Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 04 juillet 2021

Raymond Ibrahim: l'épée et le cimeterre

real-medieval-sword-hand-forged-sword-scaled-600x400.jpg

Raymond Ibrahim: l'épée et le cimeterre

Entretien recueilli par Arnaud Imatz

L’historien américain Raymond Ibrahim a publié au début du mois de juin un ouvrage unique en son genre : L’épée et le cimeterre. Quatorze siècles de guerre entre l’Islam et l’Occident (Éditions Jean-Cyrille Godefroy). Sans surprise, les grands médias ne se précipitent pas pour recenser ce livre qui heurte l’un des principaux tabous de notre époque. L'auteur m’a aimablement accordé l’entretien ci-dessous. Une version courte a été  publiée dans La Nef (juillet-août 2021, nº338) et une version plus longue (voir ci-dessous) est actuellement sur le site web de La Nef.  

Merci de bien vouloir relayer autant que possible cette information pour que ce remarquable travail de recherche ne passe pas inaperçu.

L’islam et le modèle occidental  

Raymond Ibrahim, universitaire américain spécialiste du Proche-Orient et de l’islam, né aux États-Unis et chrétien d’origine copte égyptienne, vient de publier en français un livre important ayant connu un large succès aux États-Unis lors de sa sortie en 2018*.  

La Nef – L’hostilité entre l’islam et la chrétienté est-elle un accident de l’histoire ou s’inscrit-elle dans la continuité de l’histoire islamique ?  

Raymond Ibrahim – Elle s’inscrit très certainement dans la continuité. Le problème est que les historiens modernes ont tendance à mettre de côté l’aspect religieux et à se concentrer plutôt sur les identités nationales. Nous savons, par exemple, que pendant des siècles un grand nombre de peuples « orientaux » ont envahi et parfois conquis des parties appréciables de l’Europe. Les historiens modernes donnent des noms très variés à ces peuples : Arabes, Maures, Berbères, Turcs et Tatars, ou encore Omeyyades, Abbassides, Seldjoukides et Ottomans. Ce que ces historiens modernes omettent de faire, cependant, c’est de souligner que tous s’appuyaient sur la même logique et la même rhétorique djihadistes que les groupes terroristes contemporains tels que l’État islamique. Qu’il s’agisse des Arabes (ou « Sarrasins ») qui ont envahi la chrétienté pour la première fois au VIIe siècle, ou des Turcs et des Tatars qui ont terrorisé l’Europe de l’Est jusqu’au XVIIIe siècle, tous ont justifié leurs invasions en invoquant l’enseignement islamique, à savoir que le « destin » de l’islam est de régner sur le monde entier par le biais du djihad. Ils ont tous également suivi les injonctions juridiques classiques consistant, notamment, à offrir aux « infidèles » trois choix avant la bataille : la conversion à l’islam, l’acceptation du statut de dhimmi et le paiement du tribut (jizya), ou la mort. Et, une fois qu’ils ont conquis une région chrétienne, ils ont immédiatement détruit ou transformé les églises en mosquées, et vendu tous les chrétiens qui n’ont pas été massacrés, les condamnant à un esclavage abject, souvent sexuel.  

Scimitar_02.jpgfca99f52-afb5-4d80-962b-9038a2a9acf6Original.jpg

Le degré d’ignorance de l’Occident moderne est évident lorsqu’il affirme que des groupes comme l’État islamique ne se comportent pas conformément à l’enseignement et la doctrine islamiques. En fait, non seulement ces derniers agissent en stricte conformité avec la vision traditionnelle du monde de l’islam – haïr, combattre, tuer et réduire en esclavage les infidèles – mais ils imitent souvent intentionnellement les grands djihadistes de l’histoire (comme Khalid bin al-Walid, le « sabre d’Allah ») dont l’Occident a tendance à ne rien savoir.  

Le terme « Occident » masque selon vous la véritable histoire parce qu’il laisse accroire que les terres « orientales » et nord-africaines conquises par l’islam, Syrie, Égypte, Asie Mineure, Afrique du Nord, n’auraient pas fait vraiment partie de l’héritage chrétien gréco-romain : pourquoi se réfère-t-on toujours à l’Empire byzantin et jamais à l’Empire chrétien greco-romain ?  

Oui, non seulement l’Europe postchrétienne et ses ramifications (l’Amérique, l’Australie, etc.) ne parviennent pas à comprendre la véritable histoire de l’islam, mais elles ne parviennent pas non plus à comprendre vraiment leur propre histoire, et en particulier l’impact de l’islam. Ce que l’on appelle aujourd’hui « l’Occident » a été pendant des siècles connu et délimité par l’étendue territoriale de sa religion (d’où le terme plus ancien et historiquement plus exact de « chrétienté »). Elle comprenait alors toutes les terres que vous mentionnez et bien d’autres encore ; elles étaient devenues chrétiennes plusieurs siècles avant l’arrivée de l’islam et faisaient partie de la même civilisation globale. Puis l’islam est arrivé et a violemment conquis la majorité de ces territoires, certains de façon permanente (le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Anatolie), d’autres de façon temporaire (l’Espagne, les Balkans, les îles de la Méditerranée). Pendant ce temps, la majeure partie de l’Europe est devenue le dernier et le plus redoutable bastion de la chrétienté qui n’a pas été conquis, mais qui a été constamment attaqué par l’islam. Dans ce sens (oublié), le terme « l’Occident » est devenu ironiquement exact. Car l’Occident était en fait et littéralement le vestige le plus occidental d’un bloc civilisationnel beaucoup plus étendu que l’islam a définitivement amputé.  

Venons-en maintenant à ce qu’on appelle « l’Empire byzantin ». En 330, l’empereur romain Constantin le Grand a construit une nouvelle capitale pour l’Empire, qu’il a appelée « Nouvelle Rome » (baptisée plus tard en son honneur Constantinople). Bien qu’elle soit profondément chrétienne, qu’elle ait succédé directement à l’ancienne Rome, qu’elle ait survécu à sa chute pendant mille ans, que tout le monde, amis et ennemis, l’appelle « romaine » et qu’elle ait été le rempart le plus oriental de la chrétienté contre l’islam pendant des siècles, elle est connue depuis 1857 sous le nom de « Byzance » – un autre néologisme qui rompt la continuité et la signification de l’histoire et de l’héritage de l’Occident postchrétien. Ces termes – « Occident », « Byzance », etc. – n’ont qu’une fonction : supprimer le mot christianisme dans la conscience des descendants de ceux qui ont combattu et sont morts pour lui.  

thumb-1920-232501.jpg

La bataille de Manzikert qui a été pour les Turcs ce que Yarmuk a été pour les Arabes est célébrée comme une grande victoire de l’islam par Erdogan et les dignitaires Turcs. À l’inverse, les leaders des pays européens ne célèbrent pas leurs victoires contre l’envahisseur musulman : faut-il y voir des signes du regain de l’islam combattant et, à l’inverse, du pacifisme et du renoncement des Européens ?  

Oui, ils devraient très certainement être vus ainsi, car c’est précisément ce que ces attitudes signifient. Mais je dirais que pour l’élite européenne la question est bien pire que de simplement « minimiser » les victoires défensives de leurs ancêtres contre l’islam. Car certains les condamnent activement. C’est le cas d’un nombre croissant d’Espagnols avec la Reconquista – des siècles de guerre pour libérer l’Espagne de l’islam – qui n’est plus pour eux qu’une source de honte, un rappel de l’« intolérance » et de l’« arriération » de leurs ancêtres, en particulier vis-à-vis des musulmans d’al-Andalus, supposés « tolérants » et « avancés ». En réalité, la honte que ces élites éprouvent à l’égard de leurs ancêtres et les louanges qu’elles adressent aux ennemis de ces derniers sont révélatrices du degré d’endoctrinement d’une « histoire » qui est aux antipodes de la réalité.  

Vous écrivez que les croisades ont eu une influence décisive sur les événements ultérieurs et que « même les voyages de Christophe Colomb furent motivés par le désir de reprendre Jérusalem ». Pourquoi ?    

L’hostilité de l’Islam était telle, il avait tellement envahi et encerclé l’Europe qu’il n’y avait plus guère d’aspects de la vie qui ne subissait son impact – y compris, par exemple, les voyages et le commerce. C’est parce que l’Islam (sous les Ottomans et les Mamelouks) dominait la Méditerranée orientale – tuant ou réduisant en esclavage tout chrétien assez téméraire pour s’approcher des territoires conquis par lui – que Colomb a cherché une autre route pour se rendre en Orient ; d’autres, comme les Portugais, ont navigué tout autour de l’Afrique pour se rendre en Asie. Les motifs des voyages de Colomb sont moins « romantiques » que ceux décrits dans les salles de classe : il était à la recherche d’alliés potentiels dans la longue guerre contre l’Islam, notamment pour libérer Jérusalem. En ce sens, même le « voyageur » Colomb était un croisé contre l’Islam – tout comme d’ailleurs de nombreux autres voyageurs européens avant lui, en particulier dans le contexte de la recherche, pendant des siècles, du Prêtre Jean, ce monarque chrétien fabuleusement fort dont on disait qu’il vivait quelque part au-delà des frontières orientales de l’Islam. On croyait alors que si l’on parvenait à atteindre ce personnage légendaire, il viendrait en aide aux Européens contre l’Islam.   

pourquoi-dit-on-que-christophe-colomb-a-decouvert-lamerique.jpg

La doctrine de la taqiyya, qui définit traditionnellement la manière dont l’islam doit fonctionner sous un pouvoir non musulman, est-elle aujourd’hui dépassée ou toujours d’actualité ?  

La taqiyya (dissimulation) – qui permet aux musulmans de tromper les non-musulmans en prétendant, par exemple, qu’ils renoncent au djihad, voire qu’ils apostasient l’islam et se convertissent au christianisme – est toujours d’actualité. Comme l’a écrit le Dr Sami Nassib Makarem, la plus grande autorité en matière de taqiyya, dans son livre fondateur de 2004, Al-Taqiyya fi’l Islam (La taqiyya dans l’islam) : « La taqiyya revêt une importance fondamentale dans l’islam. Pratiquement toutes les sectes islamiques y adhèrent et la pratiquent… Nous pouvons aller jusqu’à dire que la pratique de la taqiyya est courante dans l’islam, et que les quelques sectes qui ne la pratiquent pas divergent du courant dominant… » Il ajoute encore, et nous le soulignons, « la taqiyya est très répandue dans la politique islamique, surtout à l’époque moderne ».  

9782865533121-475x500-1.jpg

Le sentiment de solidarité chrétienne a disparu de nos jours non seulement parmi les hommes politiques et les chancelleries européennes mais plus généralement dans l’opinion publique. Qu’en est-il des musulmans ?  

Oui, il en est plus particulièrement ainsi de ceux qui ont appris l’histoire – et le musulman moyen est de loin beaucoup plus instruit de l’histoire de l’islam que l’Européen moyen ne l’est de sa propre histoire. Pire encore, comme nous l’avons mentionné, les Européens ont tendance à être « éduqués » – c’est-à-dire endoctrinés – dans de fausses histoires, conçues pour diaboliser leur passé et leur héritage, tout en blanchissant le passé et l’héritage des autres, en l’occurrence les musulmans. Le djihad contre les infidèles fait en effet partie intégrante de l’islam, ceci est documenté et validé partout – dans et par le Coran, les hadiths (puis la Sunna) et le consensus de la oumma. Aucun religieux musulman faisant autorité, passé ou présent, ne l’a jamais nié – sauf, bien sûr, lorsqu’il s’exprime devant des auditoires « infidèles » et pratique la taqiyya.  

La communauté des musulmans, l’umma, est-elle de nos jours totalement divisée ou relativement unie ?    

Elle est bien sûr divisée matériellement en ce que certains critiquent comme des États-nations artificiels établis par les puissances coloniales. Cela dit, de nombreux musulmans partagent une certaine dose de « tribalisme » avec d’autres musulmans, ce qui signifie qu’ils peuvent préférer la compagnie d’un autre musulman, quelle que soit sa race, à celle d’un infidèle, même de leur propre race (conformément à la doctrine al-wala’ w’al bara’ (ou « loyauté et inimitié »). Les rêves de réunification sous un califat sont également courants et régulièrement exprimés par tous les segments de la société allant de l’État islamique au président turc, en passant bien sûr par le musulman moyen de la rue. Une autre question est de savoir si une telle réunification est réaliste et réalisable.   

RISSC.jpgLes musulmans « militants », « extré­mistes » ou « islamistes », sont-ils fidèles à l’islam ou bien le prennent-ils en otage pour satisfaire leurs propres intérêts politiques ?  

L’important est de savoir qu’il n’y a pratiquement rien que ces différents types de musulmans fassent qui ne fasse déjà partie de leur religion et de leur héritage. Par exemple, toutes les dépravations auxquelles s’est livré l’État islamique – asservir, vendre et acheter des « esclaves sexuels » infidèles ; décapiter, crucifier et même brûler vifs des infidèles ; détruire ou transformer des églises en mosquées – ont été commises d’innombrables fois au cours des siècles par des musulmans, toujours au nom du djihad. De telles dépravations sont d’ailleurs définies comme étant au moins « permises » par la loi islamique. Comment pouvons-nous alors qualifier ces musulmans de « militants » et d’« extrémistes » ? Ne semble-t-il pas plus logique de qualifier l’islam lui-même de « militant » et d’« extrémiste » ?  

L’argument selon lequel ces types de musulmans agissent ainsi parce qu’ils « prennent l’islam en otage de leurs propres intérêts politiques » n’est pas pertinent. En réalité, depuis le tout début, à commencer par Mahomet lui-même, l’islam a toujours été utilisé – et sans doute « conçu » – pour des intérêts politiques. Rappelons ici un seul exemple frappant : après avoir proclamé qu’Allah avait autorisé les musulmans à avoir quatre épouses et un nombre illimité de concubines (Coran 4:3), Mahomet a déclaré plus tard qu’Allah avait délivré une nouvelle révélation (Coran 33 : 50-52) lui offrant, à lui seul, une dispense pour coucher et se marier avec autant de femmes qu’il le souhaitait – ce qui a incité sa fiancée Aïcha à dire : « Je sens que ton Seigneur se hâte d’exaucer tes souhaits et tes désirs » (rapporté dans Sahih Bukhari 6 : 60 : 311).  

Alors que la communautarisation de la société française est désormais un fait sinon admis du moins largement débattu, les élites françaises font depuis plus de cinquante ans le pari de l’émergence d’un « nouvel islam, modernisé, réformé, ouvert, contextualisé, laïcisé, démocratisé », compatible avec le modèle occidental, qui permettrait de marginaliser la « petite minorité fondamentaliste vivier du terrorisme islamiste » : un tel islam est-il possible ?  

Un tel islam « occidentalisé », s’il devait voir le jour, aurait par nécessité si peu de rapport avec l’islam authentique qu’il serait intellectuellement malhonnête de l’associer à l’« islam », sans même parler de l’appeler ainsi. L’important est que les enseignements essentiels de l’islam ont été promulgués par un Arabe du VIIe siècle, qui pensait et agissait précisément comme on peut s’attendre à ce qu’un Arabe du VIIe siècle pense et agisse, c’est-à-dire de manière draconienne et même barbare. Les enseignements de l’islam – qui incluent la haine et, lorsque cela est opportun, la guerre contre les infidèles, l’ostracisme ou le meurtre des apostats, la soumission des minorités religieuses et une foule de mesures misogynes – ne sont pas, par nature, « modernisés, réformés, ouverts, contextualisés, sécularisés ou démocratisés ». En bref, la charia, cet ensemble sacré d’enseignements islamiques, est par définition non seulement pas « compatible avec le modèle occidental », mais elle est l’antithèse du modèle occidental.  

Bien entendu, cela ne veut pas dire que les musulmans ne peuvent pas être laïques, réformés, etc. Il s’agit simplement de dire que, s’ils le sont – et tant mieux pour eux – c’est parce qu’ils ignorent les enseignements de l’islam. Pour l’islam, se conformer au modèle occidental, c’est devenir quelque chose d’entièrement méconnaissable.  

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Arnaud Imatz  

*Quatorze siècles de lutte entre Islam et Occident  

L’Américain Raymond Ibrahim vient de publier une histoire aussi passionnante qu’érudite des conflits pluriséculaires qui ont opposé l’islam et la chrétienté (1). Ce livre est le récit quasiment exhaustif des quatorze siècles d’antagonismes et de combats, majeurs ou mineurs, qui se sont déroulés depuis Yarmuk (636) jusqu’à la fin des guerres barbaresques (1830), en passant par les fameuses batailles de Guadalete (711), Poitiers-Tours (732), Manzikert (1071), Hattin (1187), Las Navas de Tolosa (1212), Koulikovo (1380), Constantinople (1453), Malte (1565), Lépante (1571) et Vienne (1683).  

Historien, linguiste et philologue, spécialiste des langues orientales, Ibrahim a exploité méthodiquement les sources de première main tant musulmanes qu’occidentales et a consulté de très nombreux manuscrits de la Librairie du Congrès de Washington. Son livre n’est pas seulement une chronique détaillée des batailles, il est aussi et surtout une analyse rigoureuse des intentions et des stratégies des différents leaders belligérants. Ibrahim montre que les forces musulmanes obéissaient essentiellement à une logique religieuse, messianique, expansionniste, conquérante, alors que les armées chrétiennes voulaient avant tout récupérer des territoires qui, pendant des siècles, avaient été romains, grecs et chrétiens.  

Il montre également que la ferveur religieuse des islamistes d’aujourd’hui recoupe exactement les dogmes islamistes ancestraux, que les réactions occidentales sont des mécanismes d’autodéfense vieux de 1400 ans et que les rivalités actuelles sont le reflet d’une très ancienne lutte existentielle.  

Arnaud Imatz  

(1) L’épée et le cimeterre, Éditions Jean-Cyrille Godefroy, 2021, 350 pages, 24 €.  

© LA NEF n°338 Juillet-Août 2021  

https://lanef.net/2021/07/02/lislam-et-le-modele-occidental/

18:01 Publié dans Entretiens, Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, islam, chrétienté, histoire, entretien | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

jeudi, 01 mars 2018

Notre vision du monde - Petit bréviaire pour étudiant militant

sanmiguel.jpg

Notre vision du monde

Petit bréviaire pour étudiant militant

La vision du monde chrétienne-conservatrice vient d'être mise en ligne par le site "Orages d'acier" - A lire !
 
Ex: http://oragesdacier.info
 
A. Ce qui ne va pas dans notre monde
 
a. Prendre du recul sur notre époque :
 
Il est difficile d’avoir du recul sur son époque. Comment qualifier notre monde et notre société alors que nous sommes entièrement partie prenante de celle-ci ? Sommes-nous capables de nous extraire suffisamment de ce monde pour y jeter un regard critique ? L’adage « nihil nove sub solle » nous avertit contre les jugements hâtifs qui consisteraient à voir notre époque comme la pire de toutes. À chaque époque, des esprits, parfois qualifiés, à juste titre ou non, de réactionnaires ont décrit leur époque comme celle du déclin et de la fin de la civilisation. Il faut donc se prémunir des comparaisons trop simples avec le passé. On a facilement tendance à idéaliser le passé et à en oublier la complexité pour n’en retenir que des éléments figés. Un certain nombre de problèmes sociaux que sont la prostitution, la drogue, l’alcoolisme, les guerres de religion, la violence de rue, le racisme… se sont déjà posés à d’autres époques. L’histoire est faite par les hommes, et la nature humaine garde en elle quelques invariants quelles que soient les époques. « Partout où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ». Une société où tous ces problèmes seraient évacués est une société imaginaire et utopique. Partout où l’homme a voulu réaliser la société idéale, il n’a fait qu’établir l’enfer sur terre. 
 
b. Faut-il pour autant en conclure que notre époque n’a rien de particulier ? 
 
Notre société est une société technique !
 
Monde de flux : Le chemin de fer, les avions, les compagnies low-coast l’automobile, les autoroutes, les transports en commun, le T.G.V…. ont considérablement augmenté nos capacités de déplacement et réduit l’espace temps. À l’époque de nos grands-parents il fallait compter au moins une demi-journée pour se rendre à Paris. Lorsque les compagnies comme easy-jet n’existaient pas, les voyages à l’étranger étaient très exceptionnels. On pouvait visiter une fois dans sa vie un pays du Maghreb, la Hollande, l’Italie et la Pologne… En 2015 une campagne de publicité proposait aux consommateurs d’acheter leurs billets d’avion dans des distributeurs de nourriture pour illustrer la banalité de l’avion. Notre époque est donc celle de la mobilité et des flux comme jamais aucune autre époque n’a connu.
 

flux.jpg

 
Hyper communication : Le téléphone, la télévision, les chaînes d’information continue, la télé réalité, internet, les réseaux sociaux, le smartphone, ont considérablement modifié notre rapport au monde et à la communication. Grâce à nos smartphones nous sommes en permanence connectés au monde, nous pouvons savoir à la minute près ce qui se passe à n’importe quel endroit de la planète, nous pouvons voir nos proches à l’autre bout du monde grâce à une connexion 4G, nous pouvons échanger des photos en moins d’une seconde. Notre quotidien est bercé par les images diffusées par les médias de masse à tel point que celles-ci façonnent notre représentation du monde. Nous éprouvons facilement plus de compassion pour les malheureux qui nous sont présentés sur nos écrans que pour notre voisin dont nous ne connaissons pas les soucis quotidiens. Grâce aux réseaux sociaux nous avons accès librement à la vie privée de nos contacts qui peuvent partager tous les détails de leur existence. Mais si nous sommes aussi de plus en plus connectés à nos smartphones nous sommes de moins en moins connectés au monde physique qui nous entoure. Encore une fois notre époque est une époque non seulement des flux de transport, mais aussi celle des flux de communication et d’images virtuelles.
 
Santé et humain augmenté : Grâce à la génétique, aux I.R.M., au don du sang, au transfert d’organe, au clonage, et aux progrès de la chirurgie, nous pouvons vivre plus longtemps, et guérir de maladies dont on mourait autrefois. La mort est donc constamment repoussée à plus tard. L’homme a gagné une maîtrise quasi parfaite du vivant : il est désormais question de transhumanisme. Non seulement nous voulons, mais aussi, nous devons repousser toujours plus loin nos limites naturelles pour vivre plus longtemps, pour faire plus de choses, pour ne plus payer le prix de la fatigue et de la vieillesse. Ces progrès de la médecine ont complètement chamboulé notre rapport à la mort qui devient de moins en moins acceptable dans nos sociétés. La mort qui était autrefois une réalité quotidienne (on veillait les morts chez eux, on assumait le caractère macabre de la mort par un culte des morts très présent dans la société) est devenue une réalité avec laquelle nous sommes de plus en plus mal à l’aise. La mort est devenue une réalité aseptisée, on meurt à l’hôpital et on fait semblant de ne pas être triste aux enterrements.
 
Sexe et technique : Notre époque a aussi un rapport très particulier au sexe, aujourd’hui la pornographie est accessible gratuitement à partir de n’importe quel appareil disposant d’une connexion internet. En 2004 une enquête du CSA révélait que 80 % des garçons entre 14 et 18 ans et 45 % des filles du même âge avaient vu au moins une fois un film X durant l’année. C’était il y a treize ans… L’imaginaire pornographique précède l’accès des jeunes à la sexualité, à tel point que c’est la sexualité telle qu’elle est mise en scène dans la pornographie qui dicte ses codes dans les premiers rapports sexuels des jeunes. Notre époque est aussi celle de l’accès à la contraception : préservatifs distribués gratuitement à l’école dès le collège, pilules du lendemain en accès libre et gratuit, avortements remboursés par la sécurité sociale… Nous vivons pour la première fois à une époque où la possibilité technique de déconnecter l’acte sexuel de la procréation est rendue non seulement possible mais nécessaire.
 

exdoll-veut-charmer.jpg

 
Technico-capitalisme : Notre époque est encore davantage celle d’un nouveau capitalisme, renouvelé et amplifié par la technique. La condition ouvrière n’a pas disparue, elle s’est transformée. Le capitalisme du XXIème siècle fonctionne d’une part sur la dématérialisation des capitaux, la création monétaire sans limite et la spéculation infinie sur les dettes. D’autre part elle vise des gains de productivité qui poussent les multinationales à délocaliser sans cesse leurs usines de production là où la main d’œuvre est la moins chère tout en la remplaçant petit à petit par des robots. La publicité vise à créer des besoins permanents chez la population afin d’écouler une marchandise inutile produite en quantité croissante.
 
Notre monde a construit des structures de péché !
 
Vivre pour consommer : Nous vivons dans un monde où l’enrichissement est devenu un modèle de société qui justifie tous les sacrifices. Nos sociétés sont arrivées à un stade paradoxal de la modernité où nous inventons et produisons des objets sensés nous affranchir de la domination de la nature mais qui nous aliènent à un nouveau système : celui du cycle de la production et de la consommation. Jusqu’où sommes nous prêts à aller pour nous payer le confort moderne ? Vivre dans un petit appartement étriqué entouré d’autres cages à lapin, respirer la pollution des voitures lorsque l’on sort dans la rue, prendre deux fois par jour un bus ou un métro bondé, subir les avanies d’un chef de service, de collègues ou de clients revêches, passer ses journées devant un écran pour produire des salaires qu’on est priés de dépenser illico en fringues jetables entretenant ainsi le très rentable et inutile mécanisme du gaspillage, partir en vacances en même temps que tout le monde, pour parcourir des circuits prédéfinis par l’industrie du tourisme. Nous sommes devenus des handicapés bardés de diplômes : incapable d’enfoncer un clou, de planter des roses ou des radis, d’éduquer un enfant ou de faire la cuisine et c’est tout bénéfice pour le système marchand.
 

credit-consommation.jpg

 
Démesure : L’homme moderne a perdu le sens de la mesure, il veut toujours plus et ne supporte aucune limite à son désir. La crise de société que nous vivons consiste principalement dans le fait qu’il est devenu légitime aux yeux de la société de n’accepter aucune limite à son désir. Le besoin d’aménager son environnement pour le rendre plus habitable est un besoin naturel de l’homme, mais tout besoin peut se changer en folie et en démesure comme le besoin de se nourrir peut mener à l’orgie.
La société occidentale a développé des modèles ou des voies qui conduisent l’homme à s’éloigner des limites imposées par la nature, de la loi divine… ce sont ce que le Pape Jean-Paul II appelait des structures de péché.
 
Libéralisme : Le libéralisme fait de la liberté un absolu. Rien ne peut s’imposer à elle que ce soit la morale, la vérité ou le bien. La rentabilité économique s’impose comme l’ultime raison des décisions politiques et économiques. Pour « lutter contre le chômage » on est donc prêt à perdre les acquis sociaux obtenus par des siècles de lutte.  Il est devenu légitime qu’un grand patron qui gagne dix fois le salaire de ses employés puisse les licencier quand il juge que son entreprise court un « risque ».
 
Divinisation de l’argent : Le capitalisme fait de l’argent une fin. L’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître. Dans notre société il est devenu normal de vivre pour produire de l’argent. L’argent ne sert plus simplement de valeur d’échange qui permet aux hommes de se procurer ce dont ils ont besoin pour vivre, l’accumulation de l’argent devient un objectif. L’homme, la morale, la beauté, tout est subordonné à l’argent.
 
Notre univers culturel a été remplacé !
 
Américanisation : Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les États Unis sont devenus les maîtres de l’occident. L’Europe a consenti à cette domination militaire et économique en pensant ainsi se préserver du péril soviétique. Le soft power américain nous impose désormais un mode de vie, un univers culturel et une vision du monde. On peut résumer ce nouvel ordre culturel américain par trois idées : sex, fun and money.
 
Art moderne : L’art moderne a imposé une nouvelle définition de l’art. La rupture et la créativité pure constituent l’essence de l’art. La beauté est désormais considérée comme un sentiment primaire. Ainsi on a vu les pires horreurs comme un sextoy ou un vagin géant être reconnus par nos gouvernants comme des œuvres d’art officielles, sans oublier les différentes pièces de théâtre comme Golgotha piquenique…. La laideur sponsorisée, érigée en art officiel est imposée aux peuples européens. C’est le règne de la laideur qui envahit nos vies. Le beau est systématiquement tourné en dérision.
 

oeilAM.jpg

 
Culture populaire et standardisation : Derrière cet art qui sert également à blanchir de l’argent on subit l’influence plus diffuse de la société du spectacle hollywoodienne. De Marvel à Games Of Throne en passant par Disney et Cyril Hanouna… il s’agit d’un imaginaire destiné à remplacer nos traditions qui étaient foncièrement hostiles au marchandage. La culture du hipster et du rappeur ont remplacé nos traditions populaires. La culture populaire est devenue totalement artificielle et marchande puisqu’elle devient un produit dont le rôle est de produire de l’argent. Sa part spirituelle est réduite à minima quand elle ne diffuse pas des valeurs mondialistes ou anti-française. La standardisation des objets du quotidien illustrée par la bibliothèque Ikéa et le pavillon d’habitation manifeste une immense perte anthropologique. Depuis toujours les hommes ont éprouvé le besoin d’inscrire leur propre marque dans les objets du quotidien, les outils, les meubles et les maisons étaient peints, sculptés ou gravés. L’homme exprimait ainsi son besoin de spiritualiser la matière. Quelle spiritualité dans l’objet industriel standardisé si ce n’est celle du vide ? L’homme moderne est dans l’incompréhension devant ceux qui préfèrent encore le beau au confort et à la praticité.
 
Les poisons intellectuels qu'on nous injecte depuis l'enfance !
En plus d’un univers esthétique dominé par le rap et les séries américaines, c’est notre intelligence elle-même qui est contaminée par des idées qui nous paralysent totalement.
 
Idéologie du progrès : Le mythe du progrès consiste à croire que ce qui vient après est nécessairement supérieur à ce qui était avant. Depuis les Lumières les partisans du progrès essayent d’imposer l’idée que toute critique des idées modernes libérales ou égalitaristes, de la technique, sont des tentatives de retour en arrière. L’idéologie du progrès consiste à croire que le progrès est continu et infini : que l’histoire du monde est une histoire du progrès. Le progrès n’est pas univoque, il ne va pas dans un seul sens, il est aussi synonyme de disparitions et de destructions : l’électricité a fait disparaître les allumeurs de réverbères à gaz, les organes servant aux greffes qui peuvent sauver nos vies, sont les organes de personnes décédées d’un accident de la route… Les objets fabriqués à la chaîne au Bangladesh que nous achetons représentent autant d’objets qu’un artisan normand n’arrivera pas à vendre… Les autoroutes construites sont aussi des paysages défigurés… L’invention du micro-onde et des plats surgelés mène petit à petit à la raréfaction de la gastronomie française, à la désacralisation du repas… Les heures passées devant un écran sont des heures en moins passées à discuter entre amis… etc… etc…
 
Culture de la repentance : Nous croyons que les européens sont responsables de la colonisation et de l’esclavage et que nous portons tous la responsabilité collective des crimes commis en cette période. La culture de la repentance c’est la culture de l’excuse qui nous fait systématiquement baisser la tête, avoir honte de notre histoire et nous fait voir nos ancêtres comme des criminels. La repentance empêche notre peuple d’être fier de son passé et le force à s’incliner devant l’étranger.
 

pasteff.jpg

 
Antiracisme : Le corollaire de cette culture de la repentance c’est l’antiracisme qui s’impose comme un dogme et une idéologie. L’autre nom de l’antiracisme c’est le racisme anti-blanc. Toutes les races peuvent se plaindre des discriminations subies au nom de leur différence à l’exception des blancs qui ont le devoir de culpabiliser de ce qu’ils sont.
 
Antifascisme : L’intelligentsia de gauche a développée une puissante arme qui s’appelle l’antifascisme. Celle-ci permet de diaboliser systématiquement son adversaire de droite en l’accusant de fascisme ce qui équivaut à le rapprocher du nazisme et donc du mal absolu. Le fascisme partageant la quasi-totalité de ses fondamentaux avec la tradition de droite, il est donc impossible d’échapper à l’anathème sans se conformer à l’idéologie de gauche. C’est tout le drame de La Manif pour tous ou du Front National qui se sont persuadés qu’ils rencontreront le succès à l’unique condition qu’ils arrivent à éviter d’être qualifiés de fascistes, malheureusement ces tentatives ont été vaines.
 
Féminisme : La femme serait dominée et exploitée par l’homme depuis la préhistoire. Le féminisme serait la prise de conscience de cette domination et la lutte des femmes pour redresser l’inégalité.  Mais le féminisme qui voulait faire de la femme l’égale de l’homme lui a souvent ôté les privilèges de sa condition d’épouse et de mère dont le rôle était de faire renaître la vie dans le foyer à travers les tâches sacrées du quotidien :  travaux de la maison, soin aux enfants, préparation des repas, attention à la toilette, autant de tâches par lesquelles un foyer existe ou non et par lesquelles la transmission de la tradition s’effectue; les femmes doivent faire un métier pour devenir autonomes et entrer dans la logique de production qui les fait sortir de leur fonction sacrée. La nature tend vers l’harmonie à partir des contraires. L’égalitarisme remplace l’harmonie par l’unisson, détruit les différences pour uniformiser les conditions.
 
Universalisme : Les déterminismes que sont la culture, le sexe, la langue, la religion doivent être gommés afin que chacun puisse choisir ce qu’il veut être. On doit pouvoir choisir sa nationalité, son sexe et être accepté ainsi par tous. Rien ne doit dicter aux hommes qui ils sont et donc on doit abolir tout ce qui détermine les hommes dans une identité car cela enferme les hommes dans des cases et génère des discriminations. L’individu roi impose sa dictature au détriment des communautés naturelles. Tout devient interchangeable et finalement tout tend vers l’uniformité. On pourrait imaginer dans cette logique un jour où à force de métissage il n’y aurait plus qu’une seule race, plus qu’un seul sexe, qu’une seule langue et qu’une seule culture.
 

benetton.jpg

 
Relativisme : Depuis l’Antiquité les hommes se disputent pour démontrer et argumenter en faveur de visions du bien différentes. Les chrétiens prétendent avoir démontré l’existence de Dieu, les athées auraient prouvé son inexistence. La raison et les arguments sont des mirages. Il n’y a pas de vérité, tous les comportements et toutes les croyances se valent. L’homosexualité est aussi légitime que le mariage, l’urinoir de Duchamp est aussi digne d’être dans un musée que la Joconde… Ce qui est naturel et évident au Nord ne l’étant plus au Sud, tout se vaut. Le relativisme est lui aussi un dogme qui mériterait d’être relativisé.
 
Des dangers pour l’avenir :
 
Absence de sursaut électoral : L’avenir semble encore plus sombre car les signes du réveil tant attendu peinent à se montrer et les hommes politiques élus se font les serviteurs du mondialisme libéral le plus extrême. La vague populiste que beaucoup annonçaient il y a encore quelques mois semblent s’être changée en flaque ou avoir montré son vrai visage : celui de la démagogie. Trump n’est pas le héros de droite dont certains rêvaient, Alexis Tsipras en Grèce, le mouvement 5 étoiles en Italie tombent dans les mêmes travers que la caste politique corrompue et se soumettent au diktat de Bruxelles.
 
Surveillance généralisée : La vague d’attentats qui s’est abattue sur l’Occident aurait pu réveiller nos compatriotes mais au lieu de cela elle est un prétexte à la mise en place d’une société du contrôle permanent. La police et les services de renseignements ont accès à nos messageries, plus besoin de mandat pour nous espionner. Les marchands de caméras de surveillances voient leurs ventes exploser. Les renseignements intérieurs ont même décidé de débloquer un budget pour surveiller les mouvements nationalistes. Autrement dit la lutte contre le terrorisme islamique légitime une surveillance accrue des militants patriotes.
 

privacy_surveillance.jpg

 
Perte de contrôle du système technicien : Dans un autre domaine nous pouvons légitimement craindre du côté des technologies : nous avons mis au point un univers technologique que nous ne maîtrisons plus. Les accidents nucléaires sont des événements qui nous guettent en permanence, chaque année de nouvelles épidémies et de nouveaux virus dont nous pouvons suspecter une origine humaine, liée à des expérimentations, font leur apparition, notre alimentation est de plus en plus toxique (O.G.M; pesticides, engrais chimiques…) la vie est de plus en plus menacée par nos inventions techniques : ondes wifi, pollution, produits toxiques présents dans les savons, les produits d’entretien…  Le plus grand drame étant la perte de contrôle et de maîtrise de nos propres inventions.
 
Développement d’une nouvelle humanité :  On voit également apparaitre un véritable marché de l’eugénisme avec la possibilité de passer par des banques de sperme et d’ovules, entreprises qui permettent de choisir le sexe, la couleur des yeux, le caractère de son enfant. L’avortement nous permet d’éliminer les trisomiques et autres handicapés, la PMA nous permet de fabriquer l’homme idéal. Pour couronner le tout, le transhumanisme financé par Google et d’autres entreprises aux projets rassurants nous permettra d’augmenter nos facultés naturelles. Bien évidement cet eugénisme sera réservé à ceux qui en ont les moyens, les autres serviront de réservoir d’organes pour les privilégiés. Les pires cauchemars de la science fiction se réalisent sous nos yeux.
 
Invasion migratoire : Après avoir voulu imposer la démocratie par les bombes et la guerre, les Etats-Unis et leurs alliés ont totalement bouleversé les délicats équilibres du Moyen Orient. L’Afrique et les pays du Moyen-Orient sont dans un état de tension permanente, les mafias locales de passeurs organisent main dans la main avec les ONG soutenues par l’Open Society de Georges Soros un énorme trafic d’êtres humains que cautionnent nos gouvernements européens. Une véritable vague migratoire déferle sur l’Europe, chaque week-end ce sont des milliers de clandestins qui débarquent sur les côtes italiennes et les îles grecques. Ce flux n’est pas prêt de se tarir et les pays européens font tout pour encourager ce trafic et cet immense exode du Sud vers le Nord. Cet immense phénomène migratoire pose des questions existentielles. En plus de voir les pays africains se vider de leur population, la présence d’une majorité d’hommes et de musulmans parmi les dits « migrants » peut légitimement nous inquiéter. Mais il ne s’agit pas simplement de cela : à quoi ressemblera l’Europe dans vingt ans si nous continuons à accueillir ces populations ? Les capitalistes y voient une main d’oeuvre bon marché et peu exigeante en terme de droit du travail. Si l’on peut assimiler des individus quand on est une civilisation sûre d’elle-même, on voit mal comment assimiler des peuples lorsque l’on est une civilisation décadente.  L’islam représente une véritable menace pour le continent européen qui risque de connaître de nouvelles guerres de religions s’il ne se soumet pas à l’islam.
 

fluechtlingsbootvorlampedusadpa.jpg

B. Notre vision de l’homme et du cosmos
 
Le cosmos est ordonné indépendamment de la volonté humaine :
Dieu a crée l’univers et il a disposé ses parties avec une sagesse infinie dont tous les efforts de compréhension des scientifiques ne viendront jamais à bout.  L’ordre du cosmos est beau et admirable. 
 
La place de l’homme dans la création :
L’homme n’est qu’une créature au milieu de cet immense univers. Mais Dieu a voulu que l’homme soit le gardien libre de sa création afin de le faire participer à cette magnifique oeuvre. Si l’homme a reçu l’intelligence en don pour aménager son habitat sur cette terre, il n’a pas le droit de la détruire ou de se faire l’égal de Dieu en la dénaturant. 
 
L’homme est un être sociable par nature :
il reçoit tout de la société, il nait infiniment redevable vis à vis de ses ancêtres. Pour grandir il s’enracine dans une culture et une communauté à laquelle il doit apporter sa contribution personnelle. « L’égoïsme rationnel » des penseurs libéraux est donc contre nature. La société est un fait de nature, ce n’est pas à l’État de créer artificiellement un ordre social rationnel et égalitaire coupé du dynamisme de la nature humaine. 
 
L’homme est fait pour la vertu :
d’un point de vue strictement naturel, l’homme devient véritablement homme (c'est à dire libre et non plus dominé par sa part d’animalité) en conquérant la liberté sur ses passions et en dominant ses instincts (tempérance), il acquiert les vertus par répétition d’actes bons qui lui permettront de faire le bien même lorsque cela est rendu difficile à cause de certaines situations (courage), d’être juste à l’égard de ses semblables (justice) avec intelligence et sagesse (prudence). Il y a un vrai bien objectif pour l’homme contrairement à ce que disent les modernes, un homme qui ne devient pas vertueux est une loque et il en souffre, un homme qui acquiert les vertus (prudence, tempérance, courage et justice) est un homme heureux car c’est là que réside la fin naturelle de l’homme.
 

Erzengel_Michael.jpg

 
Le mystère du mal :
Puisque nous sommes chrétiens nous croyons que nos premiers ancêtres, Adam et Ève ont contracté par leur désobéissance et leur orgueil une blessure qui se transmettra à toute l’humanité. Cette blessure nous la connaissons tous, c’est ce qui nous empêche de faire le bien que nous voulons faire et ce qui fait que nous faisons le mal que nous ne voulons pas commettre. De là il est important de se souvenir qu’il n’y aura jamais de paradis sur terre et que toutes les institutions politiques, mêmes les mieux intentionnées, seront toujours imparfaites. Mais cela ne nous empêche pas de désirer le meilleur tout en sachant que cela restera imparfait. 
 
L’homme est fait pour s’élever vers Dieu :
la révélation chrétienne nous fait connaître la voix de Dieu et son dessein pour l’humanité. Nous savons que l’homme n’est pas fait pour vivre éternellement sur cette terre. La terre est le lieu du combat pour choisir l’alliance à laquelle Dieu nous invite et pour renoncer aux pièges du démon. Nous ne sommes pas fait pour durer, c’est pour cela que nous ne devons pas craindre la mort mais seulement le jugement de Dieu. 
 
La sainteté :
En tant que chrétien nous voulons aimer Dieu et vivre avec lui en le contemplant dans ce monde de béatitude qu’est le paradis qui nous attend après la mort sur cette terre. Mais en attendant la mort nous devons vivre sur cette terre car Dieu l’a voulu ainsi. Nous devons imiter Jésus Christ et particulièrement son sacrifice d’amour. Notre existence sur terre doit se résumer à un sacrifice d’amour en union avec le sacrifice de Jésus-Christ qui nous sauve du péché. L’amour parfait c’est l’amour de Dieu d’où découle celui pour ses créatures. L’amour pour les créatures doit être proportionné car l’amour excessif d’une créature peut nous éloigner de Dieu et c’est justement en cela que consiste le péché : préférer la créature au créateur. Dieu veut que nous fassions le bien et que nous luttions contre le mal, il veut que nous vivions conformément à la nature qu’il nous a donné sinon il nous aurait donné une autre nature.
 
Sainteté et politique : 
Le chrétien doit aimer son prochain mais cet amour s’incarne dans l’ordre naturel voulu par Dieu c'est à dire dans le cadre de la communauté puis de la société.
Ainsi il est normal d’aimer d’abord ses parents, ses enfants, les autres membres de sa famille, puis les membres de sa communauté, puis son peuple, puis les peuples plus proches de nous, puis l’homme en général, puis les animaux, les plantes, les rochers…
Aimer d’abord ne signifie pas détester les autres, mais cela signifie que nous sommes d’abord responsables du bien de ceux que Dieu à fait « nos proches » avant d’être responsable du bien de ceux qui sont plus éloignés de nous.
Dieu a fait l’homme de façon qu’il vive en communauté, et détruire la communauté est contraire à la volonté de Dieu. Un des devoirs du chrétien sur cette terre c’est donc la charité politique qui consiste à faire le bien de ceux qui partagent la même cité et de participer au bien de cette cité : c'est à dire de mettre en commun un certain nombre de biens, de veiller aux plus démunis et aux plus pauvres, et de défendre la cité contre les attaques ennemies. Car le monde est ainsi fait depuis le péché originel : oui il faut le dire, il y a des ennemis et des gens qui veulent faire du mal à nos proches. Individuellement, le chrétien peut et doit accepter les souffrances que la vie lui impose, mais il doit lutter contre celles qu’on impose à ses proches, c’est ainsi qu’il se sanctifie. La politique est le plus haut degré de la charité car il s’agit de militer pour le bien de la communauté.  C’est une responsabilité qui incombe à chacun (avec des degrés variés dans le mode d’action, mais avec un même degré dans la qualité de l’engagement). 

lundi, 02 juin 2014

Shia and Christian Unity under Hezbollah and FPM is Essential

Lebanon and Syria: Shia and Christian Unity under Hezbollah and FPM is Essential

Jibril Khoury and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times - Ex: http://moderntokyotimes.com

Gulf and Western powers easily sacrificed the Christians of Iraq and clearly the same powers care little about the Alawites, Christians and the Shia minority in Syria which face Takfiri persecution and daily massacres. It is therefore incumbent on General Michel Aoun and the Free Patriotic Movement (FPM) to maintain a firm relationship with Hezbollah. The FPM is mainly supported by Christians while Hezbollah is a powerful force within the Shia community. If the FPM and Hezbollah are hoodwinked by outside forces which seek to cause divisions, then both communities will suffer in the long-term given the shifting sands being backed by Gulf powers throughout the Levant.

524856-maalula.jpg

The Coptic Christians in Egypt were sidelined because America only cares about Camp David and protecting Israel, Saudi Arabia and Turkey at all costs throughout the Middle East. When the Muslim Brotherhood in Egypt began to focus on taking over the political apparatus and espoused sectarian thinking towards the minority Christian and Shia communities, then like usual Washington wasn’t concerned. Not surprisingly, while the Obama administration is worried about the fate of the Muslim Brotherhood in Egypt, little is said about the brutal murders of Christians by supporters of Morsi and the Muslim Brotherhood.

Indeed, while powerful Gulf nations are free to spread militant Salafi Islam throughout Africa, Europe, the Middle East, North America and Southeast Asia; it is abundantly clear that not one single non-Muslim place of worship is allowed in Saudi Arabia and apostates face death. This reality highlights the demise of Christianity within major Western nations and that secular governments care little when it comes to religious freedom. Therefore, the Christians of Lebanon should realize that they will be abandoned abroad at the drop of a hat because just like their co-religionists in Syria they are expendable. After all, when al-Qaeda affiliates and the Free Syrian Army (FSA) are involved in destroying Christian churches, kidnapping Christian bishops, cleansing Christians and other minorities like the Alawites and Shia; then this means little in America, France and the United Kingdom because Gulf nations are allowed to fund Takfiris and al-Qaeda affiliates openly. Of course, elites in Ankara, London, Paris and Washington are also involved in many terrorist and sectarian ratlines.

Aoun commented about the kidnap of two Christian bishops by FSA Islamists in Syria by stating that “These acts do not represent in any way a struggle for freedom, but rather terrorist acts committed by hate-filled, malicious terrorists who feed on the blood of innocents and the lives of civilians … while attempts to justify this terrorism under the pretext of seeking to oust the regime have become ridiculous and pathetic.”

The Christian Patriarch Cardinal Mar Bechara Boutros al-Rahi of the Maronite Church in Lebanon and All the East ”…called for halting violence in Syria and starting a national dialogue to reach a peaceful solution to the crisis.,,”

“During an honoring celebration held by the Syrian and Lebanese community in Brasilia, al-Rahi appealed (to) the international community and the countries which support the war in Syria to stop supporting and financing murder operations and to halt arming terrorism and destabilizing a secure country and to sit (at a) dialogue table.”

Gulf and Western powers also want to weaken the Christians of Lebanon by sowing internal dissent and undermining the FPM because Aoun refuses to be bought. Similarly, the European Union is being forced to put more pressure on Hezbollah because of the whims of America, Israel and Saudi Arabia. This is based on utilizing anti-Hezbollah rhetoric throughout many media channels and by powerful think tanks espousing propaganda for their political backers. Therefore, the terrorist attack in Bulgaria appears to have been “a hatchet job” in order to lay the foundation of undermining Hezbollah.

Media agencies are powerful tools in the wrong hands therefore labeling Hezbollah to be sectarian and militant needs to be questioned. Hezbollah fighters in Syria are helping border communities against Takfiri fanatics and a plethora of Sunni sectarian forces which also have no qualms in killing Sunni Muslim clerics. In the last 12 months in Syria several Sunni Muslim clerics have been killed for either supporting the Syrian government or for seeking accommodation with other minority groups. Therefore, when Hezbollah helped to retake a border district between Lebanon and Syria the Christians once more began to rebuild their church which was defiled by Gulf and Western backed terrorists. However, the real reality on the ground is ignored because it doesn’t suit the agenda of powerful Gulf and Western nations.

In Syria it is Takfiri Islamists and a plethora of sectarian terrorist groups which are involved in beheading minorities, brutally killing captured Syrian soldiers, committing atrocities against civilians based on religious and political affiliation and setting off car bombs throughout this nation. Hezbollah, on the other hand, is fighting alongside the Syrian armed forces in parts of Syria irrespective if the soldiers are Alawite, Christian, Shia or Sunni. This isn’t surprising because Hezbollah supports the Palestinian cause and it is abundantly clear that the majority of Palestinians are Sunni Muslim. Therefore, the mass propaganda angle against Hezbollah is easily dismantled because this movement is resisting the hegemonic dreams of major Western powers, Gulf nations and the state of Israel.

Hezbollah Fighters .jpg

In 2006 Hezbollah under Hassan Nasrallah signed a very important memorandum with Aoun whereby powerful Shia and Christian forces would work together based on mutual interests. Of course, certain disagreements exist just like in all nations because this is the nature of politics and you also have a different confessional basis. Despite this, the memorandum highlighted that the old days were over whereby militants within both communities would move on in order to lay the foundation for a new Lebanon whereby fear is taken out of the equation.

Hezbollah and the FPM both gain mutually when it comes to maintaining the military of Hezbollah based on the notion of resistance, while Christians in the FPM gain politically within the power mechanisms of Lebanon because of the powerful support that Hezbollah gives. Issues related to different lifestyles, cultures and religious affiliation highlights the pragmatism of both Hezbollah and the FPM. Ironically, it is the ambitions of Aoun which may threaten the mutual alliance because he seeks to broaden his political church. Therefore, Hezbollah is adopting a patient stance in order to keep the alliance together while Aoun knows that he can’t afford to lose the special relationship because it will weaken his powerbase.

If Christians and the Shia focus on the reality of modern day Syria then clearly they will realize that in the eyes of Takfiris and the plethora of terrorist forces in this country, that both religious communities are deemed to be “infidels.” This reality is proven on the ground because many Christian churches and Shia mosques have been destroyed. At the same time, both faith communities face enormous persecution at the hands of al-Qaeda affiliates, Takfiris and the followers of Salafi Islam in Syria. If Gulf and Western backed terrorist and sectarian groups emerged victorious under the prevailing conditions in Syria then a bloodbath against the Alawites, Christians and Shia would ensue. Likewise, the Druze community would feel the full force of Salafi bigotry in Syria if the Syrian armed forces were defeated.

Indeed, a brutal civilizational struggle is underway in Lebanon and Syria whereby Gulf petrodollars seek to crush indigenous Sunni Islam because of their views on supporting mutual accommodation with all religious groups. This civilizational war can be felt in Afghanistan, Egypt, Iraq, Lebanon, Libya, Mali, Pakistan, Tunisia, Somalia, Syria, and in other nations. Likewise, gradually the dark and sinister Salafi movement and Gulf petrodollars are spreading their evil tentacles to Indonesia, Malaysia and throughout Central Asia and the Caucasus region. Indeed, these sinister forces can be felt within European nations and in North America. Therefore, many Sufi shrines have been destroyed in Libya, Mali and Somalia while Sunni Muslim clerics have been killed in Syria.

Syria now is on the frontline in a civilizational war whereby moderate forces and religious diversity are being threatened by Gulf Islamist petrodollars which seek to crush moderation and religious pluralism. This brutal force is being backed and supported by America, France and the United Kingdom because of various factors despite laying the foundation for terrorist attacks at home. The recent brutal murder of Lee Rigby is evidence of this evil force which is being given a free hand to spread hatred and division. Also, it is clear that September 11, Benghazi and Madrid happened because of Gulf and Western powers supporting al-Qaeda and Islamist terrorism in Afghanistan, Bosnia and Libya. After all, blowback will always emerge and now in Egypt the same Muslim Brotherhood that America bankrolled and met frequently within powerful political institutions in Washington; is now the same Muslim Brotherhood which wants to castigate America. Despite this, the same dangerous game keeps on being played despite the reality of the outcome – after all, look at modern day Afghanistan, Iraq, Libya and Pakistan (self-induced).

The Levant is now being pulverized by sinister forces which are supporting sectarianism and terrorism. In recent months it is clear that elements within the FSA and various al-Qaeda affiliated groups are now intent on spreading terrorism in Lebanon. This follows on from the increasing reality of sectarian hatred which is being espoused by the same dark forces in Syria and which can be found throughout the Gulf region. Syria is now on the frontline and the enemies of this nation also desire to crush Hezbollah and to weaken the Christian position throughout the Levant. Therefore, it is incumbent that Syria survives and that the central state overcomes diabolical forces which support sedition; to enforce a brutal Sharia Islamic state based on Gulf Salafi Islam; to crush all religious minorities; and to enforce women into the shadows.

At the same time Hezbollah and the FPM must remain united because clearly many outside nations want to defeat these internal political forces by utilizing various dark means. It is clear that America, France, Israel, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the United Kingdom desire to control the region. These nations therefore will use any underhanded tactic at their disposal in order to weaken Iran, the Russian Federation and to crush all independent forces within the Middle East which refuse to bow down to Gulf and Western hegemony. This reality means that the only way to destroy Syria and movements like Hezbollah in Lebanon – even if the Christians of the Levant are crushed – is to spread sectarianism, sedition and terrorism while spreading hatred throughout the media and destroying the economic lifeline of Syria.

Clearly, this reality is being played out in Syria whereby the most brutal Takfiri terrorists in the world are bypassing international passport controls based on the deeds of powerful Gulf and Western nations. Military arms keep on flowing into the Levant because even a weakened Syria beset by terrorist problems like Iraq will be deemed a victory. Of course, the enemies of Syria smell blood and seek the demise of the government at all costs irrespective if this destroys the religious mosaic of this nation. Likewise, the anti-Hezbollah rhetoric is now witnessing a new challenge to its powerbase by spreading enormous propaganda, creeping terrorism in the Hezbollah heartland and by curtailing the funding of this movement. This reality means that it is essential for Hezbollah and the FPM to remain firm during such delicate times in order to prevent outside forces from dictating the future of Lebanon.

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

dimanche, 23 octobre 2011

Egypte : du « printemps arabe » à l’hiver chrétien

OFRWR-EGYPTE-COPTES-20110103.jpg

Egypte : du « printemps arabe » à l’hiver chrétien

 
 
Pour les Coptes, le « printemps arabe » s’est vite transformé en un « hiver chrétien », à telle enseigne qu’il est possible de se demander s’ils pourront survivre dans leur propre pays.
Les 6 à 10% d’Egyptiens coptes sont les ultimes survivants de l’ancienne chrétienté égyptienne qui rassemblait quasiment 100% de la population avant la conquête arabo-musulmane du VII° siècle. Aujourd’hui, en dépit des discours lénifiants de certains responsables politiques et religieux, ils subissent un véritable apartheid. Ils sont en effet considérés comme des étrangers, la fonction publique leur est de plus en plus fermée et il leur est de plus en plus difficile de faire de la politique, ou du moins de briguer avec une quelconque chance de succès des mandats électifs.
L’actuelle vague de violences anti Copte a commencé à Alexandrie, dans la nuit du Nouvel An à l’église des Saints, quand une bombe explosa en plein office, faisant 21 morts et 80 blessés.
Depuis la chute du président Moubarak, la violence anti chrétienne a pris la forme de véritables pogroms, les Coptes subissant des exactions quotidiennes et plusieurs de leurs églises ayant été attaquées ou incendiées.
 
Ce qui s’est passé le dimanche 9 octobre au Caire marque cependant un tournant dans la persécution que subit cette communauté. Ce fut en effet l’armée, pourtant théoriquement gardienne de l’ordre et chargée de les protéger qui a froidement massacré les manifestants coptes protestant contre l’incendie d’une de leurs églises. Lançant dans une foule pacifique ses véhicules blindés à pleine vitesse, elle broya 24 personnes et en mutila 200 autres. Face à ce massacre d’Etat les médias officiels ont menti, faisant croire aux Egyptiens que les Coptes avaient attaqué l’armée, laquelle s’était donc trouvée en situation de légitime défense.
 
Pourquoi de tels mensonges, pourquoi de tels évènements ? La réponse est hélas claire : le total échec du prétendu « printemps arabe » étant désormais une évidence, les dirigeants officiels ou officieux de l’Egypte sont dans une impasse politique, économique et sociale cependant que les islamistes sont en embuscade. Ils cherchent donc un bouc émissaire afin de tenter de lui faire porter la responsabilité de la situation. Les Coptes vont donc jouer ce rôle...
 
La tragique situation de cette communauté semble moins émouvoir le président de la république française que les islamistes de Benghazi au bénéfice desquels il a fait intervenir l’armée française… 
 
Bernard Lugan
11/10/11