mardi, 21 février 2017
Le symbolisme du feu
Alberto Lombardo :
Le symbolisme du feu
Le mot « feu » vient du latin « focus », signifiant « foyer ». Comme l’écrit Giacomo Devoto, ce terme « n’a pas de connexions évidentes avec l’indo-européen (des origines) ». Dans les langues indo-européennes anciennes prévalent en effet, et pour l’essentiel, deux autres formes communes pour désigner le feu : « *egni -» et « *pur(o) ». Ces formes communes ont été reconstituées sur la base de nombreuses indices dans les langues historiques ; le premier se retrouve dans le latin « ignis », dans le nom de personne hittite « Agnis », dans le lituanien « ugnis », dans le slave ancien « ogni » et dans le sanskrit « agnis ». La seconde racine, soit « *pur(o) », se retrouve de manière encore plus diffuse, couvrant notamment l’aire germanique où elle est largement attestée. Cette racine se retrouve en italien dans le concept de « pur », par l’intermédiaire du latin ; il est demeuré quasi inchangé depuis des millénaires. Il me paraît particulièrement intéressant, quand on aborde le sens de ces deux racines, de relever une observation de Robert S. P. Beekes ; la suivante : « les deux principaux termes (soit « *egni- » et « pur(o) ») signifient tous deux « feu » mais on peut penser qu’ils représentaient à l’origine une opposition. Le premier terme, généralement du genre masculin, représentait le concept de « feu » en tant que force active, d’où sa déification dans l’Inde antique, avec le dieu Agni (dieu Feu), lequel est l’une des divinités les plus invoquées dans le Rg-Veda. Par contraste, « *pur(o) » est du genre neutre et s’interprète traditionnellement comme étant une conception inactive du feu, soit comme une substance purement matérielle ».
Le feu a un rôle extrêmement important dans de très nombreux cultes et traditions religieuses. Son symbolisme est si varié et complexe, et la diversité des significations qu’il recouvre sont tellement nombreuses même auprès des gens simples, qu’il est difficile de rendre compte de l’ensemble de ses caractéristiques fondamentales. Pourtant, comme pour tout symbole, ce sont les mêmes caractéristiques qui le définissent dans sa matérialité : le feu renvoie à l’idée de transformation, de purification, de pouvoir vivifiant et destructeur tout à la fois. De fait, peu de symboles dévoilent leur dualité comme le fait celui du feu : la flamme qui chauffe et qui donne vie peut, avec une égale intensité, détruire. Par voie de conséquence, celui qui est le souverain du feu est simultanément le souverain de ses pouvoirs immenses et devient un avec le dieu du feu. Il y a ensuite ceux qui dominent les potentialités technique du feu, comme les dieux Héphaïstos et Vulcain. Ces dieux-là sont boiteux, c’est-à-dire sont des dieux imparfaits car ils ne sont souverains que du seul aspect « pyrique » du feu donc de la seconde dimension, comme nous l’avons noté supra. En alchimie, le feu est un élément fondamental et nécessaire car il unit et stabilise.
Le feu a par ailleurs un rôle central chez les peuples indo-européens dans les sacrifices rituels et dans tout véritable culte du feu proprement dit (thématique souvent abordée par Georges Dumézil). Disons, pour l’essentiel, que, dans les très nombreux rites symboliques du feu, avec fonctions cosmiques, on est placé dans une position déterminée à partir de laquelle on peut sans doute lier l’activité des dieux et des démons. En outre, le feu sacré est presque toujours conservé et alimenté par un groupe spécial de préservateurs, connaissant ses mystères et placés sous le patronage de divinités spécifiques (Vesta à Rome, les archanges en Iran, Agni en Inde, etc.)
Alberto Lombardo.
(Ce texte avait été rédigé en 2002, le 6 juin, pour le quotidien milanais La Padania ; il est désormais affiché sur le site http://www.centrostudilaruna.it ).
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Jornadas Schmitt - Teología y secularización
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Conférence annuelle de Sécurité: Trump fait arrière toute
Conférence annuelle de Sécurité: Trump fait arrière toute
par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
La délégation américaine était très attendue. Allait-elle faire entendre un son un peu discordant. Il n'en a rien été. Le secrétaire de la défense James “Mad Dog” Mattis a rassuré les « occidentaux », et notamment les Européens. Il a dénoncé la présence d'un « arc d'instabilité » s'étant établie à la périphérie de l'Otan et au delà, soit le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Même s'il n'a pas clairement désigner les responsables de cet arc d'instabilité, chacun a compris qu'il s'agissait de la Russie et de l'Iran.
Il a ajouté que la sécurité de l'Amérique est en permanence attachée à celle de l'Europe. Par ailleurs, il a reconnu avoir un « grand respect » pour le leadership allemand en Europe. Il s'est inscrit ainsi en contradiction avec les affirmations précédentes de Trump dénonçant l'Otan comme obsolète et demandant à ses membres d'accroitre sensiblement leur contribution. Trump avait par ailleurs précédemment présenté l'Union européenne comme un « consortium » au service des intérêts allemands.
Dans la suite de la démission forcée du conseiller à la Sécurité Michael Flynn, suspecté d'intelligence avec la Russie, Mattis à Munich et parallèlement le secrétaire d'Etat Tillerson au sommet du G2 qui s'était précédemment tenu à Bonn, ont indiqué que Washington n'envisageait aucune perspective de rapprochement significatif avec Moscou. Les Etats-Unis d'ailleurs n'ont en rien ralenti le déploiement des 4.000 hommes s'ajoutant aux forces de l'Otan à la frontière de la Russie.
Concernant le Moyen Orient, Tillerson a précisé à ses homologues français, britannique, saoudien et turc qu'aucune coopération avec la Russie ne serait envisageable tant que celle-ci ne se distancierait pas de Bashar al Assad et continuait à l'aider dans sa lutte contre les prétendus « rebelles modérés » soutenus par eux. Ceci serait évidemment totalement envisageable par Moscou, pour qui l'alliance avec Damas est un incontournable géostratégique.
Parallèlement, l'ultra-néoconservateur sénateur John McCain, présent à Munich, s'est fait remarquer par une mise en cause radicale des positions précédemment affichées vis à vis de la Russie par Flynn, Mattis, John Kelly et le vice-Président Mike Pence. Il a salué leur retour à plus de raison.
Cette conférence de Munich met en lumière aux yeux du monde l'incapacité où se trouve désormais Donald Trump de définir et maintenir une position diplomatique quelque peu différente et moins catastrophique que celle jusqu'ici soutenue par Obama. Faut-il y voir le fait qu'il cède consciencieusement et par intérêt aux forces bellicistes bipartisanes qui avaient soutenu Obama et Hillary Clinton? Faut-il y voir, comme beaucoup le disent, une nouvelle preuve de son incapacité à gérer des dossiers complexes et à résister à tous ceux, y compris parmi ses ministres, qui veulent le voir rentrer dans le rang?
Références
https://www.securityconference.de/en/
https://www.securityconference.de/en/news/article/what-is...
15:01 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, géopolitique, donald trump, états-unis, russie, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook