “si la papista se arrepentía”, como escribió un contemporáneo. Es famosa por ser la última “bruja” ajusticiada en Boston.

Fuente: Religión Digital

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ATLANTIC JIHAD : The Untold Story of White Slavery

 

ATLANTIC JIHAD : The Untold Story of White Slavery

Whilst the Arabs have been acknowledged as a prime force in the early usage of slaves from Africa, very little has been written about their usage of White slaves, whether they were part of the Russian slave trade or those kidnapped by Arab pirates. However, in recent years, the research of some authors has been bringing this issue to light.


The origins of African slavery in the New World cannot be understood without some knowledge of the millennium of warfare between Christians and Muslims that took place in the Mediterranean and Atlantic and the piracy and kidnapping that went along with it. In 1627 pirates from the Barbary Coast of North Africa raided distant Iceland and enslaved nearly four hundred astonished residents. In 1617 Muslim pirates, having long enslaved Christians along the coasts of Spain, France, Italy, and even Ireland, captured 1,200 men and women in Portuguese Madeira. Down to the 1640s, there were many more English slaves in Muslim North Africa than African slaves under English control in the Caribbean. Indeed, a 1624 parliamentary proclamation estimated that the Barbary states held at least 1,500 English slaves, mostly sailors captured in the Mediterranean or Atlantic. Millions European Christians were kidnapped and enslaved by Muslims in North Africa between 1530 and 1780 -- a far greater number than had ever been estimated before. Professor Robert Davis, in his book Christian Slaves, Muslim Masters: White Slavery in the Mediterranean, the Barbary Coast, and Italy, 1500-1800, estimated that 1 million to 1.25 million White people were enslaved by North African pirates between 1530 and 1780.


One of the things that both the public and many scholars have tended to take as given is that slavery was always racial in nature -- that only blacks have been slaves. But that is not true, We cannot think of slavery as something that only white people did to black people. Slavery in North Africa has been ignored and minimized, in large part because it is on no one's agenda to discuss what happened. The enslavement of Europeans doesn't fit the general theme of European world conquest and colonialism that is central to scholarship on the early modern era, he said. Many of the countries that were victims of slavery, such as France and Spain, would later conquer and colonize the areas of North Africa where their citizens were once held as slaves. Maybe because of this history, Western scholars have thought of the Europeans primarily as "evil colonialists" and not as the victims they sometimes were. Between 1580 and 1680. That meant about 8,500 new slaves had to be captured each year. Overall, this suggests nearly a million slaves would have been taken captive during this period. Using the same methodology, Davis has estimated as many as 475,000 additional slaves were taken in the previous and following centuries.


The result is that between 1530 and 1780 there were almost certainly 1 million and quite possibly as many as 1.25 million white, European Christians enslaved by the Muslims of the Barbary Coast. Enslavement was a very real possibility for anyone who traveled in the Mediterranean, or who lived along the shores in places like Italy, France, Spain and Portugal, and even as far north as England and Iceland.from 1500 to 1650, when trans-Atlantic slaving was still in its infancy, more white Christian slaves were probably taken to Barbary than black African slaves to the Americas,
Pirates (called corsairs) from cities along the Barbary Coast in north Africa -- cities such as Tunis and Algiers -- would raid ships in the Mediterranean and Atlantic, as well as seaside villages to capture men, women and children.


The impact of these attacks were devastating -- France, England, and Spain each lost thousands of ships, and long stretches of the Spanish and Italian coasts were almost completely abandoned by their inhabitants. At its peak, the destruction and depopulation of some areas probably exceeded what European slavers would later inflict on the African interior.


We have lost the sense of how large enslavement could loom for those who lived around the Mediterranean and the threat they were under," he said. "Slaves were still slaves, whether they are black or white, and whether they suffered in America or North Africa.

jeudi, 19 juin 2014

Sexual Serfdom

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Sexual Serfdom

By Gregory Hood

Ex: http://www.counter-currents.com

Equality and Hierarchy

Every egalitarian movement ends with the establishment of a new hierarchy. As it solidifies, caste and status crystallize on the social ladder until class mobility is as cemented as in feudal Japan. Eventually, those of talent, originality, and ambition conclude they have nothing to gain from the system’s preservation. This is how we get revolution [2].

Today, “privilege” theory is the ideology of the System. Though egalitarian, it pathologizes white male heterosexuals as morally flawed because of their inherent characteristics. The ideology is rife with contradictions – suggesting homosexuality is a matter of choice will result in moral condemnation, while stating the obvious truth that someone is born with a particular sex will result in similar fury from those who tell us that “gender” is actually fluid. Who you decide to screw is inherent and sacred – but the makeup of your body is just a social construct. Race doesn’t exist – except when it does [3]. Still, if there is one sociological truth, it’s that facts never get in the way of Belief and a redemptive social Narrative.

While it was once held that white males could transcend their position in an oppressive society through participation in social justice movements, even this is increasingly untenable. It’s now a cliché that every “anarchist” or “anti-racist” conference will eventually collapse [4] into infighting and vitriol because of the mere presence of these undesirables, no matter how enthusiastically they attempt to cuckold themselves. The Occupy Wall Street rallies quickly abandoned a focus on economic inequality to embrace goofy racial stage theater, making sure that white males spoke last [5] at any of their meetings. Unsurprisingly, after an initial surge, it collapsed as struggling American workers quickly concluded that they would rather be financially raped by Wall Street sociopaths than be represented by self-hating, sexually confused lunatics with graduate degrees in Ethnic Studies who think the best way to raise wages is through unlimited immigration [6]. Of course, what prevents such movements from being entirely made up of “People of Color” is the inability of the more vibrant denizens of the American Empire to self-organize without having their hand held by white or Jewish babysitters.

The Sexual Class System

But if the rhetoric surrounding race is heated, that surrounding sex is bordering hysteria. On college campuses, the testing ground for what is being developed for the entire country, a curious duality has developed.

On the one hand, standards of what were once called decorum and sexual restraint are all but absent at most universities. Co-ed dorms [7], pornography showings and sex toy exhibitions [8], and the general prevalence of the “hook up culture” satirized [9] by Tom Wolfe in I Am Charlotte Simmons makes it easy for American college men to obtain casual sex in a business-like fashion.

In fairness, the prevalence of “hook-up culture” among American females may be exaggerated [10] – #NotAllWomen are behaving this way. However, this is of relatively little importance, and what would once have been called shameful or “slutty” behavior no longer has any moral sanction, meaning that enough are behaving this way such that your average “bro” can confidently expect sexual exploits that would have seemed worthy of Casanova to a prior generation. The result is the relative unimportance of the sexual act among an entire generation and the prevalence of various arrangements including “friends with benefits,” hook up calls, and small scale harems possessed by generally unremarkable men. “Slutwalks” in defense of all this are already clichés in SWPL cities and on campuses, despite the fact that it enables men to view these kinds of women (accurately) as sexually disposable. Anything to stick it to those stuck up Christians I suppose.

On the other hand, college campuses are practically a de jure (if not de facto) police state when it comes to sexual relations between men and women. From the moment they step on campus, women are cautioned that everyone they meet is a potential rapist and the statistic of “one in four women is raped [11]” is widely deployed–even though it’s wrong [12]. Student handbooks are fodder for unintentional comedy, as some schools mandate elaborate procedures to obtain permission before initiating sexual behavior. Sexual assault is defined so broadly as to criminalize innocent behavior. The presence of any alcohol, practically inevitable, can be held to render consent impossible, essentially making a huge percentage of sexual encounters some variety of “rape.”

Any kind of flirting can be technically criminal [13], and hapless college males find themselves before disciplinary tribunals [14] that ignore the presumption of innocence, deny the right to counsel, and punish the accused even before the truth is established. Every male college student is furiously lectured [15] to never question a female student’s claim that she was raped, but more than one college or even high school student has quickly learned [16] that girls may magically transform a drunken hook up into a “Morning After Rape” on the “Walk of Shame” home.

Filming casual sexual encounters should be considered shameful in a normal society – but men have actually used it to free themselves from false acquisitions, as brave, independent, and strong “rape survivors” are revealed to have enthusiastically participated [17] in group sex before deciding to ruin their partners’ lives the next day. The fact that men are advising [18] each other to clandestinely film [19] sexual encounters to protect themselves from rape accusations speaks for itself.

Beta Males, Game, and Entitlement

Amidst the miasma of slut walks, Women’s Studies, and various women’s activist groups, the wise college man learns to exploit the sexual carnival while taking measures to protect himself. After he graduates, he takes a similar tact in navigating a broken culture. Sexual politics are reverting to a strange combination of the caveman era and Tumblr. Blunt physical attraction is all it takes to acquire sex in most cases, but if any sexual act draws the attention of the media or legal system, a man is instantly condemned, regardless of the truth. Therefore, he reacts with an attitude of amused mastery toward “modern women” and their elaborate rationalizations – taking what he can get and not expecting anything. With luck, he can find the diamond in the rough worthy of marriage – but fewer and fewer believe such a thing even exists or that marriage, like war, is anything other than a racket.

But what of the “beta males” – the so called nice guys who want one girlfriend to be faithful to, marry, and have children with? We can all think of exceptions who pull this off – but in the modern era, adultery, divorce, and affairs are so shamefully common that our grandparents’ tales of marriages lasting 50 years or more prompt astonishment or even awe. Nonetheless, the beta male still has a certain expectation that this is what women in some sense should do. When he finds that many women are not receptive to his buying dinner and sending flowers and flowery messages, pining can become resentment.

This is the basis of the “entitlement” culture condemned by feminists and the media following Elliot Rodger’s killing spree. Linked to “privilege theory,” the general thrust is that men (especially white men) believe that they are entitled to a faithful wife, ready access to sex, and a middle class lifestyle simply by virtue of the fact that they are males. According to this theory, the relative loss of cultural, economic, and political power is something that white men cannot deal with, and react to with violence and unacceptable political beliefs. Therefore, we get the familiar canard in the media that members of the Tea Party (or for that matter, White Nationalists) don’t actually care about or understand politics – they are simply acting out their resentments.

Certainly, Rodger’s manifesto reeks with ressentiment [20]. If it were not for the loss of life, it would take a heart of stone not to laugh at his indignant moan that girls would rather rut with people other than himself, the “Supreme Gentleman.” Dissident Right commentators including Steve Sailer noted [21] that this resentment was particularly focused at blondes. Rodger did not identify as white and spoke bitterly against whites, especially white girls. Indeed, white advocates such as those at the Council of Conservative Citizens attempted to create momentum behind the meme that Rodger’s attack was just another example of anti-white racism akin to the Knoxville Massacre or the Knockout Game.

Needless to say, it didn’t catch on. Rodger may not have been white, but that doesn’t matter – after all, neither was George Zimmerman [22]. Nor did the fact that Rodger killed more men than women significantly derail the narrative that massacre was just another incident in a never ending war of aggression against women, in which the White Man is the eternal antagonist.

The #YesAllWomen hashtag that served as the moral panic of the week was used to prove that all women – yes, all of them – are the “survivors” of sexual assault via act, word, or institutional oppression. Various apolitical women seized on it, relating stories about how a “creepy” guy hit on them, or someone had the temerity to make a disrespectful comment about their sexual behavior.

The purpose of this was not to establish truth or falsehood. It was to assign women to a victim class. designated by their sex (or, presumably, transfer into the gender via surgery). It was to fortify the social hierarchy. As influential blogger Roosh V has observed [23], feminism is rapidly approaching a point where it will be literally impossible to criticize a woman for anything, be it adultery, slovenly appearance, or even acts of violence, murder, and the utmost cruelty. Even Bill Maher, before he became a tiresome Democratic hack, pointed out [24] this double standard. As he put it, it’s politically incorrect “just to be male.” And, in something he would never say today, “You cannot reform biology.”

Entitlement and Game

For many of us, simple experience wakes us up from any naiveté that all women are somehow innocent victims besieged by sexually voracious and aggressive men. Acknowledging reality means destroying ideas deliberately promoted by both the egalitarian left and the reactionary American Right about the inherent evil of the male sex drive. While the Left praises the female sex drive as good in and of itself (slut walks) and the reactionary Right seems to deny [25] its existence, science suggests it is simply different from men.

In evolutionary terms, women qua women are attracted to those men who appear able to provide them with the most resources and social status (at the time) as well as physical appearance, which is a proxy for genetic quality. In game terms, it means if a man can exemplify (or fake) the qualities and attitude of a man with social standing and resources (alpha), he will reap female attraction. In the biological program running in the background for all of us, men value fertility (youth and beauty) and availability, and women value social protection (social value, money, strength [26]). It’s from these basic biological realities we get some of the most important elements of the sexual marketplace dynamic. This is why women constantly feel the need to create complicated rationalizations to explain away what they are doing (“I never do this, I swear!) and why other women are the most unforgiving critics of “sluts.”

Similarly, it is also why we get the almost entirely one-sided spectacle of men self-destructing because of temporary sexual urges or the need for simple physical release. It’s easy to think of powerful leaders who spectacularly sabotaged their careers for sex from a women often less attractive than their own wives. It’s extremely hard to think of female equivalents. Can anyone imagine Hillary making the mistake(s) of her husband? And are there any males out there willing to be a male Monica Lewinsky? How else we can explain the behavior of an Arnold Schwarzenegger who betrayed his Kennedy wife for his homely maid?

However, technology and state policy are changing the equation. In a culture where birth control, abortion, prophylactics, and a dizzying array of welfare programs and “advocates” exist for women, many of the consequences of sexual promiscuity are removed. At the same time, laws regarding divorce, child support, alimony, and other aspects of what is still ironically termed “family law” play out in a largely consequence-free environment for women’s sexual choice. The result is the introduction of a class system that allows women to, theoretically, have their cake and eat it too. The legal and societal structure actively punishes chastity, rewards adultery, and subsidizes irresponsible behavior. Is there any more stereotypically “modern” figure than the single mother? Perhaps Dan Quayle’s comments [27] about Murphy Brown were prophetic after all.

While female sexual desire is praised and encouraged to run rampant, male sexual desire is pathologized by the media and academia. Indeed, the shrieks are already upon us that “traditional masculinity must be destroyed [28].” Of course, it already is, and not necessarily because of deliberate social conditioning. Arguably, the nation where this rot has sunk in the deepest is Japan, where young Japanese men known as “grass eaters [29]” abandon even the pretense of masculinity. While it could be argued that even this may be a feature, not a bug, of mass capitalism, genetically modified food, and urban living, we have to consider the possibility that this just may be an unintended side effect. After all, it can hardly be charged that the Japanese political culture is beholden to feminism, mass immigration, and ethnomasochism. [30]

Of course, modern society doesn’t just turn men into Last Men – it turns women into Last Men too. And not everyone wants this. On paper and by the modern standard of the “pursuit of happiness,” there’s no reason for traditional families and households to continue to exist at all – but they do, and they are reproducing more than everyone else. Nonetheless, a formidable system is in place, with all the financial incentives and sinecures that come with it. And any class system will generate its defenders and hack intellectuals, eager to justify the sinecures and entrenched privileges that sustain them.

Science, Tradition, and Sex

But there’s a catch. Chase Nature out with a pitchfork, and you’ll end up alone in a house full of cats in a majority non-white neighborhood. Modern childless women, regardless of their careers, are not particularly happy [31]. This manifests itself in, at best, Left-wing moral crusading and at worst insane and pitiable behavior [32]. As for single women, all the SNAP cards in the world don’t substitute for a father, and the grim objective reality shows that a traditional family outperforms strong womyn who think they can “have it all.” The cold tale of demographics suggests that feminism is simply a transition stage between the end of a decadent society and the takeover by a more vital, patriarchal one. The results are in – and feminism is revealed as a failed social experiment sustained only by a vast assemblage of propaganda, subsidies, and legal protection.

Enter feminism, especially its obnoxious online variety. The feminist critique of entitlement is projection at its most crude, as fundamentally modern feminism is about defending ingrained privilege and propping up the crumbling System. Contemporary “strong women” feel entitled to abort their children without the interference from the father, obtain financial rewards after cheating on their husbands, and receive sexual attention even after they grow fat, old, or unattractive. More than that, a host of television networks, magazines, academic studies departments, and media figures tell them that they are heroic figures for giving in to their lowest desires. Of course, it doesn’t take much to be a hero in modern America and you don’t have to be particularly brave for the media to call you “strong” – if you are part of the right social class. Women who actually display real strength – the type who bear children, defend their families, and — in the most literal definition of “strong” – lift weights and stay in shape are condemned as traitors to their sex.

What is occurring is the decadent phase of an outdated social system. In an age of technological growth, social evolution occurs remarkably fast. The low intelligence shoggoths inhabiting women’s studies departments today are equivalent to the degenerate French aristocrats who long since abandoned the life of the sword to indulge in the decadent ideas that would destroy them [33]. Feminists are outdated. As a culture and as a species, we no longer gain anything from their existence, and their presence is a burden to the productive. They are simply parasites, feeding on the social capital they are actively destroying – until they are swept away by the next sexual revolution, or perhaps I should call it the sexual restoration, whose vanguard are the theorists and practitioners of game.

 


 

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

 

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/06/sexual-serfdom/

 

URLs in this post:

[1] Image: http://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/06/fatpositive.jpg

[2] how we get revolution: http://www.radixjournal.com/journal/2014/5/20/burn-down-the-colleges

[3] Race doesn’t exist – except when it does: http://www.occidentaldissent.com/2010/07/13/race-doesnt-exist-except-when-it-does/

[4] collapse: https://www.youtube.com/watch?v=4r7cwWegXCU

[5] spoke last: http://www.occidentaldissent.com/2011/10/12/occupy-wall-street-white-men-last/

[6] raise wages is through unlimited immigration: http://www.counter-currents.com/2011/10/radicals-for-the-system/

[7] Co-ed dorms: http://www.campusreform.org/?ID=3410

[8] pornography showings and sex toy exhibitions: http://gwu.campusreform.org/?ID=5416

[9] satirized: http://www.johnderbyshire.com/Reviews/Fiction/iamcharlottesimmons.html

[10] may be exaggerated: http://healthland.time.com/2013/08/13/the-truth-about-college-hookups/

[11] one in four women is raped: http://www.oneinfourusa.org/

[12] wrong: http://www.iwf.org/news/2432517/One-in-Four-Rape-myths-do-injustice-too

[13] be technically criminal: http://www.thefire.org/illegal-flirting-feds-revisit-sex-harassment/

[14] disciplinary tribunals: http://www.huffingtonpost.com/stephen-henrick/reform-college-sexual-assault-policy_b_2885773.html

[15] lectured: http://www.thefire.org/stanford-trains-student-jurors-that-acting-persuasive-and-logical-is-sign-of-guilt-story-of-student-judicial-nightmare-in-todays-new-york-post-2/

[16] learned: http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304558804579374844067975558?mod=djemBestOfTheWeb_h&mg=reno64-wsj

[17] participated: http://federalism.typepad.com/crime_federalism/2009/09/hofstra-student-made-up-gang-rape-story.html

[18] advising: http://www.dangerandplay.com/2011/09/21/how-to-avoid-a-false-rape-case/

[19] film: http://www.dailymail.co.uk/news/article-2477790/Young-mother-jailed-making-false-rape-claims-hours-getting-drunk-sleeping-friends-partner.html

[20] ressentiment: http://en.wikipedia.org/wiki/Ressentiment

[21] noted: http://isteve.blogspot.com/2014/05/youll-find-this-interesting.html

[22] neither was George Zimmerman: http://www.counter-currents.com/2013/07/not-our-victory/

[23] has observed: http://www.rooshv.com/the-end-game-of-feminism

[24] pointed out: https://www.youtube.com/watch?v=x64cy3Bcr98

[25] deny: https://heartiste.wordpress.com/2010/03/10/why-do-conservatives-sanctify-women/

[26] men value fertility (youth and beauty) and availability, and women value social protection (social value, money, strength: http://heartiste.wordpress.com/2014/06/13/the-difference-between-men-and-women-in-two-charts/

[27] comments: http://www.washingtonpost.com/opinions/20-years-later-it-turns-out-dan-quayle-was-right-about-murphy-brown-and-unmarried-moms/2012/05/25/gJQAsNCJqU_story.html

[28] traditional masculinity must be destroyed: http://fredrikdeboer.com/2014/05/24/destroy-traditional-masculinity/

[29] grass eaters: http://www.theguardian.com/world/2009/dec/27/japan-grass-eaters-salaryman-macho

[30] to feminism, mass immigration, and ethnomasochism. : http://www.vdare.com/articles/federale-in-japan-it-works-and-it-could-work-in-the-us-too

[31] are not particularly happy: http://www.theblaze.com/stories/2013/10/23/are-women-less-happy-than-they-were-40-years-ago-valorie-burton-says-yes-and-explains-why/

[32] insane and pitiable behavior: http://heartiste.wordpress.com/2014/02/17/crazy-american-women-are-getting-crazier/

[33] indulge in the decadent ideas that would destroy them: https://secure.counter-currents.com/the-french-revolution-in-san-domingo/

 

jeudi, 30 janvier 2014

LES PEUPLES DEVIENNENT ESCLAVES DE LA FINANCE MONDIALISTE

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LES PEUPLES DEVIENNENT ESCLAVES DE LA FINANCE MONDIALISTE
 
Va-t-on voir se lever le vent de la fronde ?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr

Une prise de conscience qu’il existe aujourd’hui une nouvelle tyrannie, installée en France mais aussi présente dans toute l’Europe, est-elle en train d’advenir ? Promu et protégé par un régime qui s’autoproclame le bien en soi, va-t-on voir se lever peu à peu le vent de la fronde? Car la situation présente de la France ne convient à personne : ni à la nouvelle tyrannie, ni à la population des autochtones, ni aux nouveaux venus du vaste monde. Nous observons en effet des horreurs simultanées. 


La dégradation de la situation socio-économique. 

Le pillage par les actionnaires et autres fonds financiers a réduit la part des salaires dans la valeur ajoutée. Le monde salarié s’appauvrit sans qu’il existe de niveau plancher. Tiennent le haut du pavé les créateurs de la monnaie et la corporation politique qui jouit de grasses situations tant qu’elle se couche devant le pouvoir despotique de la finance mondialiste.


La dégradation du système de valeurs.

L’obsession économique repose sur un obscurantisme: traiter les humains comme des marchandises. Il en résulte une violence d’un type nouveau que l’on pensait disparue depuis la fin des guerres de religion. Les criminels bolchéviks avaient relancé la folie religieuse sous forme séculière : la violence exercée par les fanatiques d’une idée primitive mais qui donnait le pouvoir à un gang. Cela est désormais présent en Europe. Nous sommes tous les victimes d’un pouvoir infâme, inhumain, qui traite les populations comme des animaux. L’inhumanité est en fête chaque fois que l’un ou l’autre des nouveaux tyrans ouvre sa gueule. 


Le génocide des peuples autochtones.

assiette-au-beurre-capitalisme.jpgPour construire le paradis sur terre dans sa version biblique, il faut que les financiers, maîtres du CAC 40 soient propriétaires de toutes les richesses du monde et que les animaux de la ferme globale soient satisfaits d’être simplement en vie. Tout détruire est toujours le préalable à la construction de l’homme nouveau, le pur occidental cosmopolite.


Les multinationales.

Les fonctionnaires de Bruxelles agressent en permanence et de manière systématique les populations. Ces groupes d’assaut contre les peuples d’Europe sèment le chaos et la mort. Les agriculteurs sont agressés par Monsanto, car ils ne peuvent pas planter ce que bon leur semble et par Bruxelles qui favorise les trafiquants de nourriture avariée produite n’importe où avec n’importe quoi. Les industriels ferment, car la concurrence par l’émulation a disparu. Les ploutocrates arasent tout, à travers le dumping des importations. Les services s’installent aux quatre coins du monde. Les enseignants ont été transformés en prédicateurs, les journalistes en délateurs, les magistrats en cannibales, les policiers en matons. L’inhumanité se réjouit, mais cela ne lui suffit pas : il y a toujours un comique à purger.


Nos heures les plus sombres?


La trahison des “élites” est la base de toute décadence. Les personnalités qui incarnent un peuple, une civilisation, une esthétique, les pierres de touche de toute société ont été remplacées peu à peu par des limaces gluantes, des têtes plates et creuses, des gens sans qualité, sans honneur, sans éthique. Le néant…... Zinoviev nous en avait informés : Le pouvoir occidental ne veut que des traîtres. 


Toute élite sera donc négligée, voire méprisée au profit du pantin, du parfait petit collabo. Leur première étape consiste à corrompre, et en général cela suffit. Aux voyous qui créent la monnaie selon leur bon plaisir, il ne coûte rien d’acheter les âmes. Cela fonctionne bien : les âmes se vendent. Dans les cas, plutôt rares, de refus, le pouvoir infâme fait silence ou assassine l’infidèle. N’est-ce pas intolérable ?

vendredi, 14 juin 2013

L'Afrique réelle nos. 41 & 42

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L'Afrique Réelle N°42 - Juin 2013

 
SOMMAIRE :
 
 
Dossier : Côte d’Ivoire, tous les problèmes demeurent
 
 
- Une situation politique complexe
- Les forces du désordre
 
 
Dossier : Le Sahelistan du Nigeria
 
 
- Une situation explosive amplifiée par l’inversion des rapports de force Nord-Sud
 
 
- La question du saillant de Jos
- Boko Haram et la tentative de création d'un Etat théocratique
- Radicalisation islamique et charia
 

 Editorial de Bernard Lugan :
 
Au Mali, durant une vingtaine de jours de combats dans la région des Iforas, dont presque une semaine d’accrochages continus, les forces françaises se sont heurtées à la farouche résistance de petits groupes de combattants organisés en deux lignes de défense, sans possibilité de recul, et qui laissèrent plus de 150 des leurs sur le terrain.
Cette manœuvre de retardement permit à l’essentiel des combattants islamistes qui occupaient le nord du Mali de se réfugier en Libye. Là se trouve aujourd’hui leur base d’action d’où ils peuvent, à tout moment, lancer des opérations dans l’ensemble de la zone sahélienne.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou fut le premier à rompre le mur du silence, déclarant que les auteurs de l’attentat meurtrier du 23 mai qui a frappé son pays venaient de Libye. Toutes les forces de déstabilisation se sont en effet regroupées dans le sud de ce pays où elles disposent d’un véritable sanctuaire puisque l’Etat libyen n’existe plus.

Comme je le disais dans un précédent communiqué, ceux qui ont lancé la France dans la guerre civile libyenne portent toute la responsabilité de la situation actuelle.
Celle du président Sarkozy est double car, après avoir renversé le colonel Kadhafi, il est demeuré passif quand, au mois de janvier 2012, au Mali, il était impératif de fixer et de traiter l’abcès islamiste afin d’éviter sa dissémination. Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France a camouflé sa démission derrière l’argument d’une « action » militaire de la CEDEAO.

Avec une grande continuité dans l’incompétence, le président Hollande laissa ensuite les islamistes liquider militairement les Touareg tout en affirmant que la France n’interviendrait en aucun cas, ce qui fut un encouragement donné aux jihadistes. Cependant, et heureusement, à la différence de son prédécesseur, François Hollande a fini par écouter les militaires et a ordonné l’opération Serval. Mais cette nécessaire intervention était trop tardive car la dissémination terroriste s’était produite.

Aujourd’hui, le Niger, le Tchad et le Cameroun sont menacés, mais c’est au Nigeria que la situation est la plus explosive. Dans cet Etat mastodonte et fragmenté où les antagonismes nord-sud peuvent à n’importe quel moment déboucher sur un conflit de grande envergure, les islamistes disposent en effet d’un terreau favorable ; à telle enseigne que c’est une véritable guerre que l’armée fédérale mène actuellement contre les fondamentalistes de Boko Haram qui contrôlent une partie du nord du pays.
 

L'Afrique Réelle N° 41 - Mai 2013

 
SOMMAIRE :
 
Dossier : Les guerres de Libye depuis 2011
- La première guerre de Libye (février - octobre 2011)
- Les autres guerres de Libye
 
Histoire : Une traite qu'il est bon ton de passer sous silence : l'esclavage arabo-musulman en Afrique
- Les trois pôles de la traite arabo-musulmane
- La lutte contre la traite arabo-zanzibarite
- La traite arabo-musulmane : quel bilan chiffré ?
 
Editorial de Bernard Lugan :
 
Les vrais responsables de l’anarchie libyenne

Il aura donc fallu l’attentat à la voiture piégée qui a visé l’ambassade de France à Tripoli le 23 avril dernier pour que la presse française découvre enfin que la Libye n’existe plus comme Etat.
Depuis cet attentat, et alors que, jusque là, les perroquets répétaient que le pays était en voie de stabilisation et de démocratisation, son état réel illustre chaque  jour un peu plus leur psittacisme. C’est ainsi que tout le sud du pays est devenu une zone grise dans laquelle évoluent les terroristes chassés du Mali par l’opération Serval. Ailleurs, l’incapacité de l’Etat atteint des proportions inouïes avec le siège mis devant certains ministères par des groupes de miliciens écartés du partage des dépouilles opimes enlevées au colonel Kadhafi. Sans parler de la quasi sécession de la Cyrénaïque, déchirée par une guerre civile et religieuse.

Si, comme le disait Charles Maurras « une politique se juge à ses résultats », le bilan du duo Sarkozy-BHL dans cette affaire est donc particulièrement accablant. En ayant immiscé la France dans une guerre civile alors que ses intérêts n’étaient pas en jeu, le politique et le « philosophe » ont en effet offert la victoire aux délinquants de toutes sortes et aux fondamentalistes islamistes qui se battent au grand jour pour récupérer des miettes de pouvoir.
Pour des raisons encore inconnues, le prétexte « humanitaire » étant une fable destinée aux enfants de l’école maternelle, Nicolas Sarkozy a renversé un chef d’Etat qui n’était certes pas un modèle de vertu, mais qui, dans le combat contre le fondamentalisme islamiste était devenu son allié. Un chef d’Etat fantasque et imprévisible, mais qui, après avoir agité la région sahélienne en était devenu un élément stabilisateur. Un chef d’Etat ancien soutien du terrorisme, mais qui, là encore, s’était mis à le combattre. Un chef d’Etat qui était un partenaire essentiel dans la lutte contre l’immigration clandestine et ses parrains mafieux. Un chef d’Etat qui avait fait croire que la Libye existait alors qu’il ne s’agit que d’une mosaïque tribalo-régionale.
Un chef d’Etat enfin qui ne risquera pas de faire des révélations « gênantes » lors d’un procès. Sa tête ayant été mise à prix comme celle d’un vulgaire délinquant de droit commun, il fut en effet liquidé après avoir été torturé et sodomisé par les doux démocrates de la milice de Misrata… Ces mêmes miliciens avaient été sauvés de justesse quelques mois auparavant par une audacieuse opération menée par des commandos français. La seule de ce genre et de cette importance durant toute la guerre, l’intervention française dans le djebel Nefusa ayant été de nature différente. Là encore, une autre question se pose elle aussi restée sans réponse à ce jour : pourquoi, et alors que d’autres objectifs étaient militairement plus importants, le président Sarkozy a-t-il ordonné de dégager les miliciens de Misrata ?

Bernard Lugan

mardi, 30 avril 2013

A quand la repentance pour les esclaves blancs de la traite transatlantique ?

A quand la repentance pour les esclaves blancs de la traite transatlantique ?

par Jim Reeves

Ex: http://linformationnationaliste.hautetfort.com/

« ... Et se rappeler que la moitié, peut-être les 2/3, des colons américains originels ne sont pas arrivés ici librement mais kidnappés, drogués, abusés, et, oui, enchaînés » (Elaine Kendall).

DANS son éditorial du 16 mai, Camille Galic illustrait de l'aphorisme fameux de Napoléon, « Une tête sans mémoire est une place sans garnison », l'odieuse repentance qu'on nous matraque sur la traite négrière. « C'est, 'concluait-elle, évidemment pour désarmer la garnison que notre mémoire est subvertie, dévoyée, persécutée et finalement prohibée au profit de mémoires non seulement étrangères mais aussi falsifiées, voire fabriquées ». Pendant deux cents ans, sur la même aire géographique atlantique, ce crime-là, pas plus qu'il ne fut le plus détestable, ne disposa de quelque antériorité.

Aussi est-il crapuleux de la part du président de la République française de vouloir imposer son étude aux écoliers. Honorant ainsi exclusivement ce qui n'est qu'une partie de l'esclavage transatlantique. Déjà, on ne cesse de présenter les VIkings comme les grands prédateurs esclavagistes du VIe au XIe siècle quand trafiquants vénitiens, génois, grecs, arabes, juifs, tatars, mongols, turcs mirent pendant mille ans nos ancêtres blancs en coupe réglée. Jusqu'à l'AI Andalous islamisé, Eden mythique de la société multiraciale, d'où par milliers femmes et enfants razziés d'Espagne et du Portugal partaient pour le Maghreb et au-delà comme l'a rappelé Le Choc du Mois (de juin) portant en titre « Stop à la repentance - La vérité sur l'esclavage ».


LES IRLANDAIS ET LES ALLEMANDS AUSSI


Mais il est un autre servage dont nul ne parle. Disparu théoriquement d'Angleterre au début du 17e siècle, l'esclavage resurgit lors de la conquête de l'Irlande par Cromwell entre 1649 et 1653. On estime à 100 000 le nombre des Irlandais, hommes, femmes et enfants envoyés comme esclaves dans les colonies d'Amérique du Nord. Linebaugh et Rediker, dans Marins, esclaves, prolétaires, Histoire cachée de la révolution atlantique, les évaluent en 1660 à 12 000 aux Antilles et à 8 000 en 1669 à la Barbade, où un rapport de 1667 décrit ces Irlandais comme « des miséreux méprisés par les Noirs et traités en esclaves blancs ». En 1640, sur 25000 esclaves, 21 000 étaient blancs et 8 sur 10 ne passaient pas la première année. En 1670, l'Assemblée de Virginie, suivie par les autres colonies, vota une loi interdisant aux Noirs et aux Indiens de posséder un esclave blanc ("christian"). Au XVIIIe siècle encore, on en trouve en grand nombre dans les plantations du Maryland. En 1717, pour être élu à l'assemblée de Caroline du Sud, il fallait «posséder un homme blanc ».


De cette époque date le terme de redlegs qui désignait aux Caraibes les esclaves irlandais, anglais, écossais, allemands, danois, qui, pour la plupart, moururent brisés physiquement, détruits psychologiquement. Il en existe encore des traces bouleversantes. A Belize et à la Jamaïque, on les appelle des bakras. A Bequia (Grenadines), à la Grenade et dans le district de Dorsetshire Hill à St Vincent, mais également dans quelques Etats américains où ils émigrèrent au fil du temps, ils ont su conserver, incroyablement, leur identité ethnique.
Aux Antilles françaises où le phénomène est demeuré tabou, parfois file un brin de vérité. Ainsi dans Le Marronnage aux Antilles françaises au XVIIIe siècle, l' historien de l'esclavage Gabriel Debien écrit-il : « Le "marronnage" existait autant chez les servants blancs asservis par contrat que chez les esclaves noirs. » De sorte que si un marronnage blanc coexista avec le noir c'est parce que, dans la Caraibe française, il y avait aussi des esclaves blancs.


"PAUVRES EN SURPLUS", OCCULTÉS PARCE QUE BLANCS


Officiellement, celte main-d' œuvre blanche - qui colonisa également l'Australie à partir de 1776 - est dite indentured servants ou « domestiques sous contrat ». Venus du Royaume-Uni, d'Irlande, d'Allemagne, ils payaient, prétend-on, leur passage d'un contrat de servage de quatre à sept ans. « Qu'ils soient "serviteurs" ou esclaves, souligne Richard Hostadter dans White Servitude, ils souffrirent la même cruelle et déracinante traversée de l'Atlantique. Furent confrontés à la même difficile acclimatation physique et psychologique. Furent contraints au même contact oppressif et intime avec un maître inconnu. Et si l'on prend en compte le nombre des fuites et des suicides, les conditions dans ['un et l'autre cas ne furent sans doute pas très différentes ».

Mais outre le fait que, après le Waltham Act de 1723, l'Angleterre déporta en Amérique par dizaines de milliers ses voleurs de pain, l'historien américain Michaël Hoffman démontra - dans They were Whites and they were Slaves - que les « indentured servants» ne représentèrent qu'une petite partie de la servitude blanche et que 50 % des Européens échoués dans les treize premières colonies, après 1609, y furent plus maltraités que les Noirs.
Les sources historiques ne manquent pas qui montrent la permanence de l'esclavage dans le Royaume-Uni. Le terme "kid-napper", déformation de "kid-nabber", voleur d'enfants, est ainsi défini par le Dictionnaire Anglais des Bas-Fonds: « Voleur d'êtres humains, spécialement d'enfants; à l'origine destinés à être exportés vers les plantations d'Amérique du Nord. ». Dans toutes les grandes villes britanniques, écrit dans Enchaînés le journaliste John van der Zee, « des gangs loués par les marchands écumaient les rues, saisissant de force les enfants et les emmenant en troupeaux à travers la ville vers les baraques du port ».

Au XVI' et au XVII' siècles, la traversée de l'océan prenait entre neuf et douze semaines sur des bateaux surchargés. Le taux de mortalité, de 10 à 20 % chez les Noirs, rapporte l'historienne Sharon Salinger, atteignait au moins 25 % chez les esclaves blancs. Selon Foster R. Dulles, « ils enduraient le même inconfort et les mêmes souffrances que les Noirs » et « les enfants survivaient rarement aux horreurs du voyage ». Horrifié, l'historien A.B. Ellis, rapportait dans The Argosy que cette « cargaison humaine n'avait jamais accès à l'air libre. Dans les cales d'en bas tout n'était qu'obscurité, lamentations, puanteur, maladie et mort », comme l'apprit à ses dépens Françoise d'Aubigné, la future Mme de Maintenon, dont le père perclus de dettes avait été déporté vers les Isles et dont l'épouse et la fille connurent après sa mort un quasi-servage. Le 6 mai 1893, Ellis ajoutait : «Peu de gens savent qu'entre 1649 et 1690, un florissant commerce de prisonniers politiques vendus comme esclaves, parfois à vie, existait entre l'Angleterre et ses colonies. ». Dans le Calendrier des Papiers Coloniaux, année 1701, est mentionnée la vente d'esclaves "anglais". Une «pratique très fréquente » qui apparaît dans la Caraïbe britannique dès 1627. Dans son Agenda Parlementaire, 1656-1659, Thomas Burton, évoque un débat sur le commerce vers le Nouveau Monde de Blancs britanniques qualifiés non d' indentured servants mais d'esclaves. Marcus Jernegan cite un nommé Mittelberg qui affirme avoir vu au cours d'une traversée jeter par-dessus bord 32 dépouilles d'enfants. Dans White Servitude ln Colonial South Carolina, Warren Smith confirme que « les serviteurs blancs voyageaient dans les mêmes conditions que les esclaves africains ».

Les matelots embarqués de force à bord des navires corsaires ou de Sa Gracieuse Majesté, étaient traités comme les esclaves noirs qui représentaient parfois un quart des effectifs. Peter Lamboru Wilson écrit dans Utopies Pirates : « Les travailleurs de la mer constituaient une sorte de proto-prolétariat. Les conditions de travail des marines marchandes d'Europe offraient un tableau abominable du capitalisme naissant - et les conditions prévalant dans les marines de guerre étaient encore pires » . D'ailleurs, jusqu'au début du XX· siècle, ce seront les mêmes hommes qui défricheront l'Amérique, construiront routes et voies ferrées, assécheront les marais, s'épuiseront dans les usines tandis que les Noirs traînaillaient dans les plantations du Sud.


Inventeur en l960 avec Stanley Engelman de la Cliométrie, méthode d'évaluation historique appuyée sur les mathématiques et les statistiques, Robert Fogel, Prix Nobel d'Economie 1993, ne se fit pas que des amis en démontrant que les conditions d’existence des Noirs dans les plantations du Sud étaient bien meilleures que celles des ouvriers (blancs) du Nord, exploités dans ce que William Blake appelait les usines de Satan. Comme dans l'Europe livrée au capitalisme sauvage et à la révolution industrielle. Ou l'Angleterre de Charles Dickens, où pour huit pence par jour des enfants de six ans travaillaient seize heures d'affilée dans les mines. Fouettés et frappés à coups de barres de fer - les billy-rollers - pour un mot ou un geste. Des dizaines de milliers d'entre eux furent estropiés, défigurés par un machinisme primitif. Sans compter le sort tragique de milliers d'orphelins ramoneurs.


Alors, Victor Schoelcher ou le sanglant abbé Henri Grégoire, qui n'eurent jamais un mot de compassion pour les Blancs asservis, se consacraient à l'émancipation noire. En Angleterre, Granville Sharp créait en 1760 la Société anti-esclavagiste et en 1787 le Comité Parlementaire pour l’Abolition. De grandes âmes y adhérèrent. William Wilberforce, Thomas Clarkson qui menèrent de bruyantes actions politiques. Aujourd'hui, on couvrirait d'honneurs ces militants d'une « philanthropie télescopique » selon la formule méprisante de Dickens. Lui savait quels étaient les traitements honteux infligés aux « pauvres en surplus » des faubourgs d'Europe.

Jim REEVES.

Rivarol

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vendredi, 19 octobre 2012

Les conséquences de la Loi Taubira...

Les conséquences de la Loi Taubira...

Bernard Lugan

ctaubira-2.jpgL’on croyait avoir tout vu à propos de la repentance ! Or, au moment où, à Gorée, François Hollande se couvrait la tête de cendres (voir mon communiqué du 12 octobre), le cabinet du Premier ministre français reconnaissait qu’il avait été demandé à un « collectif » d’associations de « faire des propositions sur ce qui peut être fait en termes de réparations ». Rien de moins ! Français, à vos portefeuilles…

Peut-être pourrait-on suggérer à Monsieur le Premier ministre de mettre particulièrement à contribution les habitants de sa bonne ville de Nantes, elle qui fut une capitale de la Traite et dont les électeurs apportent régulièrement leurs suffrages au parti socialiste…
 
La question des réparations est régulièrement posée depuis que, sous un Président de « droite » et un Premier ministre de gauche, les députés votèrent à l’unanimité et en première lecture, la loi dite « Taubira », loi qui fut définitivement adoptée le 10 mai 2001.

Jacques Chirac décida ensuite que ce même 10 mai, serait désormais célébrée la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Cette décision plus qu’insolite rompait avec une sage pratique voulant, sauf exception, que des dates du passé soient toujours choisies pour célébrer les évènements historiques. Or, avec le 10 mai, ce fut une date du présent qui allait permettre de commémorer des évènements du passé.

Pourquoi ne pas avoir choisi le 27 avril, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France (27 avril 1848) pour célébrer cette « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » ? L’air du temps y fut naturellement pour quelque chose…

Il est d’ailleurs proprement stupéfiant de devoir constater que, littéralement couchés devant le politiquement correct, tous les députés de « droite », je dis bien TOUS, votèrent cette loi qui ne dénonce pourtant qu’une seule Traite esclavagiste, celle qui fut pratiquée par les seuls Européens, loi qui passe sous silence le rôle des royaumes esclavagistes africains et la traite arabo-musulmane (1). L’ethno-masochisme de nos « élites » semble sans limites !

Quelques années plus tard, Christiane Taubira a osé déclarer qu’il ne fallait pas évoquer la traite négrière arabo-musulmane afin que les « jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006) !!!
 
L’énormité de la demande concernant les réparations est telle que le gouvernement va nécessairement devoir clarifier sa position. Il est même condamné à le faire devant l’impopularité et l’incongruité d’une telle démarche. Mais, harcelé par les groupes de pression qui constituent son noyau électoral, il va devoir donner des compensations « morales » aux « associations » concernées. Nous pouvons donc nous attendre à une nouvelle rafale de mesures de repentance.

Voilà comment l’histoire est violée et comment le totalitarisme liberticide se met en place. Lentement, insidieusement, mais sûrement.

Note
(1) L’Afrique Réelle du mois de novembre 2012 que les abonnés recevront au début du mois consacre un important dossier à ce que fut la réalité des traites esclavagistes.

lundi, 09 janvier 2012

17 millions de victimes de la traite musulmane

17 millions de victimes de la traite musulmane

Entretien avec le Prof. Jacques Heers

Ex: http://anti-mythes.blogspot.com/

A partir du VIIe siècle, les musulmans ont pratiqué une traite esclavagiste touchant à la fois les Européens et les Africains. Agrégé et docteur en histoire, Jacques Heers a été professeur des universités et directeur du département d'études médiévales à la Sorbonne. Il a consacré plusieurs ouvrages à l'esclavage médiéval en Méditerranée, aux Barbaresques et aux négriers en terre d'islam (1), qui viennent d'être réédités. Autant dire que nul n'est mieux placé que lui pour parler de la traite musulmane.

Le Choc du mois : Y -a-t-il une spécificité de la traite musulmane ?

Jacques Heers : Il y en a deux. Son importance quantitative, d'abord. Les conquêtes musulmanes ont été d'une ampleur et d'une brutalité inédites. Et puis le fait que les musuhnans ont ajouté une dimension religieuse à l'esclavage, en distinguant très nettement le «fidèle», de «l'infidèle». En résumé, la théorisation du djihad et l'expansion territoriale musulmane aboutissent effectivement à l'apparition d'une forme d'esclavage tout à fait spécifique.

Même si certains exégètes affirment le contraire, le Coran tolère parfaitement l'asservissement des «chiens de mécréants». Confrontés à la question cie l'esclavage, les docteurs de la loi rendaient en général le même verdict : le prisonnier infidèle doit demeurer esclave, même s'il se convertit aussitôt ; c'est la punition de sa mécréance passée. En revanche, le captif musulman, même ramené «chargé de chaînes» doit immédiatement retrouver la liberté.

Théoriquement, le Coran interdit de réduire un musulman en esclavage, mais en pratique, les exceptions abondent, pour des raisons plus ou moins légitimes : les victimes sont de « mauvais musulmans », etc.

Quand apparaît la traite musulmane ?

Dès la naissance de l'islam, au VIIe siècle! Mahomet et ses fidèles possédaient des esclaves. C'était toutefois une pratique courante, durant toute l'Antiquité. Il n'est pas étonnant que les peuples orientaux, au cours du Haut Moyen Age, la perpétuent à leur bénéfice.

Au début de l'hégire, les esclaves sont essentiellement blancs...

Comment les musulmans se procurent-ils leurs esclaves ?

Essentiellement par la guerre. Les « cavaliers d'Allah » conquièrent, asservissent ou convertissent les populations cles Balkans, d'Asie Mineure et d'Europe. Ils ramènent d'immenses cohortes de prisonniers, hommes et femmes. On a vu des Sarrasins mener des razzias jusque dans les Alpes, au IX' siècle ! En 997, le calife al-Mansur, qui régnait sur l'Espagne arabo-musulmane - al Andalous - mena une interminable razzia dans les royaumes chrétiens du nord de la péninsule. Il s'enfonça jusqu'au cœur de la Galice, laissant Saint-Jacques-de-compostelle en ruines.

Toujours en Espagne, au XII' siècle, des flottes musulmanes croisent sur les côtes de Galice et, au petit matin, lancent des attaques sur les villages de pêcheurs. En Méditerranée, sur un autre front, les musulmans, maîtres de la Sicile, lancent des chevauchées contre les grands monastères et sur les routes de pèlerinage vers Rome. Ailleurs, les pirates musulmans ravagent les côtes du Languedoc ou de Toscane avec des flottes atteignant parfois cinquante galères ! Et chaque guerre apporte son lot de captifs, qui sont aussitôt convoyés pour être vendus sur les marchés, de l'Espagne au Maghreb et jusqu'en Orient...

Il y a une réelle préférence pour les esclaves blancs...

Les musulmans ont pratiqué la traite des Noirs, mais dans les premiers temps de l'hégire, l'ère d'expansion islamique, les esclaves étaient essentiellement des Blancs. Laissez-moi vous citer le savant Ibn Haukal, qui affirmait, au temps de l'Espagne arabo-musulmane que « le plus bel article importé d'Espagne sont les esclaves, des filles et de beaux garçons qui ont été enlevés dans le pays des Francs et dans la Galice. Tous les eunuques slaves qu'on trouve sur la terre sont amenés d'Espagne et aussitôt qu'ils arrivent, on les châtre. Ce sont des marchands juifs qui font ça ». Le géographe Ibn al-Fakih, lui, racontait que « de la mer occidentale, arrivent en Orient les esclaves hommes, romains, francs, lombards et les femmes, romaines et andalouses ».

Quand la traite musulmane cesse-t'elle en direction de l'Europe ?

Elle s'est considérablement réduite lorsque les Arabes ont passé le Sahara pour aller razzier l'Afrique noire. Mais elle a très vite repris, dès les années 800, avec la piraterie. Elle s'intensifie en 1517, lorsque Alger, véritable nid de pirates, tombe aux mains des Turcs. La guerre de course fait alors partie intégrante du plan de conquête de la Méditerranée par les Ottomans. L'esclavage des chrétiens, méthodiquement mené, redouble.

Dans le même temps, les Barbaresques assiègent Rhodes en 1522 et Malte en 1565. S'ils perdent Rhodes en 1523, les chevaliers de Malte repoussent les musulmans en 1566. L'ordre de Malte devient une véritable sentinelle de la Méditerranée. Ses marins font régner la terreur chez les musulmans et pratiquent eux-mêmes l'esclavage ! Ils jouent un rôle clef dans la bataille de Lépante en 1571, qui marque le grand coup d'arrêt aux incursions musulmanes en Europe.

En 1888, à Médine, 5.000 esclaves sont vendus dans l'année

 

Mais les musulmans poursuivent la traite des chrétiens en Afrique noire...

 

Exact. Il y a trois grandes routes de traite. La première mène en Afrique de l'Ouest sahélienne, où le commerce des esclaves fait traditionnellement partie des échanges transsahariens. La deuxième passe par la mer Rouge et le Soudan. En Arabie, en 1888, sur le seul marché de Médine, l'on peut vendre 5 000 esclaves par an. La troisième traite se passe sur la côte d'Afrique de l'Est, où Zanzibar devient le plus grand marché d'esclaves au monde.

La première traite est la plus longue et occasionne de nombreuses pertes. Elle passe par l'Egypte, dont les musulmans sont devenus maîtres, et le Sahara. Elle est d'abord faite de razzias, puis, à partir du IX' siècle, repose sur la conquête de royaumes noirs et le négoce avec les marchands d'esclaves.

Quelles sont les principales cibles ?

Le royaume chrétien d'Ethiopie. Les Egyptiens l'attaquent en passant par la vallée du Nil. Les Arabes traversent la mer Rouge. A l'ouest, les Marocains osent une traversée de cent jours de marche après Marrakech, dont au moins la moitié à travers le Sahara.

Le retour est un enfer. Le Niger, le Sénégal et le Mali sont également touchés ... Des forbans musulmans lancent des razzias le long des côtes de l'océan Indien avec des boutres - de rapides voiliers. Dans les royaumes islamiques du Soudan, les chasses aux esclaves mobilisent chaque année de forts partis de cavaliers. Ils repèrent les villages les plus intéressants et partent par petits groupes. Ils montent des chameaux de race, s'approvisionnent en eau, marchent la nuit et attaquent au petit matin. Les opérations devant être rentables, ils évitent les lieux trop bien protégés et n'attaquent qu'à coup sûr. Une fois maîtres du terrain, ils massacrent les faibles et les vieillards pour n'emmener que les malheureux en état de servir.

Pour être honnête, il faut ajouter que des négociants sont aussi sur les rangs, car des rois noirs, près du Tchad par exemple, les informent du lancement des grandes chasses aux esclaves. Ils vont s'installer dans les villages, en attendant - à leurs frais - le retour de l'expédition.

Comment les esclaves sont-ils traités ?

Très mal, car ils sont gratuits et en grand nombre. Contrairement à la traite atlantique, il n'a pas fallu négocier avec des rois esclavagistes. Il a suffi de tuer ceux qui se défendaient !

Sur la route de leur captivité, les esclave vivaient un enfer. La traite occasionne des pertes terribles tant dans leurs rangs que dans ceux des convoyeurs. Les plus faibles sont abandonnés sans pitié. Les témoignages sont horribles : les hommes et les femmes meurent de soif, en sont parfois réduits à ouvrir la panse des animaux pour y trouver de l'eau. Les esclaves malades ou affaiblis sont abandonnés en route à une mort certaine. Des négociants expliquent tranquillement à leurs associés, restés en Arabie qu'il a fallu, ici où là, égorger quatre femmes «fanées» et émasculer deux enfants pour ne pas perdre de temps dans le désert et préserver la cargaison. A l'arrivée, selon la difficulté de la traversée, les survivants sont vendus avec une marge de 200 à 300 %. C'est une façon de compenser les pertes.

De quoi se compose une cargaison d'esclaves ?

Essentiellement des jeunes femmes, blanches ou noires. Des enfants et des hommes solides. Ne restent que les personnes en bonne santé. Les autres sont morts en route. En chemin, pour ècouler les «cargaisons»: plus vite, certains campements se transforment en marché, où les grossistes viennent faire un premier choix. Puis on arrive dans les grandes places, comme Zanzibar ou Bagdad. Les acheteurs peuvent examiner leur marchandise, regarder les dent, l'élasticité d'une poitrine, constater si une jeune femme est vierge ou déflorée, mesurer la vivacité intellectuelle ou la force physique d'un esclave, son adresse...

Le Caire est un gigantesque marché, où l'on trouve toute sorte de captifs. Au XIX' siècle, Gérard de Nerval, dans son voyage au Caire(2), raconte comment plusieurs marchands «basanés» l'abordent pour lui proposer «des Noires ou des Abyssiniennes»...

Que deviennent les victimes ?

Elles servent sur les chantiers publics ou au service d'un maître.

A la Bourse aux esclaves, les négriers spéculent

Il y a également les bagnes ?
 
Là, c'est l'époque des Barbaresques et des Ottomans. Alors qu'à Bagdad ou au Caire, on trouve une majorité d'esclaves noirs, les bagnes d'Alger ou de Tunis comportent surtout des Blancs. Ils maintenaient à eux seuls toute l'activité économique locale : les chantiers navals, les fabriques, les commerces ... Alors que les villes d'Egypte achetaient aux caravaniers du désert des milliers d'esclaves venus d'Afrique, les cités corsaires du Maghreb s'épargnaient ces dépenses, grâce à la guerre.

Une fois la part du sultan mise de côté, les captifs des Barbaresques passaient directement de l'entrepont du navire au marché. Des négociants les mettaient aux enchères, à la criée. Ceux visiblement inaptes aux travaux de force, mais dont on espère tirer une bonne rançon, valent jusqu'à sept fois un homme valide. Les Turcs et les Maures spéculent quotidiennement sur la valeur de leurs esclaves. Faut-il acheter ou vendre? C'est un peu une Bourse avant l'heure...

Comment vivaient ces esclaves ?

Le plus souvent en groupes, logés dans les bagnes - sept, rien qu'à Alger. A Tunis ou Tripoli, ils portaient plus de dix kilos de fers. Les esclaves en terre d'islam n'avaient pas le droit de fonder une famille et n'avaient pas ou peu d'enfants. Pour des raisons très simples : le grand nombre d'eunuques, l'interdiction faite aux femmes de se marier et une mortalité très élevée.

Les conditions de vie étaient épouvantables. Les captifs étaient battus à la moindre occasion, dormaient dans de pauvres hamacs, pendus les uns au-Dessus des autres. Ils souffraient du froid en hiver, de la chaleur en été, de l'humidité et des vermines en toute saison.

Et l'hygiène ?

Pas d'hygiène, puisqu'ils devaient payer leur eau ! Elle leur servait essentiellement à boire. Il leur était impossible de se laver régulièrement, encore moins de laver les hardes leur servant de vêtements ... Vous imaginez que, rapidement, les frottements de tissus crasseux sur les peaux sales provoquaient des irritations, des furoncles et de nombreuses maladies, qui concourraient à la mortalité.

Et le travail ?

Le matin, à peine nourris, ils partaient vers les chantiers ou les demeures de leurs maîtres, leur atelier ou leur boutique. Les mieux lotis - une minorité - étaient loués à des diplomates chrétiens : ils menaient alors l'existence d'un domestique européen.

La condition la plus difficile, d'un certain point de vue, était celle des femmes et des enfants. Les femmes avaient généralement un sort misérable, exposées à la vente comme des bêtes, forcées de servir, en butte à tous les abus, parfois prostituées pour le compte de leur maître... Contrairement aux légencles des Mille et Une Nuits, les récits des musulmans tranchent avec les textes des juifs et des chrétiens par le nombre d'histoires et de remarques salaces sur les « qualités », sexuelles des femmes.

Des esclaves chrétiens sont brûlés vifs à Alger !

Etait-il possible de fuir ?

Difficilement. Certains captifs acceptaient de servir de mouchards en échange de menus arrangements. La surveillance était assez stricte et les punitions terribles. Un texte raconte qu'à Alger, « lorsqu'un chrétien était pris à fuir, (le sultan Hassan Pacha) le faisait saisir par ses esclaves et brûler vif en leur présence; il faisait bâtonner les autres jusqu'à la mort, et leur coupait lui-méme les narines ou les oreilles, ou faisait exécuter ce supplice devant lui ». D'autres subissaient la bastonnade, les galères ou on les envoyait aux carrières de pierres, où les travaux étaient particulièrement pénibles...

Comme Cervantès...

Cervantès illustre parfaitement votre question sur les possibilités d'évasion(3). Il a été prisonnier durant cinq ans. Il a tenté une première évasion en subornant un garde. Celui-ci n'honora pas son engagement. Direction : les carrières! En 1577, il fit une deuxième et une troisième tentatives, mais fut toujours pris et passa en tout dix mois aux chaînes, dans un cul-de-basse-fosse. Ses comparses furent pendus ou empalés. Les autres eurent les oreilles tranchées. A la quatrième tentative, il échoua encore! Il ne fut libéré que contre une rançon importante, grâce à l'action des ordres mercédaires, ces chrétiens qui achetaient les esclaves ou s'y substituaient !

Quand cesse l'esclavage musulman ?

Mais il existe encore ! La colonisation de l'Afrique au XIXe siècle a mis un terme que l'on croyait définitif à l'esclavage musulman. Mais celui-ci a repris avec la décolonisation. La traite musulmane, qui a duré mille deux cents ans, perdure, au Soudan par exemple.

Connaît-on les chiffres estimés de la traite ?

Les historiens travaillant sur l'esclavage musulman se heurtent à une désespérante absence de sources. Les registres fiscaux de Zanzibar sont les seuls répertoriés de nos jours mais ils ne remontent pas au-delà de 1850.

Les estimations moyennes se situent à un minimum de 17 millions de victimes. Mais c'est ignorer les « chiffres noirs » très importants : où sont passées les victimes mortes durant le voyage, les opérations dont on ne sait rien, les caravanes perdues dans le désert ou en mer ? Sans compter les esclaves européens que l'on « oublie » de comptabiliser et les Africains tués lors des razzias : défenseurs ou « inutiles », qui étaient des bouches inutiles à nourrir. Faut-il ou non les intégrer au bilan de la traite orientale ?


Propos recueillis par Patrick Cousteau
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1. Les Négriers en terre d'islam. La première traite des Noirs, VIl-XVI siècle, Perrin, 2003 (rééd. Perrin, coll. Tempus, 2008).
Les Barbaresques, la course et la guerre en Méditerranée, XIV-XVI siècle, Perrin, 2001 (rééd. Perrin, coll. Tempus, 2008).
Voir aussi le livre tiré de sa thèse de doctorat; Esclaves et domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen, Hachette, 1981 (rééd. 2006).
2. A lire dans le Voyage en Orient, de Gérard de Nerval, que viennent opportunément de rééditer en collection Folio les éditions Gallimard.
3. Pour en savoir plus, lire ; Le Captif. Extrait de Don Quichotte, de Cervantès, préface de Jacques Heers, éditions de Paris, 2006.

Source : le Choc du Mois - Juin 2008

lundi, 25 avril 2011

La spedizione algerina in Islanda del 1627

La spedizione algerina in Islanda del 1627

Autore: Francesco Lamendola

 

Nel diciassettessimo secolo gli Stati costieri del Maghreb – Marocco, Algeri, Tunisi, Tripoli -, nominalmente infeudati all’Impero Ottomano, erano in piena fioritura economica e politica. Una parte notevolissima del loro benessere proveniva dalla pirateria, esercitata in maniera diretta o indiretta, cioè esigendo il pagamento di un tributo dagli Stati cristiani che volevano vivere tranquilli. Altro denaro affluiva nelle casse dei pascià maghrebini sotto forma di riscatto per gli schiavi cristiani che i parenti volevano far liberare; anche il grande scrittore Miguel de Cervantes conobbe questa dolorosa vicissitudine, dal 1575 al 1580. (1) Si calcola che nella prima metà del 1600 vi fossero, nella sola Algeria, più di 20.000 schiavi cristiani. (2) L’intera struttura economico-sociale di Tunisi e di Algeri, che in quell’epoca avevano riunito le loro forze, poggiava sulla guerra di corsa.

La cornice storica

A partire dal 1618 l’Europa fu travolta dalla Guerra dei Trent’Anni, in un crescendo di distruzioni e carestie. Le forze navali dei maggiori Stati europei furono distratte dalle esigenze della difesa contro i barbareschi, prime fra tutte quelle del colosso spagnolo, che già si avviava a una inarrestabile decadenza economica, politica e, infine, militare (quest’ultimo fattore si rivelerà solo nel 1643, con la disfatta nella decisiva battaglia di Rocroi contro i Francesi del Condé). Di tale situazione profittarono i veloci e leggeri vascelli moreschi per spingere le loro audaci imprese sempre più lontano, anche fuori del Mediterraneo. Le isole Canarie furono uno dei loro obiettivi, sporadici ma fruttuosi e quasi senza rischi (3). Nel terzo decennio del secolo giunsero ad Algeri notizie allettanti sulla remota isola del nord, l’Islanda. Essa era a quel tempo una terra particolarmente isolata: dal 1602 il il Governo danese aveva concesso alla Compagnia d’Islanda, gestita da mercanti di Copenhagen, il monopolio su tutto il commercio estero dell’isola (4). Inoltre, sembra che già allora fosse iniziato nel nord Atlantico quel movimento di espansione neoglaciale che condusse, nei secoli XVIII e XIX, il limite meridionale dei ghiacci galleggianti a sud dell’Islanda (mentre dal 1920 è tornato stabilmente a nord di essa) (5).

Il raffreddamento complessivo del clima e l’assolutismo dei re danesi non erano però riusciti ancora a distruggere le basi economiche della società islandese, poggianti soprattutto su una fiorente attività peschereccia. In particolare, la costa sud-orientale (oggi pressoché disabitata, e divenuta tale per l’eruzione del vulcano Lakagigar nel 1738) (6), godeva di un certo benessere, dovuto alla pescosità di quelle acque. Sopravviveva anche una certa vivacità culturale: tanto che nel 1643 il vescovo Brynjólf Sveinsson scopriva la raccolta di antichi carmi norreni denominata Edda.

Ce n’era abbastanza per invogliare all’impresa gli audaci pirati barbareschi. Essi sapevano che le nebbie e il pack dei mari artici sarebbero stati, più che dei nemici, dei preziosi alleati per sfuggire a una peraltro improbabile sorveglianza delle flotte cristiane. Il re di Danimarca, Cristiano IV, s’era lasciato coinvolgere, nel 1625, nella Guerra dei Trent’Anni, e col Wallenstein che minacciava l’invasione dello Jutland, aveva ben altro cui pensare che la difesa del lontano possedimento islandese. Quanto al bottino che si sperava di fare nell’impresa, le bionde donne nordiche dagli occhi azzurri costituivano un articolo quanto mai pregiato per gli harem del Nord Africa; e, per rivendere i beni materiali che si sarebbero razziati, c’erano sempre i mercanti ebrei di Algeri (ma anche quelli di Livorno, se del caso), pronti alla bisogna.

Una straordinaria impresa marinara

Dal punto di vista nautico, la spedizione moresca in Islanda si presentava come una grossa impresa. È necessario porsi davanti a un globo geografico di una certa scala, per esempio 1:25.000.000, per afferrarne tutta la grandiosità. Si trattava di compiere un balzo di ventotto gradi di meridiano (dai 36° lat. N dello Stretto di Gibilterra ai 64° della costa meridionale islandese) navigando in pieno Atlantico, lontano da qualsiasi costa amica. Coprire qualcosa come 3.100 chilometri in linea d’aria nel solo viaggio di andata, e senza contare la navigazione costiera da Algeri a Céuta e dallo Stretto di Gibilterra al Cabo de São Vicente, estrema punta sud-occidentale del Portogallo (allora sottomesso alla corona spagnola di Filippo IV). In totale, fra andata e ritorno, più di 8.000 chilometri di navigazione, pari – per farsi un’idea concreta – ad oltre un quinto della circonferenza terrestre!

C’erano, è pur vero, alcuni elementi che giocavano a vantaggio della flotta barbaresca. In primo luogo, i Turchi – e quindi i loro alleati nordafricani – disponevano di ottime carte nautiche relative a tutti i mari del mondo, delle quali la famosa carta di Piri Reis, conservata nel Museo Topkapi di Istanbul, è solo un esempio. Poi, a partire dal 45° parallelo Nord circa, la flotta moresca nel viaggio di andata (ma solo in quello di andata!) avrebbe potuto sfruttare in pieno il ramo principale della Corrente del Golfo, che l’avrebbe sospinta di poppa dritta dritta fino all’Islanda (7). Gli icebergs, però, nell’ultima fase del viaggio, avrebbero costituito un pericolo temibile, specialmente di notte. (E si badi che lo sarebbero stati, praticamente, fino all’introduzione del radar, come dimostrerà l’immane tragedia del grandioso transatlantico Titanic in piena belle époque: nel 1912!). Senza contare che le caratteristiche tecniche del naviglio moresco – la leggerezza e l’esilità dello scafo e delle strutture di coperta – se costituivano un vantaggio nel Mediterraneo, poiché consentivano di sviluppare una velocità superiore a quella dei grossi vascelli europei, ponevano tuttavia un’incognita nelle violente tempeste dell’Atlantico settentrionale.

L’incognita principale, comunque, era data dalla novità stessa dell’impresa. Fino a quel momento le navi di Algeri, come quelle di tutte le potenze rivierasche maghrebine, non avevano mai intrapreso delle spedizioni verso obiettivi così lontani. E, pur essendo dotate, da prima delle cristiane, di bussola magnetica, le navi musulmane preferivano senz’altro la navigazione costiera a quella d’altura. Fuori del Mediterraneo, non avevano molta esperienza: le stesse Canarie, obiettivo di alcune precedenti scorrerie, non distano che un centinaio di chilometri dal litorale marocchino – all’altezza della più orientale di essa, Lanzarote: tanto che, nelle giornate in cui l’aria è limpida, si possono vedere reciprocamente le due opposte sponde.

È pur vero che alcuni audaci ra’is (così si chiamavano i comandanti delle navi corsare) avevano vòlto la prua anche più lontano, fino alle Azzorre (1.400 km. a ovest del Portogallo) e perfino alle Isole del Capo Verde (500 km. a ovest della costa africana). Altri avevano compiuto scorrerie ai danni dei pescherecci europei sui Grandi Banchi, al largo delle coste occidentali iberiche e irlandesi (8). Nessuna però di queste imprese può essere paragonata a quella contro l’Islanda, almeno dal punto di vista nautico. Tanto le isole di Capo Verde quanto i Banchi di pesca della Penisola Iberica e delle Isole Britanniche erano indubbiamente degli obiettivi lontani, ma potevano essere raggiunti navigando, per lo più, in vista delle coste; e le Azzorre, benché poste in pieno Oceano, sono molto più vicine allo Stretto di Gibilterra che non l’Islanda, e circondate da acque assai più miti.

La spedizione contro l’Islanda del 1627 aveva, dunque, tutti i caratteri della eccezionalità e presentava rischi non indifferenti. Dovettero essere approntati vascelli più solidi dell’usuale, e raccolti equipaggi capaci di tenere il mare per parecchie settimane consecutive. Le spese per armare una tale flotta furono considerevoli, e i preparativi più complessi del solito. A quell’epoca, del resto, e per lungo tempo ancora – dal 1587 al 1659 – Algeri era governata direttamente da un pascià nominato dal sultano di Costantinopoli; questi, nel 1627, era l’energico e capace Murad IV. Fu quindi con l’approvazione e l’appoggio dell’Impero Ottomano, una delle massime potenze navali del Mediterraneo, che venne varata la spedizione algerina nel Nord Atlantico.

I Turchi, da parte loro, non avevano esperienza diretta di navigazione sulle rotte oceaniche (9), e tutti gli aspetti tecnici dell’impresa ricaddero sulla flotta di Algeri. Al Governo della Sublime Porta sarebbero andati, comunque, secondo l’uso della pirateria barbaresca, un quinto del bottino e tutte le navi cristiane eventualmente catturate. Il resto spettava ai proprietari delle navi, agli equipaggi e ad alcuni funzionari (10).

Il fattore sorpresa

Quando giunsero in vista della costa meridionale islandese, quei vascelli corsari, usciti come per incantesimo dall’orizzonte, provocarono una sorpresa totale. Se pure ai pacifici abitanti dell’isola era giunta notizia delle incursioni moresche al largo della Manica, mai avrebbero pensato di vedersi un giorno assalire da quel nemico sconosciuto, partito dalle lontanissime coste dell’Africa.

Tutto fu quindi facile, dopo le fatiche e i pericoli della traversata, per i corsari algerini. Guidati dalla vetta del Hvannadalshnúkur (2.119 metri sul livello del mare, corrispondenti, però, da un punto di vista climatico, botanico e alpinistico a un 5.000 delle nostre Alpi) e dal bianco scintillante del grandioso ghiacciaio Vatnajökull, allora ancor più esteso di oggi (12), essi diressero le prore verso la costa, animati in pari misura dal sacro zelo della Gihad, la guerra santa contro gli infedeli, e dalla prospettiva di un ricco e facile bottino.

Le prime vittime dell’attacco furono le navi della flotta peschereccia; poi vi fu lo sbarco nel consueto stile corsaro: la cattura degli schiavi, il saccheggio delle abitazioni, l’incendio. Quel po’ di benessere accumulato dagli abitanti con la faticosa pesca del merluzzo e delle aringhe, non ancora del tutto eroso dalla rapacità del monopolio danese, andò distrutto in poche ore. Accadde tutto così in fretta e così imprevedibilmente, che gli scampati faticavano ancora a capacitarsene, quando già era tutto finito. Essi vedevano bruciare le case e le barche, loro sola fonte di sopravvivenza; allontanarsi su quelle navi misteriose i loro cari, rapiti per sempre (e che sarebbero morti ben presto in gran numero nel clima africano), e non potevano pensare che a un’opera del demonio. In tempi in cui la società islandese viveva ancora – come del resto altri paesi d’Europa e d’America – nel clima della superstizione e della caccia alle streghe (13), era quella l’unica, istintiva, possibile spiegazione.

“Quei pirati che giungevano dal nulla, esportando morte e una lingua incomprensibile – è stato giustamente scritto -, sono rimasti nei secoli, emblematicamente, cifra del Male, popolando saghe e racconti imperniati fin allora su Zeus-Odino” (14).

Conclusioni

È stata a lungo opinione degli studiosi che la navigazione e l’esplorazione delle regioni polari sia un capitolo esclusivo della storia occidentale. Nessuno, a quel che ci risulta, ha tentato di porre in luce il contributo dei popoli extraeuropei. Una rara eccezione è data da Silvio Zavatti, che nel suo Dizionario degli Esploratori e delle scoperte geografiche ricordava anche episodi quali la traversata del Pacifico da parte del cinese Hui-Sien, nel 499 d.C., o la navigazione antartica del polinesiano Hui-Te-rangi-Ora, nel secolo VII o VIII (15). A proposito della quale ultima, il celebre etnologo Peter Buck si esprimeva in termini negativi, giudicando poco credibile che dei Polinesiani succintamente vestiti possano aver navigato fra ghiacci e icebergs, tanto più che essi – a suo avviso – non sarebbero comunque disposti ad avventurarsi in mari freddi e grigi (16).

Ebbene, un tale argomento “psicologico” deve essere scartato, non solo perché i popoli della fascia climatica tropicale possono aver navigato alle alte latitudini per cause accidentali, trascinati dalle tempeste – e di fatto così avvenne nella maggior parte dei casi -, ma anche perché non pertinente. Ancora nel 1800 i Maori della Nuova Zelanda si spingevano, con le loro piroghe, fino alle isole subantartiche di Auckland, 500 km. a sud dell’isola meridionale (o, più precisamente, dell’Isola Stewart, da essi chiamata Rakiura o “Terra dai Cieli Ardenti”, forse per via delle aurore polari) (17). E la spedizione corsara algerina in Islanda del 1627 conferma che navigatori non europei, originari di Paesi caldi, erano in gradi di affrontare con successo le rotte polari, anche al tempo della navigazione a vela.

Certo, non si trattava di spedizioni a carattere scientifico, volte ad ampliare il patrimonio nautico e geografico: ma lo stesso si può dire per gran parte delle navigazioni polari degli Europei fino al XIX secolo. Furono i cacciatori di foche e di balene che diedero un contributo decisivo alla conoscenza delle terre e dei mari artici e antartici (al prezzo assai elevato, questo è un fatto, di terribili distruzioni della fauna e, indirettamente, della flora di quelle regioni, fino alll’estinzione totale di un gran numero di specie viventi). E se la spedizione algerina del 1627 non andò oltre le rotte già note agli Europei, tuttavia dimostra che il freddo, gli icebergs e l’impatto psicologico con situazioni climatiche e ambientali tanto diverse da quelle a loro abituali, non bastavano a fermare dei navigatori africani. La circostanza, triste invero, che quegli audaci navigatori fossero dei corsari spietati, non modifica questa realtà. Né dovremmo dimenticare che un corsaro spietato fu pure sir Francis Drake, il primo circumnavigatore inglese della Terra (e il secondo in assoluto dopo Magellano); e tali furono molti altri esploratori europei.

Una storia delle navigazioni polari compiute dai popoli così detti “di colore” aspetta ancora d’essere scritta. Essa dovrebbe prendere in considerazione le imprese dimenticate degli Eschimesi o Inuit, dei Siberiani, dei Polinesiani, dei Maori, dei popoli canoeros della costa americana sud-occidentale (Chonos, Alakaluf, Yahgan o Yàmana) nonché, forse, quelle accidentali dei Tasmaniani (che però, a quanto ci è noto, non erano in grado di raggiungere nemmeno la vicina costa del continente australiano). Molte difficoltà presenterebbe la sua stesura, trattandosi di eventi attestati, per lo più, da semplici tradizioni orali, e perciò sospesi nel Limbo fra lo storico e il leggendario.

La prima e più grave difficoltà, tuttavia, speriamo d’averla rimossa: ed era la tipica ripugnanza dello studioso occidentale ad ammettere che, anche in questo campo, non fu vanto esclusivo dell’uomo bianco quello d’aver valicato gli orizzonti di Ulisse.

Note

1) Carlo Boselli – Cesco Vian, Storia della letteratura spagnola, Firenze, 1946, p. 95.
2) Henry Louis Etienne Terrasse, Barbary Pirates, in Encyclopedia Britannica, ed. 1946, vol. 3, p. 147.
3) Robert Percy Beckinsale, Canary Islands, in Enc. Brit., ed. 1964, vol. 4, p. 767.
4) Islanda, storia, voce della Enciclopedia Europea, vol. 6, 1978, p. 298.
5) George H. Denton – Stephen C. Porter, Neoglaciazione, su Le Scienze, sett. 1970.
6) Haroun Tazieff, E l’Inferno venne a galla, su Atlante, ott. 1970, pag. 31.
7) Cfr. ad es. il World Atlas della Enc. Brit., 1963, vol. 24, tav. 19, Drainage Regions & Ocean Currents.
8) J. P. Cooper, in Storia del mondo moderno della Cambridge University press, tr. it. Milano, 1971, vol. IV, pag. 264.
9) B. L. Montgomery, Storia delle guerre, Milano, 1970, pag. 263.
10) Francesco Beguinot, Barbareschi, Stati, voce della Enciclopedia Italiana, ed. 1949, vol. VI, pp. 121-122.
11) J. P. Cooper, c. s.
12) Lo stesso fenomeno di espansione riguardò, oltre quelli islandesi, i ghiacciai svizzeri. Cfr. F. C. Spooner, in Storia del mondo moderno di Cambridge, cit., vol. IV, pp. 76-77.
13) Vermund G. Lausten, Islanda, storia, voce della Enc. Ital., ed. 1949, XIX, p. 629.
14) Enrico Devalle – Maurizio Gily, La grande sfida alla natura, su Geodes, marzo 1986, p. 31.
15) Silvio Zavatti, Dizionario degli Esploratori e delle scoperte geografiche, Milano, 1967, p. 150.
16) Peter Buck, I Vichinghi d’Oriente. Le migrazioni dei Polinesiani, Milano, 1961, pp. 122-124.
17) Elsdon Best, Map showing the Routes and some recorded Voyages of the Polynesians in the Pacific Ocean, in The Geographical Review, nr. 3, marzo 1918.

* * *

(Articolo pubblicato sul numero 3, anno XLIII, settembre 1987 de “Il Polo. Rivista trimestrale fondata dal prof. Silvio Zavatti”, pp. 35-39; e, con il titolo La spedizione moresca in Islanda, nel volume miscellaneo edito dal Museo Nazionale della Montagna Terra di ghiaccio. Arte e civiltà dell’Islanda, Torino, 1989, pp. 167-170).

 

Francesco Lamendola

mercredi, 12 janvier 2011

A quand une repentance pour les "captifs en Barbarie"?

A quand une repentance pour les « captifs en Barbarie » ?

Ex: http://www.polemia.com/ 

 

Des centaines de livres sont consacrés chaque année aux Africains vendus (généralement par leurs compatriotes) aux négriers fournissant les colonies d’outre-Atlantique. Un calvaire également détaillé dans de multiples films et émissions de télévision et solennellement évoqué chaque 10 mai par la « Journée commémorative des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition » instituée (sans crainte de la redondance !) par Jacques Chirac en 2005 avant que Nicolas Sarkozy n’y aille de sa larme le 8 janvier dernier lors de son hommage antillais à Aimé Césaire. Mais qui rappelle le martyre des esclaves blancs, plus d’un million selon l’historien anglais Giles Milton ?

captifs.jpgDans son roman policier Le Phare, paru en 2008 à LGF/Livre de Poche et qu’elle situe à Combe Island, au large de la Cornouailles, l’Anglaise P. D. James signale à plusieurs reprises la terreur exercée par les pirates maghrébins, surtout ceux de Rabat-Salé, sur les côtes sud de l’Angleterre où ils s’étaient emparés de plusieurs îles, transformées en bastions. Le sort tragique et « l’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’islam », c’est justement ce qu’a étudié l’historien Giles Milton, anglais lui aussi, dans Captifs en Barbarie.

Plus d’un million d’esclaves blancs

On sait quelle ampleur avait prise la piraterie barbaresque en Méditerranée et le péril qu’elle faisait courir aux populations riveraines, au point que la prise de la Régence d’Alger par la France, en 1830, fut approuvée et accueillie avec soulagement par toute l’Europe. Même si une cousine de la future impératrice Joséphine, la Créole Aimée Dubuc de Rivery, qui avait pris place sur un bateau pour la Métropole, vit le navire arraisonné et ses passagers vendus en esclavage, elle-même étant destinée au harem du sultan de Stamboul, on sait moins que cette piraterie fut presque aussi active dans l’Atlantique. A partir des côtes marocaines furent ainsi razziés aux XVIIe et XVIIe siècle non seulement des Britanniques mais aussi des Scandinaves, des Islandais, des colons du Groenland et même des Américains.

Après de longs recoupements, Giles Milton estime à plus de un million le nombre des esclaves occidentaux dont une infirme minorité put recouvrer la liberté, grâce au versement d’une rançon ou par évasion — cas du Cornouaillais Thomas Pellow, enlevé en 1715 à l’âge de onze ans, enfin libre vint ans plus tard et dont l’autobiographie publiée en 1740, après son miraculeux retour en Angleterre, sert à l’auteur de fil conducteur.

A l’époque comme aujourd’hui en Afghanistan et surtout en Afrique (qu’on pense à la Somalie, au Mali où croupissent plusieurs Français), la prise d’otages occidentaux était pratiquée à grande échelle pour obtenir d’abord d’extravagantes rançons, surtout quand ces otages étaient de hauts personnages, mais aussi pour obtenir aussi des appuis politiques et des retournements d’alliances. Ainsi le Maroc multiplia-t-il au début du XVIIe siècle les razzias d’Anglais dans le dessein d’obliger le roi Jacques 1er Stuart à attaquer l’Espagne.

Une main-d’œuvre à bon marché

Mais la cause principale était évidemment de se procurer au moindre coût une énorme main-d’œuvre. Celle-ci étant par exemple nécessaire à la réalisation des projets pharaoniques du sultan alaouite Moulay Ismaïl qui régna de 1672 à 1727 et dont l’obsession était de surpasser Louis XIV, qu’il sommait d’ailleurs de se convertir à l’islam… Ce qui n’empêchait d’ailleurs pas ce fervent musulman de se saouler rituellement à mort pour fêter la fin du ramadan ! Pour que son ensemble palatial de Meknès, avec notamment le Dar el-Mansour, « haut de plus de cinquante mètres », fût infiniment plus vaste et plus imposant que Versailles, le monarque avait donc besoin d’une masse d’ouvriers mais aussi d’artisans, de contremaîtres et d’architectes que seuls pouvaient lui procurer les pirates écumant les côtes européennes. Selon l’historien arabe Ahmad al-Zayyani cité par Milton, il y eut simultanément à Meknès jusqu’à 25 000 esclaves européens, soit une population « à peu près égale à celle d’Alger ».

Certes, il y avait un moyen pour les captifs d’adoucir leur servitude : embrasser l’islam, comme l’avait fait le renégat hollandais Jan Janszoon, devenus l’un des plus redoutables et des plus riches chefs pirates sous le nom de Mourad Raïs. Mais la foi étant encore si grande et si profonde à l’époque, bien peu s’y résolurent, préférant l’enfer sur terre à l’Enfer au Ciel.

Car c’est bien la géhenne que ces malheureux subissaient sous la férule d’une sanguinaire Garde noire, qui terrorisait autant qu’elle surveillait. Ces Noirs, « d’une hauteur prodigieuse, d’un regard épouvantable et d’une voix aussi terrible que l’aboiement de Cerbère » selon l’ancien esclave français Germain Moüette, n’hésitaient pas à recourir aux châtiments les plus extrêmes, voire à la peine capitale, à l’encontre des prisonniers rétifs, ou simplement trop malades et donc incapable de fournir le labeur exigé d’eux malgré les rations de vin et d’eau-de-vie procurées par les juifs, courtiers habituels entre les pirates et Moulay Ismaïl.

Non content de procéder aux pires profanations — après la prise de la place-forte espagnole de la Memora en 1688, le souverain alaouite se fit apporter les statues de la Vierge et des saints afin qu’il puisse « cracher sur elles » avant de les faire briser— Moulay Ismaïl prenait grand plaisir au spectacle de la torture. Selon le récit de Harrison, ambassadeur anglais venu négocier le rachat de ses compatriotes et surtout des femmes, le sultan, qui se déplaçait volontiers sur un « char doré, tiré non par des chevaux mais par un attelage d’épouses et d’eunuques », pour la plupart européens, « faisait battre les hommes presque à mort en sa présence, certains sous la plante des pieds et il les forçait ensuite à courir sur des cailloux et des épines. Certains des esclaves avaient été traînés par des chevaux jusqu’à être mis en pièces. D’autres avaient même été démembrés alors qu’ils étaient encore vivants, leurs doigts et orteils coupés aux articulations ; bras et jambes, tête, etc. »

L’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité

Un traitement sadique que ne subirent jamais les victimes de la traite triangulaire. « Etre esclave en Géorgie, voilà le vœu d’un ouvrier lyonnais », devait d’ailleurs écrire l’humoriste français Alphonse Karr à la veille de la guerre de Sécession. Certes, tous les « captifs en Barbarie », et notamment au Maroc, pays dont on nous dit être de haute civilisation et profondément humaniste, ne furent pas traités de manière aussi inhumaine. Comme dans d’autres camps, plus récents, beaucoup succombèrent non sous les coups ou la question, mais du fait d’épidémies décimant des organismes affaiblis par la faim, le froid des nuits d’hiver et surtout une promiscuité immonde, les esclaves regroupés dans des cellules surpeuplées vivant dans leurs immondices.

Nul ne saurait bien sûr, et surtout pas notre Nomenklatura politique (Nicolas et Carla Sarkozy, Jacques et Bernadette Chirac, Dominique et Anne Strauss-Kahn, Béatrice et Jean-Louis Borloo, Patrick et Isabelle Balkany, Ségolène Royal, Jean-Paul Huchon et quelques autres) qui vient de passer Noël au Maroc, exiger une repentance en bonne et due forme de la part de « notre ami le roi » Mohamed VI, actuel descendant de l’Alaouite Moulay Ismaïl. Mais l’Ecole de la République, si prolixe sur le sort des esclaves noirs, ne pourrait-elle du moins renseigner nos chères têtes blondes, et autres, sur ce que fut de l’autre côté de la Méditerranée le sort des esclaves blancs ? Cette ordalie subie par plus d’un million d’Européens constitue, Giles Milton est formel sur ce point, « l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité ». Pourquoi en est-elle aussi le chapitre le plus systématiquement occulté ?

Claude Lorne
08/01/2011

Giles. Milton, Captifs en Barbarie / L’histoire extraordinaire des esclaves européens en terre d’Islam, traduction de l’anglais de Florence Bertrand, Payot coll. Petite Bibliothèque, 2008, 343 pages, 9,50€

Correspondance Polémia – 09/01/2011

samedi, 13 février 2010

La révolte des esclaves à Saint-Domingue

Toussaint_L%27Ouverture.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1991

La révolte des esclaves à Saint-Domingue

 

Ce grand événement historique que fut la Révolution Française a été doublé par un autre grand événe­ment historique auquel l'historiographie, jusqu'ici, n'a pas consacré toute l'attention voulue; et, de fait, si on prend la peine de procéder à une rétrospective historique, cet événement est peut-être plus important au regard de l'histoire que la révolution de Paris et de la métropole française. Cet événement, c'est la seule révolte d'esclaves qui ait réussi dans l'histoire. Dans son ouvrage Vuurnacht  [= Le feu de la nuit], l'historien néerlandais Martin Ros décrit la révolte et les succès de son héros  —Martin Ros est du côté des “damnés de la Terre”—  Toussaint Louverture. Son ouvrage est passionnant à lire et très bien docu­menté; il nous éclaire sur les personnages des deux partis qui se sont affrontés. Il nous livre une vision bien documentée de la vie à Haïti avant la guerre des esclaves qui fit rage de 1791 à 1803 et aussi sur la politique de Paris à l'égard de cette île des Antilles qui, avant son indépendance, constituait le pilier de l'économie coloniale française. Cette perle des Antilles comptait pour 20% du commerce extérieur fran­çais. Deux cinquièmes de la balance commerciale française étaient déterminés par le commerce et l'industrie en rapport avec Haïti.

 

Martin Ros mène l'enquête sur les positions de nature idéologiques défendues par les Français devant la révolution des Noirs des Indes occidentales. Il remarque, au cours de cette enquête, que les adeptes des Lumières et les révolutionnaires français, dont l'imagerie naïve des gauches libérale et marxiste a fait les précurseurs des idées de liberté, d'égalité et de fraternité entre tous les hommes, ne considéraient pas, dans la plupart des cas, les Noirs comme des Hommes et se positionnaient comme de farouches et fana­tiques défenseurs de la séparation entre les races et de l'esclavage.

 

Ainsi, Voltaire, disait, se posant derechef comme le précurseur de Lanz von Liebenfels, inspirateur direct de Hitler: «Il est possible que, sous les tropiques, des singes aient un jour culbuté quelques-unes de nos filles et qu'ainsi la race nègre s'est constituée». Ou encore Montesquieu: «Il est bien improbable que nous devrions considérer que ces êtres noirs soient des hommes, car si nous devions considérer qu'ils sont des hommes, alors nous pourrions tout aussi bien croire que nous-mêmes ne sommes plus des chré­tiens».

 

Le Club Messiac, sous la direction du Jacobin Barnave, militait avec virulence contre toute concession faite aux “sangs-mêlés”, aux Noirs et aux esclaves. Beaucoup de Jacobins ne considéraient comme hu­maine que la race blanche et considéraient l'esclavage comme une nécessité pour l'économie française. Seules, disaient-ils, les ennemis de la France pouvaient revendiquer l'abolition de l'esclavage. Ils met­taient la révolte de Saint-Domingue sur le même plan que l'insurrection vendéenne, les esclaves révoltés sur le même plan que les paysans royalistes de l'Ouest de la France. Avec la notable différence toutefois que les chouans étaient à leurs yeux de “vrais Français”, tandis que les Noirs d'Haïti étaient des “monstres sanguinaires” manipulés par le Roi, l'Eglise et d'autres ennemis réactionnaires. Camille Desmoulins, Robespierre et Marat s'opposaient à l'abolition de l'esclavage. Marat soupçonnait même les abolitionnistes de cultiver des sympathies contre-révolutionnaires.

 

En fin de compte, Napoléon restaurera l'esclavage. Sans nul doute, Napoléon a été un “raciste virulent” qui a interdit “pour l'éternité” aux Noirs de fouler aux pieds le sol de la France et de l'Europe. Napoléon est aussi celui qui a élaboré un plan pour “dépeupler” Haïti et pour la repeupler d'Européens. Mais une épidé­mie décima les troupes victorieuses de Bonaparte en 1803 et ce plan n'a pas pu être réalisé.

 

Les marques de sympathie pour les Noirs et l'abolitionnisme étaient principalement le fait de royalistes et surtout de Catholiques, plutôt que de révolutionnaires français, et, plus tard, de Bonapartistes. Toussaient Louverture, le chef des esclaves révoltés était un Catholique fanatique, qui bénéficiait de la sympathie de nombreux prêtres à Haïti. C'est un fait patent que les églises chrétiennes, tant protestantes que catholique, ont été les moteurs de l'égalité des races et de l'abolition de l'esclavage et de la traite des Noirs.

 

Les rationalistes et les adeptes des Lumières, les révolutionnaires français et américains, et tous les philosophes progressistes du XIXième siècle étaient, dans leur quasi totalité, des racistes biologistes. Le livre de Martin Ros nous révèle que tous les précurseurs des idéologies de gauche, libérales ou socia­listes, qu'on admire aujourd'hui par “anti-fascisme”, étaient les tenants de conceptions que nous n'attribuons plus aujourd'hui qu'aux régimes d'Adolf Hitler ou de Hendrik Verwoerd, Premier Ministre sud-africain qui théorisa et introduisit la pratique de l'apartheid.

 

Hendrik NOORDHOEK.

 

Martin ROS, Vuurnacht. Toussaint Louverture en de slavenbopstand op Haiti, Arbeiderspers, Amsterdam, 1991, 248 p., ISBN 90-295 3617 9/CIP.