Ce dimanche 3 octobre 2010, les Allemands pourront enterrer officiellement la Première Guerre mondiale. C’est en effet ce jour-là que l’Allemagne soldera définitivement sa dette héritée de la Grande Guerre, près d’un siècle après le début de celle-ci, rapporte le journal allemand Bild.
«Le montant restant à payer est de 69,9 millions d’euros, une somme prévue au point 2.1.1.6 du budget fédéral 2010, intitulé « Dettes réglées à l’étranger »», précise le quotidien. «La plupart de l’argent ira à des particuliers, des fonds de pensions et des sociétés d’emprunts obligataires, comme convenu dans le cadre du traité de Versailles», ajoute The Daily Telegraph.
Une dépêche AFP relayée par Cyberpresse.ca expliquait l’année dernière pourquoi, 92 ans après la fin du conflit, l’Allemagne continue à payer. En 1919, le traité de Versailles imposait aux Allemands le paiement de 132 milliards de marks-or. Ruiné et frappé par une grave crise économique au début des années 1920, puis par la Grande Dépression, le pays était cependant incapable de s’acquitter de ces colossales réparations. L’Allemagne avait alors emprunté pour satisfaire aux exigences du traité.
En 1932, le moratoire Hoover annulait finalement ces réparations, mais il restait encore à l’Allemagne à rembourser les emprunts contractés pour leur paiement avant cette date.
L’Allemagne nazie avait cessé les remboursements pendant la Seconde Guerre mondiale. A l’issue de celle-ci, l’Accord de Londres signé en 1953 entre la RFA et une vingtaine d’autres pays renvoyait à l’après-réunification la question des remboursements. La charge des intérêts incombant encore à l’Allemagne devait être réglée sur une période de vingt ans après la réunification, qui n’était alors qu’une hypothèse.
Le 3 octobre 1990, la RFA et la RDA se sont réunifiées, et le paiement des intérêts a repris. Ainsi, «entre 1990 et 2010, presque 200 millions d’euros ont été payés» par l’Allemagne à ses créanciers, affirmait fin 2009 Boris Knapp, le porte-parole de l’Agence financière allemande, en charge de la dette. Dimanche, pour le vingtième anniversaire de sa réunification, l’Allemagne tournera donc une nouvelle page de son histoire.
(Merci à Erwinn)