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mardi, 12 mai 2020

Google représente-t-il un risque pour notre liberté culturelle ?

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Google représente-t-il un risque pour notre liberté culturelle ?

par Rémi Heintz

Ex: https://infoguerre.fr

Les effets de la crise sanitaire, économique et sociale due à l’épidémie de COVID-19 n’épargneront pas la vie intellectuelle et artistique. En cette période de déconfinement, le principe de précaution prévaut : les grands rassemblements et événements culturels ne pourront pas avoir lieu cet été. Les grands musées resteront fermés les semaines à venir. Les retentissements économiques seront majeurs sur ce pan de notre économie lié au tourisme et à notre attractivité internationale. L’annulation des festivals estivaux est estimée entre 2,3 et 5,8 milliards d’euros de pertes. Les restrictions imposées au musée entraineront une diminution estimée à plus de 50 % de leur chiffre d’affaire sur l’année 2020. Les institutions artistiques d’envergure internationale font le bilan. Et les pertes se chiffrent en centaine de millions de dollars.

Un marché en mutation

Face aux restrictions, les institutions publiques et les acteurs du marché de l’art et de la culture tentent de s’adapter rapidement pour maintenir l’exposition des œuvres, mais aussi les transactions. Les galeries et foires ont développées, avec l’aide des nouvelles technologies, des solutions d’expositions numériques. La Frieze, foire d’art contemporaine londonienne, a créé pour son évènement annuel, en mai 2020, une viewing room. Cette migration numérique est une révolution dans ce milieu traditionnellement fermé, rétif aux solutions digitales, où les prix se chuchotent et restent confidentiels.

Par ailleurs, les plus petits acteurs ou les artistes eux-mêmes se sont mobilisés pour assurer le maintien des transactions et vendre leurs œuvres en direct ou pour des associations. Il s’agit par exemple de l’initiative d’Artist support pledge, qui a utilisé uniquement les réseaux sociaux pour faire son travail de communication et d’influence. La crise du COVID et le confinement mondial a été un catalyseur pour accélérer le passage du monde de l’art au numérique.

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La nouvelle offensive des GAFAM

Cette situation est également une aubaine pour les géants du web : les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). Le marché devenant numérique, une place pour les grands influenceurs de notre monde se créé. Google a activé une stratégie de communication massive. Récit d’une attaque du marché préparée et bien organisée. En 2011, Google a créé Google Art Project, un service dédié à l’art. Cette plateforme est restée confidentielle, principalement utilisée dans le cadre des recherches des étudiants en art, elle recensait 150 musées et 32 000 œuvres d’arts, pour environ 55 000 musées dans le monde. L’accumulation des œuvres démarrait, sans publicité.

L’offensive de Google a commencé en 2018 avec le changement de nom de sa plateforme culturelle : Google Art Project devenait Google Art & Culture ; et le lancement très médiatisé de la première exposition cent-pour-cent en ligne regroupant le plus grand nombre d’œuvres de Frida Kahlo, jamais réunies. Google Art & Culture a été identifié par Alphabet, Maison mère de Google, comme un relais de croissance. Les attentes sont importantes : les revenus générés doivent avoir des taux de croissance supérieurs à ceux de l’ensemble de l’entreprise américaine.

La France bien ciblée

En pleine période de confinement, l’offensive est poursuivie par une guerre informationnelle bien rodée. Les réseaux ont été minutieusement sélectionnés, et le message a été ciselé. Pour le marché français aucun moyen de communication n’est épargné : la presse généraliste et d’information est influencée par de nombreuses dépêches, favorables à Google Art & Culture. La cartographie des relations a été minutieusement préparée. La presse spécialisée dans l’art mais également dans les milieux annexes : Architecture, Design, et mode relaient un message portant des valeurs de générosité, accessibilité et qualité. Enfin, les réseaux sociaux ont été utilisés en communication directe avec le compte Twitter de Google Art & Culture, ou indirect avec des influenceurs (ici nous prenons l’exemple de MLB The Show, suivi par 230 k d’abonnés). Le cas de Google n’est pas isolé. L’ensemble des GAFAM sont mobilisés dans cette captation du marché.

La démarche de Google Art & Culture, en reproduisant les œuvres, n’est pas répréhensible. Les pièces représentées sont, pour la plupart, tombées dans le domaine public. De plus le travail de référencement est fait avec l’aval des institutions possédant les œuvres. En revanche, à travers les notions de liberté, d’accessibilité et de modernité mis en parallèle avec le monde confiné, Google souhaite donner à Google Art & Culture une place institutionnelle. Le choix de ce timing, pour une offensive massive, est une façon habile de masquer le but : la maîtrise de l’information et des données à des fins d’exploitation par la maison mère ou par un tiers. L’objectif des GAFAM, longuement analysé dans des contextes de guerre d’information, n’est plus un mystère. En collectant nos données Google peut suivre le raisonnement des individus, mais également influencer ces derniers en leurs envoyant des informations dans le but de faire évoluer leurs propres consommations. Le don a toujours une contrepartie. L’Art et la culture était un des derniers bastions libres.

L’importance  des programmes nationaux de numérisation culturelle

Sur le sujet de la captation des données, et de leurs potentiels manipulations, la contre-attaque informationnelle passe principalement à travers un certain nombre de lanceurs d’alertes se trouvant dans nos institutions publiques. Les premiers politiques Français à réagir se sont concentrés sur la notion de moyens, en déplorant le manque d’acteurs nationaux et la longueur d’avance de Google. C’est le cas de Bertrand Lavaud, adjoint au maire du XVIIe arrondissement et consultant en numérique, dans sa tribune dans Les Echos. La réponse du Ministère de la Culture a été de renforcer les programmes nationaux de numérisation des contenus culturels.

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Dans un second temps, la question des méthodes et du but de Google a été soulevée par des enquêteurs allant plus loin en décrivant précisément moyens et armes utilisées par Google face à nos institutions et directeurs de musée. Cette démarche défensive, d’apport de clefs de lectures par la presse aux dirigeants, est très intéressante.

Grace à ces alertes et décryptages, les conservateurs se mobilisent pour une nouvelle culture. La présidente du musée Guimet assume une politique de recentrage et relocalisation des expositions. En affirmant vouloir valoriser les fonds méconnus des musées et arrêter de déplacer les œuvres, Sophie Makariou contre-attaque le modèle d’hier, où les expositions étaient jugées au nombre de chef d’œuvres exposés et non à la médiation culturelle. Un article décryptant la dernière exposition du Louvre expose les rouages et  ce jeu. Google Art & Culture est ainsi relayé à un modèle passé, et la vision de demain semble sans GAFAM, mais avec un travail scientifique minutieux de commissariat et médiation. Cette vision a été fortement relayée par les influenceurs, conservateurs et acteurs de la culture sur les réseaux sociaux. Ce fut, par exemple, la story Instagram de Paul Perrin, conservateur au Musée d’Orsay.

Rémi Heintz.

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samedi, 25 novembre 2017

Google et le complexe militaro-industriel américain, même combat

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Google et le complexe militaro-industriel américain, même combat

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Jusque vers 2006 ou 2007, les bons moteurs de recherche fournis par les entreprises américaines du web étaient rares.

Celui dit Google Search ou plus simplement Google (voir https://en.wikipedia.org/wiki/Google_Search ) était considéré comme le meilleur, tant par la rapidité de ses réponses, l'étendue des sources consultées que la neutralité des sélections. Néanmoins, certaines recherches très spécifiques ne pouvaient pas être satisfaites, mais cela n'avait rien d'anormal à l'époque compte tenu du fait que les sources recherchées étaient très peu consultées et échappaient donc aux moteurs.

Aujourd'hui, Google reste très généralement utilisé, même au regard des performances bien meilleures de moteurs moins connus, du fait de sa facilité d'emploi. Cependant, beaucoup d'utilisateurs exigeants considèrent qu'il est devenu pratiquement inutile du fait qu'il fournit sur un sujet donné une quantité d'informations provenant de sites différents sans donner aucune indication sur les différences pouvant les distinguer. C'est à l'utilisateur de les essayer tous pour obtenir le correspondant le plus approprié à ces besoins.

On objectera que Google, comme tout moteur, ne peut se substituer aux utilisateurs ayant des besoins spécifiques. C'est à eux de faire le tri. Or il faut considérer que vu le nombre de ceux qui interrogent Internet sans avoir une expérience suffisante du net en général, un peu d'aide du moteur ne serait pas inutile. C'est ce que fournissent beaucoup d'autres moteurs moins connus.

Mais il y a beaucoup plus grave. Il apparaît maintenant que les algorithmes de recherche utilisés par Google sont organisés pour oublier volontairement, ou ne pas mentionner (c'est-à-dire censurer ) des sites ou des thèmes dont la ligne éditorial déplait au gouvernement américain et à ses services spécialisés, notamment le FBI et la CIA.

Il était évident depuis longtemps que les données collectées par Google étaient immédiatement accessibles à ces services du fait que les bases de données collectées par le moteur étaient quasiment communes avec celles conservées par les mémoires gouvernementales, notamment la National Security Agency (https://www.nsa.gov/)  Par ailleurs, les algorithmes de recherche étaient quasiment les mêmes, si bien que l'on pouvait à juste titre considérer que Google pouvait à la demande du FBI ou de la CIA faire à leur place le travail d'espionnage que ces services officiels souvent très encombrés ne pouvaient faire.

De plus, il faut savoir qu'un grand nombre d'informateurs humains travaillant pour ces services orientent les recherches et les interprétations de celles-ci vers des domaines ou des données personnelles insuffisamment explorés par les moteurs. On peut donc suspecter, comme l'a fait l'opposition politique américaine, que ces équipes sont souvent communes à Google et aux services officiels.

Mais c'est de plus en plus une coopération systématique de Google avec les services officiels que dénonce l'opposition. Ainsi, l'essentiel des données géographiques fournies par Google Map proviennent d'observations militaires, aériennes ou satellitaires. Il en est de même des données personnelles « sensibles » collectées par les services de renseignement, qui sont fournies à Google sans difficultés pour lui permettre d'effectuer lui-même des sélections.

Une censure politique

Le site socialiste américain WSWS (World Socialist Web Site) a constaté qu'au moins sur les serveurs de Google anglophone, il n'était plus jamais possible de trouver mention du site ou d'articles faisant allusion au site. Tout se passe désormais comme s'ils n'existaient pas. Plus grave en termes diplomatiques, le même sort frappe les sites russe Russia Today RT ou Sputnik qui ne peuvent en rien être considérés comme des machines de propagande utilisées par la Russie pour conduire une guerre d'information avec les Etats-Unis. Eric Schmidt, PDG exécutif d'une des filiales de Google, s'en est vanté publiquement . https://www.rt.com/document/5a1323f5fc7e9353358b4567/amp/...

Ceci n'est qu'un début. Nous avons nous-mêmes indiqué que, dans le domaine de l'intelligence artificielle, Google avait racheté pratiquement toutes les start up productives. Il en est de même en matière de robotique autonome. On lira à ce sujet notre article, déjà un peu ancien, accessible sous http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/141/googlebot....

Comme ces différents outils sont de ceux qui, au moins dans la sphère anglophone, construiront le monde de demain, ce monde sera un monde Google.

Google, maître du monde? Oui, mais d'un monde défini exclusivement par les divers intérêts politiques, économiques et militaires des Etats-Unis. Même la Russie et la Chine devront en partie s'y soumettre, compte-tenu de la difficulté qu'elles éprouvent aujourd'hui à rattraper leur retard sur Google.

jeudi, 12 mars 2015

Google nous classera selon les critères de la pensée unique

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Google nous classera selon les critères de la pensée unique

Auteur : Arnaud Lefebvre
Ex: http://zejournal.mobi                                                       

Google fait confiance au savoir: les sites internet pourraient être classés en fonction des faits et non plus des liens.

Internet est pollué : les sites anti-vaccination figurent en premier lieu des résultats de Google et les nouvelles peu fiables se répandent comme une trainée de poudre, explique NewScientist. Mais Google a trouvé une manière d’arranger cela : les sites internet pourraient être référencés en fonction de la véracité de leur contenu.

Actuellement, Google utilise les liens entrants d’une page internet comme un indicateur de la qualité de celle-ci. Ce système est la base du fonctionnement du moteur de recherche tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cependant, l’inconvénient est que des sites internet où pullule la  désinformation peuvent monter dans le classement de Google si un nombre suffisant de personnes redirigent les utilisateurs vers eux.

Mais une équipe de Google est en train d’adapter ce modèle afin de mesurer la popularité d’une page internet en fonction de sa crédibilité et non de sa réputation sur la Toile. Au lieu de recenser le nombre de liens entrants, le nouveau système, qui n’est pas encore totalement prêt, comptabilise la quantité de données informatives erronées. « Une source qui a peu de faits erronés est considérée comme digne de confiance », a expliqué l’équipe qui précise que le score de chaque page est un score de confiance fondé sur le savoir.

Le logiciel fonctionne sur base des informations du Knowledge Vault, une immense base de données que Google a créée à partir de l’Internet. Avec cet outil, les faits acceptés unanimement sur Internet sont considérés comme une approximation raisonnable de la vérité et les pages web qui contiennent des informations contradictoires sont classés en bas des résultats.

Il existe déjà bon nombre d’applications qui aident les utilisateurs d’Internet à vérifier les faits sur Internet. LazyTruth est une extension de navigateur qui permet de démasquer les faux mails et les hoax (canulars) qui circulent sur Internet. Emergent, un projet du Tow Center for Digital Journalism de L’université de Columbia, collecte les rumeurs issues de certains sites puis vérifie leur véracité ou les réfutent et les renvoie à d’autres sources.

Matt Stempeck, le développeur de Lazytruth estime que trouver une réponse exacte sur Google pourrait aider à venir à bout de la désinformation du public.

(Ndlr : Bien voyons…  Qui va décider de l' »exactitude » de la réponse ?   En gros, l’alternatif va se retrouver au fond du panier. Vaccination, chemtrail, découvertes scientifiques non labellisées et pourquoi pas, informations politiques bref, tout ce qui sera pas jugé comme information fiable disparaitra en fin de classement. Google va ressembler à une sorte de  wikipédia du lien, politiquement correct et bien propre sur lui. Vive la démocratie. Prenez l’habitude de naviguer avec duckduck !)


- Source : Arnaud Lefebvre

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samedi, 01 novembre 2014

Google: vers la domination robotique globale?

Google: vers la domination robotique globale?

Auteur : Eric Pinzelle
Ex: http://zejournal.mobi

1) Qui connaît réellement l'empire de Google?

Les grandes choses ont de petits commencements. Il y a dix ans à peine, Google entrait en Bourse. Aujourd'hui, un analyste prédit que l'entreprise fondée par Larry Page et Sergey Brin serait la première a atteindre le billion de dollars de capitalisation boursière (NYPost du 10 octobre 2014). Selon l'analyste Colin Gillis employé par BCG Partners, "Google va croître aussi vite qu'une traînée de poudre grâce aux investissements dans des secteurs comme les voitures autonomes et la robotique". Évaluée à l'origine à 23 milliards de dollars, l'entreprise atteint aujourd'hui 366 milliards, devenant la 4e compagnie au monde, très proche de Microsoft et d'Exxon Mobil.

Depuis février 2001, Google a acquis 172 entreprises dans des secteurs extrêmement variés. Toutefois, ces derniers mois, la firme californienne a multiplié des achats qui intriguent inévitablement tous les observateurs. Entre octobre et décembre 2013, 8 firmes de robotiques étaient rachetées presque coup sur coup. Ensuite, ce furent 4 entreprises spécialisées dans l'intelligence artificielle, les deux dernières acquisitions dans ce domaine datant du 23 octobre. Sans compter les sociétés de drones de haute altitude et d'imagerie satellite. Qu'est-ce que Google pourrait vouloir en faire? Certains commentateurs se demandent ainsi si l'entreprise ne veut pas créer une armée de robots, et si c'était le cas, dans quel but? On peut penser qu'il s'agirait d'une chasse aux talents dans des domaines d'avenir, Google étant devenu un amalgame de technologies diverses. Il y a dix ans, Google était clairement un moteur de recherches. Aujourd'hui, les marchés et le grand public ne savent plus trop définir l'entreprise ni ne comprennent ce qu'elle est en train de devenir.

Les citoyens de la planète devraient peut-être se poser la question. Rappelons que Google a la mainmise sur une immense part des connaissances humaines, peut parler n'importe quelle langue, l'entreprise a cartographié l'ensemble des rues et chemins de la planète, elle en sait certainement plus sur vos données personnelles (votre localisation, où vous vous rendez, votre téléphone, ordinateur, vos amis, vos contacts, toute votre vie digitale...) que le système ECHELON lui-même. Ces éléments troublants interpellent de nombreux observateurs: Google serait-elle en train de se transformer en Skynet?

D'après les fondateurs de Google, les robots auront remplacé les humains vers 2035 pour un monde meilleur. Étrange vision de l'avenir dont on ne sait s'il faut s'en réjouir. Selon leur nouveau gourou Ray Kurzweil, (responsable de l'équipe d'ingénieurs, également conseiller de l'armée américaine dans les domaines scientifiques), dès 2029 les robots pourront faire tout ce que font les humains, de manière plus efficace. Cet inventeur touche à tout prédit qu'avant dix ans les ordinateurs auront atteint un certain niveau de "conscience" et qu'à l'horizon 2045 ils seront des milliards de fois plus puissants que tous les cerveaux humains sur Terre.

Perspective tout à fait sidérante et pour le mois effrayante d'un avenir de silicone et d'acier, d'un monde plus que jamais à deux vitesses. Heureusement que le slogan de Google: "Don't do evil", "ne faites pas le mal" est là pour nous rappeler que les dirigeants actuels de cet empire affichent des convictions pacifiques... Est-ce suffisant pour nous rassurer pour autant?

2) La robotisation dans le domaine militaire

La technologie robotique militaire est hautement classifiée et gardée secrète. Pour autant certains projets sont déjà connus, certains employés depuis des années, et d'autre ont reçu un certain éclairage médiatique. Google, depuis ses dernières acquisitions, y prend une part active.

Commençons par les drones, ces fameux avions sans pilotes, qui servent d'appareils de reconnaissance et parfois d'attaque. La toute première attaque lancée contre une cible au sol par un drone Predator eut lieu près de Khost au Pakistan le 4 février 2002. La CIA était aux commandes et des informations donnaient à penser que Ben Laden était présent sur les lieux. Un missile Hellfire fut tiré et trois civils innocents exécutés. On entrait dans une nouvelle ère: tuer devenait distant, sans risque, presque comme dans un jeu vidéo. Ces machines volantes mortelles sont devenues les "héros" de la guerre « propre et chirurgicale » pour ceux qui en possèdent et savent communiquer dans ce sens vis à vis des opinions publiques. Les opérateurs à distance, certains situés à des milliers de km, peuvent toujours déclarer qu'ils ne font qu'obéir aux ordres. Les victimes sont totalement déshumanisées.

De nos jours, des centaines de drones sont utilisés par de nombreuses nations dont la France. Notons au passage l'énorme retard de la France dans ce domaine: l'armée de l'air n'en possède pour l'instant que 6 pour plus de 400 dans l'arsenal américain! Nos drones ne sont d'ailleurs pas armés à ce jour par décision politique. Le gouvernement américain ayant franchi ce pas depuis longtemps, le sénateur Lindsey Graham estimait en février 2013 que plus de 4700 personnes avaient déjà été victimes de l'attaque des drones au Pakistan, en Irak, en Lybie, au Yemen, en Somalie, en Afghanistan... D'après le ministère de la défense pakistanaise, 80% des tués seraient des civils (voir: drones.pitchinteractive.com/).

Aujourd'hui mercredi 29 octobre, le ministre de l'intérieur Chaudhry Nisar Ali Khan exigeait l'arrêt définitif des attaques de drone au Pakistan lors de son entretien avec le représentant américain Daniel Feldman. Des drones patrouillent aussi le long de la frontière américano-mexicaine pour des missions de surveillance diurnes et nocturnes.

Du côté de l'espace, un petit véhicule orbital robotisé de 8m de long, le X-37 B de Boeing (Phantom Works division), utilisé par l'US Air Force, lancé en décembre 2012 a été récupéré sur la base de Vandenberg ce 17 octobre. Les missions précises de cet engin (il s'agissait déjà de la troisième) sont inconnues du grand public. L'appareil est lancé à l'aide d'une fusée et atterrit sur Terre comme la navette spatiale.

Pour la Navy et les Garde-côtes, des systèmes opérationnels sont à présent capables de mettre en place une "nuée" (swarm) d'embarcations rapides armées et autonomes afin d'assaillir et encercler tout ennemi ou danger potentiel de manière collective. La technologie à l’œuvre (programme CARACaS) a été développée par la NASA pour les rovers martiens. Testée en situation réelle le 14 août sur la rivière James en Virginie avec 13 embarcations robots, elle serait économique: le système était installé sur des bateaux déjà en service.

De son côté, l'entreprise privée Juliet Marine Systems a mis au point le GHOST, un bâtiment robotisé furtif. Rapide (50 nœuds) et pouvant être équipé de 90 missiles NEMESIS, la société de Portsmouth prétend qu'elle pourrait les vendre à seulement 10 millions de dollars l'unité. Jusqu'à présent, le Pentagone et la Navy ne sont pas montrés intéressés mais un contrat pour 25 bâtiments aurait été conclu avec un pays non dévoilé.

Vient ensuite la catégorie des robots utilisés pour le déminage, comme les PackBot de Irobot (qui furent utilisés dans la centrale de Fukushima après le tsunami de 2011) et le Talon de l'entreprise QinetiQ par exemple. Ce dernier, dans une version modifiée appelée SWORDS est capable de transporter toute une panoplie d'armements (mitrailleuses M 240, M 249, lance grenades de 40 min...). Ce sont d'ailleurs trois robots SWORDS qui furent pour la première fois employés en situation de combat en Irak en 2007. Les rapports concernant la mission sont contradictoires. L'armée les aurait finalement retiré du théâtre d'opérations sans les avoir utilisés. QinetiQ est déjà passé à l'étape suivante en développant le robot MAARS, décrit selon la firme comme "puissant, agile, modulaire et prêt au combat". Le HDT Global Protector est un engin à chenille assez similaire, capable de transporter 227 kg de matériels ou d'être équipé d'armes portatives, tout comme le Northrup Grumman CamMEL qui est lui désigné comme un rover multi-usage.

Les robots humanoïdes et ceux qui tentent de reproduire les animaux. Google a fait l'acquisition d'une panoplie d'entreprises travaillant dans la robotique dont Boston Dynamics qui a obtenu 140 millions de Dollars de contrats du Département d’état américain et de ses agences depuis l'an 2000. L'entreprise se vante d'ailleurs de conseiller et d’équiper l'Armée, la Marine et les Marines avec le développement des robots les plus avancés de la planète. Les robots PETMAN et ATLAS de taille humaine sont déjà capables de marcher et d'évoluer sur tous les terrains. BigDog est un robot évoluant sur 4 pattes capable de transporter 150 kg, lancer de lourds objets à distance, Cheetah détient le record mondial de vitesse pour un robot quadrupède avec ses 45 km/h. Tous ces projets ont été financés en grande partie par la DARPA, l'agence pour les projets de recherche avancée de défense à l'origine, par exemple d'ARPANET, l'ancêtre d'internet. En combinant toutes ces avancées sur l'autonomie, la mobilité, la puissance et la vélocité, Google détiendrait déjà les clefs du futur combattant robotisé de nos pires cauchemars. En parallèle, la DARPA continue également de diriger de nombreux projets dont le X-37 B, des travaux sur l'interface neuronale directe, les exosquelettes HULC et XOS...

La Directrice actuelle de la DARPA, l'ingénieur Arati Prabhakar, expliquait récemment que son agence investissait pour des raisons de sécurité nationale. Google, en tant qu'investisseur privé comptait bien honorer les contrats en cours, ce qui était perçu comme un "signe positif". En réalité, personne, pas même le Département d’état, ne connaît vraiment les intentions des dirigeants de la firme californienne à ce sujet, ni l'étendue des travaux en cours au sein du très secret laboratoire Google X supervisé par Sergey Brin en personne.

3) Robots et stratégie au sein de l'armée américaine

On n'arrête pas le progrès. Aussi, afin de se doter d'équipement adapté, l'armée américaine fait régulièrement un état des capacités robotiques et de leurs avancées. En octobre 2013, Northrop Grumman, 5D Robotics, HDT Robotics, iRobot, QinetiQ et Lockheed Martin ont présenté pendant plusieurs jours différents robots d'usage militaire. Déplacement, autonomie, transport de charges lourdes, franchissement de terrain étaient évalués à Fort Benning en Géorgie. L'événement visait à présenter à l'état major la "technologie réellement disponible" et comment elle pouvait être appliquée à la Défense. A cette occasion, 4 compagnies ont mis à disposition leurs robots armés, comme le Protector, monté d'une mitrailleuse M-240. D'autres engins robotisés ou autonomes furent testés au mois d'août de cette année à Fort Benning.

D'après Scott Hartley, co-fondateur de 5D Robotic, il pourrait y avoir 10 robots pour 1 soldat dans l'armée américaine d'ici une décennie. Ces robots pourraient déplacer matériels et équipements, effectuer des patrouilles de sécurité, suivre les soldats sur le champ de bataille pour un soutien logistique voire prendre part au combat.

Toutes ces évolutions vont dans le sens de la stratégie mise en place par le Commandement d’entraînement et de doctrine de l'armée (TRADOC). Ce haut commandement est chargé de modeler l'armée du future, de développer et de maintenir la doctrine militaire, mais aussi de la formation et de l’entraînement des soldats, la production de manuels militaires...etc. Le magazine Popular Science de janvier consacrait d'ailleurs un fascinant article à ce sujet. "Vers 2050 les soldats américains pourraient bien lutter aux côtés de collègues robots". Le général Robert Cone (alors Directeur du TRADOC) révélait que l'armée comptait ramener la taille des équipes de combat des brigades de 4000 à 3000 soldats, drones et robots servant de complément.

Pourquoi remplacer des hommes par des machines? Les hommes coûtent trop cher: il faut les entraîner, les nourrir, les équiper, et encore les suivre durant tout le reste de leur vie après leur retour à la vie civile. En 2012, un quart du budget du Pentagone était consacré à l'entretien et à la paie des soldats d'actives et les retraités.

Dans l'armée américaine, l'escouade de 9 hommes est la plus petite unité de combat opérationnelle. Les transports de troupes sont crées en prenant en compte ce format.

Les équipes de combat des brigades constituent les plus petites unités moyennes qui peuvent être envoyées au combat de manière indépendante. En réduisant les soldats dans les escouades, on réduit les effectifs de la brigade, ce qui entraîne des véhicules plus petits et moins chers. Pour ne pas diminuer la capacité opérationnelle en diminuant les effectifs, les brigades doivent pouvoir compter sur tout ce qui est nécessaire. En cela, le général Cone expliquait que l'armée américaine allait "devoir changer fondamentalement la nature de la force et qu'il fallait pour cela une avancée déterminante dans la science et la technologie". Ce qui, selon lui, devrait arriver vers 2030-2040.

Il existe encore un large fossé entre l'adoption de nouvelles technologies et la création des doctrines militaires d'application. Le programme Futur Combat Systems, en cours de 2003 à 2009 visait justement à la mise en place progressive de telles avancées au sein de l'armée: moins d'hommes, davantage de robots.

Ce mois-ci, Paul Scharre, Directeur du 20YY Warfare Initiative du «Centre pour une Nouvelle Sécurité Américaine» rendait public un rapport intitulé "Robotiques sur le champ de bataille, l'arrivée de la nuée" (Robotics on the Battlefield -The Coming Swarm). "Des équipes de robots interconnectés vont changer la manière de faire la guerre pour les Etats Unis et d'autres pays". Dans un futur proche, des "nuées de systèmes robotisés vont créer des changements considérables dans le cadre d'opérations militaires". "Les forces armées capables d'appréhender la meilleure façon d'employer ces nuées, les structures, la doctrine, la formation, le commandement et le controle nécessaires à leur soutien auront un avantage significatif par rapport à celles qui ne le maitriseront pas" conclut le rapport. La stratégie militaire est en perpétuelle mutation.

4) Quelles limites à la guerre robotisée?

Une foule de questions se posent ainsi déjà: quelles seront les limites de cette révolution robotique? Devons-nous donner la capacité de prendre la décision de tuer à des machines? L'avènement de ces nouvelles technologies entraînent la crainte de voir un jour les champs de bataille envahis par d'innombrables robots combattants.

Et si de puissants cyborgs militaires atteignaient un certain degré d'intelligence artificielle, la boite de Pandore serait ouverte. Des spécialistes tentent d’alerter l'opinion publique. Selon Elon Musk, le génial fondateur de SpaceX et de Tesla Motors: "jouer avec l'intelligence artificielle serait comme invoquer le démon". Particulièrement critique il déclarait dans le même sens: "Je pense que nous devrions être très prudents avec l'intelligence artificielle qui est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires".

Contre cet univers militaro-technico-industriel la résistance s'organise déjà de manière dispersée. Un inventeur se propose ainsi de créer une armée de robots pour lutter contre les robots militaires ennemis: le Professeur du MIT Chris Csikszentmihalyi et son équipe crée depuis des années des machines destinées à lutter contre les machines pour s'opposer aux guerres et aux "puissants" qui menaceraient nos libertés.

Sur le plan éthique, la conférence donnée par le physicien Mark Gubrud, à Atlanta lundi 27 octobre portait sur la même thématique. Ce membre du Comité pour le contrôle des robots armés, a prévenu l'auditoire, parlant de la possibilité de plus en plus pressante "d'armées de robots luttant dans une guerre où les humains n'auraient aucun rôle".

Actuellement plus de 50 organisations militent contre les robots militaires. Une campagne active sur le net, intitulée "Stop Killer Robots" est en cours depuis avril 2013. Mardi 28 octobre, sa coordinatrice, Mary Wareham, a délivré un communiqué devant le Comité de désarmement et de la Sécurité internationale de l'Assemblée des Nations Unies.

"La vitesse actuelle des changements technologiques impose des délibérations urgentes et une action bien plus rapide" prévenait le rapport. « Nous avons de nombreuses préoccupations avec ces "robots tueurs", mais la plus importante préoccupation est sans doute la notion de permettre à une machine de sélectionner et de prendre une vie humaine sur le champ de bataille, dans le cadre du maintien de l'ordre, ou d'autres situations. Nous avons constaté que nombreux sont d'accord avec nous, c'est un pas de trop, c'est franchir une ligne qui ne devrait jamais l'être. Ce serait un affront à la dignité humaine. »

Dans ce monde de plus en plus cybernétique, Google est bel et bien en passe de devenir incontournable. Un empire est en train de se constituer sous nos yeux. Le Professeur Noel Sharkey, spécialiste en robotique et intelligence artificielle à l'Université de Sheffield déclarait aujourd'hui, jeudi 29 octobre, au journal The Independent: "J'aimerais penser que Google va en fait utiliser cette technologie avancée pour construire un extraordinaire robot civil – peut être un robot capable de livrer des colis ou pour l'aide à domicile, mais l'attractivité de contrats militaires de plusieurs millions de dollars pourraient les pousser du côté obscure. Espérons que cela n'arrivera pas".

Gageons que vous ne verrez plus jamais le moteur de recherches Google de la même manière...


- Source : Eric Pinzelle

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Le rôle diplomatique secret de Google dénoncé par Julian Assange

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Le rôle diplomatique secret de Google dénoncé par Julian Assange

Auteur : Guillaume Champeau 
Ex: http://zejournal.mobi
 

Assange continue de déranger

Dans un livre publié en septembre dernier, le fondateur de Wikileaks décrit en profondeur le rôle diplomatique joué très discrètement mais efficacement par Google, en particulier dans les pays arabes. Pour Julian Assange, Google est devenu une officine au service des intérêts américains, notamment grâce à sa filiale Google Ideas dirigée par Jared Cohen.

"Personne ne veut reconnaître que Google a beaucoup grandi et en mal. Mais c'est le cas". En septembre dernier est paru chez OR Books le livre When Google Met Wikileaks, écrit par Julian Assange. Le magazine Newsweek en publie cette semaine de très longs extraits, dans lesquels le fondateur de Wikileaks décrit avec minutie le rôle de l'ombre joué par Google dans la politique internationale des Etats-Unis. Le passage est véritablement passionnant, et mérite d'être lu. Il est étayé par des documents, dont beaucoup avaient fuité sur Wikileaks, qui donnent corps à l'analyse.

En résumé, Julian Assange estime qu'à travers l'action très politique de deux responsables de Google, son président Eric Schmidt et le beaucoup plus discret Jared Cohen, la firme de Mountain View est devenue une officine diplomatique au service des intérêts américains. Elle accomplirait une version modernisée du soutien qu'apportait la CIA aux dictateurs d'Amérique du Sud pendant la guerre froide. Il ne s'agit plus aujourd'hui de soutenir les régimes autoritaires contre les tentations communistes du peuple, mais de soutenir les rebelles contre les régimes autoritaires islamiques du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Déguisé sous des traits humanitaires, l'objectif fondamental reste toutefois le même : défendre le libéralisme économique et les intérêts stratégiques américains.

Le libéralisme économique étant perçu comme une résultante des droits de l'Homme, il suffirait de défendre la liberté d'expression, de faciliter la communication entre les hommes et de mettre en valeur toutes formes de libertés individuelles pour que le libéralisme économique s'impose de lui-même. A cet égard, Internet est une aubaine. On sait que l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a ainsi financé un clone de Twitter à Cuba, ou tenté d'imposer des réseaux sociaux en Afghanistan, au Kenya ou au Pakistan.

Jared Cohen, l'homme de l'ombre des révolutions arabes

De son côté, Google a fondé Google Ideas, une structure méconnue dont l'agenda est exclusivement politique. Il s'agit de voir "comment la technologie peut permettre aux gens de faire face à des menaces en étant confrontés au conflit, à l'instabilité et la répression". L'organisation est dirigée par Jared Cohen, un ancien conseiller diplomatique de Condoleeza Rice et d'Hillary Clinton au ministère des affaires étrangères du gouvernement américain.

Selon sa fiche Wikipedia, Jared Cohen est un jeune spécialiste (33 ans) de l'anti-terrorisme, de la "contre-radicalisation", du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud, des libertés sur Internet, et de "l'encouragement à l'opposition dans les pays répressifs". Il fut considéré l'an dernier par TIME comme l'une des 100 personnalités les plus influentes, tandis que le New Yorker lui avait consacré dès 2007 un portrait élogieux, qui rappelle qu'il s'était rendu en Iran pour aider l'opposition dès ses jeunes années d'étudiant.

L'activité de Cohen au sein de Google Ideas lui a valu jusqu'aux inimités de Stratfor, l'officine privée très influente et proche du pouvoir dont les e-mails avaient fuité en 2011 sur Wikileaks, valant au pirate-informateur pas moins de 10 ans de prison. Ils voyaient l'activité diplomatique de Google comme une forme de concurrence.

Dans un courriel interne cité par Julian Assange, daté du 27 février 2012, le responsable aux renseignements de Stratfor avait parlé en ces termes d'un projet confidentiel de Jared Cohen de se rendre dans les semaines suivantes à la frontière entre l'Iran et l'Azerbaïdjan

Google a le soutien et la protection aérienne de la Maison Blanche et du Département d'Etat. En réalité, ils font des choses que la CIA ne peut pas faire. Mais je suis d'accord avec toi. Il va se faire kidnapper ou se faire tuer. C'est ce qui pourrait arriver de mieux pour exposer le rôle secret qu'a Google pour faire mousser les soulèvements, pour être franc. Le gouvernement US pourra prétendre qu'il ne savait rien, et c'est Google qui tiendra le sac de merde.

Dans son livre, Julian Assange décrit par ailleurs toute une galaxie de fondations et associations qui sont directement ou indirectement liées à Google Ideas et à la diplomatie américaine, fondées ou rejointes par Jared Cohen. Parmi elles figurent Movements.org, créé par Cohen, qui a fusionné avecAdvancing Human Rights. Or ce choix n'est pas neutre. AHR a été fondé par Robert Bernstein, qui a démissionné en 2010 de la prestigieuse association Human Rights Watch qu'il avait pourtant fondée. Il reprochait à HRW d'avoir été trop critique contre les violations des droits de l'homme par Israël. Par opposition, Advancing Human Rights ne s'intéresse donc qu'aux "sociétés fermées", fermant les yeux sur des régimes critiquables aux apparences plus démocratiques.

Un pouvoir d'influence sans précédent ?

De là à dire que Google Ideas protège aussi les intérêts israéliens en aidant à déstabiliser les puissances arabes voisines, il n'y a qu'un pas que Julian Assange prend garde de ne pas franchir. Il met toutefois en garde contre le pouvoir d'influence politique de Google, qui joue aussi bien sur des faits de société que sur des enjeux beaucoup plus stratégiques.

"Google est perçu comme une entreprise essentiellement philanthropique", écrit Assange. Mais, fait-il remarquer, si une entreprise militaire privée comme Academi (anciennement Blackwater) "avait un programme tel que Google Ideas, ça lui vaudrait un examen critique intense" auquel Google échappe, grâce à son image de bienfaiteur de l'Internet.

"Les aspirations géopolitiques de Google sont fermement mêlées dans celles de l'agenda des affaires étrangères de la plus grande superpuissance mondiale. A mesure que le monopole de Google sur la recherche et les services Internet s'accroît (...), son influence sur les choix et les comportements sur la totalité des être humains se traduit en un véritable pouvoir d'influer sur le cours de l'histoire".

- Source : Guillaume Champeau

00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, julian assange, google, états-unis, espionnage | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 04 mars 2012

Google, Apple et Facebook sur la voie de la domination mondiale

© Collage "Voix de la Russie"
 
     
Google, Apple et Facebook se préparent à attaquer le domaine contrôlé par les gouvernements nationaux et les principaux acteurs de l'économie traditionnelle - les banques et les grandes entreprises. Il s’agit d’un premier pas pour atteindre le but tant convoité par chacun de ces géants de l’Internet, à savoir la domination mondiale.

Ils prévoient d’atteindre ce but en premier lieu au moyen du perfectionnement de leurs technologies et une présence globale sur la toile. Par ailleurs, ces compagnies ont largement dépassé le niveau de la législation de nombreux pays, et peuvent désormais avoir une influence sur ces derniers. Il suffit de se souvenir de la confrontation de Google avec le gouvernement chinois, ou les Révolutions arabes, qui se faisaient avec l’aide de Facebook.

«Chaque entreprise a des projets de conquête du monde», considère Andreï Massalovitch, chef du département de l’intelligence compétitive de la compagnie «Dialog-Naouka». Google, Apple et Facebook ont atteint un tel niveau de développement, que la démocratie mondiale ne peut plus les influencer, oules limiter. S'ils font quelque chose de nuisible, les législations des différents pays ne seront plus en mesure de les arrêter. Barack Obama a annoncé qu'il allait présenter un projet de loi sur la possibilité d'un contrôle de Facebook et de Google pour protéger les droits des citoyens américains à la vie privée. Mais j’imagine, que cela ne va rien changer à l’échelle mondiale. Ces géants vont continuer à ce développer, comme ils se sont développés jusqu’à présent».

Les principales entreprises du secteur IT ne vendent rien de concret, mais font miroiter de dividendes considérables. Elles possèdent des milliards, car les investisseurs placent des fonds colossaux dans ses entreprises. Il s’agit en fait d’une bulle économique. Tout ira bien dans ce secteur avant une prochaine crise, et pour assurer leurs arrières, ces géants technologiques essaient d’ores et déjà d’arriver sur un autre niveau et pénétrer dans des secteurs réels de l’économie. Il s’agit notamment du secteur des télécommunications, du contenu d’information, des médias, mais aussi du secteur de l'éducation et du divertissement.

«Les réseaux sociaux veulent assumer le rôle des dirigeants du monde», estime le chef de l'agence de renseignement russe «R-Techno» Roman Romatchev. «Presque tous les 7 milliards d’habitants de notre planète peuvent accéder au réseau Internet et laisser leur point de vue sur un blog. Les nouvelles technologies sont devenues une sorte de miroir de nos pensées. Pour diriger, il faut contrôler les pensées des gens, d'être en mesure de les diriger, corriger, et envoyer dans la bonne direction. Rappelez-vous célèbre livre d'Orwell 1984? C’est exactement vers ce scénario, où le «le Grand frère te regarde»qu’ils veulent amener l’humanité».

Si les réseaux sociaux y parviennent, il n’est pas exclu que l’Internet devienne alors un Etat à part. C’est la vision futuriste que partage dans un entretien à Voix de la Russie Andreï Massalovitch. «Si tout va selon ce scénario, l’humanité n’a qu’à se réjouir que les géants de l’Internet ne tentent pas de faire de l’Internet un membre à part entière de l’ONU», explique-t-il.

Plaisanteries à part, cette situation est vraiment sérieuse. Le «Printemps arabe» l’a montré : les dirigeants qui n'ont pas pu mettre le réseau sous contrôle, ont été renversés par l’opposition. Ainsi, les gouvernements nationaux doivent pouvoir réagir rapidement aux menaces émergentes de la part des médias sociaux. Et là, il ne s’agit pas de parler d’une lutte contre la «peste orange», mais des réseaux sociaux, qui cherchent à dominer le monde.