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mardi, 31 décembre 2019

Ambiance fin du monde

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Ambiance fin du monde

 
 
par Richard Labévière
Ex: http://www.zejournal.mobi

Désolation tous azimuts. Casino remplace ses caissières par des machines et des vigiles. Certains clients trouvent cela formidable ! C’est dire l’état des consciences… La SNCF – qui n’est plus la SNCF – aussi, ferme ses accueils humains les uns après les autres. En son temps, les syndicats ont été incapables d’expliquer et de dénoncer la privatisation de ce grand service public, démantelé à la demande expresse de Bruxelles. Désormais, c’est le règne, là-aussi, de la double punition : l’usager paie et fait le travail, que son imprimante fonctionne ou non ! Comme partout désormais : le service, c’est le client lui-même qui l’assure, selon l’un des fondamentaux de l’ultra-libéralisme : plus d’accueil, plus de secrétariat, plus d’intermédiaire humain salarié, plus de salariat du tout, mais des consommateurs qui financent et actionnent eux-mêmes les services auxquels ils croient avoir accès.

Dans cette perspective, il faut privatiser : pri-va-ti-ser à tout prix ! Glissement de terrain : de la « main invisible » du libéralisme de papa (Adam Smith, Ricardo), on est passé – depuis la fin des années 1970 avec Thatcher et Reagan – au « néo-libéralisme », en réaction aux politiques keynésiennes de l’Etat-providence. Avec la crise de 2008, on est entré de plein pied dans une troisième phase d’hyper, sinon d’ultra-libéralisme, le mot d’ordre étant justement d’accélérer la privatisation de tout, du reste, et à tout prix : les entreprises, les ressources naturelles, la biodiversité, l’espace public et les cerveaux… La propriété, c’est le vol disait Proudhon. Aujourd’hui et plus que jamais dans l’Histoire : privatiser, c’est voler ! Les riches toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres… Cette loi de thermodynamique engendre révoltes sociales, suicides et risques accrus de guerres civiles : Chili, Mexique, Bolivie, Brésil, Haïti, Irak, Liban, France, etc.

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Cette tendance générale à l’« ubérisation » ne dérégule pas seulement les métiers établis mais se généralise à l’ensemble des activités humaines. Il n’est qu’à voir les trottinettes faucher les petites vieilles sur les trottoirs, et pas seulement les petites vieilles, objet de métal hideux abandonné au beau milieu des trottoirs, devant les entrées d’immeubles et de boulangeries – paroxysme de la privatisation de l’espace public ; les vélos – dont une majorité d’usagers ne sait plus se servir – griller les feux de la circulation, percutant les piétons qui ont encore la naïveté d’emprunter les passages cloutés quand le petit bonhomme passe au vert… les patins à roulettes et autres machines roulantes électriques qui ont transformé les rues en une jungle où règne la loi du plus fort, sous l’œil goguenard des forces de l’ordre, celles ci le plus souvent brillant par leur absence!

En fait, cette violence insidieuse nous fait glisser d’une ubérisation déjà structurelle à une « mad-maxisation »(1) plus dangereuse encore puisqu’il y va désormais de notre intégrité physique et mentale. Parce qu’il ne s’agit plus seulement de faire de l’argent, n’importe comment, mais de faire prévaloir son individualité – hors-sol – de toutes les manières possibles – changements de sexe, piercings et tatouages, selfies ou ego-portraits, fabrication d’enfant-marchandises, etc. -, sans hésiter à recourir à la violence physique. Ici, ne sont pas seulement en cause les règlements de compte des quartiers nord de Marseille, mais des comportements quotidiens, sur les trottoirs, au volant, dans les files d’attente ou sur Internet…

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Durant plus d’une année, n’oublions pas que s’est déchaînée une violence policière inouïe afin de dissuader les petites gens de rejoindre le mouvement des Gilets Jaunes : des morts, yeux crevés, mains arrachés et tabassages en règle avec, à la clef, une restriction significative du droit de manifester ; restriction des libertés civiles et politiques dans une République qui marche en arrière, sur la tête et sans discernement. Et ce ne sont pas les quelques Black Blocs et inévitables casseurs – étrangement très mobiles – qui pouvaient justifier le déferlement d’une violence révélatrice d’un fascisme qu’on croyait définitivement enfermé au musée des horreurs historiques. Comme au temps de Pinochet et de sa junte sanguinaire, l’armée chilienne est redescendue dans les rues de Santiago, de Concepcion et de Valparaiso : plus de 500 morts et des milliers de blessés. Triste résultat de la politique ultra-libérale des Chicago-Boys de Milton Friedman, que les socio-démocrates chiliens ont poursuivi le petit doigt sur la couture du pantalon de la grande finance internationale – l’ennemi imaginaire de François Hollande qui fait maintenant des animations dans les supermarchés…

Ailleurs, dans le centre-ville des grandes villes françaises, des gens se battent entre eux pour essayer d’accéder aux transports publics. Là-aussi, des vigiles… mais impuissants à endiguer l’impulsion « ma gueule d’abord ! ». L’enfer de Jean-Paul Sartre, ce n’est plus les « Autres » puisque ces derniers n’existent plus. Les Autres d’aujourd’hui ont disparu dans un néant généralisé et absolu au profit d’égos atomisés, godemichets dans les oreilles et décibels dans le cerveau, les zombies d’aujourd’hui – jeans troués, casquettes retournées, ça fait « newyorkais » et « rebelle » – s’entrechoquent avec leurs semblables sans plus s’excuser, comme des bœufs ruminants et dociles.

Du reste, les formules de politesse ont disparu d’un vocabulaire qui atteint péniblement deux cents mots. L’uniforme de ces Sturmabteilung/SA modernes : le survêtement de sport à trois bandes et les baskets « naïque », qui valent une fortune. Signe de reconnaissance de ces phalanges apocalyptiques, les marques tribales fabriquent cette nouvelle « élégance » en plastique venue de l’industrie du football. Ces joueurs – drôles de salariés -, qui drainent des millions et des droits de télévision exponentiels, s’imposent comme les « héros » de supporters qui sont persuadés que Vercingétorix est l’avant-centre du Real-Madrid. Ce nouvel opium du peuple est même encensé par quelques géopoliticiens fatigués, qui en tirent des manuels au kilo… parce que tous les autres systèmes multilatéraux (politiques, économiques, et de justice) se sont effondrés.

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Au coeur de cette implosion généralisée : l’ego numérique et ses mal nommés « réseaux sociaux », en fait des outils numériques qui produisent l’atomisation sociale : j’ai deux millions d’amis mais je ne connais pas mon voisin de palier. Ego permanent : je donne mon avis sur tout et n’importe quoi sans chercher le plus petit début de rationalité – j’aime/j’aime pas -, parce que tel est mon bon plaisir, parce que je suis devenu le « journaliste » de mon quotidien, avec les photos de ma vie intime qui n’a plus aucun secret. La presse parle maintenant de « médias sociaux » ! La boucle est bouclée : devenue particulièrement nulle, la presse généraliste se meurt parce qu’elle fait la morale au lieu de produire des faits. Plus de faits ! Terminé ! Des émotions – coco -, de l’affect, voilà le secret des bonnes « unes » et des « headlines ». Pas étonnant de voir les tweets et autres fesses/boucs remplacer l’information – maintenant instincts-Gram – dans l’entropie abyssale de nos sociétés de com-mu-ni-ca-tion.

La politique, c’est communiquer bien-sûr, et prioritairement en faveur des lobbies indispensables pour une éventuelle réélection. Non contente d’inaugurer une place « Jérusalem » à la seule gloire de la soldatesque israélienne, d’avoir imposé un schéma de circulation parfaitement absurde et hyper-pollueur, « la maire socialiste de Paris, Mme Anne Hidalgo, aligne les péroraisons écologiques, tout en laissant recouvrir les grands bâtiments de la capitale de publicités géantes et lumineuses pour les marques de luxe ou de téléphone portable »(2). Donc, pour les prochaines municipales, vous avez compris : tout, sauf Hidalgo !

Dans le même ordre d’idées, comment la mairie de Paris et d’autres communes peuvent-elles admettre que la Starbucks Corporation(3) rachète les principales brasseries de Paris ou d’autres villes au point de défigurer leurs plus belles places et avenues ? Et ce n’est pas un hasard si les « casquettes retournées » et autres SA adorent se retrouver dans ces établissements où l’on consomme de la bouffe américaine très improbable dans de la vaisselle jetable. Il faut boycotter ces établissements pour trois raisons : 1) on l’a dit, ils défigurent nos centre-villes ; 2) comme les GAFA, ces vecteurs de malbouffe ne paient pratiquement pas d’impôt en France ; 3) enfin, les patrons de Starbucks financent allègrement la construction des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Dehors Starbucks, hors de nos villes et villages !!!

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La fracture territoriale constitue l’un des principaux moteurs de la protestation des Gilets jaunes : plus d’écoles, ni de postes, ni de maternités ou tout simplement de services publics dans nos territoires et petites communes, et de moins en moins de trains régionaux « tagés » bien-sûr ! Les ploucs de « province » n’ont qu’à se débrouiller avec leur voiture au diesel dont les taxes contribueront à financer, ose-t-on dire une « transition écologique ». On se souvient comment s’est terminée la saga de la vignette-auto, initialement censée améliorer la vie des personnes âgées… Le plus inquiétant concerne la désertification sanitaire. Le Premier ministre lui-même constate benoîtement que l’hôpital public est « en phase de décrochage, comme on dit d’un avion qui ne se porte plus et qui pourrait décrocher ». En effet, l’hôpital et la santé publique partent en vrille alors que le locataire de Matignon avoue son impuissance… Mais qu’attend-il pour changer de métier. Mendès disait que « gouverner, c’est prévoir ». C’est aussi fixer des priorités. A l’évidence, l’équipe actuelle, comme celles d’hier et d’avant-hier, est complètement dépassée, préférant faire des phrases, disant tout et son contraire, « en même temps », bien-sûr !

Ce tropisme est particulièrement accentué, sinon caricatural en matière de politique étrangère. Sur l’Europe : il faut approfondir avant d’élargir et pourtant on prévoit déjà l’adhésion de plusieurs pays balkaniques. Les discussions d’adhésion avec la Turquie n’ont toujours pas officiellement été stoppées, alors qu’Ankara multiplie chantages et pieds de nez. En Afrique, on prône des partenariats « équilibrés », tout en continuant à soutenir les ploutocraties d’« Etats faillis » et à imposer des réformes structurelles dévastatrices. Au Proche Orient, on ne dit plus rien sur les coups de force israéliens à répétition. Silence complice assourdissant ! Sur la Syrie : fermée en mars 2012, l’ambassade de France à Damas n’est toujours pas rouverte : on dit que les Syriens doivent choisir leur avenir, « et en même temps » que Bachar al-Assad doit en être exclu !

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Sur l’OTAN : on dit que c’est un grand corps malade, mais que l’Organisation demeure le « cadre naturel » de la défense des pays européens. Sur la relation franco-allemande, qui ne fonctionne plus vraiment depuis la réunification de ce pays, la France s’accommode d’un état permanent de soumission et d’humiliations répétées.

Quant à la Cop-25, c’est le pompon : fiasco total, mais on se dit que ce n’est déjà pas si mal que la réunion ait pu avoir lieu et qu’on fera mieux la prochaine fois. Tout cela est bien désespérant !

Pendant ce temps-là, à Annemasse, la vieille gare, qui aurait dû être classée – belle architecture IIIème République avec ses portiques eiffeliens – est en voie de démolition pour être remplacée par un cube de verre et de métal. Troisième triptyque de notre modernité : une laideur en carton-pâte, assurée de mal vieillir. Le nouveau bâtiment, qui n’a pas encore été inauguré, est déjà endommagé : les écoulements de pluie en obscurcissent la transparence initiale. « Transparence », maître mot d’une époque qui justifie et érige pourtant la corruption sous toutes ses formes en modèle de réussite sociale.

Dernièrement, le « Monsieur retraite » – Jean-Paul Delavoye – a oublié de déclarer une quinzaine de mandats dont certains juteux, et quelques dépenses faramineuses. Lors de son départ forcé, il est néanmoins salué par la ministre de la santé comme un « grand serviteur de l’Etat » et remplacé par un obscur député, ancien responsable des ressources humaines du groupe Auchan, qui avait viré une employée pour une erreur de caisse de 80 centimes d’euros… Quel monde !

Face à de telles violences sociales, quotidiennes et clandestines, il n’est pas abusif de dénoncer un alignement généralisé qui s’apparence à une nouvelle forme de fascisme. Les trois piliers de ce fascisme contemporain : des robots, des vigiles et la laideur en prime. Uniformes en plastique, matériaux de pacotilles et sous-cultures de masse assiègent ce qui reste d’intelligence collective. Depuis le 5 décembre dernier, le recul des ventes de livres dans les librairies indépendantes(4) se chiffre à – 5,6%, tandis que l’achat de consoles et jeux vidéo a encore atteint des records himalayens.

Dans cette ambiance très « fin du monde », que faire ?

Le mot est faible, tant l’implosion du sens est généralisée, sidérale, fractale… Reconstituer des réseaux clandestins, ceux de l’intelligence et de l’amitié comme autant de CNR (Conseil National de la Résistance) pour continuer à cultiver les « passions joyeuses » – disait Spinoza – contre les « passions tristes », à entretenir la joie du savoir et de la connaissance contre l’ignorance qui finit toujours par devenir meurtrière. Mais, comme l’explique Alain Supiot(5), ce n’est pas en restaurant le programme du CNR comme un monument historique que l’on trouvera une issue à notre déglingue sociale, environnementale et culturelle. C’est en repensant son architecture à la lumière du système des objets, de leurs productions et consommations, ainsi qu’au statut accordé au travail. Vaste chantier !

Bonne lecture, en vous souhaitant les meilleures choses pour les temps qui viennent. Nous en aurons besoin ! A la semaine prochaine, ou plutôt à l’année prochaine.

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Notes:

(1) Mad Max est un film australien d’anticipation  réalisé par George Miller, sorti en 1979. La structure narrative est fondée sur le style western, Mad Max se déroulant dans une société violente où la criminalité est en forte augmentation et où le chaos se répand. Mad Max est le premier film d’une série qui se poursuit par Mad Max 2 : Le Défi en 1981 ; Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre en 1985 et enfin Mad Max: Fury Road en 2015.

(2) Serge Halimi : « De Santiago à Paris, les peuples dans la rue ». Le Monde diplomatique – Numéro 790, janvier 2020.

(3) Starbucks Corporation est une chaîne de cafés américaine fondée en 1971. En partie en franchise, il s’agit de la plus grande chaîne de ce genre dans le monde, avec 31 256 établissements implantés dans 78 pays, dont 12 000 aux États-Unis. 

(4) Le Figaro, 27 décembre 2019.

(5) Alain Supiot : Le travail n’est pas une marchandise – Contenu et sens du travail au XXIème siècle. Editions du Collège de France, 2019.

dimanche, 06 mars 2016

Fin du monde et apocalypse : l’hypothèse électromagnétique

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Fin du monde et apocalypse: l’hypothèse électromagnétique

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La Terre n’est pas principalement menacée par le réchauffement atmosphérique mais par un autre phénomène bien plus inquiétant qui, lui, ne dépend absolument pas de l’homme. Serait-ce l’impact d’un géocroiseur de plusieurs kilomètres de diamètre arrivant à 70.000 km/h, comme cela s’est déjà produit et qui a éliminé 80% des espèces ? Vous n’y êtes pas. Certains scientifiques commencent à s’inquiéter. Cela s’appelle l’hypothèse électromagnétique.

Un petit matin désagréable 

panne-délectricité.jpgVous vous réveillez un matin d’hiver en retard pour votre travail : parce que votre radio–réveil n’a pas sonné. Il est éteint. Vous avez froid : vous constatez que votre chauffage électrique ne fonctionne plus. Votre lampe de chevet non plus. Vous essayez d’allumer votre PC, puis votre tablette et votre smartphone : écran noir. Vous prenez votre téléphone fixe : ça ne marche pas et la télé non plus, pas plus que la radio, le grille–pain, le four à micro-ondes ou l’ascenseur du palier. Vous essayez de vous rassurer : panne d’électricité dans le quartier ou l’immeuble, dites-vous. Vous réfléchissez : si c’était le cas, pourquoi le smartphone, alimenté par une batterie indépendante du réseau ne fonctionne-t–il plus ? La panique vous prend. Car vous commencez à deviner ce qui se passe réellement et qui est proprement terrifiant. Qui est responsable de ce cauchemar ? Vous devinez le nom du coupable : le soleil. Sol invictus.

Au même moment, à 20 km de la piste 2 de Roissy, à 3.500 pieds, en ce petit matin, un Airbus A 380 chargé jusqu’à la gueule de plus de 400 passagers, en approche, s’apprête à atterrir. C’est un vol de nuit en provenance de Chicago. Soudain, dans le cockpit, les deux pilotes constatent que le tableau de bord vient entièrement de s’éteindre. Les communications radio avec la tour de contrôle sont muettes. L’ILS (1) a cessé d’émettre et un épais brouillard d’hiver empêche toute visibilité. Il est impossible de passer en mode manuel hydraulique parce que ça n’existe plus, malheureusement, comme jadis dans les avions, et que les commandes électriques ne répondent plus. Il y a des pilotes dans l’avion, certes, mais il n’y a plus d’électricité. Les réacteurs, eux, continuent de rugir comme des fous. L’A 380 est devenu incontrôlable.

– Qu’est-ce qu’on fait, commandant, qu’est-ce qui se passe ? 

– On ne peut rien faire. Toutes les commandes sont mortes. On prie.

L’énorme avion va s’écraser quelque part, quand les moteurs s’arrêteront faute de kérosène, comme des centaines d’autres vols dans le monde au même moment.

– Mais qu’est-ce qui se passe ?! hurle le second en essayant de manipuler les commandes mortes du géant des airs.

Le bouclier électromagnétique terrestre

Ce qui se passe, c’est que les échanges électriques – donc électroniques aussi – ne fonctionnent plus sur la planète Terre. Parce que le bouclier électromagnétique terrestre vient subitement de cesser de fonctionner, de descendre en dessous d’un seuil fatal. Ce scénario ne risque pas de se produire. Pas pour l’instant, pas tout de suite. Mais il est possible dans un futur indéterminé. Pourquoi ? Que s’est-il produit ?  

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 Le soleil est la condition même de la vie terrestre : énergie et chaleur. Il présente un inconvénient : l’émission de particules électromagnétiques, dévastatrices, notamment des neutrons lourds. Ils s’additionnent aux rayonnements cosmiques Heureusement, la Terre est protégée par son champ magnétique qui fonctionne comme un bouclier.

Au centre de la Terre, il y a la ”graine”, une boule solide métallique. Elle est entourée par une enveloppe liquide composée de fer et de nickel en fusion à 4000°. Ce magma, en fluctuation permanente, par son « effet dynamo », du fait notamment de la rotation terrestre, crée le champ magnétique de notre planète, condition de notre survie contre les bombardements de particules solaires et cosmiques.

Or ce bouclier électromagnétique terrestre est en train de se dégrader, de se fissurer à grande vitesse, pour des raisons totalement inconnues jusqu’à une date récente mais qu’on commence à deviner.

Le champ magnétique qui enveloppe la Terre forme donc un bouclier contre les rayonnements cosmiques et les particules solaires fortement cancérigènes et destructeurs pour tous les échanges électriques et circuits électroniques. Sans lui, l’atmosphère aurait été soufflée, comme cela s’est produit sur Mars qui n’est plus qu’une planète aride et désolée.

La panne électrique géante

Malheureusement, depuis 1840 environ, l’intensité de ce champ magnétique vital ne cesse de diminuer au rythme moyen (énorme) de 5% par siècle. Si cela continue, le bouclier aura disparu dans moins de deux mille ans et toute vie végétale ou animale sera éteinte sur notre planète, qui ressemblera à Mars ou à la Lune. Mais le plus inquiétant, c’est que, au cours de ce siècle, la protection du bouclier électromagnétique risque de s’abaisser au dessous d’un seuil fatal : les liaisons électriques et les circuits électroniques tomberaient brutalement en panne, partout dans le monde. Or, toute notre civilisation est fondée sur l’électricité… La fée électricité est une petite fille fragile, menacée par le Soleil.

Cette hypothèse vient d’être formulée par une équipe franco-danoise de physiciens publiée dans Nature Communications, en janvier 2016. Une autre étude, publiée par le Geophysical Journal International (décembre 2015) a établi que la chute de protection du bouclier électromagnétique terrestre risque de se poursuivre à grande vitesse au cours de ce siècle. À cause de tourbillons dans le noyau liquide en fusion. Pour quand la rupture, le jour où l’électricité ne fonctionnera plus, brutalement ? M. Julien Aubert, directeur de recherche à l’Institut de physique du globe de Paris, a fait cette déclaration peu rassurante : «  on ne sait pas très bien ce qui risque de se passer ».

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On le devine, néanmoins. Cela va commencer par des pannes locales à répétition sur les satellites et les appareils électroniques et puis cela va se poursuivre jusqu’à une panne globale. On fait quoi ?     

Mais, objectera-t-on, sur Mars, pourquoi, les robots envoyés n’ont pas subi de pannes électriques alors que cette planète n’est pas protégée par le même bouclier solaire ? Parce les systèmes électriques des robots martiens sont blindés et protégés par des alliages, avec un coût mille fois supérieur à nos appareils terrestres. Impossible à reproduire sur Terre pour protéger nos millions de circuits électriques et électroniques.   

Second danger : les orages solaires

De plus, à ce risque global d’affaiblissement du bouclier électromagnétique, s’en ajoute un autre, plus conjoncturel : les orages solaires. Par périodes, pendant une dizaine d’années, Sol invictus connaît une poussée d’émissions de particules qui percent le bouclier électromagnétique terrestre. On pense que ce phénomène se produit tous les deux siècles. Le dernier épisode en date aurait eu lieu sous le Second Empire. Mais, à cette époque, cela n’avait pas de conséquences puisque la dépendance à l’électricité n’existait pas. Il n’y avait ni TGV ni smartphones, et les locomotives à vapeur pas plus que les lampes à pétrole et les fiacres hippomobiles n’avaient besoin de courant électrique…

En cas d’orage solaire aujourd’hui, pendant une dizaine d’années, les systèmes électriques – et électroniques – du monde entier seraient soumis à d’incessantes pannes, perturbations, baisses de tension. Rappelons qu’en cas de panne, même partielle, ou de dysfonctionnements répétés des installations électriques et des circuits électroniques, c’est toute l’économie et la civilisation mondiales qui s’effondrent. Fin des transports terrestres, maritimes, aériens ; extinction des communications, arrêt des usines, et chacun peut imaginer le reste.

Les Titans contre les Dieux

Fondée sur la fée électricité, notre civilisation prométhéenne s’en est remise à sa baguette magique. Mais celle–ci est très fragile. Elle dépend de forces à la fois telluriques (la rotation du noyau liquide de la Terre), solaires surtout (les émissions de particules lourdes) et cosmiques (les rayonnements). Philosophiquement, c’est intéressant : en s’en remettant à l’électricité, l’espèce humaine a mis son sort entre les mains des entrailles de la Terre, du Soleil et du Cosmos, que les Grecs anciens nommaient Héphaïstos, Apollon et Zeus. L’homme, qui suit Prométhée, le roi des Titans, l’inventeur du feu, doit affronter des Dieux parfaitement indifférents au sort de l’humanité, infime atome dans l’immensité cosmique. Les religions monothéistes nous disent que notre âme est immortelle. Comme l’électricité ?

  1. ILS : Instrumental landing system. Procédé d’atterrissage sans visibilité par guidage de l’appareil dans l’axe de la piste et en hauteur.

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samedi, 26 janvier 2013

Warten auf den Zusammenbruch

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Warten auf den Zusammenbruch

Haushalten. Etwas, das  vielen Hausfrauen nicht nur geläufig, sondern auch Richtschnur ihres täglichen ökonomischen Handelns ist, hat bei Politikern und sonstigen Verwaltern der allgemeinen Unordnung kaum eine Bedeutung.                                                                            

Planmäßig vernünftig disponieren, nicht verschwenden, solche Tugenden nehmen in deren Erwägungen und Entscheidungen fast keinen Platz ein. Es ist ja nicht ihr Geld, nicht ihr Vermögen, das sie beim Fenster hinauswerfen.

Politiker schöpfen ganz einfach aus dem Vollen, auch dann noch, wenn der Vorrat längst aufgebraucht ist. Ganze Staaten leben, dank ihrer jeweiligen verantwortungslosen Führung, auf Pump. Zur Freude der Geldverleiher.                                                                      

Mit ihrem jeweiligen Volk als Bürgen scheint der Regierungen Kreditwürdigkeit in vielen Fällen bei der internationalen Finanzoligarchie daher unbegrenzt. Über das Instrument Europäische Zentralbank (EZB) kann ja inzwischen beliebig viel Geld vermehrt und  über die ESM-Bank (Europäischer Stabilitätsmechanismus) verteilt werden.

Nun ist das Inumlaufbringen von Banknoten aber ein heikles Unternehmen, das man nicht über Gebühr strapazieren sollte. Nicht nur einmal in der Geschichte  stand am Ende ein angeschlagenes Geldwesen da, das seinen nicht selten schweiß- und tränenreichen Tribut von Staat und Gesellschaft forderte.                                                                                              

Da nun die Macht der geldschöpfenden EZB unbegrenzt scheint, geht von dort  und den dilettantischen EURO-Rettungsbemühungen die größte Gefahr aus.

Denn gerade die von der Politik zu absoluter Macht ermächtigten  EZB  und ESM werden  zum absoluten Mißbrauch ihrer Befugnisse eingeladen, wovor  bereits im 19. Jahrhundert der englische Nationalökonom Ricardo im Hinblick auf  das Bankwesen ganz allgemein gewarnt hatte.                                                                                                                              

Was Herrn Draghi („Die EZB ist bereit, alles Notwendige zu tun, um den Euro zu erhalten“. Und glauben Sie mir, es wird genug sein.“) mit der unersättlichen Finanzspinne Goldman Sachs im Hintergrund, kalt lassen dürfte.

Sollte  nämlich weiter so verfahren wie bisher und dem Treiben der EZB keine Schranken gesetzt werden, und wenig spricht dagegen, wird die wundersame Vermehrung des Geldes  in noch viel entscheidenderer  Weise als bisher die Kaufkraft desselben beeinflussen.    

Was ja auch deshalb leicht zu bewerkstelligen ist, weil die Verlockung sehr groß und mit wenig Widerstand zu rechnen ist. So steuern wir möglicherweise sehenden Auges  auf eine Hyperinflation zu.

Und wie sähe es einmal mit Konsequenzen für die Verantwortlichen aus? Es ist mir nicht geläufig, daß auch nur einmal in der Geschichte einer großen Währungszerstörung, die dafür Verantwortlichen, sei es an der Spitze einer Notenbank oder der eines Staates, deshalb um ihr Leben oder Gut zu fürchten gehabt hätten.                                                   

Doch unzählige kleine Leute mußten sich in Folge dessen aus Scham oder Verzweiflung das Leben nehmen. Als Kollateralschaden würde  man dies heute von verantwortlicher Seite nüchtern zur Kenntnis nehmen.

Gemeinsam mit dem Geld-Verschieber ESM wird eine gigantische Vermögensumverteilung (hin zu Finanzkonzernen, Banken  und Einzelpersonen) durchgeführt. Wie schon öfters  in ökonomischen Zeitenwenden kommt dabei eine Seite zum besonderen  Handkuss: das hart arbeitende Volk, das mehrheitlich auf ehrliche Art und Weise sein Brot verdient.                                                                                                           

Im Gegensatz zur Finanzmafia und deren Kumpanen in Staat und Gesellschaft hat die Mehrheit nur bescheidene Rücklagen oder ein Häuschen im Grünen erwirtschaften können, deren sie ab jetzt verlustig gehen können.

Nachdem  nun aber nicht nur Brüssel, sondern auch das ebenso fast bankrotte Washington das Heil in der großen Geldvermehrung sieht, der weder Leistung noch Werthaltiges gegenübersteht, könnte es mit einiger Wahrscheinlichkeit, so nicht ein Kraftakt vollbracht wird, zu einem Zusammenbruch der globalen Finanzstrukturen kommen. Daran lassen viele Volkswirtschaftler keinen Zweifel.

Die Frage scheint daher nicht mehr ob, sondern wann dieser Kollaps über die internationale Bühne gehen wird. Doch Lokale und nationale Selbstbestimmung könnten, ja müßten nach einem Währungsverfall und  ökonomischem Kollaps wieder die ihnen zustehende Bedeutung bekommen und ehrliche, solide  Arbeit ihren wahren Stellenwert zurückerhalten.